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 I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey

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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptyLun 10 Juin 2019 - 18:43



 
I'm not a saint but I could be if I tried
S'il te plaît, vite, fais-moi l'amour, sans attendre sans aucun détour. Fais-moi croire que demain, on se réveillera main dans la main, que tu voudras encore de moi malgré nos gueules de bois. Je sais, oui, qu'on ne se connaît pas. Je ne suis pas celui que tu crois, mais prends-moi vite, prends-moi comme si j'allais mourir demain, comme si je cachais toutes les beautés du monde entre mes mains. C'est peut-être un trop plein de solitude ou un excès de certitude, mais je crois avoir vu dans tes yeux quelque chose de lumineux, comme si ta seule présence tuait en moi tout ce que j'ai de malheureux. ► S'il te plaît, Pierre Lapointe



→ → Yeux fermés, le visage enfoui dans le cou de Sid, je me concentre sur sa respiration douce et calme et sur la chaleur de sa peau contre la mienne tandis que mes doigts triturent le bas de son t-shirt machinalement. Je ne pensais pas qu’en venant chercher du réconfort auprès de lui ce soir, notre discussion aboutirait sur de si intenses confessions et réflexions. Je me sens drôlement apaisé à présent, comme si me livrer sur mon passé trouble m’avait débarrassé pour un temps d’une pression continue exercée sur mes nerfs. Je suis détendu et malgré la discussion éprouvante qui continue, je me sens bien. –J’en sais rien, mais je refuse de croire qu’on est des causes perdues. Parce qu’il faut garder espoir. Sans l’espoir, on baisse les bras et alors c’est sûr qu’on n’arrivera jamais à échapper à nos cercles vicieux. Je fais une petite moue en l’entendant, peu convaincu que l’espoir est une bonne chose dans ma situation, mais bien obligé d’admettre que puisque je vis encore, il subsiste en moi une petite part qui veut y croire. Je soupire un peu alors que Sid bouge et m’oblige à me redresser, la position m’allait plutôt bien alors. Cependant, lorsque je croise son regard déterminé je me dis aussi que je pourrais le contempler des heures durant sans me lasser. –T’as raison, on ne devrait pas payer pour les péchés de nos parents. Et pourtant, c’est exactement ce qu’on fait depuis toujours. Le moins qu’on puisse faire, ça serait de ne pas les laisser nous définir en plus, tu ne crois pas ? Je le regarde, un peu perdu et je hoche la tête sans grande conviction toutefois. J’ai un peu de mal à imaginer comment je vais me défaire des rouages de ma vie, devenus mécaniques et routiniers par la force des choses. Je grimace légèrement lorsqu’il glisse son doigt sur ma mâchoire, sentant les contusions sous la pulpe de son index qui n’appuie pourtant pas. –Et peut-être que c’est le travail d’une vie, que c’est censé être long et difficile. Peut-être qu’il faut y aller un tout petit pas à la fois. Que tu cognes sur un sac plutôt que sur des gens pour évacuer ta colère. Que je fasse confiance à Caro quand elle me dit qu’elle n’a pas besoin de moi ce soir. Cogner sur un sac…  Je ne suis pas sûr que cela provoque la même délivrance pour moi, mais je peux envisager de le faire. Éventuellement. Il vient poser son front contre le mien et sa peine me touche, elle s’insinue en moi et j’arrive presque à la ressentir ainsi. –Et peut-être qu’un jour on se sera assez éloigné du passé pour oublier qu’il a existé. Je souris, bêtement, en l’entendant. C’est une vision bien trop utopiste pour qu’elle puisse se réaliser. C’est le désespoir qui nous fait croire en des choses inaccessibles. Nous n’oublierons jamais le passé, nous sommes englués dedans et nous le porterons comme une croix jusqu’à la fin. J’inspire profondément et glisse une main sur sa nuque tandis que mes lèvres se posent délicatement sur son visage. J’embrasse son arcade sourcilière avec douceur, avant de laisser mes lèvres frôler sa paupière, puis s’attarder un peu sur sa joue tout en respirant son odeur à plein poumons. Avec envie, ma bouche finit par s’accrocher à la sienne. Langueur et volupté sont les maîtres mots de cet échange empreint de douceur. Mon pouce caresse la peau fine de son cou alors que ma main appuie légèrement sur sa nuque pour approfondir le baiser langoureux dans lequel passent toutes sortes d’émotions. De la reconnaissance, sûrement. De la compassion, aussi. De l’envie, sulfureuse. De la peur, enfouie mais bien présente. De la honte, chassée par l’écoute bienveillante et l’acceptation de l’autre. Du soulagement, doucereux, agréable. Ma main gauche passe sous son t-shirt et vient caresser lentement la peau chaude et douce de son bas-ventre, traçant des arabesques au hasard et je sens ma respiration s’emballer, restreinte par la douleur de mon corps meurtri. Avec une grimace, je relâche ses lèvres et lui sourit malgré tout, charmeur. J’ai ce mec dans la peau, putain. Et c’est dangereux. Encore plus avec toutes ces confessions qui nous lient différemment, qui nous permettent de comprendre, de nous intéresser… De nous apprécier… Je m’humidifie les lèvres et détaille son visage parfaitement symétrique aux traits si fins qu’on dirait qu’un artiste d’une délicatesse exceptionnelle les a peints.  –Tu es si raisonnable, tu sais ? Prêt à te battre malgré tout… T’es épuisé. Mon index se pose sur les cernes sous ses yeux que je tapote doucement, avec une certaine tendresse.  Quand est-ce qu’on a pris soin de toi, hein ? Je devine sans peine qu’il n’est pas habitué à lâcher prise, car même lorsqu’il se confie et se détends, il reste celui qui soutient, qui garde la tête haute et propose des solutions. C’est exactement ce qu’il vient de faire et je l’admire pour ça. Pour la force qu’il a en lui. –Dis-moi, quand est-ce que tu n’as pas été raisonnable et que tu as fait quelque chose de complètement fou rien que pour toi ? Juste pour toi. Je serais curieux de savoir, et sans relâcher mon étreinte, j’attends sa réponse tout en lorgnant sur ses lèvres tentatrices, avide d’en apprendre encore plus sur lui et de prolonger au maximum cette nuit si particulière.

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Sid Bauer
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le tatoueur au coeur tendre
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ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
LOGEMENT : #55, spring hill [appartement]
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POSTS : 1630 POINTS : 170

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GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
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wasted on you • and it seems like I've known you forever, I'll keep you safe for one more night, need you to know that it's all right. I see the real you, even if you don't, I do. I do.

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blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptyVen 14 Juin 2019 - 5:45


i'm not a saint, but i could be if i tried
S'il te plaît, vite, fais-moi l'amour, sans attendre sans aucun détour. Fais-moi croire que demain, on se réveillera main dans la main, que tu voudras encore de moi malgré nos gueules de bois. Je sais, oui, qu'on ne se connaît pas. Je ne suis pas celui que tu crois, mais prends-moi vite, prends-moi comme si j'allais mourir demain, comme si je cachais toutes les beautés du monde entre mes mains. C'est peut-être un trop plein de solitude ou un excès de certitude, mais je crois avoir vu dans tes yeux quelque chose de lumineux, comme si ta seule présence tuait en moi tout ce que j'ai de malheureux. ► S'il te plaît, Pierre Lapointe

La main qui se pose sur sa nuque lui arrache un frisson tandis que, les yeux fermés, il savoure la tendresse qui émane des caresses d’Harvey. C’est lent et doux, aussi réconfortant qu’une tasse de thé par une froide journée d’hiver. Il plonge avec volupté dans le blaiser, savoure sur les lèvres qui se sont emparées des siennes les effluves amères de la bière qui persistent. Le temps semble se suspendre. Replié derrière l’obscurité de ses paupières, il se concentre sur le parcours sinueux et imprévisible de la main qui s’est glissée sous son t-shirt et laisse dans son sillage un agréable fourmillement sur sa peau. À regret, il laisse le blond s’écarter. Le souffle court, il en profite pour essayer de recommencer à inspirer et expirer normalement. « Tu es si raisonnable, tu sais? Prêt à te battre malgré tout… T’es épuisé. » Se battre, c’est ce qu’il fait depuis toujours. C’est devenu un mode de vie, un réflexe inébranlable. S’il y a un problème, c’est qu’il y a aussi une solution, il suffit juste de la trouver, quitte à attaquer ledit problème sous tous les angles. Il ne se pose même plus de questions avant de se mettre sur le pied de guerre et de foncer. Et pourtant, les paroles d’Harvey lui rappellent brusquement à quel point il est exténué. La fatigue s’abat sur lui comme une chape de plomb. Les membres engourdis, il résiste à l’envie de courber l’échine jusqu’à ce que sa tête lourde vienne se poser sur l’épaule d’Harvey.

« Dis-moi, quand est-ce que tu n’as pas été raisonnable et que tu as fait quelque chose de complètement fou rien que pour toi? Juste pour toi. » Même si la question l’a totalement pris par surprise, une réponse s’impose aussitôt dans son esprit. « J’ai laissé un faux garagiste très sexy m’amener faire un tour sur une moto volée, » répond-t-il avec un sourire complice. C’est pourtant vrai. Ce jour-là, il avait simplement suivi ses envies sans se demander si c’était une bonne idée ou non. Distrait de son but premier, il s’était laissé entraîner et n’avait pas regretté la moindre seconde passée en compagnie de son bel inconnu. Il scrute le visage qu’il commence à bien connaître, le front haut, la courbe délicate des sourcils, les iris clairs, la bouche si tentante. Avec une lueur d’étonnement dans la voix, il ajoute : « Tu m’as donné envie d’être déraisonnable. » Et c’est toujours le cas. Harvey, c’est son plaisir pas-si-coupable, son petit bonheur égoïste, la surprise qu’il n’aurait jamais vu venir et dont il arrive difficilement à se passer depuis. Ce soir, alors que les frontières jusqu’alors bien délimitées de leur relation se brouillent et que les émotions s’en mêlent, il n’arrive pas à se convaincre d’arrêter. Parce qu’il y a ces ressemblances troublantes entre leurs histoires et parce qu’il y a toujours eu cette aise entre eux. Il sait que les choses ne peuvent que se compliquer et qu’ils risquent de se blesser tous les deux. Sauf que, pour une fois, il a envie de se montrer un peu égoïste. Au fond, il se dit s’il a autant insisté pour qu’Harvey reste ce soir, c’est peut-être parce qu’il en avait besoin lui aussi.

Par habitude – et aussi parce qu’il a bien compris que ça rend son amant complètement fou – il mordille son piercing en réfléchissant un peu plus à sa question. « Sinon… quand j’ai ouvert mon salon aussi. » À la fermeture du salon d’Andrew, là où il a appris tout ce qu’il sait sur les tatouages, il aurait pu aller travailler avec des tatoueurs de renom de la région de Brisbane. Il avait d’ailleurs quelques offres intéressantes et ça aurait été la solution la plus sécuritaire sur le plan financier. Cependant, il savait trop bien qu’il ne voulait plus travailler pour personne que lui-même. Il avait donc décidé de se lancer dans le vide, même si ça lui paraissait un peu fou comme idée et que ça lui avait foutu la trouille de sa vie. « Je n’ai jamais osé rêver beaucoup. Pas pour moi, en tout cas. » Tout à fait conscient de la tristesse d’une telle affirmation, il baisse les yeux, un brin embarrassé. À l’époque, il rêvait pour les autres, tout comme il vivait pour autrui. « Mais j’ai toujours rêvé d’avoir la liberté de créer autant que je le voulais et comme je le voulais. » Avec Wild Ink, il s’était donné les moyens de ne plus jamais avoir à piétiner ses croyances artistiques. « Et j’ai réussi, » conclut-t-il en se penchant vers Harvey, incapable de résister plus longtemps à la tentation de l’embrasser à nouveau.



just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptyDim 16 Juin 2019 - 14:29



 
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S'il te plaît, vite, fais-moi l'amour, sans attendre sans aucun détour. Fais-moi croire que demain, on se réveillera main dans la main, que tu voudras encore de moi malgré nos gueules de bois. Je sais, oui, qu'on ne se connaît pas. Je ne suis pas celui que tu crois, mais prends-moi vite, prends-moi comme si j'allais mourir demain, comme si je cachais toutes les beautés du monde entre mes mains. C'est peut-être un trop plein de solitude ou un excès de certitude, mais je crois avoir vu dans tes yeux quelque chose de lumineux, comme si ta seule présence tuait en moi tout ce que j'ai de malheureux. ► S'il te plaît, Pierre Lapointe



→ L’ambiance chaleureuse du salon, soulignée par la fin du concerto de violoncelles, est propice à la détente et au réconfort. Nos confidences respectives ont permis à nos muscles endoloris de se relâcher et c’est bien plus sereinement que j’envisage la fin de nuit auprès de lui. Je n’ai étonnamment plus envie de fuir, c’est même l’effet inverse qui se produit alors qu’il se cale tout contre moi après ce baiser intense. Mon bras s’est enroulé, possessif, autour de son corps et sa tête repose lascivement sur mon épaule tandis que mes caresses sur sa peau se font tendres. Il éveille en moi un sentiment de protection, encore plus lorsque je me rends compte d’à quel point il peut être seul lui aussi. Je suis en train de m’attacher, mais pour ce soir je fais taire la petite voix en moi qui hurle de peur et m’annonce avec effroi le cataclysme inévitable vers lequel je me précipite. Je n’ai pas envie d’être raisonnable, ni de me priver de ce sentiment doucereux de bien-être totalement inédit et inattendu, bienfaisant. Alors, je laisse ma curiosité s’exprimer, en oubliant de refouler mon envie affamée d’en savoir désormais plus sur lui. Je veux tout savoir, absolument tout. Afin de pouvoir lui rendre un peu de ce qu’il me donne ce soir et lui apporter toute l’attention qu’il mérite. Nous ne sommes plus seul ce soir, lovés l’un contre l’autre, se prêtant au jeu dangereux des confidences tardives. Vulnérables sans honte, acceptés tel que nous sommes. Et sa réponse me fait sourire tout en réchauffant agréablement mon corps. – Tu m’as donné envie d’être déraisonnable.

Tentateur d’une après-midi, je ne me souviens que trop bien de notre rencontre et à chaque fois qu’elle me revient en tête, j’ai le même sourire un peu trop grand, un peu trop rêveur, un peu trop amusé. Dire que je ne suis pas du genre à coucher avec des inconnus serait faux, car ça m’est arrivé bien trop de fois dans ma logique d’évitement de l’attachement. Mais notre rencontre a tout de même été exceptionnelle, car il est assez rare de trouver un partenaire au milieu des pneus usés, de l’odeur de cambouis et des moteurs démontés d’un garage. Mon regard glisse sur sa peau de nacre, recouverte d’encre et sa pomme d’Adam proéminente que j’ai envie de grignoter férocement. Je m’astreins au calme toutefois, refrénant mes pulsions charnelles pour le laisser s’exprimer. Il mordille ce piercing tentateur en réfléchissant et mon bas-ventre s’enflamme, un brasier ardent me consume de l’intérieur et j’ai beaucoup de peine à ne pas succomber à l’envie bestiale de maltraiter ses lèvres démoniaques.

Je l’écoute avec le plus d’attention possible, conscient de l’importance de ces révélations qui résultent d’une introspection objective et rapide sur sa vie suite à ma question. – Je n’ai jamais osé rêver beaucoup. Pas pour moi, en tout cas. A nouveau, sa phrase fait écho en moi et résonne dans mon esprit. Mes paupières s’abaissent, masquant mon regard douloureux et je tends le cou pour effleurer sa mâchoire de mes lèvres, tentant de faire disparaître la souffrance au profit du plaisir. Je n’ai jamais osé rêver beaucoup. Moi non plus. J’ai essayé et ça n’a pas marché. Conscient d’être à la fois le frein et le moteur de ma propre vie, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même et à ma bêtise face aux regrets amers. – Mais j’ai toujours rêvé d’avoir la liberté de créer autant que je le voulais et comme je le voulais. Et j’ai réussi. Sur cette conclusion positive, il s’approche et vient cueillir mes lèvres avec les siennes. Satisfait, je m’engouffre avec plaisir dans ce baiser et glisse ma main sur sa taille que je serre doucement mais fermement.

– Viens. J’articule difficilement, le souffle coupé avant de mordiller à nouveau ses lippes pleines et chargées de désir. Je l’incite à enjamber mon corps, à s’assoir sur mes cuisses face à moi pour continuer à l’embrasser allégrement et à profiter  de cet instant complice et puissant, dans lequel nous nous autorisons à laisser tomber les barrières. J’attrape l’ourlet de son t-shirt et le fait remonter sur son torse imberbe, dévoilant sa peau blanchâtre et douce que mes mains se hâtent d’explorer. – J’aime ça chez toi… Que tu crées… J’ai tout de suite remarqué tes mains d’artistes faut dire. Je l’avoue sans honte, avec un petit regard charmeur tandis que mes mains aux phalanges bousillées par mon début de soirée glissent le long de sa colonne vertébrale et viennent effleurer ses fesses recouvertes du tissu de son jean. Qu'est-ce que je n'aime pas chez toi ?

– Ta chambre. Maintenant. Je hausse deux fois de suite les sourcils après cet ordre de dominant, faisant écho à notre première rencontre, avant de rire légèrement, peu sérieux après tout. J’ai une excellente mémoire et je suis capable de me rappeler de détails bien précis. Ce n’est pas étonnant que je me souvienne avec exactitude de notre premier échange, il a nourri mes fantasmes de nombreuses nuits par la suite. Fantasmes que j’aime assouvir avec lui. Néanmoins, si je peux être dominant parfois, j’ai tendance à préférer être dominé. Des psychologues ayant abusé de substances illicites et voulant faire du zèle diraient que mon passé de victime soumise n’y est pas pour rien dans ce choix préférentiel. J’emmerde leur théorie pourrie.

Je me redresse, forçant sur mes abdominaux douloureux mais je me fige lorsque Mouse décide de sauter sur le canapé en miaulant. Voilà un compagnon dont je me passerai bien pour la suite des événements. J’observe la boule de poils noir et blanc qui vient renifler nos effluves corporels en quête d’attention  et je me laisse retomber sur le dossier du canapé, sans enlever pour autant mes mains possessives du corps de mon amant qui glissent désormais sur ses cuisses. Mes pouces tournent avec paresse en rond alors qu’il attrape l’animal velu avec trop de tendresse et je souris bêtement en le voyant faire. Ce n’est pas la première fois que je le vois tout débordant d’affection pour son chat. Je trouve cela touchant, mais n’ayant pas d’animal de compagnie il m’est difficile de comprendre cette cohabitation parfois.

Tapotant sur sa cuisse, je lui demande implicitement de me redonner la liberté de mes mouvements avant de me lever du canapé et de m’étirer, ankylosé par la position trop longue. J’attrape les bières pour débarrasser la table et pénètre dans la cuisine, presqu’habitué aux lieux désormais. Mon regard se porte sur la rue silencieuse et calme qui me rappelle les quartiers pavillonnaires où j’ai grandi. Dodelinant de la tête, je me lave distraitement les mains, chassant toutes les pensées qui m’assaillent et ne me laissent aucun répit. Pourtant, je suis apaisé et c’est étrange, ce sentiment de plénitude que je ne connais pas et que j’appréhende avec plaisir. C’est lui qui provoque ça. Rejoignant le salon, un sourire léger sur les lèvres, je l’observe un court instant avant de m’approcher derrière lui et de me hisser sur la pointe des pieds pour grignoter son épaule avec envie. Mes mains se posent sur son bas-ventre chaud et je murmure d’une voix rauque et obscène – C’est l’heure d’aller au lit. Car il est évident que je ne vais pas repartir et que pour remercier mon hôte de son accueil, je vais maintenant me plier au moindre de ses désirs.


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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptyMer 19 Juin 2019 - 5:18


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S'il te plaît, vite, fais-moi l'amour, sans attendre sans aucun détour. Fais-moi croire que demain, on se réveillera main dans la main, que tu voudras encore de moi malgré nos gueules de bois. Je sais, oui, qu'on ne se connaît pas. Je ne suis pas celui que tu crois, mais prends-moi vite, prends-moi comme si j'allais mourir demain, comme si je cachais toutes les beautés du monde entre mes mains. C'est peut-être un trop plein de solitude ou un excès de certitude, mais je crois avoir vu dans tes yeux quelque chose de lumineux, comme si ta seule présence tuait en moi tout ce que j'ai de malheureux. ► S'il te plaît, Pierre Lapointe


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Sans se faire prier, Sid accepte la proposition d’Harvey. Il vient s’installer à califourchon sur lui en prenant soin, toutefois, de ne pas heurter son abdomen meurtri par maladresse. Profitant de cette nouvelle position légèrement surélevée, il l’embrasse avec abandon, ses doigts noués dans la chevelure soyeuse qu’il aime tant toucher. Il s’écarte de bonne grâce le temps de laisser le blond glisser ses mains sous son t-shirt et retirer le bout de tissu embêtant. « J’aime ça chez toi… Que tu crées… J’ai tout de suite remarqué tes mains d’artistes faut dire. » Sid sourit et dépose un baiser à la commissure des lèvres d’Harvey avant de descendre le long de la mâchoire. « T’es certain que c’est ce que tu as remarqué en premier? » demande-t-il, espiègle. Une main habile se coule le long de sa colonne vertébrale, le fait frissonner. Dans son sillage, il sent sa peau se recouvrir de chair de poule. Il n’a pas froid pour autant. Au contraire, une chaleur diffuse s’est installée dans son corps et ne cesse de s’intensifier. « Ta chambre. Maintenant. » Le tatoueur cesse de grignoter le cou légèrement parfumé à l’après-rasage pour se redresser en rigolant doucement, amusé que son amant lui ait ainsi renvoyé ses propres paroles. Il se souvient très clairement de l’état dans lequel il se trouvait quand il a prononcé ces mots, et ils sont bien loin d’avoir les nerfs aussi à vif qu’il ne les avait à ce moment-là. Il est sur le point de glisser ses doigts sous le t-shirt d’Harvey à son tour lorsqu’un miaulement le déconcentre. Étonné de voir Mouse, d’ordinaire si timide, s’approcher autant d’eux, il ne peut résister à l’envie de cueillir la boule de poile pour la présenter au blond. Le chat collé contre sa poitrine nue, chatouillé par la fourrure douce, il lui gratouille délicatement la tête entre les deux oreilles sous le regard attendri de son amant. Ce dernier finit pourtant par demander à retrouver sa liberté. Sid se lève donc un peu maladroitement, Mouse toujours dans les bras, pour permettre à Harvey de s’extirper du canapé. Il continue à flatter le chat ronronnant pendant un court moment avant de le remettre sur le sol. En se redressant, il en profite pour étirer ses muscles engourdis. Il sursaute légèrement en sentant deux grandes mains se poser sur son bas-ventre, mais se détend aussitôt en entendant la voix grave vibrer dans son oreille. « C’est l’heure d’aller au lit. » Complètement allumé, il s’empare de la main d’Harvey et l’entraîne sans dire un mot dans le couloir.

Comme toujours, sa chambre est en désordre. S’il fait un effort pour que le reste de l’appartement ait l’air à peu près correct, le chaos reprend ses droits dans son antre et le tatoueur s’en fiche complètement. Il se sent bien dans son fouillis organisé. Après avoir refermé la porte de la chambre, au cas où Mouse aurait eu l’idée de les suivre, il entraîne son amant vers le centre de la pièce. Ils s’arrêtent juste à côté du lit. Sid glisse ses mains sous le blazer, le repousse pour l’en libérer une bonne fois pour toute. Il fait connaître le même sort au t-shirt avant de s’attaquer au bouton du jeans, qu’il laisse ensuite glisser le long des jambes musclées. Aidé de son amant, il s’évade de son propre pantalon, puis se glisse à côté de lui dans le lit aux draps défaits. Incapable de résister très longtemps, il embrasse délicatement son épaule et entremêle ses doigts à ceux du blond. Sans prévenir, il le fait basculer sur le dos et enjambe son corps pour se retrouver agenouillé au-dessus de lui. Il s’empare de l’autre main d’Harvey, se penche pour l’entraîner vers le haut avec sa camarade et les contraindre à se poser tout près de la tête de lit. Après lui avoir soigneusement mordillé le lobe, il lui glisse à l’oreille, d’un ton juste assez autoritaire : « Ne bouge pas. » Il relâche ses mains et se redresse légèrement. Satisfait de voir qu’il obéit, Sid pose ses lèvres sur les siennes. Le baiser s’approfondit, devient lascif et brûlant. Le jeune homme ne s’écarte que lorsque ses poumons en feu le supplient d’inspirer une bouffée d’oxygène. Le souffle un peu court, il entreprend d’explorer lentement le torse de son amant, le couvrant de baisers légers et de coups de langue sensuels. Il s’attarde un moment sur la cicatrice qui marque l’épaule et la clavicule. Normalement, il n’y prête pas d’attention particulière, mais ce soir il prend le temps d’y poser les lèvres comme s’il espérait pouvoir la faire disparaître et ainsi effacer la douleur qu’elle représente.




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maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptyJeu 20 Juin 2019 - 15:33



 
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→ Mon amant démarre au quart de tour, pour mon plus grand plaisir et avec empressement, il me guide jusque dans sa chambre. L’endroit est toujours bordélique mais je crois que c’est ma pièce préférée de son appartement ; et pas seulement parce qu’il s’y passe des choses tout à fait plaisantes à chaque fois que nous nous y retrouvons, mais aussi parce qu’elle lui ressemble. Tout ce désordre ressemble au bazar dans sa tête, étalé sur le sol, les meubles, les murs. J’ai la sensation de plonger au sein de son intimité et c’est grisant. Entre ses quatre murs, il s’offre pleinement tel qu’il est et c’est divin.  Mon regard coule sur son corps à demi-nu, face au mien alors qu’il entreprend de me déshabiller. Docilement, je me laisse faire tout en glissant mes doigts sur les lignes noires qui recouvrent son torse par endroit. Son corps est une véritable œuvre d’art, chaque tatouage est finement travaillé et met en valeur sa stature filiforme aux muscles secs et fins. Mes doigts s’attardent un instant sur la fermeture de son jean avant de le faire descendre le long de ses jambes interminables. Chacun de ses baisers m’enflamme et je lâche des soupirs d’aise, heureux d’être enfin débarrassé de mes vêtements devenus bien trop encombrants. Avec ce que j’ai dans le caleçon, ça se comprends. Mon amant me pousse alors sur le lit et je m’y étale avec extase. Là, au milieu des draps défaits, son odeur m’envahit avec possessivité et je suis rapidement submergé par son aura tout autour de moi. J’accueille cette sensation avec un plaisir non dissimulé, le souffle court, le regard brillant, j’ai le cœur qui tambourine dans ma poitrine et ma queue palpite, plus réveillée que jamais et surexcitée pour la suite. –Ne bouge pas. Sa voix rauque et sensuelle, indécente envoie des décharges dans tout mon corps qui tressaute légèrement. Son ordre se répercute partout en moi et, résistant à l’envie de caresser son corps, je garde mes mains là où il a décidé qu’elles devaient rester. Et comme pour me féliciter d’être aussi discipliné, ses lèvres capturent les miennes avec une sensualité lascive qui allume un brasier ardent dévorant et vorace à l’intérieur de moi. Je m’agrippe à la tête de lit tandis que ses lèvres glissent sur mon torse et éveillent en moi un plaisir incommensurable. Lorsque celles-ci s’attardent sur mes cicatrices, je me tends légèrement tiraillé par des sentiments contradictoires. L’impression de mise à nu me rends à la fois fébrile tout en me plaisant outrageusement. Plus de secrets, la vérité crue ayant été dévoilée ce soir,  j’apprécie chaque geste et attention comme l’application d’un baume apaisant sur mes plaies les plus suintantes et déchirantes. Se sentir accepté et désiré est le plus puissant des remèdes.





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Sid Bauer
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le tatoueur au coeur tendre
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ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
LOGEMENT : #55, spring hill [appartement]
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GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
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blood is thicker than water • we've taken different paths and traveled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptySam 22 Juin 2019 - 7:50


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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptySam 29 Juin 2019 - 6:15


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Tremblant, aussi essoufflé que s’il venait de courir un marathon, il pose mollement une main sur la nuque humide du blond. Le bien-être qu’il ressent en cet instant est trop puissant, il a l’impression qu’il s’envolerait et se mettrait à flotter dans les airs comme un ballon à l’hélium sans attache si le corps de son amant, qui s’est écroulé sur lui, ne le retenait pas au matelas. Pourtant, lorsqu’Harvey finit par s’écarter, il reste exactement là où il se trouve. Le blond reprend place après s’être débarrassé du préservatif et Sid recouvre de la sienne la main qui s’est posée sur son torse. « C’était l’extase, tu m’as achevé. T’es trop bon tu sais. Bordel… J’ai la tête qui tourne. » Il sourit, flatté malgré lui. Le souffle toujours un peu court, il essaie de se souvenir comment former des mots et des phrases pour trouver quelque chose d’à peu près cohérent à répondre. « Je… n’aurais jamais pensé aimer ça autant, » finit-il par conclure au prix d’un énorme effort. Il s’arrache au matelas et se soulève pour se pencher au-dessus d’Harvey. « Merci. » Il se sent rougir bêtement, et il détourne le regard, un peu gêné qu’après s’être offert de cette façon, ce soit de prononcer un mot aussi simple qui le rende mal à l’aise.

Pour chasser l’embarras, il pose ses lèvres au coin de celles de son amant. Il est sur le point de s’enrouler autour de lui lorsqu’il se rend compte du dégât collant qui s’est répandu sur son estomac. Le nez plissé, il soupire. « On devrait probablement prendre une douche, on dormira mieux après. » Ni un ni l’autre ne bouge pour autant. Au bout d’un moment, Sid réussit à trouver suffisamment de motivation pour s’asseoir. Il tire sur un peu sur la main d’Harvey pour l’encourager à faire la même chose. « Allez viens, je ne vais quand même pas y aller seul, » dit-il d’un ton légèrement moqueur. Refusant de lâcher le blond, il l’entraîne vers la salle de bain. En attendant que l’eau se réchauffe, il dévore sans gêne du regard les épaules larges, le torse bien défini et encore luisant de sueur. Toute cette peau lisse devant lui l’inspire profondément. C’est plus fort que lui, il imagine les images qui pourraient voir le jour sur cette toile potentielle. S’il avait le champ libre, que graverait-il à la pointe de ses aiguilles sous l’épiderme bronzé? Il faudrait que ce soit une image forte, puissante. Un lion peut-être? Un phénix renaissant de ses cendres? Ou alors quelque chose de plus glauque comme la mort et sa faux? Sentant dans son dos la vapeur qui commence à s’échapper de la douche, il s’arrache à sa contemplation et entre le premier. Une fois sa chevelure imbibée et plaquée sur sa tête, il fait une place à Harvey sous le jet. L’espace est plutôt restreint et il savoure la proximité de leurs corps nus en faisant glisser un doigt léger sur la clavicule mouillée. « Tu me laisserais te dessiner? » demande-t-il à brûle-pourpoint.



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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptyDim 30 Juin 2019 - 12:23



 
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→ Connexion profonde.  Intime. Ressenti intense. Mon corps flotte dans un monde parallèle, dans un endroit qui n’existe nulle part et qui ne peut être représenté ou décrit, à l’abri de la vie et de sa dureté, loin de la mort et de sa fatalité. Je ne pense pas. Mes sens sont totalement annihilés par la seule sensation grisante du plaisir qui parcourt chaque parcelle de mon être. Nos odeurs mélangées sur les draps et dans l’air m’emmitouflent dans des sentiments de sécurité et d’exaltation. J’aimerai prolonger ce moment à l’infini, ne jamais partir, ne jamais permettre au temps de nous enrayer dans sa spirale infernale. Toutes les bonnes choses ont une fin, et chaque instant nous en rapproche inexorablement. Je le sais et mon corps tressaille à cette pensée sordide, à l’idée de retrouver ma sempiternelle solitude et ma putain de mélancolie. Et comme toujours alors que je crois pouvoir respirer, un poids oppressant serre mon thorax et m’étouffe. Les yeux fermés, je me bats et chasse mes noires pensées en vain, terrassé, impuissant, lorsque la voix rauque de Sid brise leurs avancées et les faits taire brusquement. – Je n’aurais jamais pensé aimer ça autant. Je souris à sa confidence et ma main se serre sur la sienne avec délicatesse. Il faut avouer que j’ai rarement ressenti une telle connexion avec un partenaire, il me donne tellement envie de me dépasser. Pour lui. Je veux panser ses plaies avec toute la générosité dont je peux être doté. J’ai envie qu’il se sente bien avec moi. Notre relation dépasse désormais amplement l’accord tacite initial, et j’avoue dans un murmure – J’ai adoré ça aussi… Parce que j’ai réellement éprouvé un plaisir rare et l’avoir à ma merci, offert et prêt à recevoir tout ce que je peux lui offrir. Au-delà du simple aspect charnel, c’est une preuve de confiance indéniable et j’en suis touché, profondément. – Merci. Ce mot m’embarrasse. Il n’a pas à me remercier pour quoi que ce soit. Je me mordille l’intérieur des joues nerveusement. J’ai tout autant profité du moment que lui et j’ai adoré le… lui faire l’amour. Cela m’est arrivé trop rarement, mon cœur s’emballe et je prends subitement des couleurs en réalisant que j’éprouve très certainement des sentiments pour Sid. Et même si ceux-ci sont flous, ils se sont installés entre nous sans que je ne les anticipe. Ses lèvres au coin des miennes calment la panique qui s’infiltre en moi, et mon esprit tente de rationaliser tout cela à grand coup de phrases préconçues ‘c’est l’euphorie du moment qui te fait croire des choses’, ‘l’orgasme t’a  fumé le cerveau’. – On devrait probablement prendre une douche, on dormira mieux après. Dormir… Ici, avec lui… Cela m’aurait semblé tellement normal si ses pensées sournoises n’avaient pas fait leur chemin et répandues leur venin brûlant partout. Sa main sur la mienne. Sa paume chaude et caressante, douce ; ses longs doigts fins et gracieux capables de réaliser des chefs d’œuvres sur la peau des autres… - Allez viens, je ne vais quand même pas y aller seul. Je daigne enfin ouvrir les yeux et l’observe, assis sur le bord du lit, le regard rieur et un petit sourire charmeur sur les lèvres. Il est si séduisant, si beau. Je suis sûr qu’il n’a aucune idée d’à quel point il peut être inspirant. Beauté pure et délicate. Je suis si brut en comparaison. Il n’y a de délicat chez moi que ce que je n’arrive pas à exprimer.

Mollement et au prix d’un effort titanesque (non, je n’exagère aucunement) je me redresse et me lève avec lenteur. – Je viens, je viens.  Frottant doucement mon visage à moitié endormi avec ma main libre, je me laisse entraîner dans la salle de bain. Mon regard se pose sur cette chute de rein à tomber et ce cul parfait que je ne peux pas m’empêcher de palper tandis que l’eau se met à couler sur son corps fin et longiligne. Ses cheveux se plaquent sur son crâne et tombent sur son front, lui donnant un air encore plus séduisant – si toutefois cela est possible ; et je masque un sourire en me mordant la lèvre avant de serrer les dents en passant sous le jet puissant et brulant. – Tu veux me faire rôtir… L’eau est brûlante ! Je râle, sans grande conviction, m’empressant de mouiller mon corps et de le laver des effluves de notre plaisir en attrapant son gel douche pour en badigeonner son torse. L’avantage de prendre une douche à deux, c’est de pouvoir profiter impunément du corps de l’autre avec une excellente excuse. – Tu me laisserais te dessiner ? N’ayant pas vu venir la question, j’arque les sourcils d’étonnement tout en glissant mes mains à plat sur ses abdominaux. – Comment ça me dessiner ? Tu veux dire que tu me tatoues quelque chose ? Je n’y connais rien et ce n’est pas difficile de le savoir, ma peau est vierge entièrement.  Je n’ai jamais pensé à me faire tatouer ou à marquer ma peau d’une façon ou d’une autre. Les coups l’ont déjà bien assez marqué.  Et je ne saurais quoi y graver. Rien de beau, assurément, rien de beau… Mes yeux fuyants se relèvent brusquement vers ceux de mon amant et s’y accrochent avec brutalité, alors qu’une pensée s’impose à moi. Est-ce que tu veux me marquer à jamais ?  Posséder mon corps pour toujours ? Ces questions ne passent pas la barrière de mes lèvres, leur sens étant bien trop puissant pour être prononcé à haute voix. Je penche la tête sur le côté et niche mon visage dans son cou, pour sucer sa peau douce et venir y apposer une marque particulière. – T’es sûr que c’est tout ce que tu veux me faire ?  Bien obligé de trouver une parade, je dévie la conversation habilement. Mes mains glissent sur ses fesses, les serrent et je mordille son épaule tout en le collant contre la paroi. Je ne suis pas prêt pour un autre round, la fatigue a cruellement raison de moi mais ma conscience ne cesse de murmurer ‘profite-en tant qu’il est encore temps, profite-en’.

Allongé dans le lit, les yeux rivés vers le plafond, une cigarette à moitié consumée entre les lèvres, je profite de la légère brise qui entre dans la pièce grâce à la large fenêtre ouverte donnant sur la rue calme et peu passante. Étrangement calme et apaisé, l'angoisse n'est cependant jamais loin. Tortueuse, elle noue mon ventre et s'empare de moi servilement. Pour la chasser, je demande abruptement : – Tu dessinais quoi ce soir avant que j’arrive ? Je glisse la clope sur le rebord du cendrier et me tourne sur le côté pour l’observer. Ma main glisse sur son torse imberbe, à la peau douce et je demande à nouveau, curieux et désireux d'en apprendre toujours plus, me découvrant une voracité peu commune envers tout ce qui le concerne : – Est-ce que ta sœur est sortie de l’hôpital ? Tu sais, pour la moto… Distraitement, je trace les contours de ses tatouages dessinés finement sur sa peau. Ai-je envie de repousser l’inévitable moment des au-revoir ?  Ai-je peur de ne plus le revoir ? La crainte s’exprime par un besoin insatiable de réponse. Dis-moi en plus, nourris-moi de toi pour ne jamais réellement me quitter. Si j’ai un peu de toi avec moi, peut-être que je me sentirai moins seul lorsque tu partiras…



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Sid Bauer
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le tatoueur au coeur tendre
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ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
LOGEMENT : #55, spring hill [appartement]
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ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié.
PETIT PLUS : Il a un chat noir et blanc. • Il est bisexuel. • Il adore lire et regarder des documentaires. • Il a une sœur cadette. • Il déteste qu’on le prenne en photo. • Il n’a jamais touché à la drogue. • Il a arrêté de fumer et a réduit sa consommation d’alcool. • Il se spécialise dans les tatouages personnalisés. • Il adore dessiner. • Il aime les chats, la crème glacée à la pistache, les musées, les livres de recettes. • Il n'aime pas les épinards, les huîtres, le marron, les imbéciles et les gens bornés.
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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptyVen 5 Juil 2019 - 5:53


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S'il te plaît, vite, fais-moi l'amour, sans attendre sans aucun détour. Fais-moi croire que demain, on se réveillera main dans la main, que tu voudras encore de moi malgré nos gueules de bois. Je sais, oui, qu'on ne se connaît pas. Je ne suis pas celui que tu crois, mais prends-moi vite, prends-moi comme si j'allais mourir demain, comme si je cachais toutes les beautés du monde entre mes mains. C'est peut-être un trop plein de solitude ou un excès de certitude, mais je crois avoir vu dans tes yeux quelque chose de lumineux, comme si ta seule présence tuait en moi tout ce que j'ai de malheureux. ► S'il te plaît, Pierre Lapointe

L’eau ruisselle sur leurs corps nus, délassant les muscles surmenés par leurs activités de la soirée et effaçant les traces de leur plaisir en même temps que la sueur. Harvey a l’air surpris par la question de Sid. Ses sourcils bondissent au sommet de son front et il s’immobilise au beau milieu de son opération nettoyage. « Comment ça me dessiner? Tu veux dire que tu me tatoues quelque chose? » Le jeune homme laisse échapper un petit rire amusé, conscient que la question pouvait porter à confusion. Il hoche la tête. « Non, faire ton portrait. » C’est un exercice étrangement intime, un long moment partagé entre la personne qui pose et l’artiste qui couche sa vision sur le papier. Dans un monde où l’instantanéité de la photographie prend toute la place, il a un peu l’impression que c’est un art qui se perd. Ça ne veut pas dire, cependant, que l’envie de tatouer Harvey ne le taraude pas. Au contraire, il en rêve depuis la première fois où il a vu la peau vierge de son amant. Et si, au début, c’était uniquement son esprit artistique qui s’excitait à cette idée, emballé par les possibilités qu’offrent une « toile » qui n’a jamais été touchée, il n’est plus tout à faire certain que ses intentions soient aussi pures aujourd’hui. Car s’il tatouait un jour le beau blond, et encore plus si ce dernier lui laissait carte blanche, il le marquerait d’une façon bien particulière, comme s’il lui disait littéralement tu vois, tu m’auras toujours dans la peau, quoi que tu fasses et où que tu ailles. « T’es sûr que c’est tout ce que tu veux me faire? » Il se demande si les pensées d’Harvey ont pris un chemin similaire aux siennes, car son commentaire, pour nonchalant qu’il soit, ressemble beaucoup à une tentative de distraction. Faible et incapable de résister aux caresses du beau blond, Sid se plie de bonne grâce à l’étreinte. Joueur, il pose les mains sur les fesses si désirables de son partenaire et les palpe avec enthousiasme avant de soupirer, un sourire aux lèvres : « Tu sais bien que non. » Pour l’instant, il a surtout envie de lui rendre la pareille. Il prend la bouteille de gel douche délaissée par Harvey, s’en verse un peu dans les mains et entreprend de couvrir son corps de caresses savonneuses, de son dos musclé en passant par son ventre chatouilleux et ses cuisses veloutées.

Lorsqu’ils sortent enfin de la douche, propres comme des sous neufs, l’eau a considérablement refroidi. Ils s’épongent avec les serviettes molletonnées que Sid a tirées du placard, puis ils retournent dans la chambre à coucher. Pendant qu’Harvey s’installe sur le lit, le jeune homme attrape un cahier dans lequel il reste quelques feuilles vierges ainsi que son ensemble de crayons de graphite. Il a les yeux brûlants de fatigue, mais il sait qu’il n’arrivera pas à dormir tant qu’il n’aura pas ébauché la vision qui s’est collée à ses rétines depuis qu’il s’est mis en tête de dessiner son amant. Il s’installe en tailleur à côté du beau blond, de biais pour arriver à bien le voir, et place son cahier sur ses genoux. Dans le silence confortable qui règne dans la pièce, il parcourt du regard le visage d’Harvey, s’imprégnant de chacun de ses traits avant d’essayer de les coucher sur le papier. Quand il est prêt, il se lance sans hésitation, avec une précision presque méthodique. Et lentement mais sûrement, le croquis prend forme. Le front haut se précise en premier, puis le nez droit, entouré par les yeux expressifs et des sourcils légèrement froncés par la concentration. Il s’attarde particulièrement à la bouche, reproduit le plus fidèlement possible la lèvre supérieure et son arc parfait, ainsi que l’inférieure, légèrement plus épaisse et toujours tentatrice.

Il en est à tracer la tignasse blonde et désordonnée lorsque la voix d’Harvey s’élève dans la pièce. « Tu dessinais quoi ce soir avant que j’arrive? » Il relève la tête de son cahier et réfléchit un court instant. « J’me souviens plus exactement. C’était rien de précis, je laissais juste mon imagination divaguer. » Avec les clients qui ne cessent d’affluer, il passe son temps à dessiner pour le boulot, mais ce n’est pas la même chose. Quand il s’installe sur son divan, il n’est restreint par aucune règle et il peut laisser libre court à son inspiration. La main d’Harvey vient se poser sur son torse et il se laisse distraire un instant, suffisamment longtemps pour soupirer à l’évocation de l’accident de Caroline. Il fait la moue. « Non, elle est toujours à l’hôpital. Les médecins disent qu’elle est hors de danger, mais elle doit faire pas mal de rééducation. Elle en a pour au moins un mois encore. » Il ne veut pas y penser plus longtemps, pas maintenant, alors qu’il a réussi à l’ignorer pendant presque toute la soirée, car dès qu’il y pense, il sent le poids de ses responsabilités lui courber l’échine. Il prend la main d’Harvey et la retire délicatement de son torse, non sans déposer un baiser tendre sur la paume pour adoucir le rejet.

Il ne veut pas s’arrêter de dessiner. Il sait trop bien que le moment qu’il est en train d’immortaliser est fragile, éphémère et que, dès les premiers rayons du soleil, il se sera enfui à tout jamais. Il sent confusément que, s’il le laisse s’échapper, il n’arrivera pas à retrouver l’élan qu’il a en ce moment. Alors il s’attaque aux ridules et aux cicatrices, parties généralement moins désirables et pourtant cruciales au réalisme du portrait, car elles racontent l’histoire du sujet. « Je suis arrivé à Brisbane presque sans le sou. J’avais à peine de quoi payer ma chambre à l’auberge de jeunesse et je ne mangeais pas beaucoup. » Il dessine presque sans lever les yeux, retraçant de mémoire ce visage qu’il a appris à connaître, n’osant briser le sort qui le lie au papier que pour vérifier la justesse d’un détail. « J’ai commencé à vendre des portraits aux passants pour me faire un peu d’argent. » Une cigarette se glisse entre les lèvres du Harvey de graphite, pincée entre le pouce et l’index d’une main aux veines légèrement en relief. « Je vivais presque dans la rue, mais je n’avais jamais été aussi heureux. Malgré la mort de la mère, malgré la culpabilité d’avoir abandonné Caro, malgré la colère… C’était la première fois que je me sentais complètement libre. » Il trace maintenant le cou et les épaules, les bras musclés. Le cou endolori, il se redresse. Il est momentanément surpris de se retrouver devant la version en chair et en os de son dessin. « Est-ce que tu t’es déjà senti libre? C’est grisant. Grisant et dangereux. »



just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptySam 6 Juil 2019 - 23:19



 
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S'il te plaît, vite, fais-moi l'amour, sans attendre sans aucun détour. Fais-moi croire que demain, on se réveillera main dans la main, que tu voudras encore de moi malgré nos gueules de bois. Je sais, oui, qu'on ne se connaît pas. Je ne suis pas celui que tu crois, mais prends-moi vite, prends-moi comme si j'allais mourir demain, comme si je cachais toutes les beautés du monde entre mes mains. C'est peut-être un trop plein de solitude ou un excès de certitude, mais je crois avoir vu dans tes yeux quelque chose de lumineux, comme si ta seule présence tuait en moi tout ce que j'ai de malheureux. ► S'il te plaît, Pierre Lapointe



→ Sid souhaite faire mon portrait. Aussi invraisemblable que me semble cette requête, je fais taire la voix en moi qui s’époumone et m’ordonne de ne pas le laisser faire. Déjà que je ne peux pas me voir dans un miroir, comment pourrais-je le laisser dessiner mes traits ? Que représentent-ils d’abord ces traits, hein, à part la misère et l’échec ? Il n’y a rien de beau à dessiner, rien qui ne vaille la peine qu’il dépense cette énergie alors qu’il est épuisé et que ces cernes se marquent un peu plus au fur et à mesure que la nuit avance. Je lui gâche son énergie, je lui prends de son temps, c’est malhonnête. Je ne devrais pas être là. Et je ne dis rien, je préfère me taire, laisser tous ces doutes dans ma tête et apposer mes lèvres sur sa peau nue et douce. Profiter de ces instants de volupté éphémères qui touchent à leur fin. Car la nuit est bien avancée et aussi douloureuse qu’en soit l’issue, elle demeure inévitable. Une fois sortis de la douche, je grimpe sur le lit avec la serviette toujours nouée autour de la taille et j’observe mon amant dérouler son matériel. Un tic nerveux apparaît sur mon visage et je demande, un peu gêné – Tu vas faire ça maintenant ? Ça prendra longtemps ? Je ne peux pas lui refuser cette demande car je sais qu’il l’a formulé c’est parce qu’il en a véritablement envie alors, j’abandonne avant même d’essayer. Vaincu, je m’allonge sur le lit aux draps imprégnés de nos odeurs mélangés et m’allume une clope pour dissimuler ma nervosité. Le silence s’installe dans la pièce et mes pensées s’étirent involontairement. Je pense au lendemain qui arrive, au jour qui se lève, aux hématomes sur ma peau, à ma routine quotidienne… J’aimerai tant prolonger ce répit qu’il m’offre, loin de la boisson et je soupire doucement, puis décide de rompre le calme de la pièce. Mais mon amant n’éprouve pas la même envie de discuter et me fait rapidement comprendre que mes questions le dérangent. Il préfère se plonger dans son art, s’immerger dans sa bulle et m’offre un simple baiser sur le dos de la main pour ne pas me vexer. Je renonce alors à l’idée de le distraire pour lui faire oublier l’idée de me tirer le portrait, et je laisse mon corps retomber sur le matelas, l’arrière de mon crâne s’enfonçant mollement dans l’oreiller. Pourquoi fait-il ça ? Est-ce que lui aussi il veut me garder près de lui et n’ose pas le dire ? Est-ce que lui aussi il sait que c’est voué à l’échec et qu’on se dirige inexorablement vers la fin de ce qui aurait pu être épique dans une autre vie ? Est-ce que c’est sa façon d’immortaliser le moment ? Sûrement… ça doit être ça, oui. Mon regard triste se pose alors sur lui pour détailler ses traits et les inscrire à mon tour à jamais dans ma mémoire. Il a les sourcils légèrement froncés avec sa ride du lion marquée, l’air concentré et déterminé, de légers tics nerveux. Par moment sa langue rosée sort pour jouer avec son piercing lentement, et mon ventre se serre délicieusement à cette vision qui m’excite toujours autant qu’au premier jour. Mes émotions sont en vrac, et je comprends ce soir que j’ai placé beaucoup trop d’aspirations en lui. Je n’aurais pas dû, je vais me sentir si seul demain…

- Je suis arrivé à Brisbane presque sans le sou. J’avais à peine de quoi payer ma chambre à l’auberge de jeunesse et je ne mangeais pas beaucoup. Intrigué par ses confidences inattendues, je me redresse sur un coude et saute sur l’occasion d’échapper à toutes mes pensées douloureuses pour me concentrer sur lui. Sid continue de griffonner sur sa feuille tout en poursuivant – J’ai commencé à vendre des portraits aux passants pour me faire un peu d’argent. Je vivais presque dans la rue, mais je n’avais jamais été aussi heureux. Malgré la mort de la mère, malgré la culpabilité d’avoir abandonné Caro, malgré la colère… C’était la première fois que je me sentais libre. Pourquoi est-ce que ces confessions me serrent le cœur brusquement ? Je baisse le regard, honteux de me demander égoïstement ce que cela fait de se sentir réellement libre. Et je l’envie alors, je l’envie d’avoir une passion à laquelle il a su s’accrocher, une passion qui l’a porté, l’a aidé à se dépasser et à donner le meilleur de lui. Et je me trouve tellement vide en comparaison. Si vide. Mes yeux se ferment et je retiens les larmes qui emplissent mes traîtresses de prunelles. – Est-ce que tu t’es déjà senti libre ? C’est grisant. Grisant et dangereux. J’inspire fortement et rouvre les yeux pour le regarder. Mes lèvres tremblantes s’ouvrent pour répondre faiblement – Je ne sais pas… Je ne crois pas… Ma colère m’a enfermé depuis toujours, ne me permettant pas de goûter à la liberté… Pas à celle que me décrit Sid en tout cas. Je m’assois sur le lit, cale une autre clope entre mes lèvres et demande, un peu brusquement – T’as fini ? Je ne veux pas voir ce qu’il a dessiné, j’ai envie d’écourter ce moment qui s’étire bien trop à mon goût et qui me rend malheureux. Je veux qu’il lâche son matériel, me rejoigne et me fasse tout oublier au creux de ses bras. – T’es crevé, tu devrais dormir. J’insiste, ayant pris sur moi pour me montrer docile jusqu’à présent mais j’ai le cœur trop lourd pour continuer. –J’vais pisser. Que je déclare brusquement pour quitter la pièce juste après, gardant la serviette serrée au niveau de ma taille. Je me retrouve dans la cuisine, à observer la nuit silencieuse par la fenêtre au-dessus de l’évier. Mes mains serrent le plan de travail alors que je souffle doucement en essayant d’échapper aux prises de mes démons. Et lorsque mon amant me rejoint quelques secondes après, je tourne mon visage tourmenté vers lui et sans dire un mot, lève simplement les yeux au ciel. J’ai le cœur si lourd qu’il me pèse et écrase tout ce soir, alors j’attrape l’une de ses mains et le tire vers moi, l’accueillant contre mon torse nu. Mon bras le colle à moi et, penchant la tête sur le côté, je murmure simplement : – Excuse-moi… Allons dormir il est si tard. Encore une fois, je ne dis rien et garde tout pour moi. Sauf que ce soir, j’ai l’impression de partager ma peur du lendemain avec lui. Et ça me terrifie.



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S'il te plaît, vite, fais-moi l'amour, sans attendre sans aucun détour. Fais-moi croire que demain, on se réveillera main dans la main, que tu voudras encore de moi malgré nos gueules de bois. Je sais, oui, qu'on ne se connaît pas. Je ne suis pas celui que tu crois, mais prends-moi vite, prends-moi comme si j'allais mourir demain, comme si je cachais toutes les beautés du monde entre mes mains. C'est peut-être un trop plein de solitude ou un excès de certitude, mais je crois avoir vu dans tes yeux quelque chose de lumineux, comme si ta seule présence tuait en moi tout ce que j'ai de malheureux. ► S'il te plaît, Pierre Lapointe

Même s’il a posé la question, il n’écoute qu’à moitié la réponse d’Harvey, car il s’est déjà repenché sur son dessin. La fièvre de créer s’est un peu atténuée, ce n’est plus l’envie irrépressible qui lui brûlait les entrailles tout à l’heure. Satisfait, il constate qu’il a reproduit l’essentiel. Il a l’impression d’avoir capturé l’essence d’Harvey sur sa feuille. Tout est dans l’expression, cette espèce de demi sourire charmeur qui s’étire autour de la cigarette et dans les prunelles tourmentées qui semblent transpercer Sid du regard. Il ne lui reste plus qu’à peaufiner les détails et il s’affaire à corriger ça et là les traits brouillons, une ridule un peu trop marquée ou la courbe du menton qui n’est pas tout à fait fidèle au modèle. « T’as fini? » Sans lever les yeux, le tatoueur hoche distraitement la tête. « Presque, » confirme-t-il doucement. Un court silence lui répond, puis la voix d’Harvey retentit à nouveau, légèrement tendue : « T’es crevé, tu devrais dormir. » Il n’a pas tort. C’est vrai qu’il est crevé. Il ressent la fatigue au plus profond de lui-même, jusqu’à ses os qui en deviennent presque douloureux, et pourtant il n’a pas envie d’arrêter. Le matelas couine et s’incline, puis reprend sa forme originale. Le blond vient de se lever en indiquant d’une voix brusque qu’il s’en va pisser. Sa concentration bel et bien rompue, Sid le suit d’un regard légèrement perplexe tandis qu’il s’éloigne, les épaules tendues et le dos trop droit. Il lui faut quelques trop longues secondes pour comprendre qu’il s’est montré particulièrement insensible. Sans le faire exprès, il s’est amusé à enfoncer et à remuer un tisonnier rougeoyant dans ses blessures à vif. « Merde… » soupire-t-il. Il se lève à son tour, dépliant avec bonheur ses longues jambes qui commençaient à se sentir à l’étroit en tailleur. Comme d’habitude, il n’a pas vu les minutes passer pendant qu’il dessinait. Il ne sait même pas pendant combien de temps il s’est concentré sur le portrait. Sans prendre la peine d’en refermer la couverture, il abandonne son cahier sur la table de chevet avec les crayons et sort de la chambre.

Il voit tout de suite la silhouette reconnaissable d’Harvey, debout devant la fenêtre de la cuisine. Malgré son visage camouflé par la pénombre à peine entrecoupée de la lumière orangée que diffusent les réverbères à l’extérieur, il devine la tristesse qui s’y lit. Il approche, s’assurant de faire un minimum de bruit pour ne pas faire sursauter son amant, qui semble perdu dans ses pensées. Il se laisse entraîner sans rechigner contre le torse du blond. Poitrine contre poitrine, leurs cœurs battant presque à l’unisson, il enroule ses bras autour de lui, transforme la demie étreinte en véritable câlin. « Excuse-moi… Allons dormir il est si tard. » Sid ne bouge pas pour autant, à l’exception de sa main, qu’il vient poser sur le côté du visage d’Harvey. Du pouce, il caresse distraitement la joue. « Ne t’excuse pas. C’est moi qui suis désolé, je ne voulais pas… » (…te mettre mal à l’aise? …te faire souffrir?) Il ignore comment terminer sa phrase, alors il la laisse mourir sur ses lèvres. « Tu aurais dû me dire que tu ne voulais pas que je fasse ton portrait. J’aurais compris. » Pour adoucir le reproche, il pose un baiser sur la tempe de son amant. Ils restent immobiles un long moment dans les bras l’un de l’autre, jusqu’à ce que la brise fraîche de la nuit s’introduise par la fenêtre entrouverte et fasse frissonner désagréablement Sid. Il s’écarte alors légèrement, rompant l’étreinte à contre-cœur. « T’as raison, allons dormir. » Il s’empare de la main du blond et ils retournent ensemble dans la chambre. Sid se glisse le premier sous les draps, pressé de recouvrir sa peau glacée des couvertures. Harvey le rejoint rapidement et il laisse à peine le temps au blond de s’installer avant de se couler contre son dos. Un bras enroulé autour de sa taille, il laisse son corps épouser celui de son amant. « Bonne nuit. » Pour ce qu’il en reste… Son visage enfoui dans le cou du blond, il inspire son odeur et ferme les yeux. Malgré la fatigue, le confort de son lit et la chaleur qui émane de son partenaire, il a du mal à s’endormir. Le tourbillon infernal de ses pensées l’empêche. Sans qu’il ne sache trop comment ni pourquoi, il s’est attaché à Harvey. Au-delà du sexe (pourtant incroyable), ils ont créé une connexion particulière qui le terrifie parce qu’il n’a pas envie de la perdre. Il sait qu’ils doivent mettre fin à la relation avant qu’elle ne devienne encore plus complexe, encore plus dangereuse… Ce n’est pas la première fois qu’il y songe, mais il ne sait pas s’il aura le courage de le faire cette fois-ci non plus. Juste d’y penser, il a l’impression que des centaines de griffes lui labourent le cœur.



just kiss me in the dark
maybe i’m just as scared as you. it's alright, stay by my side on the edge of everything we know. it's alright, just don't look down and i will hold on and never let go. you're right beside me, so just close your eyes, i'll never let go. you're all that i need, so just close your eyes. • close your eyes, rhodes

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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptyJeu 11 Juil 2019 - 2:04



 
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S'il te plaît, vite, fais-moi l'amour, sans attendre sans aucun détour. Fais-moi croire que demain, on se réveillera main dans la main, que tu voudras encore de moi malgré nos gueules de bois. Je sais, oui, qu'on ne se connaît pas. Je ne suis pas celui que tu crois, mais prends-moi vite, prends-moi comme si j'allais mourir demain, comme si je cachais toutes les beautés du monde entre mes mains. C'est peut-être un trop plein de solitude ou un excès de certitude, mais je crois avoir vu dans tes yeux quelque chose de lumineux, comme si ta seule présence tuait en moi tout ce que j'ai de malheureux. ► S'il te plaît, Pierre Lapointe



→ Ses bras s’enroulent autour de mon corps et leur douce caresse me fait autant de bien que de mal à cet instant. Pourquoi est-ce que je me suis attaché autant à toi, dis-moi ? – Ne t’excuse pas. C’est moi qui suis désolé, je ne voulais pas… Tu aurais dû me dire que tu ne voulais pas que je fasse ton portrait. J’aurais compris. Je ferme les yeux à son baiser sur ma tempe, et je sens mon ventre se serrer, des petits fourmillements dans mes doigts alors que sa douceur me transporte ailleurs. Je resserre mes bras autour de lui, avec l’envie de ne jamais le laisser s’échapper loin de moi. – Je sais, je voulais te faire plaisir. Je murmure doucement, déposant mon palpitant meurtri sur le plan de travail juste à côté. J’ai su, au moment où il me l’a demandé, que de réaliser ce portrait lui tenait à cœur et j’ai repoussé au maximum mes réticences pour lui. – T’as raison, allons dormir. Je me laisse entraîner dans la chambre sans opposer aucune résistance. Sid se glisse dans les draps et je dépose la serviette sur sa chaise déjà encombrée avant de m’y faufiler à mon tour. A peine me suis-je installé qu’il se colle à mon dos et murmure un – Bonne nuit. Sa voix rauque et chaude fait tressaillir mon coeur. Ma main vient se poser sur la sienne et ce simple geste me retourne le ventre. Je noue mes doigts aux siens, ferme les yeux et tente de sombrer dans le sommeil. Mais je n’y arrive pas, une boule s’est formée au fond de ma gorge et m’empêche de me laisser aller. Et lorsque je sens Sid se détendre enfin, je rouvre les yeux et contemple la pénombre un long moment. L’évidence m’apparaît comme particulièrement pénible alors que je réalise que nous sommes allés trop loin. Je n’aurais pas dû venir ici ce soir, c’était une erreur. Et pourtant, ces confessions m’ont fait tellement de bien, pouvoir exposer mon passé sans me sentir jugé face à une oreille bienveillante et compréhensive… L’écoute me confier à son tour ses difficultés… Nos similitudes sont dangereuses car elles nous lient bien plus intimement que tous nos contacts physiques. Je ne suis pas capable de m’engager, je le sais. Et je ne suis pas bon non plus, car je n’arriverai pas à le rendre heureux. Je vais lui pourrir la vie, rien de plus. Il vaut mieux que je m’éloigne maintenant, tant qu’il en est encore temps.

Aussi, dès les premiers rayons du soleil qui filtrent à travers les volets mal fermés, je m’extirpe lentement du lit et délaisse les draps chauds et le corps de mon amant endormi à grand regret. Je lutte pour sortir, m’habiller et une fois prêt à partir, j’hésite. Je m’arrête au beau milieu de la cuisine en me demandant si je dois laisser un mot, si je dois laisser une trace de moi ici… A quoi bon ? Je secoue la tête, enfile mon blaser et prends mon courage à deux mains pour ouvrir la porte et sortir dehors. Casque sur la tête, déterminé à rentrer à ma vie misérable et à ma solitude écrasante, j’enfourche ma moto et la démarre. Le ronronnement du moteur jure avec le calme du quartier, mais après deux petites minutes, me voilà déjà sur la route. Et je fuis… Je fuis ce qui me fait du bien et ce qui m’apaise. Parce que je suis persuadé que je ne le mérite pas. Une larme roule sur ma joue et vient s’échouer sur ma barbe rêche alors que la culpabilité me noue la gorge. Il aurait tellement mérité que je le quitte différemment. Je m’en veux mais je ne peux pas faire autrement. C’est pour le mieux, n’est-ce pas ? Pour le mieux…

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Sid Bauer
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le tatoueur au coeur tendre
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ÂGE : trente-trois ans, né le 26 janvier 1990.
SURNOM : sid, c'est déjà bien assez court... et c'est déjà un surnom aussi, même si très peu de gens le savent.
STATUT : il a finalement trouvé le courage d'avouer ses sentiments à sa belle irlandaise...
MÉTIER : tatoueur, propriétaire de son propre salon, wild ink.
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Message(#)I'm not a saint, but I could be if I tried | Harvey - Page 2 EmptyJeu 11 Juil 2019 - 22:12


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Sid a toujours eu le sommeil léger. Gamin, il se réveillait au moindre bruit. Puis, à l’adolescence, il avait appris à ne plus dormir que sur une oreille, comme un parent qui veille sur son enfant, pour ne pas manquer les déambulations nocturnes fréquentes de sa mère. L’affaissement pourtant subtil du matelas à côté de lui suffit donc amplement à le réveiller. Ça, et le froid qui s’infiltre brusquement sous les couvertures et reprend ses droits sur sa peau dès que le corps d’Harvey disparaît d’entre ses bras. Le soleil n’est pas levé depuis longtemps. Ses rayons timides viennent à peine colorer d’orange l’intérieur de ses paupières. Il pourrait ouvrir les yeux, demander au blond avec un sourire séducteur si tout va bien, s’il a besoin de quelque chose, s’il a envie de revenir se glisser à côté de lui pour essayer de prolonger l’éphémère. Ça serait si simple. Il n’aurait qu’à tendre le bras. Et pourtant, il ne fait rien. Immobile, il oblige seulement ses poumons à se soulever et à s’affaisser au rythme d’une respiration régulière pour donner le change. Il fait le mort, même lorsqu’il entend Harvey qui s’éloigne, chacun de ses pas pourtant délicats retentissant comme un coup de feu dans la pièce. Il sait. Il sait que son amant a décidé de fuir en douce. Et il a décidé d’être son complice silencieux. Car même si ça lui tord le cœur, même si ça lui laisse comme un gros trou béant au milieu de la cage thoracique, ça l’arrange bien au fond de laisser Harvey partir comme un voleur. Il n’a pas à prendre de décision ainsi. Il peut se bercer d’illusions, se dire bêtement que ce sont les aléas du destin qui sont à blâmer, qu’il n’aurait rien pu faire. Même si c’est faux. Même si, tant que les pas s’éloignent encore, il y a de l’espoir. Même s’il peut encore le retenir. Mais pourquoi retarder l’inévitable? Ils ont déjà connu trop de moments de bonheur illusoire sans se soucier des conséquences. La souffrance n’est jamais loin, ils la sentent tout près en ce matin paisible, à peine nimbé de soleil. Il ne bouge pas. La porte de l’appartement se referme. Sid ouvre grand les yeux sur le plafond trop blanc de sa chambre. Pour ne pas entendre le ronronnement de la moto qui s’en va, il le fixe sans ciller, s’imaginant y tracer une multitude d’arabesques sombres, centimètre par centimètre, jusqu’à ce que le noir recouvre toute la pièce, même son corps inerte et glacé.



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