| FREYA&ELIAS • loving by proxy, no give and all take |
| | (#)Mar 14 Mai 2019 - 21:42 | |
| Freya avait passé toute la matinée à ranger et réorganiser l’appartement. Elle avait changé les plats de place trois fois, elle avait plié et replié les serviettes deux fois et elle avait passé quinze minutes sur chacun des verres qu’ils possédaient. On pourrait croire à un TOC, à une manie très poussée mais la jeune femme, elle, se trouvait pleine d’énergie à revendre. Oui, elle n’avait pas beaucoup dormi cette nuit mais non, elle allait bien. D’ailleurs, c’était dans ces jours là qu’elle était la plus performante au travail. XS était particulièrement vivace et elle n’avait pas besoin de beaucoup pour tenir la cadence. Par contre, on ne pouvait pas en dire autant pour les personnes autour d’elle. Elle s’embrouille souvent elle-même, elle passe d’un sujet à l’autre et ses préoccupations sont aussi diverses et variées que folles. Au moins, maintenant, l’appartement était dans un état plus convenable qu’il y a quelques heures. Satisfaite, XS passa par la douche – son frère n’hésitant pas à démontrer son désaccord en frappant à la porte de la salle de bain. Que quand bien lui fasse, elle n’y faisait pas attention. Il avait même plutôt intérêt à se la fermer, considérant que c’est son bordel qu’elle avait principalement rangé. Le temps de la douche, la jeune Doherty avait eu le temps de réfléchir au prochain repas, à ce qu’elle allait porter les trois à venir et se décider – ou pas – pour la jolie moto qu’elle avait vu chez le concessionnaire. Certes, elle n’avait pas de permis – aussi bien voiture que moto – mais l’engin était tellement joli ! En plus, elle savait parfaitement où la garer. Une fois sorti et tout en s’habillant, XS décida qu’il fallait qu’elle passe acheter une nouvelle couleur pour un mur de sa chambre – oui, un seul – et qu’elle devait passer par le parc pour aller en ville. C’était plus sympathique que la route, après tout. Quand son jumeau lui demanda où elle allait, sa sœur haussa des épaules tout en attrapant son sac de sport. « Sûrement à l’épicerie, au magasin de bric à brac, à la banque et peut-être voir les chats de Mme Black… » Mais évidemment, elle ne fit rien de tout cela et fonça droit vers le complexe sportif. Le quartier Logan City était vraiment sympathique et agréable. XS souriait à tout le monde, leur disait parfois bonjour et fit même le singe avec un enfant. Le temps était plutôt clément, pourquoi elle n’irait pas bien ? La jeune femme avait de l’énergie à revendre et après s’être interrogée mille et une fois sur l’activité qu’elle voulait pratiquer – il y avait bien trop de choix, de possibilités, comment un si petite endroit pouvait accueillir autant de divertissements ?, et tout ce monde déjà présent, ils sortaient d’où, combien de pourcentage de la population de Brisbane était réuni à ce moment même à cet endroit ? – Freya se dirigea droit vers l’espace boxe. Elle se sentait forte, puissante, des muscles d’acier. La jeune femme attacha solidement les gants autour de ses poignets avant d’aller vers un des punching ball mis à disposition. Oh, la jeune Doherty avait des images parfaites dans sa tête à imaginer à la place de l’engin. Elle titilla un peu le sac avant d’y aller de plus en plus franco et fort. Cela faisait un bien fou, surtout quand on avait des choses à régler. La jeune femme se sentait libérer à chaque coup. Qu’elle en profite, de ce calme intérieur, de cette plénitude totale, car le destin avait décidé que les choses allaient radicalement changé d’ici quelques minutes. @Elias Sanders |
| | | | (#)Mer 15 Mai 2019 - 9:57 | |
| « loving by proxy, no give and all take » freya doherty & elias sanders
Il y avait des périodes plus agréables, d’autres moins dans une vie et le jeune Australien ne manquait pas à cette règle. Il était passé par plusieurs étapes dans sa vie, mais à aucun des moments n’avait réussi à tourner la page, à l’oublier. A faire table rase de son visage, bien plus ancrée dans sa chair et dans son esprit qu’il ne le souhaitait. Il en avait passé des nuits blanches à errer dans les bars comme si cela arrangerait son affaire. A coucher avec des dizaines de femmes parce qu’il est plus simple de ça que reconnaître ses vulgaires erreurs et de partir la retrouver. Non, Elias fuit les endroits où elle va. Il ne veut plus avoir affaire à celle qui a été pendant toute ses années sa meilleure amie, sa confidente, son alliée. Celle qui a été une épaule sur laquelle il s’est toujours reposé par avis de tempête. Encore une journée sans elle, c’est en tout cas ce qu’il aurait souhaité dès lors que la lumière qui s’infiltre entre les volets l’extirpe doucement de ses rêves. Il marmonne doucement en passant sa main sur ses yeux, c’est difficile quand on ne dort presque plus. Le travail lui prend beaucoup de place, il vient tout juste de commencer dans une nouvelle équipe et doit montrer ses talents dès le début pour qu’on puisse le respecter à sa valeur ! Aujourd’hui il ne reprend que son travail très tardivement, ils sont sur une affaire dès plus poignante, et c’est quand le soleil se couche qu’ils font surfaces. C’est pourquoi cette journée lui est libre de tout mouvement, et si il avait passé la matinée à vouloir rattraper son sommeil qui lui manquait pour être en forme ce soir, il ne comptait pas rester sans rien faire. Jamais ! Ce besoin de sport, d’adrénaline ! La boxe une chose qu’il avait appris que tardivement mais aujourd’hui, il avait besoin de se défouler. Il avait failli craquer il y a quelques jours, retourner la voir, il la surveillait de loin c’était plus fort que lui. Mais jamais autrement que dans l’ombre et il ne supportait pas cette idée qu’elle ne puisse plus partager son monde, ses angoisses, ses peurs. Qu’elle ne soit plus cette épaule sur laquelle il se reposait, alors il préféra prendre sa moto et partir en direction du quartier logan city pour se retrouver devant l’immense centre sportif. Il avait toujours sa carte au plus loin que ses souvenirs remontent, car le sport l’anime sous toute les coutures. Même si lui, raffole des sports aquatiques, le surf, la piscine et courir sur la plage. Il décide sans attendre de se rendre au vestiaire, se change rapidement avant de récupérer juste une bouteille d’eau et de laisser soigneusement le reste de ses affaires dans le vestiaire. On le connaît ici, nul doute, il se dirige sans mal en direction de la salle de boxe, fait signe à quelques hommes au loin, avant de relever son visage prendre des gants dans un des box et d’avancer vers le ring. Sur le côté les sacs et punching-ball, il reconnaît d’ailleurs la silhouette d’une femme, de dos, « Freya ?! » Son prénom qu’il murmure passant la barrière de ses lèvres avec un naturel, un cœur qui s’accélère à sa simple pensée, comme si elle pourrait daigner le regarder un instant. Avoir un quelconque sentiment pour celui qui vient de lui annoncer la mort de son petit ami et qui était parti comme un voleur, loin d’elle. Loin de ce qu’elle a toujours été aux yeux de l’Australien. Des amis qui n’en sont peut-être plus aujourd’hui ? « J’aimerai pas être à la place du punching-ball ! » Qu’il ajoute sans forcément lui attacher une autre importance, la frôlant quand il passe près d’elle pour retrouver l’autre sac. Il allait aussi lui montrer de quoi il est capable, cette hargne en lui qu’il n’arrive à faire ressortir qu’ici, qu’en présence de ses gants solidement attaché autour de ses mains. Il frappe un coup, puis deux, et un troisième. Toujours plus fort, plus avide d’un mépris qu’elle lui reconnaîtrait sur mille. « Entraîne-toi si tu veux un jour m’affronter à la loyal, t’as du boulot ! » Qu’il lui dit sans détourner son visage, d'une voix sombre tout en frappant en même temps. Etais-ce de la provocation ? Un jeu sur lequel il ne se savait pas toujours gagnant auprès de miss Doherty. Elle a cette faculté à le rendre impuissant, souvent inoffensif avec elle, mais tout le monde le sait Elias aime le jeu, la compétition, frôler l’arrogance et surtout devant elle… |
| | | | (#)Mer 15 Mai 2019 - 19:08 | |
| « Freya ?! J’aimerai pas être à la place du punching-ball ! » Non. Non, ce n’était pas possible. Elle devait rêver, à tous les coups. Il lui arrivait souvent d’imaginer des voix dans sa tête. Enfin, en l’occurrence, cette voix-là serait celle d’une personne bien vivante, bien réelle et qu’elle connaissait mieux que personne. Et franchement, c’était la dernière personne que XS voulait croiser, surtout avec des gants de boxe scotchés aux mains. Il avait dû la suivre, l’espionner ou quelque chose comme ça. Freya secoua la tête – non, Elias n’était pas comme ça. Oui, elle le détestait au stade actuel des choses mais il ne méritait pas d’être traité de la sorte. Il était son meilleur ami, bordel de merde ! Même si c’était ce même meilleur ami dont elle n’avait plus entendu parlé, comme ça, du jour au lendemain. Étrangement pas longtemps après qu’il lui ait annoncé pour Cole. Stupide Cole, son jumeau – qui n’était pas un enfant de cœur – l’avait mise en garde contre lui. Elle ne l’a pas écouté et son ex a été tué. Elias ? Pas Elias ? - Non, Elias m’a promis que ce n’était pas lui. Promis ? Il n’a rien promis. Il a juste dit. Mais c’était Elias… Non, les faits sont les faits. (Tais-toi, tais-toi!) XS frappa un poing bien énergique, ou plutôt énervé. Elle voulait que sa tête se taise, que ses pensées s’évaporent, qu’il parte de son environnement. Il la mettait en émois, dans tous ses états et elle ne pouvait rien faire pour s’arrêter. Pourquoi il ne pouvait pas partir ? Ce n’était pas les activités qui manquaient ! Sa simple présence l’intoxiquait et – mon dieu qu’il lui manquait. Stop. Il faut arrêter ces pensées avant qu’elles n’aillent trop loin. En attendant, l’intervention d’Elias a eu le don instantané de faire redescendre en chute vertigineuse le sentiment d’exaltation qu’elle ressentait depuis quelques jours déjà. Par contre, XS se retrouvait à avoir ses mouvements faussés, une concentration complètement perdue et elle ne visait plus droit. Et cela l’agaçait, puis l’énervait et enfin l’irritait. « Entraîne-toi si tu veux un jour m’affronter à la loyal, t’as du boulot ! » Il se croyait drôle peut-être ? Le type ne lui donnait plus de signe de vie depuis quasiment deux mois et il pense que… Que quoi, d’ailleurs ? Qu’elle allait faire comme si de rien n’était ? Qu’elle allait retourner dans ses bras et lui dire à quel point il lui avait manqué ? La jeune femme finit par aplatir son poing dans le sac tout en hurlant. Qu’ils se taisent tous ! Pourquoi elle ne peut pas avoir un peu de calme, de paix, de tranquillité ? Furieuse, la jeune Doherty se tourna vers Elias, le regard furibond. « Parce que tu sais ce qu’est la loyauté, toi ? » Tout en regardant le jeune homme, Freya frappa dans le sac un coup. « Crois en ma rage de vouloir te mettre à genoux, Sanders. Deux mois que tu me donnes aucun signe de vie et là, tu… T’es qu’un enfoiré, tu le sais, ça ? » Si elle aurait pu, elle se serait pris la tête dans les mains – ou alors elle se serait donner des baffes à ressentir trop de choses trop violemment d’un seul coup. Mais maintenant qu'elle avait commencé à parler, elle n'arrivait plus à s'arrêter. « Si t’avais des couilles, tu m’affronterais maintenant. Et peut-être aussi que tu ne m’aurais pas coupé de ta putain de vie, se mit-elle à crier en le frappant au torse, comme ça du jour au lendemain. » La jeune Doherty s’énervait de plus en plus et elle voulait juste déjà en finir. Qu’il la raye de sa vie ou qu’il y reste, qu’il se décide ou elle décidera pour lui.
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| | | | (#)Mer 15 Mai 2019 - 22:19 | |
| « loving by proxy, no give and all take » freya doherty & elias sanders
Deux mois. Soixante jours. Loin d’elle, loin de celle qui fût pendant des années la seule à tout savoir de lui, même ce qu’elle n’aurait jamais dû savoir. Le fait qu’il n’est jamais eu de père, que ça ne lui manque pas vraiment. Elias n’a grandi qu’avec des figures féministes, ce qui l’a probablement rapproché d’elle, de cette femme vers qui il avance alors qu’il devrait la fuir. Il devrait prendre ses jambes à son cou et partir loin d’elle, car il n’est qu’un poison pour la jeune Doherty. Ils ont toujours eu cette relation malsaine, à se tirer dans les pattes, ils s’adorent et se détestent en même temps. Un peu comme si quand ils sont loin l’un de l’autre il leur manque quelque chose, un bout d’eux, de l’oxygène mais qu’ensembles, ils se déchirent. Elias n’est pas de ceux qui arrivent à comprendre ses propres sentiments, il se renferme le garçon, il ne veut montrer à quiconque combien il est encore attaché à ce bout de femme, qui se tient dos à lui mais qui finira par se retourner dès lors qu’elle entendra la voix de son ami dans ses oreilles. Il le sait, elle lui criera dessus, le haïra de tout son entier, mais elle l’aimera aussi, comme elle ne pourra jamais aimer personne. Il a cette confiance en lui, que beaucoup pourrait juger exagérer mais Elias connait la jeune femme comme personne, mieux qu’elle-même sans doute. Il a déjà tenté de l’oublier, de l’évincer de sa vie. Il ne voulait faire d’elle qu’un lointain et vulgaire souvenir, sur lequel il aurait rigolé à son nez quand elle serait venue vers lui. Mais Elias n’est jamais parvenu à exécuter son plan jusqu’au bout, il finit toujours par craquer devant sa bouille angélique, quand elle pose ses mains tendrement contre son torse, et qu’elle dépose avec acharnement ses lèvres dans son cou. Ils se détestent, et la seconde d’après se promettent des choses qui ne tiendront jamais promesse. Elle est là cette relation bancale. « Parce que tu sais ce qu’est la loyauté, toi ? » Demande t’elle avant de se retourner vers lui avec violence, et imprudence, croisant le regard noir du jeune flic. Il se déteste car à l’instant même où il savait que c’était elle, Elias aurait dû faire demi-tour et partir loin de cette salle. Le plus loin de ce qu’elle représente pour lui, une certaine insouciance s’émane d’elle et pourtant il n’avait pas hésité une seconde, il avait besoin de l’avoir près de lui, c’était plus fort que lui. « Tu n’sais rien ! » Il lui répond avec toute l’intensité, la rage dont il pouvait faire preuve à cet instant. La même qu’elle pourrait lire dans ses yeux, qu’elle pourrait entendre au creux de sa gorge. Elle ne savait rien, elle ne savait uniquement que ce qu’il avait voulu lui dire, rien de plus. Et il ne regrettait rien, même si elle ne savait pas qu’il était le fautif de cette balle qu’il pourrait dire perdu. Même si ce n’était pas le cas et elle le savait bien ! « Crois en ma rage de vouloir te mettre à genoux, Sanders. Deux mois que tu me donnes aucun signe de vie et là, tu… T’es qu’un enfoiré, tu le sais, ça ? » Elle tape, avidement dans ce sac en face d’elle. Il la regarde sans rien pouvoir faire. A l’époque, il l’aurait calmé avec sa seule voix qui émane dans la même pièce. Par sa présence. Aujourd’hui ils ne sont plus que deux étrangers et il refusait de faire le premier pas. Elias restait distant, à fixer son punching-ball lui lançant par moment des regards furtifs. Il avait sans doute besoin d’elle dans sa vie, mais jamais il ne lui fera part. Bien trop facile, il n’est pas comme ça lui ! Il ne s’attache pas lui, même si Freya n’est pas comme ses autres nanas qu’il croise ! « La grande Freya Doherty aurait-elle eu besoin de moi ? » Qu’il demande en lui crachant cette simple vérité en pleine figure. Il avait besoin de l’entendre de sa propre bouche, besoin d’entendre qu’il lui avait manqué. Même si Elias n’est pas dupe, elle ne lui dira jamais, trop de fierté, trop de distance entre eux depuis toujours. Il lui faisait face se tournant vers elle avant qu’elle lui ajoute, « si t’avais des couilles, tu m’affronterais maintenant. Et peut-être aussi que tu ne m’aurais pas coupé de ta putain de vie, comme ça du jour au lendemain » Elle tape. Cette fois sur son torse, il reste immobile encaissant les coups. Satisfait qu’elle se montre aussi faible, aussi affaiblie face à lui. Car il sait qu’il a les épaules pour la soutenir en toute circonstance. Toute. Sauf quand elle ne montre rien, quand elle reste entre eux. Mais sa colère prouve combien elle tient encore trop à lui. Elle hurlait. Elle ressortait sa rage ainsi, elle a toujours été ainsi, Freya. Trop de truc qu’elle tente de refouler en elle ! « C’est quoi que tu veux ?! » Il la pousse violemment contre le punching-ball avant de combler de son corps la distance entre eux, ses quelques mots qu’il souffle sur son visage comme si ça sonnait doux et bon. Mais Freya le sait mieux que quiconque, en lui s’éveille le mal, le démon. La séduction, mais plus encore un jeu interdit. Il empoigne son bras de sa main gauche, sans gant comme pour la retenir comme si elle risquait de fuir. Elle n’en est pas capable, pas le fuir à lui, il reprend alors d’une voix éteinte, basse. « Je t’affronte quand tu veux Doherty ! » Il prononce avec une rage calculée d’une voix cassée ses quelques mots pour la mettre au défi. Il n’avait pas peur de perdre. Parce que tout deux vont perdre c’est certain… |
| | | | (#)Ven 17 Mai 2019 - 14:47 | |
| « La grande Freya Doherty aurait-elle eu besoin de moi ? » Elle se redressa d’un coup sec, comme abattue en plein vol. Il devait sûrement se moquer d’elle. En tout cas, c’était sûr qu’Elias prenait un malin plaisir de la provoquer. Il avait toujours été comme ça avec elle. Freya finissait toujours par le maudire d’être aussi prétentieux, cet air qu’il savait tout et qu’il pouvait lire en elle comme dans un livre – ce qui était le cas. Mais dans un sens, on peut dire qu’il l’avait faite grandir, évoluer. Être entourée de garçons au quotidien, ça forge le caractère. Étrangement, après les soucis que son père a pu lui poser (ou plutôt, les traumatismes), on aurait pu croire que Freya ne méfierait des hommes. Mais quand on a un aîné, un jumeau et un meilleur ami, cet ordre psychologique ne fonctionnait pas. La jeune Doherty savait que tous n’était pas son père. Par contre, elle les sentait s’échapper de ses doigts, les uns après les autres. D’abord Wren, maintenant Elias. Pour Tobias, ce n’était peut-être qu’une question de temps – il avait toujours été l’électron libre de la famille, de toute façon. Et ça lui faisait mal au cœur, à Freya, de voir les hommes de sa vie l’abandonner. Surtout aux moments les plus critiques de sa vie, aux moments où elle aurait besoin de plus de support. Mais non, il fallait qu’elle se déplace vers Wren pour lui secouer les puces et il fallait qu’elle repousse Elias dans ses retranchées car non, il avait tord sur toute la ligne. Elle n’avait pas besoin de lui (menteuse). Après tout, elle était toujours là, vivante et énergique après deux mois de silence, non ? « C’est quoi que tu veux ?! Je t’affronte quand tu veux Doherty ! » Elias s’énervait – il n’avait pas le droit. Et il osait la pousser violemment – un léger voile de frayeur apparaissant pendant cinq secondes dans le regard de la jeune femme. Un malheureux réflexe qu’elle n’avait pas réussi à gérer, même avec les années. L’empreinte de son père durant ses jeunes années d’enfant était indélébile dans ses pores et Elias le savait. Et pourtant, il continuait en la maintenant contre le sac, sa main emprisonnant son bras. Il avait peur qu’elle s’échappe ? C’était à lui de partir, de s’évader de cette pièce. C’était lui le fautif, le coupable dans cette affaire. Donc non, Freya ne comptait pas s’échapper. Et elle n’allait pas non plus se laisser impressionner par leur proximité soudaine, Elias ayant largement envahi sa zone de confort. La jeune Doherty mit de côté son cœur qui s’était emballé en gigotant son bras prisonnier. Elle finit par utiliser l’autre pour le frapper à l’épaule, le faisant assez reculer pour qu’elle lui redonne un coup au torse. Puis, Freya se mit à hurler – au diable les spectateurs qui se tournaient vers eux. « C’est moi qui a le droit d’être énervée dans cette histoire, pas toi! C’est pas moi qui a décrété de stopper plus de vingt ans d’amitié comme ça, sans raison et sans explication ! Tu m’emmerdes, Sanders, tu m’emmerdes toi et ton caractère de merde. Je… Oui, j’ai besoin de toi, de mes frères, de ma mère mais personne n’est là ! T’es pas mieux que les autres au final. » Un flot de paroles sortait de ses lèvres sans qu’elle ne puisse s’arrêter. Elle les maudissait tous, elle les haïssait tous, ils se servaient d’elle, ils l’abandonnaient quand ils avaient fini et elle allait finir toute seule car ils lui auront tous tourné le dos. Et dans sa colère, Freya attaquait, verbalement et physiquement. « Je suis quoi pour toi, un amusement, un passe temps quand tu n’as pas une de tes putes sous la main pour te satisfaire ? Va – un coup – te – un deuxième – faire – un troisième – foutre ! » Le dernier coup tomba et elle se sentit exténuée et prise d’un vertige. Courbée, Freya finit les poings de boxe sur ses cuisses, tentant de reprendre sa respiration et un rythme cardiaque normal. Mais Elias la faisait déborder dans ses émotions extrêmes du moment et si les choses ne se calmaient pas, elle ignore comment finira cette scène.
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| | | | (#)Dim 19 Mai 2019 - 23:05 | |
| « loving by proxy, no give and all take » freya doherty & elias sanders
Il ne pensait pas que ce serait si difficile cet affrontement. Il a tant voulu de fois craquer mais n’y est jamais parvenu parce qu’il sait combien les mots seront difficiles à dévoiler au grand jour. Elias est du genre renfermé, que ce soit dans sa bulle, et de biens des façons davantage quand il doit se dévoiler, quand il doit transmettre des émotions. Il ne souhaite pas être faiblesse et clairement Freya Doherty est sa faiblesse. Son ultime faiblesse, la seule pour qui il pourrait sombrer, sans y trouver d’obstacle. Si il a coupé les ponts avec elle, ce n’était pas pour un plaisir, encore moins une envie soudaine de couper les ponts avec elle. La seule qui fait battre son cœur mais qui le repousse la seconde d’après, car ils sont que fierté, manipulation et méchanceté. Cet égo même qui l’empêche d’avancer et qui rejette tout rapprochement quand dans le regard des autres, cela semble être une évidence. Pourtant, sans doute le savent-ils au plus profond d’eux. Quand cette jalousie surplombe le reste alors que l’autre tente un énième rapprochement. C’est inévitable ce besoin d’être présent dans la vie de l’autre, même qu’une présence lointaine et distante. Ils se détestent mais ne trouveront jamais une autre chaussure à leur pied, c’est certain. Elias ne regarde même pas autour de lui, il n’est plus absorbé par rien d’autre qu’elle. Il n’est pourtant pas encore trop tard pour fuir, elle ne sait pas. Elle ne la connaît pas cette vérité, encore. Bien qu’il lui montre un tout autre aspect de sa personnalité quand il heurte son regard froidement, avec cette pression ultime, la jeune femme s’exécute, reculant alors quand il l’y oblige. Elle ne sait rien, elle ne sait pas dont il est capable. Elle ne sait encore moins ce qu’il a été capable de lui faire il y a quelques semaines. Tuer son petit copain du moment, lors d’une opération. Mais surtout lui mentir droit dans les yeux pour éviter qu’elle lui tape un scandale, quand elle lui demanda si c’était lui qui avait tiré. Bien qu’il ne savait pas que c’était Cole avant de découvrir son visage et son corps inerte. Avant que la balle ne heurte son corps et qu’il tomba à même le sol froid et dur de la rue. Mais ça, Freya s’en ficherait de savoir que c’était une erreur. En plus que Elias ne regrette rien, la loi c’est la loi et même si lui l’enfreint parfois, son boulot le rappelle bien souvent à l’ordre. Elle recule légèrement il ressent bien cette méfiance qui la submerge comme si ils sont devenus seulement deux étrangers. Un voile d’espoir parcoure le regard de la jeune femme, Elias lit en elle comme dans un livre ouvert mais quand elle abat son bras contre lui pour qu’il la relâche, il n’enfreint aucune force supplémentaire et la pression se détache d’elle. Elle hurle, pour attirer le regard autour d’eux, il déteste ça et elle le sait. Il est obligé de lâcher prise quelques secondes, suffisamment pour lui laisser l’opportunité de reprendre le dessus. Un jeu malsain, un jeu dont il se savait perdant tout deux. Mais c’est plus fort cette attraction, de déferlement. C’est horrible cette situation, cette sensation qui s’abat sur eux sans préavis. « C’est moi qui a le droit d’être énervée dans cette histoire, pas toi! C’est pas moi qui a décrété de stopper plus de vingt ans d’amitié comme ça, sans raison et sans explication ! Tu m’emmerdes, Sanders, tu m’emmerdes toi et ton caractère de merde. Je… Oui, j’ai besoin de toi, de mes frères, de ma mère mais personne n’est là ! T’es pas mieux que les autres au final. » Elle débitait bien trop rapidement ses paroles et le cerveau de Elias n’arrivait pas à tout intercepter sur son passage. Bien trop important ce sentiment qui les relie. Lui qui se pensait indomptable, insubmersible la tempête Freya venait encore de le fraper de plein fouet. De le rendre plus vulnérable qu’il ne le voudrait. Non hors de question qu’il sombre, alors il l’affronte comme personne ne le faisait. Foudroyant ses yeux, ne vacillant jamais. Un duel de corps à corps. « Tu comprends vraiment rien ! » Qu’il lâche, brutalement, amèrement. Il ne voulait pas lui en dire davantage, il n’a jamais voulu s’ouvrir à quiconque. Freya n’est pas épargné ! La jeune femme était en colère pas que contre lui. Non contre toutes ses personnes qui sont proches d’elle, ceux qui ne la comprennent pas assez pour elle. Il hausse les épaules. « Je suis quoi pour toi, un amusement, un passe-temps quand tu n’as pas une de tes putes sous la main pour te satisfaire ? Va – un coup – te – un deuxième – faire – un troisième – foutre ! » Immobile, distant, Elias l’affronte d’un regard sombre et dur comme il a toujours été face aux autres. Mais cette fois c’est Freya Doherty qui en fait l’objet. Autrement dit c’est cette meilleure amie, cette confidente. Ce tout. La seule qui l’attire et le repousse dans ses pires retranchements. La seule pour qui il s’rait capable de déplacer des montagnes. De gravir l’Everest. Et de s’écrouler sur le sol la seconde d’après. Elle le vide de toute ses émotions, elle anime en lui une passion qui le déborde. Des sentiments qu’il refuse d’avoir pour quiconque, y compris elle. Surtout pour elle. Il reçoit tous ses coups sans jamais vaciller, il est sur le point de s’éteindre mais il sait qu’il doit abattre sa dernière carte. Il la frôle de ses yeux qui recherchent les siens, sans toutefois y parvenir, elle s’éloigne de lui, pas physiquement non. Mais du reste oui. Et quand le dernier coup s’est abattu sur son torse, Freya sombrer avec lui. Pour lui. Recroquevillée, les mains en haut de ses cuisses, elle ne cherche plus à l’affronter. Il rompt cette distance. Il s’avance de nouveau vers elle, posant sa main contre son menton pour le relever mais surtout croiser son regard. « Tu es plus importante que toute ses autres… » La sincérité a toujours fait preuve d’un égoïsme chez lui. Mais au-delà de ça, il n’est pas certain d’en valoir le coup, qu’elle restera à ses côtés à tout jamais, parce que Freya est une créature bien différente de toutes ses nanas qui lui courent après. Il ne peut s’empêcher alors d’arrondir les angles pour se protéger, pour la protéger d’une réalité qui la ferait fuir… « Et tu le sais tellement Doherty, alors relèves-toi ! » Une minute, elle aurait pu plonger corps et âme, mais Elias se rendit compte bien trop tard que cette proximité allait à l’encontre de ses deux derniers mois. Il lâche son menton, son regard fuit celui de la jeune femme, il voudrait tant la repousser. La haïr. Il se ressaisit sans se douter que le piège se referme tout doucement autour de lui, le prenant par la même occasion en otage. |
| | | | (#)Mar 21 Mai 2019 - 20:43 | |
| « Tu comprends vraiment rien ! » Non, effectivement, Freya ne comprenait rien. Elle ne comprenait pas sa réaction, elle ne comprenait pas son détachement vis-à-vis d’elle. Elle ignorait si elle était le problème pour le rendre aussi distant ou si ce n’était que lui et sa fichue conscience. Elias n’était pas connu pour étaler ses sentiments ou pour parler de ses émotions, que ce soit avec elle ou d’autre. Et cela la frustrait. Car elle ne comprenait pas. Et elle n’aimait pas qu’on la fasse passer pour la première des connes. Quand il s’approcha de nouveau d’elle pour lui relever le visage, Freya était presque comme hypnotisée. La jeune Doherty ne savait pas si elle voulait le frapper de nouveau ou rechercher la protection de ses bras. « Tu es plus importante que toutes ces autres… » Sa voix comme son geste était douce, comme s’il la suppliait de le croire. La jeune femme s’en voulait de se sentir succombée aussi rapidement. A cet instant même, à cette minute précise, elle aurait pu tout lui pardonner. Elle aurait pu lui redonner sa confiance, son âme et tous ce qui va avec. C’était son meilleur ami, après tout. Sa troisième béquille alors que les deux autres partaient toujours en vrille. Freya savait qu’Elias avait ses propres problèmes et que parfois, elle était un fardeau trop lourd à (sup)porter. Elle n’était pas facile à vivre et sa bipolarité n’arrangeait rien. Mais il avait toujours été là pour elle. Il ne l’a jamais traité comme si elle était une petite chose fragile, en sucre, une poupée qui pouvait se briser à chaque instant. Non, Elias savait comment lui parler, l’apaiser, la rendre dingue, la faire rire. Ils savaient se disputer comme ils savaient parler des heures de tout et surtout de rien. Quand la pression à la maison était trop forte, la jeune Doherty se réfugiait toujours chez les Sanders. Ils étaient plus normaux qu’eux et Freya les enviait – mais on ne choisissait pas sa famille. Par contre, on pouvait choisir ses amis et Elias était là depuis tellement longtemps que les deux mois écoulés devaient être la séparation la plus longue qu’ils ont connu en plus de vingt années d’amitié. Et Freya ne voulait pas que cela continue. Elle voulait Elias disponible pour elle, pas celui qui la fuit, qui se cache d’elle, qui ne répond pas à ses messages. Elle s’est sentie rejetée, humiliée même quand il ne faisait aucun pas vers elle. Des explications, bien sûr qu’elle en voulait. Mais d’abord, Freya voulait s’assurer qu’elle était toujours importante à ses yeux, qu’elle était Celle parmi les autres, qui l’aimait elle et non les autres. Ce sentiment de compter pour quelqu’un était un vieux réflexe qui pouvait la combler autant que la détruire. Des désillusions, elle en a eu. Mais son meilleur ami était habituellement toujours auprès d’elle, près à la cueillir quand elle défaillait. Sauf là. « Et tu le sais tellement Doherty, alors relèves-toi ! » Non non non, il n’avait pas le droit de s’éloigner. Freya ôta rapidement ses gants, ne quittant pas le jeune homme des yeux. Elle avait cet air suppliant au visage alors qu’elle lui attrapait sa main libre. Il la fuyait encore fois et c’était assez. La jeune Doherty posa à son tour sa main disponible sur le visage d’Elias, le pressant – forçant – à la regarder. Elle était proche – trop proche – mais elle s’en fichait. S’il pensait connaître les boutons à appuyer pour la faire réagir, il ne devait pas non plus oublier qu’elle les maîtrisaient aussi. Freya frôla son autre main le long du bras du jeune homme pour la poser de l’autre côté de son visage. Elle se pinça la lèvre inférieure, son cerveau réfléchissant à toute allure pour trouver les mots justes. « Pourquoi tu me rejettes, alors ? Pourquoi tu me rayes de ta vie ? Qu’est-ce que j’ai fait pour que tu foutes notre amitié en l’air, Elias ? » Sa voix était faible car c’était une conversation intime. Même si elle était plus calme qu’il y a dix minutes, la jeune femme sentait ses membres s’engourdir – et elle n’était pas stupide pour ignorer que la proximité avec Elias n’en était pas la cause. « Parles moi, bordel, Elias! »
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| | | | (#)Jeu 23 Mai 2019 - 12:40 | |
| « loving by proxy, no give and all take » freya doherty & elias sanders
Les minutes passent et il sent l’étau se refermer. Il serre les poings, tente de relever sa tête, lui montrer une fierté sûrement mal placé mais Elias n’a que ça pour faire face à sa meilleure amie. Il n’a aucune explication à lui fournir, tout simplement parce qu’il serait emmené à lui dire une vérité trop prenante, qui viendrait mettre un terme à leur amitié. Amitié ? Est-ce réellement le mot adéquat, aussi loin que sa mémoire remonte, Elias a toujours eu des sentiments trop prononcé pour que ce mot puisse prendre toute la différence. Non elle n’est pas qu’une amie. Elle est un tout. Une confidente, une meilleure amie, une épaule sur laquelle Elias aimait se reposer. Une oreille attentive, la seule qui puisse tout dire – ou presque, et qui trouve toujours le confort de lui redonner un espoir, perdu. Mais aujourd’hui, et plus que jamais ses deux derniers mois, Elias avait l’impression d’avoir perdu ce lien inexplicable. D’avoir sombrer. Oui, il avait tiré sur cet homme, Cole sans même savoir que c’était lui. Cole était de dos, sortant de la bijouterie il voulait juste fuir. Mais c’était inconcevable pour le policier qu’est Elias Sanders. On ne fuit pas sa lâcheté. On ne fuit pas quand on est de l’autre monde, celui des méchants. Qu’importe son passé, qu’importe ses faiblesses, Elias est fier d’être flic. Jamais, il ne pourrait accepter de regretter d’avoir tiré sur cet homme. C’est dans ses gênes. Pour autant, quand il s’est approché de ce corps inerte ayant reçu l’une de ses balles, Elias a changé de visage, et il s’en souvient encore aujourd’hui comme si c’était hier. Il se souvient d’avoir passé ses mains sur ses yeux, en baissant la tête, soupirant, éveillant alors le soupçon de son co-équipier du moment qui lui a demandé s’il connaissait cette personne. Putain, mais il l’avait dit à Freya de s’éloigner de cet homme ! Il lui avait fait promettre de prendre soin d’elle. De ne pas se fourrer dans des situations comme celles-là, et elle y court. Au contraire même, elle vole. Elle raffole se retrouver dans ce genre de situation, qui le pousse lui aujourd’hui, à la fuir. Non pas pour avoir fait son job et avoir arrêté ou tué son compagnon du moment, mais plutôt parce que quand elle lui a demandé si il était au courant de cette affaire et si c’était lui qui avait tiré sur Cole, il n’a pas réfléchit une minute, et a répondu non. Il a même été froid et sans une once d’hésitation alors qu’il la regardait droit dans les yeux. Parce que Freya Doherty a toujours eu cette place importante dans sa vie, et que jamais il ne pourrait tolérer qu’ils cessent de se parler. C’est ainsi que nous en revenons à sa question. Ultime question qui ne trouvera pas de réponse adéquate. Il ne lui dira pas ce qu’il veut entendre sous prétexte qu’elle le veuille. Il ne sera jamais cet homme qu’elle souhaite qu’il soit. Que souhaite-t-elle d’ailleurs ? Lui-même ne sait pas. Si il était resté immobile, silencieux face à ses coups, et qu’il la regardait descendre un peu plus bas à chacun des coups de poings il ne voulait pour autant briser son armure. Cette carapace dont il s’est forgé pour prendre de la distance comme si vingt ans d’amitié pourraient être réduits à néant. Est-ce le cas ? Freya vous dira oui sans doute, mais pas Elias. Parce qu’Elias sait cette vérité qu’il cherchera à lui cacher aussi longtemps que cela lui sera permit, comme si il jouait la montre et qu’elle pourrait lui pardonner plus facilement dans plusieurs années que maintenant. Où bien peut-être tout simplement espère-t-il qu’elle oublie ce passage de sa vie comme si c’était le possible. Il rêve Elias, qu’importe, il se rend compte trop tard de cette proximité avec elle, insatisfait il finit par reculer, la repousser. Pas physiquement mais Freya se rend compte parce qu’elle le connaît mieux que quiconque. Peur qu’il fasse demi-tour et qu’il parte. Loin d’elle. Pour toujours. Elle le retient, se jette sur son bras. Elle frôle sa main et Elias regarde cette main se glissait dans la sienne. Comme avant. Comme si rien n’était perdu entre eux. Est-ce le cas ? Est-ce possible ? Elle ne cesse de le fixer et si lui fuit son regard, il sent l’autre main de Freya se posait délicatement sur ses joues. Elle appuyait légèrement pour l’obliger à affronter son regard. Comme à l’époque où ils n’étaient qu’un. Le monde pouvait s’écrouler, tant qu’elle était entre ses bras protecteurs, rien ne pouvait lui arriver. Il se serait sacrifier pour la sauver, n’en doutez pas, et encore aujourd’hui, malgré ce fossé invisible à l’œil nu, il se sacrifierait encore et toujours. Car Freya c’est cette douce tempête qui s’abat dans sa vie, remuant les vagues, les plaquant contre les rochers avec force et violence. Mais c’est aussi ce visage pâle, doux, remplis d’attention mais aussi avec fougue et passion. Freya ravive à cet instant même la douceur en lui, réveille le protecteur, cet enfant qui la faisait rire et qui savait en un claquement de doigt lui faire oublier les malheurs de la vie. « Pourquoi tu me rejettes, alors ? Pourquoi tu me rayes de ta vie ? Qu’est-ce que j’ai fait pour que tu foutes notre amitié en l’air, Elias ? » Elle lui dit doucement à voix basse, alors qu’elle avait remonté sa main frôlant le long de son bras, lui procurant des frissons mais combien plaisant, il regardait sa main se promener le long de son bras avant qu’elle la pose de l’autre côté de sa joue. Elle avait son visage dans ses précieuses mains désormais. Elle le forçait à la regarder mais elle n’avait pas besoin de ça. Qu’importe les femmes autour de lui, qu’importe le nombre insatiable qui sont passés dans son lit, seule Freya restait. Elle animait ce cœur fragile et pourtant remplis de barrière. Il la regardait, la fixait de son regard, difficile de dire à cet instant si il était de son côté ou pas. Si il allait rompre ce silence, cet aveu. « Parles moi, bordel, Elias! » Un supplice pour elle, une fin plus que prévisible pour lui. Que pouvait-il dire ? Qu’avait-il le droit de dire ? « J’peux pas Freya… » Il ferme ses yeux un instant. Court instant avant de les replonger sans merci dans les siens. Bon sang, il ne doit pas craquer, c’est dur. Trop dur. « Tu finiras par partir toi aussi… » Il chuchote alors, se battant intérieurement pour la repousser, mais Elias n'est réputé pour n’écouter que son cœur et non sa raison. Et ce n’est pas ce que son cœur lui dicte alors il reste immobile, s’offrant dans les mains de celle qu’il a longtemps et toujours désiré, à quelques millimètres de ses lèvres, mais sans jamais franchir le cap. Sans jamais passer la ligne. |
| | | | (#)Jeu 23 Mai 2019 - 21:04 | |
| Quand Elias se mit à parler, la jeune Doherty ne pouvait s’empêcher de papillonner son regard sur les lèvres du jeune homme. Il était si proche, elle n’avait juste qu’à se pencher – mais ce n’était pas le moment. Ni le lieu. Cette chose entre eux était constante, elle ne les quittait jamais et ils avaient passé leurs années depuis l’adolescence à résister. Freya ignorait pourquoi, d’ailleurs. Dire qu’elle n’avait jamais rêvassé à quoi sa vie ressemblerait si Elias et elle avaient été plus qu’amis serait mentir. Est-ce qu’ils seraient toujours ensemble ? Est-ce qu’ils auraient même débuté une famille ? Est-ce que leur vie serait meilleure ou pire ? Des questions qui resteront à jamais en suspense. « J’peux pas Freya. Tu finiras par partir toi aussi… » Mais qu’est-ce qu’il lui débitait, comme connerie ? Ses yeux tentaient de trouver une réponse dans ceux d’Elias. Freya avait remarqué qu’il tentait de la fuir du regard mais elle tenait bon. Un de ses pouces caressait doucement sa barbe de quelques jours mais ses mains ne bougeaient pas. Cette réponse ne la satisfaisait pas. Son manque de réaction, d’explication ne la satisfaisait pas. Pourquoi il ne réagissait pas ? Pourquoi il ne lui disait pas quelque chose ? Il lui cachait quelque chose. Elias lui mentait ou lui omettait une information. Et Freya n’aimait pas ça. Elle n’aimait pas du tout quand elle n’avait pas toutes les cartes en main. Alors la pression de ses mains s’accentua autour du visage d’Elias et la jeune femme sentait de nouveau son sang battre ses tempes d’une manière folle. « C’est ça, ton excuse ? Tu as peur que j’abandonne alors que c’est exactement ce que tu me fais subir depuis deux mois ?! » Freya s’énervait de nouveau. Quel lâche ! Elle lâcha enfin le visage du jeune homme avant le gifler puis de lui donner un nouveau coup au torse. « T’es qu’un putain d’égoïste, en faites ! » S’il voulait qu’elle le déteste, il fonçait droit dans la bonne direction. Elle le maudissait, elle le haïssait et pourtant, elle reviendrait vers lui sans hésiter s’il le lui demandait. Freya avait toujours été faible le concernant. C’était une lutte quotidienne de ne pas l’embrasser, de ne pas se laisser tenter. Ce n’était pas pour rien qu’elle ne supportait pas l’idée de d’autres femmes à ses bras. La première fois qu’elle l’avait vu avec une fille, l’adolescente qu’elle fut en était malade. Elle lui avait fait la gueule pendant une semaine et elle était restée dans son coin avant qu'ils aient la plus grosse dispute de leur amitié. Que d’autres le touchent là où elle ne le touchait pas, l’embrassent alors qu’elle résistait, rigolent avec lui alors qu’il est censé être son meilleur ami, tous ces détails alimentaient sa jalousie qui finissait par la bouffer. Et Elias était un des pires coureurs de jupons qu’elle puisse connaître. Des disputes sur le sujet, ils en avaient eu. Pourtant, elle se refusait à lui, elle se refusait de laisser descendre sa garde. Elle ignorait pourquoi car sa vie serait certainement plus simple. Mais elle avait la frousse qu’Elias la repousse, que leur amitié se brise et qu’elle le perde à jamais. Freya était aussi fière et elle aimait prétendre qu’elle n’avait besoin de personne pour aller bien – c’était faux. Terriblement, cruellement faux. Elle était dépendante aux trois hommes de sa vie. De Wren, pour la guider, la conseiller, la supporter. De Tobias, pour ce lien si spécial qui réunit des jumeaux. D’Elias, pour la protéger, la faire rire, la consoler. Et elle était aussi dépendante à ces affections qu’elle croise dans son travail, dans la rue, dans les bars. La jeune Doherty ne pouvait songer à une vie – la sienne – sans Sanders dedans. Mais visiblement, lui, il pouvait vivre parfaitement sans elle. Et ça, Freya n’hésitait pas à montrer à quel point ça la blessait. Elle n’avait pas de carapace comme lui. Ses émotions filaient comme une goutte sur de l’eau. La raison, elle ne savait pas ce que c’était. Et avec sa bipolarité, c’était compliqué de ne pas laisser son cœur, ses sentiments, ses émois prendre le dessus. Elle ressentait tout violemment et elle avait l’impression d’étouffer si elle ne s’exprimait pas. Comme là, où la jeune femme s’était mise à tambouriner le torse d’Elias avec des larmes de rage qui étaient apparues aux coins de ses yeux. « Putain d’égoïste de merde ! »
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| | | | (#)Ven 24 Mai 2019 - 13:20 | |
| « loving by proxy, no give and all take » freya doherty & elias sanders
Il aurait tant aimé pouvoir. Pouvoir rompre cette distance désormais palpable entre eux. Pouvoir répondre à cette tension entre eux, installé depuis peu, mais en vérité depuis la première fois qu’ils ont échangés leur regard, sans aucun doute. Pouvoir être cet homme qui prendrait soin d’elle. Pouvoir être cette épaule sur laquelle la jeune femme au gré de ses émotions, puisse encore aujourd’hui se reposer. Pouvoir être celui que son cœur choisit et à bien des égards, que le sien finirait par choisir. Mais Elias Sanders n’est et ne sera jamais cet homme. Il est égoïste, méprisable. C’est un connard avec toutes celles qui ont partagés ses draps quelques heures, ou pendant une nuit. Et il ne souhaitait pas que Freya connaisse ce connard. Car avec elle, aussi loin que remonte sa mémoire il a toujours été différent. Il a toujours été ce charmant protecteur, allant parfois jusqu’à laisser son amante pour aller la retrouver, elle. Quand les moments néfastes reviennent à la surface et qu’elle lui appelle à l’aide. Ou peut-être parce que la jalousie de la jeune femme la pousse parfois à lui réclamer plus d’attention comme si elle avait peur qu’il s’échappe de son emprise. Comme si cela était possible. Elias, lui le sait c’est impossible, il a cette nana dans sa peau. Mais jamais il n’a su trouver les mots pour lui dire, préférant alors se plonger dans son boulot de flic, et dans les relations éphémères, instables. Toxiques. Il n’avait pas envie de rompre cette amitié pour la perdre. C’est ce qui le retenait, et puis de toute évidence, il ne sait pas vraiment identifier le vrai amour, d’un autre. Il n’a jamais connu ça lui, il n’a jamais été brisé par l’amour. Il ne veut pas s’y tenter d’ailleurs. Nul ne peut en douter. Il préfère papillonner, jouer ça lui va très bien. Être cet homme détaché et dépourvu de tout sentiment, c’est moins risquer. Ils se regardent, ils sont si proches l’un de l’autre comme rarement ils l’ont étés par le passé. Il peut sentir son souffle contre son visage, sentir les caresses de la jeune femme sur sa joue à l’aide de son pouce. Il se sent calme, apaisé il parvient même à fermer un instant ses yeux, tant il veut profiter de ce moment, qui ne durera pas longtemps. Il le sait Elias, car il la connaît Freya. Elle ne supportera pas son silence, ses non-dits. Elle ne supportera pas qu’il joue avec elle, comme il joue avec d’autre. Mais il ne joue pas Elias, il ne joue pas avec elle. Il est sincère, il ne peut pas lui dire. Il rouvre ses yeux, elle n’a pas bougé, toujours à quelques millimètres de ses lèvres, il arrive à sentir son odeur qui lui chatouille les narines. Il ne suffirait de rien, pour qu’ils parviennent à briser cette glace. Pour qu’elle transperce cette carapace rigide. Il a envie de la prendre par la taille pour rapprocher son corps du sien, rendre cette distance moins évidente. Mais s’il y songe depuis quelques secondes, elle finit par le repousser violemment. De toutes ses forces, elle n’a pas réussi à lire dans son regard et ça l’énerve Freya. Elle se sent laissée pour compte et le repousse violemment sans aucun ménagement. Elle a ce regard de braise, celui-là même que Elias déteste. Elle venait de lâcher l’emprise autour de son visage, et mit fin à toute tentation, ce jeu dont Elias était prêt à sacrifier pour la retrouver près de lui. Il n’était plus question de la prendre par la taille, de la rapprocher de lui. Il n’y avait plus de distance entre eux, c’était bien pire. Dans son unique faute. Mais Freya voulait trop en savoir, il n’était pas prêt à rompre son silence. Elle devait être habituée depuis le temps, mais apparemment non parce qu’elle redemande toujours. Inlassablement. Comme si le lendemain il aurait oublié tout ça et qu’il serait plus ouvert au dialogue. Il ne le sera jamais Elias, il n’a pas appris à se confier. Pas comme ça du moins. « C’est ça, ton excuse ? Tu as peur que j’abandonne alors que c’est exactement ce que tu me fais subir depuis deux mois ?! Dit-elle avant qu’une gifle ne s’abatte sur ses joues et son poing dans le torse du policier, t’es qu’un putain d’égoïste, en faites ! » Il passa sa main sur sa joue, là où même une trace légèrement rosé teinté sa joue. Il ouvre en grand la bouche pour que la douleur qui se réveille passe, avant de plonger son regard maussade, mauvais, sur elle. Il la déteste, tellement. Elle anime en lui cette passion qui le dévore de l’intérieur mais dont il tente de refreiner chacune de ses pulsions, comme si il ne serait qu’un poison dans la douce et pétillante vie de Freya Doherty. Il la déteste car il n’en aime aucune autre mais qu’elle est cette amie, cette meilleure amie, qu’il a toujours voulu. Elle est devenue au fil des années une petite brebis égarée qu’il a toujours voulu protéger, prendre sous son aile. Elle venait de réveiller en lui ce type arrogant, à la prétention inégalable. Aussi sans perdre de temps il lui répond de toute sa fierté mal placée, d’un ego dont il fait rarement office à Freya, « ça t’étonne ?! » Il a la rancune tenace. Il lui crache ses quelques mots à la figure comme si tout a été effacé de sa mémoire. Son amour pour elle, cette proximité soudaine. Cette passion qui déferle. Mais surtout et bien davantage tout ce qu’elle a représenté pour lui ses dernières années. Elle le traitait d’égoïste. Et il ne le supportait pas. C’était peut-être vrai dans cette situation mais Elias n’aimait pas quand on lui rejetait en pleine face une vérité qu’il cherche à fuir. Elle ne pourra jamais comprendre et sa réaction le lui prouvait bien à cet instant précis. Alors il préférait la laisser partir, ne pas la retenir. Il ne cherchait plus à combler ce vide entre eux. Il ne voulait plus rompre ce fossé, il voudrait juste lui tourner le dos, et partir. Reprendre sa vie là où elle s’est arrêtée. Loin d’elle, loin de cet amour querelleur. Loin de toutes ses agitations qui lui donne le vertige. Il est à un mètre d’elle, la toise d’un regard distant, égoïste. Sans aucun doute. « Putain d’égoïste de merde ! » Et d’ailleurs, elle lui rappelait comme si il avait oublié. Comme si il pouvait effacer ses quelques minutes de sa mémoire en un claquement de doigt. Il restait immobile, à sa merci, supportant ses crises d’hystérie comme toujours, alors qu’elle tambourine contre lui. Contre son torse de ses petits poings. Il a toujours été cet homme prenant ses malheurs sur ses épaules. Comme si il parvenait à porter les maux de Freya et les siens et c’était un peu ça la vérité. Sans savoir, sans comprendre le tumulte de sentiment qui lui fait face, tel une tempête qui nous surprend, dont on ne peut jamais être préparé, il prend la jeune femme dans ses bras. Cherchant à la calmer, alors qu’il est lui-même la raison de son déferlement. « Je suis là maintenant… » Il pose avec tout l’amour qu’il pourrait lui offrir, sa main derrière la chevelure blonde de la jeune femme, cherchant à panser ses blessures. Cherchant le point faible pour arriver à ses fins. Posant un baiser sur sa joue, sa voix n’est qu’un murmure alors qu’il se rapproche de son oreille, sentant le cœur de la jeune femme qui ne s’emballait plus autant, « je serai toujours là, Freya… » Des promesses qu’il sait qu’il ne pourra jamais vraiment tenir. Parce qu’Elias avance au gré de ses envies, qui diffèrent de semaines en semaines. Pour autant, vingt ans après, Freya Doherty faisait toujours partie de sa vie, là où d’autres n’ont étés que de passage. |
| | | | (#)Sam 25 Mai 2019 - 0:26 | |
| « Ça t’étonne ?! » Freya avait envie de crier que oui, ça l’étonnait, elle ne le connaissait pas comme ça, il était meilleur que ça. Il devait être meilleur que les autres, au dessus des connards que les hommes pouvaient être – avec elle en tout cas. Car elle n’ignorait pas que c’était un coureur de jupons, qu’il changeait de conquête constamment, qu’il ne pouvait se poser plusieurs jours avec la même personne (mais elle préférait ne pas y penser). Elias n’était pas un surhomme, il n’était pas parfait mais à ses yeux, il devait l’être (il l’était). La jeune Doherty avait eu plusieurs relations, plus ou moins longues, toutes soldées par des échecs. Ils ne supportaient pas son caractère, sa maladie, sa famille, ses doutes, ses peurs, et Elias. Quelques uns de ses ex lui avaient reproché sa proximité avec son meilleur ami, qu’ils ne jugeaient pas « normal » pour de simples amis – foutaises, qu’est-ce qu’ils en savaient, de la normalité, de toute façon ? Personne ne pouvait comprendre ce lien entre Doherty & Sanders, eux les premiers. C’était confus, c’était flou, c’était inexplicable. Et pourtant, ils ne pouvaient ne pas se voir, ne pas se connecter. Pour Freya, parler à Elias était aussi simple que de respirer ou de marcher. Quand elle ne le voyait pas, elle lui envoyait des messages. Dans ses périodes dépressives, elle se laissait bercer par sa voix au téléphone quand il ne pouvait pas se déplacer. Il l’avait vu dans ses bons et mauvais moments, il avait vu le début de sa bipolarité alors qu’elle n’était qu’adolescente. Ce n’était d’ailleurs guère bien vu que le jeune adulte de 18 ans qu’il était passait beaucoup de temps avec l’adolescente de 16 ans qu’elle était. Mais ce que les gens pensaient d’eux avait toujours été le cadet de leurs soucis. Elias avait présent durant ses séjours à l’hôpital, se faisant éjecter par les infirmiers jusqu’à la dernière minute possible de visite. Donc oui, voir Elias sous un jour plus personnel, plus égoïste… Freya avait l’impression de revoir sa conversation avec Wren et elle s’acharnait encore plus fort sur le torse du jeune homme. Elle voulait savoir, elle voulait qu’il réagisse, qu’il lui dise quelque chose qui la satisfera, qu’il arrête de la traiter comme une chose fragile qui ne peut pas entendre la vérité (peut-être qu’il veut tout simplement rompre amicalement avec toi – non, tais-toi, mauvaise langue!). Elias savait qu’il pouvait tout lui dire, qu’elle résisterait, qu’elle sera forte quoiqu’il arrive (impossible de le deviner dans son état actuel). Le jeune homme avait dû lire ses pensées car il finit par la plaquer gentiment contre lui, ses bras autour d’elle, malgré sa résistance. « Je suis là maintenant. Je serai toujours là, Freya… » La jeune Doherty avait envie de se débattre, de ne pas se laisser amadouer de la sorte. Il n’allait pas l’avoir par les sentiments ! Mais la voix douce du jeune homme, son baiser sur la joue, sa main dans ses cheveux avaient un effet instantané et thérapeutique sur elle. Se maudissant contre elle-même, Freya finit par se laisser aller contre Elias, sa frimousse lovée contre le cou du jeune Sanders, ses bras autour de sa taille. Respirant son parfum, elle se laissa bercer un moment tout en fermant les yeux avant d’ouvrir la bouche. « Alors pourquoi tu joues avec moi, Elias ? » Sa voix était faible, petite, presque enfantine. C’est ce qu’elle était, une fois dans ses bras. La gamine qui réveillait en hurlant en plein milieu de la nuit après un cauchemar de feu et de flammes alors qu’elle dormait chez son meilleur ami. Et ce même meilleur ami qui se précipitait à chaque fois pour la prendre dans ses bras pour l’alléger, la calmer, la rassurer. Elias, c’était l’odeur familière, réconfortante, apaisante. Et Freya ne voulait pas qu’il disparaisse de sa vie.
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| | | | (#)Mer 19 Juin 2019 - 14:36 | |
| « loving by proxy, no give and all take » freya doherty & elias sanders
L’atmosphère l’étouffe, elle lui brûle la peau, et il ne peut véritablement réagir autrement. Elias aimerait être plus fort que tout, plus fort qu’eux. Mais il n’en est rien. Freya a toujours eu une place particulière dans sa vie sans toutefois qu’il ne tolère, qu’il n’accepte de le dire. Se l’avouer serait la pire des choses pour le flic, et il a toujours tenté de la repousser du mieux qu’il pouvait. C’est la seule chose dont il est capable au jour d’aujourd’hui, la repousser ! Ne jamais admettre ses torts, ne jamais dire que si il avait laissé cette porte ouverte, que Freya se serait engouffrée la dedans. Il n’en avait pas le droit, et il préférait prendre ses distances aujourd’hui, avant qu’elle n’apprenne la vérité et qu’elle lui tourne le dos. C’était une évidence pour lui qu’elle finirait par le savoir, mais il avait l’intention de le lui dire, un jour il ne savait toujours pas quand. Les mots lui manquaient, il espérait connaître sa réaction avant qu’elle n’arrive, mais se leurrait complètement. Le silence parlait pour lui et si la jeune Australienne ne comprenait rien et qu’elle s’emportait tout doucement contre son torse, Freya ne tarda pas à faire ressortir d’elle ce démon qu’elle n’avait jamais tenté de canaliser. Offrant toujours des spectacles turbulents face à un meilleur ami raisonné. Comme de vieux démons qui reprennent des forces, les coups qu’elle lui offrait sur son torse devenaient plus violents, tumultueux. Une tempête au large arrivait droit sur lui, sans qu’il n’en distingue les formes. Il le savait depuis toujours, Freya a toujours été différente des autres, elle a toujours été ce pourquoi il sombrait dans les ténèbres. Rien ni personne ne pouvait les stopper dans leur frénésie sauf eux. Personne n’a jamais su canaliser Elias, c’est bien pourquoi la ligne entre le bien et le mal le flic ne la connaît pas vraiment, et qu’il a tendance parfois (trop souvent ?) à dépasser avec aisance et sans compromis la ligne rouge. Celle-là même que n’importe quel flic normalement constitué ne franchirait jamais, lui, il s’en fiche éperdument ! Il aurait mieux fait de rester à distance d’elle, mais elle a toujours été son point faible, à tel point qu’il est normal pour lui de réagir, de ne pas la laisser seule. De combler cette distance que lui-même à instaurer, comme si il ne savait pas où il avait mal. Tantôt proche, tantôt distant, Freya avait de quoi ne plus savoir sur quel pied danser. Mais si seulement elle savait ce qu’Elias avait fait elle comprendrait. Elle comprendrait tout… Elle ne voulait plus quitter le torse du jeune homme qu’elle tapait à cet instant avec plus de rigueur, d’entraînement. Ses coups étaient impulsifs, violents. Meurtrie au plus profond d’elle de cette distance qu’il avait instauré lui-même sans qu’elle ne puisse protester, elle ne voulait pas voir quel genre de type elle avait en face d’elle. Quel genre de type Elias lui avait caché depuis tant d’années pour maintenant tout lui reprendre sans compassion. Avec toute son arrogance, sa prétention d’autrefois. Avec tout son égoïsme ! Mais comme à chaque fois, il arrivait à calmer la tempête Freya, à l’apaiser, et elle se retrouvait vite auprès du jeune homme. Quelques secondes dans les bras l’un de l’autre, le silence qui se fît un passé quand sa voix légère, basse se fît retentir. « Alors pourquoi tu joues avec moi, Elias ? » Des questions dont il ne possède pas encore de réponses, il est bien facile pour lui de ne pas réagir, de rester de marbre devant elle. C’est moins douloureux vous dira t’il, c’est évident. Mais il avait une nouvelle fois échoué sur son plan, et aurait mieux de ne pas laisser cette distance être comblé. N’apprendra-t-il jamais de ses erreurs ? Il faut croire que quand ça concerne Freya Doherty, jamais… Pour autant il se détache un peu d’elle, suffisamment pour porter son regard sur elle, et de laissé une nouvelle fois la rancœur prendre le dessus. « Parce que je sais pas être autrement… » Il hurle, il la repousse. Et puis dans un geste anodin pour eux, il rompt cette distance pour se retrouver à quelques millimètres de son corps. D’elle, parce qu’elle l’anime. Parce qu’elle le repousse. Parce qu’elle l’attire à lui la seconde d’après. Il ne sait plus Elias. Il ne connait plus la limite du bien et du mal. Il ne l’a jamais su, voilà pourquoi il n’est pas qu’un simple agent de police. Mais qu’il franchit les limites. Toujours. Auprès d’elle, sauf ce jour-là. « Parce que tu finiras par me détester… » Sa voix est éteinte, un certain malaise règne dans la salle de boxe, entre ses murs. Cette confession ne soyez pas dupe n’est que la partie visible de l’ice berg. Et il ne compte pas lui en dire davantage. Elle n’en saura jamais plus… |
| | | | (#)Mer 19 Juin 2019 - 19:17 | |
| Il était rassurant, Elias. Réconfortant et familier. Exactement ce qu’elle pouvait avoir besoin en ce moment. Mais non, il fallait qu’il soit aussi une tête de mule, préférant se bloquer et se protéger au lieu de lui parler. Il était le premier imbécile qu’elle connaissait. (Tobias était hors catégorie.) Il la frustrait autant qu’il la rassurait. Doherty n’ignorait pas qu’il était spécial pour elle.
Il y avait un feeling naturel entre eux. Inexplicable. Indéchiffrable. Mais bien présent et très réel.
Au sujet d’Elias, Freya pouvait vite sortir de ses gongs. Il pouvait être un sujet sensible et ses plus proches le savaient. Sanders réussissait à lui faire subir un ascenseur émotionnel intense et la scène qu’ils jouaient – familière pour eux, sûrement révoltante pour d’autres – en était une preuve. Le monde était leur théâtre et ils étaient les seuls acteurs principaux de l’histoire qu’était leur relation. Et pourtant, ce n’était qu’une amitié banale, d’enfance. Mais quand on ajoutait le caractère de Sanders et celui de Doherty, on ne pouvait penser qu’un long fleuve tranquille se profilait à l’horizon. Et ça a commencé dès l’adolescence. D’abord par Elias, puisqu’il avait deux ans de plus qu’elle. Freya a découvert ce sentiment qu’on appelait la jalousie.
Cela l’avait rendu folle. D’être jalouse et de voir Elias avec une autre. (Et en plus, elle les a vu se nettoyer les amygdales.) (Répugnant.)
Elle se rappellerait toujours d’être rentrée chez elle et avoir ignorée tout le monde avant de claquer sa porte. Et elle avait blacklisté Elias pendant deux semaines. Ils avaient vachement pris de maturité, quand on y pensait. Surtout que Sanders lui refaisait exactement le même scénario. Depuis deux mois au moins. Et ça, Freya ne pouvait pas l’accepter. Alors elle s’accrochait comme elle pouvait, ses mains se serraient entre elles pour le tenir prisonnier entre ses bras.
Mais Elias ne semblait pas vouloir l’entendre de cette oreille. « Parce que je sais pas être autrement ! » Il la repoussa et c’était lui qui se mettait à hurler. Freya avait l’expression d’un bambi qui venait de se faire éblouir par des phares au milieu de la nuit. Elle ne s’y attendait pas et franchement, il n’avait aucun droit ! Comme elle le lui avait déjà balancé à la tronche quelques minutes auparavant, c’était elle la rejetée qui avait le droit de s’énerver.
Quelle enflure! (Tu veux le détester mais tu sais que t’y arriveras jamais.)
Peut-être pour l’impressionner, Sanders finit par se rapprocher d’elle de nouveau, la toisant de sa taille, torse contre poitrine, une certaine tension – négative ou positive ? - palpable. « Parce que tu finiras par me détester… » Sa main partie contre la joue du jeune homme dans un bruit sec. « T’es con. T’es qu’un con stupide et égoïste. Si tu penses que je peux te détester... » Sa voix se voulait calme, maîtrisée, mais Doherty sentait le tremblement qui s’y cachait, qu’on pouvait légèrement entendre. Ses mains formaient de nouveau des poings et tout le calme dont Elias avait essayé de lui procurer parti plus rapidement qu’il n’est arrivé. « Même quand j’essaie, j’y arrive pas ! Alors épargnes moi tes discours de fichu protecteur à deux balles et parles moi, bordel de merde ! » Freya tenait bon, elle soutenait son regard et elle n’allait pas se laisser démonter.
Et s’il ne répondait pas quelque chose qui la satisfaisait, elle tournerait les talons pour en finir. Car elle était fatiguée de courir après quelqu’un qui n’en avait visiblement rien à faire d’elle au final.
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| | | | (#)Jeu 27 Juin 2019 - 10:53 | |
| « loving by proxy, no give and all take » freya doherty & elias sanders
Il n’avait jamais désiré ça entre eux, voir ce fossé entre elle et lui. Entre sa meilleure amie et lui. Il n’était pas prêt à la voir s’abimer devant lui comme elle le faisait présentement en ce moment. Elle cherchait un moindre réconfort, un espoir dont il saurait relever de cette amitié. Mais il n’en était rien car Elias Sanders ne supporte pas de perdre. Il n’est pas de ceux qui se laissent dominer par les sentiments, et elle ne parviendra pas à lui faire baisser sa garde. Pas encore, pas aujourd’hui. Pas cette fois, encore. Il avait réussi à la calmer, à l’apaise de bien des façons, il la connaît tellement par cœur. Ses moindres craintes et failles. Ses peurs, mais aussi ses joies. Il sait tout d’elle ou presque, et il n’est pas mentir que l’inverse est réciproque, elle sait tout de lui. Ou presque. Elle connaît son putain de caractère à la con, ce besoin d’être le plus fort de l’histoire. Celui qui saura panser ses plaies. Celui qui sera aussi celui qui remue le couteau indéniablement dans la plaie. Elle voulait le fuir, le détester mais n’y parviendrait jamais, bien que Elias n’était pas certain de ça. Quand elle finirait par tout savoir, quand elle finirait par apprendre que si elle est de nouveau seule aujourd’hui c’est de sa faute. Entièrement de sa faute, alors qu’il aurait été plus simple de tout avouer quand elle lui a posé la fatidique question. Il n’avait pas pu réagir différemment, il n’avait pas été préparé quant au fait qu’elle aurait douté de lui. Douté de leur amitié plus qu’ambigüe. Il en avait vu défilé des hommes dans sa vie, tous n’ont étés que de passages et quand bien même le doute s’installait en lui, Elias faisait tout pour la faire rompre de ses histoires qu’il jugeait sans importance. Il avait besoin d’elle dans sa vie, elle avait besoin de lui dans la sienne. Et cela, le flic ne pouvait pas espérer de mieux. Inconcevable qu’elle lui échappe alors que lui-même ne sait même pas ce qu’il désire au plus profond de lui. Tantôt la fait fuir, tantôt la rattrape quand elle lui échappe. Freya a toujours eu une place importante dans sa vie, dont il ne saurait trouver réellement de définition. C’est elle et lui contre le monde entier. Elle et lui dans cette vie misérable. Dont leur place est comptée. A nouveau, il recule, il feinte une indifférence qui ne trompera pas l’Australienne, mais qu’importe, elle ne l’a jamais vraiment compris. Il fait un pas en avant, deux pas en arrière. Elias ne sait pas où il a mal ! La main de Freya qui partit aussi sèchement qu’abruptement contre sa joue. Dans un vieux réflexe, Elias se caressa la joue, à l’endroit même où la main de son amie l’avait frôlé violemment. Comme si il avait mal, en réalité ce n’était qu’une pure fierté. Ce putain d’ego qui fait que l’un comme l’autre n’ose franchir la limite de peur d’y rester. « T’es con. T’es qu’un con stupide et égoïste. Si tu penses que je peux te détester... » Elle s’était détachée de son emprise, à cet instant même elle n’avait envie qu’une chose : qu’il balance cette vérité. Il sentait son cœur s’emballait pour rien. Elle n’avait pas le droit de se comporter ainsi avec lui. Pas après tout ça. Sa voix était contrôlé, trop pour qu’il ne le remarque pas, ses humeurs changeants, ses tremblements presque anodins. « Déteste-moi… » Immobile face à elle, fixant le sol qu’importe tant que son regard ne l’accompagne pas elle. Il ignorait comment cela se terminerait, mais il n’était pas capable de faire plus, ou moins. Juste de la rejeter quand elle complétait que trop prêt cette distance. Sa voix était perdue presque d’un silence d’or. Son regard lui implorait de partir, de le laisser partir. « Même quand j’essaie, j’y arrive pas ! Alors épargnes moi tes discours de fichu protecteur à deux balles et parles moi, bordel de merde ! » Elle, elle soutenait le regard du policier mieux que quiconque, mieux que lui. Il ne voulait plus de cette sensation d’avoir tout à perdre. Alors plus aucun son ne sortirait de sa bouche. Ça en était finit, et c’est pourquoi il avait ce sourire victorieux sur son visage. Celui-là même qui agacerait son amie, elle le savait. Il est à cet instant d’une prétention et d’une arrogance sans faille. Dans l’unique but de la provoquer, une énième fois… |
| | | | (#)Sam 29 Juin 2019 - 17:28 | |
| Freya sait qu’Elias ne baissera pas les armes. Même pour ses jolis yeux chocolats qui pourtant sont en train de le supplier de craquer. De la laisser entrer dans son jardin secret, ne serait-ce que pour lui ôter ce fichu poids qui l’avait poussé à rompre tout contact pendant deux mois. Elle n’est blonde qu’à temps partiel, après tout, donc elle n’est pas idiote. Son instinct lui crie, lui hurle qu’Elias lui cache quelque chose, un secret qu’il a peur de lui dire. C’est un truc que Freya ne comprend pas. Depuis quand Elias lui cache des choses ? Pire, lui ment ? Même les pires choses au monde, ils se les disaient. Mais là, Sanders s’enferme toujours un peu plus dans sa coquille sans que Doherty ne puisse faire quoique ce soit.
Franchement, ça l’énerve autant que ça l’épuise.
D’habitude, elle le voit agir comme ça avec les autres. Avec le monde extérieur, il est différent de ce qu’il est avec elle. Avec le monde extérieur, il semble toujours vouloir tout prendre en charge, ne rien laisser de négatif pour Freya, et ça a toujours été. Quand ce n’était pas Wren, c’était Elias qui lui tenait la main, aussi loin qu’elle se rappelle. Alors le voir aussi froid et impassible devant elle la brise complètement. (Comme si elle avait besoin de ça.) « Déteste-moi… » Il insiste et ça la crispe. Freya sent ses tempes de nouveau bouillonner de ce fichu sang Doherty qui lui pourrissait l’existence depuis le début de sa misérable petite vie. Elle ne sait plus ce qu’elle doit voir ni ce qu’elle doit dire. Il voulait qu’elle le déteste ? Aucune chance. « T’écoute rien à c’que j’dis donc je sais même pas pourquoi j’insiste. » La jeune femme finit par ôter ses gants, rageusement. Elle aurait pu briser un des scratchs tellement qu’il y met toute sa colère. Elle s’éloigne d’Elias, n’ayant plus envie de rester un pied de plus ici. Cette conversation ne mène à rien, elle ne résout rien et la seule chose qu’ils gagnent actuellement, c’est l’attention des autres sportifs qui souhaitent sûrement faire gonfler leurs abdos sans entendre une scène de ménage. (Et pourtant, l’instinct pervers mais ô combien humain les poussent quand même à regarder. Bande d’imbéciles.) Elle se tourne vers le jeune homme tout en coinçant ses gants sur un de ses bras, l’autre étant trop occupé à le pointer du doigt par sa main. « Compte pas sur moi pour lâcher l’affaire, Sanders. T’es qu’un petit con mais tu restes mon meilleur ami. J’refuse que tu me laisses tomber comme une merde car je mérites mieux qu’ça. » Elle est fatiguée, soudainement, comme si les heures de sommeil manquantes revenaient au grand galop et en pleine figure. Freya passe sa main libre sur son visage avant de hausser les épaules. Elle ouvre la bouche, comme pour dire quelque chose (n’importe quoi) mais la referme aussitôt.
Non, elle n’a plus rien à dire. Elle n’a plus rien à faire ici non plus.
Du coup, Freya le regarde une dernière fois, une pointe de mélancolie dans le regard, avant de tourner les talons, direction les vestiaires. Si ses yeux peuvent tuer, toutes les personnes qui les épient seraient déjà six pieds sous terre. Elle ne va pas le laisser briser une amitié de plus de deux décennies. Elle s’accrochera, elle essaiera, elle persistera. Autant qu’elle le peut, avec toute la volonté qu’elle a.
Mais est-elle vraiment prête à connaître ce que lui cache Elias ?
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