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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyJeu 16 Mai 2019 - 4:33


 
Abel & Primrose

Let's never meet again
Je ne sais vraiment pas ce que je fous ici. Après les semaines éprouvantes que je viens de passer, j’aurais dû être dans mon lit, en train de rattraper les longues heures de sommeil que j’ai perdues plutôt que dans ce bar, avec tous ces étudiants tellement insouciants qui ont l’air de s’éclater comme si cette soirée était la meilleure de leur vie. Ça aurait été sûrement mon cas, aussi, si Yoko était avec moi. On a toujours fait ça à deux, les rescapées des Totally Spies, le duo de choc. Il n’existe plus à présent, parce que j’ai été trop conne pour ne pas lui faire assez confiance, parce que j’ai élaboré un petit mensonge ridicule et parce que je lui ai renvoyé en pleine face au moment où elle aurait dû être la fille la plus heureuse du monde. Je l’ai guettée dans la foule qui se presse autour du bar, billet à la main, enchainant les cocktails qu’ils avalent à une vitesse folle pour se mettre la tête à l’envers. Elle n’est pas là. Elle n’est pas là et son absence crée un vide immense dans mon cœur. Je suis arrivée il y a à peine vingt minutes et ça fait déjà au moins la cinquantième fois que j’allume l’écran de mon téléphone alors que celui-ci reste désespérément vierge de toute information, même la plus inintéressante d’entre elles. Je crois sincèrement que la situation finira par s’arranger avec Yoko, mais j’ai aussi conscience qu’un truc s’est brisé et que ce lien, plus fraternel qu’amical désormais, sera entaché par le choix stupide que j’ai fait. Si c’était à refaire, je changerais tout, parce que Yoko est bien la personne la plus fabuleuse que je connaisse et qu’elle ne méritait pas de souffrir. Tout le monde souffre un jour, mais moi j’aurais dû être celle qui lui tiendrait la main pour l’aider à traverser ça, pas celle qui en était à l’origine. Je m’étais promis de ne jamais lui faire de mal, pas comme j’en fais à tous ceux qui m’approchent, je voulais qu’elle soit l’exception, celle qui me prouverait que je ne suis pas toxique pour mon entourage, que j’ai raison de renouer avec ma famille, d’essayer de leur prouver que je peux être meilleure et apprendre de mes erreurs. La vérité, je la connais maintenant, quoi que je fasse, je prends toujours les mauvaises décisions et je finis par perdre les personnes que j’aime. Finalement, je devrais peut-être passer ma vie sur cette scène, à me déhancher sensuellement devant des dizaines de paires d’yeux qui ne demandent que ça. Au moins, je ne peux décevoir personne.

Je pensais être invisible, seule, devant cette table sur laquelle repose ma caïpirinha que je n’ai même pas encore entamée. C’est triste de ne même pas être capable de se mêler à la foule, d’habitude je n’ai pas vraiment de problème pour ça, je me contente de rire bêtement aux plaisanteries et de boire plus que de raison pour rendre les conversations soporifiques des autres un peu plus supportables. Ce soir, je n’en ai même pas envie, j’ai l’impression d’être spectatrice d’une mauvaise série télévisée. Encore trente minutes et après je m’en vais. J’aurais essayé au moins, essayé de m’amuser alors que c’est vraiment le bordel en ce moment, essayé de fêter l’excellente note obtenue à cet exposé qui était pourtant mal parti, essayé de profiter d’un moment où je n’avais pas à me prendre la tête pour réussir à gérer un emploi du temps qui s’était avéré très compliqué à tenir ces derniers temps. C’est le risque à force d’osciller entre deux mondes que tout oppose, on finit par ne plus être bien dans aucun des deux. J’aurais sûrement dû choisir avant, j’ai eu des années pour le faire, des années où je m’enfonçais dans quelque chose de bien trop grand pour moi et maintenant que je ne peux plus faire de choix, parce que certains le font pour moi, je fais le maximum pour maintenir cet équilibre précaire. Je pourrais lâcher mes études, me consacrer à ce monde dont je fais désormais partie et dans lequel je pourrais tenter de grandir, de devenir aussi importante que la reine Raelyn, mais ça voudrait dire que je renonce définitivement à cette vie parfaite, à cette ascension sociale que j’ai toujours souhaité plus que n’importe quoi d’autre. Je n’en suis pas capable. La silhouette du garçon qui se tient soudainement devant moi me sort brusquement de mes pensées. Grand. Brun. Un trop plein d’assurance qui se lit dans son attitude et sa manière de comporter. Je lève les yeux vers lui et croise son regard. Honnêtement, je ne pensais jamais le revoir, notre devoir est passé désormais, on a assuré, comme prévu, et depuis, plus rien, plus de textos, plus de vannes à tout bout de champ, plus d’engueulades partant de rien, juste du calme, enfin. J’étais enfin débarrassée. « Et moi qui pensais que cette soirée ne pouvait pas être pire. » Je lance, sourire sur les lèvres, l’envie de l’envoyer paitre étant bien supérieure à celle de lui réserver un accueil sympathique. « Tu viens de me prouver le contraire. » Malgré tout, je dois l’admettre, je suis curieuse de savoir ce qu’il fout là, devant moi, alors que nous pouvons enfin nous comporter comme des étrangers.

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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyJeu 16 Mai 2019 - 13:33


Let's never meet again
Bottles smash, I raise my hand How can you all even stand it Why is there joy in this poison, oh Faking smiles and confidence Driving miles to capture this excitement I can't take anymore, oh You're never gonna get it I'm a hazard to myself I'll break it to you easy This is hell, this is hell You're looking and whispering You think I'm someone else This is hell, yes. I am in hell. We don't have to talk We don't have to dance We don't have to smile We don't have to make friends It's so nice to meet you, Let's never meet again We don't have to talk We don't have to dance We don't have to dance. ► We don't have to dance. Andy Black



La musique crache dans les haut-parleurs, assourdissante et dynamique ; et la piste de danse se remplit d’étudiants surexcités qui s’empressent de se frotter les uns aux autres, les corps en ébullition, avides de frissons, guidés uniquement par leurs instincts primaires, leurs esprits réduits au silence par l’abus de boisson. Je me fraie un chemin à travers cette foule endiablée pour commander une autre bière au bar bondé et, j’observe le bar d’un air rieur en attendant mon tour. Cigarette non allumée mais placée entre les lèvres, je ris en voyant l’un de mes potes danser lascivement contre la meuf qu’il bade depuis le début de la soirée. Lui souhaitant intérieurement d’avoir du succès, je poursuis mon inspection silencieuse du regard, m’interrompant quelques secondes pour passer commande. Lorsque mes yeux sondent la salle à nouveau, ils tombent sur mon ex camarade d’exposé et son attitude m’interroge.

Assise sur une banquette, les yeux perdus dans le vague, un cocktail posé sur la table devant elle, Anderson semble refaire le monde dans sa tête. Un coude posé sur le bar, je finis par allumer ma clope tandis que les questions s’amassent par dizaine dans ma tête. C’est la première fois que je croise Anderson pendant une soirée, ou peut-être que c’est plutôt la première fois que je la remarque. Il est fort probable qu’avant de faire cet exposé en commun je ne l’ai pas remarqué, perdue dans la masse et non identifiée. Il y a tellement de flou autour d’elle, tellement de choses incompréhensibles. Son emploi du temps pour commencer, peut-être tout autant surchargé que le mien (et il faut y faire pour m’égaler !). Et puis tous ses efforts qu’elle fait constamment pour ressembler à la petite fille modèle, qu’elle n’est pas évidemment. Il y a une véritable agressivité chez elle, quelque chose de mordant qui rend accro. Je n’arrive pas à comprendre où elle se situe entre les deux, et j’aime percer les mystères. Anderson est un mystère qui me plait. J’ai envie de l’élucider.

J’embarque ma bière dans une main, et je me pose contre le mur quasiment face à elle pour mieux la regarder. On dirait qu’elle s’ennuie, ou qu’elle est triste. Je n’aime pas les gens tristes, je ne sais jamais quoi leur dire. La plupart du temps je ne dis rien d’ailleurs. Est-ce que ça fait de moi un piètre ami ? Est-ce que je peux me vanter d’avoir des amis par ailleurs ? Ma cigarette se consume seule, le filet de fumée caresse mon bras nu et ma main se glace autour du verre frais rempli de bière. Anderson met un moment à se rendre compte que je suis là, et lorsqu’elle le fait son regard s’éveille et elle retourne dans le présent. – Et moi qui pensais que cette soirée ne pouvait pas être pire. Tu viens de me prouver le contraire. Crâne appuyé contre le mur, je lui rends son sourire, amusé par sa répartie. Cette animosité à mon égard ne me freine pas, au contraire, je crois que ça me plait davantage. – Je voudrais m’excuser pour l’autre jour… Je commence, sans la lâcher du regard. Pensif, je la détaille du regard et reprends – Pour t’avoir faite exclure de la bibliothèque. Je souris davantage, détourne le regard un petit instant avant d’avouer avec un haussement d’épaule, comme pour minimiser le compliment que je lui fais ensuite – Tu t’es révélée être une excellente coéquipière pour cet exposé, je n’aurais pas pu mieux tomber. Je me mords les lèvres, la cendre de ma cigarette tombe sur le sol et voyant qu’elle s’est entièrement consumée, je me penche pour écraser le bout dans un cendrier à moitié plein déjà. J’en profite pour déposer ma bière sur la table, à côté de son cocktail. L’abus de compliment n’est pas mon fort mais j’attends avec impatience sa réaction, pour la savourer…



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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyVen 17 Mai 2019 - 17:17


 
Abel & Primrose

Let's never meet again
Avoir de la compagnie aurait dû être une bonne nouvelle pour moi, je commençais sérieusement à dépérir durant cette soirée, mais la présence de White à mes côtés n’est clairement pas ce que j’aurais pu souhaiter pour mettre fin à cette solitude que j’aimerais bien retrouver. Si nous avons finalement réussi à collaborer pour rendre ce travail, nous ne nous sommes pas vraiment parlé depuis cette altercation. Malgré cela, sa simple présence suffit à faire renaitre en moi toute la colère que je suis parvenue à canaliser. Il dispose d’une assurance surdéveloppée qui engendre une prétention et une arrogance que je n’ai jamais aperçu chez quelqu’un – ou en tout cas pas à ce point – avant de le rencontrer. Je déteste son attitude, j’ai constamment envie de le remettre à sa place et même lorsqu’il n’ouvre pas la bouche, je ne peux que difficilement résister à l’idée de le piquer, comme si je pouvais réussir, moi, petite Primrose Anderson, à le faire redescendre un peu. Je perds mon temps, je le sais, c’est le genre de personne qui n’en a rien à faire de ce que pensent les autres alors je ne vois pas pourquoi je perdrais mon temps à essayer de lui faire entendre mon point de vue. Travailler ensemble n’a peut-être pas été aussi terrible que prévu, parce que nous avons finalement tous les deux la même envie de réussir et que je me suis évidemment rendu compte qu’il n’était pas aussi stupide et ignorants qu’il en avait l’air. Pour autant, l’opinion qu’il m’inspire n’a pas changée, parce que je trouve qu’il garde malgré tout ce comportement désinvolte et prétentieux du mec qui se fout de tout et qui se croit meilleur que tout le monde. Je le vois bien venir d’une famille un peu bourgeoise, vivant en banlieue de Brisbane et dans laquelle il va déjeuner tous les dimanches midi après la messe. Il doit aussi aller chasser avec son grand-père et ses oncles, cédant le costume du dimanche contre quelque chose de plus adapté à cette activité ô combien connotée. Les tatouages et la cigarette, c’est juste de la provocation pour montrer à sa famille qu’il ne rentre pas dans le moule et faire pleurer sa mère à chaque fois qu’elle en voit un nouveau. Je reste persuadée qu’il est ce garçon qui se fait chier dans sa vie un peu trop facile et qui cherche toutes les sources d’adrénaline possible et imaginable.  

Forcément, mon accueil est un peu froid, lui faisant bien comprendre que le voir n’est clairement pas ce à quoi je m’attendais en venant à cette soirée. Bien sûr, je m’imagine parfaitement que ça ne le fera pas partir, parce qu’il se fout d’être le bienvenu ou non, comme il se foutait que je sois là pour préparer cet exposé avec lui ou non. Alors, forcément, lorsqu’il commence à s’excuser pour la manière dont s’est déroulé la préparation du devoir, il m’est très difficile de dissimuler mon étonnement. Je n’y arrive pas totalement d’ailleurs et encore moins lorsqu’il poursuit qu’il n’aurait pas dû me faire exclure de la bibliothèque et je suis totalement sur le cul lorsqu’il me complimente sur mon travail et avoue ne pas pouvoir mieux tomber. Là où certains se réjouiraient sûrement d’un tel revirement de situation, je dois admettre que ça me laisse complètement sceptique. Je n’ai pas confiance en lui, je ne veux pas baisser ma garde et s’il pense qu’il peut faire amende honorable aussi facilement, il a tort. Je m’attends à bien plus de sa part pour pouvoir le considérer autrement que comme un parfait gros connard, même s’il n’aura sans doute jamais une grande place dans mon estime. « Oh… Je vois… On t’a annoncé que tu avais une maladie incurable et tu essaies de t’excuser auprès de toutes les personnes que tu as fait chier avant de mourir pour être sûr de pouvoir aller au paradis ? Je suis la combientième sur la liste ? » Je suis persuadée qu’il doit y avoir un certain nombre de personnes qu’il a emmerdées dans sa vie et même plus que moi, d’ailleurs, ce serait marrant qu’il soit obligé de leur présenter des excuses à toutes. « Ou alors tu t’es fait larguer et tu cherches une relation pansement ? Désolée, je ne suis pas intéressée. » Autant le préciser direct, parce que franchement, il ferait mieux de chercher une autre proie s’il a l’intention de rentrer accompagné ce soir. Je suis persuadée que son petit air de gentil et ses paroles de guimauve cachent quelque chose et puisque je n’arrive pas à savoir ce que c’est, faire toutes les hypothèses les plus stupides me parait être la solution la meilleure. « Oh non… Je sais ! » Je termine, comme si je venais d’être frappée par un éclair de génie instantané. « T’es défoncé ? » La voilà, la vérité que je cherchais, il doit voir des éléphants roses actuellement, c’est pour ça qu’il se montre sympa comme ça et il va falloir que ça s’arrête, je crois que je préfère encore quand il se comporte comme un con, il est bien trop bizarre là.

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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptySam 18 Mai 2019 - 5:08


Let's never meet again
Bottles smash, I raise my hand How can you all even stand it Why is there joy in this poison, oh Faking smiles and confidence Driving miles to capture this excitement I can't take anymore, oh You're never gonna get it I'm a hazard to myself I'll break it to you easy This is hell, this is hell You're looking and whispering You think I'm someone else This is hell, yes. I am in hell. We don't have to talk We don't have to dance We don't have to smile We don't have to make friends It's so nice to meet you, Let's never meet again We don't have to talk We don't have to dance We don't have to dance. ► We don't have to dance. Andy Black



→ Ma langue glisse sur mes lèvres sèches, je sens mon t-shirt coller à ma peau à cause du taux d’humidité excessif des lieux. Il fait chaud, tellement plus chaud qu’à Londres et j’ai constamment la sensation d’étouffer ici, sauf à la plage car les vents marins apportent avec eux une fraîcheur inégalable, mais l’eau de mer assèche encore plus ma peau. Ici, par moment, j’ai l’impression d’être une petite chose fragile, le Londonien pur souche exilé avec son accent cockney à couper au couteau qui revient parfois et me trahi. Je suis loin d’être fragile ceci dit, et le climat australien n’aura pas ma peau si facilement.

J’observe Anderson, qui n’arrive pas à masquer sa surprise en entendant mes excuses. Ça me fait doucement sourire de la voir ainsi, décontenancée par mon attitude calme et posée. Faut pas croire, je ne suis pas toujours un excité. J’ai mes moments de calme, certes ils ne durent jamais longtemps mais ils sont essentiels. Et puis, quelque chose m’astreins au calme et à la douceur en sa présence ce soir. C’est inédit mais c’est elle qui provoque ça, malgré elle et sans en avoir l’idée pour autant. Lorsque je l’ai aperçu, seule, le regard dans le vide, perdue dans ses pensées, je n’ai plus ressenti l’envie de faire la fête et de me divertir. J’ai eu envie de la rejoindre, d’être là, près d’elle et je ne l’explique pas. De toute façon, je n’ai pas à m’expliquer, je suis simplement mes envies, mes pulsions, comme toujours. La tristesse ne m’attire pas en général, mais celle inscrite dans son regard, si.

Aimanté par cette fille que je ne comprends pas, me voilà devant elle, debout contre le mur, à sourire bêtement en écoutant ses théories burlesques. – Oh… Je vois… On t’a annoncé que tu avais une maladie incurable et tu essaies de t’excuser auprès de toutes les personnes que tu as fait chier avant de mourir pour être sûr de pouvoir aller au paradis ? Je suis la combientième sur la liste ? Comme toujours, sa répartie m’amuse et mon sourire s’élargit. Honnêtement, je pense que si j’avais une maladie incurable, je passerais tout mon temps avec Mo’ et me foutrais bien évidemment de toutes les personnes que j’ai pu faire chier dans ma vie. Et puis, au diable le paradis ! Je ne crois pas à toutes ces conneries, je ne m’y suis jamais intéressé et ma mère n’a pas lutté pour que je reçoive l’enseignement catholique obligatoire qui fait bien dans la famille. De toute façon, nous sommes des parias au sein de la famille White, entre la dépression de ma mère et toutes mes frasques, leur seul souhait est de nous voir disparaître.

Ou alors tu t’es fait larguer et tu cherches une relation pansement ? Désolée, je ne suis pas intéressée. Cette fois-ci, je lâche un petit rire, accompagné d’un – Dommage, dit en français avec un fort accent. Pas sûr qu’elle comprenne mais peu importe. J’ignore ce qu’est une relation pansement mais je suppose que c’est pour se remettre d’une rupture qui  fait mal. Je n’ai pas trop envie de m’interroger sur le mal que m’ont fait mes précédentes ruptures – ou sur le mal que j’ai causé ; alors je croise les bras sur mon torse et secoue la tête lorsqu’Anderson ajoute : - Oh non… Je sais ! T’es défoncé ?

A nouveau, un petit rire m’échappe et je rétorque un simple – Peut-être. Je hausse deux fois de suite les sourcils avant de finalement me décoller du mur et m’avancer vers le canapé. Sans demander la permission, je m’assois à côté d’elle et sors mon paquet de clope de ma poche pour éviter de l’écraser. Je sors une sèche et la tapote sur le paquet tout en désignant d’un geste de la tête les étudiants amassés sur la piste qui se dandinent et s’éclatent. – Là-bas, avec eux, c’est facile. Je glisse ma clope entre mes lèvres, tourne mon regard vers elle, lui offre un sourire et ajoute – Avec toi, ici, c’est pas facile. Je préfère. Je détourne ensuite mon regard et allume ma clope, avant de me laisser tomber en arrière sur le canapé, un air épuisé sur le visage. En réalité, je suis toujours épuisé, je fonctionne sur les nerfs uniquement. Je tourne mon regard vers elle et lui demande alors  - Tu ne t’amuses pas ? Tu n’as pas touché à ton verre, tu n’as pas soif ? Comme je suis incapable de rester dans une position plus de trente secondes, me revoilà en train de me pencher en avant et j’attrape ma bière qui s’est légèrement réchauffée. Encore fraîche, son goût légèrement sucré apaise ma gorge agressée par les cigarettes que j’enchaîne à un rythme trop élevé ce soir. – Tu veux jouer à un jeu ? Je lui demande, curieux, en arquant un sourcil. Mes mains se frottent l’une contre l’autre, mes coudes sont posés sur mes genoux et je me mords les joues. J’ai envie de passer un bon moment, mais avec Anderson rien n’est facile. C’est ce que j’aime chez elle, que ce soit compliqué, évidemment et je suis obligé de réfléchir pour l’approcher sans la faire fuir. Ça me plait, et ça me rends nerveux. Hors de ma zone de confort, je me sens vivant.

@Primrose Anderson

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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyDim 19 Mai 2019 - 17:13


 
Abel & Primrose

Let's never meet again
Mes hypothèses n’ont pas l’air de retenir son attention et la seule réaction à laquelle j’ai le droit est incompréhensible. C’est seulement lorsque j’évoque la prise de drogue potentielle qu’il consent enfin à revenir à la réalité, laissant échapper une réponse qui n’en est pas vraiment une et que je ne sais pas vraiment interpréter. C’est le gros problème avec ce mec, je ne sais jamais comment réagir face à lui. Quand je pense réussir à le mettre en colère, il sourit, quand je pense que je vais le blesser, il a l’air de s’en foutre et quand je pense m’être débarrassé de lui pour toujours, il revient à la charge et me parle comme si nous étions les meilleurs amis du monde. Je n’aime pas son attitude parce qu’elle me déstabilise et me fait sortir de ma zone de confort. J’aime avoir le contrôle, décider de mes actions en étant sûre qu’elles sont les bonnes et qu’elles ne vont pas me mettre dans l’embarras. Je n’en ai pas toujours l’opportunité, en tout cas pas dans le monde de la nuit dans lequel j’évolue, alors je me rattrape à l’université. Dans ce cadre, je n’ai jamais eu de problème, parce que je peux me permettre de prendre des décisions et de les assumer, parce que personne ne se met en travers de mon chemin et parce que j’obtiens toujours les résultats à la hauteur de mon investissement. Enfin, ça, c’était jusqu’à ce que je rencontre White, ce garçon extrêmement irritant qui arrive à me faire sortir de mes gonds sans même avoir à prononcer une seule parole. Sa seule présence suffit pour me mettre en rogne, parce qu’il a cette capacité à dégager une image qui m’agace au plus haut point. Ce soir, pourtant, les choses sont différentes et si j’use pourtant de ma répartie habituelle, tâchant de lui prouver que je suis un mur infranchissable, je me rends bien compte que ma conviction est un peu moins évidente qu’elle l’a été durant ces trois dernières semaines. Il se montre peut-être gentil ce soir, mais rien ne me garantit que ça durera alors je ferais mieux de ne pas baisser ma garde. C’est malheureusement plus facile à dire qu’à faire et, presque imperceptiblement, je me radoucis un peu, le laissant avancer d’un micro-centimètre vers moi alors que je ne devrais sans doute pas le lui mettre. Avec toi, ici, c’est pas facile. Sa remarque a tout pour me faire sourire. S’il savait à quel point ça l’est, au contraire. « Oh, please, tu ne vas pas me jouer le numéro du mec mortel qui n’a pas l’habitude qu’on lui résiste. » J’aurais du mal à imaginer que qui que ce soit puisse apprécier un type aussi prétentieux, mais malheureusement, je sais que la gente féminine n’est pas toujours réputée pour être très futée.

La conversation aurait sans doute dû s’arrêter là, parce que nous n’avons rien à échanger, rien en commun et surtout aucunement l’intention de créer un lien quel qu’il soit, mais il ne lâche pas l’affaire et moi, je n’essaie pas de le repousser comme je le devrais, parce qu’il n’est pas aussi chiant que ces trois dernières semaines. « Pas vraiment. » Je ne m’amuse pas parce que je me sens différente, parce que j’ai l’impression de n’avoir rien en commun avec ces gens et parce que je n’ai pas envie de tenter de me rapprocher de ces personnes, pas si Yoko n’est pas avec moi pour rendre cette soirée plus joyeuse et plus lumineuse. « Tu sais que l’alcool n’a jamais été désaltérant, n’est-ce-pas ? » Rabat-joie. Jouer la mademoiselle je-sais-tout, voici tout ce que j’ai trouvé pour me protéger, pour reprendre le dessus, pour avoir l’impression d’être meilleure. C’est désagréable de se sentir inférieur ou en tout cas pas à la hauteur alors que c’est justement l’effet inverse que je voudrais provoquer. White a ce don spécial pour parvenir à me mettre mal-à-l’aise et la proposition de jeu qu’il me fait n’arrange rien, au contraire. Je me tais, quelques secondes, pesant le pour et le contre, cherchant le piège qui pourrait se cacher dans cette suggestion alors que la curiosité me pousse à accepter, à relever ce challenge, à me prouver que même en étant déstabilisée, je suis capable de tout contrôler. « Quel genre de jeu ? » Je demande, intriguée, pour masquer mon hésitation et gagner du temps. « Je sens que tu vas me sortir un action ou vérité. » J’enchaine, un brin provocante, cherchant à montrer que l’ai percé à jour alors que c‘est loin d’être le cas en utilisant un jeu au hasard. « C’est ce que font tous les mecs qui veulent choper des filles dans les séries américaines mais qui ne savent pas comment s’y prendre. » White me déteste, il me l’a fait comprendre dès notre première rencontre. Je lui sors par les yeux et je sais très bien que mon hypothèse est fausse, mais j’aime cette idée de me valoriser, de lui faire croire que je me sens au-dessus de tout le monde, que j’ai cette capacité de plaire aux autres. Je ne sais pas ce que ça m’apporte, c’est sans doute encore un moyen de mettre une certaine de distance, de lui prouver qu’il ne m’atteint pas alors que le simple fait que j’ai besoin de le faire prouver exactement le contraire. J’ignore ce qu’il fait là, mais je suis pressée qu’il reparte. « C’est tellement ringard. » Je conclus, attrapant le verre que je fais glisser sur la table pour m’occuper les mains sans pour autant le boire, me contentant de plonger mes yeux vers ce dernier pour éviter de croiser le regard de ce mec odieux qui me met tellement mal à l’aise. Cette soirée a pris une tournure qui me déplait de plus en plus.

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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyLun 20 Mai 2019 - 5:02


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→ Pourquoi je suis là, à parler à une fille qui n’a pas envie de me voir et que j’ennuie très probablement plus qu’autre chose au lieu de faire la fête avec mes potes, de danser, rire et m’amuser avec insouciance ? Parce que ça me plait… Aussi étrange et inconcevable que cela puisse être, ça me plait d’être là, assis à côté d’elle pour échanger des banalités qui ne sont pas si banales que ça. Avec elle, ce n’est pas facile non et c’est sûrement ça qui m’attire. Son secret. La brume qui l’entoure et qui ne me permet pas de la percer à jour. Lorsque je la regarde, je vois tellement de visages différents mais aucun n’est authentique. Elle a des masques, Anderson, superposés les uns sur les autres et j’ai terriblement envie de les lui enlever un à un. Il y a de l’excitation dans l’idée d’y parvenir. De la peur aussi, comme si son secret pouvait la détruire et moi avec. Je délire totalement, ça doit être l’effet de la weed fumée un peu plus tôt. « Oh, please, tu ne vas pas me jouer le numéro du mec mortel qui n’a pas l’habitude qu’on lui résiste. » Un large sourire fend mes lèvres en l’entendant et je demande alors – Tu voudrais que je joue à quel numéro, hum ? Un brin provocateur, toujours. Je ne me prends pas au sérieux, et elle devrait en faire tout autant.

Je me redresse, lui demande si elle s’amuse et pourquoi elle n’a toujours pas touché à son verre. C’est curieux de commander un cocktail pour seulement le fixer toute la soirée, d’ordinaire c’est pour consommer (c’est plus rentable d’ailleurs, à mon sens). « Pas vraiment. Tu sais que l’alcool n’a jamais été désaltérant, n’est-ce-pas ? » Je fais une petite moue et hausse les épaules à cette information qui ne me semble pas vraiment pertinente, ou du moins peu adaptée au contexte. Si elle ne s’amuse pas, c’est peut-être parce qu’elle ne boit pas. Ou parce qu’elle ne sait pas s’amuser, aussi.  – Pourquoi tu as commandé si tu n’as pas soif ? J’arque un sourcil simplement, puis lui sourit. Ses tentatives pour se montrer froide et presque hargneuse me font doucement sourire et glissent sur moi sans m’atteindre. Tout ça, c’est du vent, je l’ai bien compris. Si je veux avoir à faire à la vraie Anderson, je vais devoir m’accrocher et c’est bien mon intention.

C’est la raison pour laquelle je lui propose de jouer à un jeu, quitte à passer le temps ensembles et à tenter de s’amuser. Ce n’est pas gagné d’avance, mais j’aime les challenges et m’y confronte avec plaisir. Anderson n’a aucune idée du plaisir que je prends à être à côté d’elle à cet instant. Et sa réaction ne se fait pas attendre et provoque en moi une douce vague de chaleur incontrôlable. « Quel genre de jeu ? Je sens que tu vas me sortir un action ou vérité. C’est ce que font tous les mecs qui veulent choper des filles dans les séries américaines mais qui ne savent pas comment s’y prendre. C’est tellement ringard. » Je ris à son ton dédaigneux et méprisant. Elle ne cesse de me juger depuis qu’on s’est rencontré, et elle s’accroche à tous les aprioris possibles et inimaginables pour me décrire, m’envoyer sur les roses. Elle m’a piqué, et je crois qu’elle ne l’a pas encore compris. – Est-ce qu’ils y arrivent ces mecs ? A choper les filles qu’ils veulent ? Je hausse les sourcils deux fois de suite, attrape mon paquet de clopes et m’en cale une entre les lèvres à nouveau. Je l’allume, tire dessus et déclare en soufflant la fumée – Peut-être que je suis ringard, oui. Si c’est ce qu’elle veut penser de moi, pourquoi pas ? Elle aime me rejeter, et j’aime qu’elle le fasse. C’est une sorte de jeu de séduction tordu et maladroit, totalement décousu et incompréhensible pour tous y compris les joueurs. Je glisse ma main dans mes cheveux et frotte l’arrière de mon crâne, avant de lui demander à nouveau – Tu joues alors ? Clope aux lèvres, sourcils légèrement arqués je l’observe et ajoute – Ça s’appelle ‘je n’ai jamais’*, j’ai découvert ça en France, à Paris. Je m’arrête dans mes explications pour interpeller une serveuse et commander un mètre de vodka, réparti en 10 petits shoots. J’explique alors les règles en attendant que cela se prépare. – C’est simple, il y a 10 shooters, 5 chacun. Celui qui gagne est celui qui ne boit pas tout. Tu dois dire une phrase commençant par ‘je n’ai jamais’ et si tu l’as quand même fait, tu bois. Par exemple, si je dis : je n’ai jamais couché avec une fille, je bois. Et si tu as couché avec une fille, tu bois aussi. C’est ok ? Je souris, glissant ma langue sur mes lèvres en l’observant, en attente de savoir si elle va jouer le jeu ou non. Si elle est curieuse, elle a les moyens d’en apprendre davantage. Je joue à armes égales en quelque sorte.

*prononcé en français

@Primrose Anderson

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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyMar 21 Mai 2019 - 17:59


 
Abel & Primrose

Let's never meet again
Il me fait chier et je crois que je voudrais simplement qu’il joue au numéro du mec qui a envie de me laisser tranquille et retourne picoler avec ses potes. Enfin, ça, c’est ce que j’aimerais faire croire à mon subconscient parce que la réalité est bien différente, sa présence n’est pas aussi dérangeante qu’elle le devrait. White me déstabilise et ça me déplait fortement, mais je crois que je serais déçue s’il me laissait maintenant. Mais évidemment, je préfère ne pas me l’avouer, parce que ce serait bien trop compliqué pour mon ego de le reconnaitre et que ça rendrait sûrement plus compliqué pour moi de rester constamment sur la défensive avec lui. Je ne veux pas me faire avoir, je sais que c’est le genre de garçon imbu de sa personne qui fait tourner la tête des filles. Je ne serais pas une victoire de plus sur la longue liste qu’il a probablement déjà commencé à remplir depuis un moment maintenant, hors de question. « Tente le naturel, pour voir. » Parce que je me demande comment il est lorsqu’il est juste lui-même et pas ce masque d’assurance qui essaie de dissimuler sa propre personne derrière une arrogance absolument insupportable. Ou peut-être qu’il est véritablement comme ça dans la vie de tous les jours, et ce serait vraiment inquiétant parce que je me demande s’il a des proches capables de le supporter. « Ou en tout cas, essaie de te la raconter un peu moins, ce serait déjà une bonne chose. » Je pense que ce ne doit pas être un exercice facile pour monsieur White qui pense que le monde entier doit être à ses pieds, mais personnellement, je n’ai pas du tout l’intention de ployer face à lui, au contraire et son ego mal placé, il peut l’oublier parce qu’il n’a clairement pas sa place dans nos conversations. Il a voulu venir vers moi, soit, à lui faire des efforts pour ne pas me sortir encore une fois par les yeux en seulement trois phrases.

Autant dire que le challenge est compliqué puisque White est bien décidé à ne pas me laisser le repousser ce soir, pourtant j’essaie, je contre ses approches, je l’envoie sur les roses, je me montre aussi engageante qu’une prison et lui fais bien comprendre que son intérêt pour moi est à sens unique. Il ne le réalise pas, apparemment, ou pire, il s’en fout complètement. Est-ce réellement étonnant ? Après tout, comme tous les mecs à la confiance un peu trop prononcé, il ne doit simplement pas se fier à mon opinion en se contentant de penser que la sienne est largement plus intéressante que celle que je peux avoir envie de donner. Quel con. Je soupire avec lassitude alors qu’il insiste lourdement sur le verre que j’ai devant moi et auquel je n’ai pas encore touché sans aucune raison valable. Suis-je réellement obligée de tout justifier face à lui ? Je ne vois pas franchement l’intérêt. « J’imagine que je voulais faire comme tout le monde, c’est tout. » Ou en tout cas, avoir de quoi m’occuper les mains ou noyer mon ennuie si jamais ça devenait vraiment nécessaire. Je n’ai pas forcément d’explication à tout ça, et je ne vois pas vraiment ce que ça lui apporte de me reposer la question. Je crois qu’il essaie de me pousser dans mes retranchements, encore et encore, comme il sait si bien le faire et évidemment, ça marche, il m’énerve.

Les questions ne s’arrêtent pas là, bien au contraire, chacune de mes remarques est un excellent prétexte pour qu’il rebondisse, m’interroge, me pousse à parler encore. Je devrais sans doute lui dire de se taire, que je n’ai pas envie de lui parler, mais finalement, je me prête au jeu, sans chercher à comprendre pourquoi j’aime autant ça, finalement. « C’est le principe des series américaines, si les mecs n’arrivaient pas à choper, elles n’auraient pas autant de succès. » J’affirme, consciente que je ne dois pas être très loin de la vérité. Tout le monde regarde ces séries pour que Brandon finisse avec Kelly, c’est la base. « Personne n’a envie de mater quatre saisons spéciales friendzone. » Moi je m’en fous, à dire vrai, j’ai un emploi du temps qui ne me permet malheureusement pas de chiller sur Netflix aussi souvent que je le voudrais et quand je me permets de le faire c’est souvent pour regarder une merde que je n’ai même pas le temps de terminer avant de sombrer dans un sommeil qui s’apparente davantage à un coma. En tout cas, même s’il ne s’agit pas d’un action ou vérité, son jeu m’inquiète, je n’ai pas envie de sortir de cette zone de confort que je tiens à maintenir intacte et il m’y contraint presque en m’imposer son jeu et ses règles. J’acquiesce lorsqu’il me demande si j’ai saisi les règles du jeu parce que ce n’est pas quelque chose dont je n’ai jamais entendu parler, après tout, je suis étudiante, les jeux stupides dans le genre, c’est une spécialité à la fac. A croire que beaucoup de jeunes aux hormones en plein boom ont des choses à se prouver. La serveuse nous ramène nos consommations. Cinq shots chacun. Ça promet. Je ne sais pas dans quoi je m’embarque mais je ne devrais pas. « Je commence. » Je lance, pensant certainement qu’en prenant cette initiative, je lui montre encore et toujours que c’est moi qui ai le contrôle alors qu’il n’en est rien. « Je n’ai jamais été amoureuse. » Et rien ne bouge devant moi parce que je n’ai pas à boire cette fois-ci et moi, je suis curieuse de savoir s’il est capable d’aimer quelqu’un d’autre que sa propre personne.

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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyMer 22 Mai 2019 - 18:09


Let's never meet again
Bottles smash, I raise my hand How can you all even stand it Why is there joy in this poison, oh Faking smiles and confidence Driving miles to capture this excitement I can't take anymore, oh You're never gonna get it I'm a hazard to myself I'll break it to you easy This is hell, this is hell You're looking and whispering You think I'm someone else This is hell, yes. I am in hell. We don't have to talk We don't have to dance We don't have to smile We don't have to make friends It's so nice to meet you, Let's never meet again We don't have to talk We don't have to dance We don't have to dance. ► We don't have to dance. Andy Black



→ Assis sur ce canapé, juste à côté d’Anderson, je savoure cette nouvelle proximité qui s’installe entre nous, appréciant ses tentatives ratées pour me rejeter et faire en sorte que je me détourne d’elle, comme n’importe quel garçon censé ferait d’ailleurs. Sauf que je ne suis pas quelqu’un de censé, au contraire. J’aime tout ce qui me semble étrange, tout ce qui sort du lot, de l’ordinaire, tout ce qui ne rentre pas dans la norme. Alors je pourrais me désintéresser d’Anderson car je pourrais me calquer sur la première impression d’elle que j’ai eu : une miss-sainte-nitouche je-sais-tout-mieux-que-personne, première de la classe, petite enfant gâtée insupportable qui a toujours raison quoi qu’on dise. Dans la forme, elle m’a fait penser à ma cousine, Elizabeth White, insupportable idiote que j’ai terrorisé plus d’une fois durant l’enfance. Et puis, il y a eu cet emploi du temps surchargé, cet air continuellement fatigué, au bord de l’épuisement et j’ai compris quelque chose sur Anderson. Elle a un secret. Un secret qui la malmène et lui fait endurer un rythme de vie particulièrement intense. Dès lors que j’ai compris cela, je l’ai vu tout à fait autrement. Et ce soir, c’est le moment idéal pour commencer à dissiper habilement la brume derrière laquelle elle se cache. Le venin qu’elle distille avec ferveur et presque haine m’enchaine un peu plus à elle, et je sombre doucement vers un sentiment de béatitude, exacerbé par la consommation de substances illicites en amont de la soirée.

- Tente le naturel pour voir. Ou en tout cas, essaie de te la raconter moins, ça serait déjà une bonne chose. Un large sourire s’étale sur mes lèvres, et je me surprends à adorer sa répartie. Anderson est en train de me séduire à chaque fois qu’elle ouvre la bouche. Je rétorque simplement un – Je suis naturel. C’est juste que tu ne me supportes pas. Et je fais une petite moue avec mes lèvres, avec l’air du petit chien battu. Cela dure quelques secondes, avant que je rie et me saisisse de ma bière.  Je vois qu’elle ne boit pas, et elle semble profondément ennuyée quand je lui demande pourquoi elle a commandé un verre si c’est pour simplement le fixer. Sa réponse ne m’indique pas grand-chose, sinon une grande lassitude face à cette soirée. Elle ne s’amuse pas, non. Anderson n’aime pas les soirées étudiantes et ne sait pas se mêler à la foule, aux inconnus. Elle s’en désintéresse. A quoi s’intéresse-t-elle ? Je l’observe du coin de l’œil en me posant mille et une questions à son sujet… Un véritable mystère. Un joli mystère, par ailleurs, plutôt séduisante. Je lui propose alors un jeu tout en allumant une clope. Dédaigneuse, elle me compare à des gars de séries télé et je souris, ne pouvant pas m’empêcher de faire le lien avec mon expérience devant les caméras. Si tu savais, Anderson… Je peux représenter le stéréotype de tous tes désirs d’adolescente à tout moment. – C’est le principe des séries américaines, si les mecs n’arrivaient pas à choper, elles n’auraient pas autant de succès. Personne n’a envie de mater quatre saisons spéciales friendzone. Je fais une petite moue dubitative et souligne simplement – Tu as l’air bien renseignée sur le sujet pour quelqu’un qui trouve ça ringard. J’arque un sourcil, lui faisant simplement remarquer que toute son analyse laisse à penser qu’elle a regardé plus d’une fois ce genre de séries ou films. Ou du moins, qu’elle s’y est intéressée suffisamment pour avoir un avis sur la question.

La serveuse dispose le tout sur la table quand j’énonce les règles du jeu. Autant tenter de s’amuser ensembles, qui sait peut-être que nous allons nous trouver des passions communes ? J’en doute, ceci dit. L’opportunité d’en apprendre plus sur elle est toutefois bien trop tentante pour laisser passer l’occasion. Lorsqu’elle accepte de jouer, je souris simplement et la laisse prendre la main. Si elle le veut. – Je n’ai jamais été amoureuse. A nouveau, une petite moue. Choix pour le moins intéressant. Il est clair qu’elle a bien saisi les règles du jeu et qu’elle a l’intention d’en tirer le plus d’avantages possibles. Je ne vais sûrement pas la blâmer étant donné que je l’ai proposé avec la même idée. Ainsi, elle n’a jamais été amoureuse. C’est une information précieuse qu’elle me donne là, sans le savoir et sans en mesurer tout ce que je peux construire autour de cette simple affirmation. J’attrape le premier shooter, et le vide directement dans ma bouche, l’avalant d’une traite avant de le reposer sur la table. J’ai une pensée pour Jess, évidemment. Et pour Morgane. Si je n’étais pas tombé amoureux, rien n’illuminerait aussi clairement ma vie aujourd’hui. Je glisse ma langue sur mes lèvres et tire sur ma clope d’un air songeur, replongeant quelques instants dans un passé révolu, rempli de souvenirs plus ou moins trashs et intenses. Mon pouce vient frotter avec insistance mon arcade, alors que je fixe les shooters devant moi, puis je me redresse d’un coup et croise le regard d’Anderson. Je ne sais pas comment l’interpréter. Alors, je passe directement à la seconde affirmation du jeu – Je n’ai jamais menti à mes proches. Par proches, j’entends famille et amis du quotidien, toute personne à laquelle on se confie d’ordinaire sans méfiance. Sachant que j’ai déjà menti des milliers de fois à ma mère, je me saisis d’un shooter en observant Anderson et ses réactions.




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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptySam 25 Mai 2019 - 8:56


 
Abel & Primrose

Let's never meet again
Je ne le supporte pas. Il a parfaitement raison à le sujet. Je crois que c’est la première fois que je vois tous les défauts que je déteste chez quelqu’un regroupés en une seule et même personne. Il a une trop grande assurance, il pense que le monde est à ses pieds, il se croit supérieur aux autres, il est incroyablement prétentieux et il est persuadé d’avoir la science-infuse. Finalement, ça fait de lui le garçon le plus insupportable que je connaisse et pourtant j’en ai connu un sacré paquet. Malgré tout, s’il est si odieux que ça, je devrais sans doute partir, le planter-là, quitter ce bar dans lequel je ne comptais de toute façon pas rester parce que je me fais incroyablement chier depuis le début de la soirée. Pourtant, quelques minutes après l’arrivée de celui que je déteste le plus au monde, je suis encore là, assise, à répondre aux questions qu’il me pose sans penser une seule seconde à l’idée de fuir parce qu’au fond, je n’en ai tout simplement pas envie. Et ça me fait chier, vraiment chier, parce que je ne veux pas baisser ma garde, pas avec quelqu’un capable de me marcher dessus et de m’écraser sans avoir le moindre scrupule. Je connais ce genre d’individu qui ne pense à qu’à sa gueule et se fiche bien des sentiments des autres, tout ce qui lui importe c’est de montrer encore et toujours sa supériorité. Alors forcément, dans ces conditions, mon seul souhait est de lui prouver qu’il n’est pas si bien que ça, au contraire, je veux être cette personne qui lui remette un peu les pieds sur terre et les idées en place. C’est con, parce que je devrais sûrement le traiter avec indifférence, ne pas lui donner d’importance, parce qu’il n’a pas l’habitude d’être transparent ou ignoré, c’est évident. Je ne peux que constater que je n’arrive pas vraiment à l’ignorer, sinon je ne serais pas là. « Je crois que c’est de très loin ce que tu as dit de plus intelligent depuis qu’on s’est rencontré. » Et ça montre aussi qu’il est un peu trop perspicace ce qui est évidemment dangereux pour moi. Je suis une piètre comédienne, je l’ai toujours été et c’est parce que je me suis toujours montrée réservée avec les inconnus que j’ai réussi à garder ma seconde vie à bonne distance de la première, jonglant plus ou moins habillement entre deux mondes qui n’ont rien en commun. Je ne sais pas ce qu’essaie de faire Abel en m’accordant du temps ce soir alors qu’il aurait pu rester avec ses amis et ne pas me prêter attention, mais je sais que je ne dois surtout pas lui laisser l’opportunité de découvrir quoi que ce soit, les conséquences pourraient être désastreuses.

En sachant pertinemment que je dois me protéger, accepter de jouer avec Abel était probablement une idée complètement stupide. J’aurais dû m’en tenir à cette comparaison débile sur les séries américaines stupides que tout adolescent normalement constitué regarde, bien évidemment. C’est pour cette raison que son analyse sur la question n’est évidemment pas pertinente. Je ne peux pas nier que je serais sûrement la première à passer ses soirées sur Netflix à regarder tout un tas de navets si j’avais eu la possibilité d’avoir ne serait-ce qu’une soirée de libre par semaine. En réalité, des soirées sans travail, j’en ai, mais j’ai également une dette de sommeil tellement importante que je suis un peu obligée de passer ce fameux temps libre à dormir pour essayer de ne pas m’écrouler en cours ou sur la scène. Je ne m’en sors pas trop mal, finalement, même si les cernes qui apparaissent de manière très visible sous mes yeux lorsque je me démaquille prouvent le contraire, mais je crois que c’est un équilibre – ou plutôt un déséquilibre – auquel je me suis fait avec le temps. « J’ai eu seize ans. » Je réponds simplement, jugeant cette explication largement suffisante pour justifier mes connaissances en la matière. Nous avons un jeu à mener et je compte bien le terminer sans être complètement raide. Je n’ai jamais été une grande adepte de l’alcool, c’est une boisson qui fait perdre le contrôle et je déteste ça. Je crois qu’il n’y a qu’avec Yoko que je me lâche vraiment, parce que je lui fais aveuglément confiance. Je devrais sans doute dire que je me lâchais plus avec elle puisque nous ne nous adressons plus la parole, désormais, mais pour l’instant, alors que je dois réfléchir à un moyen de faire boire White sans boire moi-même, j’arrive à ne plus trop y penser. Et ça marche en plus, il boit à ma première affirmation alors que le shoot reste résolument posé devant moi. « Je savais bien que tu t’étais fait larguer. » Je commente alors qu’il repose le verre vide devant lui. C’est à son tour et j’admets que je m’attendais à mieux de sa part. Après tout, quelle personne peut se vanter de n’avoir jamais menti dans sa vie ? Certainement pas moi, ma vie entière repose sur un mensonge, et pas lui non plus, visiblement, vu qu’il attrape son deuxième shoot. Je prends mon premier pour ma part et l’avale d’une traite, non sans une grimace dégoûtée. « A ce rythme, on ne va pas jouer longtemps. » Je commente, alors que mon tour revient. « C’est beaucoup trop facile pour moi. » Je croyais qu’il était supérieur à tout le monde et il se montre petit joueur, je m’attendais à mieux de sa part et le lui faire remarquer me fait évidemment très plaisir. « Je n’ai jamais été tatouée. » Et mon second shoot reste encore devant moi sans que j’ai besoin d’y toucher alors que White s’approche à grands pas d’une défaite certaine.  

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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptySam 25 Mai 2019 - 13:55


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→ Je l’insupporte. Je l’énerve. Elle me déteste, moi, mon sourire, ma nonchalance, mon addiction sévère à la clope, mon air légèrement supérieur et tout ce qui me représente. Elle me déteste et pourtant elle reste. Elle ne s’en va pas Primrose, elle reste assise à mes côtés, avec l’envie profonde de me détester mais aussi de savoir pourquoi. Pourquoi je lui fais cet effet-là. Je le sais, car même si je ne la déteste pas, moi aussi j’ai envie de savoir pourquoi elle me fait de l’effet. Pourquoi le mystère qui l’entoure m’intrigue, et pourquoi j’ai cette sensation étrange qui me serre le ventre, comme lorsqu’on ressent le danger d’une situation sans réussir à l’expliquer pour autant. Ce n’est pas que ma curiosité maladive qu’elle a réussi à captiver, il y a autre chose. Une attirance indéniable, une envie folle de briser la carapace érigée devant ses iris bruns… Inaccessible, c’est sûrement pour ça que je suis là. Il y a les paroles que l’on prononce ; agressives, blessantes et mordantes ; et qui ne disent pas la vérité ou plutôt qui cherchent à la cacher. Vils mensonges érigés pour se protéger… De qui, sinon soi-même ? Et il y a les silences qui parlent tout bas, et leurs murmures sont aussi limpides que de l’eau de roche. J’aime ça, qu’ils disent. J’aime ça et j’en veux plus, encore. Je veux creuser plus profondément, voir plus intensément, comprendre plus intelligemment. Tout amplifier car ce n’est que dans l’excès qu’on trouve le vrai.

- Je crois que c’est de très loin ce que tu as dit de plus intelligent depuis qu’on s’est rencontré. Secouant la tête, je rétorque simplement : - Faux. J’dis plein de trucs intelligents mais t’as pas envie de les écouter. Et je tire la langue, comme un gamin, avant de me saisir de mon verre. Dans le fond, je ne suis qu’un gosse encore, je cours après tout ce qui peut me faire vibrer, me violenter aussi. Je cherche les extrêmes et les limites, tout le temps. – J’ai eu 16 ans. – Vraiment ? Nouveau sourire, entêtant, exaspérant. Malgré son ton dédaigneux, je reste tranquille et calme, lui exposant les règles du jeu à venir. Je ne crains pas de trop boire, ça m’est arrivé plus d’une fois.  Tirant sur ma cigarette, j’essaie de m’imaginer Primrose à ses seize ans et tout ce qui me vient à l’esprit, c’est une jeune adolescente entourée de ses parents, revêche et en pleine crise. Peut-être un peu moins grande… Peut-être un peu moins fatiguée… Mordante, toujours. Exigeante aussi. Avec la farouche volonté de devenir indépendante. Elle n’aime pas dépendre des gens, Anderson, ça je l’ai vite compris. Elle n’a besoin de personne, elle est trop forte pour ça. Trop fière, surtout.

- Je savais bien que tu t’étais fait larguer. Remarque on ne peut plus acerbe, qui cette fois-ci m’arrache plus une grimace qu’un sourire. Je ne me suis pas fait larguer, mais j’ai eu le cœur brisé dans le processus et c’est une expérience que je ne suis pas vraiment prêt à renouveler. Je souffle la fumée de ma clope droit devant moi, avant de demander sans la regarder – Est-ce que ça te fait plaisir ? De m’imaginer le cœur brisé ? J’arque simplement les sourcils et tourne mon visage vers elle. Mon regard croise le sien, s’y attarde un moment avant de décrocher et d’écraser ma cigarette dans le cendrier. Se réjouit-elle vraiment d’apprendre cela ou n’est-ce qu’un leurre, une fois de plus ? Une vengeance causée par l’irritation que je provoque en elle. Est-ce que je ne provoque que ça ? Pourquoi  je doute ?  Quelles sont ses pensées qui m’assaillent et me font perdre le fil de mon entreprise ? L’alcool, déjà ? Je rejette le doute, pose ma question sans trop réfléchir et sourit en voyant Anderson vider son verre d’une traite. En même temps, elle n’a rien d’une fille sage, alors c’était évident qu’elle allait boire.

- A ce rythme, on ne va pas jouer longtemps. C’est beaucoup trop facile pour moi. Je n’ai jamais été tatouée. Sa réponse, décevante, me laisse circonspect un instant. Puis, je bascule ma tête vers l’avant en soufflant, dépité. Les règles sont les règles et elle les a respectés malgré tout. Je secoue la tête, attrape le shooter et l’avale cul sec. Je grimace légèrement et attrape mon paquet de clope. Trois shooters à la suite, ça ne va pas m’aider à avoir les idées très claires pour la suite. J’ai un peu chaud d’ailleurs et je frotte mon front contre mon poignet un court instant, pour souffler et reprendre mes esprits. Qu’ai-je envie de savoir sur elle à tout prix ? Réfléchis Abel putain. Il s’agit de prêcher le faux pour avoir un aperçu du vrai. Je suis doué pour ça normalement. Pour obtenir ce que je veux.  – Je n’ai jamais fait quelque chose que je n’avais pas envie de faire. Voilà ce que j’articule avant de relever le visage vers Anderson, sûr d’échapper cette fois-ci au shooter menaçant rempli de vodka. Tous mes choix de vie, même les plus déroutants et un peu cinglés, ont été faits en fonction de ce qui m’attirait sur l’instant. Le mannequinat, l’acting, mes études… Je ne me suis jamais obligé à faire quelque chose que je n’avais pas envie de faire. En est-il de même pour Anderson ? Suit-elle ses envies ou ses obligations ? Je tire sur ma clope, pensif, en l’observant.



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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyDim 26 Mai 2019 - 6:35


 
Abel & Primrose

Let's never meet again
Une fois de plus, Abel me fait lever les yeux au ciel, c'est probablement ce qu'il fait de mieux. Je ne comprends pas comment il peut avoir une attitude aussi suffisante, ou même croire à ses propres paroles. Sa répartie aurait eu de quoi me faire rire si elle avait été prononcée par n'importe qui d'autre que White, mais parce que je sais qu'il pense vraiment ses mots et qu'il ne s'agit pas d'une simple blague, j'ai beaucoup plus de mal à le prendre sur le ton de l'humour. Comme d'habitude, nos conversations ne se déroulent pas sur un ton amical et nous nous renvoyons la balle encore et encore, sans jamais nous en lasser. Je ne sais toujours pas ce qu'il me veut, s'il s'agissait de présenter ses excuses pour ce qu'il s'est passé le jour où nous avons appris notre futur travail en commun, c'est déjà fait, il pourrait retourner faire la fête avec ses amis. Pourtant, il reste là, à prendre des coups sans vraiment les rendre et sans se montrer froissés par ces derniers. A certains moments, je pense qu'il les mérite parce qu'il est ce garçon tellement insupportable que je déteste de tout mon être, mais à d'autres, je me sens coupable, parce qu'il est venu en paix et que je ne fais que le repousser et le repousser encore. Il tient bon, pourtant et une telle persévérance est honorable, je devrais sans doute arrêter, me radoucir, changer d'attitude mais la vérité, c'est qu'il me fait peur, parce que je n'arrive pas à comprendre d'où vient un tel acharnement et ce qu'il espère y gagner. Ou alors, peut-être est-ce totalement désintéressé de sa part ? Peut-être qu'il m'a vu seule et qu'il a eu simplement envie de me tenir compagnie ? Pourquoi est-ce que je devrais toujours voir le mal partout alors qu'il ne fait rien qui puisse prouver qu'il a envie de me pousser hors de ma zone de confort. Enfin, c'était le cas jusqu'à ce qu'il propose ce jeu qui pourrait sembler banal pour des étudiants bourrés ravis de partager leur expérience sexuelle en se cachant derrière les règles du jeu pour justifier de balancer leur intimité à des personnes qui ne devraient jamais ne entendre parler. Je trouve ça complètement débile, les étudiants parlent trop, ou plutôt les gens en général. Je n'ai jamais trop compris ce besoin constant de se montrer, de prouver que leur vie n'est pas aussi banale qu'elle en a l'air en dévoilant des choses sur eux qui devraient rester secrètes. Dans la vie de tous les jours, ils se rendent pourtant compte que trop l'ouvrir est déplacé mais ils profitent des soirées pour boire un peu d'alcool et organiser ce genre de festivités stupides pour pouvoir enfin prononcer tout haut ce qu'ils ne peuvent pas se permettre de dire habituellement. Enfin, ça, c'est ce dont je me suis persuadée pour éviter d'avoir à jouer à mon tour, j'ai toujours trouvé ça beaucoup trop dangereux pour moi. Je pourrais mentir, évidemment, mais des mensonges par-dessus des mensonges qui me causent déjà beaucoup de tort, je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée, alors je préfère passer pour l'étudiante coincée qui ne sait pas vraiment s'amuser.

Mon raisonnement se tient, c'est pour cela que j'aurais dû refuser la proposition de White et le laisser retourner avec ses amis plutôt que de me laisser dépasser par une curiosité qui ne pourra m'apporter rien de bon. Pourtant, le début du jeu se passe bien, je fanfaronne même et un peu trop d'ailleurs puisque je finis par le toucher, ou en tout cas, j'en ai l'impression. Bien sûr que non ça ne me fait pas plaisir d'imaginer qu'il puisse s'être fait détruire par une relation amoureuse, je ne suis pas du genre à souhaiter la souffrance d'autrui, même si lorsque nous nous sommes fait exclure de la bibliothèque, j'admets avoir trouvé tentant l'idée de l'encastrer dans un mur. « Pas du tout. » Loin de là, même. Je voulais le piquer une fois de plus, jouer les femmes dures, lui montrer que je n'avais pas de scrupule et qu'il perdait son temps en essayant de me faire parler de moi. Parce que c'est bien le but de ce jeu, non ? Se découvrir, apprendre à mieux se connaître, et c'est d'ailleurs tout le problème. « Je trouve ça juste rassurant de savoir que tu n'es pas infaillible. » J'admets, haussant les épaules pour ponctuer ma phrase comme pour lui donner une faible importance alors qu'elle en a beaucoup, en réalité. Abel est ce garçon qui fanfaronne à longueur de journée, qui semble inatteignable et au-dessus de tout le monde et malgré moi, je dois admettre que ça m'intrigue, ça me donne envie d'en savoir davantage sur lui, de savoir comment il peut se croire aussi supérieur. Je crois que je m'étais tout simplement dit qu'il n'avait jamais rien eu à vivre de difficile et que s'il se pensait aussi inatteignable c'est parce que rien ne l'avait atteint jusque-là. Il vient de me prouver que ce n'est pas le cas, qu'il a ressenti la peine et la tristesse lui aussi et parce que je voulais avoir l'air d'être celle que je ne suis pas, je m'en suis bêtement moquée. Je me déteste. Pourtant, je laisse le jeu se poursuivre, sachant pertinemment que malgré la banalité que je viens de sortir, l'obligeant à boire son troisième shooter, je ne sortirais probablement pas indemne de cette partie. Son affirmation me le prouve car elle me laisse interdite, un instant, alors que je fanfaronnais à mon tour quelques secondes auparavant, me ventant de dominer la situation avec une facilité déconcertante. Évidemment, la première question que je me pose c'est : est-ce qu'il sait ? Il vise un peu trop juste pour que ce soit une simple coïncidence. S'il avait été au club je l'aurais vu, je suis physionomiste et le fait de croiser un étudiant sur mon lieu de travail est ma hantise. Mais il est possible que j'ai loupé quelqu'un, je ne suis pas infaillible, loin de là. Ou alors, je me fais des films, après tout, tous les enfants font des choses qu'ils n'ont pas envie de faire lorsque leurs parents le demandent, ça ne veut absolument rien dire. Il faut que je me reprenne. Sans croiser le regard d'Abel, j'attrape mon second shooter et le descend d'une traite, à la suite du précédent avant de le reposer. « Tu veux essayer de me faire croire que tu n'obéissais jamais à maman? » Il n'a pas bu, voilà ce que je retiens de tout ça et s'il ne l'a pas fait c'est qu'il n'a pas prononcé cette phrase en pensant à son enfance mais plutôt à une situation plus actuelle et c'est ce qui me fait peur. Il n'a pas le droit de s'approcher trop près de cette partie de ma vie qui ne le regarde pas et je n'ai pas du tout l'intention de le laisser faire. « Je n'ai jamais cherché à apprendre à connaître quelqu'un qui n'en avait pas envie. » Et une fois de plus, je n'ai pas de verre à boire parce que, en effet, je ne me suis jamais intéressée à quelqu'un contre son gré. Lui, par contre, il va devoir boire de nouveau, parce que c'est ce qu'il est en train de faire actuellement, n'est-ce pas ? En tout cas, j'aimerais m'en persuader mais alors que j'attends qu'il prenne un nouveau shooter, je ne peux m'empêcher de me demander si je n'en ai pas un peu envie, au fond.

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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyLun 27 Mai 2019 - 5:41


Let's never meet again
Bottles smash, I raise my hand How can you all even stand it Why is there joy in this poison, oh Faking smiles and confidence Driving miles to capture this excitement I can't take anymore, oh You're never gonna get it I'm a hazard to myself I'll break it to you easy This is hell, this is hell You're looking and whispering You think I'm someone else This is hell, yes. I am in hell. We don't have to talk We don't have to dance We don't have to smile We don't have to make friends It's so nice to meet you, Let's never meet again We don't have to talk We don't have to dance We don't have to dance. ► We don't have to dance. Andy Black



→ Le jeu a commencé. Ce qui s’apparente à un jeu de boisson dont le but est de finir torché et ivre avant la fin, est en réalité stratégique, révélant notre volonté à tous deux d’en savoir plus sur l’autre. Anderson n’aurait pas joué si ça n’avait pas été le cas. Et je ne m’emmerderais pas à tenter de percer sa carapace si je n’en avais pas envie. Curiosité malsaine ou intérêt feint ? Je dirais qu’il y a des deux. J’ai toujours été très curieux, insupportable enfant en demande perpétuelle d’attention qui ne cesse de questionner tout ce qu’il ne peut pas comprendre. En grandissant, ce trait de caractère a mué en expérimentations variées avec le désir profond de comprendre et de repousser chaque fois un peu plus les limites. J’ai eu mes heures de gloire, et j’ai eu mes défaites aussi. Curieusement, ce sont ces dernières qui m’ont le plus apporté. La gloire, c’est surfait et ça ne dure pas. Il n’y a rien à apprendre dans le fait d’être adulé par d’autres, si ce n’est qu’ils sont dans le faux. Ils ne me connaissent pas. Ils ne savent pas ce qu’il y a dans ma tête, mes tourments, mes questionnements, mes envies… A l’inverse, la défaite permet d’apprendre. Il faut s’en relever, comprendre ses erreurs pour éviter de reproduire les mêmes. Ou il faut recommencer si le message n’a pas été bien compris. Quoiqu’il en soit, chaque expérience a de l’intérêt pour moi. J’y vois toujours une possibilité d’évolution. Et cela se confirme avec ce jeu, proposé dans le but d’en savoir plus et de satisfaire ma curiosité grandissante envers Anderson. Mon intérêt se concrétise pour elle. Peut-être est-ce l’alcool qui obstrue mes pensées ? Je ne crois pas. Je crois qu’elle me plait, encore plus quand elle me rejette.

- Pas du tout. Je trouve ça juste rassurant de savoir que tu n’es pas infaillible. Cette phrase m’étonne et me fait froncer les sourcils. Infaillible, moi ? Est-ce l’image que je renvoie parce que je suis sûr de moi ? Apparemment, c’est ainsi qu’elle l’a interprété. J’ignore si je dois m’en sentir flatté ou pas. Le fait est que je ne le suis pas infaillible et que j’en ai pleinement conscience. Mon arrogance naturelle n’est qu’un leurre, un masque que j’adopte pour qu’on évite de me faire chier (et ça fonctionne plutôt bien) et parce que, comme tout personne logique et dotée d’une conscience sur cette planète, je dois trouver un moyen de fonctionner en société sans me mettre en danger. Un léger sourire traine sur mes lèvres alors que je fixe les shooters devant nous. Elle est en train de comprendre qui je suis. Peut-être que c’est là le but de la manœuvre, peut-être qu’elle doit se rendre compte que j’ai mes faiblesses pour s’ouvrir à son tour, peut-être qu’il faut que ce soit donnant-donnant pour que ça marche. Je souffle la fumée de ma clope, boit mon troisième shooter car Anderson n’a pas de tatouages. Je l’aurais bien imaginé avec pourtant. Mes pensées déraillent alors que je l’observe nue, fantasme délirant qui envahit mon esprit quelques secondes. Elle me met dans le mal. Mon envie d’en apprendre plus sur elle me fait commettre des erreurs de débutants, alors je tente de réfléchir et je perçois l’hésitation dans son regard. Un certain trouble s’installe suite à ma dernière affirmation, et là encore je ne sais pas comment l’interpréter. L’alcool n’aide pas à se concentrer et mon esprit est embrumé. Je la vois boire, je me mords les lèvres et gratte ma nuque tout en essayant de réfléchir.  Je n’y arrive pas vraiment, je suis un peu dépassé par le jeu. – Tu veux essayer de me faire croire que tu n’obéissais jamais à maman ? J’arque un sourcil, amusé par son ton légèrement moqueur et je roule des yeux. Je n’ai pas pensé à l’enfance, mais à partir du moment où j’ai été en capacité de faire des choix et d’orienter ma vie en fonction de ceux-ci. – Qu’en penses-tu ? Un tel pouvoir de persuasion ça se développe dès le berceau. Je réponds, taquin. Ma mère pourrait témoigner de cela, je ne mens pas. Elle a souvent été la première à plier devant mes caprices, nombreux et excessifs. Je n’ai pas l’habitude qu’on me dise non, car elle ne m’a jamais réellement dit non. La vie s’est chargée de le faire par la suite et je mentirai si je disais que ça ne m’a pas fait du bien. Un enfant a besoin de limite et de cadre pour grandir et s’épanouir, c’est nécessaire à sa propre construction. Sinon, il passe sa vie à tester les limites et le cadre imposés par la société. J’en sais quelque chose – mais je n’arrive pas vraiment à fixer de limites à Morgane malgré tout, elle fait ce qu’elle veut de moi.

- Je n’ai jamais cherché à apprendre à connaître quelqu’un qui n’en avait pas envie. Cette affirmation me laisse perplexe. Anderson ne touche pas à son shooter et me fixe avec un air plein de défi. Elle sous-entend que je suis un forceur et qu’elle n’a pas envie d’être là, mais je ne l’oblige à rien et surtout pas à jouer avec moi. Aussi, je ne crois pas qu’elle n’a pas envie que je m’intéresse à elle. Je jette un regard vers les shooters, il n’en reste plus que la moitié. – Je dois boire, à ton avis ?  Je demande en l’observant à nouveau. Une certaine tension nait entre nous, pas déplaisante du tout, intrigante voire même excitante. La pulpe de mon pouce vient frotter mon arcade sourcilière, juste au-dessus de ma petite croix tatouée, alors que je me retrouve dans une situation particulière, en attente de sa décision.




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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyMar 28 Mai 2019 - 14:36


 
Abel & Primrose

Let's never meet again
Une fois de plus, Le jeu se poursuit et alors qu’il semblait jouer en ma faveur, j’ai l’impression que la chance commence tout juste à tourner, pile au moment où je me vantais de réussir ce sans faute qui me donnait un très net avantage sur White. Ce changement ne me plait pas, un nœud se forme au niveau de mon estomac alors qu’il parvient à trouver la faille qui me fait hésiter, l’espace de quelques secondes seulement, avant que je retrouve ma neutralité habituelle et mes taquineries en guise de protection contre son intrusion dans une vie que je ne peux pas lui révéler. J’étais si sûre de la haine que j’éprouvais à son égard avant ce soir et à ce moment précis, je ne suis plus sûre de rien, parce que même si son but était probablement de me pousser à me confier, il fait de même à son tour et il m’apparait enfin plus humain et peut-être même plus accessible. Je déteste cette sensation, j’aimerais camper sur mes positions, garder cet immense fossé que j’avais construit entre nous et qui garantissait ma sécurité. La distance qui nous séparait s’est raccourcie, presque imperceptiblement et je m’en rends compte seulement maintenant alors qu’il semble déjà trop tard pour faire marche arrière. Il ne fait aucune remarque sur le temps un peu trop long que j’ai mis à saisir mon verre mais je sais qu’il s’en est aperçu. Il me fixe du regard depuis le début, ne perdant pas une miette de mes paroles et de mes réactions, ça devrait me déranger, je devrais me sentir acculée, au pied du mur, je crois même que je devrais avoir peur et prendre la fuite. Je n’en fais rien, loin de là, je crois même que je prends plaisir à sentir son intérêt, j’apprécie le danger qu’il représente et la position délicate dans laquelle il me met. Je suis un funambule suspendu à plusieurs mètres au-dessus du vide, conscient de jouer avec sa vie mais qui continue à aller et venir sur cette corde tendue, attendant un événement même minime pour faire une chute mortelle. Tout en lui devrait me faire horreur, tout ce qu’il fait devrait me pousser à partir, tout ce qu’il dit devrait générer une inimitié encore plus forte que celle qui s’est instaurée dans cet amphithéâtre, alors que j’apprenais tout juste son existence. Pourtant, plus de trois semaines plus tard, je suis encore là et pire encore, je n’ai absolument pas l’intention de partir.

Je remets en cause son honnêteté alors qu’il ne touche pas à son verre mais il ne s’en formalise pas, se contentant d’en plaisanter ce qui m’arrache un sourire, le premier depuis qu’il est venu prendre place à mes côtés. Il s’efface bien vite, cependant, mais c’est une nouvelle fissure qui se crée sur ma carapace déjà endolorie. « Je pense que tu as une mémoire sélective et que tu devrais boire. » Je ne le laisserais pas s’en tirer comme ça, ce serait trop facile et je n’aime pas lui accorder des avantages. « Tu veux qu’on appelle maman White pour demander confirmation ? » J’ignore tout de sa vie, de sa famille, de ses amis, de ses fréquentations, aborder sa vie est dangereux parce que je ne sais pas quelle relation il entretient avec sa mère ou s’il en a une, mais pour le coup, tout ce qui m’intéresse est qu’il se plie à ses propres règles et avale cet énième verre que je lui ai demandé de boire. Je veux qu’il capitule parce qu’en agissant ainsi, il me prouvera que je n’ai pas totalement perdu le contrôle et que je peux encore avoir le pouvoir si je le souhaite. C’est également ce que j’essaie de lui montrer en prononçant cette énième affirmation avec une assurance que je ne possède pas, en réalité. La vérité, c’est que je ne sais pas si j’ai envie d’être ici ou non, ou plutôt que je n’ai pas vraiment envie d’obtenir la réponse à cette question. J’ai peur de devoir m’avouer à moi-même que j’ai envie qu’il soit ici, avec moi, à essayer d’apprendre à me connaitre et de réaliser que je ne repousse plus ses tentatives pour m’approcher avant autant de volonté que je le devrais. Et malheureusement, encore une fois, alors que j’espérais me prouver que j’étais encore maitre de la situation, celle-ci m’échappe définitivement alors qu’il retourne la question contre moi, me poussant à une réflexion que je n’ai pas envie d’avoir. Le silence s’installe, les secondes s’écoulent lentement alors que j’hésite, de manière évidente cette fois-ci, brisant une énième barrière que j’aurais pourtant tant aimé préserver. Il est fort, très fort et je l’ai largement sous-estimé. « J’ignorais que les règles du jeu avaient changé, c’est à toi de répondre aux affirmations qui te concernent. » Je tente de m’en sortir comme je peux mais ma faiblesse transparait dans ma réponse et je déteste ça. Je soutiens son regard, pourtant, essayant d’analyser l’expression malgré l’impact de l’alcool sur ma perception de ce qui m’entoure. Je n’aurais jamais dû jouer.

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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyMer 29 Mai 2019 - 15:23


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→ L’atmosphère a changé entre nous. La distance qui s’était érigée comme moyen de défense, s’amenuise au fur et à mesure que nous descendons les shooters de vodka, partageant ainsi de légères confessions toujours plus intrigantes. A travers tout ce qu’elle ne dit pas, Anderson se confie deux fois plus, et même si l’alcool vient perturber mon esprit d’analyse et ma logique, je la perçois malgré tout, de mieux en mieux. Notre inimitié cache en vérité une attirance, et ça me plait d’être aimanté ainsi par tous les secrets qui l’entourent. La façon dont elle passe de l’assurance hautaine, légèrement méprisante, à sa perte soudaine qui entraine inévitablement son désarroi me séduit et me laisse entrevoir une femme avec de grandes fragilités. Et sans le savoir, elle m’émeut et me touche. Je me sens à l’aise, à côté d’elle, j’aime même ça, cet échange étrange complètement à côté de la soirée qui se déroule à quelques mètres de nous. Je jette d’ailleurs un regard amusé vers la piste de danse qui ne désemplit pas, avant qu’elle n’insiste, apparemment bien décidée à me faire boire davantage. – Je pense que tu as une mémoire sélective et que tu devrais boire. Tu veux qu’on appelle maman White pour demander confirmation ? L’évocation de ma mère me fait sourire. Comment réagirait Mary J. White face à Anderson ? Je suis pratiquement sûre qu’elle n’y ferait pas attention, bien trop penchée sur ses problèmes personnels et familiaux. Je souris et hoche la tête en attrapant un shooter – Ok, je bois. Uniquement parce qu’il est bien trop tôt pour que tu rencontres ma mère. Je tire la langue à Anderson, amusé par ma propre réplique qui nous engage un peu plus dans une relation particulière. Je la taquine, évidemment. Mais ça me plait de l’imaginer en train de rencontrer ma mère. L’alcool doit me monter sérieusement à la tête et je claque le quatrième shooter que je viens de vider sur la table. Je reprends ma clope posée sur le bord du cendrier la termine en aspirant violemment dessus.

Après l’avoir écrasé, j’écoute sa nouvelle affirmation et je reste perplexe face à celle-ci. J’hésite, j’ignore si je dois boire ou non. Je ne pense pas que je devrais, car je ne l’ai forcé à rien au final. Ma question l’embarrasse, la gêne s’installe entre nous, déplaisante. Anderson perd son masque d’assurance à nouveau, mais ce qui me surprend davantage c’est la gêne que je perçois chez elle. C’est étrange la faiblesse et la vulnérabilité qui peuvent apparaître brusquement dans son regard, comme si elle était perdue, oscillant entre deux réalités qu’elle seule connait. Je la contemple sans m’en rendre compte, hypnotisé et fasciné par tout ce qu’elle se refuse d’exprimer mais que son visage trahit malgré tout. – J’ignorais que les règles du jeu avaient changé, c’est à toi de répondre aux affirmations qui te concernent. Elle me remet à ma place, sans ambages. La douche est froide, et pourtant j’arrive à la comprendre. Et il y a quelque chose en moi qui s’éveille, un sentiment particulier, protecteur et bienveillant. Je me rends compte que je n’ai pas envie de la mettre mal à l’aise ainsi, et que je n’ai aucune intention de la blesser. Je ne veux pas non plus qu’elle me fuit. C’est tout l’inverse dont j’ai envie, alors, bêtement je souris pour détendre l’atmosphère et déclare – Fuck, ce jeu craint. J’arrête tout, brusquement, répondant à son malaise évident et je me saisis du shooter. Je le vide dans ma bouche, son goût acide m’écorche le palet et pourtant je renouvelle tout de suite après l’expérience, vidant le second à la suite. Je tire la langue, tousse un peu, pris d’une soudaine vague de chaleur et secoue la tête. Wow, je vais avoir mal au crâne demain matin, c’est sûr. Il reste deux shooters sur la table, et ma vision est légèrement troublée pour le coup. Je me frotte un œil dont le contour rougit instantanément, puis demande à Anderson – Tu m’aides à finir ? Je cale une énième clope entre mes lèvres, jette un regard vers elle, interrogateur. J’allume ma cigarette, tirant lentement sur celle-ci, avant de rejeter la fumée et de frotter un peu mon front. – Je te ramène chez toi ? Je demande, n’ayant plus grand intérêt à me trouver ici sans elle. Marcher me fera beaucoup de bien en plus de ça, ainsi que l’air frais. Je préfère mettre fin à notre échange avant qu’elle ne se braque. Ce n’est pas le but du jeu, et je n’ai pas envie de flirter avec ses limites ce soir. Je ne les maîtrise pas bien, et je n’ai pas envie de tout arrêter.



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Message(#)Let's never meet again ஐ Primbel   EmptyVen 31 Mai 2019 - 17:40


 
Abel & Primrose

Let's never meet again
L’atmosphère qui s’est installée entre nous est étrange, aussi déstabilisante qu’agréable mais pour autant, j’essaie de l’ignorer parce qu’elle me forcerait sûrement à me demander pourquoi j’apprécie autant ce brusque revirement de situation et je ne veux pas vraiment avoir à répondre à ça. Alors je me concentre sur le jeu, j’oublie que nous sommes dans ce bar, j’oublie les personnes autour de nous, tout ce qui m’intéresse, ce sont ses affirmations et la manière dont il réagit aux miennes. Jamais je n’aurais pensé en apprendre davantage sur White, il s’agissait juste d’un bête devoir qui devait se terminer vite pour qu’on n’ait jamais plus à entendre parler l’un de l’autre. Maintenant, je me surprends à souhaiter que cette soirée ne se termine pas pour en savoir encore davantage. Sa répartie me fait sourire alors qu’il boit le quatrième shooter poser que la table, scellant très certainement sa défaite alors qu’il est pourtant à l’origine du jeu. « Je suis sûre qu’elle m’adorerait. » Je plaisante, mais au fond, il y a une part de vérité dans tout ça, parce qu’il me parait évident qu’il est facile de m’apprécier, je sais jouer sur les apparences, je sais dire aux gens ce qu’ils veulent entendre, je sais être la personne que je ne suis pas. Mais au fond, s’ils devaient rencontrer la véritable Primrose, celle qui est honnête et transparente, celle qui ne dissimule par sa double vie derrière des tonnes de mensonges qui finissent par devenir tellement envahissants que je peine à dormir la nuit, alors je ne suis pas sûre qu’ils m’apprécieraient autant que ça. Au contraire, je pense que les murmures de ceux qui seraient amenés à me croiser ne seraient jamais prononcés pour me faire des compliments, que je serais sans cesse jugée et montrée du doigt et que tout le monde passerait son temps à me fuir. L’image que j’ai de moi-même peut paraitre peu reluisante, pourtant, la plupart du temps, je l’assume, parce que cette vie je l’ai choisi, et même si à présent ce n’est plus tant par choix que ma nécessité que je poursuis dans cette voie, j’aime me dire que je suis encore maitresse de mes actes et de mes décisions. Un jour, peut-être, je devrais me remettre en question, regarder en arrière pour me rendre compte du bazar que j’ai foutu dans ma vie en n’étant pas capable de me sortir de cette spirale infernale avant qu’il soit trop tard pour pouvoir reculer, mais pour le moment, j’ai choisi d’accepter et de faire en sorte de pouvoir mener ces deux vies de front en me cachant derrière des mensonges. Pour le moment ça marche mais je ne sais pas combien de temps ça durera, tous les mensonges finissent par refaire surface un jour.

C’est sûrement parce que j’ai peur d’être découverte un jour que l’affirmation de White me déstabilise autant et un bref instant de flottement s’installe avant que je parvienne à reprendre contenance et à l’envoyer sur les roses. Il s’en est rendu compte, je le réalise aussitôt, son visage a changé, il n’est plus vraiment le même, je crois bien qu’il a l’air un peu perdu lui aussi et je m’en veux de m’être montrée si transparente. Je ne pense pas m’être mise en danger, loin de là, mais j’ai été assez stupide pour laisser entrevoir mes émotions. C’est mon point faible, je n’ai jamais su vraiment très bien masquer ma peur ou mes hésitations et dans le cas présent c’est aux deux en même temps que j’ai eu à faire face. Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre et je retiens presque ma respiration en attendant qu’il se décide. Je ne m’attends à rien de sa part et pourtant j’arrive tout de même à être surprise par sa décision de mettre brusquement un terme à ce jeu en se saisissant de son dernier shooter pour l’avaler d’un trait. Game over. Il a perdu. Et c’est avec un de mes shooter qu’il enchaine, le vidant à son tour. Je reste assise, sans bouger, muette, incapable de faire le moindre mouvement ou d’émettre le moindre son jusqu’à ce qu’il me demande mon aide pour les deux derniers shooter restants. « Ok. » J’acquiesce avant d’attraper l’un des deux derniers verres pour le faire glisser vers lui et de prendre celui qui m’est destiné. Je le vide d’un trait, sans une grimace, cherchant à canaliser l’angoisse que je ressens et qui ne cesse de grandir. Le jeu est terminé, il a perdu et pourtant je suis tendue, aux aguets, comme s’il s’apprêtait à profiter de la faille que je viens de montrer pour s’engouffrer dedans et me torturer comme il sait si bien le faire. C’est finalement tout le contraire qui se produit puisqu’il semble définitivement avoir arrêté de jouer, me proposant même de me ramener. Nouvelle hésitation de ma part, je ne sais pas si je dois accepter, lui montrer l’immeuble dans lequel j’habite, c’est dévoiler une partie de mon intimité et je n’ai pas confiance en lui. Malgré tout, je n’ai pas envie de renoncer à sa présence, pas encore, pas tout de suite, pas alors qu’il m’intrigue toujours autant et pas sur une note aussi négative. Alors je finis par hocher la tête, acquiesçant d’abord silencieusement à sa demande. « D’accord. Ce n’est pas très loin, on peut y aller à pieds. » Pas assez loin pour que j’ai besoin de quelqu’un pour me raccompagner, d’ailleurs, mais – et je ne l’avouerais jamais à voix haute – j’en ai envie. « Tu es sûr que tu ne veux pas rester avec tes amis ? » Je demande alors que je me lève pour partir, soulagée de quitter cet endroit et la tension palpable que nous avons instaurée bien malgré nous. Je lui offre une porte de sortie facile qu’il est libre de prendre pour pouvoir mettre un terme à tout ça mais je n’oublie pas que c’est d’abord lui qui est venu me trouver et je n’ai pas l’impression qu’il ait envie que ça s’arrête.

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