RAELYN&MITCHELL #2 ► Nightcall

Nightcall

4h du matin. Habituellement, les choses qui me tiennent éveillée jusqu'à cette heure là sont l'alcool, les soirées d'excès où la drogue retrouve son chemin dans mes veines, ou éventuellement des étreintes avec un homme performant. Cette fois ci, c'est bien le travail qui m'a tenue éveillée jusqu'au bout de la nuit. Les livraisons de came se font souvent en pleine nuit, et à l'extérieur de la ville, et s'il n'est pas systématique que je m'y rendre en personne, je le fais souvent pour les gros arrivages, toujours accompagnée de gros bras dépêchés par Mitchell pour assurer ma sécurité, et parfois pas Mitchell lui même. Je l'admirais pour sa faculté d'être sur ton les fronts, mon boss ubiquiste capable de gérer toutes les branches du club et de le faire d'une façon magistrale, permettant à l'organisation de rayonner de nouveau depuis sa sortie de prison pour vice de forme.

Ce type de rendez vous, Je n'en ressortais que rarement détendue, la crainte toujours présente au ventre de me faire choper ou de tomber dans un piège, et déjà je sens que cette fois ci ne fera pas exception, ressentant déjà la familière tension dans tous les muscles de mon corps et à l'arrière de ma nuque, et ce même si tout s'est déroulé sans accroches jusqu'ici.

Ce soir Mitch était de la partie, rien de surprenant puisque nous attendions l'une des plus grosses livraison de l'année, qui arrive toujours à l'automne. Ce type d'événement avait toujours lieu loin des limites de la ville afin d'éviter une compagnie non désirée, et après la tombée de la nuit. Nous avions pris la voiture aux alentours de 23h30, conduit 2h30, attendu une demie heure sur place, je préférais généralement être la première sur place dans ce type de circonstance, La livraison et l'échange qui s'en était suivi avait duré un peu plus d'une demie heure, le temps de contrôler la marchandise, la charger dans le petit camion conduit par deux gorilles lambda travaillant avec moi, et nous avions repris la route depuis un peu plus d'une heure, Les deux hommes d'un côté, Mitch et moi de l'autre, dans la voiture du boss en personne. Mitch avait conduit à l'aller et jusqu'ici, alors que je m'étais installée du côté passager. J'avais réussi à fermer les yeux sur le chemin aller, mais maintenant que la tension s'était emparée de mes épaules, impossible de somnoler. Et peu désireuse de mourir dans un accident de la route, j'avais de toute façon décidé d'aider Mitch à rester éveiller en lui tenant compagnie. « Ça te dérange pas si je fume ? » La question était purement rhétorique, j'avais déjà fumé dans sa caisse à de nombreuses reprises, et je n'avais de toute façon pas attendu sa répondre pour tirer une cigarette de mon paquet et l'allumer, ouvrant de moitié la fenêtre passager, profitant au passage de l'air frais de cette nuit d'automne. Tirant une première latte, je tournai ma tête vers la fenêtre pour expulser l'air de mes poumons, profitant de la sensation immédiate de détente que cela m'arracha. « Ça c'est bien passé ce soir. » Une latte supplémentaire. La détente qui commencer à s'imposer. La sensation sera éphémère, j'en ai parfaitement conscience, mais qu'est ce que ça fait du bien. « Merci de m'avoir accompagnée. Je sais pas pourquoi ces livraisons me tendent toujours autant, après toutes ces années. » Peut être aussi un peu plus depuis l'arrestation de Mitch, et la trahison de Lou. Au fond, cela nous avait mis à tous une claque dans la gueule, nous faisant prendre conscience chacun à un degré différent des risques que nous encourions. A Mitch sûrement plus qu'à moi, puisqu'il avait passé presque un an derrière les barreaux avant d'être libéré grâce à un vice de procédure. Un simple merci était déjà difficile à obtenir de ma part, alors je ne m'étalerai pas plus. Mais j'étais reconnaissante au fond, qu'il ai tenu sa promesse, faite après que j'ai accepté de dédier une après midi entière à la demoiselle russe qu'il avait recrutée pour bosser au bar.

Dans un sens, j'avais toujours apprécié ces moments. Malgré la tenaille au creu du ventre, malgré la tension dans mon corps, d'abord parce que j'étais accroc à la poussée d'adrénaline, et ensuite parce que les échanges que nous avions Mitch et moi dans ces moments étaient toujours beaucoup plus sereins et apaisés qu'à d'autres moments. J'avais encore en tête l'échange musclé que nous avions eu, quasiment un mois auparavant, le soir anniversaire de la mort d'Aaron. après la soirée, ni lui ni moi n'avions plus évoqué la discussion. Pourtant j'avais le sentiment qu'elle avait apaisé, en tout cas au moins temporairement, notre relation. C'était un sentiment que j'appréciais, et j'étais il me semble, finalement un peu moins tendue qu'à l'ordinaire. « J'ai rencontré la nouvelle recrue d'ailleurs. » Cela devait difficilement être une surprise pour lui, puisqu'après avoir protesté, avoir traîné des pieds, et avoir largement manifesté mon mécontentement, j'avais accepté avec en retour la certitude qu'il m'accompagnerait ce soir. Je détestais faire la route seule. Lui jetant un coup d'oeil en coin, je continuais. « Elle est... » Elle était plusieurs choses à vrai dire. Intéressante, plus que ce à quoi je m'attendais, gentille et adorablement naïve, comme il les aimait, mais finalement, décidant de le taquiner, je me décidai pour « ...Elle est vraiment très belle. » lui signifiant pas la même occasion que je n'étais pas dupe sur le pourquoi il s'intéressait autant à la demoiselle et à son bien être. Je n'avais jamais été particulièrement impliquée dans la vie amoureuse de Mitch, ne m'y intéressant pas plus qu'il ne souhaitait de son côté m'en parler, mais j'étais de nature bien trop taquine pour laisser passer ce qui se voyait comme le nez au milieu du visage. « Ça explique tout de suite mieux certaines choses. » Comme le fait qu'elle se voit offrir la place de serveuse sans preuve de qualification, la confiance du boss, son envie de l'aider. Un sourire amusé se dessina sur mon visage, malgré la fatigue de la nuit lisible sur mes traits.

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Nightcall

Raelyn & Mitchell #2

Ces temps-ci les nuits se faisait courte pour l’Américain qui traînait jusqu’à pas d’heure au club, contraire à ses habitudes. En général, il buvait un ou deux verres et rentrait chez lui ou poursuivait la soirée ailleurs pour affaire ou plaisir, mais l’arrivée d’une certaine blonde parmi ses rangs l’avait légèrement chamboulé, dans le bon sens du terme. La Russe, une jeune femme fort sympathique qui avait réussi à l’amadouer sans grand mal et qui avait obtenu ses faveurs sans avoir à insister ou à remuer terre et ciel. Il lui avait ouvert la porte en grand et s’était comporté de façon plutôt amicale avec elle, laissant de côté l’homme horrible qu’il pouvait être. Dire qu’il avait craqué pour la jeune femme tel un adolescent était exagéré, mais ce qui était certain, c’est qu’elle ne l’avait pas laissé indiffèrent. C’est en écrasant sa cigarette dans le cendrier qu’il avait aperçu le signe de Raelyn qui l’informait être prête à partir. Saluant quelques clients, il se rendait jusqu’à sa voiture garée à l’arrière du restaurant en sa compagnie, vérifiant avant de prendre la route qu’il avait toujours son arme dans la boite à gant. Il ne comptait pas s’en servir, du moins, sauf si cela était nécessaire. En général les malentendus pouvaient être réglés par la parole, mais des fois la perte de sang-froid s’invitait à la partie et la force était nécessaire. Il n’appuyait jamais lui-même sur la gâchette, laissant l’honneur à ses hommes de main qu’il payait pour ça, intimider une ennemie était toujours facile, mais se salir les mains d’un meurtre était autre chose. Il jetait un œil à Raelyn et démarrait pour deux bonnes heures. Les routes étaient assez calmes à cette heure-ci ce qui facilitait la circulation. Le lieu de rendez-vous qui se trouvait en-dehors de la ville était quant à lui isoler, à l’abri des regards indiscret et surtout de la police. Mitchell était conscient que chaque livraison était risquée et qu’il pouvait s’agir d’un piège pour le faire tomber, mais tentait de se rassurer comme il le pouvait tout en gardant l’œil ouvert sur une quelconque voiture qui aurait pu les suivre depuis le restaurant. Son côté parano était très utile dans ces moments, car il se méfiait de la moindre silhouette. Ce soir, une grosse cargaison arrivait et la prudence était de mise. Une fois sur place, Mitchell avait pris le soin d’envoyer ses deux gorilles en premier pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un traquenard. Tout s’était bien déroulé et l’échange avec les détenteurs de la drogue n’avait pas fait d’étincelle. Ils avaient eu leurs liasses de billets et le camion avait été chargé de la marchandise. Tout était parfait pour repartir plus soulager qu’à l’aller.

Il tournait la tête vers la blonde lorsqu’elle lui demanda si ça ne le dérangeait pas qu’elle fume, l’observant du coin de l’œil s’allumer une cigarette avec un sourire en coin. « Si déjà, tu n’attends pas que je te dise oui, tu pourrais au moins m’en proposer une. » Qu’il disait en plaisantant. Il se fichait bien de fumer dans la voiture, il n’était pas à cheval sur ce genre de détail, puis ce n’est pas comme s’il comptait la vendre quelques jours après. « Trop bien même. » Qu’il répondait à Raelyn qui affirmait que tout, c’était bien passé. « Je m’attendais à ce qu’il y ait un peu plus d’action. » Qu’il ajoutait avec un sourire frôlant la plaisanterie. Bien sûr, il était content que tout ce soi bien passé comme convenu, ne pouvant s’empêcher de se dire que s’il avait su, il serait sûrement resté au club à picoler. « On est jamais à l’abri, malgré toutes les précautions prisent, il ne faut pas partir l’esprit tranquille, il peut y avoir une merde à tout moment. » Il était bien placé pour savoir de quoi, il parlait, les stups lui était tombé dessus un soir alors qu’il ne soupçonnait en aucun cas la possibilité de les voir débarquer et il était tombé de haut quand il avait su que Lou était la taupe. « Tu sais que je tiens toujours ma parole !» Qu’il disait en regardant un œil sur la route. Il lui avait promis de l’accompagner lorsqu’il lui avait demandé de s’occuper de Lubya le temps d’une après-midi pour lui trouver de nouveaux vêtements, elle n’avait pas été ravie, mais l’avait quand même fait. D’ailleurs, elle ne tarda pas à mettre le sujet sur le tapis en lui faisant part qu’elle l’avait rencontré, ce qui attira toute l’attention de l’Américain. Alors qu’il s’apprêtait à lui demander ce qu’elle en avait pensé, elle lui coupa l’herbe sous le pied en lui donnant son premier ressenti ou du moins ce qu’elle pensait de son physique. Belle, qu’elle disait, lui faisant bien savoir qu’elle comprenait mieux certaines choses. Mitchell tournait son regard vers elle avec beaucoup d’interrogations, du moins il faisait semblant. « Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! » Qu’il disait, tentant de se convaincre lui-même avant de reprendre sérieusement. « Elle est belle oui, je ne nierai pas cette information, mais sinon, tu en as pensé quoi ? Tu la penses digne de confiance ? » Il s’était fait sa propre idée, mais ressentait quand même le besoin de poser la question à Raelyn qui était la seconde personne en qui il avait véritablement confiance, surtout qu'il s'était déjà fait berné une fois, par lou, qui était sa favorite. « Elle a beaucoup de potentiel… » Qu’il ajoutait. « et crois le ou non, mais je ne lui ai pas offert le poste pour sa beauté. » Qu’il se sentait obligé de préciser, pensant bien que Rae devait penser le contraire.

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Nightcall

Avant de quitter le bar ce soir j'étais montée au restaurant pour saluer Alec et discuter avec lui quelques seconde, avant de me rappeler qu'il avait mis les voiles pour quelques semaine, profitant de vacances bien méritées. Un léger pincement au coeur j'avais à nouveau fait le tour du bâtiment, empruntant la fine ruelle qui permettait d'arriver devant le Club, le vrai. Ne prenant pas la peine d'entrer et saluer de potentiellement connaissance, je m'étais dirigée vers la voiture de Mitch, avant de lui fait un signe de la main signifiant que j'étais prête.

Une fois la transaction faite, et le chemin du retour engagé, je redevins un peu plus bavarde. Je n'était pas une grande volubile déjà en temps normal, mais j'avais passé l'aller dans un silence quasi total, tentant juste de faire taire la tension au creu de mon estomac. Dans un sens j'aimais ça, cela me donner la sensation d'être en vie, mais j'étais surtout relativement pressée que cela se termine, que je sois liberée de la tâche et que je puisse souffler. Alors que j'allumai une cigarette, l'une de mes meilleure amie pour la détente, ne prenant pas de recevoir l'autorisation de Mitch à ma requête, j'aperçu son sourire amusé. « Si déjà, tu n’attends pas que je te dise oui, tu pourrais au moins m’en proposer une » C'est vrai, j'aurais pu, mais l'altruisme n'était pas ma principale qualité, et en tout cas ne me venait pas naturellement. Répondant à son sourire, je replongeai à nouveau ma main dans mon sac pour attraper à nouveau mon paquet et le briquet. « Concentre toi plutôt sur la route, je suis pas pressée d'aller rendre des comptes là haut. » Mourir d'un accident j'entends. Quand à ce qu'il se tramait là haut, je n'avais de mon côté pas la moindre certitude ou conviction personnelle, ayant toujours eu un esprit bien trop logique pour m'adonner à des pratiques religieuses. Je calai la seconde cigarette entre mes dents avant de l'allumer, tirant dessus afin de faire rougir le bout, et de la tendre à Mitchell, pas désireuse de l'obliger à lâcher le volant. Un geste qui de toute façon, de part la nature de notre relation, n'avait qu'un aspect purement pratique et ne relevait d'aucun besoin de démonstration de sensualité.

« Trop bien même. Je m’attendais à ce qu’il y ait un peu plus d’action. » Pas moi. J'aimais les machines bien huilées, qui fonctionnaient sans aucun problème ou grincement. « Pourquoi, la bouffe était si bonne en prison ? » Tirant sur ma propre cigarette, je tournai la tête vers la vitre pour recracher l'air de mes poumons. « Non plus sérieusement c'est mieux comme ça. J'aurais pas pu vous défendre tous les trois, en cas de grabuge. » Un air insolent sur le visage je lui avais adressé un sourire. Je n'étais pas une violente, et en cas de problème vu mon gabarit, ce n'était clairement pas sur moi qu'il fallait compter, ça c'était certain. Comme pour accompagner les pensées qui m'avaient habitée, le boss avait finalement ajouté, d'un ton plus sérieux. « On est jamais à l’abri, malgré toutes les précautions prisent, il ne faut pas partir l’esprit tranquille, il peut y avoir une merde à tout moment. » J'en étais parfaitement conscience, et c'était pas moi qui allait le contredire. Hochant simplement la tête d'un air plus grave, j'avais choisi de le remercier pour sa présence du soir. « Tu sais que je tiens toujours ma parole ! » Là dessus je ne pouvais rien rétorquer non plus, c'était vrai. Mitchell était beaucoup de chose, mais il n'avait jamais brisé une promesse qu'il m'avait faite. Ou si c'était le cas, je ne l'avais jamais découvert et ce que l'on ne sait pas...

Mes pensées déviant vers cet après midi, quelques jours auparavant, que j'avais passé avec sa nouvelle "protégée", j'avais délibérément choisi de mettre le sujet sur le tapis, de la meilleure façon pour l'embarrasser. Il réagit rapidement comme je l'avais imaginé, me montrant encore une fois que je connaissais bien les bouton sur lesquels appuyez pour le faire réagir. « Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! » Levant les yeux au ciel, j'avais laissé échapper un léger rire qui en disait long. « Elle est belle oui, je ne nierai pas cette information, mais sinon, tu en as pensé quoi ? Tu la penses digne de confiance ? » Rien que le fait qu'il s'intéresse à mon opinion me confirmer l'intérêt qu'il lui montrait. J'étais pas chef de ressources humaines, et n'avait pas besoin de valider ou apprécier la moindre serveuse ou le jeune homme qui faisait la plonge. « J'en sais rien Mitch. Mon instinct me dit que c'est une jeune femme perdue, un tantinet fragile et assez naïve, mais que oui, on peut se fier à elle. Mais bon, étant donné les précédents fâcheux, je préfère te dire de rester sur tes gardes. » Lou, c'est à elle que je faisais référence, la dernière petite protégée de Mitch, qui lui avait valu de passer plusieurs fois en prison. J'aurais été virulente si elle m'y avait envoyée en même temps, cela va sans dire. « Elle a beaucoup de potentiel… » Encore une fois je levai un sourcil amusé. Parce qu'il y avait besoin de potentiel aujourd'hui, pour faire le service ? Première nouvelle. « Et crois le ou non, mais je ne lui ai pas offert le poste pour sa beauté. » Un nouveau rire monta dans ma gorge. « Bein voyons. » La remarqué était vide de toute jalousie de ma part, la relation professionnelle et amicale que nous partagions n'avait jamais été abîmée par la moindre intriguante, et je ne lui portai pas d'autre intérêt. Mais si je n'avais jamais su peindre, écrire ou sculpter, la moquerie et le sarcasme auraient été un art qu'on aurait pu me qualifier d'artiste, de maître en la matière. « Depuis quand faut du potentiel pour servir des verres et laver des tables ? » Curieuse, je cherchai aussi à savoir s'il avait une autre idée en tête la concernant. Professionnellement, puisque plus intimement, j'étais déjà convaincue que c'était le cas. « Je suis contente pour toi, si ça peut te faire du bien de penser à autre chose. Et une chose est sure, elle est clairement plus agréable et moins barrée que... » M'arrêtant dans mon élan, je me maudis intérireurement d'avoir été idiote. Le sujet Mavis était sensible avec Mitch, et je m'étais laissée emportée par le sarcasme sans volontée de le blesser, mais aussi sans tourner ma langue avant de parler. « Désolée... Je voulais pas manquer de délicatesse. » Tirant une latte supplémentaire, je m'étais reconcentrée sur ma route, priant pour que ma vacherie non volontaire ne détériore par l'ambiance légère retrouvée de la soirée.

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Nightcall

Raelyn & Mitchell #2

Depuis son arrivée en Australie l’américain prenait rarement la voiture, préférant amplement circuler à l’aide de sa moto, ce qui était beaucoup plus pratique, évitant les bouchons, mais également en terme de stationnement, une moto était beaucoup plus facile à garer qu’une voiture et aussi beaucoup plus discret. Il avait à sa disposition un chauffeur qui pouvait le conduire là ou il le souhaitait, un homme qui lui servait également de gros bras lorsque c’était nécessaire, mais décidait de se déplacer de lui-même la plupart du temps. Monter à bord d’un véhicule blindé était beaucoup trop tape à l’œil pour un homme comme lui, puis il pouvait toujours compter sur les deux hommes qui le suivaient un peu partout en toute discrétion, prêt à agir si quelqu’un prenait la mauvaise décision de s’en prendre au club ou au boss lui-même. La route qui menait au lieu de rendez-vous lui paru assez long, le stress de ne pas savoir si tout allait bien se passer rongeait leurs esprits et c’est une fois sur la route du retour, que l’ambiance fut détendu. Attrapant la cigarette que la blonde lui tendant tout en gardant un œil sur la route, il ne tardait pas à tirer une latte qui lui fit un grand bien. « Tu devrais savoir que je suis un pro du volant !» Qu’il plaisantait sans pour autant faire le malin. Avec tout ce qu’il avait vécu, il pouvait être heureux d’être encore en vie et mourir dans un accident de voiture ne le tentait pas vraiment, oh non, s’il devait mourir, il préférerait que ce soi d’une façon plus tragique, qu’on parle de lui durant des années juste après. « En parlant de là-haut, tu devrais plutôt dire en bas » Il fallait être réaliste, le paradis ne leur était pas réservé et une place très confortable devait les attendre en enfer. « Le diable en personne nous réserve déjà sa meilleure place ! » Il en rigolait, mais n’avait pas hâte d’y être. « Si on veut rallonger notre espérance de vie, il va falloir songer à arrêter de fumer aussi ! » Il fumait depuis ses dix-huit ans et arrêter de fumer était bien plus facile à dire qu’à faire.

Mitchell s’était préparé à ce que la transaction se passe avec un peu d’action, bien sûr, il était soulagé qu’aucun débordement avait eu lieu, mais partagea son impression avec Raelyn qui ne tarda pas à faire allusion à son séjour en prison. Un an qu’il avait passé derrière les barreaux, une année qui ne fut pas si terrible que ça à vrai dire. Il y avait retrouvé des connaissances –et quelques ennemies-, avait réussi à se faire une bonne place parmi les détenus et n’avait pas vraiment vu le temps passer. « Ce n’était pas si terrible que ça. » En sortir l’avait bien sûr ravi, il préférait de loin la liberté d’aller ou il veut quand il le veut. « J’ai pu y faire du sport, des affaires, franchement, la prison, c’est comme une colonie de vacances pour malfaiteur. » À croire qu’il avait mangé un clown ce soir, il ne pouvait cacher l’ironie sur son visage de ce qu’il disait et Raelyn apparemment n’était pas loin de l’égaler dans l’humour en précisant qu’elle n’aurait pas pu les défendre s’il y avait eu un couac. « Je sais que t'es une dure à cuir, je n’ai jamais douté là-dessus, mais tu as raison, c’est mieux ainsi.» Qu’il disait sans perdre le sourire avant de passer à un sujet qu’il considérait comme étant un peu plus sérieux.

Demander à Raelyn son avis pouvait l’aider à y voir plus clair là ou il avait peut-être été aveuglé. Il avait beau donner sa confiance avec beaucoup de difficulté, avec la Russe ça avait été bien différant. En l’espace de vingt-quatre heures, elle était devenue sa nouvelle protégée, recevant en guise de cadeau de bienvenue la sympathie du boss du club. « Je pense qu’il ne faut pas se fier aux apparences, c’est une battante. » Du moins, c’est ce qu’il avait pu voir chez elle en l’espace de quelques jours. « Tu penses qu’elle ne se doute pas de ce qui se passe réellement ? » Il n’avait pas parlé des détails concernant le club volontairement à Lubya, ne voulant pas la faire fuir, mais imaginait qu’elle comprendrait rapidement qu’il y avait bien plus que de la fabrication de faux papiers au sein de son rang. D’un côté ça l’arrangeait qu’elle n’en sache pas trop, se disant qu’elle n’aurait pas grand chose à raconter à la police si un jour elle devait témoigner contre lui ou le club, ce qu’il n’espérait pas, puisqu’il plaçait en elle beaucoup d’espoir pour la suite, sans vraiment savoir ce qu’il attendait réellement d’elle. Raelyn ne semblait pas le croire lorsqu’il lui avoua ne pas lui avoir offert le poste uniquement pour sa beauté. Fallait-il du talent pour servir des verres et laver des tables qu’elle lui demandait. « Il faut déjà pouvoir supporter tous les bruts bourrés et pour ça, il faut du talent ! » Surtout de la patience à vrai dire. « Puis elle apporte un peu de nouveauté, un peu de douceur dans ce monde de brut dans lequel on vit » Elle arrivait surtout à lui donner le sourire et à le faire rire, ce qui l’aidait réellement à oublier tous les tracas de sa vie, dont son histoire avec Mavis que Raelyn ne tarda pas à citer, s’arrêtant pile au moment ou elle comptait lui faire part de sa façon de penser de la jeune femme et de s’en excuser. « T’en fais pas, tu as raison. » Oui, elle avait raison, l’épouse du boss n’était pas facile à vivre et se faisait souvent remarquer par sa jalousie maladive. « Un côté de moi aimerait qu’elle revienne, mais d’un autre, je me porte bien mieux depuis qu’elle a quitté Brisbane, j’en pouvais plus de ses crises à longueur de journée. » C’était devenu bien trop tendu entre eux, et même si c’était devenu répétitif dans leur relation, le vase venait de déborder. « Je l’ai aimé durant de nombreuses années, mais à présent, je me rends compte que cet amour s’est estompé, qu’elle n’est finalement pas la femme qu’il me fallait. » Il se l’était dit un soir, alors qu’il épongeait sa solitude, seul dans son appartement qui avait été démuni des affaires de la blonde. « Si elle se décide à revenir, je ne lui ouvrirai pas mes bras, pas cette fois. » Il y en avait eu des fois ou elle pétait un câble, disparaissait et revenait comme une fleure, mais la prochaine ne se passerait pas comme elle pourrait l’espérer. « Puis t’imagine si elle débarquait et tombait nez à nez avec Lubya ! » Qu’il plaisantait pour éliminer cette image de faiblesse qu’il venait de montrer.

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Nightcall

J'avais passé mon permis de conduire alors que j'habitais encore dans ma campagne, là où il était possible de conduire sans jamais croiser personne. Depuis mon arrivée à Brisbane je n'avais eu qu'à prendre le volant qu'à de très rares occasions, mais très mal à l'aise à l'exercice de la conduite en ville, j'avais rapidement lâché l'affaire et n'avais pas pris le volant depuis des années. Théoriquement, j'en étais capable, c'est ce que disais mon permis. Dans les fait, c'était une autre paire de manche, et je m'en sortais toujours pour arriver à ne pas avoir à en faire l'expérience. Généralement lorsque ce n'était pas Mitch qui m'accompagnait, il envoyait un homme de main supplémentaire pour faire la route avec moi et assurer ma sécurité, ainsi je n'étais pas obligée de prendre le contrôle du véhicule. « Tu devrais savoir que je suis un pro du volant ! » J'étais par contre plutôt sereine en voiture, pas le genre de personne à stresser son partenaire de route. De toute façon, le fait d'arriver à bon port ne dépendait pas de moi et il vallait mieux, donc pourquoi m'inquiéter pour une chose sur laquelle je n'avais de toute façon aucune maîtrise.

Mais alors que je blaguai sur le fait de ne ressentir aucune hâte à mourir dans un accident de la route, Mitch se montra finalement fort pessimiste. « En parlant de là-haut, tu devrais plutôt dire en bas. Le diable en personne nous réserve déjà sa meilleure place ! » J'avais laissé échapper un bref rire. Heureusement que je ne croyais pas en ce foutaises, puisque effectivement, s'il existait un après, il ne serait pas forcément de tout repos pour moi. « Sois pas si négatif Mitch, laisse moi espérer. » Finalement ces histoire d'enfer et de paradis, ça dépendait un peu de où on situait le curseur. Peut être que là haut quelqu'un déciderait d'être indulgent avec moi. C'est que ça m'aurait travaillé cette histoire, si j'en avais eu quelque chose à foutre. « Si on veut rallonger notre espérance de vie, il va falloir songer à arrêter de fumer aussi ! » Pour le coup, c'est un rire franc que j'avais cette fois ci laissé échapper en réaction à l'avertissement de Mitch. « Toi comme moi on sait très bien que si mes vices faisaient la course pour savoir qui aurait le privilège d'avoir ma peau, la cigarette passerait pas la ligne d'arrivée en premier. » Je n'avais jamais cherché à cacher mon mode de vie à Mitch, même quand je pensais qu'une part de lui pouvait me juger pour ça, après m'avoir connue amoureuse de son ami et menant une vie plus calme. Certes je fumais énormément, mais je buvais aussi beaucoup trop, j'abusais d'ecstasy en soirée, et je ne traînais pas qu'avec des hommes recommandables. Globalement j'avais quand même mis les chances de mon côté pour ne pas atteindre cinquante ans. Mitch savait très bien quel genre de vie je menais.

Son séjour en prison était quelque chose dont nous ne parlions que peu, plus parce que je n'avais jamais osé, n'ayant aucune sorte d'envie de prendre le risque de lui rappeler de mauvais souvenirs. « Ce n’était pas si terrible que ça. J’ai pu y faire du sport, des affaires, franchement, la prison, c’est comme une colonie de vacances pour malfaiteur. » J'étais de mon côté, bien heureuse d'avoir été épargnée dans cette histoire. « Tu m'en voudras pas si je te dis que je te crois sur parole ? » Pour la seconde fois dans ma vie il faut dire que la chance et le karma avait été de mon coté, lorsque les stups avait fait leur descente au Club. Ils n'avaient rien trouvé contre moi en perquisitionnant mon appartement, j'avais été prévenue quelques secondes avant et cela m'avait laissé tout juste le temps de balancer ma réserve personnelle dans les toilettes, et j'étais pas assez stupide pour laisser traîner quoi que ce soit m'incriminant. J'avais eu de la chance aussi, qu'aucun témoignage ne me concerne ne m'envoie directement en prison sans passer par la case départ. « Je sais que t'es une dure à cuire, je n’ai jamais douté là-dessus, mais tu as raison, c’est mieux ainsi. » Je souris à l'idée de faire face à des gorilles dans le genre des hommes de main de Mitch, du haut de mon mètre cinquante huit et avec mes cinquante pauvres kilos. Je n'étais pas une femme faible, seulement, ma force n'était pas physique et j'en avais très largement conscience.

Le voir défendre la jeune femme alors que je ne l'avais même pas attaquée me fit sourire intérieurement. Cela me rappelait un peu la période "Lou", de qui je m'étais toujours méfiée et je ne m'en étais à l'époque pas cachée auprès de Mitchell. Il la défendait également bec et ongles, et voila ce que ça avait donné. « Je pense qu’il ne faut pas se fier aux apparences, c’est une battante. » Hochant la tête, j'avais répondu simplement. « J'ai pas dit le contraire. » Les hommes avaient en général plus de mal à saisir les différentes nuances d'une personnalité féminine. Fragilité ne voulait pas dire manque de combativité, bien au contraire et j'étais bien placée pour savoir que fuir sans se retourner demandait une sorte de courage. « Je dis juste que... Fais gaffe. J'ai aucune envie de voir les flics perquisitionner mon appartement une troisième fois. » La première fois avait tourné au drame, pas besoin de m'apesentir dessus, et j'avais détesté la seconde sans aucun doute, observer les stups retourner mes affaires et violer mon intimité n'avait pas été une expérience agréable. « Tu penses qu’elle ne se doute pas de ce qui se passe réellement ? » Je haussai les épaules. « Elle m'a pas l'air stupide. Mais elle m'a dit qu'elle ne voulait pas en savoir plus que nécessaire, et je pense pas qu'elle mentait. » De toute façon il fallait qu'il soit lucide, elle ne le verrait pas comme un saint éternellement, il n'en était pas plus un que moi. Je me gardai bien de partager cette dernière remarque avec lui cependant.

« Il faut déjà pouvoir supporter tous les bruts bourrés et pour ça, il faut du talent ! » J'avais tiré une latte sur ma cigarette, avant de respirer l'air frais de la nuit un instant et de lui répondre, toujours sur un ton taquin. « Et si je comprends bien la fiche de poste implique aussi de te supporter toi. Et pour ça, il faut bien plus que ça ! » De la patience, beaucoup de patience et de self control, j'étais bien placée pour savoir qu'il avait pas un caractère facile. Et si c'était déjà le cas professionnellement et amicalement, je ne voulais même pas savoir ce que ça donnait dans l'intimité. « Puis elle apporte un peu de nouveauté, un peu de douceur dans ce monde de brut dans lequel on vit. » Je me gardai bien de soulever la mièvrerie de sa phrase, mais n'en pensait pas moins. C'était assez inhabituel finalement, de le voir s'ouvrir et se confier. Je le pensais aussi impénétrable qu'un bunker. La suite me surpris donc encore plus.

« T’en fais pas, tu as raison. » Je pris tout de suite un air plus sérieux. L'ambiance avait changé, et si j'étais contente de ne pas le voir s'emporter, j'étais aussi un peu mal à l'aise, étant plus douée pour les mondanité que les conversations profondes. « Un côté de moi aimerait qu’elle revienne, mais d’un autre, je me porte bien mieux depuis qu’elle a quitté Brisbane, j’en pouvais plus de ses crises à longueur de journée. » Ne préférant pas le couper dans son élan, je ne le quittai par contre pas des yeux, étonnée de le voir si faillible, et de ne pas s'en cacher. Je ne le jugeai pas pour ça, il m'avait ramassée en larmes sur le plancher de mon appartement après la mort d'Aaron, alors que j'étais bien décidée à ne plus en bouger, et lui et Alec m'avait aidée à sortir de ma catatonie dans les jours qui avaient suivi, ne se permettant à aucun moment la moindre remarque. « Je l’ai aimé durant de nombreuses années, mais à présent, je me rends compte que cet amour s’est estompé, qu’elle n’est finalement pas la femme qu’il me fallait. » Une nouvelle fois surprise par ses confessions, j'avais simplement poussé un soupir las. je n'avais jamais cherché à en savoir plus sur l'état de leur relation, même lorsqu'elle était encore dans les parages, mais je savais que les choses étaient loin d'être idyllique, pas besoin d'avoir fait dix ans d'étude pour s'en apercevoir. « Si elle se décide à revenir, je ne lui ouvrirai pas mes bras, pas cette fois. » J'imaginai que cela ne devait pas être facile pour lui, ce type de décision. « Puis t’imagine si elle débarquait et tombait nez à nez avec Lubya ! » Suite à cette pointe d'humour, je m'autorisai un nouveau sourire. « Crois moi j'imagine. Tu te souviens cette fois ou il carrément fallu qu'Alec intervienne et la sorte du Club pour l'empêcher de me sauter à la gorge ? » Mavis et moi avions toujours eu une relation explosive, même si j'évitais tant que possible d'avoir à la croiser. Elle me haïssait simplement parce que j'étais une femme appartenant au cercle privé de Mitch, et une amie, alors je n'imaginai pas de quoi elle serait capable en tombant nez à nez avec Lubya en plein batifolage avec son mari.« Y'a vraiment quelque chose qui clochait chez elle. Pour être franche, y'a pas que toi qui en pouvait plus de ses crises. » Puisqu'il se confiait, je me permis de donner mon avis, même s'il devait se douter que je ne l'avais jamais portée dans mon coeur, puisqu'elle ne ratait pas une occasion d'exprimer à voix haute à quelle point j'étais singulière et vulgaire à la fois. Ce que, soyons sérieux un instant : je n'étais pas. Reprenant un air plus sérieux, je réfléchis. « Tu sais où elle est ? » Alec m'avait dit qu'elle était simplement partie, sans laisser la moindre trace ou adresse. « Elle a rien laissé derrière elle ? » Puisqu'il semblait disposé à se confier plus qu'à son habitude, autant en profiter.

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Raelyn & Mitchell #2

S’il devait y avoir un enfer, il y aurait sa place, il se l’était dit il y a bien longtemps, et ce, sans même se demander s’il y avait lieu d’être ou pas, après tout ce qu’il avait fait, c’est bien la place qu’il méritait et ce n’était pas une forme de pessimisme, mais bien de bon sens. S’il devait y avoir un enfer, il y aurait sa place, il se l’était dit il y a bien longtemps, et ce, sans même se demander s’il y avait lieu d’être ou pas, après tout ce qu’il avait fait, c’est bien la place qu’il méritait et ce n’était pas une forme de pessimisme, mais bien de bon sens. Il avait fait beaucoup de mal dans sa vie et n’était pas prêt de s’arrêter en si bon chemin, mais osait tout de même espérer un jour en sortir, pour vivre une vie seine, loin de tout problème pouvant l’emmener derrière les barreaux pour le restant de sa vie à moins d’y laisser la vie avant, ce qui ne l’étonnerait pas puisqu’il jouissait de plaisirs tel que l’alcool et la cigarette, deux éléments consommés avec peu de modération qui causerait un jour ou l’autre des troubles dans son organisme. Il y songeait à arrêter et en faisait même part à sa co-pilote avec peu de sérieux cependant puisqu’il tenait dans sa main gauche une cigarette qu’elle lui avait allumée après qu’il le lui ai demandé. « L’alcool ne serait pas loin derrière ! » Qu’il disait tout en gardant les yeux rivés sur la route. Il savait que Raelyn n’avait la vie des plus saines, à vrai dire, elle menait un train de vie bien plus intense que l’américain qui contrairement à elle se contentait de nicotine et l’alcool. « On va essayer de voir le bon côté des choses, on n’est pas accroc à la malbouffe, c’est déjà ça ! » Qu’il plaisantait, soufflant la fumée par la fenêtre.

Le séjour qu’il avait fait en prison avait été bien plus court que prévu et contrairement à ce que pouvait penser la blonde, il n’en avait pas réellement souffert, un homme comme lui avec beaucoup de contact avait sa place dans ce genre de lieu. « Je t’assure, je m’y sentais limite plus serein qu’à l’extérieur ! » Il abusait un peu, beaucoup même. IL avait survécu à l’année d’emprisonnement, mais idolâtrait la liberté. Il avait dû travailler dur pour rassurer ses collaborateurs qui sceptique à l’idée de se faire coincer à leur tour, avait hésité à continuer de travailler avec le Club, Raelyn avait été un très bon élément avec les fournisseurs, prouvant une fois de plus qu’il pouvait lui faire confiance. « D’ailleurs je te l’avais pas dis, mais tu as fait du bon boulot avec les fournisseurs durant mon séjour à l’ombre, sans toi je pense qu’on aurait été au plus bas.» Mitchell faisait rarement des compliments, s’en contentant en général uniquement pour faire du charme à de belle créatures.

La rencontre avec Lubya avait été soudaine et perturbante pour l’Américain, à vrai dire il ne savait pas vraiment ce qu’il se tramait entre eux, mais se sentait très attiré par elle et avait envie de l’aider dans son projet de nouvelle vie. « Je pense pas qu’elle soi du genre à cafter, puis je l’ai prévenu à ce sujet, je ne me laisserai pas avoir une deuxième fois.» Il avait voulu rester sur ses gardes lors de sa première rencontre avec la Russe, mais avait très vite été amadoué par son charme et son audace, baissant par la même occasion la garde sans réellement s’en rendre compte. Bien sûr il ne comptait pas avouer ce détail à Raelyn qui le mettait en garde. « J’ai pas voulu la faire fuir et j’espère qu’elle restera dans l’ignorance suffisamment longtemps, je ne veux pas la mêler à toutes nos merdes, je lui demande juste de servir des verres pour l’instant, puis je la ferais travailler de journée au restaurant en temps voulu. » Encore un avantage qu’il comptait donner à la nouvelle recrue, sous condition qu’elle lui prouve être une personne de confiance. Il avait conscience que ça pouvait être lourd de faire face à des mecs bourrés avec le regard baladeur. « Et si je comprends bien la fiche de poste, implique aussi de te supporter toi. Et pour ça, il faut bien plus que ça ! » Il riait suite à la remarque de Raelyn. « Tu rigoles, je suis de bonne compagnie ! » Il l’espérait du moins. Il avait certes beaucoup de défauts et pouvait s’emporter très facilement, faisait toujours en sorte de garder un grand mystère sur son passé et sa vie en général, essayant d’avoir le bon rôle au premier regard. « Si t’arrives à me supporter, elle y arrivera sans aucune difficulté ! » Qu’il ajoutait avant de passer au sujet : Mavis. Il décidait de se confier davantage sur sa relation avec la jeune femme, lui faisant part que ce n’était plus pareil qu’avant, qu’il n’était pas prêt à l’accueillir les bras ouverts, ne manquant pas de plaisanter pour atténuer ce côté “faible“ qu’il avait laissé apparaître. « Oh oui, je m’en souviens et il y a eu plein de cas comme celui-ci, elle était jalouse de toute femme m’adressant la parole. » Lui aussi avait tendance à lui faire part de scène de jalousie, mais sans l’hystérie. « J’ai longtemps pensé que l’amour la poussait à réagir comme ça, mais j’ai appris il y a peu en rangeant quelques affaires qu’elle prenait des anti-dépresseurs. » Il avait épousé une dépressive et se demandait si elle n’avait pas réellement pété un plomb depuis. « J’ai mis des hommes sur sa trace, mais elle est introuvable, elle sait couvrir ses traces, elle a eu un bon professeur. » Puis il ne consacrait pas tout son temps libre pour la retrouver de toute façon. « Elle reviendra, elle revient toujours. » Qu’il ajoutait, bien conscient que sa femme reviendra pour retrouver la sécurité de ses bras.

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Nightcall

Mitch ne s'était jamais risqué au moindre commentaire réprobateur concernant mon mode de vie, la moindre remarque devant mes yeux de lapin russe lorsqu'il lui arrivait de sonner chez moi à l'improviste après une soirée d'excès, ni même lorsque ce faisant il surprenait un inconnu à quitter mon appartement. Il savait que je ne bossais jamais sous l'emprise de substance, et que je limitais l'alcool à des quantités raisonnable lorsqu'il s'imposait pour des négociations. Le reste, c'était mon problème, il me l'avait bien fait comprendre, par son absence totale de réflexion. Et c'était quelque chose que j'appréciais particulièrement dans notre relation, où chacun ne se risquait jamais à empiéter sur ce qui était du domaine personnel pour l'autre, ne se permettant que quelques pointe d'humour une fois de temps en temps, comme je le faisais aujourd'hui concernant une certaine jolie russe. « L’alcool ne serait pas loin derrière ! » Je pouvais difficilement le contredire. Qu'est ce qui lâcherait en premier chez moi, le foi, les poumons, mon cerveau et ma raison ? Il était aussi possible que je me retrouve un jour renversée par une femme jalouse dont j'aurais par mégarde séduit le petit ami, avec moi rien n'était exclu. Je me contentai de sourire à sa remarque, me disant qu'effectivement, l'alcool faisait certainement la course en tête. « On va essayer de voir le bon côté des choses, on n’est pas accroc à la malbouffe, c’est déjà ça ! »Je laissai échapper un rire franc en réponse à cette dernière remarque. Pourtant on pouvait pas vraiment dire que j'ai appris à cuisiner. « Heureusement que ton frère est là pour prendre soin de ma ligne, je sais pas ce que je ferai sans lui, clairement, le seul repas correct que je mange dans une journée c'est généralement le midi quand je passe au restaurant après le service. » Ce que je faisais en temps normal quasiment tous les midis, aidant Alec à décompresser par la même occasion, récupérant de ma gueule de bois quand j'étais sortie la veille, et refaisant le monde en fumant un joint au moment du café. « Faudrait pas qu'il reste en congé trop longtemps d'ailleurs, je vais probablement mourir de faim sinon. » Et il me manquait, aussi, mais ça, je vous interdit de lui répéter. Alec était certainement une des rares personnes qui savait que je n'étais pas aussi dure et froide que ce que je voulais bien faire croire.

« Je t’assure, je m’y sentais limite plus serein qu’à l’extérieur ! » J'aurais pas décrit la prison comme un endroit où régnait la sérénité, mais encore une fois je préférais le croire sur parole. « Si t'as tant apprécié la prison, faudra que je te présente ma mère un jour. » J'avais laissé échappé un sourire, avant de me perdre dans mes pensées. C'était peu être la première fois que j'évoquais mon passé ou ma famille avec Mitch, ou qui que ce soit d'ailleurs. Mais c'était une petite remarque sans importance, c'est pas demain la veille que je m'épancherai sur la vie de Rachel-Lynn Blackwell, et sa famille de campagnard du centre de l'Australie.

« D’ailleurs je te l’avais pas dis, mais tu as fait du bon boulot avec les fournisseurs durant mon séjour à l’ombre, sans toi je pense qu’on aurait été au plus bas. » Me sortant de ma torpeur, j'avais levé un sourcil étonné à Mitch. Des excuse l'autre soir, des remerciement maintenant ? Que lui arrivait-il donc ? Il était malade ? « Je vais finir par croire qu'on t'a échangé avec un frère jumeau pendant la nuit si tu continues à m'envoyer des fleurs. » Tendant la main vers le col de sa chemine pour faire mine d'attraper et de tirer sur un masque en latex qui aurait remplacé son vrai visage, je repris en souriant. « Qui se cache donc sous ce masque, ma foi fort réussi, de Mitchell ? » Ramenant ma main sur mes cuisses, repris, finalement un peu troublée par le compliment, lui adressant un sourire insolent. « Plus sérieusement, je sais effectivement pas ce que tu ferais sans moi. » J'ajoutais une touche d'humour, pour clore le sujet, tentant de cacher que finalement j'étais un peu touchée. La relation entre Mich et moi n'avait pas toujours été au beau fixe, et les discussions à coeur ouverts s'étaient faites rare avec les années. C'était bien la première fois qu'il exprimait à haute voix sa gratitude, pour la façon dont j'avais mené ma barque pendant son absence, rassurant les différents fournisseurs du Club et garantissant de pouvoir redémarrer l'activité à sa sortie.

Le sujet de la jolie blonde abordé, sa langue se délia comme par magie. En tout cas, en voilà une sur laquelle il ne tarissait pas en compliment. « Je pense pas qu’elle soi du genre à cafter, puis je l’ai prévenu à ce sujet, je ne me laisserai pas avoir une deuxième fois. » J'avais le même avis sur lui quand à la loyauté de la demoiselle, seulement, et peut être parce que j'étais peut être un peu moins aveuglée par ses yeux verts et ses longues jambes, je préférais me dire que seul l'avenir nous permettrait de répondre réellement à cette question. Je préférai ne rien rajouter, parce qu'il était difficile de faire entendre raison à un homme sous le charme, et qu'après tout ce n'était pas réellement mes oignons. « J’ai pas voulu la faire fuir et j’espère qu’elle restera dans l’ignorance suffisamment longtemps, je ne veux pas la mêler à toutes nos merdes, je lui demande juste de servir des verres pour l’instant, puis je la ferais travailler de journée au restaurant en temps voulu. » J'aurais voulu répondre que la tenir dans l'ignorance était pas forcément la meilleure des façon pour la protéger, mais je m'abstins, estimant une fois de plus que ce n'était pas à moi de faire ce type de réflexion à Mitchell. C'était un grand garçon, qui savait gérer ses relations comme un adulte, et je l'avais assez piqué par rapport à son béguin pour la russe pour la soirée. « Si t’arrives à me supporter, elle y arrivera sans aucune difficulté ! » Je levai un sourcil au ciel. « Pourquoi, parce que j'ai un sale caractère ? » Je fi une pause, tirant sur ma cigarette qui était à présent presque entièrement consumée. « J'ai jamais prétendu arriver à te supporter... » J'avais laissé échappé un sourire avant de jeter mon mégot par la fenêtre de la voiture de Mitch.

Retirant mes bottines, j'avais croisé mes pieds sur le tableau de bord, commençant à ne plus tenir en place, et pressée d'arriver chez moi. Le sujet de Mavis avait été abordé, et d'un coup je senti la conversation prendre une tournure plus personnelle. C'était chose rare avec Mitchell, par conséquent je braquai mon regard sur lui, n'en manquant pas une miette. « Oh oui, je m’en souviens et il y a eu plein de cas comme celui-ci, elle était jalouse de toute femme m’adressant la parole. » Elle était surtout hystérique, si on me demandait mon avis. J'étais une femme jalouse, et si aujourd'hui j'idéalisais la relation que j'avais avec Aaron, qui avait eu ses hauts et ses bas, cela avait été à l'époque à l'origine de pas mal de grosses disputes avec lui, l'un comme l'autre nous montions rapidement dans les tours. Mais Mavis donnait un autre sens à ce mot là, en faisant presque un art. « J’ai longtemps pensé que l’amour la poussait à réagir comme ça, mais j’ai appris il y a peu en rangeant quelques affaires qu’elle prenait des antidépresseurs. » Je laissai échapper un soupir. « Tu m'aurais demandé mon avis a l'époque, je t'aurais clairement dit que quelque chose n'allait pas chez elle. » Mais respectant les limites, je m'étais bien gardée de donner mon avis. Mavis aimait Mitch, il était difficile de prétendre le contraire. Mais elle était clairement dérangée. Ma rancoeur parlait peut être à ma place, mais finalement, je n'étais pas surprise par cette révélation.

« J’ai mis des hommes sur sa trace, mais elle est introuvable, elle sait couvrir ses traces, elle a eu un bon professeur. » J'hochai la tête, signe que je comprenais. Si je devais disparaître, ne voulant pas être retrouvée par quelqu'un comme Mitch, il était clair que je me serais attendue à ce qu'il me cherche, aidé par la force de frappe du Club. Elle avait clairement dû prévoir le coup. Peut être même qu'elle était simplement morte au fond d'un ravin, et je ne ressenti même pas la moindre culpabilité face à la jouissance que cette idée procurait chez moi. « Elle reviendra, elle revient toujours. » Je poussai un soupis, par ravie par l'idée. Mais il avait raison. « Les nuisibles reviennent toujours... » Et Mavis était pire qu'un cochenilles, pire qu'un moustique. Sans quitter Mitch des yeux, je repris. « Je manque peut être un peu de sensibilité ... Elle te manque ? » Je me posais authentiquement la question. Je n'avais jamais connu ça, l'amour qui s'étiole pour disparaître. La seule fois ou j'avais aimé, il m'avait été arraché d'un coup sec et violent.

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Nightcall

Raelyn & Mitchell #2

La malbouffe n’avait jamais été le dada de Mitchell qui malgré ses origines n’était pas fan de fast-food en tout genre. Son truc, c’était plutôt les bonnes viandes bien juteuse, élaboré avec soin accompagnés de mets de qualités cuisiné par lui-même ou par son frère. Mitchell appréciait également les sorties dans des restaurants traditionnelles ou gastronomique, à l’affût de découverte. Lorsqu’il voyage, il n’hésite pas à découvrir la culture culinaire du pays et garde souvent des recettes en tête pour les effectuer chez lui, au plus grand calme, rien que pour lui à défaut de ne pas avoir sa femme à ses côtés depuis quelques mois qui autrefois appréciait que Mitch s’improvise cuisinier pour le plus grand plaisir de ses papilles. L’Américain était réputé pour sa tarte aux pommes au restaurant, mais se faisait dépasser bien souvent par son frère qui mettait beaucoup de cœur dans sa cuisine et beaucoup de temps, contrairement à Mitchell qui gardait pour lui ses talents, n’ayant jamais cuisiné pour quiconque du Club. « Heureusement que ton frère est là pour prendre soin de ma ligne, je sais pas ce que je ferai sans lui, clairement, le seul repas correct que je mange dans une journée c'est généralement le midi quand je passe au restaurant après le service. » qu’elle disait, faisant sourire le brun qui ressentait une envie de grignoter quelque chose, sûrement à cause du stress occasionné par la réception de marchandise qui venait d’avoir lieu. En temps normal, Alec les aurait sûrement accueilli avec un bon plat à leur retour, malgré l’heure tardive. « Faudrait pas qu'il reste en congé trop longtemps d'ailleurs, je vais probablement mourir de faim sinon. » Il jetait son mégot de cigarette par la fenêtre sans perdre son sourire amusé. « Arrête ! Mike cuisine plutôt pas mal ! » Qu’il disait, faisant référence au sous-chef qui remplaçait Alec au poste de chef en attendant son retour. « Mais j’avoue que je n’aurai pas dit non à un petit plat en arrivant, j’ai la dalle ! » Il allait devoir se résigner à se cuisiner un truc lui-même ou alors oublier cette idée et prendre un bon petit-déjeuner le matin. « c’est mérité, il a pas mal enchaîné ces derniers temps. » Sans compter qu’il assistait Mitchell de temps en temps en pleine nuit pour affaire, la rythme avait été assez intense pour Alec. « Tu prévois de partir prochainement ? J’irai sûrement en Russie très bientôt. » Ah la Russie, un pays ou il appréciait se rendre pour affaire qui lui permettait de travailler par la même occasion son russe, bien que depuis l’arrivée de Lubya, il avait l’occasion de le parler plus souvent.

Raelyn ressemblait assez à Mitchell sur certain point, principalement lorsqu’il s’agissait de parler du passé. L’un comme l’autre ne se livrait pas facilement et pourtant elle fit référence à sa mère, dont elle n’avait jamais parlé jusque-là, à croire qu’il s’agissait d’un road trip pour faire des confidences. Mitchell haussait un sourcil et ne tarda pas à tourner rapidement la tête vers elle, lui montrant bien son air surpris. « Ta mère est en prison ? » Qu’il osait demander, ne sachant pas vraiment s’il faisait bien de se lancer sur ce terrain, risquant de se prendre un vent monumental de la part de la blonde, qui avait clairement le droit de ne pas lui répondre, bien qu’elle avait commencé en faisant référence à sa matriarche ce qui signifiait peut-être qu’elle avait au fond envie d’en parler.

Il ne savait pas quelle bête l’avait piqué, mais cette nuit, il laissait échapper de sa bouche des compliments avec beaucoup de facilités, ce qui était contraire à ses habitudes. « Je vais finir par croire qu'on t'a échangé avec un frère jumeau pendant la nuit si tu continues à m'envoyer des fleurs. » Il riait à cette remarque alors qu’elle soulevait la surprise des compliments soudain de son interlocuteur. « Du moment que je t’envoi pas de jardin, ça va. » Il faisait un rire forcé à sa propre blague qui n’était pas spécialement drôle. « Je te l’accorde c’est pas drôle. » Qu’il ajoutait toujours sur le ton de l’humour. « Qui se cache donc sous ce masque, ma foi fort réussi, de Mitchell ? Il ne s’en rendait pas compte, mais ces derniers jours il s’était beaucoup adoucit, laissant la terreur de côté, peut-être pour ne pas faire peur à la femme qui suscitait son intérêt, mais ce dont il n’avait pas non plus conscience, c’est que le naturel revient souvent au galop et la méchanceté sommeillant en lui n’allait sûrement pas tarder à montrer le bout de son nez. « Très bonne question ! Je crois que je suis malade, profites en ! » Qu’il plaisantait à nouveau, bien qu’il y avait un peu de sérieux dans ce qu’il disait puisqu’il pouvait le lendemain faire comme si de rien était et reprendre son mauvais caractère. « Plus sérieusement, je sais effectivement pas ce que tu ferais sans moi. » Mitchell s’arrêtait à un stop alors qu’elle se vantait. Il se tournait vers elle, en profitant d’être à l’arrêt. « Pas plus que ce que tu ferais sans moi ! » Redémarrant deux secondes plus tard après avoir vérifié qu’il n’y avait pas de voiture, gardant l’air amusé son visage.

Mitchell était du genre à ne pas donner sa confiance facilement et pourtant dans sa vie, il s’était fait avoir plus d’une fois et la plupart du temps par des femmes. Était-ce contre toute attente son point faible ? C’est ce qu’il se laissait croire, repensant brièvement à Lou en qui il avait placé beaucoup d’espoir alors qu’il l’avait accueilli au sein du Club pour la sortir de la rue. Finalement, elle lui avait attiré que des emmerdes et malgré son désir de vengeance, il se contentait uniquement de lui faire peur, attendant le bon du moment, du moins c’est ce qu’il se disait. Mavis lui avait également tourné le dos, partant avec tout ses secrets. Il ne savait pas s’il pouvait continuer de lui faire confiance ou si elle allait attirer l’attention des flics. Puis il y avait Lubya, la nouvelle venue, en qui il plaçait de bons espoir et en qui il ne pouvait pas nier avoir un petit penchant. « Pourquoi, parce que j'ai un sale caractère ? » Il hochait la tête de haut en bas sans hésiter. « Oh oui ! un sacré sale caractère ! » Il disait la vérité, Raelyn était une femme très têtue avec beaucoup de caractère et n’était pas du genre à se laisser marcher dessus. « J'ai jamais prétendu arriver à te supporter... » Il feintait la surprise sur ses paroles. « Tu me supportes chaque jour sans le vouloir, tu ne serais pas assise à côté de moi dans le cas inverse. »

Mitchell vidait un peu son sac concernant Mavis, faisant part à la blonde ce qu’il pensait de son départ, tentant de faire bonne figure malgré le fait qu’au fond, il était blessé par son histoire avec la jeune femme qu’il avait aimé plus que tout. « Tu m'aurais demandé mon avis a l'époque, je t'aurais clairement dit que quelque chose n'allait pas chez elle. » Lorsqu’il l’avait connu à Las Vegas, elle en avait déjà fait des siennes, l’emmenant sur le mauvais chemin en jouant de son charme pour qu’il vole une voiture, la mauvaise voiture, puisqu’elle appartenait à un baron de la drogue du coin. « Il aurait fallu que tu sois présente à Las Vegas pour ça. Elle a toujours eu une grande emprise sur moi et c’est un peu à cause d’elle ou grâce à elle, je ne sais pas quel terme utilisé, que je suis là ou je suis maintenant. » Confiant-il avant de lui faire part qu’elle reviendra. « Je manque peut-être un peu de sensibilité ... Elle te manque ? » Il baissait un peu le regard, pas vraiment prêt à aller jusque-là dans la confidence, lui manquait-elle ? Possiblement, mais il ne comptait pas lui en faire part. En relevant le regard, il freina d’un coup sec, voulant éviter un animal sauvage qui traversait la route. « Merde ! » Qu’il hurlait alors que la voiture avait dérapé jusqu’à dans le fossé, sans grand dégât apparent.

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Nightcall

Dire que je ne savais pas cuisiner était un euphémisme. Contrairement à ce qu'Alec avançait, j'avais appris à faire cuire des pâtes, mais cela s'arrêtait là. Je n'avais pas été de ces petites filles apprenant à mijoter de bons petits plats en aidant leur mère, découvrant les joies des après midi passées à faire des crêpes en famille. La spécialité culinaire de Rose Blackwell, c'était la conserve de raviolis en sauce. Et personne n'osait réellement donner son avis, que ce soit Liam, mon frère aîné, ou moi. Ce n'est pas qu'elle n'avait pas la patience, ou qu'elle ne nous aimait pas assez pour prendre le temps de passer du temps derrière les fourneau pour nous préparer des pâtisseries, seulement elle élevait deux enfants seule avec une paye minable de serveuse, l'obligeant à accepter pas mal d'heures supplémentaires. La plupart du temps elle avait à peine assez de force pour réchauffer quelque chose, nous mettre tous les deux au lit, et s'écrouler sur le canapé. L'enfance que nous avions vécue n'était pas malheureuse, loin de là, et nous n'étions pas pour autant complètement livrés à nous même, puisque bien que peu présente ma mère avait toujours été obsedée par le contrôle, source de beaucoup de tension entre elle et l'adolescente avide de tester les limites que j'étais devenue en grandissant, alors que mon frère était devenu le parfait golden boy. « Arrête ! Mike cuisine plutôt pas mal ! » J'ignorai la remarque, bien incapable de juger le Mike en question, n'ayant pas déjeuné au restaurant depuis qu'Alec s'état absenté. « Mais j’avoue que je n’aurai pas dit non à un petit plat en arrivant, j’ai la dalle ! » Rien que d'y penser et d'entendre Mitch l'évoquer, mon ventre émis un gargouillement. Rien de bien surprenant vu l'heure qu'il était, et l'heure à laquelle remontait mon dernier repas. « C’est mérité, il a pas mal enchaîné ces derniers temps. » Alec se démenait au resaurant, c'était indéniable, mais pourtant j'avais du mal à imaginer qu'il puisse réellement avoir besoin de prendre le large, tant il paraissait passionné à la tâche. « Tu prévois de partir prochainement ? J’irai sûrement en Russie très bientôt. » Assez surprise je laissais échapper un léger rire. « Parce qu'on a des congés payés maintenant ? C'est quoi la prochaine étape, le remboursement des frais de santé ? » Faut dire que dans notre "branche d'activité", les choses étaient un peu différentes. Malgré tout je savais pertinemment que Mitch m'aurait laissé prendre l'air, si j'en avais exprimé le besoin. Mais la vérité était que je n'avais jamais songé à m'éloigner de la ville, n'ayant jamais ne serait-ce qui quitté le pays pour un week end. Après tout, je n'avais nulle part où aller. « Et où tu voudrais que j'aille ? » J'avais haussé les épaules, signifiant que je n'attendais pas réellement de réponse. Ma vie était ici. Finalement, j'avais laissé échapper un sourire, ne comptant pas le laisser s'en tirer comme ça. « En Russie, tiens donc. » Référence à la jolie blonde de laquelle il semblait piqué, bien évidement.

Sans trop y réfléchir j'avais laissé échappé un blague en rapport avec ma famille, ma matriarche pour être tout à fait correcte. Une blague innocente en apparence, mais assez inhabituelle de ma part, ce que releva le boss. « Ta mère est en prison ? » Je secouai la tête. « Ma mère EST une prison, nuance. » J'avais parlé de façon détachée, presque insensible, avant de jeter à mon tour le mégot de ma cigarette par la fenêtre, partagée entre l'idée de respirer l'air de la nuit et de m'en griller une seconde. Il savait certainement qu'il ne tirerait rien de plus de ma part.

S'en suivi quelques blagues, le tout créant une atmosphère assez détendue, plus encore que habituellement. Peut être que c'est ça, qui fini par pousser Mitch à me remercie plus sérieusement, à se livrer quant à la jeune russe, ou encore quant à sa femme. « Pas plus que ce que tu ferais sans moi ! » Je lui adressai un sourire, avant de me décider à tirer une seconde cigarette de mon paquet, tant pis pour l'air frais d'automne. Qu'est ce que je serais devenue sans les frères Strange, si ma route n'avait jamais croisé celle du Club, ou celle d'Aaron. Sûrement une droguée de plus, morte étouffée dans son vomi, le nez poudré de cocaïne. A eux trois, ils étaient probablement la meilleure chose qu'il me soit arrivé jusqu'ici. « Oh oui ! un sacré sale caractère ! » Tournant les yeux vers lui, j'observai ses traits, il était amusé, détendu, et son ton était parfait dénué de reproche. Mitchell Strange plaisantait. La pensée me tira un nouveau sourire. « T'es pas mal non plus dans ton genre. »

J'étais attachée à lui, sûrement autant que je l'étais à Alec, quand même bien je le montrais pas autant, sachant que lui comme moi nous considérions ça comme une faiblesse de caractère. Mais ils faisaient tout deux partie de ma vie depuis 13 ans, presque sa moitié, comment aurait-il pu en être autrement ? Je n'étais qu'une jeune fille, lorsque le destin m'avait mis dans leurs pattes. « Tu me supportes chaque jour sans le vouloir, tu ne serais pas assise à côté de moi dans le cas inverse. » Je failli rétorquer que j'étais payée pour ça, mais me décidai finalement pour une autre remarque sarcastique, avant de lui adresser un grand sourire. « Depuis bien trop longtemps si tu veux mon avis ! »

Que les choses soient claires, je n'étais pas vraiment à l'aise avec le tournant plus personnel, trop personnel que prenait la conversation. J'étais curieuse d'entendre ce que Mitch avait à dire sur Mavis, elle était partie si subitement qu'il n'aurait pas pu en être autrement, tout le monde s'était posé des question, mais les conversations profondes n'étaient pas ma plus grande force. « Il aurait fallu que tu sois présente à Las Vegas pour ça. Elle a toujours eu une grande emprise sur moi et c’est un peu à cause d’elle ou grâce à elle, je ne sais pas quel terme utiliser, que je suis là ou je suis maintenant. » Un sourire, triste cette fois, se dessina sur mon visage. « Je suppose que ça nous fait un point commun supplémentaire. » Cette phrase, j'aurais pu la prononcer, au détail près que de mon côté il n'y avait aucun doute : c'était un "grâce" et non un "à cause" que j'aurais exprimé. Sans Aaron, jamais je n'aurais rejoins les rangs du Club, et quand bien même il m'arrivait de refuser de l'admettre, il était certain qu'il avait eu une emprise sur moi que personne n'avait jamais eue. J'étais une jeune fille de 19 ans, et lui un homme de 29, à qui j'avais l'impression de tout devoir, et pour lequel je ressentais une dévotion sans précédent.

Il n'eut pas le temps de répondre à ma question plus personnelle que je sentis le véhicule quitter la route, avant de basculer tête en avant dans le fossé. Le choc était minimum, l'airbag ne s'était même pas ouvert, mais cela suffit à ce que ma ceinture de sécurité - que pour une fois j'avais eu la présence d'esprit d'attacher - me coupe la respiration. Ma cigarette avait glissé de mes mains, laissant une jolie marque brune sur mon Jean. « Merde ! » Il venait dire tout haute ce que je pensais tout bas. Bon sauf que lui s'inquiétait sûrement plus pour la bagnole que pour mon jean, de toute évidence. Ravalant mon juron, j'entrepris de détacher ma ceinture et d'ouvrir ma portière, laissant l'air frais de la nuit entrer, avant de sortir de la voiture, pour la contourner et comme lui, observer l'étendue des dégats. Je poussai un soupir. « Tu sais Mitch, un classique coup de la panne aurait suffit, t'avais vraiment pas besoin de nous envoyer dans le fossé. » Je secouai la tête avant de relever les yeux vers lui. J'avais toujours été du genre à dédramatiser dans ce type de situation, ayant appris à parler le sarcasme avant la langue anglaise. « Bon, je t'avoue que j'ai aucune envie de dormir là. J'appelle Mike ? » Plongeant la main dans mon sac à main, j'interrogeai Mitch du regard. Mike et Craig étaient les bras qui nous avaient accompagnés ce soir. Il étaient parti avec la marchandise un peu avant nous, alors que nous finalisions les discussions avec l'intermédiaire. Ils ne pouvaient pas être bien loin. Même en admettant que la voiture puisse redémarrer sans nécessiter de réparations, j'étais bien incapable d'aider Mitch à la sortir du fossé.

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Nightcall

Raelyn & Mitchell #2

Avoir des vacances n’était chose courante au sein du Club, bien sûr les congés payer était inexistant, du moins pour la partie "illégal" de l’entreprise, puisque ceux qui avait le privilège de travailler à la lumière du jour, au restaurant, était déclaré et touchait des indemnités et avait le droit à des vacances, de quoi rendre jaloux le mauvais côté qui travaillait autant. Pourtant Mitchell, disait toujours haut et fort, qu’il ne refusait pas des départs en vacance, mais qu’il ne fallait pas qu’ils s’attendent à recevoir une compensation, parce qu’il rendait déjà service à la plupart des membres de son gang, en les hébergeant gratuitement et en leur offrant toutes sortes d’avantages contre leur service. Rare était ceux qui était là parce qu’il l’avait choisi. Raelyn avait été embarqué dans cette histoire par Aaron et bien qu’elle était restée tout au long de ses années, il se demandait des fois si elle fuirait si elle le pouvait, non pas qu’il la retenait, elle était libre de partir si elle le souhaitait, il lui faisait suffisamment confiance pour ça. Mitchell partait rarement en vacance pour flemmarder, il se déplaçait uniquement dans le but de faire des affaires et en profitait alors pour visiter du pays et s’accorder quelques instants pour souffler, bien que son esprit était toujours préoccupé par ce qu’il pouvait se passer à Brisbane au sein du club que gérait Alec en son absence, ce qu’il avait également fait la période ou il avait été arrêté et mis en prison. « Parce qu'on a des congés payés maintenant ? C'est quoi la prochaine étape, le remboursement des frais de santé ? » Il riait à la remarque de sa co-pilote, se disant que c’était déjà un peu le cas, mais sans la paperasse. Lorsqu’il y avait des blessés, le Club prenait à sa charge le côté médical, non pas en payant des frais exorbitant à un hôpital, mais e engageant du personnel de santé, payé très cher pour leur service. Mitchell avait été une fois touché par balle et il avait dû débourser une bonne somme pour faire venir un médecin qui gardera le silence après son départ. Depuis il traitait avec ce même médecin lorsque c’était nécessaire, mais avait prit les devant en “engageant“ une infirmière ou deux pour les petits soins. « Crois-moi, ça fait du bien de prendre du recul de temps en temps, puis ce n’est pas comme si tu n’avais pas les moyens de partir » Ce n’était pas pour dire qu’elle touchait une petite fortune pour ce qu’elle faisait, mais bien pour qu’elle souffle un peu, alors qu’elle avait trimer durant des années sans perdre la loyauté qu’elle portait au Club. « Et où tu voudrais que j'aille ? » Le monde était assez vaste et les lieux à visiter ne manquait pas, mais à en attendre le ton de la blonde, Mitchell ne continua par sur ce sujet. « En Russie, tiens donc. » La coïncidence avec les derniers évènements était forte et ça le fit sourire tel un adolescent qui devait parler d’un crush au lycée et pourtant il n’en était rien, la Russie faisait partie de sa liste d’affaire et s’y rendait déjà bien avant l’arrivée d’une certaine blonde Russe. « Désolé de te décevoir, mais j’y vais seul, ça n’a rien à voir avec une certaine demoiselle. » Il aurait bien aimé partir avec elle en réalité, elle n’avait pas mis les pieds en Russie depuis de nombreuses années, mais ce n’était pas la meilleure chose à faire, pour ce qu’il comptait y faire. « J’y vais pour recruter et agrémenter le catalogue. » Les escort, les filles de joie ne manquaient pas au sein du Club et pourtant, il ne cessait d’apporter de la chaire fraiche chaque année pour satisfaire les clients les plus exigeants.

Mitchell avait osé poser une question bien trop personnelle à la blonde, pensant pouvoir profiter d’une ouverture concernant sa famille, mais sans surprise elle lui avait répondu brièvement. « Ma mère EST une prison, nuance. » Il haussait un sourcil, ne comprenant pas vraiment ou elle voulait en venir en disant cela, mais comprenait très rapidement qu’elle n’avait pas envie d’argumenter sur le sujet et d’en dire plus sur son passé familial, ce qui était tout en son honneur. Mitchell lui-même se confiait pas sur son passé à Las Vegas, il ne parlait pas de sa mère qui s’était suicidé ou de son père qui avait été tué par son frère, non, il laissait ces souvenirs dans une prison de verre, mais ne se doutait pas qu’Alec avait déjà eu la langue bien pendue. Pour détendre l’atmosphère, l’humour avait été de mise, Mitchell n’hésitait pas à confirmer à Raelyn qu’elle avait un sale caractère, ce qui n’était pas un reproche en soi, puisque lui-même n’était pas facile à vivre et il en avait conscience. « T'es pas mal non plus dans ton genre. » Tout les deux ce ressemblaient bien plus qu’ils pouvaient le penser et c’était sûrement pour cela que Mitchell n’avait pas hésité à confier à la jeune femme de lourdes responsabilité au sein de club, il savait qu’elle ferait toujours les bons choix et qu’elle ne le décevra pas. « Ce n’est pas vraiment un défaut, au moins personne ne nous marche dessus ! » Qu’il disait sans perdre ce sourire qui ne souhaitait visiblement plus disparaître. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas parlé ainsi avec Raelyn sans avoir à boire quelques verres pour être plus détendu, depuis leur dernière conversation, leur relation c’était adoucit et Mitchell s’était enfin décider d’aller outre le lourd secret concernant la mort d’Aaron. Il avait cependant, toujours garder un œil bienveillant sur elle, parce qu’il l’avait promis à son pote, mais aussi parce qu’il tenait à elle, bien plus qu’il l’avouerait. « Depuis bien trop longtemps si tu veux mon avis ! » Il faisait mine d’être outrer, montrant du doigt l’extérieur tout en répliquant. « ça peut s’arranger, je suis sûr que les deux autres se feront un plaisir de te faire une petite place entre eux dans le camion » Sourire en coin, il restait toujours concentré sur la route, un accident pouvait très vite arriver sur ce genre de route, sombre.

Après la rigolade, un sujet plus sérieux était arrivé sur le tapis, parlant de Mavis et son abandon, il lui avait fait part qu’elle avait eu beaucoup d’emprise sur lui plus jeune et que c’était à cause d’elle qu’il était devenu maitre dans l’art du crime. Sans elle il serait sûrement derrière un bureau à travailler tel un honnête citoyen. « Je suppose que ça nous fait un point commun supplémentaire. » Il n’eut pas de mal à comprendre ou elle voulait en venir, Aaron avait eu le même rôle avec elle, l’entrainant dans ce monde alors qu’elle avait que dix-neuf ans. Que pouvait-il répondre à cela sans se lancer dans une élocution remplie de tristesse ? Il se contenta de lui faire un sourire serré et forcé et tenta de répondre à sa seconde question avant de freiner brusquement et de sentir le véhicule dérapé sur le côté jusqu’à atteindre le petit fossé sur le bord de la route. Il avait tapé sur le volant montrant son mécontentement face à la situation, sa voiture, son bébé, avait peut-être subi des dégâts et c’état un moyen d’attirer l’attention, heureusement qu’il ne transportait aucune drogue dans la voiture. Il sortait en compagnie de Raelyn et observait les dégâts qui fut nul, ouf, il soufflait de soulagement. « Tu sais Mitch, un classique coup de la panne aurait suffit, t'avais vraiment pas besoin de nous envoyer dans le fossé. » Il penchait la tête en sa direction, ne manquant pas de lui sourired malgré la situation vue qu’elle tentait de dédramatiser la situation. « Bon, je t'avoue que j'ai aucune envie de dormir là. J'appelle Mike ? » Il hochait la tête pour confirmer qu’elle pouvait l’appeler avant de très vite prendre la parole. « Dis lui qu’il faut qu’il dépose la marchandise d’abord, on peut pas prendre le risque de le faire faire demi-tour avec ce qu’il y a dans le camion.» Ils n’étaient pas à l’abri qu’une voiture de flic passe par là et s’arrête. Il se penchait dans la voiture, attrapant le flingue dans la boite à gant qu’il place dans la poche de sa veste, ne voulant pas le laisser là. « On a qu’à marcher un peu en attendant Mike, à moins que tu veuilles attendre dans la voiture ? » Il ne savait ce qui était le pire, attendre ou marcher.

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Nightcall

Est-ce qu'après la mort d'Aaron j'avais pensé à quitter le Club et à refaire ma vie dans une autre ville, quelque part loin de tout ça, dans un appartement où je n'aurais pas vécu avc lui, fréquenter des gens qui n'avaient pas été ses amis avant les miens, et oublier mon temps à Brisbane ? La réponse était non, mais à l'époque non pas parce que j'étais animée d'un loyauté sans faille envers le Club, ma loyauté Mitch l'avait gagnée avec les années, mais parce je n'avais nulle autre endroit où aller. Je savais que loin de cette bulle fragile que je m'étais créée rien ne m'empêcherai d'à nouveau toucher le fond, de me remettre à consommer de la cocaïne et de tomber bien bas pour pouvoir m'en acheter. Mitch mettait un toit au dessus de ma tête, et même après la mort de son ami il n'avait jamais remis ça en question, ou fait déménager dans l'un des appartement moins luxeux réservé aux membre de la moindre importance, il avait continué à garder un oeil sur moi, sans se faire opressant pour autant, avait envoyé des bras nettoyer le sang qui avait séché sur le plancher alors qu'Alec m'avait hébergée jusqu'à ce que je sois prête à remettre les pieds chez moi, et avait pendant toutes ces années veillé à ce que je ne manque de rien. Aujourd'hui j'aurais eu les moyens financiers et le contact pour me poser la question, me créer une nouvelle identité de toute pièce et recommencer ma vie loin d'ici, mais je n'avais pas la moindre raison de leur tourner le dos. Ma loyauté n'était pas aveugle, mais pour l'instant elle leur été acquise. Le Club avait fait de moi la femme forte que j'étais. « Crois-moi, ça fait du bien de prendre du recul de temps en temps, puis ce n’est pas comme si tu n’avais pas les moyens de partir. » Les moyens ne manquaient effectivement pas. Mais pourquoi partir lorsque ce que j'avais eu l'occasion de voir du monde ne m'intéressait pas plus que ça ? Alors que je n'avais personne avec qui partager ce type d'aventure. Je me contentai de hausser les épaules. Brisbane c'était chez moi, j'y avais des contacts, des habitudes et j'en connaissas les recoins. « Désolé de te décevoir, mais j’y vais seul, ça n’a rien à voir avec une certaine demoiselle. » J'avais laissé échappé un sourire, mais sans me permettre de remarque supplémentaires, jugeant que j'étais déjà allée assez loin dans l'insolence. « J’y vais pour recruter et agrémenter le catalogue. » Tout de suite c'était plus clair. J'hôchai la tête simplement, en signe de compréhension. Il n'avait pas besoin de m'expliquer e que voulais dire agrémenter le catalogue. Promettre une meilleure vie à des jeunes femmes paumées, voila de quoi il s'agissait, et certainement ce que je serai devenue si je n'avais pas rencontré Aaron. Mais je ne m'en émus pas pour autant, ayant depuis longtemps appris à accepter tout ce qui remplissait mes intérêt, où ceux du Club, puisque pour l'instant ils étaient alignés.

« Ce n’est pas vraiment un défaut, au moins personne ne nous marche dessus ! » J'avais finalement une vision assez similaire des choses, et quand ma mère me disait plus jeune qu'avec une tête aussi dure je n'irai pas bien loin, je lui avais répondu qu'au moins j'étais sure que cela m'emmènerait sur un chemin où j'étais sure de ne jamais la croiser. C'était le cas aujourd'hui, et pourtant à l'époque je n'avais réellement voulu la blesser, j'étais simplement très jeune, et surtout très conne, rendue ainsi par ce besoin d'échapper à cette vie qui bouillonnait en moi. « Ouais, j'aimerais pas être la personne qui s'y essaiera. » Simulant d'avoir été blessé par ma remarque mais clairement amusé, il me rappela qu'elle était l'alternative à sa compagnie. « Ça peut s’arranger, je suis sûr que les deux autres se feront un plaisir de te faire une petite place entre eux dans le camion » Grimaçant à ses propos, je secouai la tête. « Tu m'as convaincue, je préfère autant te supporter. » Laissant échapper un rire, j'avais ajouté. « Je crois qu'ils se ferraient un plaisir de me faire une petite place entre eux, camion ou pas camion. » J'avais terminé ma phrase pas un éclat de rire léger. Ma remarque n'était pas emprunte de la moindre prétention, celle des femmes persuadée de plaire à tous les hommes croisant leur route, mais plus motivé par les nombreux coups d'oeil à mon postérieur que j'avais surpris. J'évoluai dans un monde d'homme un peu rustres, et ce genre de chose il fallait savoir s'y habituer, donc généralement je ne relevai même pas tant que l'on restait correct avec moi, ce qui était le gars des deux hommes de main qui nous avaient accompagnés.

Je ne savais pas réellement si c'était la conversation, trop personnelle et portée sur un sujet sensible qui eu pour effet de distraite Mitch, n'étant pas focalisée sur la route je n'avais pas fait attention à ce qu'il avait cherché à éviter, mais il était certaine que le sujet l'avait ébranlé. Une fois le choc passé, je repris mon souffle - et mon sens des priorité, déplorant la perte d'un jean qui pourtant m'allait si bien - avant de sortie de la voiture et de proposer à Mitch de prendre les choses en mains en appelant Mitch. « Dis lui qu’il faut qu’il dépose la marchandise d’abord, on peut pas prendre le risque de le faire faire demi-tour avec ce qu’il y a dans le camion. » Il avait raison, et je hochai simplement la tête avant de m'éloigner de quelques pas, portant mon téléphone à mon oreille j'avais échangé quelques mots pour brièvement lui résumer la situation et donner de bref instructions. Il ne chercha de toute façon pas à négocier, quand bien même la fatigue devait l'écraser. La plupart des hommes de main du Club étaient comme lui : disciplinés et loyaux. Raccrochant le téléphone, je trouvai Mitch en pleine contemplation de la voiture. « Bon ils déposent la marchandise et le camion, attrapent une voiture et arrivent. Mais ils en ont pour au moins deux heures avant d'être là. » Je fini par secouer la tête, croisant les bras contre ma poitrine en laissant mes yeux se perdre sur la route. « On a qu’à marcher un peu en attendant Mike, à moins que tu veuilles attendre dans la voiture ? » L'idée de marcher ne m'enchantais vraiment pas du tout. Il faisait nuit, nous étions en pleine campagne et donc aucun éclairage à l'horizon. « Tu veux laisser une voiture du Club dans le fossé ? Il vaut peut être mieux qu'on attende ici et qu'il nous aide à la sortir d'ici pour la faire redémarrer. » Poussant un soupir je continuai. « Et je dis pas ça parce l'idée de marcher de nuit au bord d'une route de campagne ne me tente pas hein, attention ! » Mais si en fait, c'était exactement pour ça. Je lui adressai un sourire un peu blasé par la situation, avant de faire quelques pas pour m'asseoir au pied d'un arbre, collant mon dos contre le tronc, avant d'inviter Mitch d'un geste de la tête à me rejoindre. Finalement, je lui adressai un sourire moqueur. « Je suis désolée, mais on dirait bien que t'es coincé avec moi et mon mauvais caractère pour un petit moment. »

Glissant ma main dans mon sac j'en sorti ce coup ci mes feuilles ainsi que mon tabac à rouler, et bien sûr une petit boite ronde en métal contenant du cannabis. Je laissai mes mains s'agiter, reproduisant des gestes qu'elles connaissaient bien, et une fois le joint roulé je l'allumais avant de tirer dessus, fermant les yeux pour profiter du doux parfum, gardant la fumée dans mes poumons quelques secondes avant de finalement expirer par les narines. Si je devais rester coincer la pendant plusieurs heures, il allait falloir que je me détente un peu, c'était clair. Finalement je tendis le joint à Mitch. « Tu m'accompagnes ? »

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Nightcall

Raelyn & Mitchell #2

Des forts caractères, ils y en avaient énormément au sein du Club, les bagarres éclatait souvent et les débats prenaient de grandes ampleur, mais lorsqu’il s’agissait de Mitchell, la discussion n’était pas possible, tout comme Raelyn d’ailleurs. Ils ne se laissaient pas marcher dessus et n’hésitaient pas à crier haut et fort ce qu’ils pensent. « Ouais, j'aimerais pas être la personne qui s'y essaiera. » Il confirmait ce qu’elle avançait sans hésitation. « Il faut être fou pour nous tenir tête ! » Ajoutait-il d’un ton bien sérieux dosé d’humour. Ceux qui avaient essayé de lui tenir tête ne pouvaient plus vraiment en témoigner. « Tu m'as convaincue, je préfère autant te supporter. » Fier d’entendre cela, il le montrait fortement sur son visage. « C’est bien ce que je pensais ! » Qu’il disait tout en gardant les yeux sur la route. « Je crois qu'ils se ferraient un plaisir de me faire une petite place entre eux, camion ou pas camion. » Il riait et ne pouvait pas la contredire là-dessus. Les hommes au sein du Club n’était pas de grands gentleman et avaient tendance à faire du rentre-dedans envers les jeunes femmes. Les yeux n’hésitaient pas à se balader sur leurs courbes et lorsqu’elles avaient le dos tourné, les paroles à leurs égards fusaient sans arrêt et seul les plus courageuses arrivait à les supporter. « Des fois, je me demande comment vous faites pour les supporter ces deux comiques ! » Qu’il ajoutait sourire en coin, ne se mettant pas du tout dans le même lot qu’eux, non, lui il chassait en dehors du Club, du moins il essayait ces derniers temps.

Faire un accident n’était pas la meilleure chose qui pouvait arriver ce soir, oh non, le sommeil ce faisait ressentir et Mitchell avait vraiment hâte de rejoindre son lit. « Bon ils déposent la marchandise et le camion, attrapent une voiture et arrivent. Mais ils en ont pour au moins deux heures avant d'être là. » Mitchell lui faisait comprendre qu’il avait bien compris d’un simple hochement de tête, bien que ses deux acolytes n’avaient vraiment le choix de revenir ou non, fatigue ou pas s’ils ne voulaient pas se mettre le boss à dos. « Tu veux laisser une voiture du Club dans le fossé ? Il vaut peut être mieux qu'on attende ici et qu'il nous aide à la sortir d'ici pour la faire redémarrer. » Laisser la voiture ou pas n’était pas vraiment un problème, elle était à son nom et bizarrement, il n’y avait rien d’illégal mise à part l’arme qu’il avait récupérée avant de descendre du véhicule. Il haussait les épaules en regardant son interlocutrice. « Je n’ai rien à cacher, puis je t’avoue que je n’ai pas vraiment envie de galérer à la sortir, je vais appeler une dépanneuse quand on sera sur la route, j’ai un ami qui s’en chargera avec plaisir. » Sa voiture occupait une place très importante dans sa vie, c’était le symbole de ses origines et lorsqu’il était au volant de celle-ci, il se sentait très bien. « Et je dis pas ça parce l'idée de marcher de nuit au bord d'une route de campagne ne me tente pas hein, attention ! » Marcher au bord de la route en pleine nuit n’était pas spécialement ce qu’il y avait de mieux, mais cela aurait permis de passer le temps plus rapidement que d’attendre sur place immobile, mais puisque Raelyn ne voulait pas marcher, il accepta. « Oui, c’est ça ! Tu as la trouille ! » Qu’il l’a taquiné. L’attente allait être longue, la nuit était bien noire et le seul bruit qui raisonnait était celui du vent soufflant légèrement. Ils avaient de la chance, ce soir le froid ne s’était pas installé et la température était assez douce. Je suis désolée, mais on dirait bien que t'es coincé avec moi et mon mauvais caractère pour un petit moment. » Mitchell faisait mine d’être déçu pour la charier tout en l’observant se rendre contre l’arbre, ne tardant pas à la rejoindre avec un long soupire, pensant qu’il aurait bien aimé rejoindre son lit pour quelques heures de sommeil bien mérité. « J’ai vraiment pas de chance ! » Qu’il plaisantait en installant à côté d’elle, refusant sans hésitation sa proposition à fumer le joint qu’elle venait de se préparer. « Non, j’ai arrêté depuis la prison. » Je n’avais pas touché une seule drogue depuis mon incarcération et il se portait très bien sans. Durant de nombreuses années, il s’était contenté de fumer des joints, principalement le soir pour l’aider à s’endormir après de longues journées, mais il s’était rendu compte qu’il n’en avait pas besoin et que sa consommation d’alcool était amplement suffisante. « Par contre, je n'aurai pas dit non à un petit verre. » Il eu un instant de réflexion avant de se lever pour aller fouiller dans le coffre de la voiture, y trouvant par chance une bouteille qu’il avait acheté plus tôt dans la journée, dans l’idée de la consommer un soir ou la solitude aura pris le dessus. « Tadam ! » Qu’il disait tout retrouvant sa place à côté de Raelyn. « Chacun son pêché mignon ! » ouvrant la bouteille sans tarder, en prenant une gorgée qui lui fit beaucoup de bien. Il tendait la bouteille à la blonde. « T’en veux ? » Qu’il lui demandait tout en s’adossant contre le tronc, levant la tête vers le ciel dénué de toute étoile. « Ouais, des fois, elle me manque … » Il se décidait à répondre à la question qu’elle avait posée avant qu’il ne perde le contrôle de sa voiture. « Mais c’est surtout parce qu’elle a partagé ma vie de nombreuses années. » Avouait-il sans croiser le regard de son interlocutrice, n’assumant pas vraiment de lui faire part de ce genre de détail sur sa vie amoureuse. « Mais je ne suis pas à plaindre, ce n’est pas comme si je passai mes soirées tout seul » Faisant référence au fait qu’il était adepte des relations d’un soir, et ce, depuis bien avant le départ de Mavis.

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Nightcall

Je n’arrivais pas à me souvenir de la dernière fois que Mitchell et moi avions eu une réelle discussion, un peu plus à cœur ouvert et un peu moins sur nos gardes respectives qu’à notre habitude. Car si Mitchell avait mis une distance volontaire avec moi pendant toutes ces années, je n’étais pas restée sans réagir, quémandant son attention en lui racontant tout ce qui traversait mon esprit. Non, je m’étais naturellement, et avec les années, calquée sur son attitude, pesant mes mots lorsque j’étais à ses côté, prenant des pincettes lorsque nos discussions professionnelles commençaient à dépasser les limites du personnel, et surtout ne dévoilant pas en sa présence plus de faiblesses que celles qui semblaient déjà l’exaspérer. Certe, nous avions crevé l’abcès le mois dernier, et certes j’étais véritablement soulagée et heureuse que nos rapports se soit adoucis mais surtout soient devenus plus spontanés, puisque nous n’étions pas non plus réellement en froid avant tout ça, choisissant plutôt de rester dans un statut quo maîtrisé et rassurant. Nos caractères durs, puisqu’il en était question, avait fait exploser les choses à de rares occasions, mais généralement nous nous contentions de rester cordiaux. « Il faut être fou pour nous tenir tête ! » S’il voulait mon avis, il fallait surtout s’y mettre à plusieurs. Quand l’un de nous deux décidait de jouer au con, il excellait dans le domaine.

La population à dominante masculine et bourrue du Club ne m’avait jamais réellement dérangée. J’avais toujours préféré la compagnie des hommes à celle des femmes, aussi loin que je m’en souvienne et dès les bancs du collège. Les deux ne me comprenaient pas, j’avais toujours été bien trop différentes de la jeunesse de mon trou paumé pour que ce soit le cas, et ma brutale honnêteté n’était pas toujours la bienvenue dans un endroit où tout le monde se connait depuis le berceau, mais lorsque son mon corps avait commencé à se transformer, devant celui d’une jeune fille et plus d’une enfant, mes congénères masculins avaient tout d’un coup trouvé la motivation pour passer outre, quand j’avais l’impression que cela n’avait fait qu’accroitre la méfiance des demoiselles de mon âge. Tout ça je m’en fichais, je n’avais jamais cherché l’approbation de qui que ce soit, et j’avais rapidement découvert que, d’une part j’aimais l’attention intéressée que me portaient les hommes, et d’autre part que je pouvais m’en servir. Le Club n’était pas bien différent d’une cour de collège finalement, si ce n’est que les enjeux étaient plus réels et l’échec définitif. « C’est bien ce que je pensais ! » Je laisse échapper un sourire, devant l’air fier du boss. « Des fois, je me demande comment vous faites pour les supporter ces deux comiques ! » Rapidement les hommes du Club avaient appris qu’on ne me touchait qu’avec le yeux, et qu’il pouvait être dangereux de m’importuner. Et les deux hommes en question étaient loin de faire partie des plus idiots. « Ils sont plus idiots que dangereux. C’est pas de ceux-là qu’il faut se méfier. » Et inutile de dire que j’avais rapidement appris à me défendre. Pas physiquement, puisque consciente que je n’aurais jamais l’avantage à ce niveau-là sur des hommes comme eux, mais avec des mots aussi blessants que des lames de couteau.

Une fois la voiture dans le fossé il fut question de l’attitude à adopter et de qui l’en sortirait. Après m’être inquiétée de la laisser simplement ici à la vue de tous, Mitch m’avait rassuré sans réellement me convaincre. « Je n’ai rien à cacher, puis je t’avoue que je n’ai pas vraiment envie de galérer à la sortir, je vais appeler une dépanneuse quand on sera sur la route, j’ai un ami qui s’en chargera avec plaisir. » Qu’est-ce qu’il répondrait si on lui demandait ce qu’il faisait à l’extérieur de la ville à une heure aussi tardive ? Ce n’était certes pas un crime en soit, mais il me semblait inutile d’attirer l’attention sur lui, après l’épisode Lou. Je me contentai de hausser les épaules, puisque finalement, ce n’était pas mon problème. « Oui, c’est ça ! Tu as la trouille ! » J’avais souris et secoué la tête. « Je dirais pas que j’ai la trouille, mais que je dors debout et que j’ai zéro envie de m’infliger ça ! » Bon la situation aurait pu être pire. Il ne faisait pas si froid et le pull noir que j’avais enfilé avant de partir suffisait à conserver une agréable chaleur corporelle. L’hiver n’était pas encore arrivé, et les température d’automne avaient toujours été douces à Brisbane. « J’ai vraiment pas de chance ! » Mitchell, LE Mitchell s’essayait à l’humour et à la taquinerie. Après ce soir, plus rien ne pourrait me surprendre. L’observant s’installer à côté de moi, je lui filai un coup d’épaule, pour paraître vexée, avant d’entreprendre de me rouler soigneusement un joint. Une fois allumé, et dès lors que la fumée envoutante commença à m’entourer, je lui proposais de partager. « Non, j’ai arrêté depuis la prison. » Je levai un sourcil, avant de hausser les épaules et de ramener à mes lèvres l’objet de notre discussion. « On est au milieu de nulle part et y’a que moi qui serait au courant, on peut même pas dire que ça serait une entorse… » Je lui avais adressé un sourire mais sans insister, mais du genre à forcer à la consommation. Bon maintenant il était quand même question de savoir dans quel état de somnolence je serai après l’avoir fumé seule, mais puisque les conséquences étaient inévitables, autant ne pas les craindre. « Par contre, je n'aurai pas dit non à un petit verre. » Je vis une lueur traverser son regard, avant qu’il ne se lève et n’ouvre le coffre de la voiture, qui reposait tête penchée dans le fossé, pour en tirer une bouteille de Whisky. « Tadam ! » En distinguant les reflets ocre de la boisson, je ne pus m’empêcher de me dire que nous étions vraiment, lui comme moi, toujours parés à toute éventualité. « Chacun son pêché mignon ! » Bon, c’est pas comme si le Whisky n’étais pas également le mien. Mais lorsqu’après avoir bu quelques gorgées au goulot il me tendit la bouteille, et refusai d’un simple signe de la main, en expulsant une fumée aux odeurs reconnaissable de cannabis de mes poumons. La douce sensation d’engourdissement se faisait déjà ressentir, détendant les muscles de mon corps. « Non ça ira. En temps normal je t’aurais suivi, mais si je fais ça je vais jamais dormir vu l’heure qu’il est. » Me voir refuser un verre d’alcool, en plus de cette nature, était assez rare, qu’on se le dise. Surement assez pour surprendre Mitch, mais qui ne laissa rien paraître, reposant la tête contre le tronc d’arbre, se perdant dans ses pensées.

Un silence régna quelques minutes, seulement ponctué par le bruit de la bouteille se vidant dans la gorge de Mitch lorsqu’il la portait à ses lèvres, ou le frémissement du joint lorsque je le portais à mes lèvres pour tirer dessus, et recracher doucement la fumée. La voix de Mitch me surprit presque, lorsqu’il reprit la parole. « Ouais, des fois, elle me manque … » Je tournai la tête de quelques centimètres, pour le voir regarder le vide devant lui. « Mais c’est surtout parce qu’elle a partagé ma vie de nombreuses années. » Il parlait de Mavis, et répondait enfin à la question que je lui avais posé. Au fond c’était naturel. On ne passait pas autant d’années avec quelqu’un pour ne pas ressentir quelque chose lorsque cela cessait. « Mais je ne suis pas à plaindre, ce n’est pas comme si je passai mes soirées tout seul. » Je restai silencieuse quelques secondes, un sourire un peu amère sur le visage. « C’est logique, qu’elle te manque je veux dire. Je n’arrive pas à imaginer ce que c’est de partager avec sa vie avec la même personne pendant plus de dix ans. » Je fis une pause. Ma seule et unique relation était évidemment Aaron. Et personne ne pouvait dire si nous serions restés ensemble aussi longtemps que Mavis et Mitchell, mais il était certain qu’aujourd’hui j’étais incapable de me sentir proche de quelqu’un comme je m’étais sentie connectée à lui. Toujours avec le même sourire léger flottant sur les lèvres, j’avais souris. « Je vais pas te juger, tu me connais assez pour savoir que ça serait l’hôpital que se fout de la charité. » J’avais pris une pause, sentant petit à petit une agréable torpeur se diffuser dans mon corps. « Et si tu veux mon avis je me dis que c’est bien mieux comme ça. Pas d’emmerdes ou de crises. Pas de drame. » Et personne à perdre, rajoutais-je en mon fort intérieur en observant le soleil commencer à pointer le bout de son nez, diffusant une belle couleur orangée, pour l’instant encore discrète, à l’horizon.

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Nightcall

Raelyn & Mitchell #2

Mitchell tentait de recruter ses hommes de main avec beaucoup de délicatesse et ne confiait jamais la tâche au premier venu pour ce genre de livraison. La confiance était de mise et il ne la donnait pas facilement. « Ils sont plus idiots que dangereux. C’est pas de ceux-là qu’il faut se méfier. » Il rigolait à cette remarque, bien qu’elle n’avait pas tort sur ce qu’elle avançait sur les deux gigolos. Ils avaient peut-être les bras, mais ne réfléchissaient pas vraiment. Ils étaient plutôt du genre à agir et après réfléchir, mais ils avaient gagné la confiance de Mitchell et couvraient ses arrières la plupart du temps, prêt à y laisser la vie. « Je dirais pas que j’ai la trouille, mais que je dors debout et que j’ai zéro envie de m’infliger ça ! » Il était amusé par ses dernières paroles d’humour et avait du mal à perdre son sourire amusé alors qu’elle affirmait être fatiguée. Mitchell l’était aussi et n’hésitait pas à bailler pour montrer cette fatigue qui prenait de l’ampleur sur lui au fil des secondes. Son regard avait été attiré par une lueur au loin, se demandant ce que ça pouvait être avant de replonger son regard dans celui de Raelyn qui s’allumait un joint. « On est au milieu de nulle part et y’a que moi qui serait au courant, on peut même pas dire que ça serait une entorse… »Il refusait par un signe de la tête, bien qu’il hésita un instant à se laisser tenter. Finalement, il vivait très bien sans et ne regrettait pas d’avoir arrêté, puis ce n’est pas comme s’il n’avait assez de mauvaises habitudes entre l’alcool, le café et la clope. « J’arrive à m’en passer, c’est fou comme la prison change un homme ! » Qu’il plaisantait en prenant une gorgée de son whisky, pensant que sa vie criminelle aurait pu également arriver à son terme s’il l’avait souhaité, mais c’était bien plus fort que lui, il aimait avoir un pied du mauvais côté et ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. « Non ça ira. En temps normal, je t’aurais suivi, mais si je fais ça je vais jamais dormir vu l’heure qu’il est. » Les minutes passaient très lentement et la venue des deux hommes de mains était très attendu par l’Américain qui regrettait presque d’avoir accepté d’accompagné la blonde, alors qu’il aurait pu éviter ses emmerdes et passer une nuit dans son lit ( ou au club à observer la Russe) « On est pas prêt d’aller dormir si tu veux mon avis ! » Il était réaliste et il y avait encore plus d’une heure d’attente. « C’est logique, qu’elle te manque je veux dire. Je n’arrive pas à imaginer ce que c’est de partager avec sa vie avec la même personne pendant plus de dix ans. » C’était un long parcours rempli d’embûche et Mitchell ne comprenait pas comment l’idée d’être en ménage durant de nombreuses était encore possible. Lorsqu’il repensait à sa relation avec Mavis, il se demandait même comment ils pouvaient être encore mariés. Ils avaient sûrement passé la moitié de leur mariage à se disputer et à se déchirer. Il avait conscience que la dernière fois fut la fois de trop et il ressentait comme un soulagement, bien qu’il devait encore prendre la décision d’annoncer sa volonté de divorcer à la principale intéressée. « Je vais pas te juger, tu me connais assez pour savoir que ça serait l’hôpital que se fout de la charité. » Mitchell avait conscience du train de vie que menait Raelyn et n’en était pas surpris. Elle était libre de mener la vie qu’elle souhaitait, surtout que la perte d’Aaron n’avait pas été facile. « Des fois je me demande comment j’ai pu tenir tant d’années en tant qu’homme marié, je pense que sans les coups d’un soir j’aurais pété un câble depuis longtemps ! » Il n’avait pas de mal à parler de son infidélité qui n’était pas nouvelle et qui lui avait permis de prendre un bol d’air frais dans sa relation avec la blonde en fuite. « Et si tu veux mon avis je me dis que c’est bien mieux comme ça. Pas d’emmerdes ou de crises. Pas de drame. » Elle n’avait pas tort, l’amour c’était comme un appât au drame et aux problèmes et se laisser aller à une relation amoureuse signifiait être prêt à passer par toutes les émotions, principalement s’il fallait vivre la perte de son ou de sa bien aimé(e). Raelyn était passée par là et bien qu’elle avait qu’elle était encore très jeune, ça avait sûrement dû la marquer et se lancer dans une relation sérieuse ne serait sûrement pas facile. Mitchell pensait des fois à la réaction qu’il pourrait avoir s’il apprenait la mort de Mavis. Il tomberait sûrement de haut, mais ne pouvait dire d’avance s’il verserait quelques larmes ou non. Il avait beaucoup d’affections pour elle, mais l’amour s’était évanoui avec le temps. « Bon assez parlé de ça ! » S’exclamait-il avant de prendre son, se rendant compte que l’ambiance était bien morose et qu’il avait déjà beaucoup trop fait part de ses sentiments. « C’est quand ils veulent ! » Regardant sa montre tout en soupirant avant de penser à autre chose. « D’ailleurs je vais avoir besoin de toi, je vais emmener Lubya à une soirée poker et j’aimerai lui offrir une robe, si jamais t’as un tuyau à me filer, vu que tu as fait du shopping avec elle. » Il ne savait pas pourquoi il voulait l’emmener dans ce bassin rempli de requin, alors qu’il ne comptait pas user d’elle comme d’un faire valoir, contrairement à d’autres jeunes femmes l’ayant accompagné auparavant.

(c) DΛNDELION

Nightcall

Depuis onze ans, jamais je n’avais envisagé d’arrêter de consommer des stupéfiants, que cela soit un joint à l’occasion ou des psychotropes durs. Ayant commencé à consommer encore mineure à dix-huit ans. Pendant les deux ans qu’avait duré ma relation avec Aaron j’avais restreint ma consommation à quelques joints à l’occasion, l’acolyte de Mitch était lui aussi consommateur, mais depuis qu’il avait disparu de ma vie j’avais renoué avec vieux démons sans chercher à m’en empêcher, ni à m’en débarrasser, si ce n’est à me ternir éloigné de la poudre blanche. Dans un environnement comme celui du Club il était compliqué de rester parfaitement sobre, tant la tentation était présente partout, à chaque minute, du fournisseur qui m’offre des échantillons pour tester la marchandise, ce que j’arrivais à refuser lorsqu’il s’agissait d’autre chose que de cannabis, aux soirées d’excès, en passant pour toutes ces doses qui s’échangent sous nos yeux. Je ne me facilitais cela dit pas la vie, en choisissant des fréquentations qui consommaient de la drogue comme certains avalent des plaquettes entières de chocolat. Au contraire de Mitch je ne voyais pas l’intérêt de me priver, n’ayant que peu d’intérêt pour la perspective d’une longue vie et d’une retraite au bord de l’océan. « J’arrive à m’en passer, c’est fou comme la prison change un homme ! » Je me contentai de hausser les épaules, avant de ramener le joint à mes lèvres pour en profiter seule. Je n’étais pas du genre à pousser à outrance à la consommation, et les choix de Mitchell ne regardaient que lui. J’étais bien contente de mon côté d’avoir évité la case prison, consciente que j’aurais eu du mal à durer dans ce type d’environnement, que cela soit parce que mes addictions auraient eu vite fait de m’engloutir ou parce que malgré une personnalité forte et une langue acérée, j’avais un gabarit qui ne faisait pas vraiment de moi le caïd de la cour de récréation. « C’était presque une bénédiction alors ce séjour en classe découverte. » Fermant les yeux quelques secondes pour expirer ma fumée, humant par la même occasion les odeurs dégagées, j’avais repris dans un sourire. « Bonne chose que j’y ai échappé. Je suis pas taillée pour ce genre d’endroit. Tu m’as bien vue ? J’aurais survécu une semaine au milieu carcéral. »

Est-ce qu’il m’arrivait parfois de ressentir une sorte de culpabilité, que Mitch ait eu à traverser ça alors que de mon côté j’étais restée tranquillement intouchable dans mon loft luxueux ? Pas vraiment à vrai dire, ne serait-ce que parce que je n’étais pas du genre à m’apitoyer sur le sort de quelqu’un d’autre que celui de Raelyn Blackwell, et parce qu’après tout, Mitch l’avait un peu cherché, en accordant une confiance à Lou qu’à mes yeux elle n’avait jamais méritée. Pas assez mesquine pour lui servir un « Je te l’avais bien dit », je m’étais fait la réflexion qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même pour ce qui lui était arrivé. « On est pas prêts d’aller dormir si tu veux mon avis ! » Laissant échapper une grimace sincère, j’avais ramené mes genoux à moi et déposé ma tête contre le tronc de l’arbre contre lequel j’étais appuyée. « J’en viens presque à penser qu’il aurait mieux valu que je conduise… Et vu mes maigres compétences en la matière, c’est pas rien ! » Je ne lui en voulais pas réellement, quand bien même j’étais agacée de ne pas pouvoir poser ma tête sur un oreiller moelleux, et ma remarque était de toute façon plus adressée sur le ton de l’humour qu’autre chose.

Décidément, il semblait presque que nous nous étions décidé à rattraper onze années de non-dit et de relation fluctuante en questions heures. « Des fois je me demande comment j’ai pu tenir tant d’années en tant qu’homme marié, je pense que sans les coups d’un soir j’aurais pété un câble depuis longtemps ! » J’avais laissé échapper un rire. Je n’étais personne pour juger les écarts de Mitch, même si avec Aaron, qui avait été ma relation sérieuse, j’étais restée fidèle du début à la fin, aussi surprenant que cela puisse paraître lorsqu’on me connaissait aujourd’hui. Une gamine rêveuse et amoureuse, c’est tout ce que j’étais. « Je dois bien avouer que c'est un pan de ta vie qui m'a toujours beaucoup surprise. » Parce que si Mitch m’avait connue jeune et beaucoup plus insouciante, je l’avais toujours vu comme quelqu’un de dur, prêt à tout et de peu flexible. Pas le genre d’homme que l’on imagine en ménage. Mes yeux s’étaient perdus au loin, à cause des souvenirs qu’irrémédiablement cette conversation faisait remonter. Mais je me surpris à ressentir plus de mélancolie que de véritable tristesse. « Bon assez parlé de ça ! » Revenant à moi j’avais à nouveau tourné ma tête vers lui pour l’observer. Il ne m’enlèverait pas de la tête qu’il était beaucoup plus touché par cette histoire et cette discussion qu’il ne voulait l’admettre. Mais il avait raison, rien ne servait de s’appesantir. Sans répondre, je me contentai de hocher la tête, un sourire indéchiffrable sur les lèvres.

« C’est quand ils veulent ! » J’observai le boss jeter un coup d’œil à sa montre sans prendre le temps de regarder la mienne. Je savais qu’il était encore beaucoup trop tôt pour espérer voir les hommes de main arriver. « Tu ferais mieux de prendre ton mail en patience. » Glissant mes mains dans les manches de mon pull noir pour garder ma chaleur corporelle, j’avais tiré une dernière latte sur le joint avant de l’écraser sur le sol. Une drogue pas assez forte pour me faire perdre la tête, mais assez pour déjà ressentir un doux flottement. « D’ailleurs je vais avoir besoin de toi, je vais emmener Lubya à une soirée poker et j’aimerai lui offrir une robe, si jamais t’as un tuyau à me filer, vu que tu as fait du shopping avec elle. » Je relevai les yeux vers lui, restant muette quelques secondes, avant de secouer la tête en laissant échapper un soupir amusé. « Parce qu’en plus d’être une baby-sitter maintenant je suis censée être styliste ? Permets-moi de te dire que c’est un vrai gaspillage de mes compétences si tu veux mon avis, et qu’après tant d’années de loyaux services ça me chagrine d’être réduite à si peu. » La remarque était lancée sur le ton de l’humour, et il n’y avait pas d’amertume dans mon ton, mais il y avait une once de sincérité et d’avertissement dans mes paroles. Quel quel que soit le degré de sympathie de la jeune femme et l’intérêt que Mitch lui portait, je n’avais pas apprécié d’être prise pour un vulgaire homme de main et il n’était pas question que cela se reproduise. Comment ça j’exagérais ? Secouant à nouveau la tête, j’avais continué. « Il me semble que ta dulcinée a effectivement flashé en silence sur une robe. Mais je te préviens, c’était dans l’une de mes boutiques préférées et tu sais que j’ai des goûts de luxe, il va falloir sortir ton chéquier. » Autrement dit, soit sur qu’elle ne vaille la peine. Les fameuses soirées poker. Je détestais ça. « T’es certain que ce soit le meilleur endroit où l’emmener pour arriver à tes fins ? » Oui, ses intentions étaient claires, je ne fis même plus semblant de prétendre le contraire pour ne pas le brusquer. Mais un bassin de requin n’était peut-être pas le choix le plus judicieux pour séduire son joli petit poisson. Il avait décidément encore beaucoup de choses à comprendre concernant la gente féminine.

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