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 charlie & léo ☼ we all need a friend

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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyMer 24 Avr 2019 - 18:08

flashback - février 2017, @Charlie Villanelle, fortitude valley

L'Australie m'a toujours étrangement fasciné. D'abord parce que ce pays était assez éloigné du mien et ensuite parce que le climat qui y régnait différait de celui de mon Canada natal, terre de froid et de neige - presque; perpétuelle. Nous avions un bel été, mais rien de comparable à celui de l'Australie. Pour mes études, j'avais choisi l'éloignement du nid familial. Pour la tranquillité de mon esprit, j'avais décidé de m'éloigner le plus possible de mes parents, le tout sans sacrifier ne serais-ce qu'un brin de mes ambitions et de mes désirs. Et puis, les études de Droits ne me plaisaient plus depuis un moment - depuis le début, en somme. Aux Pays-Bas, j'avais déjà bifurqué vers des études de psychologie, pour me spécialiser en psychopathologie. Néanmoins, mon irrépressible envie de voir le monde m'avait poussé à demander des crédits pour étudier autre part. J'avais sélectionné Brisbane. L'Australie. Ville idéale, parce que située à très exactement 15 300 kilomètres de Ottawa, où vivaient mes parents. Ma mère avait accueilli la nouvelle sans joie, mon père... et bien, mon père ne m'avait plus donné de nouvelles depuis quelques temps déjà.

A nouvelle vie, nouvelles rencontres ! Mes camarades Néerlandais m'avaient parlés de l'Australie, où les gens savaient faire la fête. Et cela tombait à pic, car j'avais justement décidé de profiter de mes années d'études pour enfin tenter de me socialiser un peu. Enfin, un peu plus que ce que je faisais d'ordinaire... Ma mère me demandait toujours comment allaient mes amis. En fait, je n'en ai jamais vraiment eu. J'ai toujours été très nul pour les garder. Les départ successifs de mes amis ne m'ont jamais fait ni chaud ni froid. Mais le Léo de Brisbane, celui qui s'apprêtait à conquérir les boîtes de nuits, lui, comptait bien s'y prendre autrement. Je voulais faire quelques efforts, au moins pour me rendre la vie agréable et puis pour me pousser un peu dans mes retranchements.

C'est tout naturellement que je me dirigeais alors vers cette soirée d'intégration organisée par l'Université dans laquelle je me trouvais. Mon appartement était encore plein de cartons très mal rangés, mais j'avais réussi à trouver, dans tout ce foutoir, ma chemise préférée. Après tout, la première impression était toujours la plus importante. L'année n'allait pas être agréable si je restais dans mon coin. Février, beau temps. Je pensais à mon Canada qui devait littéralement geler sous une épaisse couche de neige.

L'endroit où j'avais pris mes quartiers était impressionnant, vivant. 20h. Les gens descendaient dans les rues, buvaient des coups en terrasse. J'ai réussi à me tromper de soirée. Deux fois. Voilà pourquoi je n'arrivais à la soirée d'intégration qu'à 21h. Cela dit, ce n'était pas plus mal. Généralement, l'ambiance de ce genre de soirées commençait à monter aux alentours de 22h. Je poussais les portes d'un bar qui se remplissait doucement d'étudiants de tous âges et dont la musique me donnait déjà envie de me déhancher. Bien sûr, se faire des amis de mon âge risquait d'être compliqué. J’entamais la dernière partie de mes études - ma spécialisation; alors que tout le monde se connaissait probablement déjà, par ici. Tous avaient fait leurs armes ensemble. Je m'approchais du bar en regardant déjà la carte, placardée au dessus du comptoir, et commandais une bière. Une fois accoudé au comptoir, mes yeux se mirent à vagabonder au grès des groupes de jeunes gens rassemblés.

Mon regard ne tarda pas à se poser sur les épaules d'une rouquine. C'était tout à fait mon genre de fille et je me demandais déjà, d'ailleurs, de qui ça pouvait ne pas l'être. Elle avait l'air plus sympa que les autres et je n'avais jamais vraiment eu de problème pour aborder les gens... quitte à passer pour un drôle de type. Je m'enfilais une gorgée de bière, m'avançais l'air de rien pour me planter à côté d'elle.

« T'es ici pour la soirée d'intégration ? Enchanté. Léo. Psychopathologie. » Je tendais la main, grand sourire aux lèvres. « T'es du coin ? Non parce que j'ai galéré à trouver le bar. Et je suis nul en orientation. » Je haussais les épaules. « En tous cas ça a l'air cool. Y'a pas mal de monde. Les gens d'ici jouent bien le jeu de la fête. »

Et bien sûr, je comptais également m'y mettre.
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyJeu 25 Avr 2019 - 11:06

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@Léo Ivywreath

Rentrée de 2017. L’année allait devoir s’annoncer studieuse, Charlie entame son Bachelor en sciences politiques et elle n’acceptera pas de retaper une seule année. Ce n’est pas arrivé en 20 ans de vie, cela n’arrivera pas jusqu’à ses 23, elle s’y refuse catégoriquement. Paradoxalement, année studieuse n’est pas incompatible avec soirées selon elle et bien loin de là. Même après avoir passé toutes ses vacances dans des bars et autres fêtes organisées par des inconnus, elle ne manquerait pour rien au monde les soirées d’intégration. Elle se retrouve à celles de toutes les universités, sans même parfois savoir de quelle branche de formation il s’agit. Elle s’y rend pour s’amuser, rencontrer des gens, tout oublier. Cela fonctionne à merveille et elle adore ça.
Elle n’était pas plus renseignée sur la soirée de ce soir, n’ayant appris le lieu seulement quelques heures avant par un ami en sms. Charlie se moquait bien d’où ça pourrait être ou quel genre d’étudiants allaient venir. Ils avaient tous un petit quelque chose et il était assez intéressant d’observer les différentes réactions des étudiants en arts de ceux de commerce, de droit, de médecine, … Elle en profitait pour garder contact avec quelques élus parmi chacun des groupes. Cet élu servait ensuite de source pour les différentes soirées “privées” de leur promotion. En somme, Charlie était partout, tout le temps, avec n’importe qui.
La seule information qu’elle avait déniché pour ce soir était donc dans quel bar la fête allait débuter, à Fortitude Valley. Elle n’a pas cherché à en savoir plus, de toute façon elle apprendrait tout sur place. Le lieu est la seule chose qu’elle n’aurait pu deviner, c’est par là que tout commence. Elle enfile une robe noir assez chic et la contraste avec des baskets (les Calvin Klein, ses préférées), surtout pour l’aspect confort à l’idée de rester debout pendant au minimum six heures. Et le premier qui marche sur ses chaussures, elle lui colle une droite.
Arrivée bien plus tôt que d’habitude, elle attend son groupe d’amis d'un soir à l'extérieur. Le soleil est encore haut dans le ciel lorsqu’ils entrent tous pour profiter de la happy hour (jusqu’à 20 heures). Elle commande un de ses cocktails préféré, la spécialité du bar : un tord-boyaux. Ce dernier porte assez bien son nom et permet de commencer la soirée sur les chapeaux de roues.
La jeune rousse profite que l’air du bar soit encore respirable et ce dernier pas encore bondé pour se déhancher sur n’importe quelle musique, trouvant un partenaire de danse à chaque nouvelle tête qu’elle croise. Certains jouent le jeu, les autres la regardent dégoûtés. Ils réagiront autrement lorsque l’alcool leur sera monté à la tête. Leur mine désespérée ne pourrait enlever à Charlie une once de joie de vivre. Ce qui part rapidement cependant, c’est l’alcool dans son verre. Elle retourne au bar pour prendre quelque chose de plus doux, histoire que sa soirée ne se termine pas à 22h. Même sa grand mère se couche plus tard.
Sa four X commandée au barman, un inconnu vient l’aborder. C’est loin de la déranger, après tout si vous ne voulez rencontrer personne il faut rester chez vous. Il jacasse beaucoup et elle n’a aucun souvenir de l’avoir déjà vu dans les parages, ce qui l’intrigue davantage.
Léo le lion, psychopathologie. C’est intéressant, elle qui adore tant analyser chaque fait et geste, chaque mot, chaque tic du langage. Elle l’observe rapidement de haut en bas, lui et ses cheveux noir de jais. Il est mignon en plus. Charlie lui sert la main le sourire aux lèvres. En voilà au moins un qui dansera avec elle ce soir ! « Enchantée Léo de psychopathologie. » D’habitude elle est la seule à parler, la personne en face se contentant de répondre à la dernière question posée en oubliant toutes celles d’avant. Avec Léo, son instinct lui dit que ce sera différent. Il parle beaucoup et ça lui plaît.
« Je suis une fille de Brisbane born and raised depuis 19 ans déjà, bientôt 20. » Charlie fête son anniversaire le 21 février, dans quelques heures. Tic, tac. « D’une personne nulle en orientation à une autre, si t’es perdu tu attends que le soleil se couche un peu et tu te fies aux lumières fluorescentes ! Ou alors aux gens qui crient alors qu’ils pensent être en train de chanter. Les deux méthodes ont été testées et approuvées. » Le pire, c’est qu’elle ne ment même pas. L’orientation est son point faible, elle n’a jamais compris comment les gens faisaient pour trouver leur chemin seul. Elle, elle doit garder le nez collé sur son écran et pour peu que son emplacement ne soit pas très précis, elle se perdra. L’idée d’un point commun tel que celui là la fait sourire, au moins il ne pourra se moquer d’elle et elle de lui. Ensembles dans la même galère ! « On m’a dit qu’il y avait une soirée d’inté’ ici oui, mais je ne sais même pas quelle université l’organise à vrai dire. Je viens pour m’amuser et passer du bon temps, c’est déjà un bon début de plan ! » Le serveur lui amène sa bière, elle en commande une autre pour son ami. Il n’a pas choisi une four X, erreur de débutant et surtout d’étranger. Tous les australiens savent que les XXXX sont les meilleurs. « T’es pas du coin toi par contre. Tu viens d’où, Léo de psychopathologie ? » Le son trop fort l’empêche de déceler un accent, elle ne peut se fier à aucune sorte d’instinct sur ce coup là. « Bienvenue à Brisbane dans tous les cas ! Tu ne seras pas déçu du voyage. Tout le monde est cool ici, mais si tu veux connaître un secret, c’est moi la plus cool quand même. » Elle lui lance un clin d’oeil (réussi à la perfection), amusée. Elle n’est pas vantarde et ne pense pas vraiment ce qu’elle dit. Elle insinue seulement que s’il cherche à s’amuser à Brisbane, Charlie sera dans tous les coups, du pire au meilleur, mais surtout les pires. « Moi c’est Charlie de sciences politiques. Je sens qu’on va bien s’entendre. »


Dernière édition par Charlie Villanelle le Mer 5 Juin 2019 - 7:51, édité 2 fois
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyJeu 25 Avr 2019 - 15:57

flashback - février 2017, @Charlie Villanelle, fortitude valley

Aborder les gens dans les bars, ça a toujours été mon truc. C'était plus facile, dans les bars. Les gens y dégageaient ce truc - mis à part l'odeur de l'alcool; qui donnait cette envie de leur parler. Ou plutôt, dans les bars, il était plus facile de repérer ceux qu'il fallait absolument éviter. Ça mettait en lumière les personnes qui avaient l'air cool. En l'occurrence, cette fille avait l'air super cool. Elle confirmait l'idée que j'avais d'elle en répondant à ma poignée de main, sourire aux lèvres, bière à la main. Moi, je buvais doucement la mienne. J'avais pour principe de commencer léger, histoire de me familiariser avec les lieux. Histoire surtout que mes sens embués par l'alcool se guident seuls par la suite. M'enfin, généralement, je tenais bien l'alcool. Et puis, mon appartement n'était pas bien loin du lieu de la soirée d'intégration. Au pire du pire, je m'étais dit que si je ne retrouvais pas mon chemin, je me devais d'en profiter pour visiter le quartier. J'étais certain de retrouver une foule de lieux qui soient ouverts jusqu'à très tard - ou plutôt très tôt; et c'était une aubaine, pour me faire une petite liste des boîtes et de tous les « places to be » des environs.

La rouquine semblait bien connaître le quartier. Elle me confirmait bientôt qu'elle était née ici et je hochais la tête en étoffant mon geste d'un « oh » cordial. Elle allait bientôt atteindre 21 ans et j'avais alors quelques années de plus. Ses méthodes d'orientation me firent rire. Elle avait de bonnes idées. Je pensais soudain que je risquais de maudire mon quartier lorsque les examens allaient venir. A la fin de l'année et à l'approche des examens, j'avais deux attitudes plutôt contradictoires : l'une consistait à m'enfermer à la bibliothèque la journée pour étudier et chez moi le soir, où j'espérais y trouver du calme. L'autre solution, celle que je choisissais en fait le plus souvent, consistait à sortir tous les jours et la majeure partie des nuits précédents les examens et ce pour oublier la pression. Bref. La rouquine partait sur une nouvelle bière, en commandait une pour moi. Je savais que nous allions bien nous entendre, si nous partions comme ça. J'appris au passage qu'elle était là pour s'amuser, plus que pour s'intégrer dans l'Université, étant donné qu'elle ne savait pas vraiment quel établissement organisait cette soirée. Cela nous faisait un point commun de plus ! A moi aussi, les organisateurs des soirées m'importaient peu, tant que je m'amusais. Et tant mieux si je pouvais tisser des liens qui me permettraient d'être invité à d'autres soirées !

Voilà que ma nouvelle rencontre me posait la fameuse question, celle du « tu viens d'où ». Je tendais l'oreille pour l'entendre s'auto congratuler. Je partais d'un éclat de rire. Cette fille était juste comme elle se décrivait. Cool. Les gens dans le bar commençaient juste à se déhancher. Je m'appliquais à retenir son prénom. Charlie. Charlie de Sciences Politiques. Pas de la même promo, pas de la même filière, mais pourtant, je sentais que nous allions vraiment nous entendre. Je n'avais plus vraiment envie de rencontrer les gens de ma filière ou d'aller faire connaissance avec Pierre, Paul ou Jacques. Je me penchais vers elle, parce le son de la musique faisait presque vibrer les vitres tant il était fort.

« Je viens du Québec ! Enfin, j'ai passé ces dernières années aux Pays-Bas. C'était cool, mais l'Australie ça a l'air plus cool quand même. » J'avais un petit sourire. « C'est un honneur de rencontrer une fille d'ici, surtout si t'es la plus cool de la ville. Je dois faire quoi, une révérence ? » Je m'attelais à la tâche, effectuant une révérence, l'air goguenard. Lorsque je me relevais, je faisais face au serveur qui m'apportais ma bière. Je trinquais avec Charlie de ma bière que je n'avais pas terminé et me l'enfilais cul-sec. Je posais la bouteille vide sur le bar, détaillais maintenant la bière commandée par Charlie des yeux. « Ça a intérêt d'être bon, je n'aime que les rousses. »

Je lui adressais un clin d’œil, goûtais la boisson. Une bière assez alcoolisée. La bière n'était pas mon alcool préféré. J'affectionnais le rhum et la tequila plus que le reste. La vodka m'allait bien aussi. Je hochais la tête, convaincu. Cette bière là était loin d'être mauvaise. La musique envahissait vite mon esprit, me donnait des espèces de frissons dans les jambes. J'avais envie de danser. Surtout sur la musique qui venait de se lancer. Spectrum (Say my name) me rendait électrique. Je désignais l'endroit où se regroupaient les quelques jeunes gens qui dansaient des yeux et me penchais vers Charlie.

« Tu danses ? Non parce que j'aimerai bien voir comment la fille la plus cool du coin gère la piste ! T'habites par là, au fait ? Genre, dans ce quartier ? »

L'idée d'avoir pour voisine Charlie de Sciences Politiques la fille la plus cool du coin m'allait déjà. Dans tous les cas, je priais pour que mes voisins ne soient pas du genre à taper contre les murs au moindre bruit, sinon, nous n'allions pas nous entendre.
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyJeu 25 Avr 2019 - 19:35

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@Léo Ivywreath

Léo de psychopathologie (bon sang que ce n’est pas facile à dire) rigole gaiement à chaque nouvelle bêtise de Charlie. Les deux êtres encore insouciants ont la parole facile et beaucoup de choses à se raconter. Il est certain que tout se passera bien entre eux, cela ne peut décemment pas se terminer en une seule soirée ! La jeune fille n’est pas adepte du concept de destin, mais tous les indices semblent bien indiquer qu’ils étaient faits pour se rencontrer et par dessus tout pour s’entendre. Cette idée ne fait que se renforcer dans la tête de la rousse lorsqu’il lui déballe son historique. Elle n’avait pas encore eu l’occasion de visiter le Québec (pas même le Canada) mais cela ne saurait tarder. Après tout, elle parlait un anglais parfait et un français pas trop mauvais, elle pourrait se débrouiller sans aucun problème. Pour les Pays-Bas, elle y a passé ce dernier Noël dans la famille de son beau père, à Amsterdam même. Le hasard est incroyable, dire qu’ils auraient pu se rencontrer aux Pays Bas avant que tous deux retournent en Australie continuer leurs études. « Hey mais ça veut dire que tu parles français, non ? » Sa passion pour les langues étrangères ressurgit au galop. Après tout elle vient d’avoir son Bachelor Degree en langues pour son cursus de français et chinois. Bon d’accord, elle peut davantage parler de problèmes géopolitiques que de tracas quotidien dans ces deux langues, mais sait-on jamais ! « Attend, qu’est ce que disent tout le temps les français déjà ? Ah oui ! Voulez vous coucher avec moi ce soir ? » Le soir est devenu soil dans sa bouche, mais elle y a mis tout son coeur. C’est sûrement la première phrase qu’on apprend en français, avec le début de la  chanson d’Edith Piaf “non, rien de rien, non je ne regrette rien” qui comporte beaucoup trop de “r” pour toute personne normalement constituée. Elle sait pertinemment ce que le “voulez vous coucher avec moi” veut dire, mais avec son air si innocent et cette tête si angélique, personne ne pourrait s’en douter. Elle même ne prend pas vraiment les paroles au pied de la lettre, elle s’amuse bien trop pour ça.
Elle essaye de rester sérieuse face à sa révérence, comme le ferait une véritable dame de l’époque des temps anciens. « Généralement on me fait aussi un baise-main mais vu que t’es nouveau je veux bien t’excuser pour cette fois. » Il n’a pas peur du ridicule, elle affectionne particulièrement ce trait de caractère. Elle sent qu’ils pourront faire les quatre cents coups tous les deux, d’ici quelques petites semaines. Encore un nouveau point pour lui lorsqu’il réussit avec brio et son clin d’oeil et sa phrase à double sens sur les rousses. « Je me porte garante de cette bière, monsieur le juge ! »
Lorsque la nouvelle musique se lance, Charlie met un moment avant de reconnaître le titre ou même le chanteur. Elle ne connaît que peu cette version, mais le remix d’Avicii lui inondait les oreilles le matin avant d’aller en cours. C’était après sa mort, elle avait commencé à réellement s’intéresser à son travail, dix ans trop tard. Chassant ces tristes pensées de sa tête, elle reporte son attention sur le joli minois de l’étudiant, toujours plus joueuse et même pas complètement bourrée encore. « Je ne peux pas être la fille la plus cool du coin si je ne danse pas. Allez viens, personne volera nos bières ! » Sans lui laisser placer un mot, elle le prend par la main et l’entraîne au milieu de la “piste de danse”. A vrai dire, c’était juste le centre du bar où seuls les plus excentriques osaient se déchainer à cette heure encore peu avancée de la nuit. Aucun problème pour Charlie, elle met tout son corps en mouvement sans pour autant réellement suivre le rythme de la musique. Elle ferme les yeux, lève les mains aux ciels, fait bouger tous ses muscles, et prie pour que personne n’écrase ses pieds. L’espace est très réduit, ce n’est pas encore ce soir qu’elle pourra reproduire la scène de Dirty Dancing (son rêve). Elle s’en contente néanmoins, n’ayant pas tellement le choix. Cela ne lui enlève pas son grand sourire, cela ne l’empêche pas non plus de fouetter la tête de tout le monde avec ses longs cheveux et sa tête de plus sur la majorité de la foule. Lorsque le refrain apparaît, elle chante à tue tête les quelques mots qu’elle connait, à savoir “Say my name and every colour illuminates”. Son truc, c’est plus les vieilles chansons, celles dont tout le monde connaît les paroles depuis au moins 40 ans.
Son nouvel ami est déjà bien plus intéressant que tout le groupe avec lequel elle est arrivée. Elle n’avait de toute façon pas attendu longtemps pour préférer le bar à eux. La chanson terminée, elle s’accorde une pause et surtout un peu de temps pour continuer sa bière. Elle trinque avec Léo. « Non je viens dans Fortitude Valley pour les fêtes seulement, j’habite sur la plage avec une amie à vrai dire. Mais si tu comptes t’amuser ici, t’as choisi un des meilleurs quartier. » S’il comptait pouvoir travailler chez lui en tout cas … Ce sera une autre paire de manches. « T’es venu seul ce soir ? T’as pas peur de plonger dans l’inconnu ! » S’il n’avait pas encore de guide attitré de la région, Charlie allait rapidement se porter volontaire.
Repensant à sa prestation au milieu du bar, elle se dit qu'elle s'est plus amusée que ce qu'elle n'a dansé au rythme de la musique. Alors elle se défend avec les quelques arguments qu'elle a. « Je suis plus douée pour crier les paroles à vrai dire. Mais ça ne m'empêche de rester super cool, je te le promets. » Même si elle n'est pas douée pour danser au bon rythme, cela n'empêche qu'elle aime ça.
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyVen 26 Avr 2019 - 18:01

flashback - février 2017, @Charlie Villanelle, fortitude valley

Charlie de Sciences Politiques semblait intéressée par la langue française. Elle s'empressait d'ailleurs de me faire une démonstration, une fameuse phrase que j'avais déjà entendu une fois ou deux, dans ces chansons graveleuses que sortent les étrangers pour montrer qu'ils parlent français. Cependant, l'exemple choisi par Charlie me semblait un peu plus original que tous les « cafés », « bonjour le français », « baguettes » que j'avais pu entendre. Les étrangers mélangeaient souvent France et Québec. Enfin, non : lorsque je parlais de mes origines, les plus ignares parlaient de baguettes. Les mots de Charlie m'amusaient beaucoup, surtout parce qu'elle prenait un air innocent alors qu'elle savait probablement ce que voulaient dire ces mots. Je ricanais, secouais doucement la tête en souriant. Ma bière descendait doucement. Je voulais me souvenir du nom, histoire d'en reprendre une plus tard. Charlie m'entraînait cependant sur la piste, au milieu d'étudiants un confus et un peu trop gênés. La rouquine s'emparait de la piste devant mon regard un peu subjugué. Jouant des coudes, des pieds et même des cheveux, elle donnait littéralement corps à la musique. Je la suivais sur le même rythme, n'ayant jamais eu aucun problème pour me déhancher en public. Quand j'étais petit, je voulais faire de la danse. De la danse classique. J'aimais beaucoup les danses qui bougeaient plus, aussi. Mais mon paternel m'a mis au piano, à la place. La musique, oui. La danse, non. « T'es un garçon, oui ou merde ! Les filles dansent sur des musiques écrites par des garçons. » Je me vengeais bien en hantant littéralement les bars et surtout les boîtes de nuit avec mes mouvements endiablés. Autour de nous, les rares étudiants s'étant risqués à venir se déhancher se resserraient un peu. La musique les avait probablement attiré. Au refrain, je joignais ma voix à celle de Charlie. J'aimais beaucoup ce genre de musique. Electrique. Je m'en mettais généralement dans les oreilles lorsque je devais faire le ménage chez moi. Pour faire du sport ? Je n'en faisais pas vraiment. Enfin, sauf si mes allers-retours en vélo comptaient comme du sport.

La musique prenant fin, nous retrouvions nos bières. Après avoir trinqué, je buvais ma bière à grandes goulées. Danser - mais surtout littéralement hurler les paroles de cette musique; m'avait donné soif. Charlie m'apprenait qu'elle vivait plus près de la plage. Je hochais la tête. La plage. Un des autres endroits que je comptais découvrir sous peu, surtout si les fêtes y étaient de coutume. J'aimais bien lézarder sur le sable et quelque chose me disais qu'en Australie, j'allais - enfin; pouvoir être servi. Après tous, les Pays-Bas et le Québec n'étaient pas du genre réputés pour leurs splendides plages. J'étais ravi d'apprendre que le quartier semblait vivant et ce toute l'année. M'amuser. Un verbe à peine caché derrière l'autre, « étudier ». L'Australie me plaisait de plus en plus. Je répondais un grand « Jamais ! » précédé d'un rire lorsqu'elle me parlait d'une potentielle peur de me jeter dans l'inconnu. Je n'avais fait que ça, ces dernières années. Sauter la tête la première dans l'inconnu, quitter ma famille - pour laquelle j'avais l'impression d'être devenu une espèce d'inconnu, ou plutôt un chat noir à éviter; reprendre de nouvelles études, partir à l'autre bout de la planète... Au final, j'aimais bien ça, me pointer à de nouveaux endroits et apprendre à connaître les gens sur le tas. Au final, après l'auto-congratulation, Charlie tentait maintenant de défendre sa prestation. J'avais un petit sourire, secouais la tête avant de déclarer très franchement :

« T'es plus cool que les gens qui veulent danser mais qui restent sur leurs sièges parce qu'ils ont peur du regard des autres. Et puis moi aussi je suis plus doué pour chant- crier! les paroles, mais j'aime bien danser aussi. » Je marquais une pause, puis reprenais avant un petit rire. « Et puis, je ne permettrai pas de critiquer la danse de Charlie-de-Sciences-Po'-la-fille-la-plus-cool-du-coin-qui-est-plus-douée-pour-crier-les-paroles ! Tu sais que je suis déçu de ne pas t'avoir pour voisine ? Je paris que je vais tomber sur des gens étranges. »

Je tombais toujours sur des gens étranges. Aux Pays-Bas, mon voisin avait changé une dizaine de fois en trois ans. Une fois, c'était une fille dérangée qui a manqué de faire brûler l'immeuble en oubliant son four allumé. Une autre, un grand type efflanqué, dont les cheveux d'une couleur inexplicable me donnaient encore de l'urticaire, rien qu'à y repenser. Je n'avais au fond rien contre son drôle de goût en matière capillaire, les gens font bien ce qu'ils veulent; j'avais en revanche des problèmes avec son cruel manque de civisme. J'ai aussi eu une voisine que je n'ai vu qu'une fois. Un jour, elle a disparu. Quelqu'un d'autre l'avait remplacé. J'espérais ne pas retomber sur une pyromane en venant en Australie, car l'expérience du four en flamme et de l'évacuation de l'immeuble m'avait laissé de drôles de cauchemars assez abracadabrants. J'étais déçu de ne pas être absolument assuré d'avoir, au moins d'un côté de mon appartement, quelqu'un de cool à qui prendre le sel, les codes Netflix, la bière, le canapé, les chips, et tout un tas d'autres trucs que j'avais pour habitude de voler à mon voisin. Dommage pour moi. Mais j'espérais que Charlie et moi pourrions au moins nous croiser à l'Université ! De toute façon, je ne comptais pas la laisser filer de si tôt et notait mentalement l'idée de lui prendre son numéro de téléphone, pour toutes les fois où une envie pressante de sortir me prendrait - c'est à dire probablement au moins un soir sur deux.

« Au final tu vois j'ai bien fait de venir tout seul ! C'est plut facile pour faire des rencontres ! De toute façon, comme tu dis, c'est l'inconnu, je ne connais personne. Et je crois que j'ai trouvé la meilleure guide de la ville, n'est-ce pas ? » Je lui adressais un nouveau clin d’œil. « Enfin, si t'acceptes, hein... Je ne voudrai pas faire tache aux côtés de votre humble personne ! 'Puis si t'acceptes pas, je peux te proposer mes fameux cours de langues, pour t'apprendre autre chose que voulez vous coucher avec moi ce soir... » Aux Pays-Bas, je les donnais payants, pour arrondir les fins de mois. J'étais loin d'être contre l'idée d'apprendre à Charlie tous les trucs salaces qu'elle voudrait bien savoir, et plus encore, même les mots compliqués et leur sens comme « ontologie », « polysyllogisme » ou encore « cosmothétique » - qui n'avaient rien de mots salaces. « Oh et ça... » Je lui faisais le baise-main, toujours aussi caricatural, dans un trait d'humour faisant office de revanche et de fausses bonnes manières . « ...c'est pour me faire pardonner mon incroyable manque de civisme ! » Je levais ensuite mon verre, m'enflais une nouvelle gorgée. Ma bière atteignait son dernier quart. « T'as des potes, parmi tout ce beau monde ? Que je sache si je fais juste office de bouche-trou ou si je dois être réellement flatté que tu les délaisses pour moi ! »

Une fille aussi sympa et joviale qu'elle devait forcément avoir beaucoup d'amis. Et beaucoup de prétendants...
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptySam 27 Avr 2019 - 15:16

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@Léo Ivywreath

Les rencontres dans les bars étaient nombreuses avec la jeune rousse. A vrai dire, c’était quand même le but, de sortir pour rencontrer des gens. Or généralement, cela s’arrête à des banalités de la vie quotidienne et des faux sourires ; rien de bien intéressant en soi. Dans le meilleur des cas, Charlie se faisait payer un verre, mais cela arrivait malheureusement de moins en moins. Avec Léo le lion, c’est différent. Ils ne se contentent pas de banalités ni même de sujets peu intéressants. Ils peuvent déjà parler de tout et de rien au bout de quelques minutes et s’amuser comme s’ils se connaissaient depuis le premier jour. Il existe déjà une sorte d’alchimie entre eux que personne ne pourrait expliquer (pas même les principaux intéressés). Ils s’entendent bien, ils s’amusent, le temps passe plus vite. Ce sont les seules choses à retenir de leur rencontre pour le moment.
Elle rigole à chacun de ses phrases, non pas par politesse mais parce qu’elle ressent vraiment le besoin d’exprimer ses émotions. Alors, quand il se moque gentiment des gens trop timides, un petit rire guilleret sort à nouveau de sa bouche. Elle a longtemps fait parti de cette caste de la population, ce n’est que depuis peu qu’elle a réussi à se débarrasser de cette timidité maladive. Depuis le milieu du lycée, lorsqu’elle a commencé à réellement sortir et rencontrer tout un tas de gens, les bons comme les moins bons. Elle n’a nullement retenu de ses erreurs mais a appris à moins s’en faire quant au regard des autres, parce qu’eux partiront bientôt et elle restera elle-même jusqu’à la fin des temps. Lorsqu’il se congratule à son tour sur ses capacités vocales, Charlie hoche de la tête tout en buvant une nouvelle gorgée. C’est vrai, sa performance n’était pas trop mauvaise pour un gars du Québec, pense-t-elle en souriant.
La raillerie sur son voisinage encore inconnu est le moment parfait pour Charlie pour rigoler à son tour. « Je pourrais être ta voisine de temps à autres si tu m’invites. » Elle laisse sa phrase pleine de sous entendus en suspens et boit une des dernières gorgées restantes dans sa bière. « Je te donnerai mon avis d’experte pour te dire si tes voisins sont aussi étranges que ma colloc. Elle est de ce genre de personnes qui mettent le lait avant le céréales … Tu ne fais pas ça au moins toi, Léo ? » Elle rigole, certes, mais Eleonora fait vraiment ça par contre. Et en plus elle préfère le popcorn sucré, quelle infamie. « Et puis c’est bien d’être étrange parfois ! On l’est bien tous les deux. » Il est si étrange à aborder une inconnue et lui parler comme c'était une amie, elle est si étrange de lui répondre comme si c’était le cas.
Ce jeune homme n’est pas seulement mignon à croquer mais aussi très bavard. C’est parfait. Il n’aura pas le dernier mot avec Charlie, elle le laisse parler un peu mais elle l’assommera la dernière ! « Je pourrai toujours dire que tu es le voiturier si on nous croise ensemble, ne t’en fais pas pour ça. Ca nous permettra que je te montre les endroits les plus cools de la ville, et par là j’entends les bars les plus cools. » En réalité, si on la croisait avec le jeune homme elle s’en vanterait auprès de ses amis plus qu’autre chose, elle ne minimiserait rien du tout.
Villanelle ne sait quoi répondre à Psychopathologie pour son offre de cours de français. Oh bien sûr, il est toujours sur le ton de la rigolade et elle aussi, mais même dans ce cas là il faut bien savoir choisir ses mots. Elle est loin de connaître tout le dictionnaire français mais elle se débrouille plutôt pas mal. Charlie est loin d’être une débutante comme elle aurait pu le faire croire. Cependant, cela pourrait leur donner une occasion de se revoir, en dehors de l’atmosphère étouffante d’un bar, sans avoir à crier. Elle l’aime déjà beaucoup ce petit gars sûrement plus vieux qu’elle. C’est loin d’être un coup de foudre amoureux, mais amicalement parlant c’est tout comme. Pour l’heure, ils oscillent entre beaucoup de terme, ça reste ambigu. « Alors je mets une condition à cette proposition. Je veux que tu m'apprennes des trucs qu’on aurait jamais eu le droit de m’enseigner à l’école. Des trucs qui sortent de l’ordinaire, des trucs abracadabrants, des trucs fantasmagoriques, rocambolesquestruculents. » Villanelle aurait-elle mangé Le Petit Larousse ce midi ? Oui, sûrement. Et elle n’en est pas peu fière. Ces cours pourront être dédié à l’apprentissage de la langue française, à l’étude du voisinage ou à l’étude et l’apprentissage de bien d’autres choses … Qu’importe.
A son baise main elle lui répond une révérence, tenant délicatement le bout de sa robe, comme si tout avait été prévu à l’avance. Elle ne changerait cette soirée pour rien au monde.
« Sache que tu es officiellement devenu mon bouche trou préféré, toutes soirées confondues en tout cas. » Rire, sourire et dernière gorgée. Bière vide. Tristesse. Les meilleurs choses partent toujours bien trop rapidement (oui, c’est une variante du fameux diction sur les plus belles personnes blablabla). Elle lui commandera une petite soeur d’ici quelques secondes, après avoir rapidement changé de sujet. Le groupe avec lequel elle est venu ne sont pas vraiment ses amis, il faudrait plus parler de connaissances. « Dans tous les cas, tu peux être flatté ! Je suis venu avec un petit groupe, oui. Mais aucun d’eux n’avait les cheveux bouclés alors j’ai dû les abandonner pour monsieur psychopathologie. » Connaître son nom de famille aurait été intéressant, elle s'apprêtait à dire “monsieur x” avant de se raviser rapidement pour monsieur psychopathologie. Charlie a toujours eu cette habitude d’appeler les gens par leur nom de famille, sûrement parce qu’elle même préfère son nom de famille à son prénom. La seconde raison est parce qu’elle trouve l'anthroponymie fascinante.
Après un regard attristé sur sa bouteille vide, elle observe que celle de son camarade l’est tout autant. Parfait, ils ont le même rythme de descente affolant, cela leur fait un point commun de plus. « Tu comptes tenir toute la soirée en buvant aussi rapidement ? » On ne peut même plus dire qu’elle lui sourit à nouveau puisque son sourire ne la quitte même plus. Ses yeux même sont devenus rieurs. « Et si on passait aux choses sérieuses ? Tu me fais confiance ? » Aux choses sérieuses en terme de boisson, bien sûr. Quoi d’autre.
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyDim 28 Avr 2019 - 14:04

flashback - février 2017, @Charlie Villanelle, fortitude valley

L'invitation pleine de sous-entendus faite par Charlie me plaisait beaucoup. J'en aurai presque ronronné un « ah oui ? ». Voisine, colloc', c'était déjà « où tu veux quand tu veux ». Mon esprit un peu énergisé par l'alcool tournait à plein régime. Si Charlie habitait trop loin et puisque j'étais persuadé que mes voisins n'allaient pas être... enfin, que je n'allais pas m'entendre avec eux, il y avait espoir pour que nous nous retrouvions à squatter la demeure de l'autre plus que de raison. Charlie me parlait maintenant de sa colocataire, qui avait des habitudes pour le moins étranges. Après sa remarque sur le lait avant les céréales, j'affichais une mine outrée. Bien sûr que non, je ne faisais pas ce genre de trucs. Pareil pour le dentifrice sur la brosse à dents ! Eau, dentifrice puis encore un peu d'eau. Il y avait des choses que l'humanité se devait de faire pour accéder à la civilisation. L'ordre de l’exécution de certaines tâches était une de ces choses. Même si être étrange pouvait être chouette, comme le suggérait Charlie, j'étais intransigeant sur certains trucs : comme sur le fait de ne pas faire flamber l'appartement de son voisin en oubliant mystérieusement le four. J'acquiesçais tout de même d'un petit « C'est vrai, c'est vrai », sourire aux coins des lèvres. Après tout, nous étions tous deux assez spéciaux pour n'avoir absolument aucune gêne quant au fait d'aborder de parfaits inconnus dans les bars.

Les bars justement, Charlie me promettait - de manière déguisée derrière une blague; de me montrer les plus cools de tous. J'étais vraiment un gars chanceux. A peine arrivé, je rencontrais cette fille incroyable, que je prenais presque comme une espèce de double fêtarde tombée des cieux. J'étais ravi que nous ayons les mêmes envies, de ce côté là. Pas de prise de tête, juste de la fête. Je nous imaginais déjà arpenter les parcs et chaque endroit de la ville en se projetant à merveille dans les fêtes que nous voulions conquérir le soir même par nos pas de danse. Et peu importe si Charlie voulait apprendre, en échange, tout un tas de trucs en Français. J'allais me replonger dans mes vieux livres de philosophie pour lui trouver tous les trucs les plus bizarres, les mots les plus drôles. Et puis, entre tout ça, j'allais aussi lui apprendre toutes les blagues salaces, les jeux de mots idiots et les insultes, bien que j'imaginais qu'elle en devait en connaître. Quand on se lançait dans un nouvelle langue, c'est toujours ce qu'on apprenait en premier, non ? De quoi faire la guerre à son prochain. Ou de quoi lui faire l'amour, au choix. La drague ou les insultes, au final, c'est un peu la même chose : ça accroche l'interlocuteur. Personne n'avait jamais voulu apprendre à dire « une baguette pas trop cuite s'il vous plaît ! » comme premiers mots. Je hochais poliment la tête, lui lançait un grand « Mais tout ce que tu voudras ! » comme promesse de lui apprendre tous les mots qu'elle voulait, tant qu'elle acceptait d'être mon guide dans cette ville.

J'éclatais de rire lorsqu'elle me décernait le titre de « bouche trou préféré ». C'était déjà mieux que simple connaissance ! Au final, je me fichais bien d'être son bouche trou, tant que nous nous amusions bien. Je balayais la salle qui était désormais bien plus remplie histoire de trouver les potentiels amis de Charlie. Ils étaient peut-être en train de l'attendre quelque part et moi je l'accaparais ! Ils finiraient bien par la retrouver. Ma compagne regardait sa bouteille vide, j'en faisais autant en haussant les épaules. « Presque vide », commentais-je en secouant le contenant en verre. Alors que je finissais le dernier quart de ma boisson, Charlie me demandait si je comptais tenir toute la soirée avec un tel rythme, ce qui me fit rire et manquer de m'étouffer avec ma bière. Malgré ma taille modeste, je tenais très bien l'alcool ! Et puis, les soirées étudiantes - surtout les soirées d'intégration; étaient faites pour se lâcher complètement non ? Le sourire de Charlie semblait pouvoir toucher ses oreilles, je posais la bière vide sur une petite table ronde en hauteur en hochant vigoureusement la tête. « Je vais tenir, 'faut pas jouer avec moi de ce côté là, tu serais surprise de voir comment 1 mètre 70 de chairs et d'os peuvent tenir l'alcool ! » Je lui adressais un clin d’œil lourd de sens.

Elle me demandait soudain si j'étais paré à commencer les choses sérieuses. De quelles choses sérieuses parlait-elle ? C'est absolument sans réfléchir que je lançais un grand « Je suis toujours prêt ! ». Une musique que je connaissais bien parce qu'elle faisait partie de mes préférées se lançait alors dans le bar. Alphaville, Forever Young. Si je voulais vivre jeune pour toujours ? Absolument. La peur de vieillir m'avait attaqué à un âge plutôt jeune et me quittait difficilement.

« Pour quoi est-ce que tu veux que je sois prêt ? Attends, attends, attends, tu me laisses deviner. Un concours de shots ? Une bière plus forte ? Un action ou vérité ? » J'adorais ce jeu, j'étais vraiment très fort parce que sans gêne. Je préférais les actions aux vérités, parce qu'il y avait cependant des choses dont je n'avais pas vraiment très envie de parler. Mais généralement, les gens étaient trop ivres pour se rappeler de ce dont les autres parlaient, de toute façon. Action ou vérité était le jeu créé pour connaître les autres, celui qui permettait de jauger avec qui rester ami, qui nexter, qui ramener dans son lit. Je lançais un regard éloquent à Charlie, dans la caricature, du genre lourd de sens assumé. « A quel genre de jeu tu veux jouer avec moi ? Parce méfie toi, tu vas perdre. » J'envoyais balader les longs cheveux que je n'avais pas dans un mouvement théâtral, les yeux rieurs. Une seconde après, je hurlais le début du refrain de Forever Young, puis tournais à nouveau la tête vers ma partenaire. « Ah ouais et si tu veux devenir ma-voisine-qui-habite-loin-mais-ma-voisine-quand-même, tu vas devoir supporter mes danses de la joie. Ah et y'a jamais de sel chez moi. Donc si tu veux apprendre le français, ramène toi avec du sel ! »

Et une bonne dose d'envie de faire la fête.
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyLun 29 Avr 2019 - 11:05

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@Léo Ivywreath

Faire des plans sur la comète avec le jeune Léo ne l’effraie pas, tous deux semblent déjà s’apprécier et se faire confiance. Est ce l’alcool ou est-ce réel, nous ne le saurons sûrement jamais. En tout cas c’est ce qui est en train de se passer. Si elle était une fille névrosée, elle pourrait dire que l’étudiant lui fait oublier tous ses problèmes. Mais même si elle n’a aucun soucis à oublier, ils peuvent toujours s’amuser et boire de l’alcool, plus rien ne leur interdit ça désormais, ils sont grands et vaccinés. Plus la soirée avance, plus ils deviennent éméchés et plus ils s’écartent de la réalité. Cela promet de devenir de plus en plus excitant. Avant qu’ils ne passent au stade du coma éthylique, Charlie pense à donner son numéro de téléphone. Au cas où ils n’aient plus aucun souvenir de cette soirée. Elle aimerait beaucoup que ce soir soit le premier d’une longue liste, cela fait bien longtemps qu’elle ne s’était jamais autant amusée. Elle vole une serviette au barman et emprunte de façon définitive le stylo d’un autre inconnu pour ensuite venir écrire les chiffres miracles. Elle galère beaucoup, déjà du fait que le support n’est pas idéal mais aussi du fait que son premier cocktail lui soit quelque peu monté à la tête. Ecrire droit devient donc une épreuve, mais au final ses chiffres ressemblent plus ou moins à quelque chose. A tête reposée, il sera sûrement capable de lire les bons. Elle lui tend la serviette, très fière d’elle, et ajoute quelques mots. « Tiens, le numéro de la spécialiste en matière d’étude de voisins chelous, aka Charlie Villanelle. Appelle la. »
Sa certitude qu’il tiendra la soirée devient comme un défi pour la rousse. Son but devient de le faire sombrer. De toute façon, elle ne jubilera pas très longtemps puisqu’elle sombrera sûrement en même temps que lui, entre personnes d’1m70 et des brouettes ils se comprennent. La rousse a une boisson d’avance et lui a la chance d’être un homme et de ce fait d’être plus tolérant, alors si on fait les comptes Charlie devrait être la première à abandonner. Espérons que ses barathons lui servent à quelque chose, à défaut d’entretenir son corps en courant, elle l’entretient en buvant.
Alors qu’elle s’apprêtait à énoncer les règles d’un début d’une nuit de folie (et de débauche) elle rigole à gorge déployée au soudain regain de questions et d’appréhension sans doute de la part de Léo. Peut être que cette appréhension n'est au final que de l’impatience ? Sans qu’elle ne connaisse réellement monsieur psychopathologie, cela lui semble être d’avantage de l’impatience plutôt que de l’appréhension. Lui aussi a une folle envie de s’amuser et il n’aurait pas pu trouver meilleure partenaire de soirée ! D’autant que son idée d’action ou vérité donne des idées à Charlie, pour le meilleur et pour le pire sûrement.
« Ok voici le plan. En fait ... il y en a deux. Et je le laisse le choix de comment nous allons passer notre soirée, et la nuit ! » Oh oui, parce que la soirée va s’éterniser, il n’y a même pas à réfléchir là dessus. « Première option. On reste ici et on fait un jeu, du style “je n’ai jamais” par exemple mais avec des shot de Poleen. » Elle s’arrête quelques secondes pour jauger sa réaction. Apparemment déjà trop saoule, elle n’arrive pas à se décider pour savoir s’il connaît ou non la Poleen, alors elle se lance dans les explications. « Boisson irlandaise qui peut aller jusqu’à 95 degrés mais ici ils s’arrêtent à 60. Sûrement parce qu’ils appellent déjà assez les ambulances comme ça. » A titre de comparaison, une bière va jusqu’au grand maximum à quinze degrés. Et soixante, c’est beaucoup. Très beaucoup. Il ne faut pas se fier aux verres qui ont la taille d’un pouce et à la boisson aussi limpide que de l’eau. Ce n’est qu’un attrape nigaud qui marche extrêmement bien. « Donc ça c’était le plan A, le plan B c’est un barathon à base de cocktails que l’autre choisit pour nous. Et on danse. Et on attrape sûrement un rhume à force de rentrer et sortir, mais on s’en remettra ! » Nota bene : Charlie. est. toujours. malade. Mais les deux plans lui plaisent autant l’un que l’autre, ils promettent tous deux de nombreuses péripéties et révélations. Et puis s’ils sont amenés à se revoir, la prochaine fois ils mettront en place le plan qu’ils ne feront pas ce soir. Cela ne semble pas bien compliqué.
« On pourra faire des danses de la joie à deux et je serai ta fournisseuse officielle de sel puisque je ne peux pas vivre sans. Cela me semble être un bon compromis pour apprendre la langue de Molière ! » Et la langue de la nourriture surtout. Si elle a commencé le français au collège, c’est parce qu’ils prévoyaient un voyage à Paris et qu’elle avait sacrément faim rien que d’y penser.
Maintenant, c’est à Léo que revient toutes les responsabilités. Et il doit faire vite, sa bière est vite depuis au moins une minute déjà, elle ne pourra pas tenir bien longtemps à ce rythme, elle risque la déshydratation aigüe. Même sachant cette horrible mort arriver, elle a pris soin de choisir deux plans permettant de se bourrer la gueule (évidemment) et d'en apprendre plus sur lui.
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyMar 30 Avr 2019 - 16:37

flashback - février 2017, @Charlie Villanelle, fortitude valley


L'alcool dans mon sang me donnait encore plus envie de danser que de raison. Sous alcool comme sous caféine, j'étais une véritable pile électrique. C'était les effets plutôt positifs, juste avant l'excès d'alcool me faisant vomir et l'excès de caféine me rendant imbuvable - café, imbuvable, bonne blague. Pour le moment, je n'étais pas assez alcoolisé pour danser sur les tables ou chanter l'hymne national Canadien en russe. J'avais simplement très envie de bouger. Je ne pensais ni au lendemain, ni à ma scolarité, ni même à mon stress d'avoir des voisins pourris. En tous cas, j'allais certainement avoir tout mon temps pour me faire connaître et connaître les autres, ceux de ma promo, ceux de mon Université. Ici, on savait visiblement faire la fête, peut-être même plus qu'aux Pays-Bas. Les soirées étaient le vecteur principal des rencontres, non ? Bon, ça n'était probablement pas ma dernière soirée, certainement pas même. Pour l'instant, je me contentais de l'incroyable compagnie de Charlie. Les autres pouvaient bien attendre, je ne manifestais pas beaucoup d'intérêt à les connaître, là tout de suite.

Ma compagne du soir s'était soudain saisi d'une serviette sur laquelle elle semblait peiner à écrire quelques chiffres. J'avais un petit ricanement, alors qu'elle déployait visiblement beaucoup de concentration afin d'écrire raisonnablement droit. Charlie. Charlie Villanelle. J'attrapais le précieux morceau de papier en souriant, le glissais dans ma coque de téléphone, pour être certain de ne pas le perdre. « C'est parfait, je ne manquerai pas de la contacter pour qu'elle ait mon numéro en retour ! » J'agrémentais mes mots d'un clin d’œil. Après tout, si elle était prête à être harcelée de messages, elle avait bien fait de me donner son numéro. J'avais plutôt la phobie d'appeler les gens. Prendre des rendez-vous au téléphone n'était vraiment, vraiment pas mon truc. Généralement, prendre un rendez-vous chez quel service que ce soit prenait du temps, se faisait en plusieurs étapes. D'abord, j'écrivais mon petit discours sur un bout de papier, « bonjour » et horaires incluses. Si la personne au bout du fil déviait de mes prédictions, je devais improviser, ce qui se résumait plutôt à des bégaiements et à des « heuuu » répétés. Je préférais les messages, ou parler à la personne en face. Étrangement, je n'avais jamais eu ce petit souci lorsque je me trouvais en face des gens, à croire que le fait d'utiliser un téléphone mettait une espèce de distance bizarre entre les gens, qui les forçait à agir comme s'ils devaient impressionner l'autre. Bref. J'étais content d'avoir le numéro de Charlie, parce que j'allais désormais pouvoir lui envoyer tout un tas de memes, tout un tas de « on sort ce soir, no negotiations accepted » et bien sûr le fameux « ramène du sel ».

Charlie m'expliquait ensuite les options possibles pour passer cette soirée - et cette nuit, comme elle le soulignait si bien; endiablée. Nous avions la même vision de la fête - celle qui durait jusqu'à approximativement cinq heures du matin; et à cela j'hochais vigoureusement la tête, l'air d'approuver. Je ne connaissais pas l'alcool dont elle me parlait mais je souriais à l'évocation du degré de la boisson. En revanche, le « je n'ai jamais » ainsi que toutes ses variantes, ça je connaissais et plutôt bien, même. Un petit jeu idéal pour se faire une idée des gens. J'aimais bien cette option, que je préférais à la seconde. La musique était plutôt bonne, dans ce bar. Le barathon attendrait pour une autre nuit. « On fait un jeu, je paye à boire ! Et on l'agrémente du « j'ai déjà », bien sûr, sinon ce n'est pas drôle ! » Alors que Charlie se déclarait ma partenaire de danses de la joie et ma fournisseuse officielle de sel, j'étais gagné par le rire. Je ne faisais jamais de danses de la joie avec personne, mais j'avais déjà envie d'en faire tout le temps avec Charlie. J'étais ravi de nous imaginer dans mon salon, la musique des enceintes faisant pulser les murs et les vitres. Je me détournais une seconde, nous commandait les shots de l'alcool recommandé par Charlie. Une fois que nous étions installés au bar, bien assis sur nos chaises hautes, je posais une main sur un genoux, l'autre autour de mon petit shooter.

« Alors ! Tu vas voir que tu vas perdre, avec moi. On commence par des trucs simples, t'es prête, Charlie Villanelle ? » Je toussotais, ménageant mon effet d'un air caricatural. Je savais très bien par quoi j'allais commencer. « J'ai déjà eu des relations sexuelles avec une personne du même sexe. » Autant commencer par les bases, et je voulais par la même occasion vérifier que je n'étais pas devant une homophobe. Auquel cas, je prévoyais de prendre mon shooter et de partir comme un prince, la laissant avec sa mentalité pourrie. Je détestais ceux qui jugeaient la sexualité des autres, ou ceux qui se permettaient de me donner leur opinion en écrasant franchement ce que j'aimais, ce que j'étais. J'étais d'accord pour l'idée que chacun pouvait penser absolument tout ce qu'il voulait, mais certainement pas pour ensuite aller dire à l'autre comment agir en fonction de son opinion. Je n'avais jamais obligé qui que ce soit à adopter mes mœurs, ou même à essayer de les comprendre, mais j'appréciais qu'en retour, on ne m'insulte pas de tous les noms. Et puis, quand bien même, aujourd'hui cela me faisait plus rire qu'autre chose, juste après que je sois parti vers des personnes plus fréquentables. Je refusais d'imaginer que Charlie était de ces gens là. Elle avait l'air bien trop cool et sympathique pour ça. « Et je tenais à dire que tu dois être mentalement prête, pour la danse de la joie. Faut la tenir pendant toute la musique, autant dire que ton cardio doit être bon ! » Je lui adressais un grand sourire de défi.
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyMer 1 Mai 2019 - 14:18

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@Léo Ivywreath

Entre rires et sourires, les muscles du visage de Charlie commencent à se fatiguer sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle n’arrive pas à penser à autre chose que ce petit bonhomme aux cheveux bouclés. Il regorge de surprises et la rousse aime ça. C’est toujours plus intéressant de découvrir les gens au fur et à mesure, bien plus intéressant que de pouvoir lire en eux comme dans un livre ouvert. Et au fond d’elle, elle est contente qu’il ait choisi le premier plan, c’était son préféré. Il a réussit son épreuve qui n’en était pas vraiment une ! En plus, elle n’avait pas bu de Poleen depuis trop longtemps à son goût, il faut savoir choisir la bonne personne avec qui les partager, car il est fort probable que personne ne finisse la soirée sur deux jambes. D’autant que la rousse a déjà un certain taux d’alcoolémie dans le sang et que ce dernier va seulement augmenter. En plus si c’est lui qui régale alors elle n’a plus rien à craindre pour le reste de la nuit, son porte monnaie sera heureux.
Pour le jeu, elle avait proposé un “je n’ai jamais” sur le coup sans vraiment avoir pensé à quoi que ce soit, mais son subconscient avait sûrement fait ce choix à sa place. Parce que, entre nous, c’est un putain de bon choix. Sérieux et concentré, il se retourne vers elle, une main sur le genoux. Les choses sérieuses semblent débuter. « On en reparlera quand tu seras saoul et que tu voudras te tenir à moi pour rentrer jusque chez toi ! » Charlie affiche une mine sûre d’elle mais au fond elle sait que chacun aura besoin de l’autre pour se tenir, épaule contre épaule, comme un beau duo d’étudiants qui se sont bourrés la gueule. Ca fera un beau match nul qui nécessitera une seconde manche.
Sa première question est intéressante. Qu’elle soit tournée autour du sexe est faussement inattendu, le fait qu’elle soit tournée autour du sexe entre deux personnes du même sexe l’est beaucoup plus. La jeune fille n’a pas honte de sa sexualité, elle fait beaucoup de choses mais ne pose pas souvent de mots dessus. Elle a beaucoup de mal à qualifier ses faits et gestes, encore plus à les justifier. Alors pour résoudre ce problème, elle n’en parle plus et agit seulement. Dans tous les cas, son orientation sexuelle ne fait pas parti de la liste de choses qu’elle devrait justifier, certainement pas même. Si le jeune homme pose sa première question là dessus cela signifie qu’il doit être assez ouvert sur le sujet, elle ne risque pas de se faire casser la gueule à la sortie du bar (normalement). C’est avec un sourire rieur qu’elle boit son premier shot sans une once de doute. Oh que ça oui elle a couché avec des filles. Avant de savoir si Léo allait boire à son tour ou non, elle se penche vers son oreille et lui susurre quelques mots. « Et si tu veux mon avis, c’étaient les meilleurs coups. »
Retournant sur sa chaise, elle commence à sentir le liquide brûlant dans sa gorge. Ce n’est que le premier d’une longue liste. S’il a attaqué fort dès le début, elle ne va pas se faire prier pour ralentir le rythme, cela lui convient très bien. Elle est heureuse de faire pouvoir tomber ce masque de fausse fille parfaite dès le début.
Tout le monde sait que ce jeu est vicieux. On veut connaître les pires secrets de l’autre, mais aussi les secrets qui pourraient tourner en notre avantage. Ce n’est pas une première pour la jeune rousse, elle sait très bien choisir ses questions, comme si elle avait Google caché dans un coin de sa tête. A son tour, elle lance sa question « Je n'ai jamais couché avec un inconnu. » et l’accompagne d’un sourire narquois, jaugeant la réaction de Léo de psychopathologie. S’ils doivent devenir amis, autant qu’ils sachent les choses vraiment intéressantes sur l’autre !
Enfin, elle répond à la question sur son cardio à propos de ses fameuses danses de la joie qu’elle a hâte de découvrir. « Mon cardio est i - rré - pro - chable. » Il s’en rendra bien vite compte. Elle boit peut être comme un trou mais elle a au moins la qualité de ne pas fumer.
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyDim 5 Mai 2019 - 11:18

flashback - février 2017, @Charlie Villanelle, fortitude valley
Mon nez s'était un instant perdu au dessus de mon shooter. L'alcool sentait fort et menaçait déjà mon estomac, mon foie et mes sens. N'y avait-il pas une règle, celle des « un ou deux verres d'eau et un truc à manger entre chaque verre d'alcool » ? Je crois qu'elle ne s'appliquait pas à cette soirée. Mon ego me soufflait qu'aller chercher de quoi grignoter me ferait passer pour un faible. Non, mes 1 mètre 70 et moi, nous allions sortir d'ici les moins ivres, même si Charlie ricanait le contraire. Je notais dans un coin de ma tête qu'elle comptait me raccompagner chez moi et j'en étais plutôt satisfait, même si mon appartement était encore quelque peu encombré de cartons. Chez elle, c'était probablement trop loin. Ou alors y avait-il sa colocataire qui mettait le lait avant les céréales pour occuper l'espace. Ou bien, un copain planqué dans un placard. Je me fichais pas mal de l'idée de me taper un mec ou une meuf en couple. C'était le choix de chacun, la fidélité. Moi qui n'avait jamais eu de copain ou de copine fixe, je n'étais personne pour juger. J'avais déjà été l'amant de types qui se tapaient leurs meufs avant et après moi. Qui voulaient « juste tester ». Je me fichais bien de leur histoire, ce qui me suffisait, c'était de tirer mon coup. Rien de plus, rien de moins. Détaché. Je voulais déjà un dernier verre avec Charlie, celui qu'on prend avant de dire « bon allez, il se fait tard je file » ou avant de laisser parler les corps éméchés.

Grand sourire aux lèvres, Charlie s'enfilait son premier shot, sous mes yeux surpris. Nous nous étions bien trouvés. Comme deux espèces de jumeaux. Ou en tous cas, nous avions pour l'instant beaucoup de choses en commun et cela me plaisait. Je laissais s'échapper de mes lèvres un ricanement sonore, lorsqu'elle me susurra que les filles étaient à ses yeux les meilleurs coups. Je n'étais pas d'accord. De toutes mes expériences, je m'étais toujours plus amusé avec les garçons. Enfin, c'était différent. Et je me souvenais de ma première fois avec un garçon, mais pas de celle avec une fille. Ça voulait tout dire, non ? Un garçon que j'avais trouvé très gentil, mais qui manquait de douceur, à mon goût. Il n'était délicat qu'avec ses instruments de musique, comme s'il n'y avait que cela qui comptait pour lui. Je comprenais ce sentiment, me semblait-il. Préférer les choses aux hommes, se retirer du communs des mortels pour s'enfermer dans une bulle. Je connaissais cette envie. Grand sourire aux lèvres, je m'enfilais un shot. « Je ne suis pas d'accord, les garçons sont de meilleurs coups ! » L'alcool me faisait grimacer, je tapais dans mes mains et secouais la tête. Voilà qui me sortait définitivement du peu de mélancolie que je venais de développer pendant un instant. « Wouw, c'est fort ton truc ! » Probablement était-ce plus fort que le rhum. L'alcool m'avait réveillé les sens. Charlie se lançait sur une autre question, j'entourais mon deuxième shooter de la main, petit sourire au coin des lèvres. Jamais avec un inconnu ? J'éclatais de rire, buvais sans hésiter. Une nouvelle fois, l'alcool me brûlait l’œsophage. Je m'essuyais les lèvres du pouce, affichait à nouveau une petite grimace, mais ma langue semblait s'être habituée. Probablement était-elle anesthésiée. « Bien sûr que j'ai déjà couché avec des inconnus ! Des fois t'échange un mot ou deux, ou parfois même pas et puis tu sais pas comment, tu te retrouves dans une chambre ! Ou ailleurs... »

Un nouveau ricanement s'échappait de mes lèvres. Quoi, Charlie ne buvait pas ? Jamais couché avec un inconnu ou une inconnue, alors ? C'était pourtant un peu l'aventure, selon moi. Je ne la croyais pas sur son affirmation à propos de son cardio. Mes doigts enserraient le troisième shooter. Je me frottais le front, cherchait quelque chose qu'elle avait déjà forcément dû faire. L'alcool rendait la concentration un peu compliquée. « Mmh... J'ai déjààà... Couché avec une personne mariée. Ou en couple. » Je haussais un sourcil, l'air de défi. Celle là impliquait que je boive, mais tant pis. Je voulais savoir si Charlie se fichait autant que moi du statut des personnes qu'elle fréquentait. Avant qu'elle ne réponde, je m'empressais de rajouter une autre phrase. « Oh et attends, attends ! J'ai déjà aussi couché avec une personne plus âgée. C'est risqué hein, j'espère que t'as fait les deux et que tu vas boire, parce que moi, oui ! » Je me trémoussais sur place, sur mon tabouret. Quelque chose me disait que je n'allais pas pouvoir rester plus ou moins sobre longtemps, surtout pas parce que j'avais choisi de poser des questions que j'avais moi-même effectué... incluant donc que je m'enfilais shooter sur shooter. Tant pis, Charlie allait gagner. Je m'en fichais, tant qu'on passait un bon moment. Et tant qu'on se ramenait mutuellement en chantant dans la rue, marchant épaule contre épaule, en criant des chansons que nous aurions sélectionné au préalable.
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyLun 6 Mai 2019 - 17:58

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@Léo Ivywreath

Les garçons étaient vraiment meilleurs que les filles au lit ? Charlie lève un sourcil jugeur. Définitivement plus en capacité de garder ses pensées pour elle, les mots lui viennent naturellement (malheureusement). « Très bien. Faudra me le prouver alors monsieur psychopathologie car j’ai du mal à vous croire. » C’est qu’elle fait dans la délicatesse la rousse ce soir. Il ne lui manque qu’un gilet réfléchissant avec un panneau à néons avec le texte que je vous laisse imaginer.
Pour être fort, ça il était fort l’alcool. Charlie faisait sa maligne trois minutes plus tôt, mais désormais elle voit flou à trente centimètres. Ses phrases vont bientôt se résumer à des mots. Mais pour rien au monde elle ne voudrait avouer qu’elle a trop forcé sur l’alcool ! Dans tous les cas, Léo sera bien vite à son maximum lui aussi, surtout s’il continue d’enfiler tous les shots. Au fond d’elle, la rousse est heureuse d’avoir trouvé quelqu’un à son image, n’ayant pas peur du regard des autres ou des préjugés, ou quel qu’autre bordel que ce soit. Il vit sa vie comme il l’entend et semble être le plus heureux étudiant du monde ! Ce bout d’homme aurait pu être le jumeaux maléfique de Charlie, ou elle sa jumelle maléfique … Dans un cas comme dans l’autre, ils se ressemblent trop pour que cette relation s’arrête à un seul soir. Ils se parlent comme des amis de toujours, sans crainte du regard de l’autre et encore moins de son jugement. Bien sûr, l’attirance fait parti de cette incroyable alchimie entre eux, alors n’allons pas trop loin dans les métaphores fraternelles, c’est pas Game of Thrones ici.
La rousse ne peut pas s’empêcher de sourire lorsqu’il raconte comment ça se passe avec des inconnus. Elle se reconnaît bien trop dans ces mots là. L’inconnu est devenue une routine, elle aime bien trop ne pas se prendre la tête pour avoir une once de regret ou même de remords. Tout le monde s’amuse et repart, il n’y a rien de plus compliqué que cela. La vie est faite de petits plaisirs et il faut savoir savourer chacun d’entre eux à sa juste valeur. Heureuse d’avoir appris ce qu’elle voulait sur Léo, elle boit à son tour, comme le veut la règle. Elle est éméchée mais elle tient quand même à respecter les règles de son propre jeu ! Quitte à sortir du bar en rampant.
Pour la nouvelle question de Léo, elle se sert un nouveau verre après quelques secondes d’hésitation. Elle ne sait pas vraiment si elle a déjà couché avec quelqu’un en couple, marié ou quoi que ce soit (elle ne sait même pas à quel main on met les alliances), cependant elle n’a jamais vraiment demandé non plus. La raison est qu’elle ne cherchait pas à connaître la réponse, et que si cette dernière était positive alors elle aurait eu beaucoup trop de remords pour aller plus loin. Quand bien même ce n’était pas elle qui était en tort mais l’homme ou la femme face à elle. Après tout, s’ils ne sont pas heureux en ménage ce n’est pas la faute de Charlie, et pas ses affaires non plus. « Dans le doute je bois, c’est parce que je suis trop bonne joueuse. » Elle manque de tout recracher lorsque Léo boit sans y penser une seconde seconde. Peut être que Villanelle aurait eu des regrets, mais il est certain que lui n’en avait pas eu beaucoup. Et, comme s’il allait devoir peser son âme contre une plume dans les minutes à venir, il déballe tout à coup tous ses péchés et enchaîne les questions. C’est pas avec ça que son taux d’alcoolémie va redescendre ! « Ah désolée chéri, jamais avec quelqu’un de plus âgé ! Tu vas devoir boire seul ce coup ci. » Pas que ça ne l’ai frappé en tout cas, peut être quelques années de plus mais pas quinze ans non plus. Charlie choisissait des proies de choix et Léo enfilait les verres. La jeune femme fût presque déçue d’avoir sa première divergence avec lui. « Mais dites moi, quel âge avec vous monsieur psychopathologie ? » Mesdames et messieurs, voici le retour en fanfares de Charlie délicatesse !
Elle finit par se pencher sur le bar vers l’oreille du jeune homme, pensant lui délivrer le plus gros secret de l’univers. Et ce n’est même pas le nom du Docteur. « Je crois que j’ai fait trop de choses déjà. » Elle rigole. Certes, ce n’était pas drôle, mais elle en est au stade où un rien la fait rire. Déjà qu’en temps normal un rien la fait rire aussi ! « Et confidence pour confidence, je vais avoir besoin de quelqu’un qui fasse croire au reste du monde que je peux marcher droit. Et je t’assure que y’a du boulot. »
Poleen 1 - Charlie 0

« On rentre ? »
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyMar 14 Mai 2019 - 11:40

flashback - février 2017, @Charlie Villanelle, fortitude valley
Les choses commençaient un peu à bouger d'une drôle de manière. Probablement n'aurais-je pas dû m'enfiler tant de shots d'un coup, surtout que je n'avais pas non plus trop trop mangé avant de venir, justement parce que je m'étais dit que c'était un coup à tout vomir en dansant. Désormais, je regrettais un peu. La musique, assourdissante, commençait à me donner mal à la tête. Mes mots à propos des compétences au lit des garçons firent réagir Charlie, je m'empressais de ricaner à sa réponse. Ah, ça, ça n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Je n'avais pas spécialement de « type de fille ». Charlie, elle me plaisait. Elle dégageait un truc. Une espèce d'énergie. Une aura, voilà, une aura. Un truc que j'admirais déjà, même ivre à en chanceler et à en voir le sol tanguer. Je n'étais pas vraiment surpris de la voir boire après moi, à mon interrogation sur ses coucheries avec des inconnus. J'eus un petit rire, levais les bras au ciel, l'air vainqueur. Moi, ce genre de trucs ne m'avait jamais dérangé. Il ne me fallait pas plus qu'un semblant de sentiment de sécurité. Un truc que je ressentais du fond de mes entrailles et que me disait « c'te personne est safe, tu peux foncer ». Charlie buvait ensuite pour les personnes mariées ou en couple, juste saisie d'un doute. Je ricanais à sa remarque. Il était vrai que moi non plus, je ne demandais pas vraiment. Mais quand je me retrouvais avec un type ou une femme qui portait une alliance à l'annulaire gauche... J'aimais imaginer des histoires à ces gens là. Un ennui ? De la curiosité pour certains ? Une vengeance à commettre ? Au final, peu m'importait, je crois. Les gens se devaient d'être responsables de leurs actes. Après, ça n'était plus mon problème. Jamais de remords, jamais de regrets. C'était une des règles de ma vie, si tant est que j'en avais. Oui, j'en avais. Bien sûr que j'en avais.

Surpris que Charlie ne boive pas pour les partenaires plus âgés, je me retrouvais à boire seul alors que l'alcool troublait déjà pas mal ma vue. A sa question, je lâchais un grand « Mmmh... » songeur, suivi d'un « Peut-être dix, peut-être vingt... Moi j'ai heu... 24 ans... Ouais, non pas 48 ans quand même... Je crois que j'ai déjà couché avec un type qui avait la quarantaine ! » Qu'importe, je n'étais plus trop en état de réfléchir correctement de toute façon. Ses petits mots dans mon oreilles me filèrent une petite vague de frissons. J'étais un peu trop à vif, sous alcool. Lorsqu'elle me demandait de l'aider à marcher droit, je sautais de mon siège, lui tendais le bras. Le saut avait peut-être été un peu brusque, si bien que je manquais de me casser la gueule sur un type qui passait là. Je ricanais une excuse vague, attrapait la main de Charlie pour l'aider à me suivre à travers le bar. En réalité, je crois que je m'accrochais à elle plus qu'autre chose. Dehors, l'agitation était grandissante. La nuit n'étais pas encore assez avancées pour être déserte. Nous prenions donc le chemin de mon appartement, qui n'étais qu'à quelques rues. Cependant, la route allait certainement être un peu chaotique, au vue de notre incapacité à marcher droit plus de trente centimètres. Une musique de Queen résonnait depuis un bar à proximité. Elle venait de réveiller la bête en moi. J'entonnais déjà la chanson du célèbre groupe, lâchant la main de Charlie pour lever mes bras au ciel : « Who waaaants to liiiiive foreveeeer ? Who waaaants to liiiiive foreveeeer ! » Moi. Moi je voulais vivre pour toujours, ou mourir jeune. Ne jamais vieillir. J'avais une peur déraisonnable du temps.

« T'aime quoi, comme musique ? Moi, ça c'est ma came, tu verras j'ai des vinyles à l'appart', j'les ai volé à mon putain de paternel ! » Ça, d'autres trucs. Le ton altéré par l'alcool, je me prenais de passion pour la musique, chantant les bras en l'air. Mais déjà, nous arrivions en bas de mon logement. Je cherchais les clefs, trois minutes durant, chantant toujours les échos de la chanson désormais figée dans ma tête. Charlie et moi montions les marches de l'immeuble, épaule contre épaule, riant comme des tordus. Nous étions même monté un étage trop haut. Après nous être trompés de portes, nous arrivions enfin dans mon humble demeure, encore légèrement encombrée de cartons. J'avais le sens des priorités : la fête d'abord, le rangement après. Mes yeux embrumés se tournèrent vers ma compagne. « Bien'vnue. Tu f'ras gaffe, y'a des trucs dans l'milieux mais t'inquiète, je cache pas de cadavres sous mon pieut. »
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyMer 15 Mai 2019 - 22:44

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@Léo Ivywreath

Toutes les neurones du cerveau de Charlie semblent vouloir prendre congé. En même temps. Toutes. La Terre tourne subitement vite, ou alors c’est seulement sa tête qui n’arrive plus à garder son centre de gravité. Elle rit quand quelqu’un commande du Malibu derrière elle, rigole quand on le lui sert. Elle rigole pour rien, encore pire que d’habitude. La rousse a l’alcool joyeux, c’est indéniable (et un secret pour personne). Par trois fois elle essaye de compter jusqu’à 24 sur ses doigts, pestant qu’ils auraient dû créer plus de doigts aux humains car cinq à chaque main ne suffit pas pour compter l’âge de son ami. Par un miracle, elle arrive cependant à se dire qu’il est plus vieux qu’elle alors qu’elle lui aurait donné moins. Ils ont quatre ans d’écart ... est ce que c’est assez pour boire à la question « j’ai déjà couché avec quelqu’un de plus âgé ? » ? Oui sûrement, toute occasion pour boire est bonne à prendre. Surtout que selon l’heure qu’il est, elle a gagné une année de vie. Elle est cependant bien incapable de lire le cadran de sa montre et son téléphone est complètement déchargé. Admirez donc les nouvelles technologies ! « Oh waw quarante ... C’est deux fois mon âge. Enfin presque. C’est genre, deux fois moi. Chaud. » L’intervention de la rousse est digne d’un critique littéraire. Quarante c’est beaucoup, se dit elle. Il faut espérer que le mec ait un bon cardio et pas trop de cholestérol, sinon la partie de jambe en l’air risque de se solder par un avc et ça serait vachement embêtant quand même. Elle s’imagine l’excuse que devrait inventer le prêtre à l’enterrement (un vieux qui couche avec un jeune c’est obligé que ce soit un croyant) pour éviter le fait qu’il soit mort en baisant, avec un jeune qui plus est, et un garçon encore plus.

Le preux chevalier Léo du lac la tire du méandre de ses pensées. La Poleen ne l’a pas non plus laissé indemne mais il semble bien tenir une sobriété d’apparence. Elle prend sa main dans la sienne et décide qu’elle ne la lâchera plus. Ils utilisent leur main tel un tuba, les tenant au dessus de la foule pour ne pas risquer de se perdre. Elle n’est pas sure de grand chose dans sa vie, mais ce gars là elle ne veut le perdre pour rien au monde. Ils finissent par enfin sortir du bar et sentent à nouveau l’air frais de leur continent.
La rousse est presque déçue lorsqu’il lâche sa main mais il remonte aussitôt dans son estime lorsqu’il chante Queen. À sa place, elle aurait aussi tout plaqué pour chanter les paroles du meilleur groupe de musique de tous les temps. Elle ne peut réprimer de crier un « MAIS NON ! » lorsqu’il lui avoue que Queen c’est sa came (sans mauvais jeu de mot). L’alcool exacerbe ses réactions, elle aurait été autant étonné s’il lui avait avoué qu’il était enceint d’elle. Vous voyez le genre. « Moi ma came c’est la came. » Ah non, c’était pas la bonne réponse Charlie ça. « Ah ouais en musique ... bah Queen est dans le top 3. À la première, seconde et troisième marche. Parce que show must go on and we are the champions et ... je pourrais continuer à faire des phrases à peu près sensées avec leurs paroles pendant longtemps. » Après, elle n’est pas très compliquée musicalement parlant et aime tout ce qu’elle écoute. Mais depuis quelques années elle suit un seul groupe avec amour, des gars de Brisbane, les Empire or the Sun. Sans se mentir, il se pourrait bien qu’elle en pince un peu pour le chanteur Asher Baxton.

Non sans quelques péripéties, les deux acolytes arrivent devant la porte de l’appartement de Léo et enfin à l’intérieur. Elle ne sait même pas ce qu’elle fait ici ou qui en a eu l’idée, ses pieds l’ont juste guidé et elle a suivi sans rechigner. Ce n’est pas vraiment pour lui déplaire. Elle l’écoute à peine lorsqu’il s’excuse pour le bazar, ce n’est pas sa priorité pour le moment « PREUMS POUR LES TOILETTES ». Faire pipi, voilà sa priorité du moment. Du fin fond des toilettes, elle crie quelques mots à Léo espérant qu’il l’entende avant qu’elle ne réveille tout l’étage. « J’ai vu toutes les saisons de Dexter si tu veux cacher des cadavres autre part que sous ton pieu ! » en plus, elle a vu des vidéos YouTube avec l’histoire de Paulette. Y’a vraiment des gens qui ont caché un cadavre sur le coin du lit en pensant sincèrement que ça allait passer crème, que personne allait capter.
Elle sort de la salle des fêtes, se lave les mains et admire son reflet dans le miroir, trouvant bizarre que ce dernier soit flou. Ce n’est pas vraiment pratique un miroir flou. Elle retourne dans le salon trouver son ami, ayant quelque chose d’une extrême importance à lui faire part. Elle pointe le bout de son index sur son torse et tapote doucement. « Toi ... Toi Léo de psychopathologie t’as pas intérêt de partir de Brisbane. Parce que toi, toi je t’aime trop. Et si tu pars tu vas briser mon cœur ! » N’est elle pas adorable à se confier à lui avec ses trois grammes d’alcool dans le sang ? « Il est quelle heure ? Toutes les horloges sont floues ici. » Passer du coq à l’âne est un art ancestral que seuls les maîtres Shaolin peuvent maîtriser à la perfection.
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Message(#)charlie & léo ☼ we all need a friend EmptyLun 27 Mai 2019 - 15:42

flashback - février 2017, @Charlie Villanelle, fortitude valley
Charlie semblait un peu choquée - ou impressionnée ?; de mes expériences. En fait, ça n'en était qu'une ou deux avec des types qui approchaient la quarantaine. Mon record était en effet cette soirée avec un type marié. Une soirée mémorable dont je me promettais de garder l'anecdote pour une prochaine fois alors que la rousse et moi nous éloignions du bar main dans la main, pour ne pas se perdre. Je la tirais main en l'air, comme si on allait entamer une danse folklorique, grand sourire aux lèvres. Une fois sortis du bar, nous marchions un moment avant d'entonner une musique de Queen. Là aussi, la jeune femme sembla choquée de mon amour pour ces chansons incroyables que j'adorais chanter sous la douche, en allant en cours, dans mon salon et que j'adorais aussi reprendre au violon. « MAIS SI ! », répondais-je à son choc, sur le même ton. Elle me lâchait ensuite un lapsus qui me fit rire comme si on venait de me dire la meilleure blague de l'univers - la faute à l'alcool. « Ouais moi aussi ma came c'est la came. Mais pas trop, juste pour les grandes occasions. » Je n'en avais plus acheté depuis un long moment. J'apprenais que Queen arrivait en haut de son podium, hochais vigoureusement la tête l'air d'approuver ses choix. J'étais incapable de trouver ma musique préférée, sur le moment.

Et nos aventures nous menaient jusqu'à mon appartement. Je me faisais crier dans les oreilles, grinçais des dents lorsqu'il fallut marcher droit jusqu'au salon. « Promis, j'planque pas de cadavres ! » J'avais un ricanement, fermais la porte derrière moi en sifflant Twisted Nerves et m'avançais jusqu'au salon, non sans manquer de me casser la gueule tous les deux mètres. Charlie me rejoignait bien vite pour me faire ce qui semblait être la déclaration de sa vie. J'attrapais son poignet alors qu'elle tapotait sur mon torse. J'étais hilare, le cerveau à l'envers. L'alcool avait eu tout le loisir de se faufiler dans mes veines. « Putain pourquoi tu m'fais des déclarations, tu veux qu'on soit un couple ? Merde, j'suis pas prêt pour ça moi, faut signer des trucs et aller chez Ikea avant... » Je me frottais le visage d'une main alors qu'elle demandait l'heure. Et soudain, mes lèvres se retrouvaient sur les siennes sans que je n'ai le temps de dire - ou de penser; ouf.

J'enroulais mes bras autour de sa taille, l'embrassais doucement sans réfléchir. Mon cerveau était en off. Notre baiser un peu fougueux nous emmenait contre un mur. Nous manquions de nous ramasser par terre à cause d'un carton, ce qui m'arracha un sourire. Je rompais le baiser, jouais avec ses cheveux. Charlie me plaisait plus chaque seconde. L'alcool ? Autre chose ? Je n'en savais foutre rien. « Pourquoi tu veux que j'me casse ? C'est cool ici, puis t'es là, je t'aime bien. Tu veux bien être ma copine ? Pas ma copine comme heu... allons à Ikea et tout... Mais t'sais, ma copine quoi, genre paf on boit des coups ensemble, on se raconte des trucs, de fois tu viens ici... On serait comme les trois mousquetaires, sauf qu'on est deux. » Je n'arrivais plus très bien à m'exprimer, mais l'idée était là. J'avais besoin d'une amie et tomber sur Charlie semblait presque miraculeux. Y'avait un truc qui faisait que je n'avais pas envie de laisser Charlie filer de si tôt et que me disait surtout que cette rencontre dans un bar... n'était pas juste une rencontre dans un bar. Mes lèvres retrouvaient les siennes, baiser alcoolisé qui m'était fort agréable. Le meilleur des moyens de conclure une soirée.

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