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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyJeu 28 Fév 2019 - 3:28


J’entends les colocataires de l’autre côté de la porte qui discutent, ça bavasse, ça rigole, ça s’en balance que je dorme encore, que la silhouette ankylosée d’Alfie me garde forcée et immobile, planquée sous pléthores de coussins et de couvertures. Il ronfle pas en plus le type, silence total, jamais capable de savoir s’il est toujours en vie ou s’il a succombé au sommeil et se retrouve raide mort lové contre mon corps au petit matin. Pourtant, je me plains pas, oh non vous méprenez pas, au contraire. J’apprécie le doux calme d’une pièce sans paroles, sans écho, sans discours enflammés dont lui seul a le secret, lui qui baratine plus vite qu’il ne respire. Être endormi lui va à ravir, et c’est probablement pour cela que je me glisse sous son bras de la plus délicate des façons, m’extirpe des draps pour attraper son t-shirt au pied du lit, et un genre de short de pyjama qui complète l’habit approximatif. Une main passe dans mes cheveux, je pousse de pied ses baskets qui sont encore dans le chemin, ramassent les vestiges d’hier sous forme de bouteilles de bière, de clopes fumées, de joints à côté. Et ce n’est que lorsque je suis persuadée que toutes âmes qui vivent autres que les nôtres ont bien quitté l’appartement que je sors de ma chambre, laisse Alfie jouer les cadavres silencieux, derrière.

M’attardant à la cuisine après avoir rangé la vaisselle sèche dans les placards, je sors les oeufs, un peu de pain, des fruits. Pars le café, lance de la musique en aparté. Au bout d'un moment qui aurait pu être une minute comme une heure, je l’entends s’activer, ultimement finir par apparaître dans le couloir longeant les chambres. Et je me détourne, fais volte-face, m’appuie sur le comptoir après avoir vrillé mes yeux sur lui.  « T’espère pouvoir te gratter un petit-déjeuner en plus d’avoir pris toute la place dans le lit? » mon sourire carnassier lui souhaite le bon matin, alors que je pousse l’air effronté à ne sortir qu’une seule assiette pour y assembler de quoi me sustenter pour des jours, double portion de tout. « Rêve toujours. » une fois l’assiette montée, je file vers en passant à ses côtés, non sans froncer du nez avec malice une fois à sa hauteur.

Dos à lui, il m’entendra en rajouter une couche. « Il reste de vieilles céréales dans un placard j’pense. Mais pas de lait. » et je m’installe le plus confortablement du monde sur la petite terrasse de fortune aménagée sur le balcon. Rien de grandiose, trois chaises de bois qui craquent, une petite table assortie, un parasol, la vue vers le parc du quartier. Mais il fait beau, il fait soleil. « J’suis pas si cruelle. Sers-toi au moins du café, c’est la moindre des politesses. » j’éclate de rire, le repérant finalement qui me rejoint, faisant exprès pour ramener l’assiette commune une poignée de centimètres de plus vers moi que vers lui. « T’as prévu faire quoi aujourd’hui? » ce n’est que lorsqu’il est installé que je lui tends la deuxième fourchette, drapeau blanc comme un autre.


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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyJeu 7 Mar 2019 - 18:03


ARIANE & ALFIE (2010) ⊹⊹⊹ Triangles are my favourite shape, three points where two lines meet, Toe to toe, back to back, let's go, my love it's very late, Till morning comes let's tessellate.

Ce n’est que lorsqu’un rayon de soleil plus aveuglant que les autres se fraie un chemin jusqu’à son visage qu’Alfie ouvre, avec difficulté, une paupière. Mécaniquement, il resserre sa prise autour du frêle corps d’Ariane, pour réaliser rapidement qu’elle s’est glissée hors des draps – une habitude qui lui est réservée, d’ordinaire. Il ne bronche pas, continuer d’enlacer un fantôme, se permet de refermer les yeux et de ne faire qu’un avec le lit quelques minutes durant, son esprit déjà bien réactif lui suggérant que si la rouquine le voulait dehors de cet appartement, elle ne se serait pas gênée pour le tirer de son sommeil avec une virulence dont elle a le secret. Des coups de pied jusqu’à le mettre à terre, un seau d’eau vidé sur lui, un matelas pris pour un trampoline, un balai poussant son dos pour le faire rencontrer le sol, une gifle aussi violente qu’efficace pour le tirer des bras de Morphée, nulle doute qu’elle aurait su se montrer créative si sa présence était considérée comme dérangeante, et que dans le cas contraire il pourrait sans autre lui fournir une liste d’idées en vue du nombre d’entre elles qui accaparent ses pensées en cet instant. Mais puisque cela ne semble pas être le cas, Alfie ne se prive pas de profiter de quelques instants de répit fortement apprécié dans un véritable lit, tel qu’il n’en a pas connu depuis plusieurs semaines – puisqu’il se contente de squatter à droite et à gauche depuis son retour du Mexique. De la même manière, lorsqu’il jette un coup d’œil à l’heure, il constate qu’il n’avait pas connu une nuit comme celle-ci depuis longtemps. Et pas seulement parce qu’Ariane est définitivement sur la même longueur d’ondes que lui en termes de nouvelles expériences, mais surtout parce qu’il est parvenu à dormir pendant plus de sept heures d’affilées. Pas le moindre sursaut nocturne à signaler, pas le moindre débat entamé avec son cerveau au milieu de la nuit quant à savoir si on peut mettre des tomates dans une salade de fruits sachant que cet aliment appartient à cette catégorie, Alfie a dormi comme un bébé, ce qui ne lui est pas arrivé depuis longtemps. Il met cela sur le compte d’un environnement appréciable – qui le change du réveil à six heures du matin par n’importe quel chant religieux mis en fond sonore par ses parents lorsqu’il squatte chez eux et qui lui donne effectivement la foi ; celle qui consiste à prier pour une mort rapide – mais aussi sur la présence péniblement apaisante d’Ariane. Il y a ce troisième facteur, aussi, dont subsistent quelques traces dans son regard qu’il croise face au miroir de la salle de bains après s’être décidé à quitter le lit, mais dont il ne veut pas reconnaître les effets bénéfiques, car ce serait admettre qu’il en a besoin – et ce n’est pas le genre d’idées qui doit s’implanter dans son crâne. Il faut qu’il pense à autre chose, n’importe quoi, et lorsqu’il pose son regard sur une brosse à dents, le débat fait rage quant à savoir s’il faut mouiller celle-ci avant ou après le dentifrice, de quoi l’occuper jusqu’à ce qu’il rejoigne finalement Ariane dans la cuisine, vêtu simplement de son pantalon puisque son t-shirt a trouvé une autre maman. Dans d’autres circonstances, il aurait emprunté sans aucune gêne un peignoir en soie d’Ariane en guise de représailles afin de se couvrir (et s’éviter les regards inconnus sur sa cicatrice sur le torse qu’il tend à cacher pour ne pas avoir à la justifier) mais puisqu’aucun de ses colocataires ne semble avoir survécu à leur grasse matinée, il peut se permettre de se passer d’un tel accoutrement – pas que ça l’aurait dérangé en réalité, la soie étant un tissu particulièrement agréable quoi qu’on en dise, mais là n’est pas la question.  

Sans surprise, Parker l’accueille avec toute la bienveillance qui la caractérise – c’est-à-dire qu’un tueur en série en posséderait bien plus qu’elle. « Déjà, excuse-moi, tu fais 1m65 et 50 kilos à tout péter, t’as pas besoin d’un lit aussi grand, faut savoir partager avec ceux qui ont moins. » Oui, parce qu’il vit dans la misère, c’est bien connu. « Et naaan, rassures-toi, je suis pas aussi utopiste, je sais que j’ai pas misé sur le bon coloc’ pour ça, il aurait plutôt fallu que j’aguiche Thom, mais j’ai choisi la détraquée au gentil, too bad. » Il exagère un soupir, moue boudeuse en prime. « Quoi que, je me gratterais bien une douche là, limite j’envisage même la totale lit + petit-déj’ + douche la prochaine fois, oui parce que j’aime bien squatter par ici, tu crois que je peux amorcer un rapprochement avec Thom pour espérer le gîte et le couvert ou il a déjà quelqu’un dans le viseur ? » Il dit ça, il dit rien. Et dans le fond, le Thom en question ne lui déplaît pas, bien au contraire, Alfie ne s’est jamais gêné pour avoir le regard baladeur quand le colocataire d’Ariane décide de prendre un bain de soleil sur la terrasse, de la même manière il ne se prive pas de le laisser s’immiscer dans son esprit à l’imagination débordante pour trouver le sommeil (agréable, le sommeil, précisons). « Tu vois, Thommy m’aurait jamais traité comme ça, lui. » Il riposte à Ariane lorsqu’elle lui passe à côté, non sans lui tirer la langue dans un comportement ô combien puéril mais dont elle a l’habitude. Sans aucune gêne – et parce qu’il y a été invité par la jeune femme – Alfie fouille les placards à la recherche du fameux paquet de céréales, le trouve, zieute qu’aucun écosystème ne se soit développé dans le paquet – quoi qu’il a mangé bien pire aux cours de ses expéditions – avant de l’embarquer avec lui sur la terrasse, un café dans l’autre main. « Me proposer du café, ça revient à être complice d'un crime, mais si t’es prête à en assumer les conséquences… » Il débute sans terminer avant d’engloutir une bonne moitié de la tasse, plus pour lui faire remarquer qu’elle ne peut plus faire marche arrière que par besoin de retrouver un regain d’énergie rapide – parce qu’il n’a clairement pas besoin de cela. Piochant dans le paquet de céréales, il esquisse une moue surprise lorsqu’Ariane daigne partager son assiette avec lui. « Ah, je savais que t’étais trop faible pour me laisser dans une telle détresse alimentaire. » Il dépose le paquet sur la table pour se saisir d’une fourchette, relevant les yeux vers Ariane en réalisant qu’il a zappé sa question. « Hm, déjà, je vais entamer un combat contre une hyène sauvage pour récupérer mon t-shirt, ça s’annonce compliqué mais je perds pas espoir d’en sortir vainqueur. » Il dit en zieutant la silhouette de la jeune femme, bien qu’il serait capable de quitter les lieux tel qu’il est présentement vêtu, mais il n’est pas certain que la société accepte ce genre de comportement. « Ensuite, je vais sûrement aller à l’église pour purifier mon âme suite à tout ce qu’on a fait cette nuit. » Il glisse, l’air de rien, avec un fin sourire. « Et puis comme ça suffira pas, j’irai sûrement noyer mes péchés dans l’eau de mer avec ma planche de surf. » Il ajoute, tandis qu’il pousse sa fourchette avec la sienne pour se saisir du morceau de fruit qu’elle avait dans le viseur – juste retour des choses. Une fois englouti, il reprend son sérieux et la parole. « J’ai ma thèse à avancer. » En réalité, il lui reste encore un peu de temps avant le délai de son rendu, mais le jeune homme tend à vouloir faire les choses correctement et non dans la précipitation, raison pour laquelle il préfère ne pas travailler dans l’urgence. « Et toi ? Si ton grand projet du jour est de transformer les dernières heures en article pour ton blog, je demande déjà ma part du gâteau pour quand tu auras fait de moi une star. » Il conclut avec un léger rire, bien qu’au fond il s’en fiche bien ; il n’est pas sans savoir qu’Ariane a lancé son blog récemment et qu’elle est focalisée sur celui-ci, mais il ne s’est encore jamais donné la peine de lire ce qu’elle pourrait y poster, et même si elle jugeait leur semblant de relation suffisamment intéressante pour l’utiliser, il ne s’en formaliserait pas.
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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyVen 22 Mar 2019 - 23:19


Et le voilà qu’il se lève, sleeping beauty, qui arrive en grandes pompes dans la cuisine alors que j’ai fait tout le sale boulot et qu’il se croit totalement désigné pour profiter des honneurs sans avoir levé le moindre petit doigt. Je dodeline de la tête, le laissant émerger des nombreuses heures de sommeil qu’il s’est grattées, beaucoup plus nombreuses que les nuits précédentes où il avait pris toute la place dans le lit - à croire que je l’avais bien épuisé comme il faut. Et ouais, of course je prends évidemment tout le crédit derrière la chose. Comme si le fait d’avoir été si longtemps endormi - et silencieux - justifie qu’il doive reprendre le pouls de ses 40 000 mots à la seconde, y’a un raz-de-marrée de phrases et de questions et d’allusions et de précisions qu’il me tire à la tête, et il babille et il jacasse et j’ai bien peu de café dans le sang pour pouvoir survivre à un Alfie en mode pile électrique sans qu’il ait lui-même bu une moindre gorgée caféinée. « J’pensais que t’étais quelqu’un de défi. Alors c’était que “je parle fort et je vante mes aventures rocambolesques mais au final je rêve juste de cuddle devant un feu de foyer en me faisant faire des tresses par M. Good Guy en personne” que tu me cachais tout ce temps? Décevant. » pourtant, il m'assomme pas assez pour que je passe à côté d’une pique comme une autre, finalisant mon assiette de quelques ajouts supplémentaires, attrapant une bouchée de fruits et une autre sous ses yeux sans rien lui offrir de concret. Il regrette et il se plaint et j’éclate de rire, jugeant que les vieilles céréales du placard feront l’affaire pour lui rendre la bouche assez pâteuse et encore plus sèche qu’il s’épuisera dans son bavassage à un moment ou un autre. Thom encore et toujours la vedette de ses propos, j’avais remarqué les coups d’oeil un peu plus longs que d’habitude qu’il envoyait parfois dans sa direction, pas le moindrement du monde jalouse sachant l’arrangement sans attaches aucunes qu’on avait pris Alfie et moi. « Tout se négocie avec le déhanché que t’as, Maslow. » d’un coup d’épaule je passe à sa hauteur, visant la terrasse pour m’y installer. « T’as qu’à me dire si tu veux que je passe un bon mot à Thom à ton sujet par contre. Sa copine du moment est d’un ennui. » puis, il me fait bien pitié le gamin, à se coltiner les restes d’une vieille boîte qui, je jure, doit avoir de la poussière de poussière tellement elle est là depuis longtemps ; je pense même que Thom l’avait avant même que j’emménage ici y’a 3 ans. Nah quand même pas - quoique.  Le café en offrande viendra donc soulager mes brefs remords, prise de conscience que j’oublie d’un « Contrairement à toi, j’aime ça moi, les défis. » chantant, avant de passer la porte vitrée pour m’installer dehors.

Alfie met pas trop de temps à venir investir les lieux et à juger bon de reprendre ses fringues que j’ai pas la moindre intention de lui léguer. Fallait savoir que la moitié, que dis-je, la totalité des vêtements qui traînaient chez moi et dans mes placards appartenaient à quelqu’un d’autre qu’à moi, mais qu’à force de tout piquer, voler le plus facilement du monde, j'en avais fait mes trophées de guerre, mes reliques de victoire. Un grand sourire s’affiche sur mes lèvres de le voir croire si fort qu’il réussira une manoeuvre de restauration vestimentaire ou une autre - tente toujours, bonhomme. « Oh, mais ce serait un crime vu à quel point je suis celle qui le porte le mieux entre nous deux. » et il ose le brun, il pique dans l’assiette, il vise mes provisions à moi, et ma fourchette pique du revers sa paume pas aussi fort que je l’aurais voulu mais suffisamment pour le faire sursauter dans son élan, faire ma loi de bac à sable dans notre petit-déj partagé. J’étais généreuse - ouais, ouais c’est ça Ariane - mais fallait pas faire chier non plus. Qu’il mentionne encore et toujours nos ébats de la veille pour cause de son planning purifiant de la journée m’arrache quelques rires, quelques sourires à la volée. C’était pas tous les jours qu’on tombait sur quelqu’un comme Alfie, fallait que je dise, et j’avais été particulièrement chanceuse de croiser son chemin plutôt que celui de quiconque d’autre, surtout à cette époque-ci pour nous deux. J’avais besoin de nouveau, j’avais besoin de me changer les idées, j’avais besoin de toucher à tout - littéralement. Il avait besoin de risque, il avait besoin de repousser ses limites, il avait besoin de se secouer un peu. Et malgré notre liste recto verso de différences et énièmes raisons justifiant à quel point on était trop dépareillés pour se fréquenter, restait qu’on faisait une jolie paire, surtout à ce sujet-là. « Du calme, j’ai même pas eu recours à ce qui se trouve dans le troisième tiroir de la commode. T’es encore bien loin d’avoir fait quoique ce soit qui rendrait tes parents mal à l’aise.  » encore heureux, mon référent seul et unique parental restait ma mère, la nana à la sexualité la plus libre et délurée au monde. Bien sûr que ce qui se tramait dans mon pieu ne l’impressionnerait pas, elle avait probablement fait mieux (et pire) à mon âge, probablement même avant. Et pour ce qui a trait à un potentiel article qui lui serait dédié sur mon blogue, sur le truc sur lequel je bosse de plus en plus sérieusement entre les heures de tutorat en français que j’offre à l’université, n’en reste que « Honey, je sais que comme tous les mecs t’as un ego à entretenir et tout, mais soyons honnêtes, la star d’hier, c’était moi. » je bats des paupières avec condescendance, bois dans sa tasse de café ce qui reste parce que ça aussi je peux piquer. Puis, après quelques minutes de silence béni et d’autres réflexions envolées, je relance. « Va pas t’enfermer à bosser sur ta thèse quand il fait si beau. » le crime, et surtout à l’entendre, c’était pas du tout au top de sa liste d’intérêt immédiats. Live a little. « J’ai un reste d’herbe à quelque part, je suis prête à partager si tu paies les entrées au cinepark d'en face. »

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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyMer 3 Avr 2019 - 21:24

Si la nuit de sommeil a été particulièrement reposante, le réveil qui s’ensuit l’est tout de suite moins. L’accueil matinal de Parker est bien différent de celui qu’elle lui a réservé la veille au soir, pour autant l’anthropologue n’a pas l’intention de déguerpir de cet appartement sans s’être gratté un déjeuner à l’œil (juste compensation quant à la manière dont elle l’a épuisé au cours des dernières heures), voire même une douche (car le mélange de jus de fraise et de chantilly – sa grande faiblesse, elle sait définitivement s’y prendre avec lui – qui lui colle encore à la peau lui donne l’impression d’être un fraisier géant et il n’est pas certain de parvenir à rentrer chez lui sans se faire bouffer en chemin par un quelconque individu à l’odorat particulièrement développé et à l’estomac considérablement vide ou même un chien errant et tant qu’à faire puisqu’on est en Australie, un iguane trop défoncé par les pesticides se trouvant sur son billbergia fétiche et qui viendrait à confondre Alfie avec son met favori) et surtout, sans récupérer son t-shirt. Car si Alfie n’a jamais été mal à l’aise avec la nudité, il n’est pas certain que les lois soient du même avis et déambuler torse nu dans les rues de Brisbane lui semble un bien mauvais plan – quand bien même la chaleur actuelle s’y prête. Pas qu’il serait démuni si elle venait à refuser de lui rendre son bien, il n’aurait aucun scrupule à aller fouiller son armoire pour lui rendre la pareille ou, mieux, aller se servir chez Thom – ça fera d’ailleurs un bon motif pour une visite impromptue à ce dernier ; « mince Thommy, quel imbécile, j’ai eu une crise de somnambulisme et je me suis égaré jusqu’à ton armoire oh regarde surprise, je t’ai piqué un de tes hauts, mince alors parce qu’en plus je préfère celui que tu portes là maintenant tout de suite, allez enlève-le ». Car il est maintenant question du colocataire d’Ariane quand Alfie se plaint de l’hospitalité que la rouquine lui réserve, une hospitalité qui aurait assurément été différente si elle était offerte par Thom. Alfie n’est qu’un faible homme, l’évocation du colocataire d’Ariane réactive des fantasmes pas si oubliés, à en crypter son imagination pour les esprits chastes qui sauraient parvenir à déchiffrer ce qu’il a en tête à cet instant. « Come on, Parker, t’as vu les bras de Thom ? N’importe qui voudrait se faire cuddle par lui, même toi, admets-le. » Parce que, sérieusement. LES. BRAS. DE. THOM. Musclés juste ce qu’il faut et dessinés façon statue grecque, la rouquine peut prétendre autant qu’elle le veut, elle ne dupe personne, parce que personne ne peut résister à ça, point final. De la même manière que Thom n’aurait pas résisté à son regard de chien battu quémandant un morceau de fruit, une tasse de café, même un jus d’orange acide, simplement pour ne pas quitter les lieux l’estomac vide et les gargouillements à en imiter le cri de ralliement des baleines. C’est un fin rire qui s’échappe d’entre ses lèvres quand Ariane évoque son déhanché, auquel il se permet un  « merci, heureux de constater que je le travaille pas pour rien » presque blasé, presque hautain pour accentuer la plaisanterie. Et lorsqu’Ariane évoque la copine chiante comme la pluie du principal concerné, c’est des yeux brillants qu’Alfie affiche. « Oh, mais je ne te retiens pas, fais-toi plaisir, accentue le trait s’il faut, je te fournis même une lettre de motivation pour que tu t’en serves de base. » Le sourire aux lèvres, il n’en demeure pas moins sincère. Dans la continuité des choses, le Thom en question peut s’apparenter à un défi, parce qu’Alfie l’a toujours considéré comme un pur produit hétérosexuel, mais il y a des regards qui ne trompent pas et qu’il n’a aucune difficulté à interpréter pour en faire lui-même l’usage. Et probablement qu’une fois qu’il aura obtenu ce qu’il veut, l’anthropologue s’en lassera – parce que là-aussi, c’est dans la continuité des choses. Et certainement qu’il en sera presque déçu, d’ailleurs, son imagination débordante risquant de se heurter à une réalité décevante. Troquant le paquet de céréales pour une tasse de café qu’il lui est absolument pas nécessaire comme il ne tarde pas à le faire remarquer à Ariane, la réflexion de cette dernière lui provoque un simple haussement d’épaules. « À tes risques et périls. » Il prévient, la conscience en paix avec elle-même. Donner du café à Alfie revient à éteindre un incendie avec de l’alcool à brûler ; une vraie idée, un véritable désastre, surtout.

À mesure qu’il étend sa présence, l’accueil devient plus chaleureux – encore une fois parce qu’elle n’a guère son mot à dire sur sa manière d’investir les lieux dès le moment où elle retient son t-shirt en otage et qu'il risque de connaître une triste fin ; à savoir, ne jamais retrouver son propriétaire adoré. « Oh, je trouve que t’es bien mieux sans. Il précise, le sourire entendu au coin des lèvres. M’enfin, si tu peux vivre avec le fait d’avoir cassé une telle bromance entre lui et moi, très bien, c’est entre toi et ta conscience. Très chère conscience de Parker – si tu existes, ce qui est peu probable – tu seras gentille de lui fracasser la tête à coup de « bordel, regarde comme ce t-shirt a déteint depuis que tu l’as séparé d’Alfie, quelle mauvaise mine il a, et puis même ses fibres ne tiennent plus ensemble, il s’effondre le pauvre » de manière à avoir l’espoir de se le réapproprier. Quoi que, encore une fois, ce n’est pas tant de récupérer ses affaires que le fait de s’exhiber dans la rue qui dérange l’anthropologue. Mais tu m’en voudras pas trop du coup si je t’emprunte, hm… ton peignoir en soie, à tout hasard, pour rentrer chez moi ? Il te va pas au teint de toute façon. Ou non, mieux, ce joli pull bordeaux échancré, ça mettra en valeur mes abdos, mais je te garantis pas qu’il puisse t’aller à nouveau après. » Car évidemment qu’il va étirer les vêtements d’Ariane avec ses abdos qui sont si impressionnants ; mais pas autant que ceux de Thom – on en revient toujours à lui. Finalement, c’est son estomac qui se rappelle à lui, et ses enfantillages aussi alors qu’il tente de piquer les provisions qu’Ariane a dans le viseur, non sans avoir le droit à un coup de fourchette, parce que Ariane pas partager son manger, qui ne manque pas de le faire sursauter. « Hé ho, je préfère que tu gardes ta violence pour ce qui se passe derrière cette porte. » Il soupire avec son sourire d’imbécile visé sur les lèvres tandis qu'il désigne la chambre de la tête, maintenant que la conversation a dérivé du fantasme de Thom à ceux qu’Ariane lui permet de réaliser, les mêmes qui vont probablement réellement finir par l’envoyer brûler en enfer s’il en croit tous les préceptes qu’on lui a appris depuis sa plus tendre enfance. Et en réalité… well, on peut bien le dépecer encore et encore si ça peut lui permettre de vivre toutes ses bonnes expériences de son vivant. D’autant plus qu’Ariane s’avère être une partenaire de jeu idéale dans ce domaine – et c’est bien le seul où ils s’entendent aussi bien. « Depuis le temps que tu me promets de me dévoiler ce fameux tiroir sans aller jusqu’au bout, je vais finir par croire que je ne le mérite pas. » Il râle, moue boudeuse en prime, battements de cils exagérés calqués sur le modèle Parker, yeux brillants empruntés au Chat Potté. Ce teasing en devient très franchement insupportable, surtout pour un homme comme Alfie qui est loin d’être prude et qui se veut plus partisan de l’acte en lui-même que de belles paroles. « M’enfin, continue comme ça et je remplace la combinaison en cuir par une combinaison en nomex, c'est pas tout à fait le même effet, tu verras, la frustration c’est un tel bonheur, on en redemande. » Non. Piochant à nouveau dans l’assiette de fruits entre eux, il reprend son sérieux pour évoquer le véritable déroulement de sa journée, en ne manquant pas de s’avancer sur le sien. Quand bien même ils n’ont pas pour habitude de se lancer dans de grandes conversations quant à leurs projets – faut dire qu’ils sont occupés à tellement mieux – il n’est pas sans savoir qu’Ariane y met toute son énergie depuis quelques temps. « Mouais, peut-être. Mais derrière chaque grande star se cache une inspiration et je sais que je suis la tienne, alors laisse-moi profiter du mérite que tu veux pas m’accorder, ingrate. » Ce n’est pas qu’une question d’égo, ou du moins pas que, c’est surtout la stricte vérité, oui, parfaitement. Il pourrait presque prétendre au titre de « coup de sa vie », ou plutôt « coup du mois » si on veut revoir les ambitions à la baisse, le nœud pap’ impec et le sourire d’imbécile sur les lèvres, photo accrochée au mur de la chambre d’Ariane – ou même dans le couloir pour que Thom puisse en avoir un aperçu et définitivement abandonner ces barrières qu’il s’obstine à mettre entre eux, Alfie n’est pas dupe.

La rouquine vide sa tasse – et Dieu merci parce qu’il n’en a clairement pas besoin en vue du programme qu’elle lui propose, bien plus séduisant que l’initial, bien moins raisonnable, surtout. Oh, Ariane, tu sais me parler. Un instant, il fronce les sourcils, surpris par cette proposition – que des années plus tard, elle n’aurait jamais osé formuler – qui le laisse interdit tandis qu’il écoute cette petite voix dans sa tête qui tente de le persuader du potentiel désastreux de l’idée. Un fond d’herbe, c’est comparable à du sucre – pas nécessairement le meilleur truc pour la santé, absolument pas aussi catastrophique qu’on le prétend, une solution de courte durée pour peu d’effets, et foutrement délicieux. Mais ça commence comme ça, et ça finit par le reste. Ça a commencé comme ça, et ça a fini comme il le sait. Mais l’envie surpasse la raison, et il se répète que ce n’est rien, parce que c’est la stricte vérité. Ça ne lui fera pas de mal, si c’est la seule chose qu’il prend – aujourd’hui. Il ne dira pas qu’il a déjà cédé à plus fort, meilleur, plus apaisant, depuis son retour du Mexique, et que ce reste d’herbe est plus à voir comme une tentative de minimiser la dérive que de prétendre en prendre le chemin. Parce que c’est déjà fait et que ce n’est pas cela qui changera grand-chose, si ce n’est que la conscience sera apaisée quelques heures durant, de toutes ces idées qui se multiplient comme des bactéries, de toutes ces pensées qui le préoccupent à l’en rendre dingue, de tous les effets qu'il lui inflige depuis son retour, avec tout ce qui ne se fume pas, mais qui s’injecte, se sniffe, agit plus rapidement – et plus efficacement, surtout. « Vendu. Mais c'est toi qui t'occupes de faucher le pop-corn, cette fois. » Il dit simplement. Il n’y a pas à négocier, sa décision était prise dès l’instant où la proposition a été annoncée. Et ce conflit interne en devient inexistant, oublié, comme toujours, grâce à l’anesthésie constamment recherchée ; si nécessaire qu’il ne voit pas pour quelle raison il changerait sa façon de faire, parce que ce n’est pas un problème, c’est une nécessité et la différence est bien présente – à ses seuls yeux. Quittant sa chaise, le sourire aux lèvres à la perspective d’un programme upgradé, il contourne la table pour rejoindre Ariane de l’autre côté, appuyant ses mains sur le dossier de sa chaise pour se pencher à son oreille. « Mais avant ça, je me gratte une douche, c’est pas négociable, j’épouserai ma destinée de fraisier géant une autre fois. » Ça commence presque à lui irriter les narines, et peut-être celles de la jeune femme aussi, à cette distance rapprochée. Ses mains finissent par glisser jusqu’au bas ventre d’Ariane, passant sous le t-shirt dont elles s’accrochent à la fibre, tout en prenant soin d’effleurer sa peau de ses pouces libres, remontant le tissu peu à peu. « Et ça, aussi, c’est pas négociable. » Le large sourire d’imbécile s’est mué en sourire au coin, et il se penche un peu plus pour que leurs deux visages soient côte à côte. « Tu peux toujours l’enlever toi-même, et même me rejoindre. C’est chez toi après tout, tu fais ce que tu veux, et de tes invités aussi. » Surtout ceux qui entrent dans la catégorie des privilégiés.
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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyLun 15 Avr 2019 - 14:13


J’hausse le sourcil d’étonnement quand il parle de violence, pas le moins du monde intéressée à ce qu’il se croit capable d’une quelconque façon de brimer le moindre de mes élans agressifs, envers lui, envers quiconque. Ça faisait partie du whole package, c’était part of the deal, et si les claques les griffures et les morsures et autres dérivés ne lui allaient pas, c’était pas dit que j’allais adoucir le jeu pour ses beaux yeux. Il me donnait pas l’impression de pas aimer de toute façon, il était en plein dans son élément, alors pourquoi me faire tant pitié faussement en plus, si au final, à la seconde où je le poussais contre mon matelas il se cambrait d’appréhension à voir ce que mes griffes acérées arriveraient bien à lui laisser comme marques cette fois-ci. « Et moi je préfère que tu gardes tes supplications et tes prunelles larmoyantes pour derrière cette porte, également. » que je réplique sur le même ton que lui, avant de plonger mes lèvres dans ma tasse de café bouillant et d’en savourer une longue lampée sans risquer d'être importunée de risquer de me brûler un brin la langue au passage. Ça m’en prenait bien plus que ça pour avoir mal anyways, on venait de le statuer chacun le sourire aux lèvres. D’une prouesse à une autre, Alfie semble en avoir bien gros sur le coeur et lourd sur les épaules à vouloir élucider le fameux mystère du tiroir que je ramène moi-même l’iris brillant, planifiant déjà mentalement quand il sera fin prêt pour compléter le rite de passage et se retrouver à avoir la mainmise sur le contenu qui s’y cache à ma plus grande fierté. « Ça viendra. Don’t be too greedy. » il en est pas encore loin le gars, il sait faire ses preuves de jour en jour, mais faut avouer qu’une grande partie de moi adore s’imaginer à quel point il trépigne de savoir ce que je planque là, comment il doit rager à chaque fois que je m’en approche avant nos ébats, avant de faire fi de la cachette pour reporter mon attention sur des trucs plus vanille. En l'occurrence, son trip de fraises et de crème fouettée qui faisait un peu trop Breakfast at Tiffany’s pour moi, mais qui semble lui avoir donné son pied la veille. C’était ça, au fond, le bon sexe ; lorsqu’on faisait des compromis du genre. À qui je mens. Je m’étais assurée de décoller tout autant que lui si ce n'est plus, case in point.  

Là par contre où ça passe pas, c’est quand Alfie joue à mon propre jeu et qu’il part sur des menaces. J’écarquille même les yeux devant le chantage, pas le moins du monde apte à embarquer là-dedans, complètement - faussement - dégoûtée qu’il fasse le con à ce point, non sans piquer d’un « T’as aucun coeur. » que je couronne d’un éclat de rire sponsored by l’image que je me fais que son nouveau kit en nomex aurait s’il se lâchait dans ce rayon. Je suis sûre, le pire, qu’on pourrait faire fonctionner ça, qu’on arriverait à work around it. Ça vaut la peine d’y mettre une part de réflexion, et mon regard soutenu n’ajoute qu’une couche supplémentaire de sous-entendu à tout ça. Il parle de muse, il parle d’inspiration, il parle de mon blogue et des articles que je pourrais bien rédiger à son sujet, l’assiette presque toute engloutie qui servira d’alibi parfait pour que je tourne le tout dans ma tête une seconde et une autre, me demandant si ultimement, c’est qu’un jeu là, ou si un jour il s’y retrouvera pour vrai, parmi les quelques lignes que j’écris sur tout le monde tout autour de moi, sur les gens qui marquent, les joueurs principaux, sur leurs histoires de coeur, non sans jamais vraiment citer les miennes. Pas pour le moment, pas pour l’instant. Mais Alfie pourrait s’y retrouver je pense, je sais, et pas juste à cause des trucs de fou qu’il accepte de faire au lit. Nah, parce qu’on a un truc, qu’il y a une chimie, je crois, du moins, je sens. Une facilité de. « Si tu veux être qualifié de muse, je te dis de suite, j’ai une liste toute entière de nouvelles positions qu’il va falloir ajouter à ton book pour que je sois satisfaite et que mon inspiration n’en soit que décuplée. » c’est pas dit par contre que je vais le lui donner aussi facilement. Je préfère et de loin battre des cils, et ramener le tout sur son plan du jour, beaucoup plus de concret, beaucoup mieux aussi d’y aller one day at a time.

Il parle de pop corn à voler, et là, de suite, mon attention est rivée sur lui et que sur lui. J’ai des envies de jouer aux gamins chiants là, j’ai des envies de rentrer sans payer le ticket, de voler des bières au supermarché pour les cacher dans mon sac. « Je peux nous chopper des nachos gratuits avec aussi, j’suis certaine. J’ai peaufiné la technique depuis la dernière fois. » et il l’entendra fort probablement, la pointe d’excitation dans ma voix, quand il finit par se lever Alfie, et s’aligner derrière moi avec lenteur et intérêt - he’s ready for another round, is he? Son souffle contre ma peau et sa voix qui se casse sur ma mâchoire, ma tête que je tourne à peine rien que pour attraper son regard de biais. « Un point de plus pour toi ; tu sais très bien que je déteste quand on me dit quoi faire. » il flirte et il tire sur le tissus et il fait pas grand chose mais il me laisse de l’air surtout, grand bien lui en fasse. C’est probablement ce qui justifie que je laisse mon reste de café sur la table, le sien à côté, avant de le suivre à la salle de bain en tirant au sol mes fringues sur notre chemin sans me faire chier à penser aux colocs qui restent peut-être dans l’appart silencieux, ou à ceux qui risquent de revenir sur l’entrefaite. Lui laissant manoeuvrer pour lancer la douche, j’y entre une poignée de secondes après lui, ma silhouette déjà enroulée autour de la sienne quand je finis par soupirer d’exaspération, ajuster l’eau à travers. « Qui est-ce qui prend son pied avec de l’eau aussi froide. » major cockblock here, qui est doucement allégé par mes paumes qui investiguent les lieux, en l'occurence qui repassent le long de son corps, finissent par reprendre les caresses là où je les avais laissées la veille. L’eau beaucoup plus chaude qui plonge la salle de bain dans un brouillard aussi étouffant que confortable, et mes lèvres qui trouvent son oreille avec un grand, un mauvais, un sourire moqueur dans la voix. « Le shampoing de Thom, c’est celui-là. » et du menton, je lui pointe la bouteille, avant d’éclater de rire pour la peine.

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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyVen 19 Avr 2019 - 22:09

Au-delà d’une simple envie, repousser ses limites a toujours été une nécessité pour Alfie. D’aussi loin qu’il se souvienne, il a toujours eu cette prédisposition, que ce soit en franchissant des frontières qui mettaient à mal son existence, ou simplement en testant les limites de ce qu’il pouvait endurer – comme s’il cherchait à remplacer une source d’adrénaline par une autre. Une telle mise à l’épreuve de son corps n’a rien d’étonnant, c’est dans la parfaite continuité des choses ; à la différence qu’il laisse désormais le soin aux autres de lui faire mal, là où il était le seul décisionnaire à une époque pas si lointaine. Et aussi sauvage qu’on l’imagine, Ariane n’a encore jamais mis son seuil de résistance à mal ; parce qu’elle use principalement de ses doigts ou de ses lèvres, qui s’apparentent plus à une chatouille qu’à une véritable souffrance. Si elle décidait de passer à l’étape supérieure, de faire appel à des tiers objets pour pimenter le jeu, peut-être que ce serait effectivement des cris de douleur qui franchiraient ses lèvres. Alfie n’en verrait pas le problème du moment que les actes se déroulent entre deux adultes consentants, ce qui est spécifiquement le cas avec Ariane. Il est effectivement malvenu de sa part de prétendre s’en plaindre, alors que les râles de ce matin contrastent avec ceux qui étaient les siens il y a encore quelques heures dans l’intimité de cette chambre. Dans les deux cas, c’est un plaisir qui en est à l’origine ; le charnel a fait place à celui qui consiste à la taquiner. « À vos ordres, Madame. » Qu’il glisse avec amusement, non sans maintenir le regard d’Ariane quelques instants durant. Il pourrait s’offusquer, trouver une réponse incongrue dont il a le secret seulement pour le plaisir d’avoir le dernier mot, et probablement qu’il l’aurait fait si la jeune femme ne s’était pas précipitée sur cette tasse de café comme un moyen de conclure la conversation, de lui démontrer que ses lèvres sont occupées à autre chose – qui est bien moins intéressant que ce à quoi elles étaient occupées la veille. C’est elle qui a le contrôle sur la situation, comme elle l’a parfois – comme il l’a aussi lorsque les rôles s’inversent, et ce n’est pas parce qu’ils ont quitté la chambre qu’Alfie ne peut pas s’amuser du rôle qui a été le sien cette nuit. Sa mine de victime laisse place à une moue boudeuse quand elle remet le sujet du tiroir sur le tapis. Le fameux, le mythe, auquel il n’a pas encore eu l’opportunité de goûter, lui dont la patience est aussi légendaire que le contenu qu’elle lui cache. « Tu dis pas ça, d’habitude. » Il râle, à mi-chemin entre la sincérité et la comédie. Probablement qu’il craquera avant elle, et qu’il emportera un pied-de-biche avec lui la prochaine fois qu’elle le texte au milieu de la nuit parce qu’elle s’ennuie – parce qu’il a aussi le droit d’y gagner dans cette affaire. Comme s’il n’y gagnait déjà pas suffisamment, hm.

Pour autant, c’est bien elle qui a le plus à perdre s’il décide de se montrer bien moins docile qu’elle en a l’habitude si sa curiosité n’obtient pas très vite satisfaction. Lui-aussi a de quoi s’acheter sa soumission ; car il n’est pas dit qu’elle retrouve un mec qui porte aussi bien le cuir que lui – ou qu’il le veuille, tout simplement. « Aux grands maux les grands remèdes. » Qu’il rétorque simplement avec un haussement d’épaules à peine blasé. Tu veux jouer, Parker, on peut jouer. Elle sait pertinemment à qui elle s’adresse ; et Alfie n’a jamais refusé un défi. C’est précisément ce que traduit le regard soutenu d’Ariane et il n’est pas stupide, Alfie, il comprend l’invitation, il l’accepte presque par un clin d’œil. Il y aura des discussions, pour garder une certaine contenance, mais il finira par céder, parce qu’à en voir le sourire amusé qui naît sur ses lèvres, ça l’éclate déjà de tenter le truc – ça s’annonce foireux, c’est encore mieux. Comme ça l’éclate déjà d’envisager le fameux book dont Ariane lui parle et qui lui permettrait d’entrer au panthéon de ces gens suffisamment intéressants, suffisamment marquants, pour qu’il fasse son entrée sur son blog. « Comme si tu savais pas que je suis déjà totalement à ta merci. Il riposte, avec un fin sourire. Soyez le gourou qui me montre le chemin du septième ciel, miss Parker. » Il ajoute, lèvre pincée et regard qui ne demande qu’à jouer l’apprenti.

La légèreté de la conversation manque d’être perturbée par les pensées parasitaires d’Alfie lorsqu’Ariane énonce le programme qu’elle envisage. Il y a cette petite voix, celle de sa raison, celle qu’il n’écoute plus depuis longtemps alors qu’il le devrait, qui tente de s’y opposer. Mais il y a aussi celle de l’envie, bien plus agréable, bien plus suivie, qui transforme la mauvaise idée en excellente idée, mais qui parvient formuler une justification suffisamment convaincante pour qu’Alfie cède à la proposition – comme s’il n’a pas déjà cédé à la minute même où Ariane l’a formulée. « Tu sais comment me parler, c’est-à-dire en faisant appel à son estomac, je m’occupe des boissons. » Parce qu’il faudra bien parvenir à faire passer tout ça, et il se pourrait bien qu’il abandonne l’eau – pour cette fois, seulement pour cette fois. Alfie finit par quitter sa chaise pour envisager une douche, non sans contourner la table pour faire un arrêt près d’Ariane – il n’a pas oublié qu’elle possédait quelque chose à lui (et il ne parle pas de sa dignité). « Ce serait quand même un comble que j’apprenne rien de toutes ces leçons privées, tu trouves pas ? » Il s’amuse, il rapproche son visage, il caresse sa peau avec son souffle. La vérité, c’est qu’il est autant l’élève que le professeur, ça dépend seulement de l’humeur du jour. Il finit par s’écarter de la jeune femme pour prendre le chemin de la salle de bain, non sans avoir un sourire sur les lèvres alors qu’il sent sa présence qui le suit, pour véritablement la sentir contre lui quelques secondes après s’être débarrassé de ses fringues et avoir pris possession de la douche. Et elle râle, Ariane, d’entrée, il voudrait s’en surprendre, mais ce n’est pas le cas. « Tu dis ça parce que t’as jamais essayé, ou t’as jamais passé l’appréhension du début. Je te croyais plus téméraire. » Et il est déçu, ça se lit sur son visage et sur le sourire à peine provocateur qu’il lui adresse alors qu’il remet en question ses capacités. Il ajouterait bien une autre vanne foireuse dont il a le secret seulement pour le plaisir de l’enfoncer, mais de ses mains habiles Ariane commence déjà à explorer ce corps qu’elle connaît pourtant par cœur, plongeant Alfie dans un silence qui vise à apprécier les caresses bien plus que toutes ces idées qu’il aimerait partager. Au rire d’Ariane se mêle un soupir de sa part, tandis qu’après avoir observé la bouteille de shampoing, il plaque son regard dans celui de la rousse. « Tu sais que si tu veux vraiment me faire plaisir, ce serait plutôt à toi de l’utiliser pour que je puisse avoir l’impression de prendre ma douche avec lui ? » Il se moque, Alfie, c’est un juste retour des choses. À son tour, ce sont ses mains qui viennent caresser la silhouette de la jeune femme, dessinant les contours de celle-ci. « M’enfin, il y aura que l’odeur, jamais la musculature nécessaire pour que je puisse vivre mon fantasme par procuration. » Il laisse échapper un bref soupir tandis que ses mains s’arrêtent sur la chute de reins de la jeune femme, pour la rapprocher de lui. « Va falloir que je m’en contente. » Le sourire qu’il affiche traduit du peu de crédit à accorder à de tels propos, tandis que bientôt ses lèvres viennent se mêler aux siennes, l’une de ses mains abandonne le corps d’Ariane pour chercher la poignée du robinet derrière lui, et rapidement tourner celle-ci pour permettre à la température de l’eau de refroidir. Sans être glacée, la surprise n’en demeure pas moins présente, et lorsqu’il abandonne la bouche d’Ariane, c’est pour afficher un sourire sur la sienne. « Y’a pas de raison que tu n’aies pas toi-aussi le droit à ton rite de passage. » Il s’en amuse, Alfie, sans être en mesure d’anticiper la réaction de la jeune femme, mais avec la satisfaction d’avoir repris l’avantage, pour quelques instants du moins, et c’est très exactement ces deux éléments qui rythment leur partenariat.
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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyVen 26 Avr 2019 - 0:57


Les leçons privées qu’il ramène et mes éclats de rire lui répondent, dédouanant complètement le fail dont il tente de m’accabler. haussant les mains avec innocence au niveau de mon visage, et un autre sourire qui lui est dédié non sans qu’un sourcil s’hausse au passage. « Don’t blame the teacher, blame the students. » c’était pas ma faute, s’il grattait pas les détails, s’il écoutait pas, même les plus fins des sous-entendus. C’était pas mon problème si je lui donnais les cartes pour qu’il lise entre les lignes, si je cambrais d’un sens en espérant qu’il aille de l’autre. Mais je rigole de plus belle, parce que c’est un travail qui se fait à deux, et qu’apparemment dans l’instant il est plutôt fan des travaux pratiques que du lourd théorique qu’une liste du genre lui offrirait. Et bien sûr que je me lève à sa suite, pas conne le moins du monde, l’opportunité d’une quickie dans la douche toujours la bienvenue avant de tenter de survivre à une autre dure journée dans ce monde de brutes. Il file à la salle de bain parce qu’il connaît le trajet par coeur, et je me surprends à me demander combien de fois il a traîné ici durant les dernières semaines. J’étais pas du genre à ramener mes mâles chez moi habituellement, ceux pouvant se targuer de ce maigre privilège restaient les cas particuliers, les dudes qui avec le temps avaient suffit à prendre un peu plus de place dans ma vie que celle d’un simple sex toy - en l’occurence, c’était une marque d’approbation qui ornait la silhouette d’Alfie dans l’immédiat, quand j’ai pas besoin de lui expliquer le fonctionnement du pommeau de douche pour qu’il l’enclenche savamment, malgré l’équation particulière et compliquée qu’on devait faire d’emblée pour éviter de couper toute pression en cours de processus. L’eau froide me fait soupirer, fort, avant que ma silhouette dénudée le braque d’un côté pour rétablir une température plus viable. Ses attaques m’encouragent un roulement d’yeux, sans la moindre intention d’adoucir la conversation en me pliant à ses goûts pour le moins chiants faut l'avouer. « Y’a une différence entre être téméraire ou être suicidaire. L’hypothermie c’est pas mon kink du moment. » mes paupières battent d’elles-même, son corps que je rapproche quand lui fait de même, ses paumes encore sèches qui s’apposent à ma peau tiède de chair de poule - merci pour la dose glaciale d’avant, dude, really. Mais il se moque Alfie, il roucoule et je laisse mes lèvres parcourir la ligne de sa mâchoire quand il énumère à son tour tout ce que je dois faire et changer, tout ce que je dois adapter pour me morpher dans un corps de dieu grec comme celui de Thom apparemment. Moqueuse comme jamais, mes mots s’heurtent à son oreille alors que j’y murmure, amusée, une fois son plaidoyer terminé. « Et je peux laisser mon poil pousser de partout aussi, t’offrir l'expérience complète en couleur et en texture. » je pouffe de rire contre sa nuque, relance mes caresses, il me fait chier à nouveau avec son eau qu’il change, ses justifications de merde, le pommeau que je remets à sa bouillante place, et son corps que je finis par plaquer à l’autre extrémité de la douche, le coup d’oeil assez entendu pour qu’il sache ce qui s’en vient, à savoir, un rematch de la veille sur fond aquatique à la température plus que raisonnable.  « Tu parles trop. On te l’a déjà dit? »

On est frais comme des roses, on sent tous les deux le shampooing de Thom lorsqu’on finit par déboucher sur le terrain vague où la ville a aménagé le cinéma en extérieur auquel j’ai prévu nous installer pour le reste de l’après-midi. J’ai pas fait gaffe au popcorn volé sur leur étalage, j’ai dû prendre celui avec tous les extras, parce que dès la première bouchée, mon visage se tord dans une douleur de dégoût que je retiens à peine. « Ils sont d’un chiant avec leur extra sel, j’ai l’impression de faire un sprint vers une avalanche de pierres au rein à chaque bouchée. » tous deux posés sur la grande couverture que j’ai volée à la copine du moment de mon coloc, l’écran n’est pas encore illuminé qu’on peut laisser notre regard se perdre tout autour au fil des gens qui arrivent et des divers visiteurs qui s'assoient au sol, dans l’herbe, à leur tour. Mes iris finissent par repérer l’équivalent d’un quart-arrière de n’importe quel sport potentiel de vous éclater le crâne et tous les os en aparté, qui a décidé d’élire domicile à la place aménagée directement devant nous. Sa carrure le fait pas, il bloque la vue, je peux de suite prévoir que la film sera à visionner et apprécier à partir du seul et unique quart d’écran qu’il nous laissera accessible. À l’intention d’Alfie, malicieuse, je renchéris. « C’est sûr que si on jacasse trop pendant le film, il nous défonce la tête. » une bouchée de pop corn dégueulasse plus tard, je me mords la lèvres, intéressée. « On essaie? »

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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyLun 29 Avr 2019 - 0:28

Et il en oublie sa thèse, Alfie, en même temps qu’il en oublie sa volonté d’abstinence pour se perdre dans les plans d’Ariane autant que dans ses bras. Un mauvais remake, lui souffle la petite voix dans sa tête qu’il a reléguée au mutisme avec une malheureuse facilité, la raison remplacée sans difficultés par toutes ces pulsions qui ont trop longtemps dicté son être et qui reprennent le dessus dans cette lutte acharnée pour la sobriété. Ce dialogue interne est très vite remplacé par l’acte des caresses, toujours aussi efficaces, toujours aussi agréables. Il plaisante, Alfie, il insiste, il agace peut-être, mais ce n’est pas tant pour emmerder Ariane que pour ancrer ses pensées dans la réalité du jour qu’il craint, bien au fond de lui, même s’il ne l’avouera pas, même si ce sentiment ne parviendra pas à prendre le dessus. Alors il fait comme toujours, il ignore le problème, et il rigole à la réflexion de la tornade qui s’apprête à s’abattre – une nouvelle fois – sur lui, il apprécie les caresses, il agace l’initiatrice de celles-ci avec son kink qui n’en est pas vraiment un, mais qu’il justifie quand même. Un regard déçu en guise de réponse, et le naturel qui revient au galop ; il est prêt à relever le défi de lui faire aimer la chose ou du moins, de l’y faire participer, pour le simple plaisir de pouvoir lui dire « je te l’avais dit » ou à défaut, « t’as quand même cédé ». Leurs corps rapprochés, prêts à n’en faire plus qu’un, ne laissant aucun doute quant au programme immédiat, celui qu’il ne craint pas, celui pour lequel il s’impatiente même, au point de presque râler à la vanne d’Ariane, alors que dans d’autres circonstances il en aurait été l’initiateur. « Depuis le temps, tu sais que je recule jamais devant une nouvelle expérience. » Il soupire, faussement agacé par ce doute sur ses capacités, marquant à son tour la peau d’Ariane de ses baisers, sa mâchoire, son cou, sa clavicule, prêt à poursuivre son exploration, mais pas avant de l’avoir dérangée une nouvelle fois, d’essayer de provoquer la rouquine, parce que c’est ainsi qu’il l’apprécie le plus. Son corps plaqué à l’extrémité de la douche lui tire un sourire amusé, il n’a pas le temps de riposter que ses lèvres sont déjà scellées par celles d’Ariane dans ce qui sera toujours le moyen le plus efficace de le réduire au silence.

Délesté de l’odeur de chantilly, agrémenté de son t-shirt, il suit docilement la silhouette d’Ariane, assistant en retrait de son méfait qui leur permettra de satisfaire leurs estomacs autant qu’exprimer leur mécontentement lorsque le protagoniste prendra une mauvaise décision, ou d’agacer leurs voisins en mâchouillant la bouche ouverte pour les convaincre de prendre la poudre d’escampette et leur laisser l’espace vital dont ils ont besoin pour commenter chaque action du film, être les gamins chiants qu’ils sont, sans s’emmerder d’être dérangés par des « shhhh » toutes les deux secondes ou de passer plus de temps à débattre de leur incivilité avec un autre spectateur plutôt que de commenter le spectacle. Parlant de voisin carrément insupportable, c’est la Chose qui s’installe sans aucune gêne devant eux, ne manquant pas de tirer un soupir agacé au brun, car ce n’est pas les espaces libres qui manquent, pourtant. L’avantage, c’est qu’ils n’auront pas besoin de justifier l’acharnement sur cette cible désignée par Ariane, parce qu’il s’est volontairement mis en danger. « Juste un petit truc, avant. » Il rétorque à Ariane, s’emparant du seau à pop-corn trop salé pour le glisser discrètement (le regard de gamin pas sûr de lui, la langue qui sort de la bouche et la tête presque recroquevillée comme si ça allait lui apporter plus de discrétion) à la place de celui de leur victime du jour. Il ne s’y est pas trompé, c’est bien du cheddar qui orne le haut du seau, confirmé lorsqu’il prend une grosse poignée qu’il enfourne dans sa bouche, tendant le paquet à Ariane avec un regard entendu, l’air de lui dire « je me débrouille mieux que toi », parce qu’il n’y a pas comparer ; son estomac est grandement satisfait par cet échange. « Shhh, ça commence ! Foutage de gueule ? Complètement. Ouais, alors, là déjà, je suis pas convaincu par ce fond noir qu’ils ont mis derrière le titre du film, c’est un noir d’aniline alors qu’il faudrait un noir aile de corbeau s’ils veulent vraiment qu’on soit marqué dès le départ. » Le cinéma de nos jours, je vous jure.

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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyMer 1 Mai 2019 - 15:26


On a la bouche pleine des rations volées, bien posés au sol alors que la vue est complètement compromise mais qu’on a déjà trouvé de quoi faire pour rendre l’activité le moindrement distrayante. Si de base j’avais pensé qu’Alfie serait du genre à se défiler me laissant toute seule à me battre contre le mastodonte – pas qu’il aurait eu peur, sûrement plutôt que ce genre de spectacle aurait redonner foi et espoir en sa passion pour tout ce qui touche de près ou de loin un trip de dominatrix, n’en reste qu’il m’arrache un rire à peine retenu lorsque je le vois armer la place du lourd idiot d’un sac plein à rebord près à l’explosion.

Et il jacasse Alfie, il déblatère pendant que mon regard ne fait qu’attendre que notre voisin forcé se tourne vers nous, que le discours du brun soit la cerise sur le gâteau, ou le cheddar sur le popcorn, à voir l'angle métaphorique qu'on donnera à toute cette histoire une fois qu'on la racontera à qui veut bien l'entendre, hilares « Et tu dirais quoi d’un noir-ferme-ta-gueule-du-con? » j’hausse le sourcil, faussement épatée par la répartie du gars, plutôt franchement étonnée qu’il arrive à articuler autant de mots et à connaître autant de lettres pour en faire une phrase qui semble avoir le moindrement de sens. Bravo champion, tu remontes un brin dans mon estime là. « Poétique. » et je souligne, bonne joueuse, lui donnant le crédit là où il lui revient non sans le dévisager avec l’air de celle qui dit que ça va, c’est bon, on voulait qu’il nous remarque, maintenant que c’est fait il peut aller avoir une vie ailleurs que dans notre champ de vision. « T’en a pas marre qu’il parle autant? » l’autre qui comprend pas du tout mon non-verbal ni mes dizaines de signaux envoyés à la seconde, qui se tourne vers moi, se tape la discute, mon air complètement fermé qui à mon sens donnait clairement l'heure juste à savoir que je suis pas ici pour me faire des amis. Alfie à mes côtés qui reçoit un coup d’œil amusé de ma part, je le détaille, hausse l’épaule, conçoit d’un « Souvent. » que le Maslow aurait très bien pu prévoir, pas du tout inconnu au fait que je me serve de mes attributs et de notre accord physique pour le faire taire quand il le faut. « Alors qu’il la ferme. »

« C’est pas poli. » que je finis par défendre, m’étonnant même pas de tourner la tête vers l’e half-bouffon halfquart arrière de football avec une demie-neurone et encore, statuant que c’en était assez pour aujourd’hui. Il rage le gars, il fronce les sourcils, il réalise enfin le stratagème en voyant ce sur quoi il a posé son cul de cancre du village, et c’est pas faute de pouffer de rire à son intention que je la vois, la veine qui pompe dans son cou, la rage qu’il a au visage, et l’impulsion qu’il retient à peine. « Toi aussi tu peux la fermer. » ah tiens, voilà qui est intéressant. Et mon sourire ne fait que s’agrandir maintenant qu’il s’en prend verbalement à moi, et que j’ai toutes les raisons, que dis-je, toutes les justifications pour me lever d’un bond, et réduire la distance entre nous deux. « J’attendais juste que tu me dises ça. » la seconde d’après, c’est mon poing qui vient se fracasser sur son nez trois fois trop gros pour sa tête. Si on me demande ce qui est arrivé, ce sera la légitime défense que je plaiderai, le sourire aux lèvres.

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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyDim 9 Juin 2019 - 4:29

Toute notion de responsabilité s’est évaporée de la même façon que l’eau bouillante dans la douche alors que le brun entre dans le jeu initié par Ariane, sans même remettre un seul instant en cause la puérilité de la chose – pas qu’il ait déjà agi différemment, seulement aujourd’hui ce trait s’est accentué. Il a envie d’être chiant, Alfie, plus que d’ordinaire, dans une nécessité de se changer les idées plus que par réel besoin de jouer aux emmerdeurs. Il a pu compter sur la chaleur d’Ariane il y a quelques dizaines de minutes, il lui faut désormais trouver un autre point d’ancrage auquel s’accrocher. Ça aurait pu être les nuages, à en chercher les formes et les interprétations. Ça aurait pu être ce film, prêt à débuter, à en commenter chacun des choix des protagonistes. Ça aurait pu ce pop-corn, à en comparer la taille des grains jusqu’à en trouver deux jumeaux. Ça aurait pu être un tas de choses, parce qu’Alfie est toujours parvenu à trouver de l’intérêt dans ce qui l’entoure, même auprès des choses les plus futiles qu’il soit. Mais rien de tout cela n’est susceptible d’attirer son attention suffisamment longtemps, suffisamment bien, pour qu’il se détache de l’objet de son affection, de son addiction, et ce n’est que la Chose qui s’installe devant eux, les privant d’une vue idéale sur la toile à quelques mètres, qui apparaît alors comme l’option la plus idéale, parce qu’il sera obligé de composer avec lui, et que cela nécessitera toute son attention. Dans d’autres circonstances, Alfie ne se serait pas montré provocant – du moins, pas volontairement – c’est là même un trait qui dénote fortement avec sa personnalité ; mais celle-ci se modifie au gré de sa consommation, de son manque et de son besoin, altérant des phases où il est surexcité à l’extrême (plus que d’ordinaire) et d’autres où il cherche (et trouve) des excuses pour en vouloir au reste du monde, comme c’est présentement le cas avec la Chose, dans une tentative de diriger vers autrui cette colère qu’il ressent pour lui-même et qu’il assume avec difficulté. C’est sans fondement, c’est puéril, c’est foutrement ridicule comme réaction, mais c’est à l’image de ceux qui composent avec ce besoin : rien n’a de sens aux yeux des autres, et c’en a un évident aux leurs. Il ressent et interprète les choses à sa manière, persuadé qu’il a raison, supposant que quiconque s’y opposant est forcément en tort, incapable de se remettre en question. D’un point de vue extérieur, ce n’est pas grand-chose, tout juste une petite pique, c’est le comportement type du petit con, celui qui n’a rien de mieux à faire de sa journée, mais qui n’est pas bien méchant. Et si Alfie était en mesure d’aligner à son tour ses neurones, il saurait que tout ce qui peut sembler anodin ne l’est pas réellement avec lui, pas même la pique la plus innocente, la plus ridicule, la plus puérile du monde, qui n’a que valeur d’excuse, ou de justification, pour laisser échapper cette haine qu’il contient difficilement et dont il n’arrive pas à s’affirmer le destinataire de celle-ci.  

Et il provoque, le type, doucement, gentiment, en réaction évidente et naturelle aux comportements d’Ariane et Alfie. Et il en a presque oublié la première, Alfie, concentré sur ce besoin de s’énerver sur quelqu’un, de trouver des excuses pour motiver un comportement qui ne peut pas l’être tant il est gratuit. Il oublie Ariane, parce qu’il dévisage ce type et l’observe dans un silence qui ne lui ressemble pas, se demandant quel comportement lui permettrait de bénéficier d’une anesthésie de sa part, douloureuse il est vrai, mais certainement moins toxique que celle qu’il compte s’offrir dès lors qu’Ariane lui aura rendu sa liberté et contre laquelle il doit trouver une solution. Musclor lui apparaît comme celle se rapprochant plus d’un idéal, et encore une fois, son attitude peut sembler ridicule, mais elle a du sens pour lui, et c’est tout ce qui compte. Peu importe que son comportement si léger d’il y a quelques minutes fasse désormais place à une inconstance évidente, peu importe s’il a l’air d’un fou, peu importe si c’est incohérent, illogique, c’est dans la continuité de son état. Ce n’est que lorsque la Chose s’adresse à la rouquine qu’Alfie semble revenir sur terre, parce qu’il sait très exactement la réponse qu’il va récolter. Il connait suffisamment Ariane pour anticiper celle-ci, pour s’en réjouir, même. Parce qu’il n’aura pas été le premier à frapper, parce qu’il y voit un moyen de se dédouaner – et que c’est très exactement sa manière de faire dans ces moments-là. Alors quand le type entreprend de réclamer vengeance auprès de la rousse, lui saisissant le poignet avec force, c’est la main d’Alfie qui se heurte cette fois-ci à sa pommette, un acte qui suscite immédiatement une réaction qui est loin d’être aussi douloureuse qu’on pourrait le présager, mais qui se veut presque agréable. Et il continue, la Chose, parce qu’Alfie le laisse faire, parce qu’il l’encourage avec ses insultes qui claquent ses dents, avec son sourire de petit con qui en redemande, qui s’en moque, et qui n’attend finalement que l’opportunité idéale pour glisser ses mains jusqu’à sa gorge, poussé par cette adrénaline qui semble décupler sa force, au point de ne plus en sentir ses phalanges, au point d’en rougir celles-ci, au point d’en blanchir la peau de son souffre-douleur. Et il aurait pu continuer, Alfie, il aurait réellement pu si un éclair de raison ne l’avait pas frappé en le regard d’Ariane. Ses mains quittent la Chose pour s’emparer de celle d’Ariane et la tirer hors de ce périmètre, pressant le pas, jusqu’à ce qu’ils tombent sur ceux qu’il songe être la sécurité, et qu’il presse encore un peu plus le pas jusqu’à les rejoindre en courant, toujours Ariane à sa suite. « Dieu merci, vous êtes là ! » Qu’il s’exclame d’une voix tremblante, pas même forcée pour mieux surjouer. « Ce type-là, je sais pas ce qui lui a pris, ma copine lui a demandé de se décaler, et je sais pas, il a… » Son corps tremble, et Alfie ne quitte la main d’Ariane que pour s’emparer de son poignet qu’il lève pour que les deux types puissent mieux apercevoir la rougeur laissée précédemment par la Chose. « Regardez par vous-même, et quand j’ai essayé de lui dire quelque chose, il a … » Alfie esquisse un geste de la main vers son visage ensanglanté, tandis qu’il adresse un regard à Ariane, sa main étant revenue de la sienne, et pressant sa paume l’air de lui confirmer qu’il est le moment pour elle d’entrer en scène.
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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyMer 12 Juin 2019 - 4:17


Si vous me demandiez, y’avait rien que j’aimais plus que de me battre. Dans l’instant. Parce qu’au quotidien j’avais pleins de hobbies, énièmes passe-temps et autres préférences, coups de cœur variés. J’étais une fille équilibrée la plupart du temps, du moins, je me convainquais que je l’étais. Parce qu’à voir la consommation de drogue et d’alcool dont je martèle mon corps, et les conneries que je fais une fois la nuit tombée, y’a pas grand-chose de sain ni qui touche de près ou de loin à un quelconque équilibre dans ma vie. Mais dans le moment, être avec un type comme Alfie, ça me donne l’impression d’avoir une existence posée, presque. On est pas ensemble ensemble, on se fréquente, mais il apporte ce côté qui manque à ma vie, la touche beige bien comme il faut, la stabilité dans ses idioties, dans les miennes. Mais on y revient. À l’autre connard qui insulte, à sa main autour de mon poignet, à ma paume qui vise son nez, à son craquement d’os qui semble être de la pure mélodie, de la musique douce et réconfortante à mes oreilles. Alfie qui renchérit aussi, qui s’en donne à cœur joie ou du moins le temps que ça dure, ses coups qui partent et l’autre qui renchérit. C’est une jolie chorégraphie que je me ferais totalement plaisir de répéter over and over, que je garderai en banque le jour où on décidera officiellement de lancer notre duo de fight club clandestin, et de sillonner les ruelles dans la pénombre pour défoncer à deux le moindre petit inutile de la ville. Le rêve.

Ce n’est que lorsqu’Alfie décide que c’en est assez qu’on se précipite – « on » excluant la personne qui parle – vers la sécurité. Perso, je serais bien restée derrière à continuer de tester mes prises variées, à lui casser quelques orteils en plus de son nez, à viser ses couilles aussi, pour la grande finale. Le truc sauvage et sale, mais qui lui laissera une bonne marque de pouvoir et de constance la prochaine fois qu’il voudra jouer au douche bag à la répartie bonasse contre une nana au cinéma en extérieur. Par exemple. « Dieu merci, vous êtes là ! » je me fais violence pour ne pas rouler des yeux devant son jeu d’acteur de merde à Alfie, me contente de me mordre l’intérieur de la joue assez fort pour que des larmes de crocodile montent à mes yeux. « Ce type-là, je sais pas ce qui lui a pris, ma copine lui a demandé de se décaler, et je sais pas, il a… » et Alfie il lève mon poignet, il tremble le gars, j’ai presque peur que la course qu’il vient de se taper en m’amenant à sa suite résulte en une crise cardiaque qui me privera de mon sex slave ce soir. Bummer. « Regardez par vous-même, et quand j’ai essayé de lui dire quelque chose, il a … » ça va, ça va, i’ll take it from here que mon regard lui confirme, ne précisant pas que les marques rouges de mon poignet rivalisent avec celles de mes jointures qu’il est en train de réduire en bouilli dans son empressement. « Un autre exemple d’un macho par excellence. » si ma voix a l’air blasée, je mise sur l’air de trouble, de la pauvre fille qui est encore sous le choc. Ça risque de le faire. « C’est un miracle que j’ai survécu. » et les gars sont stupides, damn qu’ils voient rien à notre petit jeu, quand je m’amuse à pointer le gorille du doigt, au loin, et qu’apparemment ils décident d’aller le voir directement pour régler son compte. Et mon majeur se lève bien haut, dans le dos des gars à la sécurité qui n’y verront absolument rien, mais le destinataire (la Chose, premier du nom) captera mon geste bourré de condescendance et d’immaturité à distance. Bien fait, du con.

« J’ai piqué ça, tu penses que ça va le faire doublement rager? » attendant qu’on soit seuls, j’exhibe le portefeuille de notre pauvre victime du jour sous les yeux d’Alfie. Le truc traînait au sol quand il s’est levé dans sa hargne, j’ai pas pu faire autrement que de laisser mes mains baladeuses racler le truc et le foutre dans la poche arrière de mon jeans avant que les choses sérieuses se mettent en branle. Mon voix est mielleuse, pas le moindrement déçue, sauf peut-être d’une chose et d’une seule.  « Fais chier, je voulais vraiment voir la fin. » faudra louer le truc en DVD, pas le choix.

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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyMer 17 Juil 2019 - 17:49

Quelques coups de poing suffisent à Alfie pour se remémorer à quel point il aime avoir le contrôle, et à quel point celui-ci lui est précieux – tant il ne l’a jamais sur lui-même. Mais l’avoir sur la Chose, même si c’est pour accepter de se faire cogner encore et encore sans réellement essayer de riposter, lui est plaisant, et réveil ce manque en lui, et ce besoin d’avoir l’ascendant sur une situation – alors même que c’était l’effet inverse qui était recherché en provoquant Musclor. C’est la raison derrière la plupart de ses actes qui paraissent insensés aux yeux du commun des mortels ; parce qu’il aime cette sensation de pouvoir, même si elle ne dure qu’un bref instant. Décider de souffrir ou de faire souffrir, décider de ce qu’il s’injecte pour ne rien ressentir, et ce qu’il décide de ressentir pour justifier ces injections. Alfie se retrouve, une fois de plus, pris au piège de ce cercle vicieux dans lequel chaque acte anodin devient tellement plus ; et devient surtout une justification derrière laquelle se cacher. Alors ça ne lui déplaît pas que la Chose s’affaire à tenter de briser chacun des os de son visage, et pas seulement parce que ce n’est pas un franc succès, mais surtout parce que ça lui fait du bien, aussi paradoxal que cela puisse paraître. À mesure que Musclor lui porte des coups, Alfie en oublie le reste, Ariane, l’endroit où il se trouve, toutes ses pensées parasitaires qu’il n’arrive pas à faire taire en temps normal et qui demeurent complètement muettes depuis quelques minutes. Alors quand vient l’instant où ses réflexes décident qu’il est temps pour lui de réagir et de se saisir de la gorge de l’inconnu, Alfie prend conscience de la pente sur laquelle il glisse, et des conséquences qui pourraient découler d’un tel acte – parce qu’il ne connaît pas ses limites, et il ne connaît pas plus celles des autres et le temps durant lequel la Chose pourrait rester sans qu’il ne le laisse bénéficier d’oxygène. Et c’est la déception qui vient alors animer ses veines, lui qui s’amusait bien, lui qui est responsable de cette prise de conscience aussi et qui ne peut donc pas s’en plaindre – et encore une fois, cela traduit de toute la difficulté qu’il a à se suivre lui-même. Il aurait voulu continuer autant qu’il se remercie d’avoir mis un terme à ce comportement foutrement puéril, il s’en agace autant qu’il s’en sent honteux.  

Il n’a pas vraiment le temps de réfléchir plus longtemps à la question que d’autres gorilles les rejoignent, ceux qui font partie des « gentils », ceux qu’il faut amadouer pour se tirer d’ici. Alfie ne demande pas son avis à Ariane lorsqu’il la saisit par la main, parce que son empressement pour quitter les lieux est d’une telle nécessité que le reste lui paraît bien futile – comme le fait de se préoccuper de la rouquine à ses côtés. Celle-ci ne semble pas pour autant lui en tenir rigueur puisqu’elle entre dans le jeu imposé par Alfie, faisant preuve d’un bien meilleur jeu d’acteur que lui, mais qu’importe, le résultat est le même et les voilà qui parviennent sans difficulté à attirer l’attention sur la Chose plutôt que sur leur propre comportement. Il retient un sourire lorsqu’elle parle de miracle, et son regard s’attarde sur elle avec une certaine tendresse, pas nécessairement dirigé envers la jeune femme, mais plutôt en songeant à l’une de ses propositions antérieures qui, rejetée auparavant par Alfie, en devient plus que séduisante et nécessaire. Un rire s’échappe finalement de ses lèvres lorsqu’Ariane provoque une dernière fois la Chose et qu’il croise le regard de ce dernier, l’air de dire « je vais vous retrouver et vous éviscérer » avant de se retourner vers Ariane lorsque la voix de celle-ci s’élève à nouveau. Alors qu’elle tend fièrement son butin, c’est un large sourire sur les lèvres et des étoiles dans les yeux qu’Alfie accueille ce méfait. Piquant le portefeuille d’entre les doigts de la rouquine, Alfie s’empresse d’ouvrir celui-ci pour apprécier la richesse contenue – bien plus que ce qu’il pouvait imaginer. « Quel genre d’idiot se trimballe avec autant de liquide sur lui ? » Question rhétorique, la Chose est ce genre d’idiot. « Triplement, même, s’il savait ce qu’on compte en faire. » Qu’il amorce avant de relever les yeux vers Ariane et d’afficher ce sourire au coin, celui déjà satisfait par avance du plan qu’il s’apprête à proposer. « Parce qu’avec tout ça, on pas se contenter d’un simple fond d’herbe, pas vrai ? On peut trouver tellement plus intéressant. » Même à cette heure-ci, même en plein jour, Alfie sait pertinemment à qui s’adresser, où traîner, comment acquérir ce qu’il recherche. Et bien qu’il ait légèrement penché la tête et froncé les sourcils pour se donner un regard presque attendrissant pour convaincre Ariane de le suivre dans son envie, dans le cas contraire il ne lui en voudra pas – dès le moment où le portefeuille sera passé discrètement de sa poche à elle à la sienne, le reste sera oublié car l’essentiel sera acquis.

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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyJeu 8 Aoû 2019 - 3:46


Alfie est encore sur son high de bagarre quand j’ai déjà oublié le dernier coup de poing, que je pense qu’à la récompense monétaire. Le portefeuille dérobé comme relique de guerre assez garnie pur en faire mention, et ses yeux sont aussi avides que les miens de faire état de ce avec quoi on va s’amuser pour la suite.

L’autre est derrière, bien loin, quand on finit par manigancer, quand Alfie est encore une fois assez sur la même longueur d’ondes que moi pour que son statut de conquête d’un soir sur plusieurs dizaines de soirs multipliés deviennent une véritable récurrence au matin venu. Il a passé la journée complète avec moi et il colle toujours, je me plains pas, au contraire. Et son air malin de gamin mesquin, il me fait sourire, il me fait presque rire le gars, y’a de la marge. « Quel genre d’idiot se trimballe avec autant de liquide sur lui ? »  sa rhétorique me fait pouffer de rire, bien condescendante, et mon regard le pique alors que c’est clairement aussi clair dans sa voix que dans la mienne qu’il n’y a aucune surprise là, que c’est pas la neurone et demie du mastodonte qui calculera les risques d’avoir autant dans sa poche. « Ça t’étonne vraiment vu le profil? Oh honey, t’as tant à apprendre encore. » presque fascinée par tant de naïveté à son âge, ma paume vient tapoter son torse avec compréhension forcée, bien cynique, assumant totalement le fait qu’il est sur un excellent chemin avec moi comme guide s’il veut faire des conneries. Des tas de conneries. Une immensité de conneries. « Triplement, même, s’il savait ce qu’on compte en faire. » et il me fait presque peur Alfie, parce que je doute une fraction de seconde que ce soit de retour au good guy, que ce soit lui qui parle envers et contre tout maintenant.

« Parce qu’avec tout ça, on pas se contenter d’un simple fond d’herbe, pas vrai ? On peut trouver tellement plus intéressant. » ah voilà qui est mieux. Et je hausse le menton, accroche mon regard complice au sien. Mes lèvres s’étirent en un sourire aussi assumé que mauvais, et déjà, mon portable se dégage de la poche de mon jeans pour que j’en exhibe les numéros pré-enregistrés. Kane, Levi, et une suite de chiffres anonymes qui confirme ce qu’on sait déjà. « J’appelle mon dealer et tu nous fais des p’tits paquets tous bien classés en attendant? » et je le materne le gars, je lui parle avec une voix de maman qui ordonne, qui l’occupe, pendant que les grandes personnes commandent de quoi annihiler nos sens. Des sachets par-ci, des cachets par-là, et quand je raccroche, je trépigne déjà. Mes lèvres qui trouvent son oreille alors que je le presse pour qu’on rejoigne le point de rencontre, qu’on précipite les mauvais coups d’emblée. « J’t’avais dit que tu bosserais pas sur ta thèse. »


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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyLun 9 Sep 2019 - 0:47

Un dernier regard en direction de neurone solo, son sourire de gamin pourri gâté fier de sa dernière bêtise sur les lèvres, Alfie en oublie très rapidement l’existence de leur victime de jour et chacune de ses bonnes résolutions qui ont volé en éclat dès lors qu’Ariane lui a proposé cette escapade – et il y croyait vraiment, qu’il arriverait à ne pas espérer une tournure du genre, et pourtant il n’en est que plus réjoui que la journée prenne cette voie-là. Des étoiles ont remplacé l’inquiétude dans ses yeux alors qu’ils constatent que la récolte du jour est particulièrement fructueuse. La voix moqueuse d’Ariane raisonne à ses oreilles, et un sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu’il fait un pas en avant pour lui murmurer à l’oreille « oh, mais je ne demande que ça, d’apprendre » avant de reprendre sa position initiale et de laisser glisser son regard sur la silhouette de la tornade Parker. Il faut dire qu’avec une professeure comme elle, n’importe qui quémanderait toujours plus d’enseignement. Il n’est qu’un faible homme. Si faible que toute sa bonne volonté termine de s’envoler alors qu’il songe aux propos qu’Ariane a tenu plus tôt dans la journée, et cette proposition qu’il aurait voulu tombée dans l’oreille d’un sourd, mais qui n’a eu cesse de l’obséder, encore plus maintenant qu’ils ne vont pas seulement prétendre s’amuser, mais se donner les moyens de réellement le faire. « À vos ordres, professeure. » Qu’il rétorque, amusé par la situation d’une Ariane in charge et de lui, docile et soumis. Une image pas si éloignée de leur quotidien, quand on y pense. Glissant les billets dans sa poche après avoir compté une seconde fois ceux-ci, Alfie scrute le contenu du porte-monnaie, hochant les sourcils quand il découvre une carte de fidélité à une boutique de jouets, esquissant un rire en découvrant la pièce d’identité de Musclor. Rien n’est bien intéressant, rien n’est suffisamment important pour qu’il ait le moindre remord à jeter le porte-monnaie dans le compacteur à ordures près des stands de nourriture qu’ils traversent pour quitter les lieux. Un nouveau sourire se dessine sur les lèvres d’Alfie tandis que le souffle d’Ariane vient caresser son oreille, et cette fois-ci, il n’est plus ce gamin prétentieux, mais ce gosse surexcité à l’idée d’ouvrir ses cadeaux. « J’ai sous-estimé ton influence, Parker, je plaide coupable. » Et il lève les mains à mi-épaules pour appuyer ses propos. « T’avais raison, ton programme est bien plus intéressant que le mien. » Et Dieu sait qu’il adore le sujet de sa thèse et ses études, mais Alfie aime encore plus tous ces poisons dont il peut se nourrir. Ses lèvres se glissent jusqu’au cou de la jeune femme un bref instant, mais il se lasse très vite d’Ariane alors qu’il délaisse sa silhouette pour accentuer le pas jusqu’à la sortie du parc, suite à quoi il laisse Ariane guider le chemin. Il suit docilement, et arrivé au point de rendez-vous, il lui glisse l’argent dans la main tandis qu’il la laisse à ses affaires, et ce n’est que lorsque son fournisseur reprend sa route et eux la leur, et qu’ils se veulent seuls qu’il se glisse derrière Ariane pour zieuter par-dessus son épaule alors même qu’elle n’est pas assez stupide pour se balader avec la marchandise en mains. Raison pour laquelle il se permet de prendre ses aises et d’effleurer ses poches. « Alors, qu’est-ce que le chef nous a concocté ? » Il demande, gamin impatient qu’il est, les yeux brillants et le sourire aux lèvres. Car, dans le fond, il s’est contenté de balancer le portefeuille aux ordures, et le reste ne dépendait pas de lui, principalement parce qu’il a une totale confiance en Ariane. « Ne me déçois pas, Parker, t’es sur un tel piédestal aujourd’hui, que la chute n’en serait que plus douloureuse. » Non pas pour elle, mais bien pour lui, pendu à ses lèvres dans l’attente qu’elle mette enfin un terme à son calvaire, autant pour calmer ses interrogations que pour combler son besoin.
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Message(#)triangles are my favorite shape ▲ arfie EmptyLun 30 Sep 2019 - 2:13


« oh, mais je ne demande que ça, d’apprendre »  qu’il roucoule Alfie, quand encore une fois je prends les choses en main. La vérité, c’est que je léguais à personne le contrôle, que ça m’horripilait au plus haut point. Ni à lui, ni à Kane, ni à quiconque, vraiment. C’était inné, viscéral, pour les petits détails comme pour les énormes situations. J’arrivais pas à lâcher du leste, on me le reprochait tout le temps, mais là, ça semblait l’arranger de me voir gérer la suite, de me laisser les rennes. « À vos ordres, professeure. » « Tu fais ton grand sensible à vouloir le beau rôle mais au fond t’adores quand c’est moi qui domine. » que je réitère, sans gants blancs, le sourire qui veut tout dire et le coup d’œil qui en redemande. Alfie était pas si complexe à comprendre en soi, il était pas méchant non plus. Il était juste en phase de découverte, d’adaptation. Un jour il trouverait une bonne fille stable avec qui se donner l’impression qu’il était heureux, sérieux. En attendant il cumulait les conneries avec moi et même tout seul comme un grand, s’abonnait aux mauvais choix et s’assurait ainsi de se retrouver aux premières loges d’une débandade pas contrôlée mais pleinement calculée, assumée.

Je place la carte des contacts, il jubile le petit. « J’ai sous-estimé ton influence, Parker, je plaide coupable. » bien fait, j’aime quand on me la joue facile à souhait, et que j’ai pas à lever le petit doigt pour avoir ce que je veux. « T’avais raison, ton programme est bien plus intéressant que le mien. » « J’ai toujours raison. » j’élucide, comme un fait, indéniable, l’assurance que j’y crois plus fort que n’importe quoi et qu’ainsi, mon argument est le plus valide. Le dealer traîne pas trop, il sait que me faire attendre ne me rend que plus salée lorsque vient le temps de la négociation. Dans son stock il a amené presque tous mes trucs préférés, et contrairement à mes habitudes, je prends tout mon temps pour m’assurer d’avoir de quoi faire pour ne pas trop brusquer Alfie – tout en lui en donnant pour l’argent de gros lourd en chef. Ce n’est qu’une fois que je suis ravie de la sélection que je fais volte-face vers Maslow, oubliant la transaction comme j’oublie tout ce qui se trame autour de nous. « Alors, qu’est-ce que le chef nous a concocté ? » « On a le 6 services au complet. » ma paume s’ouvre au même moment sous le regard d’un Alfie que je laisse apprivoiser la suite, pendant une seconde et une autre.

Y’a pas de presse, y’a rien que je force, mais une fois que je juge que les chachets sont restés assez longtemps à prendre leurs aises au creux de ma main et que maintenant on peut passer aux choses sérieuses, je reprends la parole, décidée. « Une pour toi, une pour moi? » mon doigt s’insère dans le sachet, en retire deux cachets identiques, avant que la cargaison au complet ne retourne se refourguer dans la poche arrière de mon jeans. « La chute sera douloureuse si on la fait à deux. » j’anticipe qu’il me laisse pas tomber toute seule, quand je place la première pilule sur ma langue, appuyant sur ses lèvres avec la seconde.


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