« loving by proxy, no give and all take »    freya doherty & elias sanders

---

---

Magnétisme entre Freya et moi c’est indéniable, c’est même ce qui nous a toujours rapproché l’un de l’autre durant les nombreuses tempêtes que nous avions vécus au fil de notre amitié. Maintien d’une certaine stabilité dans nos vies respectives, et surtout quand plus rien n’allait dans nos vies, nous avons toujours pu être d’un solide appuie pour l’autre, un renfort, une armure indestructible. Mais malgré tout j’avais beaucoup de tendresse pour Freya, j’ai toujours adoré nos instants, nos moments de partage même si lui avouer reste encore quelque chose d’éphémère, limite d’une impossibilité pour moi de m’attacher à une tierce personne que la mienne. Moments qui furent à bien des égards la chose qui me permit de me relever de mes propres hantises, de mes peurs sans toutefois jamais lui avouer. Ma meilleure amie, sans aucun doute même si je ne sais pas agir différemment, encore moins auprès d’elle, car elle fait vaciller mon cœur, autant de raison pour moi de m’échapper de son emprise. Mon retour auprès d’elle pouvait paraître suspicieux, c’est vrai depuis plus de deux mois que je la fuie, que je n’ose pas retourner près d’elle, je me tiens aujourd’hui face à son obstination, face à notre amour l’un pour l’autre. Malgré cette envie irrépressible de fuir, lâchement de nouveau, je reste immobile devant elle, devant ses yeux noisette qui m’observent. Mâchoire crispée, mes yeux la fixent sans réellement l’admettre. Mains recroquevillées sur elles-mêmes, resserrant les poings elle m’envoie sa haine en plein visage, son mépris pour mon attitude qui la déstabilise sans doute davantage. Mais Freya ne souhaite rien entendre, elle prend conscience plus que jamais que notre route doit se séparer. Maintenu dans sa conscience, je vois Freya hésitée un court instant, elle ne comprend pas ce que je souhaite lui faire parvenir et cherche un échappatoire comme toujours, elle recherche à se mentir, à se voiler la face. Message qui n’aura jamais de place entre elle et moi, car on se teste, tout le temps, on cherche à se défier quoi qu’il arrive. « T’écoute rien à c’que j’dis donc je sais même pas pourquoi j’insiste.  » Mots qui résonnent encore dans mes oreilles comme un verdict lourd et amer. Moralité d’une sensation de perdre pied. Maladie maussade qui envahit mon amie, quand rageusement elle retire ses gants ses yeux légèrement humidifiés sur les bords, signe que je la fais encore souffrir, malgré moi. Manie supplémentaire de Freya pour faire valoir ce qu’elle ressent au fond d’elle, contrairement à moi qui ne souhaite que rarement extérioriser mes sentiments, je me cache perpétuellement derrière une arrogance sans faille. Machine arrière impossible, à l’instant même où elle m’a tourné le dos, déterminée à partir, à me fuir. « Compte pas sur moi pour lâcher l’affaire, Sanders. T’es qu’un petit con mais tu restes mon meilleur ami. J’refuse que tu me laisses tomber comme une merde car je mérite mieux qu’ça. » Mal venu de ma part de vouloir la retenir, c’est d’ailleurs ce que je ne ferai jamais alors qu’elle se retourne une dernière fois vers moi, avec vivacité qui me surprend moi-même. Mots absents, que je ne lui dirai jamais, préférant qu’elle me haïsse pour cette raison, ça me sera plus facile ainsi. Maladroit avec Freya, je l’observe déverser ses mots sans y attacher aucune importance et quand elle décide de reprendre son chemin, ma voix et ma peine est absente, je ne cherche aucun réconfort auprès d’elle. M’adossant au mur je me laisse glisser durant quelques secondes, j’ai l’impression de n’être plus à ma place, de ne plus pouvoir me battre à mêmes armes face à elle.

END