Exister c'est oser se jeter dans le monde

@"Paola Di-Maria"

LES FEMMES N'ONT PAS TORT DU TOUT QUAND ELLES SE REFUSENT LES REGLES DE VIE QUI SONT INTRODUITES AU MONDE, D'AUTANT QUE CE SONT LES HOMMES QUI LES ONT FAITES SANS ELLES - La jeune rousse défend bien des causes au fond de son coeur et certaines d’entre elles ont aussi la chance d’être défendues par ses petites mains, telles que l’égalité homme/femme. Elle fait de son mieux pour donner de son temps à une petite association désormais sous la lumière. Elle ne souhaite pas l’avantage des femmes sur les hommes ou tout autre forme de renversement, seulement l’égalité. Sur le papier, cela paraît assez simple. En réalité, ça l’est beaucoup moins. Elle ne se considère pas comme féministe de peur d’être associée aux extrémistes, elle préfère ne pas être qualifiée du tout. Elle est juste une femme demandant ce qui lui revient de droit, ce que les hommes aussi ont le droit d’avoir.
Lorsqu’elle a été contactée pour faire partie d’une campagne de sensibilisation, elle a été réellement étonnée mais aussi très touchée du geste. Sans même lire toutes les lignes du mail, elle a accepté. Cela lui demanderait une journée entière alors qu’elle avait un mémoire à préparer, mais tant pis, c’était pour la bonne cause après tout elle ne pouvait pas refuser ! De plus, une amie virtuelle du nom de Paola avait déjà été conviée et avait accepté l’offre, ce serait l’occasion de lui parler en face à face. Ce qui se résume à une pierre deux coups : rencontrer une nouvelle personne et ne pas être seule. C’est déjà ce à quoi les journées de la jeune rousse se résument.
Le lieu de rendez vous donné étant assez vague, Charlie s’y est rendue bien en avance. Elle aurait été en avance de toute façon ceci dit. Au fond d’elle, quitte à retourner à ABC, elle espère peut être retrouver Tony. Ce serait plus logique de trouver un chroniqueur radio dans ses studios plutôt qu’au musée quand même, surtout devant une toile avec des putains d’araignées. Perdue dans ses nombreuses et farfelues pensées, elle manque plusieurs arrêts de bus et se retrouve en retard. C’est bien sa veine ça. Elle qui aurait dû être sur place une trentaine de minutes plus tôt, elle y est cinq minutes plus tard. Tant pis. L’équipe sur place ne prend pas la peine de la sermonner, elle a quitté l’école primaire depuis bien longtemps. Elle se fait trimballer de main en main pour savoir qui allait s’occuper de son joli petit minois et de sa tenue.
Selon le mail, la campagne YouTube consistait à maquiller les jeunes femmes avec de gros traits masculins et des habits stéréotypés dans des situations dans lesquelles une femme aurait été mal vue. L’idée plaisait bien à la rousse, ce serait enfin le moment de voir si la moustache lui allait.
Lorsqu’on lui donne enfin la dernière directive de s’assoir à la table de maquillage, elle reconnaît rapidement Paola et ses cheveux de jais. Sur le plan capillaire, elles sont les totales opposées. Cela les amènera peut être à être en duo sur certaines scènes de la campagne, qui sait. Charlie ne serait certainement pas contre. Elle allait lui faire la bises lorsque les gros yeux de la maquilleuse l’en ont dissuadé, elle a déjà commencé à travailler le teint de la jeune femme et ne veut pas voir tout son travail partir sur les joues de la rousse. Elle doit donc se contenter d’un Salut de loin, mais empli de toute la joie de Charlie et avec son meilleur sourire. « Je te l’ai jamais dit, mais sache que j’adore ton prénom. »
Sans attendre de réponse, elle enchaîne sur un autre sujet. « Tu es arrivée depuis longtemps ? J’espère que mon retard ne va pas trop chambouler leurs plans. » Son but n’est pas de parler d’elle, mais elle sent que si elle s’excuse à quelqu’un elle se sentira mieux. C’est totalement inutile ceci dit, mais elle a un petit coeur sensible. Heureusement que personne ne l’a grondé, elle aurait été capable de fondre en larmes. « Heureuse que tu ais pu venir, tu dois avoir tellement de choses à gérer avec ta fondation. C’est incroyable tout ce que tu fais ! »

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@Paola Di-Maria

Charlie prend place dans le fauteuil, quelque peu forcée par sa maquilleuse la tenant par les épaules et la forçant à poser ses fesses. La jeune fille est excitée comme une puce et elle ne comptait pas vraiment s’asseoir sans bouger, ce qui lui reviendra dans le coin de la figure lorsqu’elle se prendra un coup de mascara dans l’oeil. Elle a bien sûre hâte de commencer le tournage de leur projet, mais surtout de pouvoir enfin parler avec Paola. Elle pourrait devenir une nouvelle amie, la rousse ne se contente jamais de ceux qu’elle a déjà. Elle pourrait même se vanter de connaître madame Di Maria à quiconque voudra bien l’écouter.
Même si on a réussi à la faire asseoir, elle n’arrête pas de bouger pour autant, d’autant que Paola le fait rire lorsqu’elle explique attendre depuis la veille. Elle utilise l’humour pour répondre à Charlie, les deux ne pourront que s’entendre (encore plus qu’elle ne s’entendaient déjà, je veux dire). De plus, elles n’ont que quelques années de différence, ce qui est bien peu en comparaison avec la plupart des amis de l’étudiante, qui sont bien plus âgés qu’elle. Cela lui fait du bien de pouvoir parler de choses similaires, de choses de leur génération. A défaut d’avoir une histoire un minimum ressemblante, elles ont peut être regardé les mêmes dessins animés ! « J’attends ma moustache avec impatience ! Avec un peu de chance, on aura même la barbe qui va avec. » Elle a le souvenir de s’être dessinée une barbe bien trop de fois sur le visage étant petite, allez savoir pourquoi. Elle dessinait sur tous les supports qu’elle trouvait de toute façon, sa peau n’en était qu’un parmi tant d’autres. Si elle avait eu un frère ou un soeur, il aurait fait les frais de ses expérimentations artistiques lui aussi … Pour le meilleur et pour le pire (mais surtout le pire).
Le travail sur sa peau avance, elle a déjà eu droit à sa crème hydratante et son fond de teint. Ce dernier lui donne un air beaucoup trop orangé à son goût, elle commence trop à ressembler à poil de carotte plus rien ne va plus. Et sa maquilleuse se démène pour qu’elle garde la tête droite et arrête de la tourner vers Paola, elle va sûrement faire un burn out à la fin de la journée la pauvre. Cette dernière ne prend même plus la peine de lui expliquer ce qu’elle trafique sur son visage et lui ordonne de fermer les yeux pour qu’elle applique le fard à paupière. Charlie l’a vu en prendre un doré et trouve ce choix très intéressant. « Contente de te rencontrer pour de vrai en tout cas. » Elle allait ajouter qu’elle la trouvait aussi joli qu’en photos, mais elle passerait certainement pour une groupie un peu trop fouineuse.
« Tu aurais pu garder ces “outils” comme tu dis pour toi, mais tu as décidé d’aider les autres. C’est ça qui est admirable. Et puis tu sais on a pas vraiment une grande différence d’âge, alors ce n’est pas tant un exploit que ça pour ma part ! Je ne donne que quelques heures de mon temps et toi tu y consacres ta vie, les deux n’ont pas grand chose de comparable ! » Elle ne cherche pas à se faire prendre en pitié pour plus recevoir de fleurs, elle admire réellement l’oeuvre de la jeune femme fatale.

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@Paola Di-Maria

A nouveau, la comparaison avec Charlie Chaplin fait éclater de rire la rousse. Elle se rend compte par la même occasion qu’ils ont le même prénom, vingt trois ans plus tard mais mieux vaut tard que jamais. C’est assez cocasse ceci dit, on pense toujours aux noms des célébrités dans leur entier mais jamais on ne les sépare (mise à part pour quelques exceptions tel que Leonardo DiCaprio que tout le monde pense connaître intimement et appelle Léo). Et mine de rien, les idées stylistiques de Paola sont appréciées de Charlie. En effet, s’ils doivent s’habiller comme un cliché masculin ambulant alors elle se voit bien les cheveux rattachés en arrière pour lui créer un faux carré, un chapeau melon et une belle canne qu’elle ferait tournoyer de sa main. Il faut bien sûr ajouter les pompes de vieux, comme dirait David Stutler. Cela partait d’une blague, mais Charlie est désormais bien décidée à faire part de ces idées à la costumière, si tant est qu’il y en ait une, et si tant est qu’elle ai le droit d’en placer une. Avec tout ça, elle pourrait bien ressembler à Amy Ponds lorsqu’elle rencontre le Docteur, et Paola pourrait être son centurion à elle, son petit Rory. Bon, c’est un peu tiré par les cheveux, mais Charlie ne peut se détacher de ses références à la culture pop et encore moins à celles de Doctor Who. Ou encore mieux, elle pourrait essayer de ressembler à Sherlock dans la série récente (pas le tout pourri incarné par Robert Downey Jr. même si elle aime cet acteur de tout son coeur), celui de Cumberbatch. Que d’idées se bousculent dans une si petite tête, il est étonnant qu’il n’y ait pas encore de fumée qui s’en échappe.
A l’entente du mot béguin, elle émet un petit rire. Plus personne ne dit ça, mise à part Paola et Charlie apparemment. Partageraient elle cette passion pour les expression et mots que plus personne n’utilise de nos jours, et encore moins les moins de quatre vingts ans ? Villanelle trouve ça assez ironique qu’elle évoque un possible béguin pour la femme d’affaire. Non qu’elle ne soit pas à son goût, bien au contraire, mais plutôt que son coeur a déjà bien assez de choses à gérer avec John pour pouvoir s’attarder sur une autre personne. Un seul problème à la fois comme on dit ! « J’ai bien trop la bougeotte pour pouvoir rester assez longtemps devant un livre pour lire ne serait ce une ligne. » Elle voit sa maquilleuse acquiescer et lever les yeux au ciel dans le miroir, ce qui la fait sourire de nouveau. « Mais quand je ne suis pas à l’université, le monde de la nuit n’a aucun secret pour moi ! Tant parce que je suis barmaid que je sors autant que je le peux. Et mes journées libres j’utilise chaque second pour faire quelque chose de bien … enfin, je crois. » Elle a récemment trouvé un job au Death before café, qui ne saurait tarder à commencer. Il faudrait d’ailleurs qu’elle en avertisse John … éventuellement. Elle en avisera plus tard, rien ne presse. Aujourd’hui, c’est Paola day.
« Mais je suppose que toi non plus tu ne passes pas tes journées à gérer ta fondation … Si ? » Parler de Charlie c’est drôle deux minutes, mais elle veut aussi en savoir plus sur les autres. Elle répondra aux questions personnelles quand elle viendront si cela peut faire plaisir à son amie.
Le maquillage semble terminé ; ce que le temps passe vite lorsqu’on ne cesse de parler ! Charlie (ou plutôt Fifi brin d’acier) a donc un blush rosé, un petit coup de highlighter, un fard doré/champagne. Ils ont tout misé sur les yeux et les contours et ont laissé ses lèvres tranquilles. Sûrement parce qu’elle aura droit à une moustache. La maquilleuse de Charlie, sûrement ravie d’en avoir enfin terminé avec elle, indique aux jeunes femmes où aller ensuite pour leurs habits. Comme une sage petite écolière, elle attend sa camarade Paola avant de se rendre à l’endroit pointé du doigt.

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@Paola Di-Maria

La jeune rousse est soudainement désolée lorsque Paola lui avoue vivre manger et dormir boulot. Heureusement qu’elle a elle même créé son boulot, alors ce dernier devrait normalement lui plaire un minimum. Cependant … même si on aime notre job de tout notre coeur, cela ne reste qu’un job. Dans l’idéal, nous ne devrions nous y consacrer que huit heures chaque jours et consacrer les huit autres heures d’éveil à … la vie ! Aux sorties, aux amies, aux amis et aux amants. A la joie et à la tristesse, à l’euphorie et à la peur. Bref, tout ces belles et moins belles choses qui forgent que nous sommes. Charlie a du mal à s’imaginer bosser autant d’heures par jour et rester concentrée sur un seul objectif. Elle n’en aurait définitivement pas la patience, peu importe à quelle point elle aime son travail. Mais si Paola a toute cette patience, toute cette maturité d’esprit, alors la jeune rousse la félicite intérieurement. Elle est une grande femme et une grande businesswoman à l’écoute de son prochain. Que demander de plus, que demander de mieux ?
La deuxième partie de la réponse intrigue davantage la rousse. Si elle avait eu des lunettes, elle les aurait légèrement baissées sur son nez et aurait levé un sourcil. Elle a l’image d’Audrey Hepburn en Holly Golightly pour illustrer le tout. Après avoir été son Rory, Paola pourrait devenir son Paul Varjack. Promis, à la prochaine comparaison elle ne sera pas obligée d’être un homme. « Ah ouais ? » Sa voix part quelque peu dans les aigus, ce qui n’était pas totalement prévu. « Je suis toute ouïe mademoiselle Di-Maria. » Les deux femmes ne sont pas des amies proches, mais entre filles on apprend vite à se faire confiance. Et puis parler de petites bêtises de ci de là ne fait jamais de mal à personne, surtout si ces bêtises sont croustillantes, ce dont Charlie ne doute pas une seconde. Paola n’a pas évoqué des choses mais bien des personnes, et quand ça implique des inconnus c’en est d’autant plus excitant. Spill the tea, girl !
Leurs costumes sont rangés dans un sac noir, le suspens est à son comble. La nouvelle remarque de la femme d’affaire étonne Charlie autant qu’elle l’amuse. En matière de bombe, elle peut parler. Si les conditions avaient été différentes, de nuit avec quelques verres d’alcool en plus, rien ne dit que Charlie n’aurait pas essayé de la ramener dans son lit. Ou de se faufiler dans le sien, ce serait à qui habite le plus proche du bar sûrement. Peut être même à ne se faufiler dans aucun lit, le faire à la sauvage. Telles des voleuses, ce pourrait être excitant.
Les références cinématographqiues sont bien loin des marvel&co de Charlie, mais cela reste un classique. Dans son fort intérieur, elle valide. C’était bien placé qui plus est ! « Chapeau melon et botte de cuir. » répond elle d’un ton affirmé, hochant même la tête sans s’en rendre compte et prenant un air sérieux. Cet air sérieux s’envole lorsqu’elle découvre son costume, identique à celui de son amie, mise à part les couleurs. Elle avait eu raison, il s’agit vraiment du costume cliché et stéréotypé au maximum. Après tout, cela correspond parfaitement à l’idée.
Des cabines d’essayage mobiles ont été apportées, Charlie se retrouve donc rapidement les fesses à l’air au beau milieu de la foule, priant pour que personne n’ait l’idée de tirer le rideau. Elle se retrouve avec un pantalon chino marron/orange, une chemise blanche et une veste bleue nuit. Les chaussures vernies sont mêmes fournies avec, tout comme la cravate violacée dont elle n’a aucune idée de comment nouer. La costumière lui ajoute un chapeau feutré marron à la dernière minute, la cerise sur le gâteau. On crie aux filles de se dépêcher, elles doivent repasser voir les maquilleuses avant de commencer. Elle ressort en même temps que Paola, à qui cette tenue typiquement masculine va à ravir. « Monsieur Di-Maria, quel chic. »
A peine changée, les voilà reparties trouver leur maquilleuse, chacun avec un sourire narquois et une fausse moustache en main.

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@Paola Di-Maria
La rousse n’aurait jamais cru que l’entrepreneuse serait une femme aussi frivole. Elle l’imaginait tel un stéréotype ambulant, une genre de métro boulot dodo mais bien plus belle que tous les autres. Tant mieux qu’elle brise tous ces codes et idées reçues, les deux femmes sont ici pour ça de toute façon non ? Les préjugés n’ont pas de frontière et elle est heureuse qu’elle n’ait aucune honte à lui confier ses petites histoires. Paola ne connaît pas réellement Charlie et vice versa, mais bon qu’est ce que l’une pourrait faire des informations de l’autre ? A la limite Charlie pourrait les revendre à un tabloïd, mais sans aucune preuve ni aucun nom, elle n’ira pas bien loin. Ce qui ferait davantage sensation serait des photos des backstage du tournage à la limite ! Lorsqu’elle précise avoir couché avec un inconnue dans la réserve, la rousse ne peut réprimer un rire de surprise. Elles n’étaient pas si éloignées que ça finalement, c’était aussi arrivé à Charlie quelques fois. Cependant elle n’est pas aussi sûre qu’elle en aurait parlé de manière si détachée, elle est ouverte sur le sujet mais sans doute pas autant que Di-Maria. La businesswoman doit avoir bien d’autres choses plus sérieuses à gérer pour se soucier de si peu, elle profite de la vie après tout.
Paola précise que la seule information qu’elle avait sur lui était son habileté au lit (même si dans ce cas là l’expression semble erronée) ce qui rappelle à Charlie l’histoire de John comme un flash. Ils s’étaient lancés dans une aventure en connaissant à peine le nom de l’autre mais surtout comment ils se débrouillaient au pieux. C’est assez drôle quand même, la confiance que l’on peut donner à un total inconnu. Dans le cas de la femme aux cheveux noirs, cela signifie surtout que ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait. Ainsi donc, comme Charlie, elle est du genre à répéter deux fois les mêmes erreurs. Que de similarités qui s’accumulent.
Face à la révérence de Paola, elle lui rend la pareille et lève sa main au niveau de sa tête, attrapant celle de son amie du bout des doigts, comme on le voit dans les films. Les deux jeunes femmes paradent ainsi jusqu’aux tables de maquillage. Les derniers détails sont rapidement ajoutés, il ne s’agit que d’une moustache noire et épaisse. Charlie se demande comment font les hommes pour respirer avec une touffe comme ça devant leur nez.
Leur préparation enfin terminée, on leur demande de patienter quelques minutes avant que le tournage ne commence réellement. L’occasion pour elles de pouvoir discuter en paix, surtout que Paola est à son tour devenue curieuse. « Oh ça y’en a eu oui ! » La plus croustillante reste sûrement Léo, meilleur ami avec intérêts comme il s’amuse à les décrire. Et les intérêts entre jeunes se comptent souvent au lit, comme c’est le cas pour eux. « Mais maintenant je suis casée ... je crois. » Tout est encore bien trop récent avec John et pas franchement clair dans la tête des deux. « Ce qui fait que y’aura plus d’histoires croustillantes … Mais je te rejoins pour la réserve en tout cas. C’est testé et approuvé ! » Pas très confortable cependant, ce qui n’empêche pas Charlie de lancer un petit rire.
« Tu comptes revoir ton monsieur bon coup de la réserve ? » finit-elle par lancer, bien trop curieuse.

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@Paola Di-Maria

Entre les deux femmes, le courant est passé immédiatement, naturellement. Elles ne se reverront peut être jamais mais chacune connaîtra les petits potins de l’autre ! Cela les aura au moins occupé pour la journée. Charlie jette un coup d’oeil à la scène, ou ce qui semble ressembler à une scène en tout cas, et se dit que rien ne semble être prêt. Tant pis, elles continueront de parler de leurs petites histoires alors, quel sacrifice ! A l’idée de voir Paola comme un chien d’attaque, elle lâche un petit rire. La jeune femme a de nombreux articles de presse concernant son passé et surtout celui de ses parents. Charlie ne s’est jamais penchée dessus mais elle ne doute pas un seul instant de la capacité de la Sicilienne à péter la gueule à qui que ce soit. Même s’il s’appelle John et pèse cent kilos au bas mot. L’instinct maternel de son amie la touche autant, elles ne se connaissent pas mais elle veut déjà la sauver des grands méchants hommes qui brisent le coeur des jeunes filles. Charlie sait bien que son barman à elle n’est pas comme ça, il serait incapable de lui faire du mal ! « Capot d’une voiture ? Pourquoi pas ? Je prends note. Ca fait très cinéma en plein air qui tourne mal. » Ou bien. En son fort intérieur, la rousse se promet qu’elle essayera un jour. Si Paola le dit, c’est que ça doit être assez drôle. L’étudiante a toute la vie devant elle et tomber dans la routine ne fait pas encore parti de ses plans, bien au contraire !
Petit à petit les choses deviennent plus sérieuses, la femme d’affaire ne parle plus tellement de jeux mais surtout d’une pincée de sentiments. Même si c’est sur le ton de la rigolade, elle parle déjà de mariage ou de se caser avec cet homme ce qui veut bien dire qu’il a dépassé le stade de coup d’un soir. Charlie sait bien de quoi elle parle malheureusement. « Oh ne parle pas déjà de mariage, tu as bien le temps de t’amuser avec lui autant que tu le veux encore ! Et dès qu’il commencera à rouiller tu pourras toujours trouver quelqu’un d’autre dans la réserve pour sûr. » Paola est belle, sûre d’elle et avec un caractère bien trempé, elle pourrait faire chavirer n’importe quel coeur et n’importe où !
Sa vision du couple est atypique mais pourrait plaire à Charlie après tout. Pour elle qui aime tant ses voisins que ses voisines, être entourée des deux pour un temps ne serait pas pour lui déplaire. A long terme cependant, elle serait bien incapable de restreindre sa jalousie. « T’as bien raison, tout le monde sait que les meilleurs coups ce sont les femmes. » Testé et approuvé encore une fois.
Le rire de Charlie est quelque gêné lorsqu’elle lui demande quelques détails sur son copain, notamment son âge. Aïe. C’est le moment où ça commence à piquer. « Euh non, pas tellement. Je l’ai rencontré dans un bar, il a … quelques années de plus disons. » Sauvée par le gong, les deux femmes sont appelées sur scène. Recollant sa moustache, elle ne se fait pas prier pour s’avancer.
Les deux femmes se mettent en scène devant les objectifs, plus rieuses qu’autres chose. Charlie est bien heureuse d’avoir pu esquiver le sujet.

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@Paola Di-Maria

Le tournage commence enfin, les deux femmes se retrouvent à jouer des scènes similaires tour à tour et deux hommes habillés de jupes viennent les accompagner. Elles sont tantôt dans le canapé une bière à la main, tantôt à demander ce qu’on mange ce soir. On leur explique qu’elles feront parti des affiches dites “normales” et que le lendemain ils tourneront les affiches sans déguiser les acteurs. Cela convient à Charlie, si cela peut aider à changer certaines mentalités elle peut même se transformer en l’incroyable Hulk (bien qu’au fond elle préfèrerait être Captain America pour être qualifié de “fesses de l’Amérique”, ça sonne mieux) si ça les arrange. Entre deux prises elle s’en veut soudainement d’avoir essayé de tenir Paola à l’écart alors que cette dernière s’était tant ouverte à elle. Elle profite donc d’une micro pause pour venir la voir et lui souffle quelques mots à l’oreille. « Appelle le John. L’homme mature. C’est son nom. Ca sera plus simple quand même. » Ces paroles sont agrémentées d’un large sourire. Elle ne cherchait pas à le cacher, à ce qu’il doit désigné par la périphrase “l’homme mature” alors qu’il n’est ni plus ni moins que son copain. Sa relation ne sera pas criée sur tous les toits tout comme elle ne sera pas non plus cachée aux yeux de tous. Elle l’avait déjà dit à John, il est la seule chose qui compte pour elle à présent ; on ne cache pas ce genre de choses. Heureuse d’avoir pu dire son nom à Paola elle ne lui laisse cependant pas le temps de répondre, déjà appelée à tourner une nouvelle scène avec un parfait inconnu. Le jeu lui plait beaucoup, elle est comme une enfant à beau milieu d’une fête foraine.
Les attractions durent deux heures à peu près, les deux femmes n’ont pas le temps de souffler ni même de parler de quoi que ce soit, tout s’enchaîne très vite. Les maquilleuses s’affairent à ce qu’elles ne brillent pas trop sous la lumière des projecteurs. Charlie se dit que la vie est quand même plus simple sans trois couches de fond de teint. Au moins, elle est celle qui termine la première et elle court déjà enlever sa moustache, ses faux cils et sa fausse peau qu’ils lui ont quasiment créé. Elle se sent bien mieux, lestée de tout ce poids ; au naturel. Finalement, elle retrouve ses habits simples bien que ceux qu’elle portait ne la dérangeaient pas tellement.
Elle se pose ensuite sur une chaise dépliable près des cabines d’essayage, sachant que Paola allait bientôt se montrer elle aussi. A travers le rideau, elle décide de lui lancer encore quelques mots, ne sachant si elle la reverra un jour après ça. « Tu me tiendras au courant quand tu auras trouvé ton monsieur parfait issu d’une longue lignée de businessman ? Et s’il a un petit frère je suis d’autant plus partante ! » Elle pourrait carrément faire l’amour sur le capot d’une voiture de luxe, ça serait la classe.