Et soudain, j’oublie pas. J’oublie qu’il y a quoi, une heure avant j’étais presque en depression à cause d’une journée au taf pourrie, j’oublie que j’avais peur d’aller travailler demain. J’oublie que j’avais qu’une envie, c’était d’aller me glisser sous ma couette et me morfondre devant une série assez naze à la télé. J’oublie juste tous ce qui me perturbe en ce moment, je garde que le bon, je garde que Andy.
On est dans l’immeuble, il se colle à moi, c’est bon, c’est pas désagréable au contraire, j’aime ça. Ca me fait sourire, il joue, j’veux jouer aussi. Sa main sous mon t shirt, dans mon dos, c’est mignon, c’est discret, c’est pas vulgaire, c’est pas déplacé, c’est ce que j’aime. C’est ce que j’attendais de lui, qu’il me montre qu’il était pas qu’une bite sur pate, qu’il était capable de plus de douceur. Même si j’ai envie aussi d’autre chose, même si son côté sauvage et homme fatal me plait réellement, j’veux juste qu’il me montre qu’il est pas que ça. Et j’crois que j’vais finir par le voir, j’vais finir par voir cet autre Andy, une face cachée qui me plait, que j’ai envie de découvrir. Je sais pas s’il s’en rend compte, je sais pas s’il le fait exprès, si c’est calculé, j’ai pas l’impression. J’crois pas, j’veux pas le croire de toutes façons. J’suis peut être bête, j’en sais rien… on verra plus tard, pas ce soir, j’ai pas envie de me poser des questions. J’oublie tout j’ai dis.
Il pense me guider, il pense savoir où aller, pour l’instant il voit juste, c’est drôle, comme si son instinct le guidait au bon endroit, comme s’il suivait à la trace mon odeur. Bon, il se plante, il tente la salle de bain, pourquoi pas, mais il semble pas avoir envie de ça. Je passe devant, à moi de glisser mes doigts entre les siens. Il me suit, avant d’entrer dans ma chambre, je m’arrête, Loan est juste en face, mais c’est pas grave. Je fais une pause, un instant, je m’arrete juste pour le regarder parce que je sais qu’une fois cette porte franchit, ce sera partie, on se laissera totalement aller, loin des regards de ceux qui viennent manger leurs tacos, loin des regards des passants dans la rue, loin des regards des habitants de cet immeuble, loin du regard de Loan. Juste Andy et Noa, lui et moi, nous. « Suis moi Andy… » je me pince les lèvres, pousse cette porte et entre dans la chambre noir, pas question de le laisser sur le pas de la porte, il vient avec moi, je l’attire contre moi et aussitôt la porte refermée, c’est sa peau contre la mienne que je veux sentir. Je lui retire tout…