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 #99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules

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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyMar 19 Mar 2019 - 22:43



Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light

@Leonardo Grimes & Juliana Rhodes



Dix-huit heures. Merde, je suis super en retard. Malgré tout, je prends la peine de ranger mon bureau en alignant tous mes stylos par ordre de taille et en m’assurant que ma règle soit exactement parallèle au bord du bureau. Je recule, satisfaite de moi, avant d’attraper le sac à main posé sur le siège, prête à quitter le petit bureau privé pour retraverser la bibliothèque et filer rejoindre Leonardo qui ne va pas apprécier si je le fais attendre trop longtemps. « T’es pareille à la maison ? Ton mec est un ange de réussir à te supporter. » Se moque Zach, l’étudiant qui bosse avec nous depuis quatre mois pour parfaire ses connaissances littéraires. « Fais gaffe, à ta place je ne la ramènerais pas trop, je te rappelle que c’est moi qui donne la note de ton stage. » Dis-je avec un grand sourire, loin d’être offusquée par son attitude. « A demain, ne reste pas trop tard. » Sur ces bonnes paroles, je file, traversant avec bonheur les allées de livres parmi lesquelles flotte cette odeur si chère à mon cœur, pour passer par la porte de service que je prends grand soin de fermer derrière moi. Sur mon chemin, je m’arrête rapidement à la superette pour récupérer le ravitaillement habituel et je mets tellement de temps à choisir les parfums de glace que je suis obligée de courir pour attraper le bus qui manque de peu de me passer sous le nez. Le trajet en bus pour aller chez Leo, je le connais par cœur, presque aussi bien que celui qui me ramène chez moi, aussi je peux me permettre de me plonger dans mon livre du moment, faisant totalement abstraction du monde qui m’entoure et ce, sans louper mon arrêt, ce qui est assez exceptionnel compte tenu de ma concentration lorsque je me mets à lire. Peu avant de descendre du bus, je prends quand même la peine d’informer Alfie, pianotant rapidement sur mon téléphone portable un « je suis sortie du boulot, en route pour chez Leo, ne m’attends pas. J’ai trouvé de jolies feuilles de salade frisée pour Odie. », un cœur en guise de smiley et je fais tomber mon portable au fond de mon sac, en ayant pris soin de le mettre en vibreur au cas où une éventuelle urgence me demanderait de devoir le réutiliser. J’imagine que, comme tous les jeunes de ma génération, j’ai tendance à être un peu trop accro à la technologie alors que j’essaie pourtant de ne pas y passer trop de temps. Je me suis donc fixée comme règle de ne pas le sortir de mon sac lorsque je suis en présence d’une tierce personne. J’ai l’impression d’être une fumeuse qui essaie d’arrêter et franchement, ce n’est pas facile.

Je monte les escaliers quatre à quatre pour débarquer sans frapper dans l’appartement de Leo, sourire aux lèvres, aussi à l’aise que si ce studio était à moi et non pas à mon meilleur ami. « Désolée, je n’ai pas vu passer l’heure, mais pour ma défense, j’ai ramené de la glace ! » Je brandis les deux énormes pots de glaces,  qui ont certainement commencé à fondre, hors de mon sac, et abandonne ce dernier par terre près de la porte d’entrée. « TADAAAAAAAAAAAAAAAM ! » Je brandis les deux pots sous le nez de mon meilleur ami, ravie de lui présenter mes trouvailles comme s’il s’agissait de deux énormes lingots d’or. « Alors, pour ce soir ce sera “Banana Chocolate Brownie” et “Coconut Passionfruit” ! » Un large sourire illumine mon visage et c’est à cet instant précis que je remarque enfin que Leo n’a pas du tout l’air de partager ma joie. Assis sur sa chaise, la mine renfrognée, les bras croisés contre sa poitrine, c’est à peine s’il daigne m’adresser un regard. Mon enthousiasme descend d’un cran, je n’ai pas l’habitude de le voir comme ça et sa mauvaise humeur ne présage rien de bon. « Bah alors ? Tu n’aimes pas la noix de coco ? » Je tente, tâchant de débloquer la situation avec un trait d’humour qui, je le sais d’avance, fera certainement un énorme flop. Je ne suis pas douée pour gérer les conflits et les confrontations et si j’ai évidemment l’habitude de soutenir mon ami dans des moments de faiblesse, je dois admettre que trouver les bons mots pour lui redonner le moral n’est pas si simple que ça. J’ai eu le même problème après la mort de mon père, autant j’ai su très bien gérer par mes actes « l’après » en m’occupant du mieux que je pouvais de la maison et de mes frères et sœurs, autant je n’ai jamais vraiment réussi à me confier sur ce que je ressentais réellement suite à cet événement pourtant traumatisant. J’imagine qu’il était plus facile pour moi d’écrire que de parler. Mais là, pour le coup, je ne vais pas avoir le choix. En soupirant, je me dirige vers le congélateur pour ranger les deux pots de glace avant qu’il devienne possible de les manger à l’aide d’une paille puis prends place sur la chaise en face de Leo, prête à affronter la situation. « Sérieusement Leo, il y a un truc qui ne va pas ? » Sous-entendu, dis-moi ce que j’ai fait de mal que je puisse m’excuser et qu’on passe enfin à autre chose parce que comme soirée Netflix plus glace, on a vraiment fait mieux que la soupe à la grimace. J’ai hâte que les remontrances à venir soient derrière nous et que tout redevienne comme d’habitude.


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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyMer 27 Mar 2019 - 9:35

Tout compte fait, la soirée que Leonardo avait débuté en tête-à-tête avec Alfie aurait pu se passer bien pire. Ils ne s’étaient pas engueulés, il n’y avait pas eu de gros moments bien embarrassants ou incompréhensibles, ni de malentendus… et Jules avait fini par revenir de sa quête au thé froid avec quelques bouteilles qui avaient demandé autant d’attention de sa part. La soirée s’était donc terminée de la sorte ; la Rhodes étant de retour, elle était littéralement et métaphoriquement au centre de toutes leurs discussions suivantes, Leonardo ayant épuisé tout son stock de sujets à aborder avec Alfie. À la fin d’un repas – des plus délicieux, s’il devait être honnête – le Grimes était rentré chez lui, n’ayant pas eu l’occasion de se retrouver seul avec Jules. Ce n’était pas bien grave – les deux mordus de lecture avaient pour habitude de se retrouver assez souvent chez l’un ou l’autre, un pot de glace dans une main et une tasse de thé dans l’autre. Du coup, Leonardo s’était contenté de reconfirmer ce rendez-vous là, sans rien laisser paraître à la jeune femme, qui ne se doutait de rien du tout. Le jeune Britannique n’avait pas l’habitude de préparer aussi doucement une telle vengeance, étant plutôt du genre à tout exprimer dès lors qu’il le ressentait et qu’il le pouvait ; mais en fin des comptes, il n’avait plus bien longtemps à attendre. Et si en réalité il n’en voulait pas vraiment à son amie d’avoir utilisé un tel subterfuge, il avait tout de même envie de prendre une petite vengeance sur elle pour l’avoir coincé dans une telle situation. Il préparait donc son plan dans le silence le plus total, attendant patiemment que le bon moment vienne.

Le benjamin des Grimes ne put s’empêcher de remarquer que son amie se faisait attendre. Si la chose n’était pas fixée dans les moindres détails à chaque fois, ils avaient tout de même leurs petites habitues qu’ils respectaient presque religieusement l’un comme l’autre. Mais Juliana Rhodes n’était pas du genre à rater leurs rendez-vous, et assez rapidement il l’entendit ouvrir sa porte, d’où elle sortit en brandissant deux énormes pots de glace. Et malgré toute l’envie qu’il avait de se remettre à papoter une cuillère de glace à la main, il resta immobile. Jules comprit assez vite qu’il y avait anguille sous roche, et elle essaya de le faire parler une fois les glaces finies dans le congélateur. Leonardo respirait tout doucement, prenant le temps de faire poireauter Jules alors que le seul bruit que l’on entendait était le grondement très grave de sa climatisation. Il claqua alors de la langue, avant de prendre la parole. « Oh, je ne sais pas, vraiment… » Il se leva alors, marchant tout doucement vers son frigo pour commencer à en sortir une bouteille identique à celle que la Rhodes avait été chercher lors de son escapade-stratégie pour coincer Alfie et Leo’ dans la même pièce. « Je me le demande. Tu crois que je devrais aller chercher du… thé froid ? » Il sortit la fameuse bouteille à la fin de sa phrase en guise de ponctuation, et il pointa donc son regard sur la pauvre Jules, essayant de canaliser toute la froideur qu’il pouvait inspirer. Malheureusement, ce n’était pas l’adjectif qui venait en premier lorsque l’on pensait au Grimes, ce qui rendait le résultat final beaucoup moins convainquant que dans ses rêves les plus fous. Mais malgré le peu de crédibilité qu’il devait avoir à ce moment-là, il comptait bien marquer le coup pour une fois qu’il pouvait s’en amuser. Il retourna s’asseoir, versant deux verres du thé froid en question. Et quand il reprit la parole, il murmurait très doucement, comme s’il ne voulait pas s’entendre lui-même. « Je réserve d’avance une bonne moitié de Coconut Passionfruit, merci. » Bien évidemment, elle savait très, très, très (très) bien que Leonardo adorait le coco, encore plus dans cette glace-là. C’était un savant mélange de la saveur du fruit de la passion avec la fraîcheur du coco, avec un petit filet coulant de chocolat blanc et un arrière-goût de vanille… le tout, parfaitement arrangé avec des substituts pour que ce soit végétalien et que le Grimes puisse le consommer. Mais ce n’était pas le sujet – et Leonardo avait encore un peu de temps à tuer en torturant Jules très gentiment avant de pouvoir se jeter sur sa glace.

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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyMar 2 Avr 2019 - 16:34



Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light

@Leonardo Grimes & Juliana Rhodes



Je n’aime pas que Leo me fasse la tête, je n’aime pas quand n’importe qui me fait la tête d’ailleurs, j’ai tendance à éviter les conflits au maximum parce que je suis incapable de les gérer correctement. Généralement, l’option que je choisis est celle de la fuite ou alors j’adopte la politique de l’autruche et ça fonctionne très bien. Par contre, la confrontation directe, je préfère vraiment l’éviter parce que je suis nulle pour me justifier, surtout quand j’ai tort et en général puisque j’évite toute forme de dispute, généralement, quand l’une d’entre elles éclate, c’est que je suis en tort puisque ce n’est pas moi qui la provoque. Dans ce cas précis, bien que Leo ne m’ait pas réellement dit ce qu’il me reprochait, je crois qu’il ne faut pas être Einstein pour le deviner. Il n’a pas aimé que je lui force la main pour qu’il se rapproche d’Alfie. D’un côté, je peux le comprendre, il ne le porte pas dans son cœur et c’est un peu normal compte tenu du fait que, lorsque je lui en parle, c’est surtout pour lui exprimer mes doutes et mes angoisses vis-à-vis de notre couple plutôt que pour lui expliquer que je nage dans le bonheur. Pourtant, c’est le cas, c’est réellement le cas, je suis heureuse la plupart du temps, vraiment heureuse. C’est juste que, comme dans tous les couples, nous traversons parfois des périodes un peu moins simples que d’habitude et lorsque ce genre d’événement se produit, c’est généralement vers Leo que je me tourne en quête de soutien et de conseils. En définitive, j’ai fini par braquer mon meilleur ami qui, j’en suis sûre, désapprouve ma relation avec celui que je considère pourtant comme l’amour de ma vie. Il était de mon devoir d’arranger les choses, c’est normal ! Mais peut-être que j’aurais dû lui en parler plutôt que de les prendre en traitre de cette façon. Mais bon, de là à faire la tronche quand même… Alfie n’a pas râlé, lui ! Enfin, peut-être un petit peu, mais pas à ce point et quelques heures plus tard, c’était oublié. En plus, compte tenu du fait que Leo ne m’a donné aucun signe d’une quelconque rancœur à ce sujet, j’admet que je suis extrêmement surprise de me retrouver en terrain miné alors que j’étais persuadée de passer une très bonne soirée chez mon meilleur ami. Il va falloir que je sorte les rames et que je tente tant bien que mal de me racheter auprès de lui, je ne veux surtout pas qu’on s’embrouille pour des broutilles sans importance, ça n’en vaut vraiment pas la peine et je ne suis pas du tout prête à faire une croix sur cette amitié qui chère à mes yeux. Bien sûr, je sais qu’il n’en arrivera pas là, mais il est tout de même important que je fasse amende honorable.

Lorsqu’il me balance l’histoire du thé froid, sur un ton des plus sarcastiques, je dois faire des efforts surhumains pour ne pas sourire mais j’y parviens, ne souhaitant pas casser la gravité de la situation en minimisant son évidente frustration. « Oh Leo… Je ne pensais pas que tu le prendrais aussi mal, je voulais juste que vous ayez l’occasion d’apprendre à vous connaitre… Je sais, c’était nul… Mais au final, tu n’as pas trouvé ça si terrible, si ? » Faute avouée, à moitié pardonnée, non ? Si je lui dis que c’était bien un stupide stratagème de ma part, je suis sûre qu’il ne va pas bien le prendre mais j’espère qu’il saluera mon honnêteté au moins. « Je ne pensais pas que tu serais fâché contre moi… Sinon je serais venue m’excuser avant, ça fait combien de temps que tu rumines dans ton coin ? » Je m’approche de lui et me penche au-dessus du dossier de sa chaise, enroulant mes bras autour de son cou dans une étreinte qui s’apparente plus à une prise de catch. « Tu me pardonnes ?  » Je murmure, au creux de son oreille, essayant de l’amadouer en le prenant par les sentiments de la manière la plus puérile qui soit. Lorsque je me redresse, j’essaie de prendre l’expression la plus innocente qui soit, espérant vraiment que cette histoire n’aille pas plus loin. « Promis, je ne le ferais plus jamais… A moins que tu aies apprécié cet instant, bien sûr. » J’aimerais bien qu’il avoue qu’il s’est trompé sur Alfie et que ce dernier n’est pas si terrible qu’il avait pu le penser. Je sais qu’il n’est pas toujours parfait mais je ne le suis pas non plus alors il a le droit d’avoir le bénéfice du doute. Leo est un ami fidèle qui a toujours su me conseiller et prendre mon parti lorsque j’en avais besoin. Je sais qu’il n’a pas apprécié de me voir souffrir lorsque j’ai appris l’infidélité de Julian quelques années auparavant et qu’il a certainement envie que je me montre prudente dans cette nouvelle idylle. Malgré tout, j’ai vraiment l’impression que c’est différent avec Alfie, il n’est pas comme mon ex, j’en suis persuadée, je lui fais confiance. J’aimerais tellement que Leo arrive à voir en lui ce que moi je vois, et j’espère que cette petite soirée organisée sous la contrainte, leur aura permis de voir un peu plus loin que leurs a priori respectifs. Je m’autorise enfin à sourire lorsqu’il revient sur le sujet de la glace, prouvant par ce geste qu’il n’est pas non plus complètement hermétique à un éventuel pardon. Ouf. Je déteste l’idée que Leo m’en veuille pour quelque chose. « Si la glace peut m’aider à me faire pardonner, je te laisse même tout le pot. » Une glace contre le sourire de mon meilleur ami, ça le vaut largement.


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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyMer 24 Avr 2019 - 14:50

Leonardo avait passé bien trop de temps à planifier sa vengeance pour abandonner face au visage décomposé de Jules. Certes, ça lui faisait un peu mal au cœur de voir son amie aussi désespérée, mais… il n’allait jamais avoir de deuxième chance – les deux ne s’étaient jamais vraiment disputés, ce qui rendait le besoin de faire la gueule bien rare. C’était sûrement pour cela qu’elle ne s’y attendait pas vraiment ; après tout, Leonardo n’avait donné aucun signe d’être fâché depuis cette fameuse soirée. Et dans les faits, s’il comprenait pourquoi la Rhodes en était arrivée là, ça ne lui avait pas empêche de ressentir un malaise palpable tout du long de son entretien en tête-à-tête avec Alfie. Celui-ci avait certes été aussi cordial que la situation le permettait, mais ça n’avait pas empêché le Grimes d’avoir envie de s’évaporer. Que ça ait été après sa malheureuse mention de Bear Grylls ou quand il avait exposé sa tristesse à l’égard de son célibat, il n’avait pas vraiment eu l’impression de gagner beaucoup de points dans le coeur du Maslow. Bien évidemment, ni Jules ni Alfie ne lui avaient dit le contraire ; même si ç’avait été le cas, il aurait difficilement vu son amie lui confirmer que son copain l’avait trouvé bien bête et légèrement désespéré sur les bords. Une telle rencontre lui avait laissé une certaine amertume dans la bouche, et même si dans les faits l’opinion d’Alfie ne comptait pas vraiment en soi, il n’avait pas envie de se ridiculiser face à quelqu’un qui comptait autant pour la Rhodes. Et au final, s’il lui en avait voulu de l’avoir coincé de la sorte, il savait très bien que le souci dans l’histoire n’avait pas été le comportement de la jeune brune.

En revanche, une telle réalisation ne lui avait pas empêché de jouer la comédie jusqu’au bout, fixant donc Jules d’un air impassible, les bras croisés sur son torse. Il devait se faire force pour ne pas répondre à son amie en souriant, mais le jeune homme n’avait pas fini de s’amuser avec une telle vengeance. Il l’écouta donc parler sans broncher, l’écoutant expliquer le pourquoi du comment d’une telle ruse. Non sans fierté, il remarqua que la jeune fille pensait qu’il était vraiment fâché avec elle – preuve qu’il jouait très bien la comédie du vexé. Mais malgré tous ses efforts, il ne put s’empêcher de pouffer de rire quand elle lui proposa de manger l’intégralité du pot de glace à la noix de coco. Décidément, elle le connaissait trop bien pour qu’il lui fasse la tête pour ça. Le sourire aux lèvres, il reprit son verre à la main. « Je t’en supplie, ne m’abandonne plus jamais comme ça. Du moins, pas sans prévenir. » Le rire qui échappa de ses lèvres était bien trop nerveux pour être honnête, preuve qu’un tel tête-à-tête avait été plus qu’éprouvant pour le Grimes – peut-être qu’il en était de même pour le Maslow, mais il avait été incapable de deviner ça juste en analysant son comportement à lui. Il sortir deux grosses cuillères sans trop de cérémonies, reprenant la parole de manière un peu plus sérieuse. « Non, en vrai… Oui, ça aurait pu être pire. Mais c’était tellement gênant. Et je sais absolument pas quelle impression j’ai fait sur lui. » Malgré la gêne d’un tel souvenir, il ne put s’empêcher de sourire en se rappelant le début de leur conversation ; s’il avait toujours autant envie de se cacher dans un trou, il devait avouer que c’était bien plus drôle dès que l’on prenait un peu de distance. « T’aurais dû voir sa tête quand j’ai mentionné le nom de Bear Grylls. S’il l’avait pu, je pense qu’il m’aurait éventré sur place. » S’il en riait bien avec Jules, il avait été beaucoup plus nerveux en comprenant la gaffe qu’il avait involontairement fait avec Alfie – pour être honnête, il n’aurait pas su mieux faire s’il avait fait exprès. Il soupira doucement après avoir repris une gorgée de son thé, appréciant le répit de sa fraîcheur. « Et pour le coup, je peux pas t’en vouloir d’avoir forcé les choses. Mais leçon retenue, la prochaine fois je te laisserai pas en arriver à ce stade. J’ai compris quelles seraient les conséquences. » Il tendit l’une des deux cuillères à Jules, faisant mine d’aller reprendre les glaces dans le congélateur – elles n’avaient sûrement pas eu le temps de redevenir dures, mais ça l’arrangeait bien de ne pas avoir à attendre avant de s’y plonger. « Si jamais t’as envie qu’on regarde un truc en particulier, tu sais que mon Netflix est tout à toi. » En règle générale, les deux se fixaient sur des films un peu nuls, niais et prévisibles – mais puisque ça leur permettait de papoter tout en regardant cela, ce n’était pas de refus.
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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyJeu 25 Avr 2019 - 21:01



Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light

@Leonardo Grimes & Juliana Rhodes



Je me confonds en excuses, tentant le tout pour le tout pour que cette soirée ne soit pas un total fiasco à cause de la petite ruse que j’ai mise en place pour initier une confrontation entre Leo et mon amoureux. Sur le coup, ça me paraissait être une bonne idée, rien de tel que pour les mettre au pied du mur pour les pousser à faire connaissance, en plus ça a marché donc c’était une jolie victoire. Sauf que je ne m’attendais pas à ce que Leo le prenne aussi mal. Alfie avait eu l’air amusé par mon stratagème, du coup je ne m’étais pas inquiétée plus que ça de la réaction de mon ami. Finalement, j’aurais peut-être dû me poser un peu plus de questions que ça. Forcément, lorsqu’il me demande de ne plus jamais lui faire subir quelque chose comme ça, je ne peux qu’acquiescer vivement, tellement j’ai hâte qu’il se déride et que notre soirée se déroule aussi bien que toutes les précédentes. « Promis, ça n’arrivera plus jamais. » Le rire nerveux qui lui échappe ne me fait même pas sourire, j’ai vraiment l’impression qu’il est fâché contre moi alors que je voyais sincèrement ça comme une blague un peu stupide destinée à faire avancer les choses un peu plus rapidement que les cours naturel du quotidien aurait pu le faire. Et puis, je ne l’ai pas non plus fait entrer dans une cage avec des lions affamés, je sais qu’Alfie peut se montrer assez spécial, mais il n’a rien d’effrayant, c’est un nounours et en face d’un de mes amis, je le vois mal se montrer désagréable sans la moindre raison. La conversation se poursuit et je commence à comprendre que Leo était en réalité réellement stressé par cette confrontation et que j’ai peut-être légèrement minimisé l’état d’anxiété dans lequel je ne l’ai vraiment jamais vu auparavant. « Une bonne, c’est sûr, ne t’inquiète pas pour ça, je voulais juste que vous fassiez connaissance, rien de plus, ce n’était pas un rencard ou un entretien d’embauche. » Jusqu’à preuve du contraire, celle qui sort avec lui, c’est moi, et si j’ai évidemment envie qu’ils s’apprécient tous les deux parce qu’ils ont une place importante dans ma vie, je ne demande certainement pas à Leo d’être ce qu’il n’est pas pour lui plaire à tout prix et j’ai l’impression qu’il ne l’a pas très bien compris. « Et comment ça c’était gênant ? Il s’est passé quoi ? » Si jusque-là je n’avais pas demandé de compte-rendu détaillé, j’avoue que l’image renvoyée par Leo de la conversation qui a eu lieu en mon absence me donne forcément envie d’en savoir plus alors je vais à la pêche aux renseignements sans le moindre scrupule, cherchant à savoir à quel point j’ai fait n’importe quoi en agissant comme je l’ai fait. Et je ne tarde pas à apprendre davantage sur les sujets abordés. « Bear Grylls, sérieusement ? » Je peine complètement à ne pas éclater de rire devant une telle révélation, j’imagine tellement la scène. « Attends, je suis sûre qu’il t’a dit cet homme est un aventurier en papier mâché créé de toute pièce par les médias, un truc du genre ? » Je meurs de rire intérieurement, imaginant sans peine Alfie en train de se demander s’il se fout de sa gueule ou s’il est sérieux. « T’as raison en fait, j’aurais jamais dû partir, j’aurais trop voulu voir ça. » Et je craque complètement, éclatant de rire face à la scène que j’imagine complètement loufoque. Bon, du coup, je pense que je vais éviter de lui dire que cette référence a dû lui faire perdre quelques places dans l’estime qu’Alfie pouvait avoir de lui, mais à dire vrai, je m’en fiche bien, je suis fan de Leo à ce moment précis, je trouve ça génial de sa part d’avoir mentionné ce mec, même s’il ne l’a pas fait exprès. La situation s’est légèrement détendue entre nous et je crois qu’il commence doucement à me pardonner ce qui me fait énormément plaisir, il confirme d’ailleurs qu’il ne m’en veut pas réellement ce qui me redonne instantanément le sourire. « J’espère surtout qu’il n’y aura pas de prochaine fois. » Parce que ça voudrait dire que mon couple se serait effondré et que j’ai un nouveau petit-ami à lui présenter, chose qui me parait totalement inenvisageable puisque je me vois parfaitement finir mes jours aux côtés d’Alfie. « Je te remercie de souhaiter la pérennité à mon couple. » Je plaisante bien sûr et le sourire qui ne quitte plus mes lèvres en témoigne. Leo part récupérer les glaces dans le congélateur et me propose de choisir la programmation de ce soir ce qui n’aurait pas pu me faire plaisir. « T’as vu Pitch Perfect ? » Je demande, l’air de rien, pas certaine qu’il accepte de voir un truc pareil même si en général, nous ne choisissons pas de programmes avec un haut niveau intellectuel. « C’est un truc bizarre qui parle de filles qui composent un groupe de chant à l’université et participent à un concours. » Le synopsis que je viens d’établir ne fait clairement pas envie, j’en ai bien conscience, mais je reste extrêmement enthousiaste. « Tenté ? » A défaut de nous cultiver, il est probable qu’on se marre bien, c’est déjà pas mal.


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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyMer 15 Mai 2019 - 21:45

Malgré tout, Leonardo ne pouvait vraiment pas en vouloir à Jules. Après tout, elle avait juste essayer de combler un énorme vide qui se trouvait entre son copain et son ami – et même si elle n’y avait pas été de main morte, on ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas essayé. De son côté à lui, il n’avait jamais eu à en arriver là – essentiellement parce que Jules était le genre de personne que tout le monde adorait en quelques minutes, là où Leonardo pouvait parfois sembler quelque peu froid au vu de sa timidité. Et puis, fallait s’avouer que ça faisait un très long moment que le Grimes n’avait pas eu de copain – il aurait pu lui présenter qui, Andy ? L’Anglais serait mort de honte à la première référence un peu trop sexuelle de celui-ci, et Jules aurait sûrement fini par se faire du souci en ce qui concernait ses fréquentations. Puisque son amie voulait en savoir plus sur leur rencontre, Leonardo fit en sorte de traduire du mieux qu’il le pouvait l’ambiance et les réactions d’Alfie qu’elle avait malheureusement ratées. « Beh… j’essayais de faire connaissance, le faire parler… et quand j’ai mentionné Grylls il était genre… » Il imita de son mieux un tête affreusement neutre, mais en même temps presque meurtrière. Leonardo avait très vite compris son erreur, et ses quelques tentatives de calmer la situation et parler de quelque chose de plus joyeux n’avaient guère marché. Visiblement, les rires de la Rhodes semblaient signifier qu’elle était elle aussi passée par là, et que le Grimes n’avait pas été la seule victime d’une telle gaffe. Il soupira doucement, encore gêné par une telle erreur, mais ça le rassurait de savoir que Jules ne le prenait pas aussi sérieusement que ça – sinon, il aurait commencé à se faire du souci. « J’ai essayé d’effacer ce moment de mon esprit, mais je crois bien que c’était quelque chose dans le genre. Donc j’étais oh. Okay! » À côté de ça, Leonardo avait pu faire son petit speech sur l’orthophonie et ses bienfaits – mais ça faisait bien pâle figure à côté d’Alfie. Leonardo prit une gorgée de son eau, se retenant de pouffer de rire avec Jules. Pour le coup, il ne pouvait la remercier assez pour alléger une situation qu’il avait à ce point ruiné. « Ravi que mon malheur te fasse à ce point rire. Et pour te donner une idée… dis-toi qu’à un moment, il m’a dit que mes parents devaient être fiers de moi. T’imagines ? » Il s’empressa de nuancer un tel propos, en grande partie parce qu’il ne pouvait pas en vouloir à Alfie d’avoir essayé de faire de la conversation. Mais quand-même. « Bon, c’était gentil en soi. Mais c’est un bon résumé de la conversation, je pense. Beaucoup de bonnes intentions, mais beaucoup de moments gênants. » Et clairement, il avait été très content de réussir à s’en exterpier à la fin – même si ce moment avait semblé ne jamais venir. « Eh, je vous souhaite tout le bonheur du monde. Il était très… gentil. » Non, Leonardo n’avait aucune raison valable de détester Alfie – et il ne le haïssait pas, il ne voulait juste pas avoir à faire la conversation avec lui. Du moins, plus jamais en tête-à-tête. « Mais voilà, je veux plus jamais me retrouver enfermé dans une pièce avec lui. Donc la prochaine fois, t’as tout intérêt de rester avec moi. » Il fusilla Jules du regard pour bien marquer ses propos. Ensuite, il alla chercher les glaces qu’ils avaient abandonné dans le congélateur pendant que Jules s’occupait de choisir le film – et son choix se porta sur Pitch Perfect – film dont il avait beaucoup entendu parler, sans jamais se décider à le voir. « Étonnamment… non. Pourtant ça date, non ? » De tête, ça devait faire au moins quelques années que le film était sorti. Il fit mine de réfléchir pendant qu’il ramenait non seulement les deux glaces, mais aussi leurs cuillères. « Ça a l’air affreusement cliché, niais et prévisible. I’m in. » Bien évidemment, Jules était la mieux placée pour savoir que Leonardo ne demandait qu’à regarder ce genre de films, peu importe ce que les autres pouvaient en penser. Après tout, c’était bien lui à avoir pleuré devant From Justin to Kelly. Il s’assit d’un côté de son canapé, le dos posé contre l’espèce d’accoudoir et son regard tourné vers son amie. « Quand High School Musical est sorti, j’arrêtais pas de le regarder en boucle, en me demandant pourquoi mon adolescence n’avait pas été pareille. » Il disait ça tout en ouvrant sa glace, y plongeant aussitôt sa cuillère. « J’avais un énorme crush sur Ryan. Étonnant, n’est-ce pas ? » Et pour ponctuer sa phrase, il prit la première d’une longue série de cuillères de glace. Décidément, Leonardo avait toujours eu le don d’être la personne la plus prévisible de cette planète.
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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyVen 17 Mai 2019 - 23:25



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@Leonardo Grimes & Juliana Rhodes



Je crois que j’aurais mieux fait de rester dans l’ignorance de cette conversation entre Alfie et Leonardo, plus j’en apprends et plus je réalise qu’ils ont tous les deux dû vivre un moment entrant facilement dans le top vingt des plus gênants de leur existence et tout ça par ma faute. Si Alfie ne m’en a pas tenu rigueur – ce qui ne me parait pas anormal parce qu’il n’est pas du genre à se formaliser pour si peu –, Leonardo a l’air de son côté d’avoir encore du mal à encaisser un tel malaise et j’aimerais beaucoup me confondre en excuses, ce que j’aurais sans doute fait si la situation n’était pas aussi amusante. Je réalise, bien sûr, qu’il n’a pas dû vraiment rigoler sur le coup, mais imaginer les grands silences qui ont pu s’installer, la tête d’Alfie lorsque Leo lui a parlé de Grylls et la manière dont mon ami a dû sortir les rames pour tenter de se rattraper, c’est beaucoup trop drôle et je n’arrive absolument pas à dissimuler mon hilarité. « Je vois très bien ce que tu veux dire, je connais cette tête. » Et je ris de plus belle parce que c’est définitivement beaucoup trop drôle d’imaginer comment Alfie a dû prendre sur lui pour tâcher de rester cordial et agréable alors que Leonardo s’enfonçait. En même temps, il ne peut pas vraiment lui en vouloir, personne ne connait vraiment le métier d’anthropologue, c’est un concept assez flou, j’ai l’impression que la plupart des gens pensent qu’il part avec son short, sa crème solaire et ses lunettes de soleil pour se poser sur la terrasse d’un hôtel cinq étoiles et observer les populations avec une paire de jumelle sans bouger son cul de de son transat. Si seulement… J’aurais eu beaucoup moins de mal à accepter ses déplacements si ça avait été le cas. « Tu n’as pas à t’en vouloir, je t’assure, tu ne pouvais pas savoir. J’aurais peut-être dû te briefer avant. » Non ?! Sans blague ! La palme de pire amie de l’univers me revient, évidemment, parce qu’avant de mettre en place ce petit stratagème, un petit résumé de mon si spécial petit-ami aurait sûrement été le bienvenue. Mais je l’aurais sans doute fait plus flipper qu’autre chose, là au moins, ça a été mauvais, mais spontané. Maigre consolation. J’essuie du bout des doigts les larmes qui me montent aux yeux à force de rire, essayant vainement de retrouver mon sérieux ce qui finit par arriver lorsqu’il évoque une certaine fierté parentale. « Je t’avoue que je n’imagine pas trop, non… C’est… Bizarre. » Je n’imagine pas du tout Alfie devenir aussi sentimental et il y a fort à parier qu’il se soit servi de ses maigres souvenirs du bouquin « Top dix des phrases à balancer pour faire face à une situation non maitrisée », sinon je ne vois vraiment pas ce qui lui serait passé par la tête. En tout cas, je comprends mieux pourquoi il faisait la gueule quand je suis arrivée. « Promis, je ne te ferais plus jamais ça. » Parce que s’il a eu même du mal à reconnaitre qu’Alfie est foncièrement quelqu’un de gentil, alors c’est que ça s’est vraiment mal passé et je ne souhaite pas renouveler l’expérience.

Une soirée film pas du tout profond, voilà ce qu’il nous faut pour oublier tout ça et c’est évidemment ce que je m’empresse de proposer en choisissant Pitch Perfect, film au niveau intellectuel discutable mais qui nous promet de bien nous amuser. « Je sais pas, je dirais qu’il est sorti il y a deux ou trois ans, un truc du genre. » Je réponds en sortant mon téléphone portable pour vérifier mes dires sur Google. « Oh la vache… » C’est la seule réaction dont je suis capable en apercevant véritablement la date de la sortie du film. « En fait il est sorti en 2013… Mon dieu… Mais on est vieux ! » Le temps passe décidément trop vite et ce sont ce genre de petites piqûres de rappel qui ne m’aident pas à accepter le poids des années qui devient de plus en plus important. M’éloigner aussi rapidement de mes trente ans que je redoutais plus que tout, ce n’est vraiment pas évident pour moi, j’aimerais revenir en arrière, ou au moins arrêter le temps qui me file entre les doigts, beaucoup trop vite à mon goût. « Je savais que tu adorerais, par contre je suis pas sûre que ce soit le genre de fils où on peut vraiment fantasmer, il est un peu pourri le casting.  » Remarque typique de la jalouse qui aimerait avoir le même corps de rêve que les filles du film, c’est évident. Cela étant, je trouve la description de Leo plutôt très bien adaptée pour un film qu’il n’a pourtant pas vu, niais et prévisible, c’est exactement comme ça qu’on pourrait le décrire, mais ça ne le rend pas moins mauvais à mes yeux. Il est juste fait pour divertir un public et pas pour lui apprendre de grandes leçons de vie. Il en faut bien. J’ai toujours préféré aller chercher des enseignements dans les livres et juste de la détente dans les films qui ne me procurent de toute façon pas les mêmes sensations. Lorsque Leonardo évoque High School Musical, je ne peux m’empêcher de rire de nouveau, partageant totalement son opinion sur le sujet. « Tellement… J’aurais trop aimé être la parfaite petite Gabriella. » Quelles références, mon dieu, heureusement que personne n’est là pour nous entendre. « Mais pitié, pas Ryan, franchement ! Quoi que c’est un saint d’avoir supporté Sharpay, il mérite presque une médaille. » Quoi que finalement, cette garce ne l’est pas tant que ça en fin de compte, comme quoi, il est possible faire une série de film sur un sujet complètement bateau et niais sans qu’il y ait un véritable méchant et une véritable historie. Du génie. « Je suis sûre que tu peux trouver mieux que lui, le cinéma regorge de petites pépites. » Quitte à fantasmer, autant que ce soit sur un mec qui a un peu plus de charisme que le pauvre Ryan, même s’il était très gentil, il faut bien le reconnaitre. J’attrape mon pot de glace, prête à ingurgiter beaucoup trop de calories et à m’abrutir devant ce fameux film que nous allons pouvoir commenter avec plaisir.


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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyJeu 13 Juin 2019 - 15:52

Non, Alfie n’avait absolument pas été méchant avec Leonardo. Au contraire – au vu de la situation il s’était tout de même montré poli et respectueux, contrairement à d’autres qui se seraient contentés de disparaître aux toilettes ou devant leur portable (Leonardo le premier, il avait été coupable de cela à plusieurs reprises). Mais le Grimes était l’essence même de la personne qui préfère mourir ignorante que sortir de sa petite bulle de confort : plutôt que de faire l’effort d’essayer de connaître un peu mieux Alfie, même en passant par des moments gênants, il préférait partir du présupposé que de toute façon, ils n’allaient pas s’entendre. Du coup, à quoi bon prétendre du contraire ? Qu’on se le dise, il fallait vraiment que quelqu’un fasse comprendre au pauvre Grimes que vivre comme ça ne servait à rien, mais malheureusement cette personne n’était pas encore arrivée. Il ne put s’empêcher de pouffer de rire en expliquant à Jules que son cher et tendre avait failli le sortir de chez lui à la première mention de Bear Grylls – mais sur le coup, il avait bien moins ri en déclenchant sa colère. « J’ai cru que j’allais me faire assassiner sur place. T’imagines, c’est mon sang qui tâche ton tapis pour toujours ? » Il plaisantait, bien évidemment – Alfie n’aurait jamais tâché un tel tapis de manière aussi insouciante. Mais Leonardo avait eu l’impression de se ridiculiser en montrant à quel point il s’y connaissait rien en anthropologie et sociétés du monde. Or, quand son ego était blessé, il n’y avait plus de retour possible : le Grimes disparaissait doucement mais sûrement, préférant l’isolement que l’humiliation. « T’inquiète. Au moins ça nous a donné un bon sujet à aborder pendant quelques temps. » C’était une vision un peu édulcorée de la situation, mais Leonardo s’en voulait un peu d’avoir à ce point peiné son amie. Oui, la situation avait été terriblement gênante. Oui, Leonardo avait eu envie de disparaître à plusieurs moments. Oui, leur rencard improvisé avait été une catastrophe. Mais est-ce qu’il y avait eu mort d’homme ? Pas vraiment, non – et même le Britannique était forcé d’avouer que sa vie avait repris son cours. Il revint ensuite sur le compliment le plus étrange qu’Alfie aurait pu choisir de faire – c’est-à-dire que ses parents devaient être fiers de lui. Leonardo s’imaginait bien qu’il ne devait pas savoir les détails de sa situation familale – ce qui aurait été tout aussi gênant – mais un tel moment restait tout aussi embarrassant. « Ouais, on peut difficilement dire le contraire. » À ce stade-là de la conversation, son sourire montrait assez aisément qu’il n’était pas vraiment fâché avec son amie, et qu’il n’était pas vraiment mort de honte devant Alfie. Mais malgré cela, il avait tout de même envie de la taquiner encore un peu tant qu’il le pouvait. « T’en fais pas, mais dis-toi que je peux même pas me venger en te présentant mon copain de manière aussi vicieuse. Mais le jour où j’en aurai un, t’y échapperas absolument pas. » Pour le coup, il ne risquait pas d’oublier.

Suite à cela, Jules lui proposa de manger leurs glaces devant Pitch Perfect – et si Leonardo savait qu’il n’était pas si récent que ça, il fut tout aussi ahuri que Jules d’apprendre qu’il datait de 2013. Deux mille treize. Entre temps, Leonardo avait connu trois vrais copains, d’innombrables coups d’un soir, plusieurs coiffures et un nombre incalculable de chats pour lesquels il avait servi de foyer d’accueil. Si ses souvenirs étaient bons, Jules et lui ne se connaissaient pas vraiment à l’époque – ou du moins, ils étaient loin d’être aussi proches. « C’est donc ça avoir la trentaine ? Se rendre compte que tout date d’il y a au moins six ans ? » Dire que Leonardo étaient du genre dramatique relevait de l’euphémisme – mais s’il devait être honnête, il vivait très mal le changement de décennie, et de telles révélations ne l’aidaient pas vraiment. Le Grimes ne put s’empêcher de pouffer doucement de rire lorsqu’elle évoqua le fait qu’ils ne pourraient pas vraiment fantasmer sur le casting – heureusement pour eux, le fait qu’ils aiment tous les deux les garçons rendait les choses bien plus faciles quand il était question de se faire plaisir aux yeux. « Il doit bien y avoir un mec sans aucune personnalité qui va servir de romantic interest. Et sinon on se refera un marathon Twilight, on a encore du choix. » Il ne fallait pas sous-estimer la capacité de Leonardo à supporter des véritables navets uniquement parce qu’il y avait un acteur un tant soit peu joli – mais quand on parlait de Twilight, on touchait une corde sensible. S’il n’avait pas dû demander à ses parents la permission de sortir aussi tard, il aurait été en première ligne pour acheter les nouveaux tomes à minuit pétantes. Entre-temps il s’était rendu compte d’à quel point la série était douteuse sur plusieurs points, mais ça ne lui empêchait pas de revoir honteusement ces films de temps en temps. Leonardo ne put s’empêcher de foncer des sourcils lorsque Jules critiqua le crush ultime de son adolescence, Ryan Evans. « Eh ! Il était mignon comme tout, il s’habillait super bien et il dansait encore mieux que Sharpay. Comment étais-je censé y résister ? » Tout simplement, il n’avait pas pu. Bien évidemment, si High School Musical était sorti en 2018, il n’aurait pas pu en dira autant. « Disons que maintenant, je fantasmerais plus trop sur un Ryan adolescent, non. L’acteur a pas super bien vieilli, mais ça pourrait être pire. » De toute façon, ce n’était pas comme si Leonardo avait un quelconque mot à dire sur la beauté ou non de célébrités qui n’allaient jamais croiser le chemin de sa vie. Le Grimes s’installa du côté gauche du canapé, sa glace à la main, attendant donc que Jules en fasse de même. « Je pense qu’on est tout bons pour deux heures de navet, si je ne m’abuse pas. » Même si Leonardo ne s’attendait pas à voir un film digne d’un Oscar, ça n’allait pas lui empêcher de profiter d’une chouette soirée en compagnie de Jules.
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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyLun 24 Juin 2019 - 21:46



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J’espérais sincèrement que mon petit stratagème permette de rapprocher Leonardo et Alfie, mais j’aurais peut-être dû briefer mon ami avant cette rencontre au lieu de me contenter d’espérer que la magie opère et qu’ils deviennent les meilleurs amis du monde. Je crois qu’il va falloir que je fasse une croix sur cette idée, Leonardo a l’air d’être à deux doigts du traumatisme quant à Alfie, son mutisme sur la question m’indique au mieux qu’il n’en a rien à foutre, au pire qu’il préfère agir comme si cette conversation n’avait jamais eu lieu. Toutefois, l’appel que j’ai reçu alors que j’attendais patiemment la naissance de cette formidable amitié aurait dû m’alerter sur la nature exacte de la conversation qu’ils entretenaient. J’éviterais donc, à l’avenir, d’agir de la sorte, autant pour éviter un incident diplomatique majeur que mes pauvres livres qui doivent encore tremblés après avoir entendu la menace proférée par mon petit-ami – même si j’ai passé la soirée à les rassurer et à leur dire que tout allait bien se passer puisque maman était rentré, évidemment –. « Si la tache est nettoyée tout de suite, de l’eau peut suffire pour la faire partir et dans le pire des cas, un peu de vinaigre blanc et… » le tour est joué mais j’imagine que ce n’est pas pour connaitre mes talents de femme d’intérieur que Leo a envisagé cette hypothèse et n’attend donc pas des conseils pour pouvoir nettoyer son propre tapis puisque j’imagine qu’il n’a pas prévu de commettre un meurtre prochainement. « Je suis sûre que même si tu avais enchainé les boulettes, il serait resté sympa avec toi. » A dire vrai, je ne suis sûre de rien, il aurait sûrement essayé de s’en sortir en usant et abusant de son sens de l’humour très particulier ce qui aurait sûrement contribué à faire paniquer encore davantage mon ami qui n’en menait pas très large. En tout cas, pour ma part, malgré l’échec cuisant de mes manigances, j’admets que la vision de cette scène malaisante me fait plutôt rigoler. Il est tellement facile d’imaginer l’air outré d’Alfie associé à la panique évidente de Leonardo. « Ou alors, j’espère qu’il aurait au moins pensé à recouvrir le sol d’une bâche en plastique avant de te tuer, ça aurait rendu le nettoyage plus facile. » Bon, d’accord, pour ce qui est de jouer les amies rassurantes, je suis nulle à chier, mais au moins je lui permets de dédramatiser un peu – enfin j’espère – c’était juste une discussion dérangeante, rien de catastrophique ou d’irrattrapable. Si ça peut lui faire plaisir de se venger lorsqu’il aura l’occasion de le faire, alors je lui dois au moins ça. « Je serais ravie de rencontrer ton futur copain, compte-sur moi pour lui poser des tonnes de questions pour être sûre qu’il mérite d’avoir un mec aussi formidable que toi dans sa vie. » A dire vrai, je suis loin de considérer que j’ai mon opinion à donner sur les fréquentations de Leonardo, j’espère juste qu’il rencontrera rapidement celui qui fera battre son cœur, la solitude a l’air de lui peser.

Le film du jour ne va certainement pas enrichir notre culture cinématographique mais va à coup sûr nous permettre de reposer nos cellules grises et de faire des commentaires totalement stupides en riant comme des idiots. Une belle soirée en perspective. Malgré tout, j’aurais aimé que la date de sortie de ce film ne me renvoie pas à mon âge que je trouve beaucoup trop avancé et je grimace lorsque Leonardo évoque notre trentaine d’années qui me parait à la fois surréaliste et beaucoup trop réel. « Ne m’en parle pas, je crois que je préfère encore vivre dans le déni. » Si seulement je le pouvais, mais beaucoup de petites choses du quotidien me rappellent que je n’ai plus vingt ans et que j’ai bel et bien sauté à pieds joints dans la vie d’adulte depuis quelques années déjà. « A la bibliothèque tous les enfants m’appellent madame et ça me déprime, j’aimerais bien qu’ils me voient comme une grande-sœur, ça me donnerait l’illusion d’être jeune. » Être considérée plus comme une maman que comme une sœur par les enfants dont je peux avoir la charge au cours de la journée ne cesse de me rappeler que je n’en suis pas vraiment une ce qui est presque plus pesant que le fait de voir mon âge trop avancé m’être renvoyé en pleine figure à chaque madame prononcé. Cette introspection sur mon âge ne sera vraiment pas bonne pour mon moral, au contraire, raison pour laquelle je juge bien plus important de me concentrer sur les éventuelles figures masculines du film, déplorant l’absence d’un canon à pouvoir mater. « J’ai bien peur que le romantic interest en question n’obtienne pas la palme de l’homme le plus craquant des comédies nases. » J’admets, petite moue déçue à l’appui. Pour connaitre déjà le casting du film, je sais que ce garçon n’est pas franchement mon genre et je ne pense pas non plus qu’il plaise à Leonardo, il est en effet relativement plat et sans personnalité, mais en général, ce genre de garçon a au moins un physique sympathique pour rattraper et, en l’occurrence, ce n’est même pas le cas. « Twhilight, c’est le genre de film qu’on peut regarder sans avoir besoin de mettre le son, les dialogues gâchent les images. » Franchement, c’est super nul, pour le coup, je me suis coltiné les bouquins et les films et on peut dire que la mise en image du livre est assez fidèle à ce que l’auteur a voulu faire passer comme message même si je me demande encore de quoi il s’agit exactement à part un fantasme un peu spécial. « Et on saute la partie dégueulasse de la grossesse et de l’accouchement. » C’est plus traumatisant qu’un film d’horreur, je ne suis pas prête à revoir ça une fois dans ma vie. Je crois que pour le coup, je préfère encore regarder le cliché Ryan, il n’est peut-être pas exceptionnel mais au moins, il ne fait pas flipper ce qui est déjà un bon point. « Je ne sais même pas à quoi il ressemble, maintenant, il a continué sa carrière d’acteur ? » J’admets que je ne suis pas vraiment les célébrités, c’est quelque chose qui ne m’a jamais attiré et je doute que ça soit le cas un jour. Je m’installe sur le canapé aux côtés de Leonardo, glace à la main, prête à profiter de ce moment de détente et de rigolade. « Les deux meilleures heures de la journée. » Je lui confirme, attrapant une première cuillérée de glace en lui laissant le soin de lancer le film, après tout, c’est son appartement, même si à force, je commence à avoir l’habitude.


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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyMer 3 Juil 2019 - 15:29

On pouvait aisément accuser Leonardo d’être un poil dramatique sur les bords. Après tout, il avait juste dû passer un début de soirée avec le copain de sa meilleure amie ; on ne lui avait pas demandé de partir en croisade, ni de traverser un champ miné, ni de devenir président des Etats-Unis. Et pourtant, pour le Grimes l’expérience avait été tout aussi douloureuse, socialement parlant. Certes, Alfie et lui étaient restés cordiaux et poli – mais il avait presque eu l’impression de sentir le jeune homme soupirer intérieurement au cours de la conversation, comme un Sim sur lequel s’afficherait une perte d’amitié au-dessus de sa tête. En revanche, même Leonardo était contraint d’avouer que les choses n’avaient pas été totalement désastreuses, et il avait mentionné sa presque-mort pour essayer d’alléger l’atmosphère et faire sourire Jules, qui avait juste essayé de rapprocher deux personnes qu’elle aimait. Il pouffa doucement de rire lorsque la Rhodes expliqua comment elle aurait pu nettoyer son sang de son chez elle. « Je note tout ça, sait-on jamais si ça va me servir un jour. » De telles connaissances de la part de son amie l’étonnaient quelque peu, mais après tout il devait bien avouer que c’était toujours utile de savoir comment nettoyer telle ou telle tâche. « C’est vrai qu’en soi il a pas été méchant. Ça, je peux pas lui reprocher pour le coup. » Certes, leur rencontre n’en avait pas été plus agréable pour autant – mais elle aurait été encore plus catastrophique si Alfie s’était mis à l’insulter, et pour cela il lui en était reconnaissant. Jules sauta elle aussi sur l’éventuel meurtre de Leonardo, et celui-ci prenait ça comme un bon signe – si elle avait été désespérée, elle n’aurait certainement pas profité de l’occasion pour en rire. « Parce que vous avez des bâches en plastique chez vous ? Bon à savoir. Je réfléchirai deux fois la prochaine fois que je serai invité, j’ai pas trop envie que ça se finisse à la Saw. » En soi, Jules et Alfie auraient fait le parfait couple meurtrier : qui aurait eu des soupçons sur un anthropologue et une bibliothécaire vivant avec des rats et une tortue ? Pas Leonardo, en tout cas – et c’était justement leur innocence apparente qui aurait fait leur excellence. Le changement de sujet fut assez brusque, puisqu’ils se mirent à parler de l’éventualité où le Grimes trouverait sa douce moitié, qu’il présenterait donc à la Rhodes. Celle-ci confirma son envie de rencontre ce-copain-encore-hypothétique, faisant rougir Leonardo par la même occasion. « Encore un peu plus de douceur, et on va finir la soirée avec du diabète. » S’il prenait la chose avec humour, c’était simplement parce qu’il ne savait pas vraiment comment répondre à de tels compliments de manière naturelle. « Plus sérieusement, tu te doutes bien que je risque pas de te cacher un copain si j’en trouve un. » S’il y avait bien quelqu’un qu’il avait épuisé avec ces conversations de garçons et solitude, ça devait bien être Jules. Sûrement, le fait que leurs soirées s’articulaient toujours autour de deux gros pots de glace ne faisait qu’empirer les choses.

Si Leonardo et Jules ne se connaissaient pas de l’enfance, savoir qu’ils avaient déjà passé le cap de la trentaine ne l’aidait absolument pas à avaler le morceau. Il avait l’impression que tout allait bien trop vite, et il se coucherait un jour pour se réveiller quarantenaire. S’il pouvait ignorer les rides encore peu dessinées sur son visage, sa carte d’identité était bien moins clémente en la matière. Et tout comme Jules, son travail ne l’aidait pas vraiment. « Je te jure. Parfois on m’appelle Docteur Grimes, s’il-te-plaît – j’ai l’impression d’avoir 70 ans. » Outre le fait qu’il n’était pas réellement docteur, il préférait largement avoir des relations bien plus détendues avec son entourage et ses patients ; sans pour autant franchir les limites du professionnalisme, une ambiance riche en vouvoiement et titres honorifiques lui rappelait le cabinet de son père, bien trop froid et impersonnel à son goût. « Mais ce qui est bien avec les enfants, c’est qu’ils m’appellent Monsieur Leonardo. Au moins, ça évite la crise existentielle à chaque rendez-vous. » Et pour être honnête, il ne blaguait qu’à moitié. « Bon, tant pis. Faudra se rabattre sur les chansons, en espérant qu’elles soient pas trop mauvaises. » Si le film n’avait ne serait-ce que quelques chansons de pop bien connues et populaires, Leonardo allait en être satisfait – il n’en demandait pas grand-chose, histoire d’être plutôt agréablement surpris que déçu du film. « C’est vrai qu’avec le recul de l’âge… la dernière fois j’ai mis ça en fond pendait que je faisais mon repassage, pour te dire. Ça évite d’écouter ce qu’ils se disent. Ou de se concentrer sur leur bébé. » Et accessoirement, il s’était enfin rendu compte d’à quel point il était devenu vieux en réalisant qu’il était devenu ce genre de personne qui repasse ses chemises devant des films à la con. « Je crois bien que oui, mais je l’ai pas vu au ciné récemment. » Et à vrai dire, il aurait peut-être pas été capable de le reconnaître sur-le-champs. Il sortit donc son portable pour vérifier cela, mais il s’arrêta bien vite sur sa page Wikipedia. « J’allais me moquer de son âge certainement avancé depuis le temps mais… il est de 84, donc je devrais faire un peu moins le malin. » Après tout, il avait juste 4 ans de moins. Suite à cela, Leonardo tendit son pot vers Jules, à la manière d’un verre d’alcool avec lequel on trinque. « À un autre film hyper nul, et notre vieillesse. » Au moins, même si la trentaine restait bien effrayante, ils étaient en bonne compagnie ensemble.
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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyLun 8 Juil 2019 - 19:58



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Je doute que mes connaissances – sûrement excessives – concernant les produits ménagers lui soient si utiles que ça un jour. Son appartement est parfaitement rangé et la maniaque que je suis n’a jamais eu à serrer les dents et à avancer à tâtons, yeux fermés, pour éviter de frôler l’AVC en voyant un évier rempli de vaisselle. Toutefois, il est vrai que dans le cas où il aurait à se battre et à nettoyer les traces d’un éventuel crime, mes conseils pourraient être précieux. J’espère simplement que sa prochaine victime ne sera pas Alfie même s’il a l’air un peu traumatisé par sa rencontre avec ce dernier. « N’hésite pas à m’appeler le jour où tu as un cadavre à enterrer, je viendrais te filer un coup de main. » Il est bien connu que les amis sont faits pour ça, n’est-ce pas ? Se déplacer pour aider les autres à enterrer des corps inanimés au fond d’un parc en serrant les fesses pour que ce dernier ne soit jamais découvert. Honnêtement, j’ignore comment font les gens qui vivent avec une telle chose sur la conscience, je crois que si je devais être l’auteure d’un meurtre – et grâce au ciel, ça n’arrivera jamais – tout ce que je pourrais faire c’est me rouler en boule au fond de la cellule qui deviendrait ma nouvelle résidence principale et ne plus bouger jusqu’à ce que la mort vienne me chercher. Très joyeux. Presque autant que la conversation visiblement désagréable ayant eu lieu entre Alfie et Leo suite à mon coup monté qui ne me paraissait pourtant pas être une si mauvaise idée que ça, à la base. Je me suis trompée, voilà tout, et même si je suis heureuse d’apprendre que mon ami n’a pas trouvé Alfie méchant – il ne manquerait plus que ça, ça me parait impossible –, je crois que je vais éviter à l’avenir de mettre ce genre de plan à exécution. « Evidemment ! Tu n’en as pas chez toi ? C’est pourtant très utile, au quotidien. » En vérité, à part pour des travaux de rénovation ou autre activité potentiellement salissante, je ne vois pas franchement l’intérêt d’avoir une bâche en plastique à disposition mais je ne serais pas surprise que nous en ayons effectivement une ou deux à la maison – merci à Alfie et à ses expériences bizarres –, je n’ai juste jamais eu besoin de vérifier. « Mais rassure-toi, si on avait voulu s’en prendre à toi, on l’aurait fait depuis longtemps. » Ceci n’est évidemment absolument pas rassurant mais heureusement pour Leonardo, toute cette conversation n’est qu’une vaste plaisanterie destinée à alléger l’atmosphère qui s’est légèrement alourdie alors que le jeune homme évoquait le désastre de ce tête-à-tête qu’il aurait pu éviter. Je m’en veux un peu, je pensais sincèrement réussir à les rapprocher en les incitant à faire davantage connaissance, je saurais à l’avenir qu’il n’est pas très intelligent de forcer le destin. « J’ai plus de chance de me transformer en plante que d’avoir du diabète, vu ce que je mange. » Et s’il y a une plante à choisir parmi toutes celles existant, ce serait évidemment du quinoa. Quoi que je ne suis même pas sûre que ce soit réellement considéré comme une plante. Une céréale peut-être ? Et est-ce qu’une céréale est considérée comme une plante ? Ces questions primordiales seront évidemment évoquées en présence d’Alfie qui sera certainement apte à me faire un discours pertinent sur l’historique de son premier amour, ou plutôt second, après Odie. En l’occurrence, la vie amoureuse de mon ami m’intéresse davantage qu’une recherche Google même si celle-ci ne semble pas avoir évolué depuis un moment. « T’as déjà envisagé de t’inscrire sur un site de rencontre ? » Certaines personnes trouvent leur âme-sœur sur ces sites, pourquoi pas lui ? Il a l’air d’avoir envie de faire entrer quelqu’un dans sa vie. Je peux le comprendre, les années passent et je crois qu’il a autant envie que moi de se poser enfin. J’ignore si une vie de famille l’intéresse réellement mais combler sa solitude, c’est une certitude et le fait que les gens nous rappellent constamment que nous avons basculé dans une vie adulte ne nous aide pas à nous sentir aussi jeunes que lorsque nous avions vingt ans. « Moi je trouve ça sexy, docteur Grimes. » Le titre donne toujours un petit quelque chose en plus à une personne, à mon sens, sûrement parce que c’est quelque chose qui montre une certaine intelligente chez l’individu qui en est pourvu ou alors c’est simplement dans ma tête. « Je crois que j’aimerais bien docteur Rhodes, ça en jette. » Ben voyons, et dans une bibliothèque ce serait évidemment très approprié. Dans le cas de Leonardo, je comprends rapidement que, outre le titre, c’est surtout l’usage de ce nom avec lequel il est en conflit qui pose problème et dans ce cas, il est certain qu’il vaut mieux qu’il l’évite. « Monsieur Leonardo, c’est mignon en plus, ça fait un peu inspecteur de police de dessin-animé, ça doit plaire aux enfants. » Je crois que j’ai beaucoup trop regardé inspecteur Gadget lorsque j’étais petite, mais peu importe, je trouve que la sonorité est sympa et si ça peut lui éviter de penser à son père à chaque fois que quelqu’un l’interpelle alors ça en vaut évidemment la peine. Je n’ai jamais trop su comment l’aider à dépasser tout ça et je ne suis même pas sûre que ce soit possible, l’idée de nous abrutir devant un film pas fabuleux me semble donc être nettement préférable. « J’espère qu’on connaitra les paroles pour pouvoir faire le show dans le salon. » J’approuve, prête à attraper la première brosse à cheveux ou cuillère en bois que je trouverais pour me transformer en chanteuse à succès le temps d’une ou deux interprétations. Ce n’est pas la chorale qui me permettrait d’exprimer ce petit grain de folie, les paroisses australiennes sont sans doute un peu trop conventionnelles. « Un homme qui repasse, je suis impressionnée, tu es vraiment quelqu’un de bien, Leo. » Je plaisante, employant sans scrupule un cliché qui ne devrait plus avoir lieu d’être mais les vieilles habitudes ont la vie dure et je suis certaine que dans de nombreux foyers, la place de l’homme n’est pas en adéquation avec celle de sa femme. « Je crois qu’il va falloir qu’on arrête de regarder les dates, ça me fait beaucoup trop de mal au moral. » Je refuse de me regarder vieillir sans avoir réalisé les rêves qui me tiennent tant à cœur et c’est pourtant le cas, pour le moment, il va falloir que je me secoue un peu pour sortir de ce quotidien confortable dans lequel je suis bien trop installée à présent. Je n’ai qu’une vie et je ne peux pas la laisser défiler sous mes yeux. Lorsque Leo lève son pot de glace, je fais de même, trinquant à cette soirée qui s’annonce fabuleuse puisque personne ne viendra nous empêcher de nous apitoyer sur notre sort. Le film commence, laissant bien vite l’héroïne apparaitre à l’écran. « Elle a du charme, dommage qu’ils n’aient pas trouvé un beau-gosse pour jouer la love story. » Sur ces bonnes paroles, j’enfourne une cuillérée de glace dans ma bouche sans me soucier du nombre de calories affiché sur le pot. Ce soir, j’ai le droit de ne pas faire attention.


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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyLun 8 Juil 2019 - 21:50

Si je devais parier sur l’identité d’un meurtrier dans mon cercle de connaissances, Jules serait sûrement la dernière. C’était peut-être cliché de dire ça, puisque c’est bien la dernière personne au monde qu’on pourrait suspecter – mais la connaissant, elle ne tiendrait pas bien longtemps avec la culpabilité d’un tel acte, et elle avait bien trop de choses à perdre si elle finissait sa vie en prison. Malgré tout, elle ne serait pas vraiment à éliminer non plus – la façon dont elle nous avait piégés Alfie et moi prouve bel et bien que sous des apparences aussi angéliques, Jules cache bon nombre de subterfuges en tout genre. « On deviendra comme les Desperate Housewives ? Je réserve d’avance le rôle de Susan. » Après des années passées à m’imaginer dans le rôle de Gabi, j’avais dû me rendre à l’évidence de la vie d’adulte : tout comme son amie brune, je n’avais aucune capacité un tant soit peu utile concernant la vraie vie, ce qui résultait en une succession sans fin de désastres physiques et relationnels. Mais il fallait de tout pour faire un monde, y compris des catastrophes sur pattes – et si Jules était un cas moins désespéré que le mien, on se retrouvait assez souvent sur le même bateau. Je ne peux m’empêcher de rire lorsqu’elle évoque sa fameuse bâche en plastique, premier d’une longue liste d’outils à réunir pour le meurtre parfait. « Ah si, elle doit être à côté de mes blousons d’hivers et mes skis. » Merci l’Australie pour ses températures minimales dignes d’un printemps londonien ; ça permettait beaucoup d’économies en matière de garde-robe hivernale une fois qu’on était prêt à sortir le quelque millier d’euros/dollars/livres nécessaires à traverser la planète. Jules essaye de me rassurer en disant que si Alfie et elle avaient voulus me faire disparaître, ç’aurait déjà été le cas. D’un côté, elle n’avait pas vraiment tort ; de l’autre, je m’imaginais bien que lui dire qu’Alfie avait dû l’envisager à plusieurs moments de notre chère soirée ne l’aurait pas rassurée plus que ça – je me contente donc de la boucler au sujet, n’ayant pas envie de la secouer plus que ça n’avait déjà été le cas. « C’est exactement ce que dirait un serial killer pour gagner ma confiance. J’ai vu suffisamment de documentaires sur le sujet pour te démasquer. » Effectivement, j’avais passé tellement d’heures devant des histoires de meurtres et kidnappings jamais résolus pour savoir que tout était suspect. On s’imagine souvent que les meurtriers sont des inconnus qui ne vivent que pour profiter de la douleur et du sang d’autrui – mais dans énormément de cas, la victime connaissait son bourreau. Peut-être que c’était un ami, ou un membre de sa famille, ou une connaissance rejetée – tous les cas de figure étaient possibles, et même les plus macabres pouvaient être vraisemblables. « Disent-ils, avant de gober un pot entier de glace. » Je lui secoue légèrement mon pot sous le nez pour appuyer mes propos. Elle a pas si tort que ça – à nous deux on doit consommer suffisamment de légumes pour faire trembler la pauvre agriculture australienne, mais on est loin d’être des exemples de diète toujours équilibrée, puisqu’à chaque fois qu’on se retrouve pour regarder des films, au moins deux pots de glace sont consommés dans la soirée. Et encore, c’est en étant gentils.

Suite à cela, la discussion se tourne vers les amours – ou plutôt, le manque d’amour dans ma vie. Dit comme ça, c’est bien plus dramatique et tire-larmes qu’en vrai, mais c’en est pas bien loin quand on y réfléchit. « Hmmm… » Est-ce que je peux vraiment lui détailler mes expériences en tout type sous l’aile de Grindr ? Peut-être pas, non – du moins, pas en étant complètement sobre. Mais puisque je n’ai pas envie de lui mentir, je lui raconte au moins une partie de vérité. « J’ai remarqué qu’en règle générale, les gens ont tendance à partir au galop quand ça parle engagement de sitôt – et je peux les comprendre, c’est clair que c’est un peu bizarre quand un date te demande combien de gosses tu veux. » Et à 30 ans, j’ai parfois l’impression que si je pars dans une relation sans savoir qu’elle va durer, je vais perdre des années précieuses et me retrouver encore plus tôt avec un pied dans la tombe. Mais c’est aussi à cause d’une telle réflexion que rien n’avance, ce qui crée un cercle vicieux du célibat et de la solitude. Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire lorsque Jules évoque que d’après elle, [/i]Docteur Grimes[/i] sonne sexy. À mon avis, on dirait plutôt le titre d’un mauvais soap sur un docteur perdu au milieu de la campagne australienne au dix-huitième siècle, ce qui enlève beaucoup de sexy appeal à l’affaire. « Effectivement, docteur Rhodes sonne très bien. Mais Monsieur Leonardo, j’sais pas trop. On dirait un peu un méchant de Scooby-Doo, si tu me demandes. » En soi, c’était peut-être une piste à explorer pour mettre les enfants plus à l’aise, mais il n’avait pas vraiment envie de se retrouver avec une telle étiquette collée au front. Mais alors que le film commence, on change une énième fois de sujet. « Je connais par cœur Cups, comme ça passait partout quand c’est sorti. Je connais encore la petite choréo du verre tellement je l’ai répétée en boucle jusqu’à l’épuisement. Je te montrerai ça quand j’aurai fini ma glace. » Raison de plus de la vider d’une traite. « Eh ouais ! Je devrais mettre ça sur mon profil sur Tinder, tiens. Je cuisine et je repasse, maintenant mariez-moi. » Si ce n’était pas déjà assez catastrophique, cette bio aurait fini d’achever mes chances. Je ne peux m’empêcher de pouffer doucement de rire lorsque Jules évoque à quel point le temps passe vite, et à quel point on a déjà bien trop vieilli. Qu’est-ce que ça va être quand j’aurai son âge ? « Un jour on acceptera notre âgé déjà avancé, mais pas aujourd’hui. » Le déni étant la meilleure façon d’affronter tout défi dans la vie, pourquoi essayer d’accepter cela bien trop tôt ? Même si le film ne vient que de commencer, ça n’empêche pas Jules de critiquer déjà le love interest qu’on nous présente – et je ne peux qu’être d’accord avec elle. « Boarf. De toute façon, il a pas l’air bien poussé comme perso. On dirait la personnification d’une chaussette trouée. » C’était peut-être l’intention de ceux qui avaient écrit le personnage – et si c’était le cas, je ne pouvais qu’être admiratif.
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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyDim 14 Juil 2019 - 15:20



Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light

@Leonardo Grimes & Juliana Rhodes



Eviter de tuer quelqu’un me parait préférable, mais si ça devait arriver, il est évident que jouer le rôle de personnages de série pourrait parfaitement nous aider à nous en sortir. Ou pas. Je crois qu’internet nous tape définitivement trop sur le système, pas étonnant que les médecins tentent de nous faire réduire notre addiction – sans grand succès, cela va sans dire –. « Je veux être Bree, j’aime son côté maniaque assumée. » Il faut évidemment passer sur les nombreux mauvais côtés qu’elle a également, notamment un énorme balai dans le cul, mais ce n’est qu’un détail, à choisir, c’est évidemment elle que je pourrais incarner, elle est bien préférable à la pseudo mannequin bien trop parfaite et encore plus à la mère de famille complètement débordée. Toujours est-il que, heureusement, personne n’a l’intention d’agresser personne, et même si Leonardo ne semble toujours pas convaincu d’être vraiment le bienvenu chez nous, je suis persuadée du contraire, il faut juste que j’évite de l’inviter et de m’éclipser, la prochaine fois. « Tu regardes des documentaires sur les serial killer ? » Je demande, haussant un sourcil, oubliant dans la foulée de jouer le jeu en me faisant passer pour une meurtrière potentielle. « Mais pourquoi ? Par pure plaisir d’augmenter ta facture d’électricité en dormant avec les lumières allumées tellement tu flippes ? » C’est clairement le genre de choses que je suis capable de faire après avoir vu un film un peu trop réaliste et glauque en même temps et lorsqu’Alfie n’est pas à mes côtés. Du coup, j’évite en général de m’infliger une telle chose et j’ai du mal à comprendre que ça puisse paraitre aussi passionnant pour quelqu’un de normalement constitué mais peut-être que mon ami n’est tout simplement pas tout à fait normal. Le seul avantage que je pourrais trouver à regarder ce genre de documentaire est que ça me pousserait à conserver ma ligne puisqu’il est évident que je serais trop nouée pour avaler quoi que ce soit. « C’est un tout petit pot, on ne risque rien, on peut vivre dans le déni tant qu’on n’a pas lu l’étiquette sur le pot. » Chose que je ne fais jamais pour ne pas tomber dans le travers de noter le nombre de mes calories quotidiennes. Je suis sûre que si je faisais un truc pareil, je finirais par développer une véritable obsession et à m’arranger pour que les quantités journalières ingérées me permettent de totaliser un nombre pair de calories, par exemple. Ma psychorigidité habituelle, bien que mieux contrôlée depuis qu’Alfie est entré dans ma vie, me fait souvent dévier vers des excès à chaque fois que je m’intéresse à quelque chose. Il est donc bien préférable que je continue à fermer les yeux sur ce genre de choses, me contentant de profiter de la vie autant que possible parce qu’après tout, je n’en ai qu’une et ce serait tout de même dommage que je la passe à m’imposer des contraintes qui n’ont d’intérêt ni pour moi ni pour mon avenir.

Je suis d’avis que, pour cette même raison, Leonardo devrait prendre les choses en main concernant son avenir amoureux. J’ai réellement l’impression que sa solitude lui pèse et je ne veux pas qu’il souffre d’un manque qu’il pourrait réussir à combler car les moyens d’aujourd’hui sont nettement plus performants que ceux qui existaient il y a quelques années. Je me doute que le concept des sites de rencontre ne plait pas à tout le monde, je ne suis pas une grande adepte de ce genre de choses, personnellement, mais j’estime que parfois, on peut trouver des bonnes personnes et Leonardo aurait tort de s’en priver. Je ne suis d’ailleurs pas sûre de bien comprendre son point de vue sur les relations amoureuses, en général et je compte bien le pousser à persévérer un peu. « C’est juste que tu n’es pas encore tombé sur la bonne personne, mais ça viendra. » Un jour, quelqu’un ne partira pas en courant lorsqu’il exposera ses attentes et ce jour-là, il pourra construire quelque chose de vraiment sincère. Il faut simplement qu’il se montre davantage patient pour trouver la personne qui réponde le plus possible à ses exigences. « Et moi je trouve ça bien que tu annonces tes aspirations dès le début, au moins la personne en face sait à quoi ça t’attendre, tu ne la prends pas en traitre et ça évite que vous perdiez votre temps à construire quelque chose de durable pour vous rendre compte finalement que vos projets de vie ne peuvent pas concorder. » Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite, bien sûr. Si Leo a du mal à trouver la personne qu’il lui faut, c’est sûrement parce qu’il a des attentes bien précises et des envies qui ne sont peut-être pas dans la tête du « type de mec » qu’il a l’habitude de fréquenter mais je reste persuadée que ça viendra un jour et j’espère qu’il va faire en sorte de provoquer un peu le destin. « Je ne vois pas trop à quoi il ressemble, je n’ai jamais été une grande fan de Sooby-Doo. » Je maintiens que Monsieur Leonardo, ça sonne bien, j’espère simplement qu’il ne demandera pas à sa future conquête de l’appeler comme ça, ce serait bizarre, mais au moins ça évite de lui mettre dix ans dans la tronche puisqu’il est vrai que le terme de « docteur » ne renvoie pas souvent à un beau jeune homme dans l’esprit des gens. Heureusement pour nous, les films d’adolescents permettent d’estomper le poids des années et c’est avec bonheur que nous nous apprêtons à visionner l’un d’entre eux. « J’ai tellement hâte. J’espère que tu ne m’en voudras pas si je filme ? Je voudrais pouvoir le revisionner dans des moments difficiles. » Comment ça j’envisage de me foutre de sa gueule ? Peut-être qu’il va me bluffer et être merveilleusement doué. « Tu rigoles, mis en vérité, je suis sûre que c’est très vendeur. » A défaut d’attirer les gens, peut-être que ça les fera rire et qu’il aura beaucoup de succès. En tout cas, je sais que ça m’aurait probablement plu de lire ça sur un profil si j’avais dû être sur Tinder. Si ça marche, on pourra en reparler dans cinquante ans lorsqu’on se retrouvera pour pleurer encore plus sur notre âge avancé, mais Leonardo a raison, aujourd’hui est fait pour visionner le film et pas pour déprimer. « Je crois même que la chaussette serait plus intéressante. » Et ce n’est que le début.


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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyJeu 18 Juil 2019 - 14:10

Desperate Housewives faisait partie des séries que Leonardo avait saigné en long, large et travers. Du temps où il vivait encore avec ses parents, la télévision était bien l’un des seuls moyens qu’il avait de passer le temps dans son coin, sans qu’on vienne l’embêter – ce qui expliquait les heures qu’il perdait devant. Dans le cas de Desperate Housewives, il avait continué de regarder les dernières saisons une fois son déménagement effectué, mais depuis il avait arrêté de regarder tout et n’importe quoi pour le simple fait de s’occuper – entre temps, il était passé aux documentaires. Au moins, il brillait en soirée avec une myriade d’anecdotes les uns les plus inutiles que les autres. « Tu te balades toi aussi avec un fusil dans ta robe de chambre ? Je rajoute ‘’ne pas rentrer chez Jules par surprise’’ dans ma liste de choses à éviter. » S’il devait être honnête, Jules faisait partie des dernières personnes qu’il voyait avec une arme à feu. La connaissant, il la voyait bien paniquer et tirer dans tous les sens sans même faire exprès – risquant de se faire plus de mal à elle-même qu’aux autres. Le regard perplexe de son amie fit sourire Leonardo, qui se trouvait soudainement à devoir défendre son plaisir coupable : les documentaires sur les crimes. « Eh ! C’est super intéressant d’étudier… le comportement humain. Et quand les cas sont pas résolus parfois y a des découvertes des décennies après et on trouve le meurtrier à cause d’un détail apparemment insignifiant, ou parfois la victime reste inconnue pendant des années jusqu’à ce que quelqu’un se pose les bonnes questions et… » Il essaya de boucler sa phrase, ne serait-ce que parce que son amie ne devait pas trouver très intéressante l’étude de la psychologie des meurtriers ou de l’ADN chez les personnes disparues. Mais Leonardo pouvait passer des heures entières à lire des articles sur des cas non-résolus – sans aller jusqu’à essayer de les résoudre lui-même, sa curiosité le poussait à aller de page en page et d’histoire en histoire, sans savoir quand s’arrêter. « C’est super intéressant. Mais j’évite d’en regarder toute la journée, ne serait-ce que pour ma facture d’électricité. » Le Grimes étant un énorme froussard, il ne pouvait s’empêcher de réfléchir un peu trop à ce qu’il pourrait lui arriver dans les mains de personnes mal-intentionnées – mais il se rassurait en se rappelant à quel point l’Australie était sûre par rapport aux Etats-Unis, et ça marchait plutôt bien comme méthode. « J’aime cette approche aux calories. Ce sera ma nouvelle diète. » Non pas qu’il ait jamais surveillé les calories qu’il ingérait réellement – le Grimes faisait partie de ces individus qui malgré tout ce qu’ils pouvaient bien manger, ne prenait que très rarement des kilos. D’un autre côté, le fait qu’il fasse lui-même la quasi-totalité de ses repas y était certainement pour quelque chose – et le fait d’enlever toute viande et produit animalier de sa diète l’avait forcé à regarder qu’est-ce qu’il pouvait bien cuisiner. Si on rajoutait à cela la chance qu’il avait eu à la loterie qu’était la génétique, il pouvait certainement finir sa glace sans soucis.

La conversation se tourna ensuite vers le thème des relations – ou plutôt son absence, que Leonardo commençait à plutôt bien connaître. Si la solitude lui pesait, tout n’était pas forcément négatif dans le célibat. Il pouvait faire ce qu’il voulait de sa vie et ses journées, sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit – mais il n’avait pas envie de finir sa vie seul et triste. En revanche, accepter que l’amour ne tombait pas des nues n’aurait pas été trop demander – mais il faisait comme il pouvait après tout. « C’est ce que je me dis aussi. À notre âge avancé, a-t-on vraiment le temps de perdre des années entières pour rien ? » Il haussa des épaules, montrant que la réponse à sa question était bien évidente. « Et bien… la prochaine fois, on fera un marathon Scooby-Doo. Tu me remercieras après. » Il ne blaguait qu’à moitié – s’il se voyait mal introduire son amie à un dessin animé à bientôt 35 ans, il avait vraiment envie d’en revoir les films. Mais s’ils étaient aussi drôles, c’était aussi parce qu’il les avait regardés quand ils étaient encore nouveaux et frais. Dix-sept ans plus tard, il avait quelques doutes quant à leur qualité objective. « Curieusement, je sens que je regretterai ça au pire moment possible. Et après, ce sera plus toi la tueuse entre nous deux. » En soi, il y avait des anecdotes bien pire à son sujet – et le fait qu’il connaisse toujours la choréo de Cups montrait à quel point sa mémoire motrice était bonne – ou à quel point c’était dangereux d’apprendre par coeur de telles choses, au risque de s’en rappeler aux pires moments jusqu’à la fin de sa vie. « J’essayerai ça tiens. Sait-on jamais sur quoi on peut tomber. » Ses dernières aventures sur Tinder remontaient déjà à quelques années, peut-être bien qu’il aurait plus de succès qu’avant… ou pas. « En tout cas, ça vaut pas de beaux vampires ténébreux. Quitte à faire un navet, autant s’assurer que ton cast est putain de magnifique. » Après tout, il faut bien que le public ait une raison de continuer le film. Et les vampires et loup-garous torse nu remplissaient le critère pour Leonardo.
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Message(#)#99 Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light ✿ Leo & Jules EmptyVen 26 Juil 2019 - 22:42



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@Leonardo Grimes & Juliana Rhodes



J’aurais presque envie de lui dire que le fusil dans la robe-de-chambre est indispensable lorsqu’on vit avec Alfie-danger-public mais je pense que ça n’arrangerait pas l’image que Leo a de mon petit-ami alors mieux vaut s’abstenir de faire ce genre de blague. J’ignore à quel point mon ami a été traumatisé par la rencontre que j’ai provoquée mais si je peux lui éviter de faire des cauchemars, alors ça vaut mieux. En revanche, l’idée d’être cette fille forte et indépendante, totalement capable de se défendre par ses propres moyens me plait assez, probablement parce que je sais que ce n’est pas ce que je suis en réalité mais ce que j’aimerais bien devenir. Ma relation amoureuse prend énormément de place dans ma vie, peut-être trop parfois, et la métaphore du fusil doit sans doute me rappeler que je peux faire les choses par moi-même. « Bien sûr ! Et je vise même très bien. » Mon assurance est parfaitement feinte car évidemment je ne sais pas me servir d’une arme à feu. « Mais tu n’as rien à craindre, si j’avais voulu t’abattre, j’aurais déjà eu des milliers d’occasions de le faire. » Est-ce censé être rassurant ? Je ne crois pas, mais en réalité, je crois qu’ami ou pas, je serais incapable de faire du mal à une mouche. Je pense que j’aurais plutôt tendance à vouloir mettre un pansement sur une patte d’araignée qui boite même si je dois utiliser une loupe pour réussir cette opération, mais c’est peut-être plus parce que l’amour d’Alfie pour les animaux commence à déteindre sur moi plus que par pur altruisme. « Intéressant, je veux bien te croire mais c’est surtout méga glauque ! Tu dois complètement flipper après, non ? Tu ne fais pas des cauchemars en imaginant quelqu’un qui vient te tuer ? Rassure-moi, tu n’es pas non plus du genre à regarder des documentaires sur les crashs aériens, aussi ? » Je ne sais pas pourquoi j’ai tendance à penser que les personnes s’intéressant aux affaires de meurtres non élucidées sont celles qui se passionnent pour toutes les catastrophes violentes de manières générales. Je comprends l’intérêt qu’on peut porter à tout ça mais je ne peux pas m’empêcher de le trouver un peu morbide malgré tout. Malgré tout, même si je me moque gentiment de Leonardo, je ne le juge pas, il fait bien ce qu’il veut de sa vie et choisit ses propres centres d’intérêt, ça ne me regarde pas. Il a bien la gentillesse de ne pas trop m’embêter sur la manière dont je mène ma vie culinaire, alors je lui dois bien ça. « Je suis ravie de t’avoir convaincu. » Inutile de dire qu’il y a peu de chances qu’il conserve sa ligne en adoptant ma technique, mais peu importe, il se fera plaisir au moins et c’est déjà pas mal. Je suis vraiment une piètre amie, je l’ai piégé pour qu’il rencontre Alfie et maintenant lui donne des conseils à ne surtout pas suivre en matière de nourriture.

Par contre, je veux bien être gentille avec lui et lui donner plein de bons – plutôt mauvais en réalité – conseils mais s’il continue à me rappeler combien je suis vieille, je pense que je vais réellement sortir le fusil sous ma robe-de-chambre et lui faire la peau. « Parle pour toi, moi je suis jeune et fraiche, j’ai tout mon temps. » Je rétorque, air boudeur sur le visage, alors qu’au fond, je ne pense évidemment pas un mot de ce que je veux dire. Effectivement je n’ai pas de temps à perdre et oui j’aimerais construire quelque chose de plus que ce que j’ai actuellement, mais est-ce que j’ai vraiment le droit de l’avouer ? Et est-ce que je veux vraiment me l’avouer ? Le moment est mal choisi, je veux juste passer une bonne soirée avec mon ami. Et puis, pour le moment, ce n’est qu’une vague idée qui me trotte dans la tête, rien de plus, j’aurais le temps d’y réfléchir de manière plus approfondie quand ça sera réellement le moment. « Plus sérieusement, je vois ce que tu veux dire, nous ne sommes plus des adolescents ayant envie de faire des expériences. » Avouer que je suis vieille, j’ai du mal, mais reconnaitre que je ne suis pas l’adolescente insouciante de quinze ans, je peux vivre avec. Je crois d’ailleurs que je n’ai jamais été cette adolescente, finalement, et je ne crois pas que je regrette vraiment de ne pas avoir testé mes limites comme beaucoup de personnes à cet âge. J’ai trouvé mon équilibre sans avoir besoin de tout ça et je m’estime chanceuse. « La prochaine fois, je serais malade et clouée au lit. » Le marathon Scooby-Doo, c’est mort, je n’ai jamais eu une grande estime pour aucun des personnages et même si je me doute que je devrais sans doute m’y plonger pour être certaine que je n’aime pas plutôt que de juger sans connaitre, l’idée de faire un peu rager Leonardo avec un refus pur et simple est bien trop tentante. Pourtant, pour ce qui est de me coltiner ses navets préférés, je ne suis pas en reste, en général et lui fait aussi l’effort de regarder les miens. Bien sûr, la plupart du temps, les critiques vont bon train mais c’est justement pour cette raison que ces soirées films sont si importantes à mes yeux. « Et moi qui te croyais doux comme un agneau… Je suis déçue. » Ou pas, car en vérité, je suis persuadée d’avoir raison. Je ne vois pas du tout le fameux docteur Grimes faire du mal à qui que ce soit et encore moins de manière volontaire. Être adorable est dans sa personnalité, il ne peut pas changer ça. « De toute façon, ça vaut le coup de se lancer, même si ça ne marche pas, tu auras au moins essayé. » La peur de l’échec pousse souvent les gens à ne rien tenter et je trouve ça très dommage. Je suis certaine qu’il existe sur cette planète un homme fait pour mon ami, il faut juste qu’ils se bougent pour se trouver mutuellement. Resté cloîtré dans son appartement à manger de la glace ne l’aidera certainement pas à sortir de son train-train. « Je suis pas hyper fan des suceurs de sang, mais je suis d’accord avec toi, quitte à faire un mauvais film, autant que le casting soit au top, au moins on regarde l’écran plus qu’on n’écoute les dialogues et ça passe beaucoup mieux. » Mauvais choix de film, donc et plus il avance et plus je me dis que c’est une catastrophe mais d’un côté, il a quelque chose d’entrainant et d’agréable à regarder que je ne saurais pas vraiment expliquer. Ce n’est peut-être pas si terrible que ça, finalement.


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