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 Something to tell you ► Henry & Ethan

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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptySam 30 Mai 2015 - 1:17

Je ne suis pas dans le quartier depuis très longtemps, mon frère me loue cet appartement depuis deux mois. L'ancien ne me convenait pas vraiment, il s'agissait plutôt d'un « entre deux » en attendant de me faire une vraie garçonnière. Alors imaginez ma surprise quand je découvre qu'Henry – le Henry d'Emily, son frère – est mon voisin. Pourtant je ne l'ai jamais vu sortir de son appartement. Probablement à cause de nos horaires décalés... c'est en cherchant son adresse que je me suis rendu compte de la proximité qu'il y avait entre nous. Ce n'est pas pour ça que je suis allée tout de suite le voir. Il fallait que je me prépare un peu, que je prenne une douche et que j'enlève mon uniforme avant de me pointer devant chez lui avec une pancarte « peace and love ». C'est également tout à fait par hasard que j'avais rencontré Emily et que j'avais su qu'elle n'avait jamais quitté Brisbane. Henry et Jessy avaient donc menti pour elle. Je ne sais toujours pas  si je dois me réjouir que ses proches soient si solidaires, ou si je dois coller mon poing dans la figure d'Henry pour m'avoir caché ça.

Je me retrouve devant la porte de son appartement, comme un con, armé non pas d'un flingue mais de deux bières destinées à briser la glace entre nous. Il est gay, okay, ça veut pas dire qu'il n'aime pas la bière. Je n'ai jamais cru à ces clichés à la noix... Emily défendait toujours son frère à l'école, déclenchant parfois des bagarres auxquelles je ne restais pas étranger bien longtemps. Elle est une vraie furie quand il s'agit des gens qu'elle aime. J'aimerais tellement faire partie de ce cercle que ça me bouffe. Auparavant nous ne passions jamais une journée sans l'autre, jusqu'à notre retour de mission. Je prends mon courage à deux mains : je toque à la porte d'Henry vêtu de fringues décontractées qui contrastent bien avec mon air anxieux. Il n'y a aucun doute là-dessus, je suis tendu et un peu en colère. Mais le sentiment qui surpasse tout est l'inquiétude. Celle-là même qui ne m'a pas quittée depuis quatre ans. Emily est comme une partie de moi-même, elle me connaît presque mieux que moi et peut anticiper chacun de mes faits et gestes. Ne la revoir qu'au compte goutte m'a arraché cette partie là. Je sais bien qu'elle n'est pas bien, il me suffit de me remémorer notre dernière rencontre pour le savoir, et je sais aussi qu'elle va m'en vouloir de discuter d'elle avec son frère. Sauf que c'est indispensable.

La porte s'ouvre sur le futur trentenaire. Il semble fatigué, mais il n'a pas beaucoup changé depuis la dernière fois que je l'ai vu. « Salut Henry. En cherchant ton adresse j'ai vu qu'on était voisins, j'habite en face, au 99. Dingue, hein ? » Je lance amicalement en contrôlant cette envie de lui demander pourquoi il ne m'a pas dit qu'Emily était à Brisbane. « Alors j'ai pensé qu'on pourrait prendre une bière devant la télé, il y a un truc dont j'aimerais te parler. » dis-je sans tourner autour du pot. Je lève les bières pour les lui montrer avant de sortir : « Et elles sont fraîches, en plus ! » Un maigre sourire se dessine sur mon visage. Je ne peux plus reculer. Ce n'est pas mon genre mais je redoute ce qu'Henry aurait à me dire au sujet de sa sœur. Il n'y a pas de recette miracle pour se remettre de ce qu'il s'est passé, moi-même je ne m'en suis pas totalement remis et ce n'est pas faute d'essayer. Pourtant je continue de me lever le matin, parce que j'ai un objectif. Mes frères m'aident beaucoup, ils m'ont empêché de rester au lit quand je ne voulais que dormir pendant douze heures de suite. Se laisser aller, c'est le premier pas vers l'oubli de soi.
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyDim 31 Mai 2015 - 18:57

Enfin, tu as enfin terminé tes rendez-vous pour la journée. Aujourd’hui était une journée rendez-vous, tu avais deux par semaine, des fois trois. Mais il t’arrivait de ne pas consulter durant une journée. Tu t’occupais des urgences, des césariennes surprises par exemple ou des femmes traversant la ménopause qui arrivaient aux urgences parce qu’elles n’avaient pas suivi la plupart du temps les conseils que tu donnais. Ou alors c’était des infections et autant dire que ce n’était pas toujours agréable. Mais c’était ton boulot et malgré toutes ces petites choses tu l’adorais. Tu te préparais donc à rentrer tranquillement chez toi pour profiter d’une soirée de repos au calme quand on t’appela pour une césarienne. Tu ne pus t’empêcher de dire que le gynécologue de garde à cet instant précis s’en chargerait mais apparemment il était déjà en salle d’opération pour autre chose. Génial … Tu ne voulais pas faire souffrir plus longtemps cette femme qui devait déjà assez paniquer comme ça. Tu donnais à l’infirmière toutes tes affaires avant de courir avec elle vers le bloc où tu te préparais le plus rapidement possible. Cela faisait parti de votre entraînement, mettre le moins de temps possible à se préparer en cas d’urgence. Voilà comment tu te retrouvais à quitter l’hôpital deux heures plus tard que ce que tu avais prévu. Oui parce que tu ne filais pas comme un voleur après une césarienne, tu rassurais le papa, tu attendais qu’on ramène le bébé et la maman dans la chambre pour être sûr que tout allait bien. D’habitude tu faisais autre chose en attendant, tu avais d’autres patients mais aujourd’hui vu que ce n’était pas prévu que tu fasses cette césarienne, tu attendais avec le papa. Quand tu fus assuré que tout allait bien, tu récupérais tes affaires pour enfin te diriger vers ta voiture. Une fois à l’intérieur, tu ne pus t’empêcher de soupirer, personne ne viendrait te chercher maintenant, c’était un soulagement. Tu pris alors la direction de ton appartement qui ne devait attendre que toi maintenant. Tu ignorais ce qui se trouvait dans ton frigo mais tu finirais bien par trouver quelque chose.

Tu arrivais chez toi une vingtaine de minutes plus tard et tu te posais enfin sur ton canapé. Tu allumais la télévision pour avoir un fond sonore mais rien de plus. Tu fermais les yeux tranquillement profitant de cette position que tu connaissais si peu dans la journée … Te détendre te faisait du bien c’était certain. Mais tu fus interrompu par la sonnette de ton appartement … Qui pouvait bien venir sonner chez toi à une heure pareille ? Tu finis par aller ouvrir la porte te demandant bien qui pouvait venir te rendre visite. Et quand tu découvris qui se tenait derrière la porte, la surprise fut totale. « Salut Henry. En cherchant ton adresse j'ai vu qu'on était voisins, j'habite en face, au 99. Dingue, hein ? » Ethan était ton voisin ? Ah bon ? Depuis quand ? Bon, tu devais avouer que tu ne faisais pas réellement attention à tes voisins, tu étais arrivé six mois plus tôt et tu ne connaissais donc toujours pas tout le monde dans l’immeuble. La présence d’Ethan te le prouvait … « Dingue en effet … » Te contentas-tu de répondre mais cela ne sembla pas décourager le jeune homme qui te dit : « Alors j'ai pensé qu'on pourrait prendre une bière devant la télé, il y a un truc dont j'aimerais te parler. Et elles sont fraîches, en plus ! » Il voulait te parler d’un truc ? Cela devait avoir un rapport avec Emily parce que tu ne voyais pas de quoi Ethan pouvait vouloir te parler. Tu l’avais longtemps apprécié, il était comme Justin le meilleur ami d’une de tes sœurs alors tu ne pouvais que le connaître et l’apprécier. Il avait grandi avec Emily et il avait toujours eu une place dans son cœur, cela te suffisait pour l’apprécier. Mais tu lui en voulais de l’avoir entraînée dans les SEALs, tu lui en voulais énormément surtout depuis qu’elle était rentrée complètement changée et que tu n’arrivais pas à l’aider, surtout quand Ethan semblait en pleine forme, comme ce soir. Tu le laissais entrer cependant, tu n’étais pas le genre de personne à lui fermer la porte au nez. « Rentre, je t’en prie. Que puis-je faire pour toi ? » Lui demandas-tu en espérant que cela soit rapide, tu avais une journée ben trop longue pour te prendre la tête. Tu allais dans la cuisine en espérant y trouver des petits trucs à grignoter avant de venir retrouver Ethan au salon. Tu étais tout ouï.
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptySam 6 Juin 2015 - 18:14

Il a l'air un peu décontenancé de ma visite. Pas étonnant en même temps, je suis bien la dernière personne qu'il s'attendait à voir aujourd'hui, après une journée de boulot harassante. Je dois même avoir l'air un peu con avec mon pack de six et ma bouille d'arriviste. Qu'importe au fond. Je ne resterai pas ainsi très longtemps parce qu'il y a des choses dont on doit discuter. Pas de grands discours, je ne suis pas doué pour ça, mais une discussion entre mecs. Avant que je ne m'engage chez les SEALs, j'étais souvent chez les Bush. Et Emily était souvent chez moi aussi... Alors j'ai appris à connaître Henry, Jessy et leurs parents. Ils sont très soudés. Encore plus depuis que les jumelles savent qu'il est gay, selon moi. Les filles le défendent bec et ongle. « Rentre, je t’en prie. Que puis-je faire pour toi ? » Je lui souris et passe la porte d'entrée. « Merci. » L'agencement de son appartement est à peu près similaire à celle du mien. C'est étrange de voir qu'il ne faut que quelques pas pour arriver chez l'un ou chez l'autre, et qu'aucun de nous ne l'ai fait depuis nos emménagements respectifs. Le mien remonte à deux mois, et je viens d'apprendre que le frère de ma meilleure amie habite là. Lui non plus ne le savait pas... est-ce que ça veut dire qu'à présent, on va se voir plus souvent ? Avec cette question s'ajoute celle du logement d'Emily. Où vit-elle au juste ?

Je rejoins le salon et je reste debout après avoir posé le pack sur la table basse, plus par politesse envers mon hôte. C'est moi qui lui ai proposé de se boire une bière devant la télé, dans l'idée que ça détendrait un peu l'atmosphère, mais je sens une légère tension entre nous. C'était inéluctable. « J'ai vu Emily, la semaine dernière. » Voilà, c'est dit, ça annonce bien le sujet de la discussion. Il doit se douter que je ne viens pas juste "comme ça" pour papoter football ou météo. « Elle était presque ivre... un mec l'a frappée par derrière et elle a répliqué. Les flics sont venus. » La suite me fait encore froid dans le dos, quand je pense à ce qui aurait pu lui arriver. A quelques secondes près je pouvais dire adieu à ma meilleure amie. Je la considère encore comme tel. Il faut juste que l'on mette deux ou trois choses au point afin de repartir sur de nouvelles bases sans se faire de mal. « J'ai voulu la raccompagner et elle a filé. Elle a failli se faire renverser, Henry. » Ma voix n'est plus qu'un murmure empli d'émotions. Ça fait longtemps que j'ai mis le pilote automatique, pour montrer à tous que j'allais bien. Je me répète souvent que je ne suis pas le plus mal loti. Nos coéquipiers sont morts là-bas alors que nous, nous avons survécu. L'important est de se focaliser sur l'avenir et non de vivre dans le passé. Toutefois dans ce cas précis, Emily s'est délibérémment mise en danger. Un frisson remonte mon échine, qui aurait pu croire que c'est ici, à Brisbane, que je verrais la jeune femme proche de la mort ?

« Tu sais où elle habite ? Je ne savais même pas qu'elle résidait à Brisbane. La voir dans ce bar c'était... comme si je voyais un extra-terrestre, tu vois le genre ? » Je ris un peu, seulement pour détendre mes cordes vocales, crispées par le souvenir de cette nuit là. « Qu'elle veuille me voir le moins possible à cause de ce qu'il s'est passé, je peux le comprendre, mais qu'elle me mente en disant qu'elle n'est plus à Brisbane... » Je suis mort d'inquiétude. Emily est une extension de moi-même, la tenir dans mes bras de nouveau m'a rappelé tout les bons moments que l'on a passé ensemble. Quelques mauvais, c'était inévitable, mais bon sang, qu'est-ce qu'on a pu se marrer ensemble, ou avec son frère et Jessy.
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyDim 7 Juin 2015 - 10:22

Tu ne savais pas exactement à quoi tu devais cette visite d’Ethan mais tu n’étais pas idiot, tu étais prêt à mettre ta main à couper que c’était à propos d’Emily. Brisbane n’était pas une assez grande ville pour qu’ils ne finissent pas par se croiser. Et puis tu doutais qu’Ethan soit venu te voir juste pour le plaisir, pas quand il savait que tu lui en voulais d’avoir entraîné Emily dans les SEALs parce qu’à cause de lui tu avais l’impression d’avoir une inconnue comme sœur et ce n’était pas toujours facile pour toi à gérer tu devais le reconnaître. Mais tu faisais ce que tu pouvais en essayant de ne blesser personne. Tu laissais Ethan rentrer, tu étais fatigué mais s’il voulait parler, tu ne voyais pas pourquoi tu ne le laisserais pas parler. Et puis si cela concernait Emily, il fallait certainement que tu l’entendes. Parce que malgré ton ressentiment envers le jeune homme, la chose dont tu n’avais jamais douté était qu’il tenait à Emily et qu’il ne voulait que son bien. Cela ne pardonnait pas tout cependant mais c’était déjà ça. « Merci. » Tu te contentais d’hocher la tête, tu n’étais pas non plus quelqu’un d’irraisonnable, tu étais un adulte et tu savais faire les bons choix en général. Tu ne tardais pas à emmener Ethan vers le salon où vous alliez pouvoir discuter tranquillement. Une fois assis tous les deux l’un en face de l’autre, tu demandais à Ethan de quoi il voulait te parler vu qu’il était venu pour cela à la base. Et tu ne t’étais pas trompé, il était venu parler d’Emily … « J'ai vu Emily, la semaine dernière. Elle était presque ivre... un mec l'a frappée par derrière et elle a répliqué. Les flics sont venus. J'ai voulu la raccompagner et elle a filé. Elle a failli se faire renverser, Henry. » Tu fermais les yeux avant de soupirer. C’était peut-être réellement moche de dire une chose pareille mais tu n’étais pas surpris le moins du monde. Tu savais qu’Emily buvait, tu savais qu’Emily se battait quand elle en avait l’occasion, enfin quand on la provoquait tu supposais. Tu avais déjà été la chercher au commissariat quelques fois mais c’était plus au début, tu pensais que ça lui était passé ou du moins que cela commençait à lui passer. Apparemment non. Mais tu ne comprenais pas réellement où Ethan voulait en venir parce que tu savais que ta sœur n’allait pas bien. Tu essayais de l’aider du mieux que tu le pouvais et ce n’était pas facile, elle était têtue et ne voulait pas toujours entendre ce que tu avais à lui dire. « J’aimerais être surpris, je ne le suis cependant pas. Inquiet par contre cela fait quatre ans que je le suis sans cesse alors que je vois que ma sœur ne peut pas aller mieux, n’essaye pas d’aller mieux je ne sais pas très bien. » Tu soupires parce qu’au fond, cette situation te dépasse complètement. Et tu en veux à Ethan, tu lui en veux parce qu’il va bien, parce qu’il a tourné la page et que tu n’arrives pas à aider Emily à en faire de même. Tu pouvais voir le regard d’Ethan rempli de jugement mais il n’avait pas le droit. « Ne me juge pas Ethan. J’essaye, cela fait quatre ans que je fais tout pour aider Emily à s’en sortir. Et j’essaye encore je ne sais juste plus quoi faire. Et puis Emily est têtue, la plupart du temps elle ne veut rien entendre. » Dis-tu désemparé parce que c’était ce que tu étais face à la situation de ta sœur. Tu étais aussi complètement perdu et c’était quelque chose que tu détestais. Tes sœurs n’allaient pas bien, toutes les deux et ce n’était pas facile pour toi de trouver les bonnes choses à faire. « Tu sais où elle habite ? Je ne savais même pas qu'elle résidait à Brisbane. La voir dans ce bar c'était... comme si je voyais un extra-terrestre, tu vois le genre ? Qu'elle veuille me voir le moins possible à cause de ce qu'il s'est passé, je peux le comprendre, mais qu'elle me mente en disant qu'elle n'est plus à Brisbane... » Tu laissais échapper un petit rire à cette question et puis tu soupirais face au mensonge d’Emily. Tu ne savais pas pourquoi elle avait menti mais ça la regardait de toute manière. « Elle habite ici. Emily habite avec moi. » Te contentas-tu de dire. C’était étrange qu’Ethan ne l’ait pas croisé d’ailleurs mais bon, Emily avait le chic de rentrer à des heures pas possibles ou de partir tard, enfin c’était Emily quoi. « Elle n’a jamais voulu nous en parler tu sais ? Peut-être qu’elle pensait que c’était mieux comme ça. Je n’en sais rien, tout ce que je sais c’est qu’une nuit sur deux je dois la réveiller de ses cauchemars. » Dis-tu désemparé une nouvelle fois.
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyMar 9 Juin 2015 - 13:17

Après son retour dans le salon je prends place dans l'un des fauteuils, en face de lui. N'importe qui trouverait ça intimidant, être en face du grand frère de votre meilleure amie avec qui, soit dit en passant, vous avez couché une ou deux fois. Heureusement qu'Henry n'est pas au courant. Je pourrais dire adieu à mes atouts masculins si il était au courant de cette histoire.

Le presque trentenaire ferme les yeux après avoir entendu mon histoire. Je fais ça aussi, quand je veux me calmer ou reprendre mes esprit. On compte jusqu'à dix, on inspire et on rouvre les yeux. C'est un peu comme tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler... Le but est de ne pas laisser transparaître l'impulsivité qui nous caractérise. D'après sa réaction, il était au courant. Au moins de ses sorties... et comme il le dit : il n'est pas surpris. « Je suis désolé si tu penses que je t'ai jugé. Je me sens tellement... impuissant. Il n'y a qu'elle qui peut décider d'aller mieux. On ne peut pas le faire à sa place, même si je donnerais tout pour la voir sourire ou sortir une bonne boutade. » je lui confie mon sentiment d'impuissance vis-à-vis de la situation. Lui, ça fait quatre ans qu'il ressent ça. Je sais bien que sa petite sœur est une tête de mule. Jessy l'est aussi, à sa manière. Cet entêtement est à la fois un défaut et une qualité. Ça lui confère une persévérance à toute épreuve mais aussi un refus de voir la réalité en face. Il ne s'en fiche pas, loin de là. Au fond on bosse dans la même équipe, celle d'Emily. « Est-ce que tu t'en sors, toi ? Rétrospectivement, mes frères m'ont dit que ça avait été dur, de me voir comme ça après mon retour de mission. Mais toi ça fait quatre ans que tu la vois se détruire progressivement. » A présent c'est comme si rien ne s'était passé, chez les Brown. Ils ne me considèrent plus comme un vase près à se briser sur le sol, ils n'appréhendent plus mes réactions et n'hésitent pas à me dire les choses en face. Ils ont su que c'était ce qu'il me fallait, me connaissant sur le bout des doigts.

« Tu veux dire qu'elle était là tout ce temps ? » je souffle, ahuri. Emily habite chez Henry... pourtant  je ne l'ai pas vue en entrant. Où est-elle ? Une inquiétude étreint mon cœur, peut-être est-elle en train de faire une connerie ou de boire jusqu'à plus soif. Mon regard se porte vers la fenetre, le vide, pour digérer la nouvelle. « Elle n’a jamais voulu nous en parler tu sais ? Peut-être qu’elle pensait que c’était mieux comme ça. Je n’en sais rien, tout ce que je sais c’est qu’une nuit sur deux je dois la réveiller de ses cauchemars. » C'est à mon tour de ne pas être surpris. Une nuit sur deux c'est beaucoup, voilà pourquoi elle avait des cernes lors de notre rencontre. Même de mon coté, je n'ai jamais parlé de tout ce qui s'était passé là-bas. « Elle veut vous protéger. Et se protéger en même temps. Je n'ai pas dit grand chose à ma famille non plus, si ça peut te rassurer. Ils savent juste ce qu'ils peuvent déduire des blessures qu'ils voient. J'ai des cicatrices tout sauf sexy. » un léger rire me prend, mais ce n'est pas ça qui va détendre l'atmosphère. « Ce qu'il s'est passé là-bas c'était... inimaginable. On aurait jamais pu s'attendre à être fait prisonniers comme ça. Les traîtres ont toujours eu une mauvaise opinion des femmes, ils pensaient qu'Emily craquerait plus vite si ils la brisaient. Mais elle n'a rien dit, malgré tout. Elle a survécu et aujourd'hui elle se laisse aller. » Aucun reproche là-dedans, elle a vécu bien assez de choses pour qu'on vienne lui reprocher d’être touchée par tout ça. Mais c'est important de vivre dans le présent et non dans le passé, c'est ce que la psychologue m'a dit en rentrant de mission. Je n'ai pas tout de suite saisi l'importance de cette phrase, pour moi elle était anodine, mais j'en ai fait mon mantra pour continuer a avancer.

« Je suis désolé, je radote un peu... tu as probablement autre chose à faire qu'écouter le mec que tu tiens pour responsable de son engagement et donc, de ce qui lui est arrivé, hein ?! » dis-je avec une pointe de cynisme et de fatalité. Je ne peux rien changer à ce qu'il pense de moi. Je n'ai forcé Emily à rien, c'est elle qui m'a fait part de son ambition de devenir SEALs. Sans doute était-ce plus simple pour Henry de penser qu'elle voulait « faire comme moi » et me rejoindre plutôt que de voir que sa sœur était faite pour ça. Nous formions une équipe de dingue, quand j'y pense. « Je crois qu'il lui faudrait un électrochoc pour avancer. » Un électrochoc, quelque chose, n'importe quoi tant que ça lui montre qu'elle est en train de se détruire.
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyJeu 11 Juin 2015 - 23:34

Tu avais eu un pressentiment quand Ethan avait passé ta porte. Bien sûr qu’il venait de parler d’Emily, pourquoi d’autre viendrait-il te voir ? Vous vous étiez bien entendus en grandissant, dans le passé. Aujourd’hui les choses étaient un peu différentes et tu n’avais pas cherché à voir Ethan plus que cela même si tu le croisais en ville de temps en temps. Tu lui en voulais, tu lui en voulais parce que c’était la seule personne à qui tu pouvais en vouloir pour cette histoire, c’était la seule personne qui avait aidé Emily à partir dans les SEALs et ça tu n’étais pas certain de le lui pardonner, pas quand tu voyais le résultat. « Je suis désolé si tu penses que je t'ai jugé. Je me sens tellement... impuissant. Il n'y a qu'elle qui peut décider d'aller mieux. On ne peut pas le faire à sa place, même si je donnerais tout pour la voir sourire ou sortir une bonne boutade. » Lui se sentait impuissant ? Et comment pensait-il que tu te sentais depuis le retour de ta sœur ? Tu avais fait plusieurs séances avec des psychologues de l’armée qui avaient essayé de t’expliquer la situation, de t’aider à aider Emily tout simplement et puis alors que le temps ne faisait pas effet c’était vers tes collègues que tu t’étais tourné. Peut-être que tu n’en avais pas fait assez, tu ne savais pas mais Lea avait un an à l’époque et tu avais eu du mal à tout gérer, tu devais le reconnaître. Cependant, tu avais fait de ton mieux, ça personne ne pourrait te le reprocher. « Tu crois que l’on ne se sent pas impuissant ? Je pense qu’on a tout essayé. Enfin tout ce à quoi on pouvait penser. J’ai même essayé de mettre ma fille là-dedans pour lui essayer de reprendre goût à la vie grâce à une des personnes les plus innocentes que je connaisse mais rien n’a fait. » Toi aussi tu aimerais revoir ta sœur comme elle était avant mais tu avais enterré cette sœur depuis longtemps. « Contrairement à toi cependant je ne m’attends plus à ce qu’elle ressemble à l’Emily que je connaissais avant. J’ai enterré cette sœur, j’ai appris à vivre avec celle que les SEALs me retournait. » Oui parce que des fois tu n’étais même pas sûr qu’il restait quelque chose de ta sœur derrière toutes les souffrances qu’elle avait vécu. Tu ne pensais pas qu’elle pourrait redevenir ce qu’elle était, tu voulais juste qu’elle aille mieux en réalité, tu ne demandais pas plus que ça. C’était déjà pas mal mais bon, tu t’en fichais, tu voulais juste qu’elle aille mieux, le reste tu en avais fait ton deuil. « Est-ce que tu t'en sors, toi ? Rétrospectivement, mes frères m'ont dit que ça avait été dur, de me voir comme ça après mon retour de mission. Mais toi ça fait quatre ans que tu la vois se détruire progressivement. » Tu soupirais. Est-ce que tu t’en sortais ? Tu n’en savais rien. Entre ça et ta vie personnelle, tu ne savais plus si tu savais bien gérer les choses dans ta vie en ce moment mais tu essayais ce qui était déjà pas mal. « C’est la première année qui a été terrible pour moi. C’est l’année où j’ai compris que je ne retrouverais plus jamais ma sœur et ça a été très dur à accepter. Après il y a eu les déceptions, elle n’allait jamais mieux et maintenant il y a la résignation et la peur à chaque fois qu’on numéro inconnu s’affiche sur mon téléphone qu’elle ait fini par avoir un accident ou se tuer. » Oui parce que tu ne savais plus de quoi Emily était capable. Tu ne savais plus où étaient les limites avec elle et tu avais réellement peur de te lever un matin et d’apprendre qu’elle n’était plus de ce monde. Tu ne pensais pas que ta sœur choisirait cette voie, pas vraiment mais tu ne pouvais pas totalement l’écarter. « Tu veux dire qu'elle était là tout ce temps ? » Tu hochais la tête avant de lui dire : « En effet. Enfin, cela fait un peu plus de six mois que l’on est dans cet appartement en particulier mais oui, elle a toujours été ici. » Tu parlais ensuite à Ethan des cauchemars, chose qu’il devait connaître aussi. Tu avais espéré pendant un moment qu’ils s’atténueraient, qu’ils disparaîtraient un jour mais cela n’avait pas été le cas, tu continuais à réveiller ta sœur assez souvent, trop souvent. « Elle veut vous protéger. Et se protéger en même temps. Je n'ai pas dit grand chose à ma famille non plus, si ça peut te rassurer. Ils savent juste ce qu'ils peuvent déduire des blessures qu'ils voient. J'ai des cicatrices tout sauf sexy. Ce qu'il s'est passé là-bas c'était... inimaginable. On aurait jamais pu s'attendre à être fait prisonniers comme ça. Les traîtres ont toujours eu une mauvaise opinion des femmes, ils pensaient qu'Emily craquerait plus vite si ils la brisaient. Mais elle n'a rien dit, malgré tout. Elle a survécu et aujourd'hui elle se laisse aller. » Tu n’en voulais pas à Emily de ne pas avoir paré, tu n’avais pas de curiosité mal placée à satisfaire, tu n’avais jamais cherché à savoir persuadé que c’était mieux comme ça. Mais maintenant tu te demandes si son silence était une bonne chose pour elle en tout cas. « Je ne doute pas du courage d’Emily et je ne lui en veux pas de n’avoir rien dit, je n’ai jamais cherché à savoir, ce n’est pas la question. Je me demande juste en ce moment si ce silence est sain, si elle ne pourrait pas bénéficier à en parler. Pas à moi, pas à Jessy mais à quelqu’un au moins. » Tu t’en fichais qu’elle ne t’en parle pas, si elle allait mieux au final c’était le plus important après tout. Ethan finit par te dire : « Je suis désolé, je radote un peu... tu as probablement autre chose à faire qu'écouter le mec que tu tiens pour responsable de son engagement et donc, de ce qui lui est arrivé, hein ?! » Oui, tu avais autre chose à faire, comme dormir mais cela ne servait à rien de dire cela maintenant qu’Ethan était là, ce serait même bête donc tu te tues jusqu’à ce qu’il te dire : « Je crois qu'il lui faudrait un électrochoc pour avancer. » Tu haussais les épaules avant de lui demander : « Peut-être, on a rien à perdre. Une idée ? »
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyMar 23 Juin 2015 - 12:14

Quand Henry me parle de sa fille, et de sa tentative désespérée pour réveiller Emily de sa léthargie, je me dit que c'était une bonne idée. La meilleure qui soit, même. C'est l'innocence à l'état pur, la fraîcheur, le bonheur, la joie de vivre. Les enfants n'ont pas encore été corrompus par la perversité de ce monde et les horreurs qui s'y passent. Sauf que ça n'a pas suffi... Je sens un peu d'animosité de sa part vis-à-vis de l'armée, qui lui a rendu une sœur brisée. Je suis perplexe, je ne sais pas quoi dire parce que tout mes frères sont ou ont été soldats. Dans la famille on a toujours pensé que si un drame arrivait, c'était la faute des terroristes ou des soldats du camp ennemi et non celle de l'armée. On protège notre pays, nos familles, nos amis, des innocents partout dans le monde... c'est une vocation, un point c'est tout. Pourtant je n'y retournerai pas. « Elle est toujours là, quelque part... » Je murmure. Celle que j'ai vu il y a quelques jours n'était qu'un fantôme, l'ombre d’elle-même, à peine présente... Mais on peut raviver la flamme, j'en suis certain. Elle ne sera jamais plus comme avant, certes, mais elle ne sera plus un spectre. « C'est certain qu'elle n'est plus la même, elle ne le redeviendra jamais. Malgré tout, elle peut encore remonter la pente. C'est toujours long et éprouvant, mais je suis convaincu qu'elle peut le faire. C'est une Bush, elle est persévérante. » dis-je avec conviction.

« Ça fait longtemps qu'elle... sort comme ça, et qu'elle boit ? » Le barman, Sawyer, m'a affirmé qu'elle venait au moins une ou deux fois par semaine depuis quelques temps. Sauf qu'avec la multitude de bars et de boites de nuit de Brisbane, elle peut très bien passer son temps dans d'autres enseignes pour noyer le traumatisme dans l'alcool. Henry pense que le silence n'est pas une solution, je hoche la tête en signe d'assentiment. Avec ce silence Emily s'est refermée sur elle-même, la connaissant je pense qu'elle ne veut pas être un poids pour sa famille. Seulement ça fait quatre ans qu'elle est dans cet état d'introspection, ça va être difficile de l'en faire sortir. « Elle n'acceptera jamais d'aller voir le psy. » Je passe la main dans mes cheveux, perplexe une fois de plus. Je réfléchis à une solution. Un électrochoc qui lui montrera qu'elle peut remonter la pente, que rien n'est perdu. C'est à ce moment que je repense aux pèlerinages dans lesquels des individus essaient de se retrouver. Si je pouvais je l'emmènerai à la base militaire la plus proche. Nous pourrions aller à la base de Richmond, se retrouver dans des groupes de soutien, des établissements spécialisés pour les soldats traumatisés, ou rencontrer des soldats et s’entraîner avec eux. Si mon idée ne fonctionne pas, celle-là pourra peut-être aboutir. « Tu vas peut-être trouver ça absurde... Je pourrais l'emmener dans le bush pendant une quinzaine de jours. Il y a une tribu d'aborigènes à une centaine de kilomètres, ça pourrait être... intéressant. Elle n'aura aucun moyen de fuite, pas d'alcool, pas de distractions, juste elle-même. » « Juste elle-même »... et ça me fait peur, de me dire que si elle déteste ce séjour et qu'elle en revient encore plus mal qu'avant, notre amitié pourrait bien être définitivement rayée de la carte. Une randonnée dans le bush australien c'est aussi dépasser ses limites. Ca nous fera du bien, à tout les deux. « Qu'est-ce que tu en penses ? » Je réfléchis déjà au moment où je pourrais prendre un congé. Depuis trois ans d'exercice je n'ai jamais fait faux bond au capitaine, il saura bien se passer de moi un mois.
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyMer 24 Juin 2015 - 8:44

Ta sœur était brisée, belle et bien brisée. Il n’y avait aucun doute là-dessus à tes yeux, aucun. Cela faisait quatre ans que vous essayiez par tous les moyens de la faire revenir vers vous, de la faire revenir vers la vie tout simplement. Cela faisait longtemps que vous aviez compris que vous ne pourriez jamais retrouver votre sœur, vous n’étiez pas bêtes non plus mais tu pensais sincèrement que vous auriez pu aider Emily à reprendre goût à la vie. Seulement cela n’avait pas été aussi facile, cela s’était même montré impossible car tu avais toujours l’impression que ta sœur cherchait par tous les moyens possibles à se faire du mal et elle n’avait jamais échappé aux souvenirs qu’elle avait ramenés avec elle, ses cauchemars en attestaient. Alors oui, tu en voulais à l’armée, tu leur en voulais de l’avoir changée ainsi parce que si c’était ça défendre son territoire, tu n’étais pas certain que cela valait le coup. Cela ne voulait pas dire que tu étais antimilitariste, tu savais qu’il vous fallait une armée mais voir des gens rentrer brisés comme ta sœur, cela te brisait le cœur. « Elle est toujours là, quelque part... C'est certain qu'elle n'est plus la même, elle ne le redeviendra jamais. Malgré tout, elle peut encore remonter la pente. C'est toujours long et éprouvant, mais je suis convaincu qu'elle peut le faire. C'est une Bush, elle est persévérante. » tu secouais la tête, au fond tu n’étais plus convaincu de rien et c’était peut-être ça le problème. Cela faisait quatre ans que tu essayais de ramener ta sœur vers vous et que tu n’y arrivais pas, tu ne savais pas s’il restait grand-chose de la personne qu’elle avait été. Le problème n’était pas de savoir si elle pouvait ou non remonter la pente, elle le pouvait très certainement. Le problème résidait dans le fait de savoir si elle avait envi de remonter la pente ce qui était beaucoup moins évident car tu ne pouvais nier que tu doutais de son envie de s’en sortir. « Oh je n’ai jamais douté qu’elle pouvait la remonter. Ce qui me fait douter par contre c’est qu’elle semble ne pas vouloir la remonter. » Tu ne savais pas exactement ce qu’Ethan cherchait à faire avec cette visite mais s’il voulait s’atteler au problème, tu n’y voyais pas d’inconvénients, vous n’aviez plus rien à perdre.

La discussion se tourna ensuite vers la dernière rencontre entre Ethan et Emily qui s’était faite dans des conditions peu idylliques et surtout avec Emily dans une condition qui avait poussé Ethan à venir te parler, ça ne devait pas être beau à voir. « Ça fait longtemps qu'elle... sort comme ça, et qu'elle boit ? » Tu soupirais une nouvelle fois. Oui, Emily ne s’était jamais arrêtée de sortir depuis qu’elle était rentrée. Et encore, cela s’était un peu calmé ces derniers temps. Pour ce qui était de l’alcool, tu ne savais pas exactement si elle buvait à chacune de ses sorties, Emily faisait en sorte de ne pas te faire voir beaucoup de choses et tu avais d’autres soucis que d’espionner ta sœur quand elle rentrait au milieu de la nuit. Elle avait vingt-cinq ans, tu ne pouvais plus lui interdire quoi que ce soit. Vous aviez déjà parlé du problème de toute manière, cela ne se finissait jamais très bien et vu que son comportement ne changeait pas tu avais laissé tombé. « Elle sort beaucoup depuis son retour. Pas tous les soirs mais régulièrement. Si elle boit ou pas je n’en suis pas certain, la plupart du temps oui mais je ne peux pas jouer au gendarme et je ne peux rien lui interdire. C’est une adulte, je ne peux que la conseiller et mes conseils passent au dessus de sa tête j’ai l’impression. » Tu confiais ensuite à Ethan le fait qu’Emily ne vous avait jamais rien dit, tu ne lui en voulais pas de ne pas l’avoir fait mais tu pensais qu’elle pourrait bénéficier de raconter son histoire à quelqu’un. « Elle n'acceptera jamais d'aller voir le psy. » Tu levais les yeux au ciel en soupirant. Pourquoi est-ce que tout le monde pensait que tu voulais envoyer Emily chez un psy ? Sérieusement ? Ce n’était pas ce que tu voulais dire en tout cas, tu savais qu’Emily ne voulait pas voir de psy, vous en aviez déjà parlé mais tu le savais avant cela. « Je ne voulais pas spécialement dire un psy. Qu’elle en parle à une personne de confiance, un ami, je ne sais pas mais à quelqu’un pour faire sortir ce qui la ronge. Je ne sais pas si cela peut fonctionner mais tout garder en elle ne peut pas être une bonne chose. » Dis-tu en haussant les épaules. C’était ton avis en tout cas, Ethan en aurait peut-être un autre qui sait ? Ce dernier te fit alors une proposition : « Tu vas peut-être trouver ça absurde... Je pourrais l'emmener dans le bush pendant une quinzaine de jours. Il y a une tribu d'aborigènes à une centaine de kilomètres, ça pourrait être... intéressant. Elle n'aura aucun moyen de fuite, pas d'alcool, pas de distractions, juste elle-même. Qu'est-ce que tu en penses ? » Tu ne savais pas quoi en penser. Mais pourquoi pas ? Vous n’aviez rien de mieux à proposer de toute manière et si Emily avait envi d’y aller alors oui, il pouvait le faire. Ce n’était pas toi qui décidait de toute manière. « Pourquoi pas ? Nous n’avons rien à perdre. Mais j’ai bien peur que ce soit à Emily de décider si elle a envi de se joindre à toi, pas à moi. » Dis-tu tout simplement.
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyVen 3 Juil 2015 - 18:27

La volonté c'est quelque chose d'abstrait et de complètement... indispensable. Il y a des tas et des tas de citations là-dessus : « Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent » ou encore « le plus puissant de tous les leviers, c'est la volonté ». Comme Henry le dit, Emily ne semble pas avoir la volonté de remonter la pente, elle souhaite plutôt rester au pied de la montagne ou au fond du ravin. Pourtant là-bas, il y a quatre ans, elle a fait preuve d'une immense volonté contre nos assaillants. Elle n'a jamais dit quoi que ce soit, elle continuait de subir tout sans rien dire. Au jour d'aujourd'hui Henry n'a pas constaté le moindre signe de bonne volonté de sa part, ni de preuve qu'elle écoute et comprend ce qu'il dit. Quoi qu'on lui dise, elle reste butée sur son état et c'est bien ça le problème.

« Je ne voulais pas spécialement dire un psy. Qu’elle en parle à une personne de confiance, un ami, je ne sais pas mais à quelqu’un pour faire sortir ce qui la ronge. Je ne sais pas si cela peut fonctionner mais tout garder en elle ne peut pas être une bonne chose. » Je hoche la tête. J'aimerais tellement qu'elle m'aie appelé quand ça n'allait pas, qu'elle ne m’aie pas menti ainsi... mais on ne peut rien changer à ça. C'est un choix qu'elle a fait il y a quatre ans, il est temps de changer la donne. « C'est clair... je lui en parlerais, mais je doute qu'elle veuille me confier ça après les quatre ans qu'elle a passés à me fuir. » dis-je d'un ton un peu trop amer à mon sens. Lui n'y peut rien, même si il a couvert Emily. Elle a de la chance d'avoir un grand frère comme ça, qui fait tout pour la réconforter et la voir sourire à nouveau. Henry a du en voir des vertes et des pas mures... Je lui propose de l'emmener dans le bush en guise « d’électrochoc ». Un séjour qui pourrait la faire réagir plutôt que de la laisser s'enfermer dans ce mutisme. « Pourquoi pas ? Nous n’avons rien à perdre. Mais j’ai bien peur que ce soit à Emily de décider si elle a envie de se joindre à toi, pas à moi. » Okay... sa réaction me laisse un peu perplexe. Il faudra que j'en discute avec Emily de toute façon, c'est la meilleure chose à faire. « D'accord, je lui en toucherai deux mots. On verra bien... quitte à ce que la kidnappe et que je l'emmène sur mon épaule. » Voilà, inutile de discuter plus longuement du sujet, hein ? Je reprends espoir quant à la guérison d'Emily. C'est une battante, j'espère que si elle accepte ce séjour nous parviendrons à parler de ce qu'il s'est passé. Retrouver notre amitié perdue serait un grand pas en avant, elle me manque terriblement et je ne peux qu'espérer des jours meilleurs.

Rien de tel qu'une bonne bière pour réunir les peuples... ou moi et Henry, dans ce cas précis. « Allez attrape ! » fais-je en lui lançant une cannette. Heureusement que nous ne sommes pas à dix mètres l'un de l'autre sinon la bière mousserait beaucoup trop. « Quoi de neuf ? Tu es toujours médecin ? » Je demande calmement avec un sourire amical. J'ouvre la cannette et bois une gorgée. Elle n'a pas encore eu le temps de se réchauffer, à mon plus grand bonheur. La bière tiède ça a un gout immonde.
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyVen 3 Juil 2015 - 21:56

Le sujet de ta sœur était un sujet sensible dans ta famille parce que vous étiez tous désemparés face au comportement d’Emily qu’aucun de vous ne compreniez, qu’aucun de vous ne pouvait comprendre certainement. Vous aviez essayé tout ce qui vous était passé pas la tête mais cela n’avait apparemment pas suffit. Tu ne savais pas ce dont avait besoin ta sœur, tu ne pouvais pas la comprendre et cela te tuait parce qu’avant qu’elle parte tu avais toujours été capable de savoir ce dont elle avait besoin presque avant qu’elle ne le sache elle-même. Et c’était important pour toi d’essayer mais tu commençais à manquer de créativité tu en avais bien peur. Tu confiais à Ethan ton regret qu’Emily n’ait parlé à personne de son histoire ce que le jeune homme sembla regretter aussi. « C'est clair... je lui en parlerais, mais je doute qu'elle veuille me confier ça après les quatre ans qu'elle a passés à me fuir. » Tu ne savais pas comment ce dernier avait vécu son retour, tu ne voulais pas le savoir. Une chose était certaine, il s’en était bien mieux sorti que ta sœur et c’était certainement ça que tu ne pourrais jamais lui pardonner. Non, Emily ne lui parlerait pas, pas quand elle avait tout fait pour ne pas le faire ces quatre dernières années. Mais qui alors ? C’était une question qui te hantait en ce moment. « Je ne sais pas ce qui est le plus désolant, qu’elle ne veuille pas en parler ou qu’elle n’ait personne à qui elle fait assez confiance pour lui en parler. Si seulement elle pouvait s’ouvrir un peu, laisser les gens entrer dans son cercle d’amis. » Oui parce que ta sœur était presque devenue farouche depuis son retour et ça non plus tu ne savais pas comment le gérer. Tu aimerais tellement qu’elle puisse se laisser une autre chance. Mais ça il n’y avait qu’elle qui pouvait le décider et ce n’était certainement pas facile à faire. Ethan te proposa de l’amener dans une partie éloignée de l’Australie, la seule réponse que tu trouvais à lui donner c’était de lui dire pourquoi pas ? Minable tu le savais mais tu te sentais pathétique dans cette situation. « D'accord, je lui en toucherai deux mots. On verra bien... quitte à ce que la kidnappe et que je l'emmène sur mon épaule. » Tu le laissais lui en parler, c’était à Emily de décider si elle voulait y aller, tu ne pouvais la forcer à faire quoi que ce soit alors il valait mieux qu’Ethan voit avec elle. Le but n’était pas pour toi que ta sœur t’en veuille de nouveau pour avoir pris une décision à sa place, tu n’avais plus envi de te disputer avec elle, tu n’en avais plus la force. « Tiens-moi au courant. » Dis-tu avant de réagir au cri d’Ethan qui te passa une cannette de bière que tu rattrapais sans trop d’efforts. Toi et le sport ça avait toujours été ça, tu regrettais de ne pas pouvoir en faire plus ça c’était certain. Tu sentais que le sujet Emily se clôturait et tu te demandais bien de quoi vous alliez pouvoir parler tous les deux. C’est Ethan qui lança le sujet cependant, beaucoup moins de réflexion pour toi. « Quoi de neuf ? Tu es toujours médecin ? » Sujet boulot, c’était un sujet sans trop de risques, vous pouviez continuer aisément cette conversation du coup. « Je suis toujours gynécologue en effet. » Tu n’avais rien contre les médecins mais tu savais à quoi pensaient les gens quand ils prononçaient le mot et tu ne soignais pas les rhumes et les angines … « Et toi ? Qu’est-ce qui t’occupe de nos jours ? Tu ne vas pas y retourner si ? » C’était possible après tout non ?
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyMer 15 Juil 2015 - 0:36

Je me creuse désespérément la tête pour trouver quelqu'un à qui Emily pourrait se confier, quelqu'un dont elle était proche avant de s'engager ou même un de nos compagnons. Seulement le reste de notre équipe est six pieds sous terre à présent. Nous les avons vu mourir de nos propres yeux... bien qu'on m’ait servi tout ce discours sur la culpabilité, je ne peux m’empêcher de me sentir un peu responsable. Si nous avions dit aux insurgés ce qu'ils voulaient savoir, nous serions peut-être en vie. Ou tous morts. Nul ne peut savoir à l'avance ce qui se serait passé si nous avions parlé. Mais depuis quatre ans je me dit que la culpabilité, c'est Emily qu'elle touche le plus. C'est devant elle que ces hommes sont morts, et c'est elle qu'ils ont voulu faire parler en premier. Je hoche donc la tête aux propos d'Henry, quelque peu fataliste. Il y a une solution quelque part, je l'espère. « Bien sur. J'ai encore ton numéro dans mes contacts... Et on est voisins. » je réponds en souriant quand il me demande de le tenir au courant. Sa sœur lui en touchera sûrement deux mots...

Gynécologue... Henry est gynécologue. Bon sang, si ça ce n'est pas un mot tabou pour un mec. Son métier doit l'amener à rencontrer toute sorte de situation, et pas que les plus belles. Aider à mettre un enfant au monde doit etre un evenement marquant dans la vie de quelqu'un, et dire qu'il fait ça tout les jours... cependant il doit aussi faire face aux cas plus difficiles, sans doute. Les avortements, les fausses couches, les maladies, …

En tout cas il a de superbes réflexes. Il doit sans doute pratiquer un sport. « Sympa. Mais ça doit être prenant, j'imagine. » Tout les métiers du corps médical le sont, selon moi. Sans ajouter que les horaires sont irréguliers, que le job est parfois épuisant moralement et physiquement, et que certains patients ne sont pas très avenants. Si j'avais été à la place de ces psychologues qui ont hérité de mon cas juste à mon retour d'Afghanistan, je crois que je me serais claqué la tête contre un mur. Très fort.

« Et toi ? Qu’est-ce qui t’occupe de nos jours ? Tu ne vas pas y retourner si ? »
La gorgée de bière que je viens d'ingurgiter prend la mauvaise route. Je m'étouffe presque et tousse avant de reprendre mes esprits, et ma voix. « Non ! » C'est un cri du cœur, je tourne la tête plusieurs fois de gauche à droite afin de lui prouver mon assentiment. « Ça me paraissait impensable après ce qu'il s'est passé. On a tenu le coup mais je ne voudrais pas que ça se reproduise. Il a fallu faire un choix... En plus je pense que j'aurais été davantage un danger pour mon équipe. » j'explique rapidement. « Les SEALs me manquent mais je crois que c'est mieux comme ça. » Qui est-ce que je veux convaincre là ? Lui ou moi ? Ces conneries je les débite depuis plusieurs années. Il s'agit d'un discours préprogrammé afin de montrer que je suis sain d'esprit et que je vis bien ce choix. Cette reconversion reste réussie selon moi. « Je viens de passer  inspecteur de police. Ça ne vaut pas l'armée mais j'ai l'impression d’être utile donc ça me convient. » Je m'enfonce dans le fauteuil et pose le bras sur l'accoudoir, muni de ma fidèle bière. Elle, au moins, elle ne va pas me lâcher ni partir pendant quatre ans sans rien dire... et avoir cette pensée d'une bière, ce n'est pas vraiment sain d'esprit.

J'espère que ma relation avec Henry s'améliorera avec le temps, pour le moment je ne peux que me contenter de ce qu'il à à m'offrir. M'imposer ce n'est pas une bonne approche. Et puis comme je l'ai signalé plus tot, nous sommes voisins. Je pourrais l'inviter à surfer un de ces jours. Ou faire de la randonnée équestre... « Je peux partir, si tu préfères te reposer... je sais que je ne t'avais pas prévenu de mon arrivée donc si tu as autre chose à faire, dis le moi. »
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyMer 15 Juil 2015 - 9:05

Ta sœur était un sujet sensible dans votre famille parce que vous ne saviez plus comment l’aider, vous ne saviez plus quoi faire pour lui être utile, vous aviez l’impression de la perdre un peu plus tous les jours. C’était complètement déprimant mais tu préférais ne pas trop y penser, tu avais déjà assez de choses à penser comme ça. Tu essayais de l’aider tous les jours comme tu le pouvais mais tu n’étais pas un super-héros, tu ne pouvais pas la comprendre la plupart du temps et quand tu lui demandais d’essayer de te faire comprendre elle se fermait un peu plus. Tu aimerais tellement que quelqu’un puisse l’aider, tu ne savais pas qui, cela t’importait peu en réalité mais quelqu’un tout simplement. Tu n’étais pas difficile, simplement quelqu’un qui pouvait faire apparaître un sourire sincère sur les lèvres de ta sœur, franchement c’était tout ce que tu demandais. Etait-ce si difficile ? « Bien sur. J'ai encore ton numéro dans mes contacts... Et on est voisins. » Oui, tu avais oublié ce nouveau détail, tu avais oublié que vous étiez désormais voisins, c’était un détail non négligeable en effet, tu pourrais voir Ethan pour sa proposition rapidement si tu le voulais et puis Emily t’en parlerait certainement, tu ne pouvais pas en douter, malgré tout elle n’avait pas sa langue dans sa poche. Tu te contentais donc d’hocher la tête.

Ethan te demanda ensuite si tu étais toujours médecin et la réponse était oui, tu étais toujours gynécologue. Enfin, la dernière fois que tu l’avais vu tu faisais encore tes études mais tu avais fini par y arriver et tu avais ta place à l’hôpital depuis quatre ans, presque quatre à la fin de l’année. Tu ne regrettais pas, tu adorais ton métier et tous ses aspects. De toute manière vous ne pouviez pas choisir ce qui vous plaisait dans votre métier, il fallait tout prendre ou rien du tout. « Sympa. Mais ça doit être prenant, j'imagine. » Oui, ça l’était mais tous les métiers étaient prenants d’une manière ou d’une autre, le tien n’était pas réellement une exception, vous aviez juste la vie de gens entre vos mains, toi la vie de la nouvelle génération plus exactement. « Ca l’est mais c’est ce que je voulais faire, je ne le regrette pas. » Lui dis-tu simplement avec un petit sourire sur les lèvres. Tu demandais ensuite à Ethan s’il voulait retourner dans les SEALs ou l’armée peut-être, peu importe. Tu ne savais même pas s’il avait le droit d’y retourner après ce qui s’était passé mais la réponse fut claire et nette. « Non ! Ça me paraissait impensable après ce qu'il s'est passé. On a tenu le coup mais je ne voudrais pas que ça se reproduise. Il a fallu faire un choix... En plus je pense que j'aurais été davantage un danger pour mon équipe. Les SEALs me manquent mais je crois que c'est mieux comme ça. Je viens de passer inspecteur de police. Ça ne vaut pas l'armée mais j'ai l'impression d’être utile donc ça me convient. » Alors il était dans la police … Pourquoi pas, c’était assez logique remarque, c’était certainement ce qui ressemblait le plus à l’armée dans la société civile. Mais bon, tu ne voyais pas Emily là-dedans, pas dans cet état en tout cas. Ethan ne semblait pas regretter le temps qu’il avait passé dans les SEALs, ça lui manquait certes mais rien de plus. « Félicitations. Il y a au moins un de vous deux qui est saint d’esprit. » Lui dis-tu en buvant une gorgée de ta bière. Un sur deux c’était pas mal, tu aurais préféré que cela soit Emily mais tu ne souhaitais à personne ce que vivait ta sœur. « Je peux partir, si tu préfères te reposer... je sais que je ne t'avais pas prévenu de mon arrivée donc si tu as autre chose à faire, dis le moi. » Ethan pouvait rester, sa présence ne te gênait pas réellement. Oui tu lui en voulais d’avoir embarqué ta sœur dans les SEALs mais qu’est-ce que ça allait changer ? « Tu peux rester, ça ne me dérange pas. T’as faim ? Je dois avoir une pizza au congélateur. » Proposas-tu au jeune homme.
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyLun 20 Juil 2015 - 10:16

« Sain d'esprit » je répète en ricanant avant de partir dans un fou rire irrépressible, dénué de la joie qu'on y décèle habituellement. Sain d'esprit, moi ? Ce qu'il ne faut pas entendre... mon état doit inquiéter Henry, à moins qu'il ne pense que c'est une blague. Pour faire le métier que j'ai choisi, être sain d'esprit est nécessaire. Pourtant je ne me considère pas vraiment comme tel. Les psychologues ont cependant jugé que j'étais apte à être inspecteur de police, c'est déjà ça. Mais les cauchemars ne sont pas partis pour autant, je reste prisonnier de ce qu'ils m'ont fait là-bas et j'en conserve encore les stigmates. « Désolé, c'est nerveux. » Je continue de rire quelques secondes, incapable de m'en empêcher. Puis je me calme en repensant au sérieux de la situation. Il n'y a rien d'amusant là-dedans. « C'est juste que ce mot est un peu abstrait. Au fond, qui est sain d'esprit, hein ? » Je tente de noyer le poisson. Mais il n'a pas dit « au moins tu es sain d'esprit ». Non, il a bien lancé « au moins l'un de vous deux est sain d'esprit ». Je crois percevoir une rancœur dans sa voix. « On cache tous ce qu'on ressens pour se protéger. C'est évident que je ne suis pas le plus mal loti, mais ne crois pas que je m'en sors comme si rien ne s'était passé. On est restés là-bas pendant des mois, on ne comptait même plus les jours à la fin. On attendait juste de mourir. Tu ne pourra pas m'en vouloir éternellement pour une chose à laquelle je ne peux rien changer. » Les mots sortent brutalement de ma bouche, sans délicatesse. Je pourrais lui dire qu'il n'était pas là-bas avec nous et qu'il ne peut donc ni comprendre, ni juger. Ce serait un coup bas... mais c'est ce qu'il fait : il me juge, et j'en ai marre de sentir qu'il me considère comme responsable de l'état de sa sœur.

Finalement je lui propose de partir avant de me faire jeter dehors. Jamais je ne me serais attendu à ce qu'il me propose de rester, une pizza en prime. Je hoche la tête pour accepter sa proposition et j'ajoute : « Bière et pizza, c'est tout ce qu'il faut pour rendre un homme heureux. » Je fais la moue avant de lui sourire avec sincérité. Il faut que nous mettions les choses à plat. Conserver ces rancœurs n'est bon ni pour lui, ni pour moi.

A l'époque où nous étions au lycée je me souviens qu'Emily et Jessy défendaient toujours leur frère lorsque quelqu'un parlait de son homosexualité. Je n'ai jamais été contre, même si ça doit être difficile d'apprendre qu'un de nos proches l'est. Si l'un de mes frères devait m'annoncer une nouvelle pareille, ça chamboulerait tout, mais le bonheur d'un proche est plus important que quoi que ce soit d'autre. On ne décide pas de qui on tombe amoureux, ça arrive, un point c'est tout. « Est-ce que tu as quelqu'un dans ta vie, au fait ? Emily m'a dit que tu as eu une fille, quand on était en mission. Mais tout s'est précipité ensuite et je n'ai pas pensé à te féliciter. » En réalité je ne sais que ce que sa sœur m'a confié il y a un peu plus de quatre ans, c'est à dire qu'Henry est devenu papa d'une petite Agathe. Maintenant elle doit avoir quatre ou cinq ans, je ne sais pas si elle vit avec lui ou avec sa mère, puisqu'elle a bien une mère après tout. Peut-être que lui et son compagnon ont opté pour une mère porteuse...
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyMar 21 Juil 2015 - 22:04

Tu ne comprenais pas pourquoi Ethan riait soudain. Oui, franchement ce n’était pas réellement compréhensible. Il était sain d’esprit non ? Du moins plus sain d’esprit qu’Emily et c’était déjà pas mal à tes yeux. Tu voyais pourtant qu’il ne semblait pas réellement d’accord avec ton analyse. Mais qu’est-ce que tu devais analyser ? A chaque fois que tu l’avais croisé, il souriait, il avait un job qui semblait lui plaire et tu étais prêt à mettre ta main à couper qu’il arrivait à faire des nuits entières sans se réveiller avec des cauchemars. Parce que tu savais que tu n’étais pas réveillé toutes les nuits parce qu’Emily ne criait pas toujours mais tu savais qu’elle faisait des cauchemars pratiquement toutes les nuits, si elle n’en faisait pas c’était qu’elle était rentrée ivre tout simplement. « Désolé, c'est nerveux. C'est juste que ce mot est un peu abstrait. Au fond, qui est sain d'esprit, hein ? » Peut-être personne mais il était clair qu’Emily ne l’était pas en tout cas. Tu pouvais entendre le sarcasme dans sa voix, il essayait de détourner un peu le sujet. Mais pas pour très longtemps. « On cache tous ce qu'on ressens pour se protéger. C'est évident que je ne suis pas le plus mal loti, mais ne crois pas que je m'en sors comme si rien ne s'était passé. On est restés là-bas pendant des mois, on ne comptait même plus les jours à la fin. On attendait juste de mourir. Tu ne pourra pas m'en vouloir éternellement pour une chose à laquelle je ne peux rien changer. » Oh si tu pouvais lui en vouloir éternellement, c’était tellement plus simple de lui en vouloir éternellement. Sinon tu ne savais pas à qui en vouloir et ça te rendait complètement impuissant. Est-ce qu’Emily aurait été dans les SEALs si Ethan n’y était pas allé ? Tu n’en savais rien, tu ne pouvais le dire, Emily ne pourrait jamais te le dire. Tu en voulais à Ethan d’aller mieux qu’Emily. Tu t’étais résigné au fait qu’Emily aurait été dans l’armée d’une manière ou d’une autre mais tu en voulais à Ethan d’aller à peu près bien. Tu n’étais nullement convaincu qu’il n’avait pas de séquelles, c’était impossible de ne pas en avoir mais il semblait bien mieux faire face à cette situation qu’Emily. « Je n’ai jamais dit que tu étais sorti indemne ou que tu vivais sans aucune séquelle toi aussi. Je ne suis pas sans cœur ni sans conscience. Mais as-tu besoin d’une bouteille de vodka pour ne pas te réveiller en criant la nuit ? As-tu besoin que ton frère te trouve un job pour ne pas passer tes journées à ruminer des pensées sordides ? Non, je ne pense pas. Je sais que ce qui s’est passé n’était pas de ta faute, tu as autant souffert qu’elle, jamais je ne douterai de ça. Mais tu ne peux pas m’empêcher de t’en vouloir d’arriver à continuer à vivre quand je suis incapable de convaincre Emily de le faire. » Oui, c’était peut-être de la facilité, tu n’en savais rien mais c’était plus facile ainsi. Peut-être qu’au fond tu n’en voulais pas vraiment à Ethan mais tu avais besoin de te convaincre que c’était de sa faute, c’était plus facile et tu n’avais pas envi de te dire que c’était peut-être la tienne pour ne pas avoir assez fait pour Emily.

Tu proposais à Ethan de rester s’il le souhaitait en lui proposant de la pizza pour manger. « Bière et pizza, c'est tout ce qu'il faut pour rendre un homme heureux. » Tu te levais donc pour aller mettre cette dernière au four, tu mis le timer pour ne pas avoir à venir vérifier toutes les deux minutes avant de retourner au salon. Une fois assis dans le fauteuil, Ethan te demanda : « Est-ce que tu as quelqu'un dans ta vie, au fait ? Emily m'a dit que tu as eu une fille, quand on était en mission. Mais tout s'est précipité ensuite et je n'ai pas pensé à te féliciter. » Ah ta petite Lea … Voilà une sujet que tu n’avais aucun mal à aborder. Tu aimais ta fille plus que tout et rien n’allait changer ça, mais alors rien de chez rien du tout. Tu l’aimais trop de tout ton cœur, elle était magnifique. Et c’est vrai qu’Ethan ne l’avait jamais rencontrée chose presque irréaliste, vous vivez dans la même ville mais bon. « Non, je n’ai personne. Les choses se sont mal terminées avec mon ex-fiancé. Mais j’ai Lea, c’est l’essentiel. On a fêté ses six ans il y a quelques jours, c’était sympa, elle était contente de grandir. Il n’y a que les enfants qui sont contents de vieillir. » Dis-tu pour plaisanter. « Et de ton côté ? Tu as pu te reconstruire une vie sentimentale ? » Peut-être que c’était le cas, peut-être pas, tu n’en savais rien.
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Message(#)Something to tell you ► Henry & Ethan EmptyLun 3 Aoû 2015 - 23:39

Je pourrais m'estimer heureux qu'Henry n'appelle pas immédiatement mes frères pour m'interner dans un hôpital psychiatrique vu ma crise de rire hystérique. Bon nombre de soldats victimes de syndrome de stress post-traumatique devaient y faire un petit séjour afin de se remettre sur pieds et de ne plus être un danger pour eux ou leur entourage. Bien heureusement, je ne fais pas partie de cette catégorie. J'ai toujours admiré ces soldats qui, même en revenant de mission, doivent se battre pour retrouver leur santé mentale. Aedan est parti pendant un moment après avoir été blessé. Il a parcouru les routes, et c'est certainement ce qui l'a sauvé. Nous ne l'avons pas vu pendant un certain temps quand il est revenu. Ça m'a foutu les jetons au début puis j'ai compris qu'il avait besoin de passer du temps loin de nous, qui vouons notre vie à l'armée. En tout cas j'essaie de noyer le poisson auprès de mon interlocuteur. Ce qu'il me dit ensuite me glace le sang. « Mais as-tu besoin d’une bouteille de vodka pour ne pas te réveiller en criant la nuit ? As-tu besoin que ton frère te trouve un job pour ne pas passer tes journées à ruminer des pensées sordides ? » C'est donc à ça qu'Emily passe son temps ? Lui faut-il vraiment une bouteille de vodka pour ne pas faire de cauchemars la nuit ? Ma mâchoire se crispe tandis que j'accepte ses reproches. Je ne peux pas lui reprocher son désespoir de trouver une solution pour Emily, c'est son frère, il veut le meilleur pour elle. Seulement il lui faut un coupable, quelqu'un sur qui faire reposer la faute, quelqu'un à insulter... et l'armée ou les afghans ne sont pas vraiment joignables donc il fait avec ce qu'il a, en quelque sorte. « Je vais faire ce que je peux, d'accord ? Mais Emily s'est engagée toute seule, comme une grande. Et ça ne sert à rien de se demander si elle l'aurait quand même fait si jamais je ne m'étais pas engagé dans cette branche, qu'est-ce que ça changerait ? Tu peux me le dire ? Le mieux que l'on puisse faire est de s'entendre et de faire équipe pour l'aider. »

Nous revenons à nos bières et il propose une pizza... est-ce que l'on va enterrer la hache de guerre ce soir ? J'espère que ce sera le cas, cependant je ne sais pas si de vieilles rancœurs pourront disparaître si facilement. Peut-être que si Emily va mieux il reverra son jugement. Moi aussi j'ai eu des remords en revenant à Brisbane, parce que c'est ma partenaire, ma coéquipière, ma meilleure amie. Elle a toujours été là pour moi et je l'ai entraînée dans ces escapades à travers le monde.

« Un de perdu, dis de retrouvés... et puis ça te tombera dessus au moment où tu t'y attendra le moins, certainement. C'est souvent comme ça d'après ce que j'ai entendu. » A force de chercher la bonne personne on fini par se perdre soi-même, selon moi. On devient obsédé par la quête de l'amour et on ne pense plus à rien d'autres... à vingt-sept ans je voudrais pouvoir compter sur quelqu'un. Rentrer chez moi et y trouver la femme de ma vie. C'est une douce utopie pour le moment, mais ça deviendra réalité un jour ou l'autre. Henry semble aimer sa fille plus que sa propre vie, quand il en parle je vois une lueur au fond de ses yeux. Celle d'un homme qui serait prêt à tout pour défendre sa fille. De mon coté je n'ai ni femme, ni fiancée, ni enfants. J'ai mes frères, et cela me suffit pour l'instant. « Elle n'était déjà pas brillante avant de partir... » je dis d'un air sarcastique, plaisantant de mon incapacité à tenir une relation longue. « Il m'a fallu un moment pour être à peu près sociable il y a quatre ans puis je me suis beaucoup investi dans la police, mais j'aimerais bien que ça change. Lâcher un peu de leste pour retrouver une vie sociale digne de ce nom. » J'aspire au mariage, à la maison de famille avec deux ou trois marmots qui courent dans le jardin, sauf que cette image semble s'éloigner de moi petit à petit à mesure que les années passent. « Je savais que je ne serais pas SEAL toute ma vie, de toute façon. Être en mission et s'inquiéter pour ses proches restés en Australie, ç'aurait été difficile. Tu t'imagines quitter ta fille et lui dire que papa va sauver des gens à l'autre bout de la planète ? J'aurais trouvé ça trop cruel. Ta vision du monde a du changer depuis que tu as Léa, non ? »
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