| | | (#)Lun 27 Mai - 23:55 | |
| Il était quasiment vingt et une heure, et Romy n'avait toujours pas reçu de nouvelles de Freya. La petite blonde avait tenté de joindre son amie toute la journée. Du matin où elle lui avait annoncé -non sans une pointe de fierté- avoir ajouté la dernière étagère de son dressing dans sa toute nouvelle colocation, à ce début de soirée où elle commençait à s'inquiéter du silence dans lequel s'était prostré la jeune femme. Elle savait que Freya n'était pas au mieux de sa forme depuis quelques jours, qu'elle était dans une phase descendante comme il lui arrivait parfois d'en connaître. L'état de la petite blonde oscillait souvent entre euphorie et déprime, alors la gamine Ashby préférait prendre les devants et s'assurer que tout allait bien chez son amie d'enfance plutôt que de continuer à s'inquiéter inutilement. Une petite marche de quelques minutes lui fut nécessaire pour rejoindre le numéro six de leur quartier. Romy tambourinait sur la porte de l'appartement de Freya sitôt arrivée devant, tentant de se faire entendre d'un : "Doherty je sais que t'es là ouvre avant que j'appelle les flics ! J'ai des relations je te rappelle." qu'elle beuglait, et qui n'avait que pour seul et unique but que de faire sortir la blondinette de sous la couette, tentant de la faire venir se confronter au monde des vivants. Romy s'obstinait, se fichait pas mal de réveiller ses voisins de palier avec ce raffut, et finalement, après quelques secondes d'un joyeux foutoir, la poignée se déverrouillait ; dévoilant d'un mouvement la silhouette fantomatique d'une jeune femme déprimée, comme la jeune femme s'y attendait. "Et ton téléphone ? Tu sais tu as droit de t'en servir." Romy n'attendait pas d'être invitée pour entrer dans l'appartement. Contournant Freya sans véritablement la regarder, elle fit quelques pas, se penchant pour attraper sur son chemin une veste et une paire de chaussures au hasard. Quand elle avait une idée en tête, la jeune femme ne se laissait pas distraire, et en l’occurrence, elle avait pour objectif de ne pas rentrer chez elle seule ce soir ; à ses yeux c'était important. L'une et l'autre se changeraient les idées, se remonteraient le moral, bien que Romy n'ait pas particulièrement besoin d'une soirée de ce type en bonne et due forme. Elle le faisait davantage pour se rassurer quant à l'état émotionnel de son amie, de sa Freya, de son adorable douceur qu'elle côtoyait depuis l'adolescence et qui était parfois entachée par des comportements bipolaires. "Sappe toi, on va chez moi. Si t'avais répondu à mes messages tu saurais qu'une soirée netflix and chill avait lieu, Isla m'a laissé l'appartement pour la nuit." ... et si Freya refusait de la suivre, Romy s'était préparé une liste entière d'objections, parmi lesquelles : "Tu m'avais promis", "les placards sont remplis de chocolat et de trucs gras", et "j'ai du vin", ce qui devrait suffire à convaincre n'importe qui de censé. Se retournant pour lui lancer la veste qu'elle désirait qu'elle enfile, La petite Ashby croisait ses bras contre sa poitrine en observant la blondinette en face d'elle avec un sourire entendu, avant de lui lancer un " Grouille toi !" qui, en toute transparence, voulait dire que le temps de la déprime était révolu et qu'elle était bel et bien déterminée à sauver cette soirée du fiasco émotionnel. - Spoiler:
@Freya Doherty J'ai pas osé trop développer la partie sur Freya, promis je me rattrape au prochain post en me basant sur ta réponse
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| | | | (#)Dim 2 Juin - 9:07 | |
| « Doherty je sais que t'es là ouvre avant que j'appelle les flics ! J'ai des relations je te rappelle. » Une tête blonde émargea mollement du dessous d’une couette, tentant visiblement d’analyser la reconnaissance de cette voix à en jugeant par les sourcils froncés. Les flics, non, ils ne devaient pas remettre un pied chez eux, bon sang, pas avec Tobias dans les parages en tout cas ! Freya sortit donc de son lit, avec un regret inégalé. C’était sa happy place en ce moment et elle maudissait déjà la personne venue tambourinée comme une folle à la porte en plein milieu de la soirée. La jeune femme passa la main dans ses cheveux qui redevenaient tranquillement bruns pour en virer les mèches bouclées qui lui gâchaient la vue tout en maugréant dans sa barbe. Elle savait qu’elle était la Doherty en question car, visiblement, son jumeau n’était pas là – quelle joie. Allait-elle recevoir un coup de fil du commissariat un peu plus tard dans la nuit parce qu’il se sera fait prendre à faire ce qu’il savait faire le mieux, le bordel ? Le mystère restait entier. Freya finit par se traîner jusqu’à l’entrée et des paroles lui montèrent directement au cerveau à peine la porte ouverte. « Et ton téléphone ? Tu sais tu as droit de t'en servir. » La jeune Doherty eut un long soupir tout en s’accrochant au poignet. « Si je réponds pas, c’est qu’y a une raison. » Et cette raison était toute simple ; Freya n’avait aucune volonté de rien. Elle était une loque qui tournait en rond dans l’appartement, passant d’une chaise au canapé au lit. Elle ne se rappelait ni de son dernier repas (non, le pot de glace de cette après midi ne compte pas) ni de sa dernière douche. Elle n’était même pas habillée et la chance (pour une fois) avait voulu qu’elle ne travaille pas aujourd’hui. Mais la vue de Romy chez elle lui laissait croire que ses plans de rester tranquille chez elle à contempler l’échec béante qu’était sa vie allait être mis à l’eau très rapidement. « Sappe toi, on va chez moi. Si t'avais répondu à mes messages tu saurais qu'une soirée netflix and chill avait lieu, Isla m'a laissé l'appartement pour la nuit. » Et voilà, elle l’avait senti venir. Freya regardait d’un œil noir son amie qui lui tendait veste et chaussures. « P’tain, t’es chiante, tu l’sais, ça ? » La jeune Doherty savait que Romy n’allait pas lâcher l’affaire. Elles se connaissaient depuis assez longtemps (au moins une décennie) pour savoir comment l’une et l’autre fonctionnaient. C’est pour ça que malgré toute sa mauvaise grâce apparente, Freya retourna dans sa chambre pour enfiler un jean, sa chemise de pyjama fera l’affaire en guise de haut. Au moins, Romy ne l’abandonnait pas. Elle était calme d’apparence mais elle pouvait être têtue et butée quand elle le voulait. Et la jeune Doherty n’était nullement en état de se battre de toute façon. Elle avait vu les appels et messages que son amie lui a envoyé mais elle avait simplement choisi de les ignorer – grave erreur. Alors que la voix de Romy lui disait de se magner le cul, Freya revint à l’entrée où elle attrapa les chaussures qu’elle enfila puis la veste et ses clés. « C’est bon, c’est bon, chui prête. Arrête de me regarder comme ça, Romy. » Cet air de mère qui regarde sa fille tout en désapprouvant son comportement, c’était pas agréable. Elle balança les clés dans sa main tout en claquant la porte derrière elles et tourna le verrou – précaution inutile puisqu’elle croit avoir oublié de fermer une fenêtre. Tant pis, pas comme s’il y avait quoique ce soit de valeur dans l’appartement de toute façon.
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| | | | (#)Mar 4 Juin - 13:53 | |
| Romy n’était pas quelqu’un que l’on pouvait qualifier de discret ; pas du tout même. La petite blonde et sa retenue légendaire n’avaient pas hésité un instant à venir tambouriner à la porte de Freya dès lors que cette dernière avait cessé de donner signe de vie, et il n’était pas question pour elle de cautionner ce silence plus longtemps. Sitôt l’entrée de l’appartement dégagée, Romy s’y engouffra comme une fusée pour venir attraper au passage de quoi lui couvrir le dos pour qu’ils quittent cet antre de la dépression, et comme elle s’y attendait, ce n’était pas du goût de son amie : « Si je réponds pas, c’est qu’y a une raison. » qu’elle rétorquait en soupirant, et la jeune femme levait les yeux au ciel pour la forme. « A moins que tu ne te sois trouvé un mec, ou que tu sois en taule, t’avais aucune raison de pas prendre mes appels » qu’elle lançait d’une façon qui aurait pu être interprétée comme pompeuse, mais qui signifiait surtout « je m’inquiétais petite conne ». Qu’importe, Freya s’exécutait en lui livrant au passage un regard noir, mais Romy s’en foutait bien ; elle avait l’habitude des phases de la petite Doherty, et il lui en fallait plus pour se démonter. Quand bien même elle bossait dans une prison ; les caractères forts, elle connaissait. « P’tain, t’es chiante, tu l’sais, ça ? » Portant une main contre son cœur, la blondinette prit un air faussement ému avant de laisser l’ombre d’un sourire étirer ses lèvres amusées : « C’est un compliment que tu me fais là » car Romy pouvait se montrer sacrément têtue quand elle le voulait ; c’était sa nature depuis toujours ou presque, voire même un objectif de vie. Freya devait se douter qu’elle ne lâcherait pas l’affaire puisqu’elle s’était rapidement préparée et qu’elle revenait -en trainant les pieds, mais ce n’est qu’un détail- quelques secondes plus tard auprès d’elle, puis enfilait les chaussures et la veste que la blondinette lui avait tendus. « C’est bon, c’est bon, chui prête. Arrête de me regarder comme ça, Romy. » Comme quoi ? Innocemment, la jeune femme haussait les épaules en entraînant son amie à l’extérieur, puis une fois que Freya avait verrouillé la porte, elle glissait son bras sous le sien d’un geste amical (ou pour s’assurer qu’elle ne se ferait pas la malle, tout était question d’interprétation) « Tu m’énerves à rester dans ton coin quand t’es dans un creux » qu’elle soufflait en descendant les escaliers pour rejoindre l’extérieur ; un peu d’air frais ne leur ferait pas de mal. Romy n’habitait qu’à quelques pâtés de maison, le trajet serait court, mais revigorant. « T’as fait quoi aujourd’hui ? » qu’elle demandait, autant pour faire la conversation que pour tâter le terrain et en déduire l’étendue des dégâts.
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| | | | (#)Dim 9 Juin - 22:59 | |
| « A moins que tu ne te sois trouvé un mec, ou que tu sois en taule, t’avais aucune raison de pas prendre mes appels. » Freya maugréa dans sa barbe, à voix basse. (Franchement, ma fille, toi qui te plains que ton entourage t’abandonnes, t’abuses quand même. Regarde Romy, elle est venue jusqu’à chez toi comme la petite furie délicate qu’elle pouvait être pour t’extirper de ta torpeur passagère. Tu pourrais au moins avoir la décence de ne pas l’engueuler parce qu’elle s’inquiète, quand même.) La jeune femme devrait effectivement être reconnaissante que son amie se souciait pour elle. C’était rare, ces derniers temps, qu’on lui accorde cette importance. Elle pourrait se sentir flatter si elle en avait les moyens – mais franchement, ce n’était pas le cas. De toute façon, ce n’est pas comme si les râlements allaient effrayés son amie, elle en était même habituée. « C’est un compliment que tu me fais là. » Dans un élan incroyable de l’adulte qu’elle était, Freya tira la langue à son amie. Elle ignorait comment cette dernière pouvait toujours rester à la supporter.
Elle, elle avait du mal. Et ça faisait vingt sept ans que ça durait.
Romy était calme et patiente, contrairement au caractère brûlant des Doherty. C’était clairement le yin de son yang, la lumière de son obscurité. (Décidément, t’es poétique quand tu t’y mets.) Du coup, comme Romy l’avait jamais abandonné, Freya se laissait faire. Elle se laissa traîner hors de l’appartement à plus de vingt et une heures et elle laissa même son amie se moquer d’elle. Parce qu’elle était quand même là, prête à la soutenir et à tolérer son fichu caractère bien pourri (et ne dis pas que ce n’est pas de ta faute). « Tu m’énerves à rester dans ton coin quand t’es dans un creux. » Bras dessus, bras dessous, les voilà à l’extérieur. Doherty laissa son amie la guider vers son appartement tout en foutant ses mains dans ses poches, les épaules recroquevillés. Elle eut un léger rire froid. « Un creux… J’ai pas faim, t’sais. » C’est ça, fais dans l’humour, ma grande. Essaie pas de la distraire, c’est une perte de temps et tu le sais. Romy se frottait tous les jours à des cas mentaux dans son pénitencier (ça non plus, tu n’aimais pas y penser) donc s’il y avait bien quelqu’un pour ne pas la laisser dans son coin, c’était bien Romy. « T’as fait quoi aujourd’hui ? » Freya secoua les épaules. « Ignorer tes appels, apparemment. » L’ironie de ses mots essayait de masquer l’aspect traînant de sa voix, tout comme ses talons qui balayaient bruyamment le sol. Comme une gamine qui marchait à reculons. Mais elle sentait le regard appuyé de Romy et Doherty soupira. « D’après toi ? J’ai traîné, j’ai dormi et j’comptais poursuivre comme ça jusqu’à ce que tu viennes comme une folle, dit-elle en lui jetant un regard du coin de l’œil. Et toi ?, demanda-t-elle de façon innocente. » Après tout, inutile de souligner le fait qu’elle était malade, okay. Et puis, Freya voulait savoir ce que Romy avait fait de sa journée. Elle avait sûrement été plus intéressante que la sienne.
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| | | | (#)Dim 23 Juin - 15:29 | |
| Bien décidée à arranger les choses et pas rancunière pour un sou, Romy acceptait le caractère de son amie. Elle l'avait toujours fait, et si l'on ne pouvait pas à proprement parler d'une habitude, la petite blonde développait des trésors de patience pour réussir à tenir le cap avec Freya. Ce n'était pas évident la plupart du temps, et si bien souvent la jeune femme ne passait pas tout son temps libre à essayer de savoir comment allait son amie, aujourd'hui elle avait mis le doigt sur l'une de ces périodes ou la jeune femme se sentait terriblement mal, broyait du noir, et il n'était pas dans la nature de la petite Ashby de rester les bras croisés, quitte même à s'en prendre plein la figure. Freya avait ignoré ses appels, ses sms, et en toute fin de journée Romy -qui n'avait rien prévu de mieux- s'était octroyé une petite virée chez son amie d'enfance qui résidait à quelques blocs de chez elle. La mauvaise humeur de la Doherty était perceptible à des kilomètres à la ronde, mais prête à désamorcer la situation, Romy restait, luttait pour l'extirper à l'extérieur, ce qu'elle réussit à faire non sans mal. Une fois à l'extérieur, elle avait glissé son bras sous le sien, la guidant au travers des rues désertes en évitant parfois quelques étudiants venus boire un verre au Canvas ou d'autres qui promenaient leur canidé. « Un creux… J’ai pas faim, t’sais. » Levant les yeux au ciel, Romy accusait cette petite pique sans peine. Il en fallait bien plus pour la bousculer. Elle lui demandait ensuite ce qu'elle avait fait de sa journée, et la réponse de son amie fut pour le moins ... cinglante. « Ignorer tes appels, apparemment. » Ahah. Lui pinçant doucement les cotes, elle attendait une réponse un brin moins ironique qui ne tarda pas à arriver. « D’après toi ? J’ai traîné, j’ai dormi et j’comptais poursuivre comme ça jusqu’à ce que tu viennes comme une folle. Et toi ? » Comme une folle ? Le compliment lui allait droit au coeur. Romy feignit d'être touchée, faussement émue dans un battement de cils exagérés avant de répondre à son tour, au moins histoire d'amener une amorce de conversation. " Je t'ai harcelée, j'ai fait des crêpes, et je suis partie boire un verre avec ma cousine." Bon programme. Ne serait ce que pour la partie bouffe. La période complexée en maillot de bains étant passée, la jeune femme s'autorisait sans le moindre regret à céder aux bombes caloriques et à reprendre les deux kilos de son poids de forme. " C'est ici." Après quelques minutes de marche ponctuées de silence et de cette conversation qui peinait à démarrer, les deux jeunes femmes arrivèrent devant la porte de l'immeuble de Romy qu'elle déverrouillait avec encore un peu de mal ; elle ne vivait ici que depuis quelques semaines, elle n'y était pas habituée. " C'est la première fois que tu viens non ?" demandait elle en l'entraînant vers l’ascenseur qu'elle appelait en laissant son index s'échouer sur le bouton chromé. "J 'ai encore de quoi manger. Et l'équivalent de mon poids en plaid en pilou si t'as envie de t'enterrer ici aussi." Un sourire au coin des lèvres, Romy s'était tournée vers Freya en lui balançant ces quelques mots teintés d'ironie, il n'y avait pas de raison d'être la seule à la subir.
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| | | | (#)Ven 28 Juin - 15:33 | |
| Sans rien dire, Freya apprécie que Romy soit toujours là. Elle a été une des rares à lui avoir tendu la main, notamment après l’incendie de son père. Les Dohertys ont été moqué et salis, les enfants pouvant être cruels et monstrueux entre eux. Ce passage de sa vie, Freya préfère l’occulter jusqu’à l’oublier. Elle se rappelle que trop bien des cicatrices que ça réouvrait d’y repenser. Si son enfance n’avait pas été des plus heureuses, elle n’avait pas non plus été aussi horrible et insupportable que son adolescence. Plus elle vieillissait, plus elle était mise de côté. De toute façon, Freya n’a jamais eu l’objectif d’être dans le gang des populaires. Son unique but était à chaque fois de faire sa journée, tête baissée et de rentrer chez elle, à reculons. Son jumeau a souvent été repris pour des faits de bagarres, dégradations et insultes envers tout le monde et n’importe qui. Wren tentait de faire du mieux qu’il pouvait pour maintenir tout le monde à flot tout en bataillant contre ses propres soucis. C’était une spirale sans fin et ce n’est pas étonnant finalement que Freya a tenté plus d’une fois d’en finir. C’est peut-être pour ça que Romy a voulu la faire sortir. Lui changer les idées, prendre l’air, peut-être que ça ne peut que lui faire du bien. Parler, aussi, sûrement. Mais la jeune brune y mettait tellement de la mauvaise volonté que c’est vraiment un miracle qu’Ashby réussisse encore à s’accrocher. Elle même, elle se serait laissée tomber. Trop chieuse, trop changeante, trop personnelle. Mais Romy n’est pas comme ça.
Et c’est tant mieux. Bless her soul.
« Je t'ai harcelée, j'ai fait des crêpes, et je suis partie boire un verre avec ma cousine. » Des crêpes ? Freya touche son ventre tout en jetant un regard suppliant à son amie. « Tu m’en as gardé, j’espère ? Car tu peux pas me dire ça comme ça sans que je goûte, c’est inhumain. » Qui disait dépressive disait souvent grande faim. Et pas la plus saine. Et franchement, des crêpes au chocolat noir fondu serait une façon exquise de se faire pardonner de la part d’Ashby de l’avoir aussi brutalement sorti de son état léthargique. « C'est la première fois que tu viens non ? » Comme c’est effectivement la première fois qu’elle met les pièces ici, Freya jeta un coup d’oeil à l’immeuble qui s’étend sur toute sa hauteur. « T’as zappé mon nom pour ta crémaillère, c’est ça ? » Ce n’est pas une réflexion désagréable, mais plus un espèce d’humour ironique à la Doherty. Souvent, ça vexe les gens, ce genre de remarques. Mais Romy n’est pas les gens. Elle la connaît, et très bien même. Elle sait que sous ses airs nonchalants et ‘je m’en foutiste’, Freya s’en soucie énormément. Mais pour le coup, s’il y a eut pendaison de crémaillère, elle n’y aurait pas pointé le bout de son nez – pas dans cet état là en tout cas. Et Romy est assez intelligente pour le savoir – elle espère, en tout cas. Vexer son amie qui se préoccupe toujours de son état, mental et physique, c’est vraiment pas dans son programme actuel. « J'ai encore de quoi manger. Et l'équivalent de mon poids en plaid en pilou si t'as envie de t'enterrer ici aussi. » Doherty tourne une tête ravie vers Romy alors qu’elles se dirigeaient vers l’ascenseur. « Tu sais comment me parler, jolie blonde. Ceci, ton poids en plaids, ça va pas faire mucho mucho! » Après tout, Romy est un poids plume, n'est-ce pas? Si les choses peuvent être aussi simples avec de la nourriture, des plaids et une bonne amie ! « T’habites seule, du coup ? » Elle ne rappelle plus si Romy lui avait évoqué la présence d’une colocataire ou non par téléphone, un soir où elle avait pensé à l’appeler. La mémoire courte, la mémoire sélective, au choix.
Déjà, Freya pose des questions, elle s’intéresse, c’est déjà un bon début. Elle se sentirait presque déjà mieux.
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| | | | (#)Mer 3 Juil - 10:28 | |
| Toutes les deux à l'extérieur, l'ambiance semble être descendue d'un cran. Pas totalement désamorcée -Freya n'était jamais vraiment détendue- mais suffisamment pour tenir une conversation sans que les tensions ne fusent, Romy faisait la conversation et amenait avec elle une dose de bonne humeur suffisante pour elles deux. Bras dessus bras dessous, elles avançaient à leur rythme dans les rues désertes de Fortitude Valley, la fraîcheur de cette heure tardive la faisant se tenir tout près de son amie alors qu'elle lui livrait le récit de sa journée chill : des crêpes et Primrose, un combo parfait qui ne l'avait pourtant pas empêché de s'en faire pour la petite dernière des Doherty. « Tu m’en as gardé, j’espère ? Car tu peux pas me dire ça comme ça sans que je goûte, c’est inhumain. » Un rire la secouait en retour alors qu'elle répondait : " Evidemment. J'en ai fait assez pour qu'on prenne dix kilos chacune." Et elle se satisfaisait de faire venir l'appétit chez la jeune femme ; un bon début pour la faire revenir parmi les vivants. " Bon après faudra composer avec le fait de ne pas ressembler à Gal Gadot dans Wonderwoman sur la plage cet été, mais je m'en fiche. On assumera parfaitement notre côté Thor dans le dernier Endgame. Et oui, au cas ou tu te demandes je me suis refait l'intégrale des Marvel le weekend dernier. Mon petit cœur bat encore pour Bucky, c'est un fait." soufflait elle dans un demi sourire, se rappelait ses souvenirs d'adolescence qui refaisaient surface en flèche. Elle espérait par la même remémorer à Freya les longues séances de cinéma qu'elles s'étaient faites chez elle, à enchaîner les films lorsqu'elles avaient du temps libre après les cours. Si Romy n'était pas une fan inconsidérée de l'univers, elle devait avouer qu'avec la promotion faite autour de ces films ces dernières années, elle s'était laissée prendre au jeu lors de ses moments de creux à elle. Un verre de vin et un plaid face à ces fims faisaient son bonheur. Elle n'était pas aussi agile que Black Widow, pas aussi riche qu' Iron Man, ni même aussi intelligente que Jarvis, à la rigueur, Romy avait autant d'utilité qu'un Star Lord et la mignonnerie d'un Groot à l'état bébé, mais elle se sentait profondément mieux après avoir vu ces films. Peut être qu'elles devraient s'en faire quelques uns ce soir, ne serait ce que puisque Romy était persuadée que le plus beau derrière de l'amérique aka. Captain América suffirait sûrement à remonter le moral de son amie. " D'ailleurs ça te dit qu'on regarde ça ce soir ? Il y a Age of Ultron sur netflix, un gang de super héros ça devrait te remettre en forme non ?" et sur ce elle essayait de se rappeler ou se situait exactement celui là parmi tous les autres. Elle se souvenait vaguement de la sorcière rouge qui amenait des rêves et de son frère, Vif argent dont la mort figurait certainement parmi les plus stupides du cinéma. Malgré tout elle aimait ce film, et quand bien même Freya n'était pas vraiment en mesure de protester. Une fois dans le hall, Romy appelait l'ascenseur pour rejoindre les étages supérieurs, se disant vaguement que l'étroitesse de ce lieu lui flanquait souvent la frousse. « T’as zappé mon nom pour ta crémaillère, c’est ça ? » Levant les yeux au ciel, la jeune femme fut ravie de constater qu'ils arrivaient enfin au bon étage. « Tu sais comment me parler, jolie blonde. Ceci, ton poids en plaids, ça va pas faire mucho mucho! » Avançant de quelques pas, la jeune femme déverrouillait la porte, dévoilant ainsi son nouveau nid douillet. " J'ai pas encore fait de crémaillère si tu veux tout savoir. Et t'es ici comme chez toi, évite juste de tout dégommer, Hulk." Elle déposait ses clés dans le vide poche, retirant ses chaussures d'un coup de pied habile (ou pas, Romy était plutôt du genre Drax le destructeur lorsqu'il était question de soin mais qu'importe- « T’habites seule, du coup ? » Secouant la tête en signe de négation, elle entraînait la jeune femme dans l'appartement, lui faisant une rapide visite en désignant les pièces une à une : " Salon, cuisine la bas au bout, nos chambres. Celle d'Isla, ma coloc, absente, ou transformée en femme invisible pour la soirée. Ce serait drôlement gênant si c'était le cas.." Songeait elle en jetant un coup d'oeil à la pièce occupée par la rouquine restée entrouverte, dévoilant un amas de fringues phénoménal mais aussi un mur pop art dont les représentations de Spider man se mêlaient avec goût à celles de Batman et de Robin. " et la ici c'est chez moi" terminait elle en désignant de l'index son espace pas encore aménagé mais qui ne tarderait pas à regorger de placards ingénieusement conçus pour abriter sa collection de fringues d'ici peu. Merci Papa Davis. " Du coup un Avengers ça te va ? Au pire si on abandonne Netflix je crois que je dois en avoir quelques uns, genre Black Panther ou Ragnarok" Parce qu'elle ne démordait pas à cette idée ; un film de ce genre rendrait cette soirée définitivement chill. Que ce soit la love story entre Nakia et Black Panther ou la vision plutôt sympa de Loki. Sortant les crêpes du réfrigérateur, elle retirait le film plastique pour les enfourner dans le micro ondes et se tourner ensuite vers Freya à qui elle ajoutait : "A moins que tu ne préfères Doctor Strange ?" c'était elle qui voyait, après tout.
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| | | | (#)Sam 6 Juil - 0:48 | |
| « Évidemment. J'en ai fait assez pour qu'on prenne dix kilos chacune. » Voilà une réponse qui eut la magie de lui foutre du baume au coeur. Elle aime les crêpes de Romy. Elle aime tout ce qu’elle peut faire, tant que ça remplit son petit bidon qui n’a pas l’habitude de mets délicieux. Freya n’est pas une grande cuisinière et franchement, ça la gonfle plutôt qu’autre chose. Il faut lire les recettes, suivre les directives, comprendre les termes, avoir les ustensiles (et savoir les utiliser!), acheter les ingrédients (en quantité suffisante!), parfois même faire certaines tâches avant d’autre. Doherty n’a pas cette patience ni ce courage. Un simple bol de salade, du jambon et des chips lui suffisent largement. Ce n’est pas forcément sain mais au moins, elle n’a pas encore la peau sur les os. Visiblement, elle peut au moins compter sur Romy pour ne pas que cela arrive. « Bon après faudra composer avec le fait de ne pas ressembler à Gal Gadot dans Wonderwoman sur la plage cet été, mais je m'en fiche. On assumera parfaitement notre côté Thor dans le dernier Endgame. Et oui, au cas ou tu te demandes je me suis refait l'intégrale des Marvel le weekend dernier. Mon petit cœur bat encore pour Bucky, c'est un fait. » Freya regarde sa copine d’un œil mi curieux mi suspicieux ; qu’est-ce qui lui prend, tout d’un coup ? Certes, le délire superhéro a atteint sa petite personne mais sa petite tirade est quand même bien étrange.
Mais bon, c’est Romy, elle aussi a le droit à ses petites crises passagères. Freya est mal placée pour la juger.
Elle se rappelle de ces séances de cinéma (où elle réussissait une fois sur deux à frauder) avec Romy pour aller admirer des petits fessiers moulés dans des tenues bien avantageuses. Ceci dit, Freya a dû avoir manqué quelques épisodes, n’ayant pas eu la tête dans l’actualité cinématographique ces derniers mois. La jeune femme réplique cependant à son amie, histoire que cette dernière ne se sente pas seule dans son délire. « En parlant d’Bucky, j’ai connu un type qui lui ressemblait grave. » Quand Romy lui évoque de regarder Age of Ultron, la brune ne put s’empêcher de grogner. « T’sais qu’il est nul, celui-là. » Un jour, Freya apprendra à moins râler et à se montrer plus reconnaissante. Mais elle se rattrape rapidement. Elle réfléchit deux secondes trente et demi avant de balayer le vent avec sa main. « T’sais quoi ? Choisis c’que t’veux tant que j’ai mon plat d’crêpes. J’serai heureuse comme un coq en pâte. » Pour une fois, Freya se montre plutôt docile. Elle n’est pas d’humeur à faire de la résistance, de toute façon. Surtout face à Romy, qui sait être aussi tenace qu’elle. Non, elle n’est pas bête, la bête, elle sait choisir ses batailles.
Et aujourd’hui, Freya n’a pas envie de se battre. A part contre elle-même mais ça, c’est une bataille quotidienne donc rien de nouveau sous le soleil.
« J'ai pas encore fait de crémaillère si tu veux tout savoir. Et t'es ici comme chez toi, évite juste de tout dégommer, Hulk. » Doherty lui tire la langue. « Fais gaffe, j’vais d’venir verte si tu continues. » Quand Romy lui cite les pièces tout en les lui montrant, Freya eut une pointe à la fois d’envie et de jalousie. C’est si beau, ça respire le neuf et le propre à plein les poumons. Pas étonnant finalement que son amie ait prit une colocataire (ou peut-être que c’est la colocataire, la fameuse Isla, femme invisible, qui a prit Romy plutôt). L’appartement est tellement mignon. Il n’y a pas de doute que Romy est arrivée après sa colocataire, quand on voit sa chambre encore à trois quart vide. « Et ben, c’est joli. Mais tu vas réussir à caser un lit dans ton dressing ? » Freya connaît le péché mignon de son amie pour les fringues – assez effrayant parfois. Elle doit avoir plus de fringues qu’elle et son jumeau réunis. Chacun ses vices, après tout. Freya n’est vraiment pas la mieux placée pour juger. Même si Romy est insortable dans une avenue commerçante. Vraiment. Cette dernière revint à la charge pour le choix du film alors qu’elles se dirigent vers la cuisine. Bras croisés et adossée à l’embrasure de la porte, Freya hausse les épaules. « Puisque tu insistes... Tu sais qu’j’ai un faible pour Thor. J’te laisse donc deviner. » Après tout, qui peut résister au dieu du tonnerre ? Pas Freya en tout cas. Et puis, de toute façon, Ragnarok est un des meilleurs Marvel. Y a pas de débat à avoir. « Et, euh, Isla c’est ça ? Elle est sympa, au moins ? Tu la connaissais déjà avant d’emménager ici ? » Questions anodines dans une conversation anodine. Non, elle ne s’inquiète pas, elle se renseigne. Romy est son amie. C’est naturel qu’elle veut veiller à ce que la personne avec qui elle partage sa demeure n’est pas une psychopathe.
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| | | | (#)Mer 10 Juil - 0:50 | |
| Romy avait beau ne pas être une excellente cuisinière, il y avait néanmoins certaines choses qu’elle faisait assez régulièrement sans trop les rater, et parmi elles ; les crêpes. Repas du réconfort absolu, occasion inégalée de s’enfiler de la pâte à tartiner à la louche, la jeune femme en avait fait son quotidien post rupture, avant de se rendre compte qu’elle finirait sans doute par ne plus enfiler son jean sans un chausse pied si elle continuait à ce rythme. Mais qu’importe. Ce soir il y aurait Freya pour l’aider et c’était tant mieux. La blondinette savait qu’elle ne remonterait pas le moral de son amie à coup de nourriture mais qu’importe. Il lui semblait que tant qu’elles étaient ensemble rien de trop sombre ne pourrait s’immiscer dans les méninges de la Doherty ; Romy avait tendance à déborder d’entrain pour deux. D’ailleurs, sans trop savoir pourquoi elle était partie dans cette sorte de petit discours sur l’univers Marvel -sans doute s’était-elle vue passer la soirée devant un Avengers- la jeune femme avait rapidement débordé sur ses récents bingewatching ; l’avantage d’être devenue célibataire, elle avait de quoi faire depuis qu’elle avait largué son boulet. « En parlant d’Bucky, j’ai connu un type qui lui ressemblait grave. » Un fin sourire étirait ses lèvres en retour. « T’as chopé son numéro hein ? » qu’elle ne put s’empêcher de demander, bien que Romy la douce, la vierge effarouchée ne se serait jamais risquée à demander le numéro de qui que ce soit. Pas dans son état naturel en tout cas. Vint ensuite le moment où elle manifestait l’envie de regarder Age of Ultron, mais visiblement, le grognement émis par la boule de négativité à ses côtés ne semblait pas de cet avis. « T’sais qu’il est nul, celui-là. » Freya ne mâchait pas ses mots, et Romy répondit d’un haussement d’épaules. « Ok. Un autre alors » Parce que la jeune femme n’avait jamais été une personne compliquée ; elle s’accommodait volontiers. Malgré tout, comme si la blonde semblait avoir remarqué que quelque chose n’était pas juste dans ses paroles, elle se reprit, se radoucit d’un mouvement du bras en concluant : « T’sais quoi ? Choisis c’que t’veux tant que j’ai mon plat d’crêpes. J’serai heureuse comme un coq en pâte. » ce qui ne manquait pas de réchauffer le petit cœur d’une Romy qui se disait qu’elle n’avait pas totalement perdu la bataille. Elle choisirait un film au poil, et rendrait la soirée agréable avec sucreries et plaids en pilou. Une fois à l’intérieur, Romy l’invitait à se mettre à l’aise, faisant de même en retirant ses chaussures, les balançant dans un coin de l’entrée. « Fais gaffe, j’vais d’venir verte si tu continues. » Freya rétorquait en lui tirant la langue, et par réflexe Romy lui fit un clin d’œil en retour : « Tu serais le Bruce Banner le plus canon de toute la saga » qu’elle répondait rapidement avant de se lancer dans une description rapide de toutes les pièces de sa nouvelle colocation. Pièce de vie, salle de bain, cuisine, chambre, tout y passait, mais c’est sur la sienne que la blondinette se décidait à laisser un commentaire : « Et ben, c’est joli. Mais tu vas réussir à caser un lit dans ton dressing ? » Ahah. Enfin, peut-être pas tant que ça. « Le père de ma copine Clara est passé prendre des mesures. J’aurais besoin d’une sorte d’échelle pour récupérer certains de mes sacs à main mais c’était la seule condition. Puis le lit c’est accessoire, au pire j’ai le canapé. » Romy haussait les épaules, songeant vaguement que lorsqu’elle était avec Josh elle pouvait se permettre d’avoir son propre dressing, mais c’était terminé. A défaut d’avoir de la place elle avait une dignité, et quelque part … les choses étaient peut être mieux ainsi. Revenant à la charge quant au programme de ce soir, la blondinette fut surprise d’entendre un bruit sourd s’élever derrière elles. Un éclair, un putain d’éclair qui la fit sursauter dans un rire nerveux. « Puisque tu insistes... Tu sais qu’j’ai un faible pour Thor. J’te laisse donc deviner. » Rendues dans la cuisine, Romy enfournait les crêpes dans le micro-ondes avant de souffler un « Ouais … s’il pouvait se calmer ce soir d’ailleurs. » puisque badaboum ; second éclair qui retentissait puis une averse … et une pluie de grêles. C’est bien leur veine. « Et, euh, Isla c’est ça ? Elle est sympa, au moins ? Tu la connaissais déjà avant d’emménager ici ? » Dans un sens, Romy se félicitait presque de ce changement de temps soudain –Freya ne s’échapperait pas. Alors qu’elle ouvrait la bouche pour s’apprêter à répondre, une panne d’électricité grandiloquente secoua le bâtiment au troisième coup de foudre. Merde. « Oh non pas ça … » Plus de lumière, plus rien. A tâtons, Romy avançait en se cognant à chaque meuble ou presque vers le salon, attrapant l’allume gaz pour rendre la myriade de bougies trônant sur la table basse plus utiles que décoratives. « Je crois que les crêpes seront tièdes et que le film est à zapper … » soufflait elle en se laissant retomber sur le canapé, les mains contre les paupières. « Une soirée ouijah ça te dit ? Esprit est tu là ? » qu’elle plaisantait dans un petit rire avant de laisser retomber ses bras contre son buste. « Et sinon oui je la connaissais un peu du boulot. Elle est sympa … je trouvais ça cool de pas m’embarquer dans une coloc avec une amie de longue date. Au moins si ça colle pas j’ai pas de regrets »
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| | | | (#)Jeu 18 Juil - 20:55 | |
| « T’as chopé son numéro hein ? » Voilà une remarque qui a eu le loisir de faire sourire Freya. « Oh, tu m’connais, j’suis pas de ce genre là. » C’est vrai que de s’enflammer pour un homme après lui avoir parlé quelques minutes n’est pas du tout son genre, à Freya. Quand ses proches se plaignent qu’elle s’attache trop vite avant de retomber durement dans la dure réalité, ils ne sont pas loin du compte.
L’appartement est sympa. Bien plus sympa que celui qu’elle partage avec son frère. Les pièces sont joliment décorées et franchement, Freya serait presque jalouse si elle n’était pas contente pour son amie. Parce que Romy mérite qu’elle soit contente pour elle. C’est le seul rayon de soleil qui règne en maître dans son monde et Doherty lui en est d’une redevance considérable d’être toujours là pour elle, même après ce qu’elles ont vécu et traversé. (Non, ne pas penser à lui parce que ça te fourrera de nouveau le moral dans les chaussettes. Et c’est pas ce qu’il faut faire quand ta meilleure copine te propose des crêpes, okay.)
Pour une fois, sa petite voix se montre maniable et agréable. C’est rare pour le souligner. En même temps, Freya n’est qu’un fleuve tranquille avec Romy. Sûrement que la personnalité de cette dernière l’apaise. Elle se sent en confiance avec elle et une présence féminine ne lui fait pas de mal. On dit souvent que les amitiés avec des hommes est plus facile mais Freya sera la première à démentir ces propos. Jamais elle ne se sent aussi détendue que quand elle est avec Romy. Ou quand elle a bu.
Mais ça, c’est une autre histoire.
« Le père de ma copine Clara est passé prendre des mesures. J’aurais besoin d’une sorte d’échelle pour récupérer certains de mes sacs à main mais c’était la seule condition. Puis le lit c’est accessoire, au pire j’ai le canapé. » Doherty ne put contenir le rire qui la prend tout en regardant Romy d’un œil désabusé. « T’es sérieuse ? Tu vas vraiment sacrifier ton lit pour tes affaires ? Décidément, j’comprendrai jamais ça. » Elle se rappelle du dressing que Romy lui avait fièrement montré, à l’époque où elle vivait chez Josh. Freya a assez de tact pour ne pas glisser une petite remarque pouvant faire remonter ce genre de souvenirs. Romy est tombée sur un petit con qui ne la méritait pas, de toute façon.
Alors qu’elles sont dans la cuisine, Freya se dirige vers la fenêtre pour y voir le déluge qui s’y profile. « P’tain, tu parles d’un temps pourri… Ca s’accorde bien avec mon moral, ceci dit. » De la grêle, de l’orage, de la pluie… Limite elle regrette de ne pas être dehors pour respirer l’air que ça dégage. Mais une coupure impromptue s’abat sur l’immeuble et Freya n’a plus que la faible luminosité de la fenêtre pour y percevoir quelque chose. Elle entend Romy se cogner dans quelque chose, se dirigeant visiblement vers ce qui doit être le salon. Freya attrape les pauvres crêpes abandonnées et oubliées par leur créatrice – mais pas par celle qui compte les savourer une par une – puis prend la direction prise par Romy tout en utilisant son téléphone – petit engin absolument magique quand que sa batterie ne se décharge pas.
Elle arrive au moment où Romy allume la dernière bougie de la table basse avant de s’affaler sur le canapé. « Une soirée ouijah ça te dit ? Esprit est tu là ? » Freya esquisse un sourire tout en posant l’assiette sur la table et de rejoindre son amie sur le divan. « Si ça peut m’dire que c’est qui m’en veut là haut, pourquoi pas. » Parce que forcément quelqu'un doit la détester pour lui foutre un si mauvais karma, pas vrai ? (C’est toujours plus simple de penser que c’est de la faute des autres, pas vrai ?)
« Tu t’rappelles de la fois où on est allées à la fête foraine ? On s’est retrouvé dans ce fichu labyrinthe à miroir, quasi dans l’noir. J’me rappelle t’avoir forcé à y aller et au final, c’est moi qui ait le plus flippé. J’crois que j’ai jamais autant hurlé d’ma vie. » Elle tait le fait que Terrence était avec eux parce que non, elle ne veut pas non plus parler de lui, de ça. Inutile d’ouvrir de vieilles blessures et rancoeurs, ça n’en vaut pas la peine. Et ça fait longtemps qu’elle a pas passé une soirée avec Romy, elle ne va pas la gâcher.
Quand Romy lui parle un peu plus d’Isla, Freya tire la moue. « Tu penses que j’suis jalouse ? Parce que j’le suis à 200 %… Je préférerai t’avoir en coloc que mon abruti de jumeau. Même si ça veut dire supporter tes fringues partout dans l’appart. » A choisir entre des fringues et de la drogue, le choix est vite fait, après tout. « En tout cas, faudra que je la rencontres, un de ces quatre. T’sais… Pour faire connaissance. » Ton banal mais bourré de sous entendus alors que Freya se penche pour attraper sa première crêpe. « Bon, sinon, t’aurais pas un petit remontant à me proposer qui irait avec les crêpes ? Ça peut aussi réchauffer, t’sais... »
Chasser le naturel et il revient au galop. Freya Doherty est officiellement une cause perdue.
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| | | | (#)Lun 22 Juil - 22:35 | |
| Si Romy se doutait bien que Freya n'avait pas alpagué ce type pour lui décrocher son numéro et vivre avec lui une histoire d'amour en bonne et due forme, il lui était en revanche facile de sous entendre que son amie ait pu s'adonner à cet exercice qui tombait dans le cliché. « Oh, tu m’connais, j’suis pas de ce genre là. » Une remarque qui eut le don d'étirer ses lèvres en un large sourire. "T'attends une déclaration d'amour avec une boîte de chocolats et tout le bazar qui suit hein ?" qu'elle demandait avant de s'interrompre. "Attends. Tu préfères le type ou le chocolat ?" l'index relevé, la petite blonde avait presque l'air d'hésiter quelques secondes ... mais non. "Chocolat hein." Une évidence. La nourriture et le gras étaient des valeurs sûres là où les mecs craignaient. De sages paroles d'une fille venant de se faire tromper.
Elles se lancent ensuite dans une visite courte -mais efficace- de l'appartement. Ce dernier n'était pas bien grand mais cosy, ce qui était déjà ça. On était loin du confort de son appartement précédent mais désormais seule ses moyens ne lui permettaient pas vraiment d'occuper la même superficie sans vendre l'un de chez organes chaque mois. Romy en profitait pour commenter l'aménagement de sa chambre, bientôt parfaite par les talents de bricoleur de papa Davis ; une perle cet homme, car avec un peu de chance il resterait suffisamment de place dans cette pièce pour accueillir son lit, ce que Freya ne manquait pas de relever en éclatant de rire ... « T’es sérieuse ? Tu vas vraiment sacrifier ton lit pour tes affaires ? Décidément, j’comprendrai jamais ça. » Hé ! Lui balançant son coude dans les côtes (doucement, du moins) Romy levait les yeux au ciel pour la forme, ne pouvant décemment pas laisser l'honneur de son dressing ainsi mis à sac. "Parce que si j'avais pas toutes ces fringues je ressemblerais à une jolie petite patate. La j'ai une tenue pour chaque occasion." ou c'était ce qu'elle croyait. Sous cette montagne de fripes se cachait une gamine manquant cruellement de confiance en elle. Pas assez jolie, pas assez de caractère, pas suffisamment intéressante pour être remarquée.. Romy se trouvait trop enfantine pour bien des choses, mais à défaut de déchaîner les passions, elle avait le secret des remontants de fin de soirée hors pair : des crêpes. Toutes les deux en auraient bien besoin ce soir, et comme si la météo semblait vouloir s'accorder à leur morosité ambiante, un déluge se tramait à l'extérieur. « P’tain, tu parles d’un temps pourri… Ca s’accorde bien avec mon moral, ceci dit. » ahah. A nouveau Romy levait les yeux au ciel, marmonnant un "Commence pas Doherty ..." avant de se faire interrompre par un bruit sourd ; les plombs venaient de sauter. Eh merde. Abandonnant à leur sort les crêpes sur le plan de travail (fort heureusement sauvées par une Freya à l'estomac criant famine) la petite blonde avait allumé des bougies à tâtons, éclairant la pièce dans un fin filet lumineux qui rendait l'atmosphère assez spirituelle pour être soulignée. « Si ça peut m’dire que c’est qui m’en veut là haut, pourquoi pas. » Pour toutes les fois ou la jeune femme se montrerait pessimiste, son amie amènerait avec elle une dose de bonne humeur suffisante pour elles deux ; c'était comme ça, ça l'avait toujours été. "Qui t'en veux ? T'es en bonne compagnie, à l'abri, avec de la nourriture. Apprécie les petites choses de la vie." Et qu'est ce qu'elle était pénible, Romy. Mais elle l'avait toujours été, elle et son optimisme et sa bonne humeur à crever. « Tu t’rappelles de la fois où on est allées à la fête foraine ? On s’est retrouvé dans ce fichu labyrinthe à miroir, quasi dans l’noir. J’me rappelle t’avoir forcé à y aller et au final, c’est moi qui ait le plus flippé. J’crois que j’ai jamais autant hurlé d’ma vie. » Se posant sur le canapé, la blondinette glissait ses jambes sous elle, se passant une main dans les cheveux comme pour se remémorer une période qu'elle avait tenté d'éluder jusqu'alors. Freya était la seule avec laquelle elle avait gardé contact. "Parce que tu fais la dure mais en fait t'es une guimauve." qu'elle soufflait dans un demi sourire, lui pointant le bout du nez de son index.
Vint ensuite le moment de parler d'Isla et de leur colocation. Romy n'avait jamais caché le fait qu'elles ne se connaissaient que depuis peu de temps ; elles s'adoraient et cette chambre vacante tombait à point nommé, mais quelque part les paroles de la blondinette lui serraient le cœur. « Tu penses que j’suis jalouse ? Parce que j’le suis à 200 %… Je préférerai t’avoir en coloc que mon abruti de jumeau. Même si ça veut dire supporter tes fringues partout dans l’appart. » Elle avait d'abord feint de s'offusquer, avant de venir ensuite passer un bras autour de ses épaules pour l'étreindre, plaquant ses lèvres contre sa joue. "T'as aucune raison de l'être. T'es mon amie depuis l'enfance toi. Je crois que je suis condamnée à t'aimer toujours. Et c'est quand tu veux que tu viens te glisser ici. J'ai assez de place dans mon lit pour ton gabarit." elle plaisantait à peine, un petit rire lui échappant sans qu'il ne soit totalement vrai. Freya était importante pour elle, et ce n'était pas une amitié nouvellement tissée qui changerait quoique ce soit. « En tout cas, faudra que je la rencontres, un de ces quatre. T’sais… Pour faire connaissance. » Oui chef. Hochant la tête, Romy s'apprêtait à prendre une crêpe à son tour si la voix de la petite blonde ne l'avait pas interrompue à nouveau. « Bon, sinon, t’aurais pas un petit remontant à me proposer qui irait avec les crêpes ? Ça peut aussi réchauffer, t’sais... » Le sourcil relevé, la blondinette se remit sur ses deux jambes pour aller fouiller dans les placards de la cuisine, y faisant un inventaire à voix haute : "Grenadine, jus d'orange, lait fraise ..." conneries. Elle avait mis la main sur une bouteille de rhum ; ça, ça irait bien avec les crêpes. Sortant deux verres du placard, Romy avait ramené le tout sur la table basse, un sourire satisfait lui ornant le coin des lèvres. "Un peu. Et de toute façon on a que ça à faire. Tu crois que ça va durer longtemps cette panne ?" Qu'importe. Elles passeraient une bonne soirée dans tous les cas ; Thor à la télévision ou non.
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| | | | (#)Sam 27 Juil - 12:20 | |
| « T'attends une déclaration d'amour avec une boîte de chocolats et tout le bazar qui suit hein ? Attends. Tu préfères le type ou le chocolat ? » Freya eut un grand sourire avant de secouer la tête face à l’affirmation de Romy. « Chocolate all the way, you know it. » Un péché mignon qu’elle possède actuellement, petite douceur dont elle ne se lasse jamais de se foutre sous la dent quand le cœur lui en dit. Et puis, à choisir entre un homme et une boite de chocolats, il n’y a pas photo. « Mais t’oublie aussi les fleurs et la bague, honey. J’veux la totale, tu l’sais. » Oh what a joke. Le jour où Freya rêvera de ce monde trop rose, trop beau, trop romantique, c’est que vraiment ça ne tourne plus rond là haut.
Freya, bras croisés, ne put s’empêcher de rouler des yeux en souriant du coin des lèvres en entendant Romy se justifier. « Je ressemblerais à une jolie petite patate. » Franchement, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre des fois. Romy est très bien en toute circonstance, Doherty ne comprend vraiment pas cette passion pour les vêtements. Elles ont beau se connaître depuis des années, c’est toujours un sujet à mystère pour elle. Voir Romy dans les magasins, c’est comme voir un enfant en période de Noël. Et c’est presque embarrassant parfois. Heureusement que Freya n’a jamais eu honte du ridicule. Ni pour elle, ni pour son amie. Ashby lui a demandé plusieurs fois de venir l’accompagner. Doherty l’a accompagné plus d’une fois au centre commercial, sachant quand elle y rentrait mais jamais quand elle y sortira. Et souvent, ça se finissait avec les vigiles qui les traînaient à la sortie.
Ca serait quelqu’un d’autre, que c’est elle-même qui traînerait la personne dehors les boutiques par la peau des fesses au bout d’une heure. Mais Freya ne le fait pas quand il s’agit de son amie d’enfance. Parce que Freya sait être patiente et sympa avec Romy. Parce que c’est Romy, tout simplement.
Freya a le sens de l’amitié développé, après tout. Quand elle apprécie quelqu’un, et qu’elle est appréciée en retour, elle s’y accroche furieusement et de tout son être. Jamais elle n’essaierait de blesser volontairement une personne qu’elle aime. Elle veille toujours à leur bien être, même si c’est sous des questions banales et une apparence « j’dis ça j’dis rien mais j’veille ». Et Romy la connaît très bien pour ça. « Qui t'en veux ? T'es en bonne compagnie, à l'abri, avec de la nourriture. Apprécie les petites choses de la vie. » Freya marmonne vite fait dans sa barbe quelque chose d’incompréhensible avant de soupirer de façon théâtrale. « Yes, mommy. » Romy a cet aspect et ce caractère naturellement protecteur et maternel qui donne vraiment l’impression à Freya d’être une gamine à côté d’elle. Romy, elle réussit sa vie malgré les épreuves. Elle a la tête sur les épaules, elle n’a pas chaviré, elle ne s’est pas laissée entraîner dans d’obscures chemins sinueux. Elle est optimiste et souriante, toujours à voir le bon côté des choses. Elle a toujours eu ce rôle de conseillère, de bonne conscience, de grande sœur, voire même de mama bear. C’est elle qui a essayé pendant des années à ouvrir les yeux à Terry et sa petite personne. Elle qui les a supporté et a été témoin de leurs pires conneries. Freya a presque honte de lui en avoir fait subir autant alors qu’elle ne le méritait pas.
D’ailleurs, elle ne mérite toujours pas de se trimbaler avec le boulet de noirceur qu’elle est.
« Parce que tu fais la dure mais en fait t'es une guimauve. » Outch. Freya lui pince le bras. « Vas pas le répéter à qui qu’ce soit ou ma réputation est foutue. Si j'l'entends quelque part, je viendrai te hanter à vie... Jolie patate. » Freya la tarée, Freya la tête brûlée, Freya l’inconsciente, Freya la chelou. Mais avant tout ça, Freya était renfermée, timide et elle se laissait faire. C’est à ce moment même où elle a rencontré Romy, juste après l’incendie provoquée par son géniteur. Elle lui a tendu la main alors que tout le monde se moquait d’elle. Est-ce que Freya est bourrée de reconnaissance envers Romy ? Totalement et définitivement. Elle n’essaierai jamais de le nier.
Romy finit par l’embrasser sur la joue, le bras autour de ses épaules avant de la rassurer de son amour éternel. « Faut pas dire ce genre de choses sinon, tu vas te retrouver avec une troisième coloc non comprise dans l’loyer. »
« Grenadine, jus d'orange, lait fraise ... » La voix de Romy arrive jusqu'au salon et Freya secoue la tête, l’air dépité. Elle ne va pas lui faire une leçon de moral sur son envie un peu trop récurrente de boisson ? Visiblement non puisque son amie revient avec une jolie bouteille et deux verres. Ce qui laisse à Freya le loisir de pousser un petit cri de victoire tout en levant les bras. « Eureka ! Un peu plus et j’aurai pu croire m’être trompée d’appart et avoir atterri chez les saintes nitouches. » Doherty met la main derechef sur la bouteille et les verres le temps que Romy reprenne sa place sur le canapé. « Un peu. Et de toute façon on a que ça à faire. Tu crois que ça va durer longtemps cette panne ? » A mi chemin entre les verres, Freya tourne brièvement la tête vers son amie. « Tu veux que je sortes ma boule de cristal pour te dire ? Madame Irma à ton service! Laisse juste moi l'temps de boire un verre ou dix pour pouvoir te dire ça, okay? » Le temps que son troisième oeil se réveille, vous voyez le genre.
Elle tend le verre à Romy, prend le sien et le lève. « A ta nouvelle vie, darling. » Loin du crétin qui n’a pas su t’apprécier à juste valeur.
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| | | | (#)Ven 2 Aoû - 12:50 | |
| Romy esquisse un sourire, l’air de dire « that’s my girl » au moment ou Freya lui confirme qu’elle préférait le chocolat à la gente masculine. « Chocolate all the way, you know it. » Et elle comprenait mieux que personne en l’instant. Pour elle la nourriture n’était pas vraiment un exutoire mais alors que son honneur venait d’être piétiné par un pauvre type à qui elle avait accordé sa confiance pendant quatre ans, elle prévalait. Le reste du monde jusqu’à la moindre petite parcelle insignifiante était plus important. « Mais t’oublie aussi les fleurs et la bague, honey. J’veux la totale, tu l’sais. » Evidemment. Levant les yeux au ciel Romy feignait l’évidence, se plaçant une main sur le cœur l’air faussement outrée. « Pour qui me prends tu ? » Et elle plaisantait. Quoique. Pour les beaux yeux de Freya elle aurait été capable de lui faire la totale ; uniquement pour savourer le spectacle et observer son amie se dépatouiller dans ce trop-plein de guimauve. Elles étaient complémentaires quelque part, un terme un peu trop vague pour désigner deux personnes complètement différentes mais qui s’appréciaient énormément. Pour Romy, Doherty était une sorte d’énigme ; le vilain petit canard auquel elle s’accrochait, cette fille aux bords flous et à la dépression latente qu’elle essayait de sortir de sa noirceur. Pas par challenge, ni par dévotion, mais uniquement parce qu’elle l’aimait beaucoup et ce depuis toujours. Qu’importe les erreurs et qu’importe leurs différences, elles s’appréciaient ; ce qu’aujourd’hui encore la petite blonde n’expliquait pas bien. Leurs caractères étaient diamétralement opposés, comme le soulignait très bien le soupir d’une discrétion sans pareille que Freya émettait après que Sœur Romy de la bienveillance n’ait décidé de lui faire voir la vie du bon côté. « Yes, mommy. » Et visiblement ce trait de caractère qui lui était propre agaçait son amie. Qu’importe, elles avaient l’habitude l’une de l’autre, même si parfois des petites chamailleries mettaient évidence leurs divergences d’opinions. « Vas pas le répéter à qui qu’ce soit ou ma réputation est foutue. Si j'l'entends quelque part, je viendrai te hanter à vie... Jolie patate. » Le sourcil relevé, Romy passait sa main sur la partie de son bras que Freya venait de pincer, retenant un juron pour profiter de la situation. « Et tu veux que j’aille le répéter à qui hein ? » Non pas qu’elles avaient beaucoup d’amis en commun maintenant. Leurs chemins s’étaient séparés il y a bien longtemps maintenant, mais ce n’était pas pour autant qu’elle n’appréciait pas avoir la blondinette dans le coin. « Faut pas dire ce genre de choses sinon, tu vas te retrouver avec une troisième coloc non comprise dans l’loyer. » Haussant doucement les épaules, Romy réagissait à peine d’un « Tu viens quand tu veux, mon lit est tristement vide. » agrémenté d’un sourire, puis elle se disait que son lit n’était peut-être pas si vide que ça … puisqu’une demie douzaine de fringues y avaient élu domicile en attendant de trouver une habitation décente en attendant de trouver un cintre sur lequel pendouiller dans le dressing débordant de sa chambre.
Finalement Freya suggère de boire un peu, et prenant le parti de plaisanter sur ce point, la blondinette n’hésitait pas vraiment à se moquer d’elle en lui proposant du lait fraise. Evidemment. C’était pourtant avec de l’alcool et deux verres piochés dans le placard qu’elle revenait, récoltant un cri de soulagement d’une Doherty visiblement ravie. « Eureka ! Un peu plus et j’aurai pu croire m’être trompée d’appart et avoir atterri chez les saintes nitouches. » Sans vraiment avoir eu le temps de faire quoique ce soit, la bouteille lui échappait des mains pour atterrir directement dans celles aguerries d’une Freya qui n’eut pas besoin de plus de dix secondes pour leur servir les verres. « T’y es. J’m’inscris au couvent dès demain. » Romy soufflait en se laissant retomber dans le canapé, se demandant au passage quand l’électricité reviendrait pour leur permettre d’honorer le programme ; à savoir netflix, crêpes chaudes, and chill. « Tu veux que je sortes ma boule de cristal pour te dire ? Madame Irma à ton service! Laisse juste moi l'temps de boire un verre ou dix pour pouvoir te dire ça, okay? » Haussant le sourcil avec amusement, elle jaugeait son amie en laissant délibérément planer quelques secondes pour attraper son verre et trinquer avec elle : « A ta nouvelle vie, darling. » Et quelle vie. Haussant doucement les épaules Romy portait son verre à ses lèvres avant de grimacer ; elle n’avait pas l’habitude. « Ouais, remplie de chats et d’un avenir radieux au couvent. » Avec une soutane beige qui ne lui irait pas au teint. « Bon et toi, raconte. Je veux du croustillant. Du nouveau. Du fun. » En d’autres termes elle voulait l’impossible, mais son optimisme débordant la poussait à croire au contraire. La vie de Freya ne pouvait décemment pas être faite que de bas.
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| | | | (#)Jeu 8 Aoû - 11:21 | |
| « Tu viens quand tu veux, mon lit est tristement vide. » Freya sourit à l’idée. Ce n’est pas comme si elles n’avaient jamais dormi ensemble, de toute façon. Enfin, disons que c’était plus Doherty qui était invitée chez les Ashby que l’inverse. Romy a toujours été là, la porte ouverte, pour venir l’accueillir quand plus rien n’allait. Elle a la patience d’un ange, son amie, chose qui a toujours épaté Freya, elle qui n’a aucune fibre de retenu. Surtout quand il s’agit d’être humain et de sa bêtise. Alors elle pose sa main sur celle de Romy tout en arborant un air sérieux. « Tu sais qu’tu peux continuer sur moi pour prendre toute la place dans le lit, Romychou. » Parce qu’elle sait qu’elle prend trop de place, dans un lit et en amitié. Comme si même en état d’inconscience, elle veut qu’on sache qu’elle est là, qu’elle est présente et que non, elle n’est pas encore morte. Il faut vraiment qu’elle arrête de se psychanalyser. Freya a décidément passé bien trop de temps avec des psys, c’est un fait.
« T’y es. J’m’inscris au couvent dès demain. » Freya eut le rire qui lui échappe des lèvres tout en balançant sa tête en arrière. « Alors compte sur moi pour v’nir te libérer des griffes d’un seigneur que personne n’a jamais vu de toute façon. » Ces histoires de religion, ça l’a toujours dépassé, Freya. Elle ne comprend pas qu’on puisse vénérer ou même pire, se battre pour quelque chose, quelqu’un, une idéologie, que personne n’a jamais vu. Être sceptique, voilà ce qu’elle est. Mais tant personne ne vient la forcer à prêcher, aller prier ou se repentir, elle juge que les gens font ce qu’ils veulent. Encore une fois, Freya n’est pas la mieux placée pour juger et elle s’en fiche de toute façon de trop pour le faire. Comme si elle a le temps de réfléchir à tout ça de toute manière. « Ouais, remplie de chats et d’un avenir radieux au couvent. » Freya apprécie le bruit des verres qui se touchent et elle eut un sourire ravissant après qu’elle eut bu sa première gorgée. Voilà qui va déjà un peu mieux. « Au moins, les chats, c’est indépendant, hein. Un jour, ils domineront le monde, mark my word. » Freya est ce qu’on appelle une ladycat. Elle a toujours voulu avoir une petite boule de poils mais elle n’a jamais eu l’opportunité, l’argent et surtout les conditions pour en adopter un. Vivre avec le pitbull qu’est son frère, ce n’est pas un environnement sain pour un chaton tout innocent.
« Bon et toi, raconte. Je veux du croustillant. Du nouveau. Du fun. » Freya soupire tout en regardant le plafond avant de se pencher vers le plat de crêpes. Son ventre commence à grogner, lui rappelant qu’elle n’a pas mangé depuis un moment. « T’sais, fun chez les Doherty, c’est pas le fun de chez tout le monde. » Elle enfourne la moitié d’une crêpe dans la bouche avant de continuer. « Le frangin, Wren, l’aîné… J’t’ai parlé qu’il me causait plus depuis des mois. J’suis enfin allée le voir. » Elle lève les bras, désespérée. « Cet imbécile n’arrive toujours pas à comprendre que j’suis plus une gamine et que j’peux l’aider. » D’ailleurs, en parlant d’aide, Freya finit par pencher la tête tout en reportant son regard sur Romy. « Comment on fait quand quelqu’un veut pas se faire aider ? Avec ton taf, tu dois bien avoir des conseils, nan ? »
Même si, considérant son entêtement à vouloir repousser l’aide des autres (comme elle l’a fait il y a quelques jours avec Ariel), c’est franchement l’hôpital qui se fout de la charité. Mais son frère, c’est la prunelle de sa vie et Freya ne lâchera jamais le morceau. Et si Romy peut lui donner de précieux conseils, alors elle est toute ouïe.
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| | | | (#)Mer 4 Sep - 19:22 | |
| Romy était véritablement sincère lorsqu'elle proposait à Freya de passer plus souvent. Son amie était la bienvenue chez elle, elle l'avait toujours été, et ce malgré toutes les fois où son caractère ronchon prenait le pas sur le lien qui les unissait. Les deux se connaissaient suffisamment pour passer au dessus, alors lorsque la Doherty se feignait d'un : « Tu sais qu’tu peux continuer sur moi pour prendre toute la place dans le lit, Romychou. », la petite blonde y réagissait d'un petit rire, la poussant des côtes en rétorquant : "Et tu peux compter sur moi pour venir me coller à toi et te refourguer ton quota de guimauve pour l'année" puisqu'il était certain que de leur duo, Romy était la plus tactile, et certainement celle qui se montrait le plus affectueuse. Par la suite alors que la conversation déviait le plus sérieusement du monde sur sa volonté de venir étoffer les rangs du couvent, la petite Ashby eut pour satisfaction d'arracher un rire à sa copine déprimée. Cette dernière n'accordait visiblement aucun crédit aux ordres, et alors qu'elle lui rétorquait avec conviction : « Alors compte sur moi pour v’nir te libérer des griffes d’un seigneur que personne n’a jamais vu de toute façon. » Romy cédait à une moue amusée. "Tu sais que tu viens d'entrer en contradiction avec des milliards d'individus, hein ? Je t'adore mais évite de dire ce genre de choses en public. Je suis pas d'attaque à te sauver avec mes petits bras." Et bien qu'elle évoque une version somme toute assez étrange d'une potentielle croisade moderne, la petite blonde était parfaitement sérieuse quant au franc parler de son amie ; il pouvait lui causer quelques soucis, mais ça Freya le savait déjà. Elle était brute de décoffrage, unique en son genre, et bien que Romy compose avec son caractère depuis des années elle pouvait concevoir qu'il en surprenait certains. « Au moins, les chats, c’est indépendant, hein. Un jour, ils domineront le monde, mark my word. » et c'était sur ces belles paroles qu'elles trinquaient, à cet avenir rempli de chats et de vin qui se dessinait devant elles. "Ouais mais ça réclame pas assez d'attention. Tu sais bien." Romy avait une façon bien à elle d'être tactile, intrusive, pot de colle parfois, alors un chat libre qui la prendrait pour une esclave ... bon. Elle haussait doucement les épaules, se contredisant elle même, mais qu'importe. A nouveau la conversation glissait vers un autre sujet, et c'était maintenant vers Freya que les spotlights se tournaient. La blondinette réclamait du croustillant, du fun, et vu le soupir que lâchait son amie ... il y a de fortes chances qu'elle soit déçue. « T’sais, fun chez les Doherty, c’est pas le fun de chez tout le monde. » répondit la jeune femme en enfournant dans sa bouche une moitié de crêpe. « Le frangin, Wren, l’aîné… J’t’ai parlé qu’il me causait plus depuis des mois. J’suis enfin allée le voir. Cet imbécile n’arrive toujours pas à comprendre que j’suis plus une gamine et que j’peux l’aider. » Wren. Le frère, de Freya. Ok. Romy ne l'avait pas forcément vu des milliards de fois mais ses souvenirs lui permettaient de le remettre sans trop forcer. « Comment on fait quand quelqu’un veut pas se faire aider ? Avec ton taf, tu dois bien avoir des conseils, nan ? » Oula. Romy venait ramener ses cheveux en un chignon mal défini, prenant quelques secondes (et une gorgée) pour trouver ses mots. "Bah, t'es allée le voir comment ton frère déjà ?" Non pas qu'elle puisse mettre en doute le tact de la blondinette, mais .... quand même. "Et tout dépend de son degré d'ennuis. Si c'est vraiment grave tu peux t'imposer, sinon il faut attendre de l'avoir à l'usure." qu'elle soufflait en se penchant vers la table basse pour attraper une crêpe à son tour. "Et il lui arrive quoi pour que ça t'inquiète à ce point ?" Ce n'étaient pas ses oignons, mais si Freya voulait des conseils elle avait besoin du minimum syndical d'informations.
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