| | | (#)Jeu 16 Mai 2019 - 17:41 | |
| I can fly my friends
Il détestait parler de lui. Pour être honnête, Wren considérait qu'il n'avait rien de fantastique à raconter et de toute manière, il n'avait pas envie qu'on s'apitoie sur son sort. C'était ce qui arrivait le plus fréquemment alors qu'il était encore au lycée. Ses camarades l'avaient regardé avec pitié après l'incendie, ses professeurs ne manquaient jamais de l'interpeller pour lui signifier qu'ils étaient présents s'il avait besoin de parler. Le problème était simple pourtant: Wren détestait parler. Il ne le faisait jamais avec personne et même ce traumatisme de l'adolescence, il ne l'avait pas mentionné à ses quelques amis de l'époque. A la place, il s'était mis dans la drogue pour compenser, s'amusant par dessus le marché dans la petite délinquance pour subvenir aux besoins du reste de sa famille. Jamais il n'avait mentionné ce qui s'était passé depuis, il n'en avait jamais ressenti l'envie ou le besoin. C'était certainement ce qui posait souci chez les Doherty: ils n'avaient jamais été capables de mettre des mots sur les émotions qui les avaient envahis ce jour-là et les années suivantes avec le procès de leur père. Pour Wren, c'était pire encore puisqu'il avait pris le rôle du patriarche, celui qui ramenait les revenus à la maison et qui accompagnait les jumeaux à l'école tout en s'occupant du traitement de sa mère. Autant dire qu'à seize ans, c'était bien trop pour un seul môme. Il ne s'était jamais plaint néanmoins, il avait ravalé sa fierté à maintes reprises, s'était donné corps et âme dans des actes répréhensibles avant de rentrer dans les rangs des pompiers. Depuis, tout roulait parfaitement si ce n'était qu'à certains moments, la solitude reprenait le dessus et ce besoin irrépressible d'agir comme un gamin inconscient. Dans ces instants, Wren retournait dix ans en arrière, se mettant des rails comme s'il n'avait jamais eu la chance de mûrir depuis ces douloureux instants. Était-il si différent de Charlie au final? C'était ce qu'il tentait de faire croire en jouant le rôle du sage à côté de la douce torturée mais tout cela n'était qu'un bel apparat qui ne devait pas duper Charlie plus que cela. "Faire comme les autres... Super plan. La religion, c'est pas un peu du flan, ça? Puis si ça existe, je suis pas sûr que les consommateurs dans notre genre, on peut s'attendre au paradis mais soit, je t'entends." Il n'y croyait guère, forcément. Charlie était encore un peu optimiste: si elle avait gardé ce trait au fond d'elle, c'était peut être que l'affaire n'était pas encore totalement perdue. Un jour, elle arrêterait peut être la drogue parce qu'elle trouverait un but ou quelqu'un qui la remettrait sur le bon chemin. Pour Wren, c'était différent. Il avait toujours pris les routes les plus tortueuses, comme s'il avait besoin de se faire souffrir plutôt que de faire mal aux autres. Masochiste au possible. "C'est pas parce que t'as pas vécu de traumatismes de l'enfance ou que t'as eu un environnement qui parfait parfait que t'es heureux pour autant. Justement, quand c'est trop beau, l'être humain a toujours le besoin de tout foutre en l'air. Si t'arrives à jongler entre tes différentes vies, c'est déjà ça. Si le jour, tu souris et tout le monde te croit, c'est que tu contrôles la situation, c'est bien." Que pouvait-il lui dire de plus? Il agissait de la même manière. Après le travail, il terminait dans un bar ou dans une ruelle, la drogue ou le sexe lui permettant d'oublier momentanément et dès le lendemain, il repartait sur les mêmes bases que la journée passée en se doutant fort bien qu'il finirait par déraper. Besoin ultime. Souffrance palpable. Nécessairement, il fallait que la jeune femme l'interroge à ce sujet, ce qui fit sourire le pompier. "Je crois que j'ai pas besoin de psy. Je suis parfaitement heureux de ma situation. Et la drogue, c'est un compagnon de route comme un autre. Je l'ai choisi après tout. Et puis, on était pas censés faire autre chose que parler là?" Effectivement, Wren entama son second rail, il avait du retard sur Charlie au bout du compte. En le terminant, il se sentait déjà bien plus invincible et il put la regarder avec un air déterminé. Et satisfait.
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| | | | (#)Jeu 16 Mai 2019 - 19:57 | |
| I can fly my friends @Wren Doherty
La rousse rigole à nouveau. Elle ne perd pas cette manie de rire pour un rien, peu importe l’heure qu’il est. Cette fois-ci, il s’agit d’un petit rire étouffé, heureuse de finalement trouver quelqu’un partageant son point de vue sur le religion, que tout ça n’est que du flan. Du flan avec quelques variantes comme il en existe toujours, mais cela reste basé sur un gros tas de flan. Du gros, gros flan. En y repensant un peu, il aurait été plus étonnant que Wren soit un croyant plutôt qu’autre chose. Un gentil petit croyant ça ne se drogue pas normalement, ça préfère passer son temps avec les petits garçons. Pour la drogue et autres petits péchés capitaux, les grands religieux savent bien qu’il y a eu des écarts dans le passé de chacun … s’ils devaient refuser tous ceux qui ont commis des erreurs dans leur vie, les églises seraient bien vides. Encore plus qu’aujourd’hui je veux dire. Au Moyen ge ils ont eu l’idée de créer le paradis et de l’offrir à qui voulait bien adhérer à leur cause ; au XXIe siècle ils pourraient au moins offrir un abonnement à Netflix. Les jeunes pourraient regarder Big Mouth pendant le cathéchisme, ça ça serait un véritable enseignement. Les gosses pourraient réellement apprendre des choses merveilleuses dans les séries, et le pire de l’humanité avec. Si cela ne tient qu’à ça, Charlie proposera des cours de culture générale sériesque, ou introduction au monde merveilleux des séries (le nom reste encore à définir). « Je suis sûre que si on expie nos vilains péchés ils trouveront le moyen de nous accorder le Paradis. » Et puis merde, la jeune femme fait de l’humanitaire pour plein de trucs pour sauver la planète, les gens et les animaux. Ca vaut bien un siège en place éco, aller direct pour les Champs Elysées. Vous voyez, elle ne demande même pas une classe business même si elle se tue à recycler les bouteilles et les bouchons et à sauvegarder l’eau pour protéger la planète (la tuer moins rapidement). L’incrédulité se lit aisément sur son visage après les sages paroles de Wren. Il est étonnamment très juste dans ses mots, visant au coeur des choses, et visant juste. Elle jongle en effet avec talent entre ses vies, peu sont les personnes à connaître les deux facettes de sa personnalité. La première est son ancienne colocataire partie à l’autre bout du monde, l’autre est son meilleur ami. Les autres se contentent de l’alcoolique défoncée ou de la fille parfaite. Messieurs mesdames, faîtes votre choix. Au fond, si Wren vise aussi juste, c’est qu’il doit bien connaître cette situation. Il ne lâche pas un mot sur lui, mais personne ne peut savoir ce que c’est que d’être deux personnes différentes dans un même corps sans le vivre aussi. Alors, elle connaît le bad Wren, celui que personne ne lui conseillerait de fréquenter. Un jour peut être par hasard elle croisera l’autre facette, la supposée bonne. « T’as peut être pas besoin de psy, mais t’en ferais un super. C’est ça ton grand secret, avoue tout. » Sourire. Elle pourrait rester toute la nuit et encore beaucoup d’autres après à parler de sujets n’ayant aucun sens, plus rien ne l’arrêtera selon elle. « C’est de ta faute. Tu parles, tu parles, et moi je t’attends. J’ai déjà pas mal d’avance je pense. » Son sourire s’élargit lorsqu’il prend enfin son second rail, il ne la laisse pas tomber alors. La voilà rassurée, plus qu’un et les scores seront à égalité. Et toute trace visible de leurs méfaits seront effacés. « On va pas coucher ensemble hein ? Non pas que ça me dérangerait, mais après je vais retenir que ça et je vais oublier tous tes tips de psy névrosé pour aller au Paradis. Ca serait dommage. »
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| | | | (#)Jeu 16 Mai 2019 - 22:48 | |
| I can fly my friends
Il ne se sentait pas plus fier qu'un autre et heureusement d'ailleurs, Wren n'avait pas grand accomplissement à narrer à autrui. Il avait survécu, c'était déjà pas mal mais clairement peu suffisant pour pouvoir se vanter de quoi que ce fut. Il n'avait pas l'impression de vivre sa meilleure existence et quelque part, le jeune homme préférait qu'il en fut ainsi. Le bonheur lui était un concept peu familier et s'il l'avait touché quelques fois au détour de vieux Noël en famille ou de rêves de gamins réalisés, il n'était jamais resté auprès de lui bien longtemps. De toute manière, Doherty considérait que pour les gens comme lui, il n'y avait pas de rédemption possible. Au moins, il n'avait aucune attente concernant son avenir et se laissait porter au gré du vent. Wren ne se posait jamais la question de ce qu'il allait bien pouvoir faire le lendemain ou l'année suivante, il se contentait de laisser les heures défiler sans en espérer la moindre chose. Il n'était donc jamais déçu de la vie et ce, même s'il avait énormément souffert des embûches que celle-ci avait mises sur son chemin. Là dessus, le suédois n'avait aucune idée si son avis rejoignait celui de Charlie. Elle parlait d'elle et se complaisait à lui expliquer qu'elle avait une vie parfaite sous tous rapports mais ce n'était pas pour autant qu'elle s'en satisfaisait. Clairement, le bonheur n'avait pas frappé à sa porte malgré le récit parfait qu'elle pouvait rendre de sa vie. De toute évidence, la notion était surfaite et subjective, par dessus le marché. Peut être qu'on avait dit à Charlie un jour que le bonheur devait se résumer à un mariage, un enfant, une maison, un chien et un bon travail mais où était l'aventure là dedans? C'était, en tout cas, la seule chose que Wren semblait rechercher dans son univers sans attente et sans avenir. "Du coup, on va pas expier hein parce que le paradis, ça m'intéresse pas des masses, personnellement." Le néant l'attendait au bout du chemin, il en était persuadé puisqu'il n'était plus croyant depuis longtemps. Après l'accident de sa mère, les frasques des jumeaux, l'inverse aurait été étonnant. A l'heure actuelle, le seul Dieu qui lui convenait, c'était la poudre et apparemment, il partageait sa religion avec Charlie. C'était ce qui les avait amenés l'un vers l'autre ce soir là et c'était également ce qui les poussait à avoir une conversation des plus profondes malgré leur état d'ébriété avancée. "Ah bah voilà, tu m'as percé à jour. Mon secret, être psy quand il fait pas nuit." Il lui fit un clin d'oeil. Un psychologue ne se ferait vraisemblablement pas des rails de cocaïne à trois heures du matin avec une étrangère. Wren était loin du cliché du cinquantenaire bedonnant avec sa paire de lunettes au bout de son nez crochu et un bloc-notes à la main. "3 rails à 2, ça va, c'est rattrapable." Il s'était promis de ne pas s'approcher de trop près de l'overdose. Il en avait trop vu dans les rues quand il était gamin. Wren n'était plus attiré par cette lente et insipide mort. "Je m'en voudrais de te faire oublier le sens de la vie pour une histoire d'un soir. T'as pas l'air en état de consentir à quoique ce soit a priori, si? En tant que psy personnel de madame, je tiens à mes valeurs morales aussi... Et puis, je savais pas que t'envisageais de coucher avec le premier venu avec qui tu partages ta coke. C'est une habitude ou une première? Que je puisse me situer." Il lui fit un sourire taquin, pas même choqué que la jeune femme ait pu lui sortir de tels propos. Il en fallait beaucoup pour désarçonner Wren et une jeune femme sous cocaïne qui mentionnait une partie de jambes en l'air lui n'était pas quelque chose qu'il pouvait considérer comme une nouveauté dans son existence de diablotin suédois.
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| | | | (#)Jeu 16 Mai 2019 - 23:53 | |
| I can fly my friends @Wren Doherty
La jeune australienne se rend soudainement compte que la discussion ne tourne qu’autour de sa petite personne. Elle en est paniquée une demie seconde avant de reprendre ses esprits (enfin, c’est une façon de dire). Elle n’a pas dévoilé le code de l’arme nucléaire, donc tout devrait bien de passer. De toute façon elle ne connait même pas ce fichu code, et c’est plus la guerre froide donc ils ont dû changer la suite de zéros depuis (j’espère ?). Tant pis si le charmant inconnu connaît quelques uns de ses plus noirs secrets, à qui pourrait-il bien le dire ? Sa plante verte ? Elle doute qu’il soit en état de penser à lui donner à boire assez souvent pour qu’elle survivre, ne parlons même pas d’un animal de compagnie. En plus, il veut même pas aller au Paradis, il n’est pas drôle. A défaut d’y arriver il aurait au moins pu tenter l’aventure car payer une pièce d’or au Passeur Charon pour en plus se retrouver en enfer ne semble pas être la meilleure idée du monde. Et s’il paye pas il est condamné à errer pendant cent ans, une connerie dans le genre, alors c’est pas mieux. La mythologie grecque comme la religion, c’est toujours une partie de plaisir : supplices, trahisons, viols et coups bas … C’étaient leurs Feux de l’Amour à eux. Ils avaient déjà dû goûter aux délicats plaisirs des drogues, ç’aurait pas été possible d’inventer tout ça autrement. La mythologie, c’est encore plus complexe qu’un arbre généalogique dans Game of Thrones. « Je me demande comment se terminera cette nuit quand on sera tous les deux arrivés à trois. Enfin, si tu vas jusque là. » Elle sourit, joueuse. Au fond elle sait qu’il pourrait y arriver bien plus aisément qu’elle, que lui ne verrait pas flou à vingt centimètres et que ses extrémités ne trembleraient pas comme s’il souffrait du syndrome de Parkinson. Ce n’est pas sa première fois, ce ne sera pas la dernière. Cette nuit aura juste été une nuit gratuite pour lui. Il n’existe plus aucun filtre dans la bouche de Charlie et cela lui importe peu, voir à vrai dire pas du tout. Comme déjà dit, il est un inconnu. Elle se sent plus à l’aise à l’idée de se montrer faible et branlante face à un étranger plutôt que face à une tête familière. Il n’y a sûrement pas de logique derrière cette façon de penser. Le fait qu’elle soit inconsciemment sous le charme du bad boy y joue certainement. « T’as pas de problème à me laisser m’enfiler trois rails mais si j’oublie le sens de la vie t’es tout triste comme ça d’un coup ? » Cette tournure de phrase aurait pu être prononcée de la bouche d’un enfant de six ans, si on omet le termes “rails” et “sens de la vie” qui semblent trop complexes. Le reste colle. Villanelle, éternelle gamine. « Je t’avais déjà dit que ma soirée allait se résumer à faire les pires choix possibles, avant même d’être défoncée. Ou alors au tout début où j’étais défoncée, je me souviens plus trop de la chronologie. » Bon ça va, en gros vous avez compris. Elle peut réfléchir à l’idée de paradis alors savoir si elle veut coucher avec un inconnu ou non fait aussi parti de ses capacités pour le moment. Je ne m’avance pas trop pour les heures à venir, elles restent trop incertaines. « D’habitude, le classement ça arrive après le sexe. » Elle lui rend son clin d’oeil tant bien que mal. La rousse a pensé tenir une liste pendant un temps, mais elle s’est rapidement rendue compte qu’elle ne se souvenait de rien de bien palpitant (parfois pas même des prénoms), alors l’idée est tombée à l’eau avec son innocence. « En plus, y’a pas encore la catégorie “premier venu avec qui j’ai partagé ma coke”, si ça peut t’aider à te situer. » Bon ok, elle a totalement abandonné l’idée de se souvenir des tips pour aller au paradis. Fichu pour fichu, autant profiter du moment présent et des pires choix possibles.
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| | | | (#)Lun 20 Mai 2019 - 15:22 | |
| I can fly my friends
Il n'avait pas souffert d'une quelconque addiction depuis bien longtemps, si on excluait son amour dévorant pour le feu. Lorsqu'il était question de drogue ou de cigarettes, Wren ne se privait pas bien évidemment mais il n'avait pas l'air de souffrir d'une quelconque privation. C'était peut être cela qui le rendait si mystérieux: il était bien incapable de résister aux flammes mais il avait beaucoup plus de facilités à ne pas désirer un rail de cocaïne. Tout était une question d'état d'esprit pour lui: s'il avait vécu une journée sans accroc sans avoir à gérer de terribles incendies, il ne ressentait pas spécialement le besoin de se détruire la santé dans un bar du coin. Il n'allait pas non plus voir de dealers pour trouver une dose revigorante. Non, à la place, il rentrait sagement chez lui et passait une soirée des plus normales au fond de son canapé avec une cigarette au bord des lèvres. Il était pour ainsi dire un junkie d'une autre sorte, pas moins dangereux bien sûr puisque son père avant lui avait terrassé tout un immeuble mais peut être plus terre à terre que d'autres personnes face à leurs addictions. Wren en avait connu des hommes des rues qui tremblaient en suppliant pour un cachet, juste quelque chose pour calmer la douleur physique qu'ils ressentaient à cause de ce sevrage forcé. Doherty n'avait jamais eu à subir cela. Il n'avait jamais vécu l'overdose non plus, toujours à jouer avec ses limites mais sans jamais les dépasser en la matière. Ce qui le tuerait, lui, ce serait le feu, sans l'ombre d'une hésitation. "Aucune idée. Mais pour ma part, je dirais que je vais réussir à gérer, je connais mes limites au bout de tout ce temps. Je sais pas si toi c'est le cas, cela dit." Pour s'enchaîner trois rails sans la moindre pause, la réponse devait tourner vers le négatif à ce sujet précisément. Charlie était bien plus jeune que lui et cela se sentait, autant dans son attitude désinvolte que dans ses mots d'optimiste sans faille. Après tant d'années à côtoyer la lâcheté humaine et les déboires en tous genres, Wren avait un peu laissé de côté ce trait de sa personnalité. Il était plus réaliste de la situation, ne voyant pas vraiment comment le monde pourrait s'améliorer après tout, comment le sens de la vie pouvait être plus profond qu'une simple douleur constante de l'humanité toute entière. "que veux-tu, je suis un sentimental invétéré. Une dose, pas d'émotion. On me retire un discours sur le sens profond de la vie, hop, damnation." Il se montra amusé de sa remarque. C'était loin d'être le portrait de Wren en réalité. Il appréciait ses doses et il ne se posait que peu fréquemment les problèmes de l'existence comme un besoin capital d'être discutés avec la première venue. Ce soir, c'était le cas sans qu'il n'y ait une quelconque justification à tout cela. Devait-il y en avoir dans le fond? "Ouais, c'est vrai, t'as dit ça et pour le moment, t'es plus sage que ce que je pensais. Je sais pas ce que c'est censé présager pour la suite par contre." Après avoir mentionné des cascades en tous genres, notamment en sautant du haut des ponts, il était évident que d'autres péripéties seraient dans les cartes pour Charlie ce qui faisait plutôt sourire Wren pour être honnête. "Une liste, vraiment? Et comment elle fonctionne cette fameuse liste?" Ce n'était certainement pas des détails qui le regardaient mais vu le chemin glissant qu'ils empruntaient et leur état d'ébriété avancé, ce n'était plus vraiment le temps de se poser mille questions sur les conséquences de quelques mots. "Ah ouais, du coup, je serais un précurseur pour une nouvelle liste hypothétique. Impressionnant, ça. Charlie pense à tout après trois rails." Il glissa une cigarette au bord de ses lèvres, l'alluma délicatement et la tendit à la jeune femme avec un sourire. "A moins que tu veuilles un joint ou autre chose après la coke." Comme s'il avait déjà tous les vices possibles du monde au fond de lui, ou dans ses poches, au choix.
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| | | | (#)Mar 21 Mai 2019 - 15:48 | |
| I can fly my friends @Wren Doherty
Charlie est plongée dans le monde du pays des merveilles, il faut dire qu’elle ressemble beaucoup à leur Alice nationale, bien qu’elle ait le double de son âge mais pas pour autant le double de maturité. Elle se demande bien quel étrange personnage de ce monde imaginaire (ou pas tant que ça) pourrait être Wren. Puis finalement, la réponse lui vient avant même qu’elle ait fini de se poser la question. Il serait le Cheschire cat, celui que tout le monde pense fou mais qui est le plus sensé de tous. Celui qui ne peut être décrit sans son fameux sourire si particulier. Celui qui, quand elle aura fermé les yeux l’espace d’un instant, aura disparu comme s’il n’avait jamais existé. Oui décidément, il ferait un parfait chat du Cheschire. On pourrait aussi aisément l’associer à la Chenille fumant le Hookah, il n’inhale pas vraiment ça mais l’équivalent sur la santé reste toujours aussi mauvais. Voilà que Villanelle se reconvertie en médecin du dimanche. « T’as raison, j’ai aucune idée de mes limites mais heureusement de bons amis qui, eux, en sont conscients. » Quand Léo aura terminé d’insulter Charlie dans sa tête il viendra la chercher avant qu’elle ne fasse des erreurs ne pouvant être réparée. Ca serait bien qu’il ne la maudisse pas trop longtemps, l’horloge tourne et les minutes dérapent. En temps normal la rousse n’a pas de mal à gérer sa petite vie, mais lorsque l’alcool s’en mêle la raison fout le camp. Lorsque la drogue s’en mêle en plus de tout, les rats quittent le navire. Par là j’entends que l’australienne ne peut plus répondre de rien. La rousse perçoit comme une attaque ce qui n’en était pas du tout une, se sentant forcée de lui prouver qu’elle n’est pas aussi sage qu’il n’y paraît. Pour le moment, mise à part sa prise irraisonnable de drogue il est vrai qu’elle restée les fesses collées à sa chaise à littéralement parler de tout et de rien. Le monde a engendré bien plus de vilaines filles que ça, elle ressent le besoin de le prouver au fond d’elle. Cela n’a aucun sens, aucun intérêt, mais que voulez vous. « Alors viens, on bouge de là. J’entends la mer m’appeler d’ici. » Bayside, c’est sa maison, mais c’est aussi et surtout la vue qu’elle a sur l’océan et les journées entières qu’elle pourrait y passer. Elle n’est pas contre une petite baignade nocturne (ou matinale selon comment on voit les choses). « J’aurai tout le temps de t’expliquer la science complexe de comment attribuer des étiquettes à des mecs et des nanas que je ne connais pas sur une liste qui n’existe même pas encore et tout ça basé sur leur physique et leurs compétences au pieu. Tu verras, c’est passionnant. » Elle rigole à nouveau, préférant utiliser le second degré et éviter ce moment gênant où elle tente de le draguer sans trop être sûre de savoir dans quoi elle s’embarque. Ceci dit, c’est un peu ce qu’elle fait depuis le début de cette conversation, alors elle ne devrait plus être à ça près. Heureuse de ne plus avoir à parler, elle attrape la cigarette qui lui est tendue sans plus y réfléchir. Elle déteste pourtant fumer mais tire immédiatement dessus, sentant la chaleur se propager dans sa gorge et ses poumons. La machine à cancer est déjà lancée depuis bien longtemps de toute façon, ce n’est pas la première fois qu’elle fume. Ces moments où elle ne pouvait s’empêcher de tousser après chaque essai sont derrière elle depuis bien des années. Tête contre le mur, elle expire la fumée dans la nuit noire, l’observant s’évaporer peu à peu. Elle n’a plus aucune notion du temps, ce qui de toute façon n’a plus vraiment d’importance. Le Wren qu’elle pensait être le bon samaritain incarné est sûrement celui qui l’emmène tout droit dans les bas fonds de l’enfer, le temps qui s’écoule aux enfers importe peu de monde. « Je pense que j’ai eu ma dose niveau drogue. Faut varier les plaisirs. » Le sourire se fait plus charmeur, en oubliant le peu de réceptivité de Wren à ses approches peu subtiles. « Si tu veux aussi être le précurseur d’un bain de minuit avant que ce soit l’hiver et qu’on finisse gelés, viens. » Pourquoi en Australie l’hiver commence en mai aussi ? Charlie tend à nouveau la cigarette à l’inconnu après une dernière bouffée et se lève doucement de sa chaise, encore peu assurée de ses faits et gestes. S’il ne vient pas, elle se résoudra à y aller seule. Elle trouvera bien un inconnu en route pour l’accompagner.
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| | | | (#)Ven 24 Mai 2019 - 17:45 | |
| I can fly my friends
La folie s'emparait de lui de manière trop fréquente et la drogue ne faisait que la raviver dans ce genre de circonstances. Wren s'abandonnait à toute notion de limite, il ne voulait même plus en entendre parler, la cocaïne ayant creusé son chemin jusqu'à son système nerveux. C'était la sensation qu'il préférait au monde, cette sensation d'être invincible, de pouvoir tout gérer d'un claquement de doigt, comme s'il était le super héros ultime de cet univers. Le mensonge était si simple à apprécier quand on avait eu une vie comme la sienne et c'était certainement pour cette raison que les plus grands tragédiens aimaient tant la drogue. Ceux qui souffraient d'une vie morne, ceux qui pâtissaient d'un karma peu appréciable, ils finissaient tous par succomber parce que la facilité, c'était de s'adonner au moindre plaisir sans avoir un seul doute sur ce qui adviendrait le lendemain. Le futur n'avait aucune importance pour un junkie, celui-ci ne l'envisageait jamais, bien trop conscient des risques qu'il prenait en choisissant la dose de trop lors d'une soirée trop arrosée. Wren n'avait jamais vu le tunnel de la mort s'étendre sous ses yeux mais il avait quelques connaissances y périr parce que l'inconscience leur avait fait voir trop loin, trop haut, trop fort. Ce soir-là, le jeune Doherty avait l'air possédé par toutes leurs âmes stériles de toute pensée cohérente. Charlie l'invitait à s'amuser comme s'il avait encore quinze ans et qu'il testait pour la première fois à ce doux mélange d'alcool et de drogue. Pourtant, c'était un schéma qu'il avait répété une cinquantaine de fois au cours de son existence mais il s'en abreuvait comme si c'était la toute première à nouveau. Vierge de toute idée, de toute pensée parasite, il se sentait plus vivant que jamais à écouter les dires de la jeune femme à ses côtés. Elle perdait pied elle aussi au fur et à mesure que la conversation traînait en longueur. Leurs veines étaient obstruées par les effets indésirables de la poudre blanche et plus cette réalité allait grandir, plus les risques qu'ils prendraient tous deux seraient grands. Ainsi, cela ne choqua pas une seule seconde Wren que Charlie puisse entendre le bruit des vagues résonner à ses tympans. "Je l'entends aussi, mais c'est une constante quand je suis pas sobre." Ils allaient plonger quelque part, se noyer peut être d'un trop plein de vie qui leur faisait du mal mais Wren n'avait pas peur de cette idée. Il l'aimait peut être même bien trop pour qu'il puisse lutter contre cette triste évidence. "Et bah, ça tombe à merveille, je rêvais de tout savoir là dessus, pour, qui sait, peut être te subtiliser tes connaissances en la matière, ça me servira peut être." Lui aussi avait un tableau mais il l'oubliait constamment, franchement peu intéressé par les conquêtes qu'il avait pu avoir durant ses heures de gloire. Ce qui comptait, c'était la sensation de se sentir bien durant quelques heures seulement, même si c'était futile puisque éphémère. Leur vie l'était, de toute façon. "C'est exactement ce dont je rêve depuis que je me suis levé ce matin... Et puis, l'eau gelée, c'est mon truc, je suis moitié suédois alors allons-y." Il tangua en se relevant, c'était vrai mais la route sembla plus courte que prévue lorsqu'il entendit le son de la mer si proche de lui. "A toi l'honneur puisque c'était ton idée." On n'y voyait pas grand chose en pleine nuit mais Wren appréciait la douceur de l'instant, son cerveau tapant contre son crâne, la drogue happant la moindre de ses pensées. Ses yeux, eux, étaient concentrés sur l'immensité devant lui, Charlie à ses côtés tout aussi perdue sûrement, ce serait probablement la meilleure manière de sombrer.
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| | | | (#)Lun 27 Mai 2019 - 3:49 | |
| I can fly my friends @Wren Doherty
Charlie n’avait définitivement pas assez de matière pour imaginer sa liste n’existant pas. C’aurait été comme demander à Peter Pan ce que ça fait que d’être adulte … même si l’australienne ne sait pas à quoi la vraie vie d’adulte ressemble non plus. Alors à défaut de pouvoir raconter quelles étiquettes elle créerait, elle lui raconte toutes ses nuits de débauche sans plus aucune gêne ni honte. Elle lui raconte pour Léo, elle lui raconte pour Lia, elle lui raconte aussi pour tous les autres dont le nom était le cadet de ses soucis. Entre les deux australiens (semi suédois pour l’un apparemment), ce serait Wren qui gagnerait le concours de celui ayant le plus d’expérience sans doute. Il ne parle pas, peut être pour mieux se moquer de Villanelle ensuite ? Peu importe, elle le trouve trop cool pour en penser du mal. Il parle de n’importe quoi avec elle, se drogue avec elle, veut plonger dans l’océan avec elle. Le suédois est le meilleur compagnon de soirée qu’elle n’ait eu depuis longtemps, le genre de gars bien au dessus des beer pong. C’est dépassé les beer pong de toute manière. La route jusqu’à Bayside semble étrangement sinueuse et semée d'embûches, mais Villanelle marche à la façon d’un enfant de six ans en route pour Disney World alors qu’elle va juste s’avancer dans de l’eau gelé et risquer sa vie. Le trajet paraît à la fois interminable mais aussi infiniment court ; elle ne sait quoi en penser. Cependant Wren est grand, c’est un bon point. Là non plus elle ne tient pas de liste sur lui, mais cela reste dans un coin de son cerveau pour quelques secondes avant de repartir bien loin. En vérité, cette information n’avait aucune utilité dans l’absolu ou même dans la pratique ; c’était simplement amusant à notifier. Parce que désormais tout est amusant. Le fait de parfois s’emmêler les pieds est amusant, le fait de voir la lune aussi belle et grande dans le ciel est amusant, le fait d’être seuls dans les rues est amusant.
Un petit cri de joie s’échappe de Charlie lorsqu’elle aperçoit la plage. Elle retire aussitôt ses chaussures et apprécie le frottement des grains de sable sur ses pieds, entre ses orteilles. C’est frais, c’est nouveau, c’est amusant. Elle en a le sourire aux lèvres. Le fait qu’elle entende son sang circuler près de ses tempes n’enlève rien de son excitation, ce n’est qu’un détail. Cela passera très bientôt sûrement. Face à l’immensité de la mer son corps s’arrête soudainement. Tout est si grand, si noir, et surtout si bruyant. Elle se sent aussi petite qu’un fourmi, une toute petite fourmi face à la grande mer. Elle pourrait aisément s’y perdre et s’y noyer, ou s’y noyer sans même s’y perdre. Pourtant ce sont les mots de Wren qui la tirent de son instant de doute. S’il ne souhaite pas y aller en même temps qu’elle alors tant pis pour lui, ce n’est pas ce qui l’arrêtera. Elle enlève son pantalon, sa veste et son tee shirt ; se retrouvant en sous vêtements sans gêne face au suédois. Il est même plutôt étonnant qu’elle garde ces quelques amis, y aller nue ne l’aurait dérangée. Doucement, pas à pas, elle s’avance face aux vagues, bras écartés comme si elle s'apprêtait à ce que l’eau se coupe en deux comme l’eût apparemment fait Moïse. Zut, l’océan est cassé ce soir, cela ne marche pas. Ses pieds, ses chevilles, ses genoux et ses cuisses ne jugent pas l’eau gelée. Ses fesses, son ventre, sa poitrine, ne semble pas plus alarmés. Alors que l’eau arrive légèrement au dessus de ses épaules elle appelle son ami de décadence resté sur la plage. « Toujours un train de retard, Wren ! » D’abord pour les rails, maintenant pour la baignade. Quoi ensuite ? « Allez viens, elle est bonne. » Charlie pense ce qu’elle dit, ses lèvres violacées et ses tremblements ne sont pas réellement du même avis.
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| | | | (#)Lun 27 Mai 2019 - 16:15 | |
| Bordel.
Les SMS de Charlie n'étaient pas comme d'habitude et je savais exactement pourquoi j'avais ce pressentiment. Je le savais parce que je commençais à la connaître. Et c'est qu'elle ne répondait pas tout de suite aux miens, la garce ! J'étais tranquillement installé dans mon lit lorsque j'avais reçu un, puis deux messages. Prévoir de dormir tôt, pour une fois, n'allait pas porter ses fruits. Je n'avais aucune foutre idée de où pouvait se trouver ma meilleure amie. Alors, en véritable agent du FBI, j'avais envoyé des messages à tout un tas de connaissances, leur demandant s'il n'avait pas vu la grande perche rousse qui me servait de meilleure amie.
Ni une ni deux, j'étais sur mon vélo. La nuit avançait, moi je pédalait en grommelant. Mais bon, de toute façon j'aurai fait le tour de la ville pour la retrouver. C'était pas maintenant que je risquais de la perdre. Les meilleurs amis, ça se serre les coudes. Et je n'allais probablement jamais me retrouver une Charlie Villanelle. Le voulais-je, de toute façon ? Certainement pas. Instinctivement, je faisais à vélo la rue que nous avions l'habitude de fréquenter pour aller en soirée, près de chez moi. Rien, pas de grande perche rousse ivre sur le trottoir ni en terrasse. Je recevais soudain un message m'indiquant qu'elle avait été vue non loin de la mer, avec un autre type. Je ne me souvenais plus si le message était d'elle, de qui que ce soit d'autre et de toute façon, je m'en fichais. Je pédalais à travers la ville comme un fou, inquiet à l'idée de la retrouver je ne savais où. Je détestais cette idée. Elle était l'une des personnes que j'aimais le plus - sinon la personne à laquelle je tenais le plus; et l'imaginer dans la nature avec un inconnu alors que ses messages sonnaient comme si elle n'était pas clean me tordait les boyaux.
Fort heureusement, je ne tardais pas à rallier la position qu'on m'avait indiqué. Un type m'indiquait que ma grande rousse était partie vers la plage avec un type. Toujours ce type. Charlie, Charlie. Je longeais désormais la plage à vélo. Elle ne devait pas être bien loin. Et c'est alors que je croyais apercevoir une silhouette. Je délaissais mon vélo attaché à un poteau pour m'avancer sur la plage, trouvais ses chaussures et un type - probablement le type. Un bruit d'éclaboussure m'indiqua que mon amie devait avoir plongé. Je dépassais le type, m'approchait de l'eau alors qu'elle semblait l'interpeller. « Allez viens, elle est bonne. » « Charlie ? Sors de là bordel, elle est glacée ! » Je n'hésitais pas à m'enfoncer dans l'eau pour aller attraper son poignet et la sortir de l'eau. J'étais passé à côté de ses fringues, sur la plage. La tenant par les épaules, je l'emmenait hors de l'océan, le visage fermé. « T'es bourrée ? » Je me penchais en avant pour chopper son tee-shirt, ignorant toujours le mec qui l'accompagnait. Seule mon amie comptait, je ne savais pas qui était ce gars mais dans l'absolu, cela ne comptait pas vraiment. Sauf s'il l'avait drogué. Je l'aidait à enfiler son tee-shirt. La lumière d'un lampadaire éclairait son visage, depuis la rue plus en amont. Ses lèvres bleues tremblaient et je poussais un grand soupir. Elle n'était pas seulement ivre, mais probablement défoncée. « On rentre, Charlie. », disais-je d'un air sérieux. Je braquais mes yeux sur le garçon dont le visage se découpait dans le clair obscur alors que je quittais ma veste pour enrouler Charlie dedans. Et ni une ni deux, je l'emmenais vers la rue, sans lâcher ses épaules, la soutenant un peu pour marcher. Ses cheveux ruisselaient sur mes épaules. « Il t'a pas fait de mal, ce type, hein ? », grommelais-je en atteignant la rue.
Nous marchions ainsi un moment, jusqu'à l'appartement de Charlie. J'avais laissé mon vélo attaché devant la plage et ramenait mon amie jusqu'à son lit, après l'avoir aidée à se changer. J'avais, au passage, nettoyé un peu ses cheveux pour que son sommeil ne soit pas trop désagréable - et plein de sable. Et sans un mot, je m'étendais à ses côtés, le regard soucieux. Il ne me fut possible de trouver le sommeil que lorsque j'entendis son souffle se faire de plus en plus régulier, jusqu'à ce que Morphée l'accueille entre ses bras.
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| | | | (#)Lun 27 Mai 2019 - 19:53 | |
| I can fly my friends
Wren n'avait plus aucune notion du temps ni de l'espace: il ne savait pas quelle heure il pouvait être, encore moins depuis combien de temps il marchait et surtout, pourquoi se rendaient-ils au bord du mer? La soirée n'avait plus vraiment de sens mais dès que de la drogue était en jeu, tout changeait instantanément. Même la personne la plus sensée du monde perdait les pédales face à la belle cocaïne puisque c'était bien elle qui gagnait tous les combats. On y retournait toujours, même les plus forts psychologiquement revenaient vers elle. Wren l'avait abandonnée plusieurs fois dans le temps et puis, une intervention un peu difficile, vite il retombait dans le wagon. Il se voulait différent mais il était tout aussi fragile que les âmes innocentes qu'il tâchait de sauver de bâtiments en feu. Tout ce qui comptait, c'était l'apparence. Il fallait qu'il reste froid, inaccessible voire presque méprisant pour que personne ne vienne trop le chercher. Ce soir-là, il avait réussi sa mission à merveille, sirotant ses verres d'alcool dans un coin pour observer les gens agir comme des moutons autour de lui. Et puis, l'arrivée de Charlie avait modifié ses plans pour le reste de la soirée. Il s'était imaginé au lit en ayant l'esprit plus ou moins clair, même si les quelques verres bues auparavant auraient pu le rendre nauséeux. Il aurait fait une bonne nuit avant d'enchaîner sur une nouvelle garde dès le lendemain soir, sans souffrir d'une nuit bien trop festive. Ce ne serait pas le cas, clairement, parce que la cocaïne était arrivée sur le tapis, qu'il y avait succombé une fois de plus, espérons pas une fois de trois. Un temps indéterminé plus tard, il se retrouvait au bord de l'eau à regarder avec des yeux ébahis Charlie retirer une partie de ses vêtements pour sauter dans l'eau gelée. L'idée de la rejoindre commençait à lui traverser l'esprit mais un inconnu apparut soudainement, attrapant les affaires de Charlie avant de l'extirper de l'eau sans qu'il n'ait eu le temps de faire quoi que ce fut. De toute évidence, les deux individus avaient l'air de se connaître alors Wren ne dit rien: il les regarda juste s'éloigner en sortant une cigarette de son paquet, se la collant aux lèvres avant de se mettre en route jusqu'à chez lui. Il n'avait aucune idée du temps qu'il lui faudrait pour retrouver la chaleur réconfortante de son lit mais dans tous les cas, il avait au moins besoin de ce temps de route pour retrouver les idées claires. La soirée avait bien failli tourné au désastre, tout cela pour de la poudre blanche. L'histoire de sa vie, de celle de Charlie. L'histoire de tous ces enfants encore sauvages qui ne savaient pas résister à l'adrénaline d'une nuit étoilée.
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