Si Leah décida de faire abstraction de ce que le brun venait de dire, il pouvait être sûr que cette information resterait bloquée dans un coin de sa tête. Mais pour l’instant, l’heure n’était plus aux règlements de compte… La jeune femme avait eu son lot d’émotions en tout genre ces derniers jours. Tout ce qu’elle souhaitait à présent, c’était de profiter de ce nouveau souffle, de ce tournant que prenait leur relation après cette soirée où enfin, ils avaient pu se dire tout ce qu’ils avaient sur le cœur. Si Stephen l’avait rejetée lorsqu’elle était venue lui rendre visite au cabinet afin de mettre les choses à plat, elle n’aurait probablement pas su comment réagir. Elle ne pouvait plus supporter l’idée même de le perdre, de le voir disparaître de sa vie. Ces derniers mois avaient été trop intenses, trop importants. Et leur étreinte laissait transparaître tous les sentiments que le duo avait vécu au fil des semaines, toute la frustration accumulée tandis qu’ils ne parvenaient pas à décider si oui ou non tout ceci était une bonne idée. Mais ils avaient du se rendre à l’évidence, il leur était impossible de lutter contre l’alchimie qui régnait entre eux, contre cette complicité qui s’était installée de manière subtile. Fiévreuse, Leah se laissait emporter par les sensations que lui offrait le kiné, envahie par le plaisir et l’excitation de cet instant. La bouche du brun se perdait le long de son cou, pour descendre lentement le long de sa poitrine où il se fit plus insistant, jusqu’à y laisser une marque, comme s’il désirait montrer qu’elle lui appartenait. Si d’habitude la brunette n’était pas le genre de femme à accepter d’être à quelqu’un, dans ce cas précis, le fait que Stephen ait besoin de marquer son territoire la galvanisait, lui donnait le sentiment d’être importante à ses yeux. Dans un élan d’excitation, Leah inversa à nouveau leur position en observant le kiné avec un air tendre et amusé. Elle aussi voulait mener la danse, l’emmener avec elle dans une autre dimension. “A toi.” Un sourire plein de provocation sur les lèvres, la brune commença à donner le rythme, s’accrochant aux épaules du kiné qui s’était relevé pour se rapprocher encore au plus près d’elle. Leur regard se croisèrent l’espace de quelques seconde et Stephen enfoui son visage au creux de son cou, ce qui procura à nouveau des frissons à la jeune femme. “Leah” Son rythme cardiaque ne faisait que s’accélérer, et pour toute réponse, elle s’empara avec envie des lèvres du kiné. Cet échange devenait de plus en plus intense, jusqu’à ce que la brune ne ressente à son tour une vague de plaisir immense. Une douce chaleur se propagea dans son corps et tout en se mordant la lèvre, elle observa le kiné dont les expressions ne laissaient aucun doute sur ce qu’il ressentait en ce moment. Elle donna une impulsion pour les faire retomber sur les draps qu’elle tira d’un mouvement sec pour s’en recouvrir partiellement et se laissa aller sur le côté. Passant une jambe au dessus de la sienne, elle se colla à lui comme pour prolonger ce moment particulier. Elle n’avait plus envie de bouger, et une partie d’elle souhaitait que le temps s’arrête à l’extérieur pour qu’ils puissent rester dans cette chambre indéfiniment. Loin des tracas et des problèmes qui les pousseraient à entrer de nouveau en conflit. A cette pensée, elle rapprocha encore un peu plus son corps contre le sien, et leva la tête vers lui en posant son menton contre son torse. Il l’observait sans un mot, sa respiration encore un peu trop rapide suite à l’effort qu’ils venaient de faire. Des marques rouges parsemaient sa peau, ainsi que des petites traces de griffes. L’échange avait commencé dans la tendresse mais s’était rapidement mué en quelque chose de plus intense. Ils avaient chacun ressenti le manque de l’autre ces derniers jours, comme le montraient ces différentes marques. La brunette passa doucement son index dessus, retraçant certaines d’entre elles avec un regard amusé. « Je me suis laissée emporter je crois. » Doux euphémisme. Leah remonta ensuite son visage pour poser ses lèvres sur les siennes, avec délicatesse. Histoire de montrer qu’elle en était capable. « Je peux dormir ici ? » Lui demanda-t-elle ensuite avec de grands yeux innocents. Ils avaient beau vivre ensemble depuis des semaines, ils avaient toujours fait chambre à part, en dépit des différents écarts qui avaient ponctué leur relation. Et même si cette dernière avait pris une tournure différente, l’un comme l’autre ne voulait pas que les choses aillent trop vite. Se lancer dans une telle histoire était déjà une fameuse prise de risque pour ces deux névrosés, dont le cœur souffrait encore de quelques blessures pas tout à fait refermées. Mais ce soir, Leah éprouvait le besoin de rester proche de lui. « … Je veux juste être sûre que tu ne te feras pas la malle demain matin… » Prétexta-t-elle sur un ton propice à la plaisanterie. Elle faisait clairement allusion à leur première fois, pas du tout assumée par un Stephen complètement paumé et dont la fuite avait semblé être la meilleure solution à l’époque. Si tout ceci était similaire à un grand bond dans le vide, la brunette ne se départit pas de son humour pour désamorcer des situations teintées d’un peu trop de sérieux.
La brunette menait la danse dans un savant équilibre ; entre lenteur et urgence. Son bassin ondulait de façon régulière, ses lèvres s'emparaient des siennes avec une ferveur qui donnait au brun la satisfaction d'avoir réussi à lui faire perdre la tête, même si la réalité en était sûrement toute autre. Stephen n'avait aucun contrôle sur ce qu'il se tramait là. Il se laissait tirer vers une autre dimension, se délectait de la confiance qu'il avait réussi à lui insuffler, suffisamment pour qu'elle s'ouvre à lui de la sorte. Ses mains parcouraient sa peau brûlante, sa barbe griffait sa peau par endroits. Leah n'était pas en reste, ses ongles laissant des marques visibles contre son dos lorsque ce n'était pas son propre corps qui réagissait à l'intensité de leur étreinte en se parant de marbrures rouges. Le duo ne risquait pas de voir s'envoler de sitôt le souvenir de cette nuit, et au final, c'était peut être tant mieux. Après un moment à tenir la cadence, l'un et l'autre basculaient dans un autre univers. Leurs regards se croisaient sans la moindre once de gêne, leurs lèvres se retrouvaient comme pour parfaire l'instant, et tandis que le blackout pointait, la brunette avait pris le soin de les faire basculer sur le côté en les enveloppant d'un drap pour les couvrir. Le souffle court, Stephen accueillait avec tendresse le corps souple de Leah contre le sien, sa jambe relevée contre la sienne. Il glissait ses bras autour d'elle, posait son menton contre son crâne en fermant brièvement les paupières lorsque sa voix l'interpellait : « Je me suis laissée emporter je crois. » qu'elle soufflait d'un air mutin, remontant son visage vers le sien pour déposer un baiser contre ses lèvres, dans une douceur qui tranchait presque avec l'intensité de ce qu'ils avaient vécu quelques secondes plus tôt. "J'aime ça" qu'il répondait sans réfléchir, avant d'être frappé par le double sens de ses paroles et de froncer légèrement les sourcils pour se reprendre. "... que tu laisses tes marques, enfin un peu." Une précision sans doute inutile, mais qu'il faisait par conformisme, comme à son habitude. Finalement, les iris noisette de Leah croisaient son regard, et d'une voix innocente elle lui demandait : « Je peux dormir ici ? » Fronçant un instant les sourcils, Stephen se disait vaguement que cette question ne se serait jamais posée sans tout le cérémonial qui avait précédé leur récente étreinte. Ils s'étaient laissé une chance, et c'était un fait qu'il réalisait à peine. Glissant une main entre eux pour se la passer sur son visage d'un geste habituel, il écoutait la jeune femme poursuivre par un trait d'humour, le ramenant à leur première fois bien chaotique. « … Je veux juste être sûre que tu ne te feras pas la malle demain matin… » Le ton était bonne enfant, mais alors que l'émotion retombait doucement, Stephen se laissait gagner par d'autres sentiments. Il était de ceux pour qui les méninges étaient en fonctionnement constant. Il ressassait le passé, le bon comme le mauvais. En l’occurrence, son histoire avec Leah n'avait rien de réglementaire.. et elle n'avait pas démarré sous les meilleures auspices. Il espérait que leur mois de césure au Cambodge suffirait à légitimer leur histoire à ses yeux, qu'elle trouve enfin sa place. "Je me lève à six heures" qu'il répondait à la place d'un cinglant "Je préfère te savoir dans mon lit plutôt que dans celui d'un autre" qui aurait certainement ruiné l'instant dans son intégralité. Rancunier lorsqu'il se sentait blessé, Stephen n'avait pas fini de ronger son frein avec Leah s'il voulait bâtir quelque chose, pourtant, même si la brunette lui avait affirmé n'avoir fait qu'embrasser ce fameux type, il avait passé quelques jours à s'être imaginé bien plus. Un ressenti qui ne s'effacerait pas d'un claquement de doigts. "J'essaierais de pas te réveiller" qu'il soufflait plutôt en retour.
Depuis que leurs incartades à répétition avaient pris place dans leur vie, Leah s’était toujours sentie étrangement décomplexée face à Stephen. Des mois plus tôt, elle n’aurait même pas pu imaginer qu’un homme puisse mettre à nouveau les mains sur elle. Mais avec le brun, toutes ses inquiétudes n’avaient plus la moindre importance. Elle ne pensait même plus aux différents endroits que Camden avait marqué au fer rouge pendant quatre longues années, à ces parcelles de peau parcourues de cicatrices ici et là. Le kiné n’avait jamais relevé leur présence, passant tout au plus ses mains dessus avec douceur, comme pour tenter de les effacer d’un geste délicat. La brunette savourait chaque caresse, chaque baiser déposé par Stephen sur son corps dont la sensibilité était exacerbée par cet instant qu’ils partageaient. Alors qu’elle avait le dessus sur lui, Leah observait avec un plaisir non-dissimulé les réactions que le kiné pouvait avoir selon un rythme, ou un mouvement qu’elle imposait. Il était à elle. C’est ce que la jeune femme se répétait sans parvenir à y croire, tandis que l’union de leur deux corps se faisait toujours plus intense, que leurs lèvres ne se détachaient que pour se poser à un endroit différent. Toute cette soirée avait un goût de première fois, ce qui ne faisait que renforcer ce sentiment qu’elle avait là. Leurs regards se croisèrent à nouveau, avant que l’un et l’autre n’atteigne ce plaisir intense qui les fit immédiatement basculer dans un moment de plénitude, dont le silence n’était perturbé que par leur respiration encore un brin rapide. Les enveloppant dans les draps d’un blanc immaculé, Leah se laissant aller contre le corps brûlant de Stephen, fermant les yeux le temps de reprendre son souffle et de réaliser complètement tout ce que cette soirée représentait. Elle n’ouvrit les yeux que pour remarquer avec amusement les nombreuses marques dont était parsemé le torse du brun. Marques laissées par ses soins, dans la folie du moment. "J'aime ça" Répondit-il simplement alors qu’elle le lui avait fait remarqué, presque sur un ton d’excuse. "... que tu laisses tes marques, enfin un peu." Le fait qu’il se sente obligé d’ajouter cette remarque arracha un sourire à Leah, qui se retint de rire. Ils ressentaient sans aucun doute des choses l’un pour l’autre, mais il n’en était clairement pas au stade des déclarations. Le seraient-ils jamais d’ailleurs ? Leur peur de souffrir à nouveau était bien réelle, et le simple fait de s’accorder cette chance était déjà un pas énorme et suffisant pour les mois à venir. C’est probablement ce qui rendait les choses si simples entre eux au final. Aucune attente dépassant ce que l’autre pouvait apporter. Ils étaient sur la même longueur d’onde, se concentrant simplement sur le moment présent. « Il faut bien. Comme ça Helen verra qu’elle n’est pas la seule à profiter de toi. » Lança-t-elle avec un sourire en coin avant de laisser reposer son menton sur son torse en le regardant avec de grands yeux, lui demandant au passage la permission de dormir avec lui. Elle n’en avait pas vraiment besoin, mais elle sentait le besoin de le faire… Leur colocation ne simplifiait pas les règles de ce nouveau couple qu’ils avaient décidé de former, et elle voulait être certaine de ne pas s’imposer à lui plus que nécessaire. Dans d’autres conditions, il se serait peut-être levé pour rentrer dormir chez lui en lui expliquant qu’il se levait tôt. Qui pouvait savoir. "Je me lève à six heures" Si le ton de Leah était propice à l’amusement, alors même qu’elle flottait encore sur un espèce de petit nuage, celui du kiné tranchait avec ce qu’elle ressentait en ce moment. Il y eu quelques secondes de battement, le temps pour la brune de rassembler ses pensées, d’analyser la situation et la réaction du brun, afin de trouver la juste façon de réagir. La soirée s’était plutôt bien déroulée, ils avaient longuement discuté… s’étaient même réconciliés sur l’oreiller. Alors quoi ? Conservant son calme, la jeune femme se laissa glisser sur le côté tandis que Stephen avait ramené sa main contre son front, reprenant cet air légèrement distant."J'essaierais de pas te réveiller" Ajouta-t-il doucement. Oui sa voix se voulait plus douce, mais ne prenait pas le dessus sur le visage fermé qu’il présentait en ce moment. Leah parvenait de mieux en mieux à cerner le kiné, même si certaines de ses réactions demeuraient parfois insensées à ses yeux. Mais sur ce coup là, elle pensait voir où était le problème. Il restait évident qu’elle ne se sortirait pas aussi facilement de cette histoire avec Matteo. Elle avait volontairement amené Stephen à croire qu’elle avait couché avec un autre homme, et ce sans la moindre hésitation. Même si toute cette histoire était fausse, elle l’avait quand même embrassé. Et puis la brune n’avait pas été tendre envers le brun par après… La réciproque était vraie, mais la jeune femme réalisait qu’elle avait été trop loin dans sa réaction. Elle reposa son regard sur lui, admirant son profil si parfait qui dansait avec les lueurs des lumières extérieures. « Je m’en veux tu sais. C’est peut-être la dernière fois qu’on en parle, j’aimerais vraiment mettre ça derrière nous. Mais je tenais à te le dire une dernière fois… Je suis désolée. J’espère que tu parviendras à me pardonner… » Ajouta-t-elle, se risquant à rapprocher ses lèvres des siennes. « … Six heures c’est parfait. Et t’as intérêt à me dire au revoir Holloway. » Lança-t-elle dans une dernière boutade, un sourire posé au coin de ses lèvres. Leah n’était pas du genre à passer sa vie entière à s’excuser. Elle espérait sincèrement qu’il réussirait à mettre sa rancune de côté… A ses yeux, le sujet était clos. Il le fallait. Sinon leur relation ne commencerait pas avec les bases saines qu’elle espérait… Ils avaient déjà vécu tant d’histoires sordides. Entre Carter, Logan, leurs familles… et leur background qu’on pouvait qualifié d’imposant. C’était déjà un petit miracle que cette soirée ait eu lieu, qu’ils aient réussi à se dire toutes ces choses. Elle reposa un baiser sur sa joue avant de se nicher contre lui, sans vraiment attendre de réponse en retour. Elle voulait juste tourner la page et commencer dès le lendemain en se réveillant en tant que… quoi ? Petite copine officielle ? Cette pensée lui arracha un sourire tandis qu’elle fermait les yeux, prête à se laisser happer par le sommeil.
Stephen avait une certaine manie d'osciller entre les émotions fortes sans transition. Si quelques secondes plus tôt Leah et lui étaient sur un petit nuage, maintenant c'était plutôt une pointe de colère et d'amertume que ressentait le brun. L'après coup. L'intensité de cet échange les avaient menés loin, l'un et l'autre encore marqués des traces qu'ils s'étaient mutuellement laissés sans véritablement le vouloir. « Il faut bien. Comme ça Helen verra qu’elle n’est pas la seule à profiter de toi. » et lui aurait été tenté de répondre qu'il aurait aimé être le seul à avoir profité d'elle. Quelques heures à peine après les révélations de Leah, la colère de Stephen à ce sujet ne s'était pas totalement évaporée. Elle lui avait menti pour lui faire mal, et c'était une information que le brun avait encore du mal à digérer bien que les événements de ce soir l'empêchaient de tout gâcher. Entre la naissance de Thomas et ces retrouvailles sur l'oreiller, il aurait dû être comblé -ou du moins, assez épuisé pour ne pas relancer le débat-, mais c'était sans compter son esprit névrosé par nature. Lorsque Leah lui demandait si elle pouvait dormir dans ses draps, près de lui, au moins histoire de concrétiser cette nouvelle vie de couple dans laquelle ils se lançaient tous les deux, Stephen répondit avec un détachement et une froideur qui ne lui ressemblaient pas. Force était de constater que la brunette le connaissait bien, puisqu'elle répondait : « Je m’en veux tu sais. C’est peut-être la dernière fois qu’on en parle, j’aimerais vraiment mettre ça derrière nous. Mais je tenais à te le dire une dernière fois… Je suis désolée. J’espère que tu parviendras à me pardonner… » Ces quelques mots auraient du amoindrir sa rancœur, mais Leah semblait passer l'éponge trop vite, bien trop vite pour lui qui avait passé des jours et des jours à se ronger les sangs. Il s'était remis en question, ils avaient tous les deux vécu dans une quasi guerre froide pour rien ou presque. Alors lorsque la jeune femme approchait ses lèvres des siennes, il les accueillaient avec une tendresse toute relative ; il avait besoin d'encore un peu de temps pour encaisser, pour tourner la page. « … Six heures c’est parfait. Et t’as intérêt à me dire au revoir Holloway. » Hochant la tête, Stephen se demandait bien depuis quand la jeune femme était devenue matinale... à moins que ce ne soit un trait d'humour auquel il n'était pas réceptif. Quoiqu'il en soit il se promettait de ne pas faire de bruit en se levant pour éviter de gâcher le sommeil de la jeune femme ; ils iraient récupérer sa voiture en tout début d'après midi. "Bonne nuit Bau" qu'il soufflait avant de prendre sa place auprès d'elle. L'attirant contre son torse, le brun plaçait l'un de ses bras contre sa taille, l'autre reposant mollement sur l'oreiller. Il était épuisé, et ne tarderait pas à tomber de sommeil, tout comme Leah dont la respiration se fit au fil des minutes bien plus lente, apaisée, endormie.