| The true story of hope and survival || Charlie |
| | (#)Mer 8 Mai 2019 - 18:29 | |
| Mon burn out a mit énormément de choses en perspectives. En plus de me battre depuis plusieurs mois avec les faiblesses physiques engendrés par ces semaines d'hospitalisation, je suis obligé de faire face à mes démons intérieurs. Les peurs qui sont enfouis au plus profond de moi, mais aussi les nouvelles qui se sont développer tel que la peur de remonter sur scène. Car oui, j'ai bel et bien essayé de revenir à la compagnie, j'ai tenté de reprendre mon rôle, je pensais en être capable, mais au final ça s'est soldé par un black out total et une crise de panique. Depuis, je n'ai plus jamais réessayé. Pendant plusieurs jours je me suis avoué vaincu et j'ai senti la dépression revenir au grand galop, tant mon mondes et mes projets d'avenirs s'écroulaient. Si je ne peux plus monter sur scène, je ne pourrais pas aller à Broadway.
C'est à cette pensée que j'ai décidé de me reprendre en main et de chercher de l'aide auprès d'un professionnel. Les premières cessions étaient très dures émotionnellement parlant. Le professionnel de santé a fait ressortir un grand nombre de phobies profondément enfouis et cachées sous d'autre peurs plus ou moins irrationnelles. C'est à lui que je me suis, pour la première fois en plusieurs année, confié par rapport à l'hydrophobie qui semble s'être décuplé après cette dernière année. Pour quelqu'un qui a toujours aimé la plongé ou les baignades dans les lac, habitant dans une ville au bord de la mer, c'est quelque chose d'assez handicapant. C'est d'ailleurs lui qui m'a conseillé quelques groupes de soutiens, dont celui de survivants aux catastrophes naturelles.
Et c'est ici que le responsable du groupe de parole nous a parlé de Charlie qui, pour un projet de cours a besoin de témoignages de survivants. J'ai longtemps hésité avant d'accepter, sous les encouragements de mon psychologue et mon responsable. Ils ont tous les deux dit que c'est une superbe idée et que je devais rapidement contacter la jeune femme. J'avoue que j'ai mis plusieurs jours avant d'appeler le numéro fourni et lorsque j'ai fini par me décider de le faire nous nous sommes donné rendez-vous le lendemain au Death before Decaf.
Où je me trouves actuellement. Jouant nerveusement avec mon verre de coca, j'attends l'arrivé de Charlie avec une certaine appréhension. Et si je me dégonfle ? Et si je ne parviens pas à sortir un seul mot ? Et si mon témoignage semble faux ? Tant de questions auxquelles je n'aurais sans doute jamais une réponse adéquate. J'essaie de me calmer et de me rassurer en me disant que Charlie ne sera sans aucun doute pas là pour me juger d'une quelconque façon, son but à elle étant de récolter des informations et des témoignages. Je suis aussi en droit total qu'elle change mon nom et je ne suis pas obligé de lui dire toute la vérité, non ? |
| | | | (#)Mer 8 Mai 2019 - 20:13 | |
| The true story of hope and survival @Clément Winchester
CLOSE YOUR EYES, THINK OF SOMETHING NICE Lorsqu’on pense sciences politiques, on se demande bien ce que Charlie fait à chercher des survivants de catastrophes naturelles pour un de ses devoirs. Ses instructeurs leur ont demandé de mener une enquête sur des personnes ayant survécues à des moments traumatisants. Eux cherchaient sûrement à les mener vers des survivants de guerre, mais cela n’intéressait pas la rousse. Pour ce devoir ci elle a préféré sortir des sentiers battus, démontrer au monde à quel point Mère Nature peut changer les gens, raison pour laquelle il faut d’autant plus prendre soin d’elle avant qu’il ne soit trop tard. Après de moultes débats avec ses aînés, elle a pu choisir son sujet : Comment les survivants de catastrophes naturelles appréhendent-ils le futur ? Le sujet semble s’éloigner de tout débat politique, elle devra donc jouer avec les mots et étendre ses conclusions pour que son dossier soit accepté et apprécié à sa juste valeur. Villanelle sait qu’elle tient le bon bout, qu’un projet comme celui-ci pourrait aider à faire avancer les choses. Pour elle même, cela pourrait l’aider à s’ouvrir au monde. Elle sait bien que toutes catastrophes naturelles ne peuvent être évitées, mais l’homme peut les contenir en partie. Il peut contenir la montée des eaux, le réchauffement climatique, la pollution et les marées noires, ça et tant d’autres choses … Son but n’est pas de jeter la faute de ces catastrophes sur les survivants, au contraire. Ils ont pu survivre au pire, ils n’ont besoin de personne pour leur jeter la faute dessus. De toute façon, ce n’est pas le genre de la jeune femme, elle ne pourrait jamais être cette personne condescendante. Qui est-elle pour juger ? Cependant le problème avec un sujet aussi précis, c’est de trouver les candidats. Elle préfère au possible leur parler en face à face pour que ce soit plus naturel, mais elle devra bien se résoudre à affronter les nouvelles technologies et les différents décalages horaires si elle veut mener son étude à bout. Après de nombreuses annonces sur instagram, twitter et facebook, c’est finalement grâce au bouche à bouche qu’elle réussit à trouver son premier témoignage.
Leur rencontre a été préparée au téléphone, ils se sont donnés rendez vous au Death Before Decaf’ en fin d’après midi. De cette façon, Charlie n’ira qu’à passer derrière le comptoir pour commencer son travail quand ils auront terminés l’entrevue, il n’y a rien de plus simple. Le lieu est assez peuplé pour ne pas que tout le monde n’ait à écouter l’histoire de Clément, pas trop non plus pour qu’ils ne soient étouffés. Tout semble parfait, mais cela n’empêche pas Charlie d’être stressée ; comme si c’était elle qui allait passer l’interrogatoire. « Bonjour ! Tu es Clément, c’est bien ça ? » Elle lui tend la main, c’est comme ça qu’ils font à la télé. « Ca te dérange si on se tutoie ? On a l’air d’avoir le même âge, et ça rendra peut être tout ça un peu plus naturel. » Charlie n’est pas vraiment à l’aise avec le vouvoiement, elle ressent comme un fossé entre elle et son interlocuteur s’ils se parlent de cette manière. Cependant, ces petites questions logistiques ne l’empêchent pas d’afficher son indémodable sourire. Elle sourit d’autant plus lorsqu’elle se rend compte qu’il boit du coca cola, comme s’il avait 17 ans à jamais. C’est un état d’esprit que la rousse ne pourrait critiquer, elle même à jamais coincée en enfance. « Merci d’être venu ... et de m’avoir contacté. Ca doit sûrement pas être facile pour toi, alors si jamais tu veux qu’on arrête à tout moment n’hésite pas. Tu as peut être des questions avant que je te fasse crouler sous les miennes ? » Elle rigole à sa propre blague. Oui, elle est bon public. « Ou peut être des conditions. A toi de me le dire ! » Ils n’ont échangé que quelques mots au téléphone, il lui a donné son nom et ladite catastrophe à laquelle il avait survécu. A l’annonce de l’année, 2004, et de la nature, tsunami, elle a peiné à retenir un petit cri. Elle n’avait nullement besoin de recherches supplémentaires, ayant déjà passé des semaines entières à travailler sur ce qu’il s’était passé à Banda Aceh le matin du 26 décembre de l’année 2004.
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| | | | (#)Mer 8 Mai 2019 - 21:23 | |
| Lorsque je vois une jeune rousse arriver, je sais qu'il s'agit de Charlie. Je ne sais pas pourquoi, ne l'ayant encore jamais vu et n'ayant absolument aucune idée d'à quoi elle peut ressembler, mais dans le fond je sais exactement qu'il s'agit de la jeune femme à qui je vais devoir parler. D'autant plus qu'elle s'avance avec moi avec un grand sourire. Déglutissant, j'essuie mes mains moites sur mon jeans et me lève à moitié lorsqu'elle me salut. « ou c'est bien ça» confirmais-je mon identité en lui serrant furtivement la main avant de me rasseoir et hocher la tête lorsqu'elle me demande si elle peut me tutoyer « oui oui bien sûr» dis-je rapidement «De toute manière tu vas en apprendre tellement plus sur moi que la plupart de mes amis donc bon... » je rigole doucement, nerveusement, et me passe une main dans les cheveux avant de prendre une profonde inspiration et abaisser mes mains, les bloquant entre mes cuisses.
Alors qu'elle reprend pour me remercier de l'avoir contacter et d'accepter de témoigner, je baisse mon regard sur mon verre et souffle doucement, essayant de me calmer du mieux possible. Effectivement, je sais déjà maintenant que ça ne va pas être facile, mais ses paroles sont rassurantes : on peut arrêter à tout moment et faire une pause ou complètement stopper l'interview. Lorsqu'elle me demande si j'ai des questions, je relève mon regard sur la jolie rousse et l'observe avant de me mordiller légèrement la lèvres inférieure « Je ...hm... Tu as besoin de ce témoignages pour quoi ? Ce...serait possible de changer mon nom et mon prénom … ? » demandais-je, hésitant, fermant légèrement mes poings sur mes cuisses
« Et je ...» je pince les lèvres «C'est la première fois que je raconte tout ça. Je vais essayé d'être le plus clair possible et te parler ouvertement mais ne t'étonnes pas ...enfin laisse moi le temps quand j'en ai besoin et » ne t'étonne pas si je me mette à pleurer comme une gamine qui n'a pas eu la licorne qu'elle avait commandé à l'école, ajoutais-je dans ma tête « Enfin, je n'ai pas d'autre conditions ni questions» je lance un coup d’œil à la jeune femme et hoche la tête avant de faire un rapide signe de la main vers elle «on peut commencer si tu veux » hochais-je la tête en attrapant mon verre pour le porter à mes lèvres. |
| | | | (#)Mer 8 Mai 2019 - 23:48 | |
| The true story of hope and survival @Clément Winchester
Clément dégouline de stress, ce qui ne fait que renforcer la jeune femme dans l’idée qu’elle doit tenter au maximum de le rassurer. Il a déjà fait tant d’efforts : oser décrocher son téléphone, oser se déplacer, oser parler de son traumatisme, ... Désormais elle ne peut qu’essayer de lui rendre les choses plus faciles avec le peu d’outils dont elle dispose, d’autant qu’il a l’air d’être bien trop doux pour ce bas monde (et c’est Charlie qui pense ça ?). « Ce travail sera rendu en parallèle de mon master, c’est pour mes études. » Et pour sa consciences personnelle. Mais ça, il vaudrait peut être mieux ne pas lui dire. Sans qu’elle ne connaisse encore rien de lui, elle a l’impression d’être face à un miroir. Tous deux sont bien trop jeunes encore, bien trop délicats pour ce monde ci. Il n’y a pas besoin d’être fin psychologue pour savoir que le jeune homme est en état de panique totale. Charlie s’en veut d’en être la cause, dans d’autres occasions ils auraient pu devenir amis. D’un autre côté, parler avec elle pourrait être son moyen à lui de se libérer. « Et ne t’en fais pas, ces amis là n’en sauront rien de plus. Les témoignages seront anonymes, je peux te choisir un prénom au hasard ou si tu as toujours rêvé de t’appeler Clark Kent ou Steve Rogers c’est l’occasion. » L’humour est bien la seule chose que Villanelle peut utiliser. S’il ne lui répond ne serait-ce par un sourire, elle en sera ravie. La rousse sort un calepin de son sac. Elle fait encore partie de la vieille école qui aime beaucoup trop le toucher du papier pour utiliser un ordinateur ou un magnétophone (le magnétophone du téléphone bien sûr, pas un truc à cassette). Elle s’arme d’un stylo dans la main gauche et pose ses feuilles à quatre vingt dix degrés, dans une position tout sauf naturelle mais dont elle a malheureusement pris l’habitude. « Prends autant de temps que tu souhaites pour répondre. Si jamais tu veux passer sous silences certains passage libre à toi. C’est ton histoire. » Lui dit elle finalement doucement, tentant d’intercepter son regard. Les choses sérieuses peuvent enfin commencer, la rousse espère qu’il sera capable de tenir le coup. Non pas pour son devoir en lui même, mais seulement pour lui. Elle ne le connaît pas mais ne cherche que son bien. « Commençons par le commencement. Où étais-tu quand tu as été frappé par le tsunami ? Avec qui étais tu ? » Charlie s’attend malheureusement à connaître ses réponses. Il devait être en famille, c’était le lendemain de Noël. Ils devaient préparer ce voyage depuis des mois, les enfants ne devaient plus tenir en place. Ce devait être un véritable rêvé éveillé, qui a tourné au cauchemar. Elle garde ses réflexions pour elle, anote rapidement la question sur son carnet avec des mots clés. « Et aviez vous été avertis de quelque manière que ce soit du séisme dans l’Océan Indien et du tsunami qui se profilait ? » Elle aimerait être plus douce mais malheureusement elle ne peut pas vraiment utiliser de métaphores ou de périphrases.
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| | | | (#)Jeu 9 Mai 2019 - 10:32 | |
| Il faut que je le fasse. Je n'ai pas le choix. Je ne peux plus me rétracter. J'ai fait une promesse à Charlie sous les encouragements du responsable de la thérapie groupe et je me sentirais bien plus mal de tout annulé maintenant, au dernier moment. Ça va être horrible, mais dans le fond je suis persuadé que ça ne sera qu'un mauvais moment à passer. Relativisant sur le fait que j'ai déjà vécu bien pire comme situation que ça, je parviens même à sourire lorsque Charlie me propose de changer mon nom par Clark Kent ou Steve Rogers. « Et pourquoi pas Peter Parker, hm ?» demandais-je, sur le même de l'humour, quoique plus hésitant.
Toutefois Mon sourire repart aussi rapidement qu'il est arrivé et le stress reprend sa place en moi lorsque je lui demande de me donner du temps. Bien évidemment, Charlie accepte, m'autorisant aussi à passer quelques passages sous silence si j'en ai envie. Je déglutis doucement et la gratifie d'un rapide hochement de tête, lui signifiant ainsi silencieusement que c'est bon, que nous pouvons commencer.
Sortant un calepin ainsi qu'un stylo, elle se prend le temps de se préparer rapidement puis lève le regard sur moi et pose sa première question, qui me vrille les entrailles. Où étais-je et avec qui ? Je pince les lèvres, pose à nouveau mon regard sur mon verre et observe le liquide brun du coca et les glaçons qui fondent. Et puis la seconde question : avons-nous été avertis par le séïsme et le tsunami en approche ? J'hésite, sers un instants les dents puis prend une profonde inspiration et secoue la tête en expirant. « Personne n'a été avertis» dis-je doucement «Tout est arrivé beaucoup trop vite » j'entoure mon verre de mes mains, hésite «Avec mes parents et mon frère, nous étions dans un hôtel qui était vraiment au bord de la mer» expliquais-je «Le 26 Décembre, nous avons décider de passer la journée à la piscine de l'hôtel, tranquille. Je jouais avec mon frère et mon père et ...tout s'est enchaîné très vie. Trop vite » mes doigts se serrent d'avantage autour du verre «J'ai eu le temps de voir la vague débouler sur l'hôtel et se diriger vers la piscine. J'ai entendu ma mère hurler et mon père courir avec mes frères dans le but de sortir de l'eau » je ferme les yeux, mon cœur s'accélérant d'avantage « Moi mon reflex a été de plonger dans l'eau de la piscine. C'est peut-être ce qui m'a sauvé … ? » je lance un furtif coup d’œil vers Charlie « Je n'ai pas été frappé directement par la vague en vrai. Les trombes d'eau me sont tomber dessus et m'ont embarqués avec une violence inimaginable » je déglutis difficilement « Et je me rappelle de tout. Je me rappelle que je hurlais sous l'eau, je me rappelle de la sensation de l'eau qui s'infiltre dans mes poumons» je ferme yeux, crispant le visage «Plus je me débattais pour remonter à la surface plus j'étais attiré vers le fond, ballotté de droite à gauche à cause d'objets et de débris divers et varié » je m'essuies à nouveau les mains sur mon jeans «Et au final, par je ne sais quel miracle j'ai réussi à remonter à la surface ..juste pour être entraîné encore plus loin voilement par la masse d'eau. » je souffle doucement, me taisant finalement afin de reprendre mes esprits et me calmer un peu.
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| | | | (#)Jeu 9 Mai 2019 - 11:50 | |
| The true story of hope and survival @Clément Winchester
« Très bien monsieur Peter Parker. » elle sourit et annote le nom dans la marge de manière très solennelle tout en pensant que Spider-Man était sûrement le choix le plus évident. Le petit gars du Queens. Elle espere seulement qu’il n’a pas choisi d’être Peter parce qu’il a perdu ses parents. Les mots se gribouillent rapidement sur le papier. Parents, un frère, aucun avertissement. Elle ne peut à la fois écrire et le regarder dans les yeux, mais sa voix trahit son stress. Du coin de l’oeil, elle l’aperçoit triturant son verre. Charlie aimerait prendre ses mains dans les siennes pour essayer de le rassurer, mais ce n’est pas comme ça qu’ils font à la télé. Elle n’a aucune idée de comment une interview doit se passer, si elle peut se permettre ou non ce genre de choses. Bientôt sûrement elle ne pourra pas résister à l’envie de soigner cet oiseau blessé, comme elle l’a fait à l’époque avec Amélia, comme elle le fait en ce moment même avec John. Si elle s’entête à vouloir aider toutes les personnes qu’elle croise, d’autant plus si elle se lance dans son projet de témoignages de survivants, sa vie va bientôt ressembler à un groupe de soutien ambulant. Peu importe, elle souhaite aider. Son histoire est hallucinante, on pourrait la croire tout droit sortie d’un film hollywoodien. Tout se passait réellement pour le mieux avant le tsunami, ils étaient une famille soudée et heureuse n’aspirant qu’à s’amuser et se détendre. Charlie rejette la faute sur les autorités pendant quelques instants avant de se rendre compte qu’eux même ne devaient pas être au courant. Ils auraient pu commencer à évacuer si tel avait été le cas, mais un pays aussi pauvre que la Thaïlande n’a pas les infrastructures nécessaires pour résister à ce genre de catastrophes. Elle pose son stylo lorsqu’il raconte comment il a vécu la vague. Ou comment il y a survécut plutôt. Il a raison sur un point, avoir plongé dans cette piscine lui a certainement sauvé la vie. Ca, et la chance. « Tu es courageux, ne doute jamais de ça. » Il ne cesse de déglutiner, de se frotter les mains et de crisper sa mâchoire, mais quoi de plus normal ? Villanelle n’en fera pas mention, personne d’autre n’a à le savoir, elle n’écrit pas pour les tabloïds. « Quand la vague est passée, tu as pu retrouver ta famille ? Ou vous avait-elle séparés ? » La seule manière de savoir qu’un tsunami approche, lorsqu’on est un civil, c’est de voir la mer se retirer. Mais il faut déjà le savoir et avoir l’oeil alerte … cela aura au moins sauvé la vie d’un français à Banda Aceh. Une victime de moins sur les 250 000. « Désolée j’aurais du te le demander plus tôt, mais quel âge avais-tu à l’époque ? » Elle vient seulement de se rendre compte qu’il ne devait pas être bien vieux. Il devait être un gosse perdu dans un pays où ils ne parlent même pas sa langue et où tous les autres seraient tout autant perdus.
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| | | | (#)Jeu 9 Mai 2019 - 13:11 | |
| Les souvenirs qui remontent sont douloureux et violents, me prennent aux tripes et m'engourdissent le cerveau, à tel point que je me retrouve rapidement à leur merci. Toutefois, je parviens facilement et sans trop de mal à lui expliquer assez précisément mes ressentis et comment j'ai vécu -ou survécu à- cette première vague. La douleur psychologique est encore bien présente et ne me quittera sans doute jamais, mais je suis face à une personne qui m'est totalement inconnue. Bien que curieuse à mon sujet, sa curiosité ne semble pas mal placée et c'est avec un certain naturel que j'enchaîne les informations.
Je fini tout de même par me taire, me rendant compte que je parle un peu trop et que Charlie n'a peut-être pas forcément le temps de tout assimiler ou tout écrire. Toutefois, c'est à ce moment que je remarque qu'elle a posé son stylo afin de m'écouter avec plus d'attention. Je pose mon regard sur elle, lui demandant silencieusement si je dois continuer, mais c'est elle qui décide de prendre la parole. «Courageux ? Ou plutôt chanceux ? » j'hausse les épaules «ça aurait pu arriver à n'importe qui … n'importe qui aurait pu être à ma place et réagir de la même manière. Tout ce que j'ai fait c'est simplement activer le mode survie » je prends mon verre en main comme pour occuper mes mains et mon esprit d'une manière et avale une gorgé de mon boisson alors qu'une question tant redouté tombe : Ais-je pu retrouver ma famille ou avons-nous été séparé ?
Je repose doucement mon verre sur la table et ouvre la bouche dans le but de répondre mais Charlie reprend la parole pour me demander l'âge que j'avais à l'époque. « 8 ans» dis-je en hochant doucement la tête « Quand je suis revenu à la surface il n'y a pas passé 5 minutes pour que je retrouve ma mère qui nageait pas très loin. On a presque réussi à se rejoindre lorsque la deuxième vague a frappé et nous a à nouveau séparé» je secoue doucement la tête. « Mais au final après cette dernière vague, ma mère et moi on s'est retrouvé au niveau d'un arbre et c'est là qu'on s'est réfugié pendant plusieurs heures, sous le soleil de plomb et dans la peur que ça recommence, qu'il y ait une troisième vague ou je ne sais quoi » je soupire doucement et me mordille la lèvre inférieure « On a été secouru par des locaux au bout de ce qui nous semblait être une éternité»
@Charlie Villanelle
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| | | | (#)Jeu 9 Mai 2019 - 13:57 | |
| The true story of hope and survival @Clément Winchester
Syndrome du survivant. Ce sont les quelques mots qui viennent directement à l’esprit de Charlie. Elle pensait qu’il était humble et effacé, mais ce ne sont que des symptômes du syndrome du survivant. Elle n’est pas psy et loin de là, mais cette possibilité la frappe comme si cela ne pouvait être que la réalité. « Être courageux n’exclue pas un peu de chance. » Elle lui sourit. Sans sa chance, il ne serait pas là aujourd’hui pour prouver son courage. « Les deux sont étroitement liés dans ton histoire. » Personne ne peut le nier. A sa place, elle se serait sûrement roulée en boule tout en pleurant, attendant que ça passe. Question mode de survie, on fait mieux. Ce n’est pas pour rien que Bear Grylls mourait deux fois par épisode avec elle and You vs wild. Son âge est à son tour annoté dans un coin de la feuille. Il y aura bientôt plus d’informations sur les côtés que de lettres sur les lignes prévues à cet effet. Dans tous les cas, huit ans c’est beaucoup trop jeune. Il n’a pas choisit de vivre cette tragédie, mais c’est cette dernière qui a forgé son enfance et son adolescence. « Tu te souviens à quoi tu pensais près de cet arbre ? Après avoir vécu les deux vagues. » La peur d’une troisième réplique sûrement. Ou la peur tout court. Chair de poule, corps qui grelotte. Etat de choc. « On a souvent le récit de survivants du point de vue des adultes, mais j’imagine qu’à huit ans on voit tout autrement. » Les questions se bousculent dans sa tête mais elle ne peut décemment pas toutes les lui donner en une fois. Elle annote la seconde vague, la séparation et les retrouvailles quasi miraculeuses. Sa mère avait donc survécu, ce qui est déjà une bonne nouvelle. « Tu te souviens encore d’instants en particulier ? Des choses, des personnes ou des moments qui t’ont frappé. » L’esprit humain est parfois curieux et se focalise sur des détails, des images, des sons, des visages ou des voix en particulier. Elle ne compte pas faire un simple récit linéaire des événements, elle n’est pas géologue. Ce qu’elle veut ce sont des histoires propres selon les personnes. Si par hasard elle tombait sur un autre survivant du même tsunami, au large de la Tanzanie par exemple, elle voudrait que le récit soit totalement différent. Autre lieu, autre histoire, autre personne, autre récit. Tout devrait être différent mise à par la même catastrophe naturelle qui les lie. « Et pour ton père et ton frère ? Ils sont encore … en vie ? » Pitié, dit oui.
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| | | | (#)Jeu 9 Mai 2019 - 17:37 | |
| « être courageux n'exclue pas un peu de chance ». Je ne sais absolument pas comment prendre ces paroles et j'avoue avoir un peu de mal à la comprendre étant donné que je ne suis pas du même avis. Mais j'avoue ne pas avoir envie d'engager un débat qui ne mènera à rien et décide donc de continuer mon récit, lui parlant de comment j'ai retrouvé ma mère, comment nous nous sommes mis en sécurité dans un arbre et comment nous avons été sauvé par des locaux quelques heures plus tard. « Je ne sais pas trop ce que je pensais» avouais-je «Si ce n'est que je passais de 'ça va le pire est derrière nous' à 'je ne sais pas ce qui va se passer maintenant' à 'pourquoi nous ?' pour finalement me dire que c'est la fin, c'est ici que je vais mourir » je soupire doucement « C'est vrai qu'en tant qu'enfant tout est différent. Je pense que si ça m'arrivait maintenant j'aurais réagit d'une façon totalement différente » j'hausse les épaules, grimace « En vrai j'en sais rien, je sais pas si ma réaction aurait été réellement différente. J'aurais peut-être plus réfléchis ? » je secoue doucement la tête.
«Il y a eu beaucoup de ces moments particulier » expliquais-je, calmement «Lorsque ma mère et moi avons été recueilli nous avons été placé à l'hôpital. A part quelques égratignures, je n'avais rien. Mais ma mère était dans un sale état » je déglutis difficilement « Je ne faisais qu'attendre à son chevet, encore et encore avant que je ne décide que sois obligé de m'occuper l'esprit avant de péter un plomb.» je prends une profonde inspiration « J'ai décidé d'aider les gens à retrouver les personnes qu'ils recherchaient» expliquais-je «Je me suis balader dans l'hôpital avec un carnet et un stylo et j'ai noté les noms des personnes recherchées » un léger sourire étire mes lèvres. Un sourire non pas triste mais emplie d'une douce nostalgie «Je me rappellerais sans doute toute ma vie de ce moment lorsque grâce à moi un père a retrouvé son fils » Les yeux brillant de larmes d'émotions, je reprend rapidement mon sérieux
«ça m'a donné espoir. » reprenais-je «Je me suis dit que si les deux là ont put se retrouver, il y a moyen que mon père et mon frère ne soient pas mort, que les vagues les aient juste déposées plus loin et qu'on se retrouvera» je sens mon cœur qui s'accélère légèrement alors que le sentiment d'espoir qui m'animait à ce moment là, m'envahit à nouveau maintenant «9 semaines. 9 semaines de galère, de souffrance, d'espoir, de désespoir, de joie, de fausse joie … 9 semaines entre la vague et le moment où j'ai pu retrouver mon père et mon frère » plaçant une main devant ma bouche, je ne réussi plus à retenir mes larmes. «Désolé... » m'excusais-je doucement en m'essuyant les yeux avant de soupirer doucement «on s'est retrouvé, on a réussi à joindre les assurances et on a été rapatrié en Nouvelle Zélande » reprenais-je d'une voix étranglée par l'émotion «Tout allait bien, on était persuadé que tout rentrerait dans l'ordre mais ... » je pince les lèvres « ...comment réussir à continuer à vivre normalement après ce genre d’événements... ?»
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| | | | (#)Jeu 9 Mai 2019 - 19:00 | |
| The true story of hope and survival @Clément Winchester
Il reprend le cours de son récit. Petit à petit elle devient aussi émotive que lui, prête à éclater en sanglots à la moindre mention d’un chien mort. Heureusement pour elle, les informations sont nombreuses et elle n’a pas le temps de s’attarder sur les émotions. Elle ne compte pas forcer Clément à raconter cette histoire deux fois, c’est à elle de se débrouiller pour que tout rentre sur sa feuille dans le peu de temps imparti. Alors, comme si elle était encore à l’école, elle se penche sur son calepin et se surprend même à tirer la langue et froncer sur les sourcils. Son inconscient pense peut être que ça la fera écrire plus vite ; il croyait bien aux formules magiques pour écrire plus vite. Les mots seraient du charabia pour quiconque n’étant pas dans la tête de Charlie. pire derrière us VS pire à venir. agit pulsion, émotions. regret ? Elle dresse ensuite la liste des moments qu’il retient. l'hôpital, l’attente, le besoin de se changer les idées et d’aider à son tour. Elle ne peut s’empêcher de sourire au moment de son histoire dans l'hôpital, imaginant le Clément de 8 ans, totalement perdu cherchant à recoller les morceaux à sa manière. Grâce à lui, au moins une famille a pu être reconstruite. Charlie ne prend pas la peine de noter ce passage, elle sait bien qu’elle s’en souviendra pendant longtemps encore quand bien même il ne s’agit même pas de sa propre histoire. Le seule signe d’écoute qu’elle peut lui rendre c’est d’hocher la tête à chacun de ses mots ou presque. La jeune femme suit désormais son récit comme si ce n’était qu’une histoire contée, attendant la suite des événements avec impatience. Elle attend surtout le moment où le petit garçon pourra retrouver ses parents. Le fait que neuf semaines aient du s’écouler lui brise à nouveau le coeur. Elle n’arrive pas à imaginer à quel point ça a du être horrible pour eux de n’avoir aucune nouvelle de leur famille, qu’ils soient morts ou vivants, de ne même pas avoir pu leur dire un dernier mort mise à part “cours” ou “fuis”, quelque chose dans le genre. Lorsque les larmes lui viennent, elle se sent tout aussi chamboulée que lui mais tente de le cacher. Tout le monde a déjà dû le prendre en pitié par le passé, il doit en avoir assez. « Hey t’en fais pas. T’as pas à t’excuser, c’est normal. » Si elle avait eu un mouchoir elle lui aurait tendu. Mais bon, elle en a pas. Elle se contente de lui laisser faire une pause, de reprendre ses esprits. « Pour tout te dire, je m’attendais pas à un aussi long délai … Ta mère a pu être soignée pendant ce temps là ? Et ton père et ton frère allaient bien ? » Ces questions sont tant pour sa conscience personnelle que le travail en lui même. Elle relève à nouveau la tête, quelque peu amusée qu’il énonce l’idée du futur. Bon, c’est pas drôle du tout du tout, mais elle se réjouit à l’idée qu’il aborde ce sujet de lui même. Elle a volontairement émis le but de son devoir dans le but de ne pas l’influencer en aucun cas. « Justement. Comment est ce que tu abordes le sujet depuis tout ce temps ? Tu n’en as apparemment pas parlé à beaucoup de gens mais tu m’as contacté. Je veux dire … qu’est ce qui t’a décidé à libérer la parole ? Le temps ? L’anonymat ? »
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| | | | (#)Ven 10 Mai 2019 - 10:02 | |
| Malgré tout ce que j'aurais pu imaginer, raconter mon histoire ainsi en détail me fait beaucoup de bien. Bien que les émotions soient fortes et violentes, je dois avouer que je commence à me sentir pas mal serein, bien plus que je ne l'ai été depuis plus de 14 ans. Et si c'était exactement ça ce dont j'ai besoin ? Parler ? Partager mon histoire en détail sans faire d'impasse sur mes émotions ? Sans avoir peur de laisser couler quelque larmes ? Avoir une personne totalement inconnue qui m'écoute sans jugement ? Qui n'essaie pas de me comprendre mais qui me soutient ? Je sens que je me calme au fur et à mesure que mon récit avance, je parviens à lui raconter les choses que je n'imaginais pas pouvoir expliqué.
Bien évidemment, les larmes viennent à un moment donné, ce ne sont pas des larmes de tristesse mais bel et bien de soulagement. Autant pour ce que je raconte que parce que j'ai trouvé le courage de le faire. Je réussi toutefois à me reprendre assez rapidement et relève mon regard sur la jeune femme lorsqu'elle me si ma mère a pu être soigné pendant un délai aussi long et si mon père et mon frère allaient bien. « oui, elle a été opéré plusieurs fois, l'hôpital local l'a sauvé » dis-je en hochant doucement la tête « Et mon père et frère … a part quelque côte fracturées pour mon père et un poignet en moins pour mon frère, ils allaient bien» expliquais-je avec un léger sourire « le délais était long, tellement long que j'avais déjà perdu espoir et qu'avec ma mère on s'était fait une raison » reprenais-je en soupirant avant de sourire doucement « Alors les voir arriver dans un bus, amaigris et faible mais en vie, alors que j'étais entrain d'aidé une suédoise, je ….» je secoue la tête et me mordille la lèvre inférieure, ne pouvant toujours pas croire ce que j'ai vu à ce moment là « Je ne saurais t'expliquer le soulagement, la joie et la gratitude que j'ai ressenti à ce moment là. Lorsque j'ai pu serrer mon père et mon frère dans mes bras, j'ai su que tout ira bien que l'horreur était finie et ...» je me passe une mains sur la paupière droite pour en essuyer les larmes « Et tout allait bien»
Toutefois, de moi-même, je reprend en posant la question que je me suis très régulièrement posé : comment reprendre une vie normale après tout ça ? La réponse est aussi simple que compliqué, Charlie voulant en même temps savoir comment j'aborde le sujet et ce qui m'a décidé d'aborder le sujet aujourd'hui. «Le besoin » dis-je «Parler, m'exprimer. Je ... » je baisse le regard sur mon verre «L'année dernière a été super compliqué pour moi. Je suis comédien et danseur pour la Northlight, j'ai eu l'occasion de passé dans la troupe professionnelle avec tout le bonheur et la motivation mais surtout le stress et la pression qui va avec. Mon meilleur ami est tombé malade, j'ai raté mes examens, mon beau père me fait la misère, mon père est revenu en ville pour disparaître aussitôt, ma famille biologique m'a contacter en Décembre 2017 pour apprendre à me connaître mais n'a plus jamais donner de nouvelle, ma chienne a été malade pendant plusieurs semaines ...bref. Tout ça mélanger a résulté dans un Burn out en décembre dernier qui m'a laissé paralysé pendant plusieurs semaines et ... » je secoue la tête «Enfin quand il t'arrive un truc comme ça, ça remet beaucoup de chose en perspectives »
Je prend une profonde inspiration «Mon rêve ultime, le but de ma vie, c'est de me produire à Broadway avant mes 30 ans » reprenais-je, calmement «Mais comment pouvoir faire ça lorsqu'on a peur de monter sur scène ? » demandais-je « Du coup j'ai décidé d'aller cherché de l'aide professionnelle et faire un travail sur mes peurs, quelqu'elles soient.» j'hausse les épaules « Et c'est là que tu es entré en jeu» je souris doucement «Tout le monde était d'accord pour dire que parler est la meilleure thérapie et ...voilà. Je parle ...» je reprend mon verre un main et le fini d'une traite «... sans doute un peu trop même » je lâche un bref rire et affiche une moue désolée.
@Charlie Villanelle
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| | | | (#)Sam 11 Mai 2019 - 16:09 | |
| The true story of hope and survival @Clément Winchester
La pseudo interviewer est soulagée lorsqu’elle apprend que toute sa famille a survécu et que, même après ce délai si impressionnant, ils ont pu recommencer leur vie. Les poignets, les côtes et les blessures guérissent avec le temps, la tête et les traumatismes c’est toujours plus compliqué. Il n’y a rien d’étonnant à ce que le jeune homme en parle encore quinze ans après les faits. Charlie prend soin de noter les expressions qu’il utilise pour parler de leurs retrouvailles, sourire aux lèvres. Après quasiment trois mois d’attente, de misère et de doutes, la rencontre avec sa famille devait dépasser toutes ses attentes. Ce jour là avait dû être l’accalmie avant la tempête que représente sa vie depuis. Sa vie privée n’a pas à être énoncée dans son article, elle lève à nouveau son stylo de la feuille et se focalise sur l’écoute. Décidément, il a vécu tellement plus de choses que sa gueule d’ange pourrait le laisser croire. S’il est à la Northlight, ce dont Charlie ne doute pas, il doit certainement connaître la petite Yoko. Cette boule d’énergie et de bonheur ambulant doit l’aider à se sentir mieux. Personne ne peut être triste en compagnie de la nippone, c’est scientifiquement prouvé. L’énumération de tous les problèmes qui ont chamboulé la vie de Clément pique Charlie au vif et fait naître un nombre astronomique de questions en elle. L’adoption, les problèmes familiaux, les problèmes de santé, sa chienne, … « Tu peux toujours me parler de tes problèmes si tu veux. Je sais qu’on se connaît pas et t’as aucune raison de me faire confiance, mais … si ça peut t’aider ... » A son tour elle lâche Clément du regard, feignant un attrait soudain pour son verre de Coca. « C’est pas professionnel, mais je suis pas journaliste et encore moins psy, alors ça devrait n’enfreindre aucun code éthique ! » Elle rigole doucement. Conclure sur les rêves serait parfait pour son devoir. Clément l’a fait de lui même, ce qui prouve bien qu’il est davantage tourné vers son avenir que son passé. Il a juste besoin de tout mettre à plat avant de pouvoir le faire et de rebondir. Si la rousse peut aider d’une quelconque manière que ce soit elle en sera ravie. Lorsqu’elle ira à Broadway pour assister à ses représentations, elle n’en sera que toujours plus heureuse. Il a déjà vécu tant d’épreuves et il a toutes surmontées, sa vie ne peut s’arrêter là. Ce n’est pas parce qu’il a perdu quelques plumes qu’il en a perdu la faculté de voler ! Elle n’a que quelques dernières questions à lui poser. Il sera libre de reprendre le cours de sa vie après ça. « Tu es retourné sur les lieux depuis ? Ou même en Thaïlande ? » Tout a été détruit en Thaïlande, le peur de vidéos amateurs récoltées sont impressionnantes, l’eau a tout emporté sur son passage et beaucoup de personnes ont tout perdu. « Et selon toi, est ce que tu aurais été une personne différente si tu n’avais pas été là bas au moment des faits ? »
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| | | | (#)Dim 12 Mai 2019 - 16:21 | |
| Parler de mes problèmes ? Ce n'est pas dans mes habitudes. Comme elle le dit elle-même, Charlie n'est ni psychologue ni journaliste, que lui expliquer mes problèmes un peu plus en détail ne devrait enfreindre aucun code éthique et elle a raison. Mais elle dit aussi je n'ai aucune raison de lui faire confiance. Et, bien que ce ne soit pas le cas étant donné que je lui parlé ouvertement du plus grand des traumatisme que j'ai gardé sous silence pendant des années, j'avoue que je n'ai que très eu -voire pas du tout- envie de l'importuner avec mes problèmes. Ce n'est pas le sujet de son devoir. «Je ...ce n'est pas contre toi hein, je te fait entièrement confiance, mais je préfère garder mes paroles pour les professionnels » dis-je d'une petite voix hésitante, mal à l'aise d'être aussi direct. Bien que Charlie m'ait donné le choix, j'espère ne pas créer de malaise en n'acceptant pas de me confier d'avantage à elle. Peut-être une autre fois.
Au final je reprend la parole pour parler de mes rêves et du fait que j'ai décidé de faire en sorte de pouvoir les poursuivre. Et c'est pour ça que j'ai pris la décision de combattre mes différentes phobies dont celle de l'eau. Je suppose que tout cela figurera dans son devoir et, intérieurement, je me dis que c'est une façon idéale pour finir un devoir. Toutefois, la question de Charlie efface le sourire qui commençait à étirer mes lèvres. Si je suis retourner en Thaïlande ? « non» dis-je en secouant la tête «Comme dit, c'est la première fois depuis des années que j'en parle ouvertement. Peut-être que plus tard je trouverais le courage d'y remettre les pieds mais je n'ai pas trouvé ce courage auparavant. » je me passe une main sur la nuque et sur l'épaule droite « Il y a eu un Tsunami à Bali l'année dernière et ça a fait remonter pas mal de souvenirs horrible. Je ...» je dévie le regard puis soupire doucement « Plus tard, quand j'aurais les moyens, je pense que je ferais régulièrement des dons pour aider les gens suite à des catastrophes naturelles. Car bon … je sais exactement ce qu'ils peuvent ressentir» ça, et m'engager plus sincèrement pour combattre les préjugés qu'on peut avoir face aux séropositifs. Mais je tairais cette information, ne voulant pas risquer une colère de la part d'Ambroise.
«Je serais complètement différent de ce que je suis maintenant » avouais-je sincèrement «Je veux dire … je n'aurais pas cette peur constante que j'ai lorsque je m'approche trop du bord de mer, j'aurais sans doute apprit à surfer et j'aurais continué la plongée. Ça n'aurait en rien changé mes rêves et mes envies de carrières, mais … j'aurais sans doute été plus calme et plus serein. Je ... » Je me tais, pince les lèvres puis prend une profonde inspiration « Mes parents n'auraient pas divorcé, ma mère n'aurait pas eu ses périodes de dépressions sévères et j'aurais sûrement encore mon frère » je baisse les yeux «Et en vrai je ne suis même pas sûr que j'aurais fini ici à Brisbane. Je serais sans doute resté en Nouvelle Zélande avec ma mère, je n'aurais pas rencontré mon meilleur ami, je n'aurais pas été accepté dans la northlight » je relève mon regard « ma carrière n'aurait pas prit ce tournant aussi rapidement, je n'aurais pas fini en Burn out l'année dernière et peut-être même que je n'aurais jamais réellement eu l'opportunité de passer dans une troupe professionnelle» j'hausse les épaules «Donc ...dire que je suis content que ce soit arrivé serait mentir, bien évidemment j'aurais préféré ne pas avoir à vivre ce que j'ai vécu, mais en même temps je ne serais pas ici, dans ce café de Brisbane » reprenais-je, presque soulagé que tout cela soit arrivé. Car en vrai, je n'avais jamais réellement réfléchit à tout ce que ce Tsunami a déclenché chez moi. |
| | | | (#)Lun 13 Mai 2019 - 12:46 | |
| The true story of hope and survival @Clément Winchester
Le rescapé fait sûrement le meilleur choix en ne se confiant pas à elle pour le moment. C’aurait été beaucoup trop d’émotions pour une seule personne en une seule journée. La rousse comprend tout à fait, elle espérait qu’il dise oui pour qu’il puisse se délester de tout ce poids, et elle espérait qu’il dise non pour ne pas qu’elle ait à le porter sans y avoir été préparée. Dans un cas comme dans l’autre, elle aurait été à la fois déçue et soulagée. « Je comprends. » Pour la fin de l’histoire, la rousse se contente de prendre des notes et lui signifier qu’elle est toujours attentive à ses paroles. Elle n’a rien de plus à ajouter, aucun commentaire à faire. Charlie se dit qu’à sa place, elle aurait sûrement fait exactement les mêmes choses, une par une, tant pendant la catastrophe qu’après. A sa place, elle aurait fui ce pays devenu synonyme de malheur, n’aurait pas cherché à retourner sur les lieux pour en obtenir une nouvelle image ou quelqu’autre connerie que ce soit. Enfin bref, ce n’est pas question d’elle et d’un traumatisme inexistant dont parlera le devoir. Elle finit de prendre des notes sur la vision qu’il a de la catastrophe naturelle, il sait qu’elle l’a profondément changé en un homme dont il ne rêvait pas forcément étant enfant. D’un autre côté, d’une manière aussi horrible qu’il soit, c’est après cet événement qu’il est devenu le Clément d’aujourd’hui. Ébranlé mais en vie, avec des rêves et des espoirs. Ce jour particulier a dicté tout le reste de sa vie, mais Clément apprend à dompter ses émotions et son passé. Il grandit, tout ne peut qu’aller mieux pour le futur artiste qu’il deviendra. Charlie doute que le burn out soit lié au tsunami mais après tout elle ne connaît rien de sa vie, et lui est sûrement un peu plus au courant de ce qu’il se passe dans son propre corps. Alors, elle se tait et c’est sûrement mieux pour tout le monde. « D’accord, c’est noté. Notre passé fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui, pour le meilleur et pour le pire. » En tant qu’interviewer amateur, une question lui vient en tête bien qu’elle ne soit plus vraiment dans le contexte actuel. « Dernière question sur ce sujet là … est ce que tu as rencontré d’autres survivants ? Du 26 décembre ou d’autres vagues ? » Elle n’ose plus utiliser le terme de tsunami, ce n’est même pas parce qu’elle souhait le “préserver”, seulement pour sa conscience personnelle. « Et désormais, comment est ce que tu appréhendes le futur ? » La Northlight, Broadway, … c’est déjà pas mal comme plans à moyens termes. Il en a peut être d’autres à court terme, ou à long. Après cette dernière question, elle arrêtera de l’embêter, il pourra à nouveau voguer à ses occupations habituelles, lesté d’un peu de poids.
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| | | | (#)Ven 17 Mai 2019 - 9:53 | |
| Charlie ne semble pas m'en tenir rigueur du fait que je souhaite pas me confier à elle sur mon année 2018. Fort heureusement, il n'y a pas non plus de malaise entre nous et notre discussion continue naturellement. Après le traumatisme, lui avoir parlé de mes ressentis lors de l’événement et les semaines qui ont tout de suite suivies, j'en viens à évoqué, suite à sa question, comment cette catastrophe m'a façonnée. Oui, ma vie aurait été totalement différente si nous avions passer noël en nouvelle zélande comme d'habitude. A vrai dire, plus j'y réfléchis, plus je me demande si mon choix professionnel s'était réellement arrêter sur le théâtre. Peut-être aurais-je changé de voie ? Je n'en sais rien, je ne suis sûr de rien.
Tout ce dont je suis certain c'est que le Tsunami m'a changé, NOUS a changé, ma famille, moi et tous les autres survivants. D'ailleurs, Charlie pose une question fort intéressante à ce sujet : ais-je déjà rencontré d'autre survivants ? Doucement, j'hoche la tête « Oui» répondais-je «J'ai rejoins un groupe de paroles il y a quelques semaines, d'où le fait que j'ai pu te contacter» précisais-je «Il est constitué de gens qui on survécu à des catastrophe naturelles ou simplement traumatisme. Et on doit être trois à être des rescapés de Tsunami » j'hausse doucement les épaules « D'ailleurs, l'une d'entre eux est une femme d'à peu près une quarantaines d'années qui était dans le même hôtel que nous en Thaïlande» ajoutais-je «L'autre est un homme dans la trentaine qui était au Japon en 2011» je prend une profonde inspiration « Aucun de nous n'a vécu la même chose, mais chacun est traumatisé à sa façon.» je déglutis discrètement «Et nous avons chacun développé la même phobie de l'eau. » ajoutais-je avant.
Vient alors la question sur le futur et comment je l'aborde. Si elle m'avait posé la question il y a quelques semaines encore, j'aurais sans doute répondu quelque chose comme 'avec incertitude et crainte' tant j'étais au fond du gouffre. Non pas à cause du Tsunami dont le traumatisme ne me quitte plus, certes, mais à cause de tout ce qui s'est passé l'année dernière. Mais à l'heure actuelle, la seule réponse qui me vient à l'esprit est plus joyeuse «Avec espoir » répondais-je en hochant la tête «Pendant des années j'ai mit de côté mes émotions et j'ai caché mon traumatisme et mes phobies sans doute par honte ou peur du jugement des autres. Je n'ai jamais réellement fait face à tout ça. Mais ce qui s'est passé l'année dernière a absolument tout mit en perspective. C'est pour ça que j'ai décidé qu'il était grand temps de faire ce que je suis entrain de faire. Aussi dur et violent que ça puisse être, j'avoue que je me sens déjà un peu plus serein» j'hausse les épaules «Je refuse d'être guider par la peur constante pendant le restant de ma vie. » concluais-je, plus motivé que jamais. |
| | | | | | | | The true story of hope and survival || Charlie |
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