L'envie de quitter cette chambre d'hôpital pour rentrer à l'appartement lui était apparue comme essentielle au moment même ou Rebecca avait commencé à divaguer sur la nature de sa liaison avec Leah. La jeune maman n'avait jamais eu froid aux yeux, n'avait jamais pris de pincettes pour remuer son cousin qui vivait dans une retenue perpétuelle. Si lui en avait l'habitude, il n'en était pas de même pour la dernière des Baumann qui s'était réfugiée sur un pan de mur en attendant que l'attention ne se reporte à nouveau le petit Thomas qui passait de bras en bras. Convenant qu'ils avaient passé suffisamment de temps ici, Stephen avait pris congé des Holloway dans une presque précipitation, promettant de revenir le lendemain pour faire plus ample connaissance avec son filleul et amener les cadeaux qu'il avait laissé à l'appartement. Leah avait fait de même, et évitant une nouvelle vague d'interrogations, le duo avait pris la fuite en rejoignant la voiture, complices. Ils auraient bien d'autres occasions d'être au centre de l'attention dans la famille du brun. Pour l'heure, l'un et l'autre n'aspiraient qu'à une seule chose : rentrer et profiter de leur proximité retrouvée. Une semaine à s'ignorer, à se hurler dessus, à se blesser avait été suffisante. Stephen avait capitulé, laissé Leah prendre sa place dans sa vie et accepté d'assumer celle qu'il avait dans la sienne, et tout ce qu'il voulait en l'instant était de se retrouver seul avec elle pour profiter de cette alchimie retrouvée. Le trajet du retour fut bien plus calme que l'aller. Leah lui avait confié vouloir laisser sa voiture sur le parking du cabinet pour la nuit, amenant une parcelle de réalité dans leur échange qui fit froncer les sourcils du brun : « Je te rappelle que j’ai plus de boulot. Je suis libre comme l’air, je fais ce que je veux… » Son petit rire ne le trompait pas : Leah avait besoin de ce travail pour éponger ses dettes, même si elle l'avait détesté sur la fin. Elle ne laisserait jamais Stephen payer pour elle éternellement. Encore moins depuis que leur relation avait pris ce tournant. Prenant le parti de ne pas enfoncer les portes ouvertes, il demeurait silencieux. Là aussi, ils auraient bien d'autres occasions de discuter, d'autant plus que l'idée qu'elle l'accompagne au Cambodge ne le quittait pas d'une semelle. Le kiné devrait travailler les nerfs de la brunette pour arriver à ses fins, manoeuvrer avec tact. Pour l'heure, il n'avait pas amené de sujet propice aux divergences et les deux arrivaient peu avant minuit dans l'appartement qu'ils partageaient. Balançant ses clés de voiture dans le vide poche du meuble d'entrée, retirant ses chaussures à la va vite, il pouvait voir du coin de l'oeil Leah se délester elle aussi de ses quelques affaires comme l'un et l'autre le faisaient chaque soir. C'était une scène d'une grande banalité, et pourtant, elle semblait si différente aujourd'hui. « C’était quelque chose cet accouchement. » Esquissant un sourire, Stephen accueillait la brunette dans le creux de ses bras, la serrant contre lui avec un naturel qui l'étonnait encore. Si mettre une bonne dizaine de préjugés, de principes et de barrières entre eux avait été une lutte de tous les instants, accepter qu'ils puissent former quelque chose ensemble n'était finalement pas si dramatique qu'il ne se l'était imaginé. C'était comme d'ouvrir les yeux sur quelque chose qu'il se sentait enfin prêt à accepter. « Te voilà maintenant parrain. Alors, ça fait quoi ? » relevant les yeux vers lui, un air amusé qui flottait sur ses traits fatigués, Leah passait ses bras autour de son cou alors qu'il l'entraînait avec maladresse jusque sur le canapé dans lequel il les laissait trébucher. "C'est parce que Rebecca n'est pas la que je peux le dire .... mais je suis tellement fier." Stephen soufflait presque ces quelques mots en laissant son crâne retomber dans le moelleux des coussins, un sourire comme figé sur son visage habituellement si neutre. Il avait beau s'être préparé à la venue au monde de ce petit être depuis des semaines, le sentir gigoter contre lui dépassait de loin le stade de l'imaginaire. Thomas avait boulversé cette famille si soudée en ouvrant la voie à une nouvelle génération, et bien qu'il ne soit pas le genre d'homme à se laisser submerger par l'émotion, toujours dans le contrôle et la retenue, il ne pouvait s'empêcher de faire le parallèle avec l'échec retentissant de son mariage. La paternité faisait partie intégrale de son idéal familial, et bien qu'il ait Anabel, Stephen ne pouvait s'empêcher de ressentir un léger pincement face à ce constat : avoir un enfant n'était plus un projet qu'il se sentait de mener à bien. Après quelques secondes de silence, ses doigts glissaient dans les boucles brunes de la jeune femme, puis il relevait finalement le menton pour embrasser le sommet de sa chevelure. "... ils ont tous abusé ce soir." abusé était peut être un euphémisme. "... même si je sais qu'ils seront toujours plus accueillants avec toi que ta famille avec moi. T'es sûre que tu veux toujours te lancer la dedans ?" Un trait d'humour qui n'en était pas un. Stephen redoutait la confrontation à venir avec Logan... et avec le restant des Baumann par extension. Leah et lui se connaissaient depuis si longtemps maintenant qu'il n'était pas certain d'assumer publiquement d'être celui avec qui elle partageait désormais son quotidien, son coeur, et son lit. Il était encore temps de faire machine arrière si elle le souhaitait.
Finalement, cette soirée avait été si étrange que Leah aurait pu facilement se persuader que tout ça n’était qu’un rêve. Débarquer en furie au cabinet afin de régler ses comptes une fois pour toute avec Stephen, se réconcilier avec lui… Pour ensuite se faire interrompre par l’annonce de l’accouchement de Rebecca. S’en était suivi un aller à l’hôpital, une nouvelle rencontre avec la famille Holloway pour le moins intimidante et finalement, l’arrivée du petit Thomas. Toutes ces choses s’étaient déroulées en l’espace de quelques heures à peine… Le retour dans le calme de l’appartement était salutaire après l’ascenseur émotionnel qu’avait subit le duo aujourd’hui. Voire depuis quelques jours en fait. La brune avait été surprise, ravie même, de voir que Stephen avait aussi envie qu’elle de poursuivre cette soirée tous les deux… Le principal avait été dit, mais ils avaient maintenant envie de profiter de ce retour à la réalité ensemble. Non pas qu’elle ait eu envie de s’enfuir de la chambre d’hôpital de la jeune maman – ou un peu quand même ? – mais maintenant que cette relation était assumée, la brunette avait envie d’en prendre pleine conscience, de se réfugier toujours au plus près de lui après une semaine passée à s’éviter mutuellement. Tout cela lui semblait si stupide à présent… Sept jours de perdus pour un simple manque de communication. Mais en serait-il là aujourd’hui si ça n’avait pas été le cas ? Leah partait toujours du principe que les choses arrivaient pour une bonne raison, même si celle-ci ne sautait pas toujours aux yeux. En dépit de leur conversation à cœur ouvert, l’un et l’autre ne semblait pas du tout intimidé par la situation, que du contraire. Leurs yeux brillaient d’une lueur complice tandis qu’ils passaient la porte de l’appart’ pour se débarrasser de leurs affaires respectives. Enfin à l’aise, la jeune femme se laissa aller dans les bras du kiné, commentant sur un ton amusé les évènements de cette dernière heure. Il était devenu parrain de cet enfant tant attendu par la tribu Holloway. Un sourire illuminant ses traits tirés, Stephen les dirigea vers le fauteuil dans lequel ils se laissèrent tomber, las de cette journée bien trop remplie pour leurs nerfs. "C'est parce que Rebecca n'est pas la que je peux le dire .... mais je suis tellement fier." La brunette laissa sa tête s’enfoncer au milieu des coussins, observant le kiné avec amusement. La fierté, ça elle l’avait bien vu sur son visage alors qu’il tenait son filleul au creux de ses bras avec émerveillement. Il avait beau travailler avec un tas de bébé, celui-ci était spécial. "Même si tu n'as rien dis, tout le monde l'a vu tu sais." Lui lança-t-elle en poussant légèrement son épaule pour le taquiner. Lui qui essayait toujours de camoufler la moindre émotion, sa joie était largement perceptible pour toute l'assemblée présente dans cette chambre. "... ils ont tous abusé ce soir... même si je sais qu'ils seront toujours plus accueillants avec toi que ta famille avec moi. T'es sûre que tu veux toujours te lancer la dedans ?" Passant sa main dans ses longs cheveux avant de poser un baiser sur le sommet de son crâne, Stephen entrait à nouveau dans le vif du sujet. A croire que discuter une fois pour toute de leurs problèmes avait ouvert la porte aux confidences. Tant mieux. Ca rendait les choses plus simples… Les non-dits ne devaient plus avoir leur place entre eux. Le duo avait un tempérament de feu et démarrait au quart de tour à la moindre contrariété… Il valait mieux privilégier la communication avant tout. Même s’il s’agissait de sujets fâcheux. Levant les yeux vers lui avec un petit rire, Leah posa sa main sur sa joue dans un geste tendre. « Tu sais, je m’y attendais un peu. Puis ça allait encore… si on met de côté le fait qu’on est déjà supposé donner un cousin ou une cousine à Thomas. » Lança-t-elle en fronçant les sourcils, même si son ton était moqueur. Rebecca avait encore une fois tapé fort en lâchant cette bombe devant tout le monde… Heureusement qu’elle n’était pas facilement effrayée. Sinon elle serait partie en courant pour de bon… Stephen aurait compris. Reprenant un ton plus sérieux, la brune sourit avec douceur en fixant le kiné. « Mes parents t’adorent Holloway. Puis franchement, oublies pas que tu passes après un mec qui m’a mise dans le coma pendant une semaine. » Lança-t-elle avec ses grands yeux, tentant de rassurer le brun qui semblait faire une fixation sur l’acceptation des Baumann. Comme toujours, la jeune femme ne mâchait pas vraiment ses mots... même pour un sujet qui s'avérait un brin délicat. Mais vraiment, Leah ne s’inquiétait pas vraiment à ce sujet. Enfin… « C’est plutôt Logan qui me préoccupe. Je pourrais lui annoncer moi… Mais j’me dis que c’est plutôt quelque chose que vous devriez régler tous les deux. » Grimaça-t-elle en fronçant légèrement le nez. Les mecs et leurs règles d’or concernant les petites sœurs… Elle espérait que son frère parviendrait à voir au-delà du simple fait que son meilleur ami se mettait avec sa petite sœur. Qu’il comprendrait ce que Stephen représentait pour elle… Qu’il la rendait heureuse tout simplement. Les deux amis se connaissaient depuis des années et Logan savait parfaitement quel genre d’homme était le kiné. Quelqu’un avec des principes… Preuve en était, le brun avait longtemps lutté contre cette alchimie qui régnait entre eux. Leah se redressa un peu, effleurant les lèvres du brun. « Dans tous les cas, tu sais bien que je me fiche de ce qu’ils pensent. Je suis sûre de moi, et bien sûr que je veux toujours me lancer… La question, c’est de savoir si toi aussi? » La jeune femme haussa un sourcil, maintenant cette proximité entre leurs visages. Elle gardait un ton léger, mais comme toujours, son cœur se serrait à l’idée qu’il puisse lui dire que non, il n’était finalement pas prêt à affronter ça avec elle.
Les évènements de ce soir s'étaient enchaînés avec une rapidité folle. Si bien que Stephen peinait encore à croire que toutes les tensions qui obscurcissaient son quotidien se soient débloquées en même temps ; aussi bien les non dits liés à ses disputes avec Leah que la fin de grossesse de Rebecca qui avait mis les nerfs de toute la tribu à rude épreuve jusqu'aux tous derniers instants. Le petit Thomas était arrivé sans la moindre contrariété, et sitôt après avoir fait sa connaissance, les deux amants avaient pris la fuite pour profiter encore un peu de cette proximité nouvellement retrouvée. Blottis l'un contre l'autre dans le canapé, Stephen flottait sur une espèce de nuage alors qu'il se rendait tout juste compte que la venue au monde de son filleul était venue bouleverser le fil de leur discussion quelques heures plus tôt. "Même si tu n'as rien dis, tout le monde l'a vu tu sais." Le repoussant de l'épaule d'un air taquin, Leah avait semblait prendre plaisir à souligner que pour une fois, elle l'attrapait dans un moment qui échappait de loin à son contrôle, et qui le rendait profondément heureux. "Vas y moque toi..." qu'il rétorquait à peine, levant les yeux au ciel pour la forme. Il se moquait pas mal d'avoir le sourire du parfait idiot. Cette naissance était une nouvelle page qui se tournait, qui chassait la pénombre qu'avait été 2018, et le fait que l'un et l'autre s'offrent une nouvelle chance ce soir semblait concorder aussi avec ce coup du destin, comme ci ces moments de joie étaient contagieux. Abstraction faite des excès dont avaient fait preuve oncle, tante et cousines ; introduire Leah de façon un tantinet plus officielle parmi les Holloway n'avait pas été si catastrophique. Du moins, la brunette était encore là. « Tu sais, je m’y attendais un peu. Puis ça allait encore… si on met de côté le fait qu’on est déjà supposé donner un cousin ou une cousine à Thomas. » Ah ça ... Rebecca avait autant de délicatesse qu'un bulldozer. Stephen était à peu près certain qu'elle avait lancé cette bombe sans y songer sérieusement, que ce n'était qu'une façon pour elle de tester ses limites, un peu comme une enfant. Se raidissant quelques peu, il finissait toutefois par balayer cette bêtise du revers de la main, comme pour signifier à la brunette qu'il valait mieux ne pas y donner suite. A la place, il l'écoutait poursuivre, lui livrer ses prévisions sur ce que sa famille pourrait penser de ce changement dans leur relation. Les Baumann avaient toujours été comme de seconds parents pour le brun, et bien qu'il ne risquait pas de forcer l'annonce de cette liaison, ce moment finirait par arriver tôt ou tard. « Mes parents t’adorent Holloway. Puis franchement, oublies pas que tu passes après un mec qui m’a mise dans le coma pendant une semaine. C’est plutôt Logan qui me préoccupe. Je pourrais lui annoncer moi… Mais j’me dis que c’est plutôt quelque chose que vous devriez régler tous les deux. » Outre son trait d'humour brumeux et le fait que son visage ne se soit tordu d'une grimace, la brunette semblait ne pas se rendre compte de ce qu'elle venait de lancer à la conscience du kiné. Logan. Foutu Logan. Les choses seraient plus simples si Leah n'avait pas été la petite sœur, celle qu'il protégeait depuis toujours et ce encore plus depuis qu'elle s'était enfermée dans une relation qui l'avait détruite. Le brun était loin d'être un bon parti avec sa situation familiale chaotique, néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de craindre que la famille de la brunette ne l'accepte pas, dont Logan. Rejetant le crâne en arrière dans un soupir, il eut besoin de quelques secondes pour répondre quelque chose qui ne soit pas : Je n'en ai absolument aucune envie. Laissant glisser ses mains contre sa taille, effleurant ses lèvres des siennes tandis qu'elle s'approchait un peu plus, Stephen fit l'effort de formuler un "Je vais essayer." qui sonnait presque comme une aide apportée à regrets. « Dans tous les cas, tu sais bien que je me fiche de ce qu’ils pensent. Je suis sûre de moi, et bien sûr que je veux toujours me lancer… La question, c’est : est-ce que toi aussi ? » Leah maintenait cette proximité auprès de lui, rendant toute réflexion cohérente impossible. Bien sur qu'il se sentait sûr lorsqu'elle était dans ses bras. Aux côtés de la brunette, Stephen se sentait capable de faire face à tous les obstacles qui se dressaient devant eux. C'était lorsqu'il était seul que les problèmes refaisaient surface, qu'il pensait à sa vie passée qu'il peinait à abandonner. Il était prêt sans l'être. Prenant le parti de ne pas répondre, il attrapait ses lèvres pour faire taire ses doutes d'un baiser, amenait son corps encore un peu plus près du sien comme si ses gestes pouvaient passer au dessus de ses paroles. Il switchait leurs positions dans le canapé, glissait ses doigts sous son haut pour entrer en contact avec sa peau nue, et tandis que cet échange muet se faisait plus fiévreux, une vibration qu'il ne connaissait que trop bien se propageait dans la poche de son jean. "Putain de portable.." qu'il grommelait en se laissait retomber à moitié sur la frêle silhouette de la jeune femme. Bien décidé à faire taire le maudit appareil, il le dégageait rapidement de sa poche pour le poser sur la table basse ..... et perdit l'équilibre. Désormais sur le sol, le brun n'en menait pas large. Il envoyait valser son portable sans même avoir pris la peine de vérifier l'appelant ; qui que ce soit, ce n'était certainement pas important maintenant que Rebecca avait accouché. "Est ce que tu crois qu'il y a une espèce de force qui vient se mettre entre nous chaque fois qu'on se retrouve ?" qu'il soufflait en se pinçant l'arrête du nez. "Ou alors c'est ce canapé qui n'apprécie pas qu'on soit ensemble dessus" L'un dans l'autre, Stephen se disait vaguement que chaque fois qu'ils tentaient quoi que ce soit à Brisbane, un coup du sort se chargeait de compliquer les choses. Leur premier écart, la soirée du nouvel an... cette soirée, entre la venue au monde de Thomas et son atterrissage sur le parquet. Une raison de plus de filer au Cambodge, tiens.
Le duo avait enfin retrouvé le calme de l’appartement. Cet appartement qu’ils avaient soigneusement évité ces derniers jours afin de ne pas tomber l’un sur l’autre. Cette tendance à la fuite, à éviter l’affrontement… C’est exactement ce qui les avait amenés à perdre autant de temps avant de réaliser qu’ils s’étaient tout simplement mal compris. Enfin. Leah avait tout de même embrassé Matteo, sur le même canapé où ils se trouvaient actuellement blottis l’un contre l’autre. Elle regrettait amèrement son geste, même si elle ne parvenait pas encore bien à expliquer ce qu’il s’était passé ce soir là. Elle n’avait pas revu son ami depuis… Cette situation là était restée en suspens tandis que celle avec Stephen s’était débloquée. Cette relation n’avait rien d’habituel pour elle. On n’était pas dans un cas de figure où elle rêvait depuis des mois de se mettre avec lui, bien au contraire. En dépit de leurs nombreux écarts, les deux s’étaient obstinés à mettre ça sur des éléments extérieurs, donnant ainsi une explication erronée à cette alchimie qui régnait entre eux. La tequila, la Tasmanie… Leah n’aurait jamais pensé se remettre aussi vite avec quelqu’un après ce qui lui était arrivé. Elle s’était imaginé que sa confiance aurait été difficile à donner, qu’elle continuerait d’être déçue par les gens… Puis Stephen était venu tout chambouler avec son mauvais caractère, ses propres cicatrices, son tempérament à la fois si dur et si doux… Un mélange de feu et de glace qui avait peu à peu réussi à faire fondre sa propre carapace. Tout ceci lui faisait peur, elle ignorait s’ils étaient prêts à se lancer dans une telle relation… les enjeux étaient sérieux. La famille du kiné était déjà au courant, la sienne ne tarderait pas à l’être… Les conséquences risquaient de mettre en péril l’amitié du brun avec Logan. Vraiment, ils n’avaient pas choisi la facilité. Et pourtant, lorsqu’elle se retrouvait ainsi dans ses bras, tout ceci n’avait plus vraiment d’importance. Elle ne pouvait plus se passer de lui, ce constat s’était imposé à elle ces derniers jours alors qu’ils avaient mis un point d’honneur à ne plus s’adresser la parole. Les deux avaient ce petit sourire sur les lèvres, à la fois dû au dénouement de la soirée concernant l’issue de leur relation, ainsi qu’à la naissance de ce bébé qui représentait tellement. Le taquinant au sujet de cette vulnérabilité dont il avait fait preuve dans la chambre de Rebecca, laissant presque quelques larmes de joie et de fierté perler au coin de ses yeux, Leah récolta un simple signe de dénégation de la part du brun qui se contenta de lever les yeux au ciel. "Vas y moque toi..." La jeune femme rit doucement mais ne releva pas. Elle était contente dans le fond qu’il se laisse aller devant elle sans se soucier de ce qu’elle pouvait penser, sans crainte d’un jugement qu’elle ne porterait de toute façon pas. A la place, le sujet glissa sur cette manie qu’avait la famille du brun de mettre Leah dans des situations légèrement embarrassantes… Réaction typique dans toutes les familles si l’on y pensait bien. La sienne ne manquerait sans doute pas d’agir de la même façon, même si les choses risquaient d’être un brin différentes. En effet, si Leah était simplement connue chez les Holloway comme la petite sœur de Logan, chez les Baumann Stephen était presque un membre de la famille depuis plus d’une décennie. Lui et son frère étaient les meilleurs amis depuis le lycée, et le kiné avait passé presque autant de temps au sein de la famille de Leah que dans la sienne. Ce qui rendait toute cette relation bien plus difficile à faire passer. La brunette appréhendait beaucoup la réaction de Logan, même si elle comptait vraiment sur le bon sens de son frère pour donner sa bénédiction. Si ça n’était pas le cas, Stephen risquait de prendre la tangente et elle serait dévastée. C’est pourquoi elle tentait vainement de le rassurer, sans vraiment être totalement persuadée elle-même du bienfondé de ses propres paroles. Soupirant légèrement, Stephen laissa sa tête retomber contre le dossier du fauteuil, signe que lui-même n’était pas très rassuré quant à la suite des évènements. La brune ne le quittait pas du regard, tentant de lire ce qu’il pouvait bien penser en cet instant. Elle s’efforçait de passer au-delà de son manque d’assurance, de se persuader que Logan n’était qu’un mince obstacle à franchir pour que leur bonheur soit total. Mais l’hésitation du kiné n’était pas vraiment pour la rassurer. Elle se mettait à sa place, après tout son frère et elle partageaient le même caractère de merde et elle était certaine que lorsqu’il apprendrait la vérité, il ne resterait pas de marbre. Loin de là même. Après quelques secondes, il posa sa main sur sa taille en s’approchant d’elle, effleurant ses lèvres avec douceur. "Je vais essayer." Son ton était loin d’être convaincant. Haussant un sourcil, elle décida tout de même de lui laisser le bénéfice du doute. S’il voulait réellement s’investir dans cette relation, il ne pourrait pas vraiment y échapper. Finalement, cette discussion s’éteignit d’elle-même lorsqu’il décida d’attraper ses lèvres pour de bon, se collant un peu plus à elle en glissant ses mains sous sa blouse. En vérité, Leah attendait ce moment depuis le début de la soirée. Depuis qu’elle avait vu les messages, qu’elle avait comprit qu’il tenait à elle et qu’il voulait qu’elle reste, qu’ils essayent ensemble de construire quelque chose en dépit des cicatrices dont ils souffraient l’un et l’autre. Passant elle aussi une main sous son t-shirt, leur baiser se fit de plus en plus passionné. Retrouvant cette proximité qui lui avait tant manqué, la brune s’abandonna dans ses bras en fermant les yeux, savourant cette étreinte… de courte durée. Un bruit de vibration vint mettre fin au silence et à la fièvre qui les animait quelques secondes plus tôt. "Putain de portable.." Se laissant quelque peu tomber contre elle, Stephen attrapa d’un geste le maudit objet de sa poche avant de se pencher en arrière pour le déposer sur la table… avant d’être entraîner dans son élan et de tomber lourdement à terre. Leah se redressa d’un bond, à moitié écroulée de rire. « Et moi qui pensait qu’un kinésithérapeute yogi se devait d’avoir un minimum de stabilité… » Lâcha-t-elle avec un amusement non-dissimulé en direction d’un kiné complètement blasé par la situation. "Est ce que tu crois qu'il y a une espèce de force qui vient se mettre entre nous chaque fois qu'on se retrouve ?" Souffla-t-il en envoyer valser son portable un peu plus loin, sans prendre la peine de vérifier qui avait osé interrompre leurs retrouvailles en bonne et due forme. "Ou alors c'est ce canapé qui n'apprécie pas qu'on soit ensemble dessus" Leah haussa un sourcil en se mordant la lèvre pour ne pas exploser de rire. « Pour une fois que c’est toi qui tombe, je trouve que ça rétabli un peu l’équilibre entre nous. » Lui lança-t-elle, toujours partante pour le taquiner dès qu’elle le pouvait. Un sourire entendu posé sur les lèvres, elle se laissa tomber à son tour pour se retrouver sur lui. « Si le canapé n’est pas d’accord, je suis certaine que le tapis lui ne dira pas non… » Murmura-t-elle avant de l’attirer à elle pour reprendre les choses où ils les avaient laissées, peu encline à laisser un autre appel ruiner ce moment entre eux. Si Stephen avait souvent tendance à voir les choses du mauvais côté, Leah était toujours là pour prendre les choses à la légère afin de dresser un tableau un brin moins tragique de la situation. Il est vrai que la Tasmanie avait été une parenthèse à part pour eux, mais même là bas les choses avaient tourné au vinaigre lorsque le brun avait croisé le chemin d’un scorpion pour le moins belliqueux. Disons juste qu’ils étaient des aimants à situation compliquée… au moins ça rajoutait du piment entre eux.
Si d'ordinaire, Stephen n'était pas du genre à croire au destin, l'idée qu'un esprit farceur n'entrave à ce point sa relation avec Leah ne lui semblait pas si farfelue. Un scorpion en Tasmanie, des messages effacés avant même d'être lus, un accouchement inopiné et maintenant une chute rocambolesque sur le parquet du salon ; la brunette était décidément une femme qu'on ne mettait pas dans son lit si facilement, mais peut être pas pour les raisons usuelles. Grognant tandis qu'elle riait de lui, Stephen se plaquait une main sur le front avec lourdeur. Foutu portable.Il pariait volontiers que cet appel provenait de l'un des Holloway, ou peut être Phoebe. Qu'importe, il s'en foutait bien. "Et moi qui pensait qu'un kinésithérapeute yogi se devait d'avoir un minimum de stabilité...." L'amusement de la jeune femme n'était pas dissimulé, au contraire. En son for intérieur, le brun était à deux doigts de rétorquer que ce constat était une vaste plaisanterie lorsqu'il émanait de la bouche d'une fille qui n'avait aucun équilibre, mais elle le devançait. "Pour une fois que c'est toi qui tombe, je trouve que ça rétablit un peu l'équilibre entre nous" avait-elle poursuivi en se laissant retomber au dessus de lui, adoucissant un peu l'air renfrogné qui durcissait ses traits. Un sourire au coin des lèvres, elle approchait son visage du sien tandis que par réflexe, lui laissait ses mains glisser contre sa taille. « Si le canapé n’est pas d’accord, je suis certaine que le tapis lui ne dira pas non… » ... ou qu'ils ne pourront de toute façon pas tomber plus bas. Que pouvait il leur arriver de pire maintenant ? La porte d'entrée était verrouillée, aucune bougie n'était allumée, le plafond ne menaçait pas de s'effondrer ... si l'on faisait abstraction du téléphone qui continuait de vibrer dans un coin de la pièce, Stephen se sentait relativement hors du danger que représentait les imprévus. Pourtant, lorsque Leah l'attirait contre elle il n'avait pas pu s'empêcher de dégager ses cheveux de sa nuque, de peur que ses boucles brunes ne se coincent quelque part pour écorner encore un peu plus la douceur de l'instant. Alors que ses lèvres retrouvaient le chemin des siennes, il se surprenait à penser que son quotidien serait fait de nouveaux réflexes, et qu’étonnamment, cette situation ne lui retournait pas les neurones comme lorsqu'il s'était mis en tête de ressortir avec quelqu'un il y a quelques semaines de ça. Stephen avait toujours eu plus ou moins conscience qu'il était dur à vivre. Compliqué, brusque, têtu, avec ses absences et ses doutes ; la liste de ses défauts était longue. Si Rachel avait été une évidence pour lui qu'il s'était mis dans le crâne de ne plus jamais retrouver, le fait qu'il se soit laissé emporter dans une relation sans queue ni tête avec Carter lui avait fait prendre conscience que Leah était une autre forme d'évidence. Pas celle qu'il avait voulu épouser au premier coup d'oeil, ni même celle qu'il avait envie d'enfermer dans une routine qui l'aurait sûrement rassuré. Elle était aussi complexe que lui. N'acceptait pas qu'il lui vienne en aide. Se révélait plus forte en lui demandant de rester lorsqu'il voulait partir. Montrait ses faiblesses, ses cicatrices. La confiance qu'elle lui portait était sûrement ce qu'il trouvait de plus séduisant chez elle. Et si jusqu'à présent il avait toujours songé que l'attirance qu'il portait aux femmes se résumait à la douceur de leur traits et à un feeling commun, Leah amenait avec elle des variables qui lui étaient encore nouvelles. Elle avait beau être une catastrophe ambulante, la petite sœur de son meilleur ami, un caractère aussi fier et entêté que le sien, lorsqu'il glissait ses doigts sous sa blouse pour la seconde fois de la soirée, Stephen se disait que cette histoire en valait la peine. Son pouls battait un peu plus vite, ses lèvres goutaient à chaque parcelle de peau dont elles avaient l'accès. Derrière lui, un téléphone vibrait à nouveau, sauf que cette fois ci, ce n'était pas le sien. Alors qu'il s'apprêtait à maudire la terre entière pour cet énième dérangement, une courte réflexion surgit comme un éclair. "Att..." ...ends. Se détachant, cherchant à tâtons l'objet du crime du bout des doigts, le brun finissait par atteindre son portable qu'il allumait à peine pour en voir l'information désirée. Un sourire lui naissait au coin des lèvres pour toute réaction immédiate. "J'me disais aussi que t'avais une ride juste là.." qu'il soufflait en effleurant sa joue de son pouce. "... Bon anniversaire Bau" Minuit trente deux très précisément. Stephen n'était pas le premier à le lui souhaiter en juger la liste des messages qui attendaient la jeune femme, mais il avait au moins le privilège de l'avoir dans ses bras en l'instant. Nichant son menton dans le creux de son cou, bien décidé à ne pas laisser des fichus sms allonger la liste des embuches dont souffraient leurs retrouvailles, le brun profitait de ce moment de flottement pour allier l'un de ses projets à leur activité en cours. "Viens avec moi au Cambodge. Des billets d'avion c'est un cadeau convenable." qu'il soufflait en laissant rouler ses doigts contre sa taille, en laissant des baisers mouillés descendre à la naissance de sa poitrine. Ce n'était pas fairplay d'user de ses sens pour ramener cette conversation sur le tapis, mais Stephen n'en démordait pas, Leah viendrait avec lui.
Ils ne se connaissaient pas depuis des années – pas de cette façon en tout cas - et pourtant, Leah pouvait se targuer d’avoir déjà plutôt bien cerné le brun. Ses réactions, ses expressions… Elle les avait analysées sans même s’en rendre compte, faisant attention au moindre détail qui pouvait lui permettre d’en apprendre plus sur cet homme qui commençait à prendre une importance considérable dans sa vie. C’est pourquoi le voir râler pour un simple coup de téléphone la faisait doucement rire. Stephen était probablement entrain de prendre tous ces coups du sort pour un espèce de signe d’une force invisible supérieur lui indiquant que cette relation était une mauvaise idée. Si pour Leah l’acceptation de cette histoire se faisait sans le moindre mal, pour le kiné les choses étaient bien différentes. Il n’y avait que quelques heures maintenant que le duo avait décidé de se laisser une chance et il fallait probablement qu’ils s’ajustent l’un et l’autre à cette idée. Mais la brunette ne laisserait pas le moindre doute s’immiscer à nouveau dans l’esprit torturé du brun. Le sourire aux lèvres après s’être gentiment moqué de lui, elle se laissa à son tour tomber pour rejoindre un Stephen dépité à même le sol. Son air dur se détendit légèrement tandis qu’il porta ses mains contre sa taille. Satisfaite, elle déposa à nouveau ses lèvres contre les siennes, cherchant à combler ce manque qu’elle avait pu ressentir cette dernière semaine passée sans lui. Si elle n’avait pas été sûre d’elle au sujet de cette relation, ces derniers jours lui avaient prouvé qu’elle ne pouvait clairement plus se passer de lui. Elle avait voulu lui envoyer des messages, prendre de ses nouvelles… mais sa fierté mal placée avait pris le dessus sur le reste. La perte de son travail n’avait fait qu’accentuer ce sentiment. Stephen était la première personne vers qui elle avait eu envie de se tourner pour lui raconter ce qu’il s’était passé. Evidemment, elle s’était abstenue de le faire, laissant son amour propre prendre de nouveau le pas sur ce qui était important. Mais elle avait tout de même décidé de faire le premier pas le lendemain, persuadée qu’elle ne pouvait pas laisser tomber cette chance d’être enfin heureuse sans la moindre explication. Et elle avait bien fait. Les bases de cette histoire qui n’avait rien de commun à leurs yeux étaient enfin posées, même si elle espérait dans le fond que ça ne changerait pas grand-chose entre eux. Si ce n’est qu’elle ne se sentirait plus coupable de se laisser aller à ses envies avec lui. D’autres points restaient à régler, notamment Logan, mais elle n’y ferait plus allusion pour le moment. Il y avait bien d’autres choses sur lesquelles elle préférait se concentrer, comme par exemple sur les mains du brun qui se glissaient subtilement sous sa blouse pour la serrer un peu plus contre lui. Des frissons de plaisir lui parcoururent l’échine tandis que les baisers de Stephen se faisaient plus pressants, ses lèvres se promenant sur chaque centimètre de peau à sa disposition. Fermant les yeux, Leah commençait à se détendre avec cette étreinte qui leur permettait d’être proches à nouveau. Mais c’était sans compter les nouvelles vibrations téléphoniques qui interrompirent cet instant pour la… quantième fois encore ? Soupirant légèrement, elle laissa le kiné se pencher quelque peu pour attraper l’objet du crime. "Att..." La jeune femme haussa un sourcil devant le sourire pour le moins inattendu qui venait d’apparaître sur le coin des lèvres du brun. "J'me disais aussi que t'avais une ride juste là.." Effleurant sa joue avec un air amusé, Stephen ne pouvait pas agir de manière plus mystérieuse qu’en cet instant précis. Cherchant à comprendre ce revirement de situation, son regard s’arrêta sur le téléphone puis sur le brun qui avait une lueur taquine dans les yeux. "... Bon anniversaire Bau" C’était donc ça. Levant les yeux au ciel, la brune laissa cependant un petit rire s’échapper lorsqu’il plongea son visage dans le creux de son cou. Posant ses mains dans son dos, la jeune femme laissa retomber sa tête contre la sienne avec un léger soupir de bien-être. Son anniversaire. Un pas de plus vers la trentaine. Leah s’efforça de ne pas grimacer face à ce constat affligeant, mais n’y parvint pas. Vingt-huit ans, plus le moindre boulot et complètement paumée dans sa tête…La seule chose qui semblait être vaguement constante dans sa vie pour l’instant, c’était Stephen. « Merci… » Marmonna-t-elle en guise de remerciement, préférant éluder le sujet pour se concentrer sur les gestes du kiné qui lui semblaient bien plus intéressant que cet anniversaire qui ne l’enchantait que moyennement. "Viens avec moi au Cambodge. Des billets d'avion c'est un cadeau convenable." Stephen avait murmuré ces paroles tout en la couvrant de baisers et promenant ses doigts sur sa peau déjà sensible. Les yeux fermés, Leah se laissait transporter par ces sensations agréables qu’il lui procurait, avant de réaliser ce qu’il était entrain de faire. « Bien essayé Holloway… » Un nouveau sourire étira ses lèvres tandis qu’elle se reculait légèrement en remontant le visage du brun vers elle avec son index, un sourcil levé tandis qu’une lueur amusée dansait dans son regard. « … Mais des billets d’avion c’est beaucoup trop. » Lâcha-t-elle en accentuant la fin de sa phrase, histoire de lui faire comprendre qu’il exagérait toujours un peu lorsqu’il s’agissait de lui faire un présent. La brune savait pertinemment qu’il ne ferait jamais de comparaison, qu’il ne s’attendrait pas à ce qu’elle puisse lui offrir quelque chose d’équivalent… Mais elle lui devait déjà une somme astronomique. Hors de question de le laisser dépenser autant pour elle. A ses yeux, la rendre quitte de toutes ses dettes était un cadeau suffisant pour une vie entière. Même si elle prévoyait de le rembourser sans condition. Se mordant la lèvre inférieure sans cesser de l’observer, elle finit par se pencher pour attraper ce fameux téléphone qui n’arrêtait pas de vibrer pour consulter les nombreux messages qu’elle avait reçu. « Puis il n’y a rien à fêter, mis à part mes nouvelles rides… Comme tu l’as bien souligné. » Ironisa-t-elle sur le ton de l’humour tout en observant les gentils messages reçus à l’occasion de son anniversaire. Elle avait beaucoup de connaissances et bon nombre d’entre elles étaient issues du monde de la nuit et même si elle ne le côtoyait plus – ou plus beaucoup – cela lui faisait plaisir de voir qu’on ne l’oubliait pas. Son regard s’attarda avec tendresse sur les messages de ses frères qui ne manquaient jamais de le lui souhaiter peu après minuit. Celui de Logan demandait si elle avait prévu quelque chose pour l’occasion ou si elle restait simplement à l’appartement avec son meilleur ami. Le ton du sms était étrange, et le fait qu’il réfère de Stephen comme de son meilleur ami était pour le moins inhabituel. Fronçant les sourcils une demi seconde, elle décida de faire abstraction et déposa son téléphone sur le côté, enroulant de nouveau ses bras autour du brun tout en reportant son attention sur lui. « Je répondrai à tous mes admirateurs demain. » Plaisanta-t-elle avant de déposer un baiser sur ses lèvres avec un petit sourire en coin. Leah espérait être parvenue à noyer le poisson avec toute cette histoire de Cambodge, mais elle se doutait qu’elle n’avait pas fini d’en entendre parler…
Stephen n'avait jamais vraiment été quelqu'un pour qui retenir les anniversaires était une habitude. Un problème avec les dates doublé d'un réflexe assez stupide qui consistait à attendre que son entourage proche ne lui serve de rappel tout ; malgré ses presque trente ans, le brun demeurait un éternel assisté sur encore un bon nombre de points. Ce soir, il se disait presque qu'il avait une excuse pour avoir manqué celui de Leah de quelques minutes.Tous deux avaient eu une soirée riche en émotions entre leurs retrouvailles mouvementées au cabinet et ce qui ressemblait à une officialisation à l'hôpital. Si le canapé n'avait pas su leur offrir un havre de paix bien mérité, ils avaient trouvé l'asile sur le tapis du salon. L'un contre l'autre, comme à l'abri du monde l'espace de quelques minutes. C'était environ le temps qu'il avait fallu à la curiosité de Stephen pour qu'elle ne fasse son petit bonhomme de chemin dans son esprit. Si leurs deux téléphones ne cessaient pas de sonner, c'était sûrement pour une bonne raison ; et quelle raison. « Merci… » qu'avait presque marmonné Leah alors qu'il lui avait souhaité son anniversaire, non sans une pointe d'amusement. Ce n'était pas une information que la jeune femme semblait encore prête à accepter ; elle était sûrement aussi peu à l'aise que lui à l'idée de changer de dizaine, alors plutôt que de s'enfermer dans une discussion qui n'aurait certainement ni queue ni tête, Stephen bifurquait vers une autre, qui il l'espérait, lui permettrait de convaincre la brunette de l'accompagner au Cambodge. Ses lèvres se baladaient contre sa peau, ses mains glissaient sous sa blouse jusqu'à quasiment la lui retirer, mais Leah n'était pas dupe. Oh que non. « Bien essayé Holloway… » se reculant de quelques centimètres, plantant son index sous son menton pour le forcer à tenir son regard satisfait, elle poursuivait d'une voix amusée : « … Mais des billets d’avion c’est beaucoup trop. » touché, coulé. Soupirant, Stephen levait les yeux au ciel en la laissant récupérer le téléphone pour y lire brièvement les messages qui l'attendaient. Ses méninges cogitaient, réfléchissaient à une nouvelle parade, à de nouveaux arguments pour faire pencher la balance de son côté. Il l'entendait à peine ajouter : « Puis il n’y a rien à fêter, mis à part mes nouvelles rides… Comme tu l’as bien souligné. » et ne rebondissait pas sur ce point là. Des rides, c'était bien la dernière chose qu'il avait remarqué chez elle. En revanche, alors qu'il l'observait prendre connaissance du contenu des sms qu'on lui avait laissé, prêt à formuler le fruit de sa courte réflexion, il fut attiré par son regard attendri ...puis par ses sourcils froncés. Stephen ne savait pas de qui ce message pouvait bien être, mais à en juger par l'expression de son visage et par le fait qu'elle verrouille son écran immédiatement post-lecture pour reprendre leur étreinte là ou ils l'avaient laissée, ce devait être quelque chose d'assez important pour avoir retenu son attention de cette façon. « Je répondrai à tous mes admirateurs demain. » Avec automatisme, le brun laissait glisser ses mains contre sa taille, accueillait ses lèvres contre les siennes avec un naturel qui l'étonnait encore. L'interrogation causée par les traits tordus de son visage quelques secondes plus tôt ne l'avait pas totalement quittée, mais ils auraient le temps d'y revenir plus tard. Pour le moment, Stephen était décidé à mener à bien sa mission. "Bien essayé Baumann.. " qu'il lui avait finalement répondu en se détachant doucement lui aussi, puis comme pour imiter les paroles qu'elle avait tenu quelques secondes plus tôt, il poursuivait avec amusement : "... mais les cadeaux ça ne se refuse pas." Ou peut être que si, mais ce n'était pas une vérité qu'il envisageait en l'instant. Lorsqu'il était question d'avoir raison, Stephen était prêt à contrer les évidences les plus sommaires. "Qu'on soit un ou deux ça ne change strictement rien à l'hôtel... ils ne sauront même pas que t'es dans mes bagages. En plus je te délaisserai un jour sur deux pour filer au fin fond de la cambrousse pour finir par rentrer complètement sale et épuisé... c'est même pas vraiment un cadeau que je te fais" Appuyant chacune de ses paroles par des baisers qui se baladaient contre son cou, lui retirant pour de bon cette foutue blouse, le brun comptait sur ses talents de persuasion pour mener à bien les négociations. Sans doute aussi que cette façon de procéder était quelque chose d'assez rassurant pour lui ; c'était la première fois qu'ils se retrouvaient de cette façon sans avoir l'impression de braver tous les interdits. Leah n'était plus la petite sœur, lui n'était plus relié à qui que ce soit si ce n'est à elle, ils pouvaient enfin être eux. C'était un fait qu'il appréhendait encore un peu, alors opter pour la discussion ne lui avait pas semblé être une façon si mauvaise d'opérer. "... et si je te laisse seule ici, j'ai peur que tu ne te mettes à devenir chèvre. C'est long un mois." qu'il soufflait en laissant glisser ses doigts contre sa peau nue dont il avait fini par en retenir toutes les aspérités, toutes les cicatrices qu'il essayait de gommer par des gestes tendres. Être avec Leah était encore quelque chose d'assez nouveau, et ce d'autant plus depuis ce qu'ils avaient pu se dire quelques heures plus tôt. Stephen avait toujours été du genre à tout compliquer. Son cerveau était un enchevêtrement de contradictions et d'obstacles qu'il s'imposait lui même. Avec la brunette, ils n'en étaient pas à leur coup d'essai, et pourtant, la nervosité le gagnait, rapidement rejointe par la peur de mal faire, de brusquer les choses. On aurait presque pu lui coller l'étiquette du type coincé sur le front tant il se contredisait en se contentant religieusement de maintenir un contact sans chercher à aller plus loin
Leah n’aurait probablement même pas tenu rigueur à Stephen s’il ne s’était pas souvenu de son anniversaire. La brune n’était absolument pas le genre de personne à apprécier fêter le jour de sa venue au monde. A la limite, cette date était une date comme les autres… Les petites attentions faisaient toujours plaisir, mais ça s’arrêtait là. Pas d’attente sur une éventuelle soirée surprise ou autres idées du genre. La jeune femme ne supportait pas de se voir vieillir. L’impression que le temps filait trop vite, que la vie était trop courte… Un discours que beaucoup de gens tenaient, mais qui prenaient encore plus leur sens lorsqu’on frôlait la mort. Ca avait été son cas, et même si elle se refusait d’y penser plus que nécessaire, les faits étaient là : cet évènement l’avait changée, avait modifié sa façon de voir les choses et d’aborder la vie. Autrefois petit oiseau de nuit papillonnant à droit et à gauche, aujourd’hui Leah se souciait davantage de son avenir et refusait de laisser passer la moindre parcelle de bonheur qui était à sa portée. Aborder la trentaine était une étape compliquée pour la brune qui avait le sentiment de n’avoir encore rien achevé de concret à son âge et regrettait ses erreurs de jeunesse. Stephen l’aidait à percevoir le futur de manière un peu plus sereine, même si leur relation n’en était qu’à ses prémisses et sortait seulement du flou dans lequel ils s’étaient bercés ces dernières semaines. Elle le remercia toutefois de lui avoir souhaité, mais sans grande conviction ni éclats de joie. Elle savait que le kiné n’était lui-même pas très excité à l’idée de faire son entrée chez les trentenaires et elle le remercia intérieurement pour ne pas insister sur le sujet. En même temps, le brun avait une toute autre idée en tête dont il ne démordait pas. Il comptait l’emmener au Cambodge avec lui et ne semblait pas accepter le moindre refus de sa part. Mais Leah n’était pas du genre à se laisser avoir si facilement, même si Stephen mettait un point d’honneur à sortir le grand jeu pour la faire craquer : baisers, caresses… La brunette ne savait plus où donner de la tête, ce qui était sans doute l’effet escompté. Mais un élan de conscience l’éloigna du kiné, assez pour le toiser d’un petit regard narquois qui signifiait qu’elle n’était pas dupe. Des billets d’avion restaient un cadeau beaucoup trop coûteux, même si elle savait que Stephen pouvait aisément se le permettre. D’habitude, la brune n’était pas frileuse lorsqu’il s’agissait de recevoir un cadeau, mais en l’occurrence, le fait que le jeune homme ait déjà épongé ses dettes rendait les choses un brin plus compliquées. D’autant qu’à présent ils étaient ensemble, et Leah ne pouvait supporter une quelconque dépendance financière… Le brun n’était pas du genre à ramener l’argent sur le tapis, mais la fierté de la jeune femme l’empêchait de se détendre à ce sujet. Pensant clore la conversation Cambodge, la brune s’empara de son téléphone le temps de consulter les messages qu’elle avait reçu pour l’occasion. Le sms de Logan la perturba quelque peu, mais elle décida d’en faire abstraction pour ce soir. Un tas d’évènements s’étaient mis en travers de leur chemin et Leah désirait plus que tout de profiter du kiné avant que la prochaine tuile ne leur tombe dessus. Elle reporta donc son attention sur lui, joignant à nouveau ses lèvres aux siennes avec envie. "Bien essayé Baumann... Mais les cadeaux ça ne se refuse pas." Haussant un sourcil amusé, la jeune femme observa le kiné s’éloigner à son tour d’elle, imitant sa réaction quelques instants plus tôt. Prenant une moue boudeuse, elle écouta son raisonnement, sachant pertinemment qu’il était loin d’avoir dit son dernier mot. S’il y a bien une chose à laquelle le couple ferait mieux de s’habituer, c’est aux longues joutes verbales concernant les sujets sur lesquels ils seraient en désaccord. L’un comme l’autre n’était pas en reste lorsqu’il s’agissait d’argumenter, encore plus quand ils étaient persuadés d’avoir raison. Et en terme de mauvaise foi, Baumann et Holloway pouvaient se vanter d’être à égalité sur le podium. "Qu'on soit un ou deux ça ne change strictement rien à l'hôtel... ils ne sauront même pas que t'es dans mes bagages. En plus je te délaisserai un jour sur deux pour filer au fin fond de la cambrousse pour finir par rentrer complètement sale et épuisé... c'est même pas vraiment un cadeau que je te fais" Ben voyons. Sourire en coin, la brune l’écoutait poursuivre tout en fermant les yeux face aux assauts répétés du brun sur les différentes parties de son corps qui étaient à sa portée. Ces négociations avaient du bon finalement. Savourant ce moment, Leah se laissait aller contre le brun, faisant mine de se laisser convaincre histoire de prolonger un peu plus l’instant. Stephen lui ôta finalement sa blouse et la jeune femme frissonna tandis que sa peau nue entrait en contact avec la sienne. L’alchimie était toujours bien présente entre eux, c’était un fait avéré. "... et si je te laisse seule ici, j'ai peur que tu ne te mettes à devenir chèvre. C'est long un mois." Les doigts du brun se promenaient sur elle, s’arrêtant à chaque cicatrice dont son corps était pourvu. Leah n’avait jamais ressenti la moindre gêne en présence du kiné, comme si cette confiance c’était installée naturellement dès le début. L’idée de se retrouver proche d’un homme avait plus ou moins été une source d’appréhension pour la jeune femme qui associait le moindre contact physique à la violence et ce depuis quelques années. Il lui avait fallu du temps pour arrêter de sursauter au moindre geste brusque, pour parvenir à se sentir détendue en présence du sexe opposé. Mais Stephen avait balayé tout ça avec une facilité déconcertante alors même qu’il ignorait probablement à quel point la brunette était fracassée à l’intérieur. Elle devait prendre sur elle pour contrôler des réactions qu’elle savait inutiles, pour effacer cette peur qui prenait parfois le dessus alors qu’elle n’avait pas lieu d’être. Le kiné avait trouvé les mots et les gestes qui la rassuraient, sans même le vouloir. Se mordant la lèvre inférieure, elle s’approcha de sa nuque pour y déposer quelques baisers mouillés avant de chuchoter doucement à son oreille. « C’est vrai que ça risque de faire long… Mais qui te dit que c’est moi qui deviendrait chèvre et non l’inverse ? » Lui demanda-t-elle avec un air malicieux. Ils n’avaient pas vraiment eu l’occasion d’expérimenter l’absence de l’autre, si ce n’est par cette dispute d’une semaine qui n’avait pas été très probante, il fallait bien l’avouer. Après un court instant de réflexion, la jeune femme décida de céder. « J’accepte de t’accompagner Holloway. Mais uniquement parce que j’ai peur que personne ne soit là pour t’amener aux urgences au cas où tu décides de remettre ça avec un scorpion. » Lança-t-elle sur un ton amusé, bien décidée à accepter sans lui laisser l’opportunité de croire qu’elle faisait ça pour elle. Fierté oblige. Mais elle devait bien l’avouer, la perspective de passer un mois entier avec lui loin de tout n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Et puis son désir de voyages était toujours bien présent, et ça Stephen le savait très bien. Il fallait qu’elle parvienne à mettre de côté ce sentiment qu’elle avait de lui être constamment redevable, ou leur relation allait déjà en prendre un coup avant même d’avoir réellement commencé. Soupirant légèrement face à ce lâcher prise dont elle n’avait pas vraiment l’habitude, Leah retrouva le chemin des lèvres du brun. Sans plus de cérémonie, elle commença à déboutonner sa chemise. Depuis quelques minutes, le kiné semblait se retenir de faire le moindre geste de trop envers elle, comme si tout ce qu’ils s’étaient dit un peu plus tôt avait changé quelque chose entre eux. Sauf que la brune n’était pas de cet avis. Elle pouvait enfin être en sa présence sans ressentir de culpabilité, avec la certitude qu’ils étaient sur la même longueur d’onde… et elle comptait bien en profiter. Un air malicieux sur le visage, Leah tira sur la chemise de Stephen afin de mettre à découvert son torse nu. « C’est vrai que ça m’aurait manqué pendant un mois entier… » Murmura-t-elle pour le taquiner en se penchant pour l’embrasser, galvanisée par la décision qu’elle venait de prendre. Quatre semaines au Cambodge, à ne se soucier de rien si ce n’est de comment passer chaque journée en compagnie du kiné. Le tableau semblait parfait. Trop beau sans doute. Mais elle se refusait à penser négativement. Les choses s'arrangeaient enfin, et peut-être était-ce le début d'une belle histoire. Peu importe l'issue finale, Stephen était son nouveau départ et elle savait qu'elle n'aurait pas pu mieux tomber. Même si lui restait persuadé de l'inverse.
Le tapis du salon n'était pas un environnement que Stephen aurait considéré comme propice à ce genre d'étreinte en temps normal. Entre quelques moutons de poussière, avec le coin de la table basse qui menaçait de lui causer une belle entaille s'il se relevait brusquement ; le kinésithérapeute maniaque du contrôle à tendance paranoïaque qu'il était désapprouvait totalement, et pourtant, il n'aurait bougé pour rien au monde. Leah se trouvait contre lui, déposait quelques baisers mouillés dans son cou, et il aimait cette sensation encore nouvelle de ne pas avoir à se justifier sur ce qu'ils faisaient tous les deux. "C'est vrai que ça risque de faire long... mais qui te dit que c'est moi qui deviendrait chèvre et non l'inverse ?" Un air malicieux dans le regard, la brunette lançait une énième bravade à l'encontre de l'esprit entêté de Stephen qui se contenta de froncer les sourcils pour toute réponse. Touché. Est ce qu'il se triturerait les méninges chaque jour si Leah venait à rester seule à Brisbane ? Sans doute. La jeune femme et sa maladresse faisaient partie de son quotidien depuis près d'un an maintenant, si bien que sa présence lui était devenue une habitude. Si elle restait à l'appartement, il aurait sans doute passé une bonne partie de son séjour sur son téléphone à guetter la moindre nouvelle comme il le faisait déjà pour Anabel. Stephen avait beau être passé au niveau supérieur niveau patience, demeurer constamment dans l'attente n'était pas une situation qu'il appréciait forcément. Fort heureusement pour lui, après un court instant de réflexion, Leah concéda à venir avec lui en lâchant un : "J'accepte de t'accompagner Holloway. Mais uniquement parce que j'ai peur que personne ne soit là pour t'amener aux urgences au cas où tu décides de remettre ça avec un scorpion." qui eut pour réaction immédiate de le faire sourire Ben voyons. "Moque toi autant que tu veux Baumann.." qu'il soufflait sans réussir à contenir l'immensité de l'air satisfait qui ornait ses traits. ".. tu sais juste pas te passer de moi." une précision totalement futile et complètement fausse - car dans les faits c'était même l'inverse - qui n'avait que pour seul et unique but de lui faire obtenir le dernier mot. Ses mains glissaient une énième fois contre sa taille avec une pudeur qui ne lui ressemblait pas, ou du moins qui ne lui ressemblait plus. C'était comme s'il mettait ce moment sur pause, comme s'il avait besoin de quelque chose pour passer au dessus de ce blocage émotionnel qu'il s'imposait à lui même de façon totalement stupide et déraisonné. C'était peut être l'appartement, mêler cette idylle qu'ils avaient jusque là tenue interdite et secrète à la banalité de leur quotidien qui le dérangeait. Perdu dans ses réflexions, ce n'était que lorsque Leah eut fini de déboutonner sa chemise et qu'elle lui glissait un "C'est vrai que ça m'aurait manqué pendant un mois...." en amenant sa peau nue contre la sienne qu'il chassa ce trop plein de pensées qui l’assénait d'appuyer sur le bouton stop. Ses mains remontaient sa colonne vertébrale avec douceur, ses doigts dégrafaient son soutien gorge sans trop d'hésitations cette fois. La brunette se penchait pour retrouver ses lèvres, et lui accueillait ce baiser avec une intensité nouvelle. C'était sûrement idiot de ne pas avoir considéré que cette histoire puisse être légitime lorsqu'elle avait commencé à naître, et de ressentir encore maintenant quelques craintes face à cette officialisation qui ne tarderait pas à arriver. Tout était si différent avec Leah. Stephen avait mis un moment avant de se rendre compte qu'elle était bien plus que la petite soeur, qu'une erreur de quelques nuits. Elle avait sa place auprès de lui, même si l'acceptation de ce constat était encore un long processus. "... attend de voir la tonne de lotion anti insectes que j'ai prévu d'embarquer. Je suis pas sûr que tu tiennes le même discours." qu'il avait soufflé en détachant ses lèvres des siennes, en s'éloignant un peu pour les faire se relever de ce tapis inadapté. "Un lit. Mon lit. Maintenant." De retour sur ses deux jambes, le brun -dont l'assurance lui était soudainement revenue- entraina avec lui la jeune femme pour une escapade de quelques mètres jusqu'à la petite pièce adjacente qui lui servait de ... bureau à en juger par l'immensité de paperasse et d'accessoires de kinésithérapie qui trônaient sur son lit. "Je planque la balle en mousse, promis." Un sourire amusé au coin des lèvres, il empila grossièrement les dossiers sur le sol, balaya du revers de la main les objets destinés à l'éveil des tous petits avant de reprendre les choses là ou il les avaient laissées quelques secondes plus tôt. Prenant place sur le rebord du lit, il attirait à lui le corps frêle de la brunette qu'il débarrassait au passage du short en jean, le faisant glisser contre ses jambes dorées par le soleil. Ses lèvres venaient trouver refuge contre sa taille dont il n'avait encore jamais pris le temps d'en apprécier la douceur, puis finalement, après quelques secondes, il concédait à quelques paroles, lâchant un : "Pas mal pour une petite mamie.." , amusé, qui lui vaudrait sûrement les foudres d'une Leah venant malgré elle de faire un pas de plus vers la trentaine.
L’idée que Stephen puisse partir sans elle pendant un mois commençait à s’insinuer dans son esprit, lui faisant prendre conscience au passage qu’elle l’aurait probablement mal vécu. Il aurait tout aussi bien pu lui annoncer simplement qu’il partait, que cela concernait le travail et… point à la ligne. Aucune invitation derrière. Le fait qu’il désire à ce point qu’elle l’accompagne la touchait. Cela était une preuve supplémentaire de son implication dans cette relation, qu’elle n’était pas la seule à foncer tête baissée là dedans. En y repensant, la brunette se demandait comment elle aurait pu réagir s’il lui avait dit de but en blanc qu’il s’envolait pour le Cambodge, sans elle. Sa fierté aurait probablement pris le dessus, l’obligeant à jouer à jouer à la fille invulnérable alors même qu’elle aurait été blessée par ce manque de considération. Et pourtant. Rien n’obligeait le kiné à lui faire une telle proposition, cela faisait à peine quelques heures qu’ils pouvaient enfin mettre des mots sur la relation qu’ils partageaient depuis des semaines maintenant. Elle était donc plutôt contente qu’il veuille d’elle à ses côtés, et c’est sans doute ce qui fit pencher la balance en faveur de ce voyage. Et ce, malgré la tonne d’arguments qui lui venaient en tête qui la poussait à refuser. Ca et sans doute ses mains qui se promenaient le long de son corps, lui faisant perdre l’envie de continuer les négociations. Lorsqu’elle accepta à voix haute son invitation, prétextant l’altruisme le plus total, le sourire que lui lança Stephen la fit fondre complètement. Une bonne raison supplémentaire d’avoir dit oui. "Moque toi autant que tu veux Baumann… tu sais juste pas te passer de moi." Un air satisfait collé sur les traits si parfaits de son visage, le kiné la taquinait à son tour tout en la serrant un peu plus contre lui. Haussant un sourcil amusé, Leah pencha légèrement la tête sur le côté pour observer tendrement le brun. « Ca, c’est ce que tu aimerais bien croire Holloway… » Hors de question qu’il pense ça. Pas si tôt. Elle n’en était clairement pas au stade du « je ne peux pas vivre sans lui », mais il est vrai que si le kiné venait à sortir de sa vie alors qu’elle commençait tout juste à reprendre pied, elle aurait beaucoup de mal à faire face. Il s’était immiscé peu à peu dans sa vie, de manière subtile, jusqu’à y prendre une place considérable sans même qu’elle ne s’en rende compte. D’abord en tant qu’ami, soutien… puis leur cohabitation avait accentué les sentiments qu’elle pouvait ressentir à son égard. Il était devenu la personne à qui elle pensait dès qu’elle avait une nouvelle à annoncer, celui vers qui elle se tournait naturellement lorsqu’elle avait besoin de réconfort. Il la rassurait, la faisait rire… Elle ne s’était plus sentie aussi bien depuis très longtemps. Stephen avait l’air perdu dans ses pensées et Leah décida de prendre les choses en main, déboutonnant sa chemise afin d’avoir accès à la peau nue du kiné, contre laquelle elle se pressa tout en déposant des baisers mouillés le long de sa nuque. Comme si ce geste était le signal autorisant le kiné à se laisser enfin aller, il s’empara de ses lèvres avec ferveur, provoquant des frissons le long de son échine. "... attend de voir la tonne de lotion anti insectes que j'ai prévu d'embarquer. Je suis pas sûr que tu tiennes le même discours." Un petit rire secoua la jeune femme. La lotion anti-insectes, communément appelée l’oubli fatal lors de leur premier trail quelques mois auparavant. Grâce à la prévoyance du brun, Leah avait échappé à d’innombrables piqûres en tout genre pendant ces deux jours. Ce périple avait été décidé sur un coup de tête, et pourtant il avait permis au duo de se connaître plus en profondeur et de se découvrir une complicité encore inconnue. Un sourire se posa sur ses lèvres à la remémoration de ces souvenirs. "Un lit. Mon lit. Maintenant." La brune se leva à la suite de Stephen, amusée par le fait qu’il ne désire pas prolonger les choses sur le tapis. Le kiné était quelqu’un de relativement conventionnel, mais ça ne la dérangeait pas. Un lit, ça restait quand même plus confortable il fallait bien l’avouer. En restant à terre, elle aurait probablement récolté des brûlures de frottement ou elle aurait trouvé le moyen de s’assommer avec un coin de meuble. La chambre restait un espace sécurisé. En tout cas c’est ce qu’elle s’était dit avant de débarquer dans celle de Stephen : un tas de matériel de kiné, des dossiers éparpillés un peu partout… La brunette retint une grimace amusée tout en se promettant intérieurement de passer par là un jour pour y remettre de l’ordre. C’était bien le seul point de sa personnalité où elle était si psycho-rigide : l’ordre et la propreté. Une vraie maniaque. On pouvait remercier ses allergies à la poussière qui l’avaient rendue aussi à cheval sur le ménage. Cela dit, elle se détendait à ce sujet en vieillissant, et ça ne lui posa pas trop de soucis de faire abstraction du désordre pour cette fois. Elle avait des choses bien plus intéressantes sur lesquelles se concentrer. "Je planque la balle en mousse, promis." Un sourire aux coins des lèvres, Leah l’observa débarrasser le lit de la pile d’affaire qui s’y était entassé. « Mais j’espère bien… Il faudra quand même que tu m’expliques comment tu fais pour dormir. » Ne put-elle s’empêcher d’ajouter en jetant un regard en biais aux affaires qu’il avait éparpillé sur le sol tout en se laissant aller contre lui. Mais elle reporta très vite son attention sur le kiné tandis qu’il la débarrassait de son short, sans se départir de son sourire en coin. Le brun déposa ses lèvres contre sa taille, les promenant lentement sur son ventre dont il découvrait chaque parcelle. Leah prit appui sur ses épaules en fermant les yeux, savourant chaque frisson provoqué par le kiné. Ils n’en étaient pas à leur premier coup d’essai et pourtant, ce soir tout semblait différent. "Pas mal pour une petite mamie.." La brunette prit un air faussement outré avant de pousser Stephen en arrière, profitant de son déséquilibre pour se positionner au dessus de lui. « Ne me cherche pas trop Holloway. C’est pas moi qui vais avoir trente ans dans quelques mois… » Elle le provoquait ouvertement, bien décidée à se moquer de son âge au moins autant que lui. Ils accueillaient tous les deux difficilement ces années supplémentaires, mais ça ne les empêchaient pas de se taquiner pour la peine. Le plus drôle, c’est qu’ils s’étaient connu extrêmement jeunes et qu’ils pouvaient vraiment se voir vieillir, leurs souvenirs du lycée encore bien ancrés dans leur esprit. «… Mais il paraît que tout devient meilleur avec l’âge. » Murmura-t-elle en ponctuant ses paroles de baisers déposés sur son torse. Lui-même s’était embelli en vieillissant. Ses traits s’étaient affinés, il avait pris en carrure et ses choix vestimentaires s’étaient nettement améliorés. Son regard avait durci cependant et on pouvait déjà deviner des rides d’expression sur son front, la faute à une longue période de sa vie passée à s’inquiéter et probablement à froncer les sourcils. Elle pouvait parfois apercevoir une lueur d’insouciance traverser son regard sombre, mais ces moments étaient rares et n’arrivaient que lorsqu’ils quittaient Brisbane et la réalité. La brunette fit en sorte de le débarrasser de son pantalon avec dextérité avant de s’emparer à nouveau de ses lèvres avec envie. Leur relation avait pris un nouveau tournant et ils venaient tout juste de passer une semaine entière à se faire la tête… Elle avait besoin de retrouver cette proximité, de se sentir proche de lui à nouveau.
Peut être qu'ajouter une once de cynisme lui rendait cet échange moins sérieux, moins solennel. Stephen avait attendu de se retrouver seul avec Leah du moment même où elle avait mis les pieds dans son cabinet pour s'expliquer quelques heures plus tôt, et pourtant, alors qu'elle était maintenant à portée de mains, le brun agissait comme l'éternel indécis qu'il était. Le duo avait déjà passé du temps ensemble de cette façon, mais ils avaient toujours eu une excuse. La tequila la première fois, l'exotisme de la Tasmanie pour celles qui avaient suivi. Petit à petit, Leah glissait doucement vers une autre catégorie de personne à ses yeux, et ça l'effrayait encore plus que de raison. C'était sans doute stupide et immature de continuer à se conformer aux codes de l'époque où ils étaient adolescents. La brunette était bien plus qu'un nom de famille, que la petite sœur, que le garçon manqué du lycée. Aujourd'hui, il avait besoin de l'avoir dans les parages, de la retrouver le soir pour lui expliquer sa journée. Elle lui offrait le réconfort de ses bras chaque fois que le sort semblait s'acharner sur ses pauvres nerfs. Elle composait avec son caractère pourri, et lui composait avec le sien. Ils se complétaient, semblaient former ensemble les pièces d'un même puzzle. Ce constat l'intriguait encore autant qu'il le faisait vibrer. « Ça, c’est ce que tu aimerais bien croire Holloway… » Un sourire en coin étirait les lèvres du brun en retour. Il ne se serait attendu à aucune autre réponse de sa part, et n'en attendait par la même aucune autre. Leah conservait une part d'inaccessible, pas du genre à se laisser glisser dans la peau de la copine éprise après quelques heures. Quelque part, ce comportement le rassurait, et finalement, cet éternel stressé réussissait à se détendre et à profiter de l'instant.
Elle amenait une dimension nouvelle à leur étreinte en le débarrassant de sa chemise, en déposant ses lèvres contre sa peau nue et brûlante. Dans un soupçon de bon sens, de conformisme qui lui était propre, Stephen les avaient fait se relever de l'inconfort du tapis pour rejoindre un couchage un tant soit peu plus moelleux. Son lit avait beau être un foutoir innommable, il n'en demeurait pas moins un endroit dans lequel il lui était concevable d'avoir ce genre d'activités. Le brun n'avait jamais été casse cou, hors des clous. Des draps et un matelas confortable faisaient son bonheur, peut être -sûrement même- un peu trop simplement. Déposant les piles de dossiers ouverts sur le sol, il entendait Leah lui demander : « Mais j’espère bien… Il faudra quand même que tu m’expliques comment tu fais pour dormir. » à quoi il répondait par un sourire amusé. "Je dors pas là en fait. Je t'ai menti, je vais chez Helen tous les soirs.." puis se relevant, il l'attirait à lui en la débarrassant de ses derniers vêtements avec douceur. Sa barbe de trois jours frottait contre sa taille, ses lèvres déposaient quelques baisers ci et là. Lorsqu'elle prit les devants pour se positionner au dessus de lui, il se laissait retomber avec docilité sur les coudes ... du moins, avant de l'entendre dire : « Ne me cherche pas trop Holloway. C’est pas moi qui vais avoir trente ans dans quelques mois… » Une moue faussement offusquée logée sur ses traits, il fronçait les sourcils, s'apprêtait à rétorquer, mais la brune le devança en se penchant pour embrasser son torse, murmurant un «… Mais il paraît que tout devient meilleur avec l’âge. » qui l'adoucissait presque. Presque. Leah avait beau lui faire perdre l'esprit à mesure que ses baisers recouvraient son buste, Stephen décidait que cette passivité ne lui convenait plus vraiment. Dans un grognement d'impatience, il l'aidait à se défaire de son jean, puis une fois chose faite, reprenait possession de ses lèvres en switchant leurs positions pour retrouver ce contrôle qu'il aimait tant, qui le rassurait. L'une de ses mains -celle qui ne l'aidait pas à se maintenir en équilibre- glissait contre sa taille, se nichait dans le creux de son dos pour l'attirer encore un peu plus à lui, et après quelques instants, descendait avec lenteur jusqu'à l'une de ses cuisses qu'il remontait contre lui pour les rapprocher encore un peu plus. "Tu me diras si je me bonifie avec l'âge alors." qu'il soufflait lorsque leurs lèvres se séparaient. Finalement, toute trace de nervosité semblait avoir quitté ses traits, comme si le contact de sa peau brûlante l'apaisait à mesure qu'il se consumait. Traçant des lignes invisibles dans l'intérieur de sa cuisse, ses doigts glissaient avec une lenteur délibérée jusqu'à un point sensible qu'il éveillait avec dextérité. Ses lèvres mordillaient la peau de son cou, son rythme cardiaque augmentait petit à petit. Cette première fois ensemble était sans urgence, douce. Peut être que leur brève séparation de quelques jours exacerbait ce sentiment, peut être aussi qu'il voulait prendre son temps pour se sentir en confiance après cette dispute qui l'avait totalement remis en question quelques jours auparavant. Le brun prenait le temps de parfaire ses gestes, se laissant aller de façon modérée. Leur histoire en valait la peine malgré toutes leurs contradictions.
Leur dispute avait ouvert les yeux de Leah sur bien des choses. Cela lui avait permis de réaliser à quel point elle tenait à lui, à quel point elle ne pouvait ne serait-ce qu’imaginer la possibilité de le perdre. Stephen était un personnage complexe, oscillant entre un tempérament de feu et de glace selon l’humeur, dont il était difficile de lire les intentions et les sentiments. Il avait fait vivre des ascenseurs émotionnels à la brunette, et plus d’une fois. En Tasmanie, lorsqu’il l’avait superbement ignorée toute la soirée pour une robe qu’elle portait, qui le rendait fou. Au Nouvel An, lorsqu’il l’avait rejetée alors même qu’il avait envie d’être avec elle. Le kiné était tout en contradiction, privilégiant ce qu’il pensait être juste pour les autres avant de penser à ce qui serait bien pour lui. Leah avait dû apprendre à le connaître, à dompter ces différentes facettes de sa personnalité pour parvenir à suivre le rythme. Mais dans le fond, ça n’avait pas été si compliqué. Ils avaient beau être radicalement différents sur bien des points, ils se ressemblaient d’une manière inexplicable. Peut-être était-ce à cause de ce qu’ils avaient vécu chacun de leur côté, des épreuves que la vie leur avait envoyé… Ils en étaient ressorti à la fois plus fort, mais également affaibli à bien des égards. Probablement un autre élément qui les rapprochait sans vraiment d’explications. Ils avaient été présents l’un pour l’autre, faisant preuve d’un soutien indéfectible lors des baisses de morale de l’autre. Leah pouvait parler ouvertement de Camden si elle le désirait, même si c’est un sujet qu’elle préférait encore éviter. Parfois, Stephen mentionnait Rachel… Et ça ne la dérangeait pas. Elle était même contente quand il le faisait, voyant ça comme une tentative du brun de s’ouvrir davantage à elle. Lorsque Leah avait remis sa démission au MacTavish, sa première pensée s’était instinctivement dirigée vers Stephen, alors même qu’il l’avait fortement blessée dans ses paroles quelques jours plus tôt. Elle ne pouvait plus se passer de lui, et ce constat était plutôt effrayant. Après son histoire avec Camden, la brune s’était promis de ne plus s’embarquer dans une relation sérieuse, de ne plus se rendre vulnérable comme elle avait pu le faire dans le passé. Au-delà de sa relation avec son ex-petit ami violent, son passif avec les hommes n’avait jamais été très reluisant. En y repensant bien, pas une seule de ses relations suivies n’avait eu de conclusion positive. Mensonges, tromperies, désillusion… et violence. Un tableau qui pouvait presque soulever des questions ; était-elle en cause ? La brunette s’était remise de nombreuses fois en question ces dernières années, notamment durant sa dernière relation, où Camden avait presque réussit à la persuader qu’elle n’avait au final que ce qu’elle méritait. Avec Stephen, elle prenait lentement conscience qu’elle avait peut-être droit au bonheur après tout… La jeune femme faisait son possible pour prendre sur elle, pour ne pas montrer le manque d’assurance flagrant dont elle pouvait parfois faire preuve. Souvent sur la défensive, elle s’était peu à peu détendue au fil des mois au contact de la force tranquille du kiné. Et la semaine qu’ils avaient passé à se déchirer et à s’ignorer l’avait profondément perturbée. Lors de leur réconciliation quelques heures plus tôt, la brunette n’avait eu qu’une seule envie : se retrouver enfin seule avec lui, dans ses bras, et retrouver ce qu’ils avaient. L’accouchement de Rebecca était venu mettre un frein à leur désir mutuel, mais maintenant qu’ils étaient revenus à l’appartement, plus rien ne viendrait se mettre au travers de leur chemin. Normalement.
Cet échange passionné aurait tout aussi bien pu se terminer sur le tapis si Stephen ne l’avait pas fait se lever pour se diriger vers la chambre, endroit bien plus propice aux évènements qui allaient suivre. C’est en tout cas ce que Leah se disait, avant d’apercevoir le bordel innommable qui se trouvait sur le lit du kiné. Accro à son boulot, il ne pouvait apparemment pas s’empêcher d’en amener une bonne partie avec lui à l’appartement. Moqueuse, la brune se demanda à voix haute comment il pouvait bien dormir dans un tel foutoir. La réponse ne se fit pas attendre : "Je dors pas là en fait. Je t'ai menti, je vais chez Helen tous les soirs.." L’attirant à lui, il entreprit de la débarrasser des derniers remparts qui la séparaient de la nudité la plus complète. Nouant ses bras autour de son cou, la jeune femme fit une moue faussement boudeuse. « J’en étais sûre… Je le savais que je pourrais jamais rivaliser contre elle. C’est sa hanche, c’est ça ? » Lança-t-elle avec de grands yeux brillant de désespoir, même si une flamme amusée vacillait au fond de ses prunelles. Helen était un petit délire entre eux depuis la Tasmanie, une autre marque de leur complicité déjà naissante. Amusée, la brune décida de prendre le dessus sur lui en le faisant tomber en arrière sur son dos. Profitant de la vue dégagée de son torse, elle entreprit d’y déposer un tas de baisers mouillés, histoire de commencer à doucement faire perdre l’esprit au brun. Celui-ci ne tarda pas à renverser la situation dans un grognement sourd, et il ne fallu pas plus d’une demi seconde pour que Leah se retrouve sous le corps musclé du kiné. Elle n’allait pas se plaindre. Leurs lèvres se retrouvèrent à nouveau tandis que leurs corps se rapprochaient un peu plus lorsqu’il l’attrapa pour la serrer contre lui. La respiration haletante, le regard de la brune accrocha celui du kiné lorsqu’il souffla ces quelques mots, sur un ton presque insolent : "Tu me diras si je me bonifie avec l'âge alors." Elle pouvait sentir ses doigts se promener le long de l’intérieur de sa cuisse, et un frisson la parcouru tandis qu’elle se mordait la lèvre en observant Stephen avec envie. Evidemment qu’il se bonifiait avec l’âge. Mais qu’il ne compte pas sur elle pour le lui dire, pas trop vite en tout cas. « On verra si tu as des arguments convaincants... Holloway. » Gémit-elle en jetant sa tête en arrière tandis qu’il plongeait ses lèvres dans le creux de son cou, mordillant légèrement la peau de celle-ci. La main du brun avait atteint un point sensible qui éveillait davantage de désir et de plaisir en elle. Il jouait avec elle, prolongeant le supplice avec une lenteur calculée. Sa respiration était saccadée, ses mains se perdaient dans le dos du kiné qu’elle griffait parfois sans le vouloir. Elle se cambra légèrement et attira de nouveau le visage de Stephen à elle, retrouvant ses lèvres avec envie. Ce moment n’appartenait qu’à eux, et avait une signification toute particulière. Le début de quelque chose de nouveau, d’à la fois excitant et effrayant pour le duo. Soupirant de plaisir, Leah se détacha de l’emprise du brun, le poussant légèrement sur le côté pour pouvoir libérer son bras, qui atterri presque immédiatement vers l’entre-jambe du brun. Un sourire en coin apparu sur ses lèvres lorsque le visage de Stephen se tendit de manière à peine perceptible au fur et à mesure de ses mouvements. Leurs lèvres se joignirent à nouveau tandis que le contact de leurs peaux brûlantes leurs procuraient des frissons. Une envie sourde montait entre eux, mais ils prolongeaient toujours un peu plus le plaisir. Le temps, les problèmes, tout s’était suspendu autour d’eux, comme à chaque fois qu’ils partageaient ces moments privilégiés.
Cela devait rassurer Stephen de remettre leur petite plaisanterie au sujet d’Helen sur le tapis. Cette femme d’une cinquantaine d’année avait sans doute les oreilles qui sifflaient terriblement depuis l’escapade des deux amants en Tasmanie, et pour cause. Si le brun avait feint d’entretenir une liaison avec sa consoeur c’était avant tout pour rendre la petite dernière des Baumann faussement jalouse, c’était toujours d’actualité visiblement. « J’en étais sûre… Je le savais que je pourrais jamais rivaliser contre elle. C’est sa hanche, c’est ça ? » L’air amusé, la brunette semblait alterner entre l’envie de rire aux éclats et celle de se consumer sous les baisers qu’il déposait contre sa taille et ses doigts qui prenaient possession de sa peau nue. Finalement, elle avait opté pour la poursuite de leur étreinte alors qu’elle le repoussait sans ménagement pour commencer à son tour à mener la danse. “Helen au moins, je suis sûre qu’on me la piquera pas.” qu’il soufflait entre deux baisers, le ton un peu plus dur qu’il ne l’aurait souhaité. Cette réplique était de celles que Stephen catégorisait volontiers comme : spontanées et incroyablement stupides. Leah avait beau lui avoir expliqué qu’elle avait été perdue le soir où elle avait embrassé quelqu'un d'autre que lui, l’amertume de s’être fait souffler de la sorte lui restait en travers de la gorge. Les décisions de la brune étaient hors de son contrôle, et c’était sans doute ça qui l’effrayait le plus. Néanmoins, comme pour racheter sa bêtise, comme pour effacer ses paroles, il reprenait possession de ses lèvres sans lui laisser l’occasion de répliquer quelque chose sur le moment. Ses gestes se faisaient plus pressants, ses mains s’activaient à lui faire perdre pied alors qu’elle confirmait d’un : « On verra si tu as des arguments convaincants... Holloway. » à peine audible qui suffisait à lui faire comprendre qu’il avait bel et bien réussi son coup. Rejetant la tête en arrière, mordillant sa peau, Stephen sentait le corps de la brunette se tordre contre le sien, et lui se satisfaisait de ce spectacle qu’elle lui offrait. Sa respiration s’accélerait, ses ongles griffaient sa peau, et après un moment de flottement, ce fut à son tour de perdre le contrôle. Leah avait inversé leurs rôles, reprenait le dessus. Le brun pouvait aisément retrouver un peu de son tempérament en celui de la jeune femme. Ils aimaient tous deux diriger, ne restaient jamais passifs. Stephen avait d’ailleurs beau apprécier les gestes de la brune jusqu’à se tendre contre elle et à en avoir la respiration saccadée, pour que sa satisfaction soit complète, il avait besoin de la toucher, de partager encore un peu plus ce moment. “A moi.” qu’il soufflait en attrapant ses lèvres, en les laissant glisser contre son cou tandis que ses mains s'affairaient à dénouer ses boucles dont la teinte tranchait avec la blancheur des draps. L’un et l’autre semblait avoir fait un pas de plus depuis la Tasmanie. Il n’y avait plus d’urgence, plus de doutes, plus personne pour influencer le cours de cette soirée, et par extension des semaines à venir. La douceur de sa peau contre la sienne lui faisait perdre pied, la pression qu’elle exerçait contre lui d’un geste régulier envoyait ses neurones sur une autre planète pour le restant de la nuit. Après un moment, Stephen avait finalement attrapé les mains de la jeune femme pour les lui passer derrière la tête, switchant ainsi leur positions. Il prenait ses appuis comme il le pouvait pour ne pas rompre cette proximité, embrassait ses lèvres encore et encore tandis qu’il changeait dans un mouvement du bassin la nature de leur étreinte. Les conséquences en semblaient cette fois si futiles, si minimes que le brun n’avait presque aucun remord à sentir son coeur battre toujours un peu plus fort, ses joues rosir toujours un peu plus à mesure que le rythme qu’il soutenait lui procurait des vagues de bien être. “Leah” qu’il s’autorisait à souffler, qu’il lançait comme pour se convaincre lui même que ces semaines de non dits étaient derrière eux. Cette fois ci était si différente des précédentes ; toujours plus intense en redécouvertes, douce et lente. Stephen appréciait sans culpabilité le spectacle de sa peau nue contre la sienne, le sentiment d’appartenance qui pointait à mesure que ses ongles laissaient leurs marques sur son dos. C’était sans doute stupide de se satisfaire de quelques explications alors que leur histoire ne se limitait pas qu’à de simples paroles balancées après une dispute sans fondement. Ils auraient d’autres divergences, d’autres brouilles, mais pour ce soir, le duo avait trouvé son équilibre.
En temps normal, Stephen n'était pas forcément le plus loquace des deux lorsque les choses prenaient ce genre de tournure. Mais aujourd'hui, le brun semblait avoir besoin de prendre son temps, de poser peu à peu les bases de cette relation nouvelle en testant de nouveau cette complicité qu'ils partageaient, comme dans une ultime tentative de se rassurer sur le bienfondé de la situation. Ramener Helen et leur inside joke sur le tapis aurait pu amener de la perplexité chez une Leah qui perdait déjà pied sous les baisers et les caresses du kiné, mais il n'en fut rien. Au contraire, elle entra à nouveau dans son jeu en prenant une moue déçue, arguant qu'elle savait depuis bien longtemps qu'elle ne parviendrait pas à rivaliser contre elle. “Helen au moins, je suis sûre qu’on me la piquera pas.” Si le ton de l'humour était toujours de mise, les paroles de Stephen renvoyèrent la brune directement à ce fameux écart avec Matteo. Elle se figea une demi seconde, réalisant subitement qu'elle ne finirait sans doute pas d'en entendre parler de si tôt. Leah ouvrit la bouche, prête à répliquer, à le rassurer de nouveau, mais il s'empara rapidement de ses lèvres pour l'empêcher de rebondir. Peut-être qu'il valait mieux, qu'il en était mieux ainsi. Après tout, ils venaient tout juste de se retrouver, de s'avouer ce qu'ils ressentaient. Etait-il judicieux de discuter d'un sujet qui remettrait toute cette soirée en cause, qui balayerait ce qu'ils étaient parvenus à faire aujourd'hui? Non, sans doute pas. La brunette n'eut pas bien difficile à se détendre et à lâcher prise, Stephen savait exactement quoi faire pour. Les deux amants apprenaient toujours à se connaître, à s'apprivoiser, et pourtant leurs deux corps semblaient réagir naturellement l'un à l'autre. Elle n'aurait pas su dire la dernière fois qu'un homme lui avait fait perdre la tête de la sorte, peut-être jamais. Il suffisait qu'il pose ses yeux sur elle pour la faire rougir, qu'il pose ses mains sur elle pour que son corps se tende et que des frissons parcourent sa colonne vertébrale. Et lorsqu'il s'approchait pour enfin s'emparer de ses lèvres, alors son esprit vrillait complètement. Une telle intensité effrayait la brune qui ne savait trop comment réagir, elle qui s'efforçait de garder le contrôle d'elle-même et de ne pas laisser les choses se faire trop rapidement. Mais avec le kiné, tout était hors de contrôle. Depuis le début ils avaient tenté de ne pas céder, leurs situations faisant de tout ceci une histoire bien trop compliquée à gérer. Mais rien n'y faisait. Il suffisait qu'ils soient seuls pour que l'ambiance se charge en électricité, qu'une parole s'échappe pour qu'ils ne puissent se retenir de tomber dans les bras l'un de l'autre. Il y avait de quoi avoir peur, surtout avec ce qu'ils avaient vécu chacun de leur côté. Mais ils avaient décidé de se laisser une chance malgré tout, persuadé que se perdre serait la prie chose qui puisse arriver. Alors, Leah se laissait happer par le tourbillon de sensations que lui offrait Stephen, fermait les yeux et frissonnait de plaisir. Elle n'aimait pas rester en reste, et il ne fallu pas bien longtemps pour qu'elle prenne les devants et s'occupe à son tour de faire perdre pied au brun. Un situation qui, même si elle lui plaisait, ne pouvait durer trop longtemps pour ce maniaque du contrôle. Elle savait très bien qu'il aimait avoir le dessus sur elle, pouvoir l'observer se tendre sous ses gestes expérimentés. Et elle le laissait faire la plupart du temps, dans l'intimité, sans doute le seul endroit où elle s'autorisait au lâcher prise de cette manière. Ils avaient tous les deux un caractère fort, un besoin de s'exprimer et de faire entendre ses convictions. “A moi.” Dans un souffle, il s'empara de ses mains pour les poser derrière sa tête et, sans cesser de l'embrasser, les faisant de nouveau traverser cette limite qui n'en était plus vraiment une. Ses doigts s'accrochaient dans ses cheveux tandis que ses cuisses remontaient le long des hanches du brun afin de rendre cet échange toujours plus profond. Son esprit dérivait, elle ne savait plus où donner de la tête. “Leah” La jeune femme s'autorisa à ouvrir les yeux afin de scruter les expressions de Stephen, comme si elle découvrait les traits de son visage pour la première fois. Leurs respirations s'accéléraient à mesure que leurs coeurs s'emballaient. Elle mordilla la lèvre inférieure du brun, jouant avec celle-ci avant de l'embrasser avec passion, sentant le feu l'embraser au fur et à mesure des coups de rein du kiné. Sa bouche glissa jusqu'à son oreille où, à son tour, elle murmura son prénom comme dans une douce supplication. "Stephen... Pitié ne t'arrêtes pas." Gémit-elle doucement avant de laisser retomber sa tête contre l'oreiller en se cambrant d'un coup, sentant le plaisir monter en elle. Plus rien n'avait d'importance à ses yeux, sauf lui. Lui qui la faisait chavirer et l'emmenait peu à peu dans une nouvelle dimension, au fur et à mesure de ses mouvements, de ses mains qui effleuraient la moindre parcelle de peau et de ses yeux, qui la regardait comme si elle était la plus belle femme du monde. Car c'est le sentiment qu'il parvenait à lui donner, l'assurance qu'il parvenait à lui souffler au fil des semaines. Les mains de Leah s'accrochaient à lui dans un geste instinctif, celui qui signifiait qu'elle ne voulait plus le laisser partir, qu'il était à elle. Impétueuse, Leah ne put s'empêcher de les faire basculer de nouveau, afin de reprendre à son tour le contrôle de la situation. "A moi" Lança-t-elle comme pour le défier, un léger sourire au coin des lèves. Elle profita de quelques secondes pour observer Stephen, les marques rouges qui parsemaient son corps de par l'intensité de cet instant qui n'appartenait qu'à eux. Sans plus de cérémonie, elle commença à changer le rythme de façon lascive, accueillant avec plaisir les différentes sensations qui montaient en elle. Elle ne quittait pas le brun des yeux, appréciant d'être maîtresse de son plaisir et ne ratant pas une seule seconde du spectacle. Elle sentait ses mains se poser dans son dos, sur son ventre, ses fesses, pour enfin s'arrêter sur ses hanches dont il accompagnait le mouvement avec douceur. Le temps était pour ainsi dire suspendu, et Leah réalisa qu'elle commençait réellement à éprouver quelque chose de fort pour cet homme qui passait le plus clair de son temps à la rendre folle. Mais plutôt mourir que de le lui avouer. Elle mit d'ailleurs ces pensées fugace sur le compte de ce moment privilégié qu'ils étaient entrain de partager et qui la rendait clairement plus sensible et vulnérable que d'habitude.
Stephen ne savait pas exactement ce qui avait pu le pousser à faire mention de l’écart de Leah peu après qu’ils se soient disputés lors du nouvel an. Même sous couvert d’une plaisanterie, le brun se rendait compte que ce n’était pas très fair play d’atteindre la jeune femme de la sorte lors d’un moment si intime. Sans doute qu’il avait besoin de se rassurer, qu’elle lui répète que ce baiser n’avait pas compté et qu’ils étaient bien ensemble maintenant, qu’ils seraient bien ensemble plus tard. Leur idylle n’avait strictement rien de réglementaire, rien qui ne puisse contenter sa sempiternelle volonté de vouloir tout contrôler. Leah était spontanée, volcanique, caractérielle, et lui…. était exactement la même chose, à sa façon. Elle avait bouleversé son monde, ses habitudes en osant s’imposer, et contre toute attente ; il aimait ça. Il aimait que son corps réagisse à ses gestes de cette façon, que son dos se cambre sous ses caresses, que sa gorge rougisse à ses baisers. Rien ne semblait être plus vrai, plus intense que ce moment qu’ils vivaient là. “A moi” qu’il lui avait lancé, et certainement qu’en y repensant plus tard il trouverait ses paroles encore un brin trop autoritaires. Stephen avait pourtant besoin de préciser, comme s’il se rassurait lui même sur ce qu’était Leah pour lui, et tandis qu’il franchissait cette barrière invisible -cette fois sans le moindre doute- chacune des pensées qui trituraient ses pauvres méninges s’évaporait dans un souffle. Les cuisses de la brunette remontaient contre ses hanches pour donner une dimension un peu plus intense à leur étreinte. Lui, maintenait une cadence sûrement trop rapide, trop brusque ; elle lui avait manqué. "Stephen... Pitié ne t'arrêtes pas." qu’il l’entendait gémir contre son oreille, lui amenant par la même la douce sensation d’être l’homme le plus chanceux du monde. Dans une réaction assez primaire, il laissait ses lèvres s’écraser contre sa poitrine, mordiller sa peau pour y laisser une marque, sa marque. Contre lui, Leah se cambrait, lui offrait le plus doux des spectacles tandis que son visage se perdait dans ses boucles brunes dispersées sur son oreiller. Elle était dans son lit, et après toutes les disputes et ressentis qu’ils avaient pu essuyer l’un et l’autre ces derniers jours, ce sentiment dépassait de loin leurs brouilles. “A moi” Cette fois, ce fut Leah qui inversa leurs positions, reprenant le dessus. Stephen lui avait laissé le contrôle (étonnamment) sans la moindre réticence. De l’étonnement était peut être venu se nicher sur ses traits, mais le regard malicieux de Leah se chargea de le balayer rapidement. “A toi.” qu’il soufflait en se redressant, en laissant ses mains se balader contre son corps tandis qu’elle donnait le rythme de leur étreinte. Avec une lenteur presque douloureuse, la brunette suspendait le temps tandis qu’il peinait à donner le change. Soutenant son regard quelques secondes, il finissait toutefois par laisser glisser son visage contre son cou, son bas ventre se tendait chaque instant un peu plus fort. Son emprise sur sa taille se fit plus intense, son souffle plus rauque. Elle dominait cet échange, elle réussissait à lui faire perdre pied alors même que lui n’était plus en mesure de contrôler quoi que ce soit. “Leah” Encore une fois, son prénom fut la seule et unique chose cohérente qui réussissait à s’extirper d’entre ses lèvres alors même qu’il lui avait confié un jour ne pas être du genre à parler lors de ces instants. VIsiblement, c’était faux, ou alors peut être qu’il essayait encore de se rattacher à une parcelle de réalité tandis que leur étreinte lui faisait atteindre un point culminant. Dans un grognement inintelligible, il se laissait submerger par une vague de plaisir qui dépassait de bien loin ce qu’il avait pu connaître ces derniers mois. Le visage niché dans le creux de son cou, Stephen finissait par remonter le menton pour attraper à nouveau les lèvres de la brunette, pour amener un peu de tendresse lors de cette étreinte d’une intensité nouvelle.