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 young volcanoes | charlie

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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyMar 28 Mai 2019 - 15:03


when rome's in ruins we are the lions
free of the coliseums in poisoned places
we are anti-venom, we're the beginning of the end


La chaise est inconfortable.
Une grimace déforme ses lèvres, et Ariel se lève, pivote pour prendre l'emplacement voisin - une table haute en bois dont la surface témoigne fidèlement des innombrables passages d'amis avant eux, si l'on en croit les marques de pintes de bières posées là, une myriade de petits ronds foncés qui s'étalent devant elle. Autour, deux tabourets rouges qui ont sûrement vu des jours meilleurs - ce n'est pas l'idéal mais c'est déjà mieux, et elle peut bien se payer le luxe de choisir ce qui lui convient. À une autre époque, elle serait sortie attendre Charlie dans la rue, une cigarette rougeoyante entre les doigts, la fumée se dissipant dans l'air de mai malgré la pluie. Mais maintenant elle ne fume plus: attendre dehors n'a pas la même saveur lorsqu'on est seule sans nicotine. Elle déteste ces instants de solitude béats, ne sait pas savourer la quiétude du printemps et ses lunettes de soleil opaques ne suffiraient pas à la protéger de sa propre impatience. Naturellement, l'intérieur du bar est un refuge chaleureux, la musique agréable, et si elle se concentre assez fort elle peut presque oublier le fantôme de son addiction qui agite ses doigts, désespérés d'amener son vice entre ses lèvres ; et sa bouche soudain sèches lorsqu'elle y pense. "Hey, j'peux avoir juste un verre d'eau?" Elle jette un regard au serveur qui passe, et ajoute un sourire, simplement car elle n'est pas l'un de ces clients impolis et ingrats - ceux-là sont détestables. "Merci." Le verre rempli de glaçons arrive devant elle en quelques secondes, et le froid capture ses mains dès qu'elle les place autour, comme pour combattre la douce chaleur du Canvas. That's better. Étrange, sûrement, que de se trouver perchée sur son tabouret autour d'un bête verre d'eau. Elle n'a rien contre les softs, mais ce n'est pas une habitude. Surtout pas un vendredi soir, même s'il ne fait pas encore nuit. Elle jette un coup d'oeil à sa montre - Charlie ne devrait plus tarder.

Elle ne sait plus pourquoi elle est en avance. Ce n'est pas comme elle: d'habitude Ariel fait partie du club des retardataires, du genre sans contraintes, du genre à ne pas se soucier de la ponctualité. Mais c'est vendredi soir, et l'inspiration nécessaire pour finir son article sur la tendance des biopics musicaux au cinéma a fini par se tarir. Puisque sa deadline n'expire que le lendemain, elle imagine qu'elle peut prendre ce répit, et qu'elle n'a pas volé sa soirée. Il y a de quoi se réjouir, d'ailleurs, pour la petite rousse qui la rejoindra plus tard: c'est à elle qu'elles doivent trinquer. À ses succès, à ses examens qu'elle aura sans aucun doute passé haut la main. C'est drôle, d'ailleurs, de se réjouir d'un succès dont elle ne partage pas l'expérience. Son passage sur les bancs d'une université remontent à presque une décennie (elle n'essaie même pas de compter, ça fait vraiment trop longtemps) et elle est incapable de se souvenir la dernière fois qu'elle a passé ce genre de test: stylo en main, feuille blanche à remplir. Ça faisait partie des choses qu'elle n'avait pas aimé, lors de sa première (et unique) année d'essai; les sélections arbitraires, les vulgaires questions rhétoriques. Les avis des autres, les cours trop lourds, les conseils malvenus de ces visages sévères lui conseillant de se lancer dans l'écriture plutôt que dans le cinéma. Ugh. Mais c'est le truc de Charlie, et c'est l'important. Elle est douée, et elle a ce truc, cette ambition et cette intelligence qui brille dans ses yeux lorsqu'elle évoque ses projets, ses savoirs. Cette même étincelle qui brille lorsqu'elle l'embrasse.

Ses doigts pianotent sur son téléphone automatiquement, c'est presque un réflexe. J'y suis ! Table du fond sur la gauche. x La rousse devrait déjà être en route, ce n'est qu'une question de minutes à tuer maintenant. Et c'est pour ça qu'elle redoute d'être en avance, car le temps s'étire comme un chat paresseux et que l'ennui rôde. Elle ouvre des applications qu'elle ferme presqu'immédiatement, lit un article qu'elle oubliera sitôt, aime quelques publications sur instagram entre deux soupirs. Et puis, une main dans son dos lui fait relever la tête, et une chevelure feu brouille sa vision. Finally. "Hey, et leurs lèvres se croisent à leurs commissures, leurs sourires se répondent. Ça s'est bien passé? T'as vu, je t'ai attendu, dit-t-elle en désignant son verre dans lequel les glaçons ont désormais fondu. Et dans un soupir, une conclusion faussement ennuyée, Rappelle-moi de ne plus jamais arriver en avance".

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Dernière édition par Ariel James le Mar 4 Juin 2019 - 23:36, édité 1 fois
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyMer 29 Mai 2019 - 18:45

Young volcanoes

@Ariel James

“Médias : où commence et où finit le devoir d’information ?” Comme sujet vendant du rêve, on a fait mieux. Ce fût néanmoins le titre de son devoir sur lequel elle a dû plancher pendant quatre heures. Enfin, quatre heures c’était le temps qu’on lui a donné, mais en réalité elle est partie au bout de deux, comme elle l’avait déjà prévu. Depuis plusieurs jours elle n’a plus le goût à rien, encore moins d’aller à l’école alors qu’elle adorait y apprendre de nouvelles choses, comme une gamine de six ans. Le goût de toute chose semble avoir été changé. Même les smoothies à la banane ne sont plus aussi bons. La seule constante reste l’alcool, chose dans laquelle il est si facile d’y enfouir toutes ses émotions et tous ses souvenirs, jusqu’au lendemain matin. Cependant elle essaye de ne pas en oublier ses amis pour autant, elle n’a donc pas pu résister à l’offre d’Ariel de se retrouver. Elle aime cette femme de tout son coeur d’une drôle de façon (bien qu’elle ne le lui dira jamais en face), et son message a eu le don de redonner le sourire à Charlie pour quelques secondes. Voir le joli minois d’Ariel ne sera de toute façon jamais une mauvaise idée, peu importe le contexte. Un jour, Charlie aussi sera journaliste comme elle et elles pourront réellement savoir qui est la meilleure des deux (enfin !).

Charlie quitte l'amphithéâtre ainsi que l’université dans la foulée, heureuse de s’éloigner de toute cette masse de gens ne cessant quotidiennement de lui demander pourquoi elle tire la tête. Se réfugier dans un bar et être entourée d’inconnus semble réellement la meilleure décision à prendre pour aujourd’hui. Son téléphone vibre, elle découvre un nouveau message d’Ariel. J'y suis ! Table du fond sur la gauche. x La ponctualité n’est habituellement pas son fort, Charlie ne pourra pas prendre un verre d’avance sur elle donc. Tant pis, elles se saouleront en même temps et que la meilleure gagne/ne fasse pas un coma éthylique. L’étudiante accélère légèrement le pas même si le Canvas n’est pas loin de son université. Elle n’a pas non plus besoin d’utiliser son gps, ses pas la guident naturellement vers tout ce qui dégage une douce odeur d’alcool.
Finalement arrivée dans le bar, elle est heureuse de reconnaître la jeune femme aux cheveux courts et blonds dans le fond sur la gauche, comme elle le lui avait promis. Elle si belle, si élégante aussi même si elle tire une moue les yeux posés sur son téléphone. Charlie retrouve finalement son sourire au fur et à mesure qu’elle approche de son amie. Elle passe doucement sa main dans son dos pour l’avertir de sa présence et la salue. Leurs lèvres se croisent, personne ne saurait dire où elles se sont fait la bises. Tout est toujours ambigu entre elles, ça les amuse, ça ne risque pas de changer. « Ca s’est passé. » se contente de répondre Charlie en rigolant. Au moins, elle dit la vérité. Son devoir n’était sûrement pas le pire, mais elle a déjà été bien plus fière. Son seul but était d’avoir une note correcte et de partir le plus tôt possible. « Tout l’art d’arriver en avance c’est de commencer à boire et ne faire comme si de rien n’était quand les autres arrivent, Ariel. » Elle lui annonce ça comme s’il s’agissait d’une vérité générale. Elle rigole doucement, mais au fond la rousse pense réellement ce qu’elle dit. En tout cas, c’est ce qu’elle aurait fait elle. « Tu peux m’utiliser comme mémo pour les meilleurs cocktails de la ville et les meilleurs bars, mais à part ça tu sais bien que j’oublie tout. »
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyMar 4 Juin 2019 - 21:36


C'est un sourire qui l'accueille, qui illumine les yeux sereins de la rousse. Deux iris bleus, l'une de ses faiblesses favorites chez ses crushes. Ariel regarde la fine silhouette de Charlie s'installer en face d'elle, expédiant le bilan de sa journée en trois mots. Ah, well. Elle hausse un sourcil, puis les épaules: "Quoi, c'est tout? Nah sweetie... moi qui pensais que tu pondrais la dissertation du siècle. Tu sais les Prix Pulitzer, ça se travaille, y'a pas que le talent inné qui compte..., la voix juste assez taquine pour la boutade, mais enfin, c'est terminé. Cheers to that. On peut passer à autre chose maintenant", ajoute-t-elle l'air de rien, l'innocence seulement superficielle dans ses propos. Autre chose, autre chose, tout ce qu'elle voudra : il lui semble parfois que sur une simple moue de son amie, Ariel pourrait céder à tous ses caprices. Those fucking eyes. Elle a cette tendresse, Charlie, ce feu sacré, cette manière d'affronter la vie avec une aisance désarmante - le bouclier de l'optimisme et ses airs charmeurs pour attirer sur elles les sympathies et les regards. Ariel lui a donné les deux.

"Oh wow, si jeune et déjà si sage... tu devrais te lancer dans les pensées philosophiques, t'as déjà l'art de la formule ! Mais disons que je ne voulais pas me donner de l'avance - on sait toutes les deux que t'aurais galéré à me rattraper. Mais, fair, ça m'apprendra à essayer d'être honorable, je m'en souviendrai pour la prochaine fois." D'un signe de la main elle interpelle le serveur pour répondre à ce qui sonnait comme un défi sur la langue de Charlie. C'est plus fort qu'elle, Ariel, elle répond aux provocations comme elle respire l'air autour d'elle, comme elle glisse sur les vagues. Même les plus légères ne l'épargne pas. Elle se répète qu'elle n'a rien à prouver, à personne, qu'elle n'a pas de comptes à rendre - et elle sait que c'est la vérité. Mais face à la rousse espiègle c'est un drapeau rouge agité en face de ses cornes ; une compétition d'égo, de qui aura le plus d'audace pour faire flamber leurs trêves. Car il y a toujours des prochaines fois: toutes leurs rencontres sont faites de prochaines fois, toujours si plaisantes, insouciantes... ardentes.

"Pfft, tu te surestimes. J'ai pas besoin de mémo pour savoir où sont les meilleurs bars, tu sais, répond-elle, faussement supérieure, alors que le serveur se fraie un chemin parmi les autres tables. L'espace autour d'elles commence à se remplir comme par magie ; des corps de plus en plus nombreux aux visages inconnus prennent place aux tables voisines. J'ai quand même quelques années d'avance sur toi dans ce domaine, baby C. Regard insolent, sourire de bref triomphe. Elle ne peut pas résister, c'est ce visage aux traits si jeunes, si doux et si fiers qui l'obligent à sortir ce surnom horriblement infantilisant. Mais tant que t'oublies ni mon numéro ni mon adresse, ça m'va." La vérité, rien que la vérité, promis.

La rousse s'apprête à répliquer, probablement prête à lancer en sa direction une pique qui ne sera qu'un délice de plus (oh, she's already enjoying this way too much) mais l'arrivée du serveur la coupe dans son élan. Hors de question de perdre la main. "J'vais passer à la bière. Une ambrée, pression?" Le mec hoche la tête, griffonne sur son carnet les désirs d'Ariel. Leur soirée ne fait que commencer, et l'espace temps leur offre toujours ses plus belles courbes de ses distortions lorsqu'elles passent du temps ensemble. Et pendant que son amie commande, Ariel réalise qu'en plus de tout ce que Charlie a, la teinte de feu de ses cheveux lui va vraiment très bien, encadre sa peau pâle comme un rideau d'étincelles.
Une pointe d'envie qui se dissipe sous l'attention revenue de l'étudiante.
Une pointe d'envie qui s'assagit ; si elle ne peut avoir ce qu'elle a, elle peut l'avoir elle.

Et c'est bien plus satisfaisant.
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyVen 7 Juin 2019 - 0:01

Young volcanoes

@Ariel James

Sa présence est apaisante. Sa douceur, sa délicatesse. Son odeur, son sourire. Ses yeux. Tout. Charlie voit comment Ariel la regarde, elle voit ses yeux observer chaque parcelle de son corps et elle en fait autant pour la blonde. Un jour elle lui dira à quel point ses cheveux courts lui vont si bien, elle lui dira à quel point ils subliment son visage. Ce qu’elle aime par dessus tout chez son amie c’est sa capacité à faire comme si de rien n’était, comme si elles n’étaient que deux amies se croisant de temps à autres au supermarché en achetant des carottes. « Je voudrais surtout pas te voler la vedette, t’as intérêt à avoir un Pulitzer avant moi. » Répond doucement la rousse à la première boutade de la journaliste. Les mots ne reflètent jamais vraiment leurs pensées et tant mieux, les yeux parlent à leur place. Un sourire naît sur le visage de l’étudiante, lui faisant oublier les cris de rage avec John. Plus rien ne compte, seulement elles deux. En plus de tout ça, l’alcool coule à flot. Cette soirée s’annonce plus que bonne, elle s’annonce magique. « Cheers, girl. » Les verres s’entrechoquent, l’alcool chavire, et peu importe. Comme l’a dit Ariel, elles peuvent désormais passer à autre chose, à tout ce qu’elle voudra.

Elle l’aime beaucoup sa petite tête blonde (même si elle ne lui avouerait pour rien au monde), dans bien des sens que ce mot peut avoir. Par dessus, elle aime ce goût du défi, cette rage de vaincre même quand il s’agit d’un jeu de fléchettes ou d’une bataille de pouces. Elle ne laisse rien passer, ne fait aucun cadeau à sa cadette. Elle ne la prend non plus avec des pincettes comme aime tant le faire le reste du monde. Charlie était chasse gardée lorsqu’elle était encore mineure mais désormais tout a changé. Depuis quatre ans maintenant, les deux femmes ont beaucoup changé. L’une est toujours taquinée sur son jeune âge, l’autre sur son appétit vorace. Elles s’autorisent enfin à être elles même. « Le monde est cruel Ariel, tu ne devrais pas être si généreuse. » Ou tu sera happée par le noir toi aussi, et ce n’est pas ce que Charlie souhaite pour son amante. Elle se rapproche de son visage, leur bouche à quelques centimètres l’une de l’autre, Charlie ne feignant même pas tourner la tête et vouloir lui susurrer quelques mots à l’oreille. La rousse se contente de chuchoter, yeux bleus plongés dans yeux bleus. « Selon mes souvenirs, la dernière fois j’avais plutôt bien réussi à te rattraper, ma grande. » Attraper, rattraper, s’attraper. Tant de variantes, tant de sous entendus. Parle-t-elle d’alcool ou d’autre chose ? C’est flou. Il y aurait tant de choses dont elle pourrait parler, tant d’autres dont elle voudrait parler. Par dessus tout, elle voudrait tout faire taire et seulement parler avec ses son corps, ses yeux et tout le reste.

Le jeu commence, le chat et la souris se réveillent en même temps que le soleil se couche. Entre elles, c’est pire les nuits de pleine lune, elles n’hésitent pas à sortir les griffes et les crocs. « Mais sans moi ta vie n’aurait plus aucun sens, et les tournées des bars seraient bien ennuyeuses. » L’inverse est tout autant vrai, mais il n’y a pas besoin de le préciser. Charlie est le meilleur mémo qu’on puisse avoir, ce métier n’étant pas réellement convoité il faut dire. Elle est cependant capable de ressortir le nom des alcools et leur composition précise, ce qui lui est enfin utile maintenant qu’elle est devenue barmaid.
La rousse finit par faire la moue, se grattant la tête du bout des doigts mimant le doute. Le serveur la coupe dans son élan. Gênée, elle arrête aussitôt sa piètre imitation et s’empresse de commander une seconde bière, suivant les pas de son aînée. Ariel enchaîne sur autre chose mais Charlie ne souhaite pas en démordre pour autant ; elle dira ce qu’elle a à dire, tant pis si l’enregistrement se fait en décalé. « Je sais jamais si c’est le numéro 80 ou 81. Mais ça doit être le second, l’autre c’est pour ma dogsitter. » Le dix neuf, non loin de Léo, dans ce quartier si vivant et malheureusement bien trop loin de Bayside. Son numéro, lui, est quelque part sur son téléphone. Avec un prénom commençant par A, il est bien heureusement au tout début de la liste, immanquable. Oh, skinny love. Où étais tu passée pendant tout ce temps ?
« Tu sais, j’ai bientôt fini mes études à force. Cette formation accélérée pour devenir la meilleure journaliste du monde devra bien avoir lieu. » Charlie lui avait demandé de lui montrer les ficelles du métier, un jour, en coup de vent. Maintenant elle a grandi, elle sait qu’elle veut réellement être journaliste et informer le monde. « T’es mon second choix, mais estime toi heureuse d’être sur cette liste. » Mensonge après mensonge bien entendu, Charlie espérait seulement que les cours allaient se faire à domicile, au plus proche de l’action.
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyMar 25 Juin 2019 - 23:25


Parfois, elle ne comprend pas ce que Charlie voit en elle.
Elle sait que la rousse voit, ou veut voir, quelque chose chez elle, quelque chose qui s'éveille dans la lumière de son regard. Ça ne la gêne pas - elle sait bien l'effet que les aînés peuvent faire sur des coeurs plus jeunes. Ça ne la gêne pas, sauf quand l'admiration n'est pas feinte, qu'elle se glisse derrière leurs taquineries. T'as intérêt à avoir un Pulitzer avant moi. Ariel cache sa grimace derrière sa bière, répond simplement en faisant tinter son verre contre le sien. "Cheers !" En fait, ce qu'elle ne comprend pas, c'est la foi que semble avoir Charlie. La foi en son talent, la foi en ses mots. Elle la considère comme une vraie journaliste alors qu'Ariel sait en son for intérieur qu'il n'en est rien ; que même la délicatesse et la justesse de ses mots ne sont pas à la hauteur, que son parcours, que ses articles, ne seront jamais assez pour faire d'elle un nom dans le métier. Aussi parce-qu'elle le refuse, parce-que ce n'est pas la matière dont sont faits ses rêves, et aussi... c'est compliqué. Mais rien de cela ne semble froisser le sourire de Charlie, alors, avec elle, lorsqu'elles sont côte à côte et que leurs yeux rient ensemble, Ariel s'autorise à y croire. You bet, je vais t'en ramener mille, des Pulitzer. Et un Oscar avec ça.

Généreuse, elle? Et le monde, cruel? Un rictus s'empare de ses lèvres, et elle rétorque d'un air supérieur, "Il paraît, oui, que le monde est cruel. Mais je peux me défendre, tu sais. Je peux te défendre, aussi", ajoute-elle avec un regard entendu. Mais déjà la rousse rapproche ses lèvres rouges d'elle et Ariel jure dans sa tête; car Charlie n'est encore qu'une gamine, malgré tout, si jeune et pourtant sa beauté est à couper le souffle, littéralement... elle sent une faim se réveiller en elle, une ombre empreinte de luxure assombrir ses iris. Damn you. Elle laisse la rousse susurre quelques mots à son oreille, quelques mots dont la nuance se perd dans son souffle et son parfum l'intoxique, et la caresse de ses cheveux de feu contre son épaule sont assez pour électrifier les frissons qui lui parcourent le dos. "Seulement parce-que je te laisse faire", répond-elle d'une voix plus basse que d'habitude, qui se tire dans les graves. Je me laisse faire aussi, voudrait-elle ajouter, mais sa langue ne bouge pas. Les barrières entre elles ne sont que des voiles de soie, il suffirait de les écarter, de les déchirer, et ce qui les sépareraient serait de l'ordre de la pure volonté. Et ça, c'est ce qui fait tourner sa tête, le sentiment qu'avec Charlie elle ne sait jamais où mettre les pieds, elle tâtonne dans les eaux sombres et profondes. Elle pourrait se noyer, ou trouver un appui ; elle pourrait se faire manger, ou succomber aux sirènes. Par dessus tout, en tous cas, elle ne ferait pas confiance à sa propre volonté.
Sa vie lui a déjà prouvé qu'elle n'en avait aucune.
Pas pour les choses qui comptent, en tous cas.
Mais elle n'est pas si faible, Ariel, alors elle ne fait qu'entrouvrir le rideau de soie, caresser les possibilités que le jeu couvert leur offre.

Son amie s'écarte un peu et son absence près d'elle jette un froid qu'elle n'aime pas. Aucun regret dans son regard pourtant: ce sont les règles du jeu. C'est parer un coup, c'est anticiper celui que Charlie rend avec malice. "Oh darling, je suis désolée de te décevoir, mais... elle boit doucement une gorgée de bière, fronce les sourcils, feint de trouver la meilleure tournure pour annoncer une mauvaise nouvelle. Tu n'es pas le centre de mon monde, même si je sais que je te laisse parfois penser le contraire, (et les images qui lui viennent en tête sont toutes déconseillées à un public mineur), j'ai d'autres amis, et d'autres bars. On ne te l'a jamais dit? Je suis un modèle de sociabilité. Et toi, mon chat... un beau visage de plus  parmi mes admirateurs." L'ironie est évidente, la farce ridicule et les derniers mots font naître un sourire chez Ariel qui trahissent son pauvre mensonge. Mieux que l'alternative, en tous cas, qui est d'avouer que la rousse a raison, que sans elle, sans ses heures de discussion à refaire le monde, sans le contact de son corps près du sien, parfois, sans son rire, sans son idéalisme mal placé, son effarante naïveté, son intelligence, ses gaffes, la finesse de ses mots, sa gentillesse, sa sublime exubérance... oui, sa vie serait bien terne. Trop terne.
Et la tournée des bars serait effectivement un exercice de misère.

Une moue faussement outrée et elle lui tire la langue en guise de réponse ; hey, fuck you, disent ses yeux pendant que le serveur leur tourne le dos. Charlie a pratiquement son adresse gravée dans la tête, son numéro au bout des doigts. Elle le sait ; c'est la même chose pour elle. C'est comme ça. Mais déjà la conversation passe à autre chose et... oh. Well.  "Ah oui? Je ne me souviens pas d'avoir parlé de ça... bizarre. Un sourire en coin- évidemment qu'elle sait de quoi elle parle. Tu sais, c'est pas comme ça que tu vas augmenter tes chances... je suis très demandée. Service de qualité, tu comprends... alors même si je suis absolument honorée d'être sur ta liste il va falloir que tu te montres à la hauteur de mes attentes."

Et avec ça, une autre gorgée, accompagnée d'un sourire carnassier.

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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyMar 2 Juil 2019 - 15:49

Young volcanoes

@Ariel James

L’idée d’avoir Ariel la défendant contre les forces du mal n’est pas pour lui déplaire. Elle pourrait redevenir une pauvre demoiselle en détresse une fois de plus, elle n’est sûrement plus à ça près. Cette fois ci seulement, elle aurait tout planifié du début à la fin, attendant le moment propice pour qu’un baiser la sauver d’un sommeil éternel. Ok, à vrai dire ça c’est dans les contes de fées et les contes de fées ce sont toujours des histoires tordues. Si elle devait être une véritable super héroïne elle serait Natasha Romanoff sans hésiter, parce que les cheveux blonds sont pour beaucoup dans l’équation il faut l’avouer. Ses traits pourraient aisément être associés à ceux des pays slaves et donc la Russie, tout concorde. Natasha n’est pas un de ces héros à qui tout sourit depuis toujours, elle n’est pas non plus de ceux qui suivent leur foutu code de conduite peu importe ce qui se passe. Elle a hésité, tâtonné, fait demi tour. C’est ce qui la rend si humaine, un personnage auquel il est plutôt facile de s’identifier même si on ne descend pas de l’illustre famille impériale russe. Jouet du KGB puis de la République populaire de Chine elle a finalement été sauvée par l’amour de tous ces jeux politiques et a rejoint le SHIELD et les Avengers, et même si Charlie trouve cette histoire beaucoup trop nian-nian, elle n’en reste pas moins assez mignonne. La Veuve noire a évolué avec le temps et finalement le monde entier craignait pour sa vie dans Endgame, tout autant que pour celle des autres Avengers. Parce qu’elle est une des leurs, et qu’elle est carrément trop classe aux yeux de la jeune étudiante ; elle l’est encore plus si Ariel lui ressemble. « Me défendre, hm ? J’attends de voir. » Elle avale une nouvelle gorgée, grand sourire joueur sur le visage. Elle ne serait pas contre qu’Ariel l’attaque non plus à vrai dire.
Les deux jeunes femmes s’amusent de ce jeu du chat et de la souris, elles s’en amusent depuis des années et les choses ne semblent pas vouloir changer. Parfois c’est tout aussi bien que rien ne change, parce que les deux blondes sont bien comme elles sont dans leur bulle. Elles se moquent des conventions et du regard des autres et vivent simplement la vie qu’elles souhaitent mener, s’attirant autant qu’elles se repoussent. « Oh darling. » Commence Charlie en reprenant les mêmes mots et l’intonation faussement peinée de sa blonde préférée. « Je suis pas quelqu’un d’exclusive, tu as le droit d’avoir d’autres connaissances de ci de là. Mais on sait toutes les deux où est ce que tu retournes le plus souvent. » Chez elle, chez Charlie. Ou parfois c’est Charlie qui vient à elle. Les règles ne sont pas gravées dans le marbre, et tout leur jeu repose sur l’idée même qu’elles ne suivent aucune règle de personne.
Ce moment ne semble pas obéir à aucune loi du temps, la rousse ne sent pas les secondes passer et se sent même en dehors de sa propre ligne temporelle. Si seulement il n’y avait pas John elle lui aurait déjà demandé de finir ce verre en vitesse, parce que c’est clairement ce qu’elle désire. Elle la désire elle, mais les autres règles de la vie font qu’on ne trompe pas son conjoint et c’est bien qui est John pour elle ; un conjoint qu’on ne trompe pas. Cependant l’étudiante ne peut pas arrêter leur jeu pour autant, elle n’est pas assez forte pour ça. Une fois la mécanique lancée il devient impossible de l’arrêter … et surtout elle n’en a pas envie. Elle n’a pas envie que ce moment cesse et qu’elles redeviennent seulement James et Villanelle, deux femmes qui boivent un verre ensemble en se racontant leur petite vie. Elles sont tellement plus que ça et la rousse résiste à l’envie quasi irrépressible de déposer un baiser sur ses douces lèvres. « Oh je vois, mille pardons madame. Quelles sont donc les attentes pour accéder à quelqu’un d’un si haut prestige que vous ? » Un sourire levé suivi d’un sourire carnassier. Charlie est prête à relever tous les défis du monde et les douze travaux d’Hercule par la même occasion, quitte à ouvrir une boîte de pandore ou deux et de lancer quelques pommes de discorde. Elle est comme ça, elle, à mélanger toutes les mythologies sans vergogne pour les beaux yeux bleus d’Ariel James.
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyMer 10 Juil 2019 - 19:10


Sur certains aspects, être avec Charlie, c'est comme se retrouver dans une voiture de course; c'est rouler à l'allure du vent, avaler l'asphalte brûlante, et ne voir le paysage défiler qu'au travers de tâches de couleurs: si tu détournes les yeux de la route, c'est fini. Tout va très vite, trop vite: c'est partir pour une bière et se retrouver dix minutes après avec une proposition indécente au bout de la langue, avec un désir sur les lèvres. C'est une conversation parfaitement innocentes, d'amies, qui dérape au détour d'un virage en épingle sur un terrain dangereux. Et vouloir quand même appuyer sur l'accélérateur. C'est comme traverser des sables mouvants et vouloir se faire engloutir, c'est comme escalader une montagne et vouloir se laisser tomber.
Et le pire c'est que la rousse n'a aucune idée du séisme qu'elle produit, des têtes qu'elle tourne, des passions qu'elle inspire - et Ariel ne parle pas que pour elle. Seulement voilà, Charlie est une denrée rare et elle est heureuse de l'avoir pour elle, son côté possessif satisfait de pouvoir planter ses griffes sur sa peau blanche sans y discerner la marque d'autres étrangers: et si c'est le cas, ils sont rares, contrairement à Ariel dont le corps connaît plus souvent le passage de visages inconnus à la rousse.

C'est pour ça, aussi, qu'Ariel hausse un sourcil surpris lorsque son amie lui répond qu'elle n'est pas exclusive - elle comprend tout à fait le sous-texte de la phrase, mais cela fait naître une autre interrogation en elle. Si ça leur arrive de parler sérieusement ces occasions sont relativement rares au milieu de toutes les belles choses qu'elles partagent, au milieu de leur insouciance, de leurs provocations, marginales à leur façon et pourtant parfaitement intégrées. Mais elle croit savoir que sa petite rousse est effectivement exclusive, ou l'était il y a peu, avec un mec dont Ariel connaît à peine les traits. Elle n'aime pas les rumeurs, ni les commérages, la blonde, elle se mêle de ses affaires lorsqu'elle peut. Malgré ça, elle considère que les affaires de ses amis sont aussi ses affaires jusqu'à un certain point, et alors elle ne peut s'empêcher de se demander si Charlie trouve toujours son compte dans la relation qu'elle entretient avec what's his name, si elle est toujours heureuse - et si ce n'est pas le cas, elle aurait les cartes en main pour lui rendre son bonheur. La fidélité, la monogamie, sont des concepts qu'elle respecte chez les autres mais dont elle ne pourrait pas s'accommoder. Trop de règles, trop de questions, trop d'états d'âmes. Trop compliqué ; c'est plus simple d'aller où ses envies la portent. De pas s'poser de questions, de soulever des coeurs et de les briser sans ressentir de culpabilité. Les termes sont clairs, les choses, nettes. Elle ne sera pas un oiseau en cage.

Mais les affaires de sentiments sont délicates, et elle n'a pas les mots qui conviennent: même si Ariel n'est pas du genre timide, ni à s'embrasser de tact et de délicatesse lorsqu'elle à quelque chose à dire, les choses sont différentes ici, elle ne saurait pas dire pourquoi. Peut-être parce-que c'est Charlie, et Charlie est une personne entièrement à part. Alors, au lieu de poser sa question ("en parlant d'exclusivité, t'es toujours avec ton copain ou je peux te ramener chez moi ce soir?"), elle répond à celle qui lui est adressée avec un air faussement sérieux. "Chez moi. C'est là où je retourne le plus souvent. Meilleure piaule du monde. Tous les visiteurs lui donnent 10/10..." Chez toi, c'est là où j'me retrouve le plus souvent, parce-qu'elles n'ont beau obéir à aucune règles, à ne se mettre aucune contrainte, y'a quelque chose de fort qui les lie et même si c'est juste pour discuter, pour partager un moment, de tous ses amants et de toutes ses amantes, c'est chez sa maudite Villanelle qu'Ariel passe le plus de temps. Les lois de l'attraction, sûrement.  

Elle boit un coup, passe sa langue sur ses lèvres, amusée par leur rendez-vous, par les répliques de Villanelle. Elle se demande si elle ne devrait pas en noter quelques unes parfois, dans son téléphone ou sur un petite carnet, toutes les phrases improbables que la jeune femme lui sort lorsqu'elle est au mieux de sa forme. "Well... j'attends une grande motivation, de la créativité mais aussi un souci du travail bien fait: il faut toujours aller au bout de la démarche, ne pas laisser les choses en suspens. L'esprit d'initiative est aussi quelque chose que j'aime particulièrement, avec le travail d'équipe... Une autre gorgée, et un regard qu'elle veut parfaitement innocent. Et pourtant, elle est drôlement fière de toute sa phrase à double sens. Ce genre de qualités, quoi."

"Et si tu penses pouvoir relever le défi... je peux te donner cette formation accélérée bientôt. Quand tu veux. Une pause. Si t'es dispo." C'est plus subtil, comme approche, même si ce n'est pas trop ce dont elle a l'habitude. Mais au moins elle sera fixée. Et même si c'est non, elle donnera à Charlie tous les conseils que la rousse voudra lui extorquer, même si elle n'a pas fait d'études, même si elle n'a pas de diplôme, même si elle ne sera jamais une grande journaliste ni une grande réalisatrice mais seulement une plume dans l'ombre qui écrit des critiques sur les films des autres.
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyVen 12 Juil 2019 - 13:05

Young volcanoes

@Ariel James

Leur discussion n’a pas réellement de sens si on s’y penche réellement. Elle est trop décousue pour n’avoir qu’un seul but didactique. Les deux jeunes femmes ont dépassé la didactique depuis bien trop longtemps déjà, elles ont le droit de jouer de regards et de sous entendus désormais. Charlie s’est donnée ce droit depuis le premier jour mais Ariel a été la plus posée des deux, la plus réaliste aussi. L’âge était un facteur assez convaincant pour considérer sa cadette comme chasse gardée, comme monument à protéger des ardeurs de la vie. Elle l’a fait, elle l’a protégé. Parfois un peu trop brutalement, parfois un peu trop sauvagement, mais elle a admirablement bien tenu ce rôle de protectrice et désormais elle est celle qui s’en prend à son coeur. Loin de déranger la jeune rousse, elle sait cependant qu’elle est bien trop faible pour résister à Ariel qu’elle a désiré pendant tant d’années. Elle sait aussi qu’elle est en couple avec John et que la morale veut qu’elle ne dépasse pas la ligne invisible, que surtout elle ne s’approche pas de la ligne des autres. Au fond ce n’est pas ce dans quoi la rousse est la plus heureuse, elle aimerait se la jouer condominium, se laisser porter par la souveraineté de plusieurs états souverains. L’état d’Ariel, l’état de John, l’état de qui d’autre encore ? L’état de la prochaine personne pour laquelle son coeur d’artichaut sombrera, parce qu’il y en aura d’autres. Elle n’est pas fautive dans ce cas de figure là, elle se laisse simplement porter par les flots. Pas dominante pour un sou, elle serait un parfait condominium, oui. Elle pourrait parfaitement laisser autrui décider de sa vie, s’abandonnant seulement à ses désirs les plus profonds. « Je devrais peut être faire un tour chez toi un de ces jours. » Pas ce soir Ariel, pitié pas ce soir. « Pour m’assurer que ce ne sont pas des robots qui te donnent cette note et que tu le mérites réellement. » Comme si la rousse doutait de quoi que ce soit avec la jolie journaliste (oui, elle doute de tout), comme si elle n’avait pas confiance en elle ; comme si elle ne buvait pas chacun de ses mots. Comme si elle n’avait pas déjà passé assez de temps dans la demeure de sa belle Ariel. « J’aurai le droit à mon pass coupe file ? » Comme si la demeure d’Ariel était un manège à sensations fortes. C’est un peu le cas à vrai dire, oui. Un rollercoaster à taille humaine. Elle a dû faire tourner la tête de plus d’un là dedans.
Finalement leur discussion dérive vers le sujet du journalisme et les yeux de l’étudiante s’emplissent d’étoiles nouvelles. S’il y a bien deux choses qu’elle aime dans la vie ce sont les Hommes et ses études, et Ariel fait partie intégrante de ces deux choses. Elle ne sait pas réellement si elle pourrait l’aider dans son objectif mais ne peut non plus laisser une seule chance sur le côté. James a une écriture bien à elle, un style fin et particulier. Elle est aussi très intelligente et elle sait discerner le vrai du faux, elle sait aller à l’essentiel. Elle sait faire beaucoup de choses, Ariel, bien plus que n’en saura jamais la rousse sûrement. Elle pourrait viser bien plus haut que son boulot actuel mais si c’est ce dans quoi elle se complait alors Charlie n’a pas le droit de juger, pas le droit de la perturber. Si elle même pouvait en arriver là elle serait déjà bien contente, elle qui est née beaucoup trop tard. Elle qui traine avec des personnes toutes plus vieilles qu’elle pour se sentir exister dans ce monde de grands et de requins. Mais la jolie blonde au visage si angélique parle-t-elle réellement de journalisme, ou y a-t-il des sous entendus à peine voilés dans ses mots ? La première théorie remplie Charlie de joie alors que la seconde ce serait plutôt de la terreur, mêlée à beaucoup trop d’excitation. Villanelle, cette âme perdue. « Tout ceci semble étrangement me définir, tu ne trouves pas Ariel ? » Pas entièrement à vrai dire, parce que la rousse a du mal à aller au bout de ses idées. Elle a beaucoup d’objectifs différents, beaucoup d’envies et de désir. Elle veut venir en aide à tout le monde aussi, ne briser personne. Mais c’est impossible. Au final c’est la seule chose qu’elle fait la petite rousse ; elle brise les gens parce qu’elle ne va pas au bout de ses pensées. Le problème c’est qu’Ariel va toujours au bout elle, qu’elle n’en a plus rien à faire des convenances maintenant que Charlie est une grande fille majeur. La rousse aimerait être comme son aînée, être aussi sûre d’elle, aussi belle. Ses peurs la rongent de l’intérieur, elles sont en conflit constant avec tous ses désirs. « Selon le genre de formation accélérée je suis prête. Si c’en est une autre plus … personnelle ? je ne peux pas. Pas en ce moment. » Ce n’est pas l’envie qui manque. L’envie lui crie de tout accepter peu importe ce dont elle peut bien parler. Mais le petit coeur de Charlie est trop fragile, elle s’en voudrait éternellement de blesser quelqu’un volontairement. Ses yeux la désirent pourtant. Mais ses paroles tentent de la garder à distance encore un peu. « Pourquoi t’as choisi ce métier là James ? Pourquoi ici ? Pourquoi pas ailleurs ? » Pourquoi m’avoir accepté si proche de toi ?
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyVen 26 Juil 2019 - 14:12


Elle n'est pas très douée avec les sentiments, Ariel. Les siens, ceux des autres, les grands ou les petits. Ceux qui viennent de l'amour, ceux qui viennent de la peur ; ceux qui sont révélés au grand jour ou ceux sur lesquels on s'endort nuit après nuit. C'est toujours compliqué. Ça fait longtemps qu'elle trouve ça plus facile de faire semblant, de mettre des murs, de mettre des masques. À force de ne pas les démolir, de ne pas les retirer, ils s'ancrent dans la terre, ils fusionnent avec sa peau. Et ainsi, c'est un jeu d'enfant d'éviter la vérité, les coeurs brisés, les états d'âme. Construire un mythe sur des ruines. Construire un pont suspendu au-dessus de l'abîme de la réalité pour la traverser sans jamais regarder en bas.
Un jeu d'enfant, vraiment.
Des fables auxquelles on finit par croire: je suis, je ne suis pas.

Des fables par lesquelles Charlie s'est laissée bercée. Ariel n'a rien d'une étoile filante, d'une jeune femme prometteuse, d'un diamant brut. Elle n'est que des promesses non tenues, une faiblesse, une lâcheté. Une ado enfermée dans un corps de femme. Elle n'est pas une cool kid, malgré son attitude nonchalante et tout l'attirail qu'elle porte si bien. Au fond, tout au fond, dans la plus sombre de ses confessions elle sait qu'elle est une de ces loser qui a tout perdu et qui vit à crédit sur le mensonge d'une vie: I'm so fine, look how fine I'm doing, don't you want to be fine like me?
Mais elle ne dit rien, n'y pense même pas, se contente de sourire, de répondre à Charlie sur le même ton joueur. "Ma porte t'es toujours ouverte pour une inspection. Même une inspection surprise... Un fantasme où elle lui ouvrirait la porte en sous-vêtement ou dans cette tenue absolument obscène mais définitivement sexy qu'elle a acheté sur internet. Mouais, on verra. Si tu le mérites." Si elle le mérite? Ha. Charlie n'a qu'à battre des cils et Ariel est à peu près sûre qu'elle lui offrirait le monde sur un plateau.

Leur discussion a pris un virage soudain, pas vraiment inattendu mais d'habitude redouté par Ariel. Parce-que Charlie s'obstine à la peindre comme une virtuose des lettres, comme une référence dans leur domaine alors qu'elle n'est rien. Une belle plume gâchée au service d'un art qu'elle n'exerce que dans ses rêves. Et ça, elle ne le comprendra jamais, comment Villanelle peut à se point se méprendre sur son talent.
Et sur ses sous-entendus.
"Plutôt, oui. Elle boit une gorgée, arrive à la fin de son verre. C'est pour ça que t'as toutes tes chances." Un espoir nait, de ne pas rentrer seule ce soir. De pouvoir se perdre dans des cheveux roux et dans des yeux bleus.
Un espoir fauché. Ariel sourit malgré l'amertume, hausse les épaules comme à son habitude. Elle vide sa pinte, repose le verre lourdement sur la table. "Dommage." Ses yeux verts rencontrent le regard de Charlie et elle ne fait pas d'efforts pour cacher ce qu'elle pense. "J'imagine que je devrais me contenter de leçons académiques dont tu n'as pas besoin... mais, tu peux déjà m'envoyer tes textes. Tes articles. Je jetterai un oeil, on fera une session feedback ensemble." Oui, elle est déçue, mais non, pas assez (jamais assez) pour ne lui en vouloir qu'une milliseconde. Charlie est un coeur trop grand avec trop de monde dedans. Et donc elle est sincère, et elle appréhendera seulement plus tard cette leçon particulière, parce-qu'elle n'est pas patiente, pas pédagogue, et qu'elle n'a jamais cru posséder le talent pour expliquer les choses correctement, pour traduire avec pertinence ses pensées en paroles. Mais tant pis - au moins, ça, Ariel sait que Charlie y est habituée. Si c'est elle qu'elle veut, elle l'aura, même si pas de cette manière là.

Elle pense que le sujet est clos, qu'elles vont passer à autre chose et déjà Ariel cherche une taquinerie à lancer lorsque Charlie reprend, et le sourire de la blonde tombe. Pourquoi t’as choisi ce métier là James ? Pourquoi ici ? Pourquoi pas ailleurs ? Son amie ouvre le feu et les questions s'enchaînent. Ariel ne se donne même pas la peine de lui offrir un regard silencieux, plaidant, une supplique muette: please don't. C'est trop tard. Elle peut résister, dégager les questions d'un geste et repartir sur autre chose. Elle peut s'énerver, dire que ça n'a pas d'importance, que c'est comme ça.
Que c'est compliqué.
Ça marche avec tout le monde, ça. Sa mère, sa tante, ses amis, celles et ceux qu'elle embrasse puis aime puis quitte, et le reste des gens qui ne comptent pas plus que ça. Elle pourrait dire: parce-que c'est comme ça. C'est une raison aussi valable que toutes les autres.
Et surtout ça lui évite de parler, de penser, de se mettre en face de la réalité.
Ariel n'est ni assez ivre, ni assez en détresse pour livrer ses confessions.

"Tu le sais déjà non? J'écris bien. Je viens de Brisbane. J'aime le cinéma. Donc j'écris sur le cinéma pour les journaux de Brisbane. Et je préfère avoir ma liberté plutôt que d'appartenir à un journal dont la ligne éditoriale ne me plairait pas. C'est vraiment simple, en fait." Menteuse.
Ça n'a rien de simple, mais elle ne peut qu'espérer que la rousse ne creuse pas le débat, parce-qu'elle n'est pas sûre d'avoir des réponses à lui donner.

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Message(#)young volcanoes | charlie EmptySam 27 Juil 2019 - 16:26

Young volcanoes

@Ariel James

Elle aurait dû se la fermer Charlie, elle aurait dû savoir qu’en cherchant à se sauver elle même d’une discussion embarrassante elle précipiterait Ariel dans un gouffre. Elles en ont parlé mille fois et mille fois sa réponse était aussi peu emplie de passion, ses yeux étaient fuyants, son sourire faux. Elle le sait pourtant, Charlie, que ce n’est pas un sujet que la blonde aime aborder. Mais encore une fois elle n’en a rien eu à faire, elle a tout oublié pour répondre à son propre but. Elle se vante d’être la gentille de l’histoire mais la vérité est toute autre. Elle n’est qu’une gamine qui veut s’amuser, s’amuser quand la journée de travail est terminée, parce que les femmes veulent seulement s’amuser - bien les stéréotypes, bien. « Simple, oui. » L’ironie est palpable. Elles savent bien que rien n’est simple entre elles et que rien ne le sera jamais ; parler du boulot d’Ariel est déjà une épreuve. Leur vision de la vie est différente, tout les oppose et pourtant les voilà à se tourner autour, comme elles le font toujours. Charlie voudrait lui dire tant de choses et leur contraire. Elle voudrait lui dire qu’elle n’a plus d’amour (pas le temps), plus d’humour, qu’elle n’est qu’un clou sur son chemin et une étincelle en même temps ; qu’elle se brise les ailes en même temps qu’elle brûle les siennes. Le contraire consisterait à lui avouer tout ce qu’elle se contente de sous entendre. Elle voudrait lui avouer que même si la vie continue, elle ne pourrait jamais s’habituer à vivre sans elle à ses côtés, qu’elle pourrait encore moins vivre seule (ce ne serait pas une vie). Elle devrait apprendre à grandir, à vivre par elle même et un Dieu en qui elle ne croit pas lui répète d’apprendre à vivre seul. Elle lui répond d’un doigt d’honneur. Une vie sans Ariel serait fade, sans couleur, sans odeur, sans intérêt. Alors elle perd peu à peu son sourire elle aussi, se dit qu’elle n’aurait jamais dû venir et céder à la tentation. Elle se dit toujours la même chose et finit toujours par revenir la bouche en coeur, parce qu’elle n’a aucune conviction. « Should I stay or should I go now? If I go, there will be trouble … and if I stay it will be double. » Charlie finit son verre, souffle, laisse ses yeux divaguer sur la table avant d’oser les relever vers elle. « Come on and let me know. » Come on Ariel, let her know. Pourquoi est ce que les paroles de chansons reflètent aussi bien la vie de Charlie ? C’en devient effrayant. Ce qui est encore plus effrayant est le besoin maladif de la jeune femme d’avoir un contact physique, de pouvoir toucher les choses et surtout les autres. Alors sa main dérive sur la table, elle lâche le verre froid pour venir se poser sur la peau diaphane de son amie. Elle décrit des cercles invisibles, effleurant à peine le dos de la main d’Ariel parce qu’elle n’a aucune idée de ce que pourrait penser la blonde de ce geste déplacé. Elles ne font pas ça d’habitude. Elle se cherchent, elles se tournent autour, elles s’éloignent pour mieux se retrouver. Jamais en public. Jamais de geste tendre, jamais de mot doux sans une insulte derrière. Ce n’est pas elles, cela ne leur correspond pas. Charlie aimerait bien que ça leur corresponde, qu’elle arrête enfin de jouer à ce jeu qui la ronge de l’intérieur. Elle a des espoirs digne de ses plus beaux rêve, parce qu’elles ont délimité les frontières de leur relation par un pacte muet il y a des années. Désormais il est trop tard pour faire demi tour ; Charlie a John et Ariel, elle, doit avoir bien d’autres choses à faire plutôt que gérer l’esprit faible de la rousse. Elles n’ont pas le même âge, pas les mêmes buts, pas les mêmes idéaux. Charlie s’accroche à une chimère qu’elle s’évertuera à sauver dès que la pluie commencera à tomber, qu’elle attrapera dans sa chute sans jamais qu’elle n’ait à lui demander pourquoi. Elle pourrait être son arc en ciel, elle pourrait être son soleil. Elle pourrait être tout pour elle et surtout n’importe quoi. Tout pourrait être parfait, si tout n’était pas que songe. « Sorry. I should know by now. There’s no time for us, there’s no place for us. There is no us. » Elle aurait pu cracher ces paroles mais elle est bien trop douce, bien trop occupée à caresser sa main si douce pour se rassurer dans ce capharnaüm. « Je devrais me la fermer, désolée. »
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptySam 24 Aoû 2019 - 19:10


Elle n'aime pas qu'on s'approche, Ariel. Garder ses distances c'est sain, c'est ce qui la protège.
Mais Charlie est déjà trop avancée, les repères de sécurité sont tous bafoués, baissés les uns après les autres. Et ça ne peut pas bien se finir, n'est-ce pas? Parce-que tous les gens qui approchent Ariel finissent d'une manière ou d'une autre par le payer, par s'éloigner. Pas assez d'amour, pas assez de courage, pas assez de toutes ces choses qui font des autres des gens biens. Elle, on le lui a répété, elle n'est rien - sinon une erreur, une marginale repentie par la force d'esprit de certains. Mais pour une âme bienveillante qui croit en elle, y'en a dix qui l'enverraient se faire voir ailleurs. Et Charlie, c'est peut-être une âme bienveillante, mais elle ne pourra jamais la tirer vers le haut.
Ariel l'entraînerait trop facilement dans ses abysses,
Et elle n'a pas le droit de gâcher le feu sacré de la rousse.  

Mais d'un autre côté, Ariel adore jouer avec le feu.

Un geste obscène en trouve un autre et les vagues se taisent et les choses redeviennent simple, tant qu'elles naviguent afin d'éviter tous les écueils de non-dits et de secrets qui menacent de couler leur bateau, leur barque, que dis-je, leur radeau. Et Charlie, qui l'a éconduite dix secondes avant, se permet de revenir, paroles au bout des lèvres, sourire enjôleur et ce regard dont l'intensité frôle l'érotisme, et elle dit ; come on and let me know, et c'est comme enclencher un détonateur.    
Et la main de Charlie enveloppe la sienne d'une chaleur douce et pourtant peu familière ; et si son premier réflexe serait de la retirer (car le contact humain n'est pas la première qualité d'Ariel, surtout en plein jour, surtout sobre, surtout ici), les six mots précédents l'obligent à se détendre, diffusent un sentiment de confiance qui se répand dans sa poitrine, dans son ventre, dans sa tête. Peut-être que c'est oui, peut-être qu'elle n'a pas tort de la laisser s'approcher. De la laisser l'apprivoiser. Peut-être que si elle y croit assez fort Charlie peut aussi la tirer vers le haut, vers chez elle dans les étoiles où elle brille plus fort que toutes les autres. Il n'y aurait pas besoin de promesse ou de mièvreries fabriquées, juste de la présence de l'autre et de leurs mystères. Et la caresse imperceptible de la main de Charlie lui fait entrevoir que d'autres choses sont possibles et que, dans une autre vie, si elles se laissaient le temps, si Ariel apprenait à s'accepter, ça pourrait devenir habituel. Ordinaire.

C'est encore à des années lumières de ce qui les définit au temps présent. C'est encore à des années lumières des marques de tendresse qu'Ariel est prête à accepter, à donner. Mais ce n'est pas impossible. De toutes les illusions dont sont faits les rêves d'Ariel, certaines sont plus tangibles que d'autres; et l'idée d'avoir quelqu'un pour partager ce genre de geste infime et pourtant si intime est un fantasme qu'elle ne s'autorise pas à nourrir. C'est terrifiant, c'est inconnu, et les conséquences, dévastatrices. Mais, maintenant, avec les doigts de Charlie qui laissent des empreintes invisibles sur sa peau, c'est là: quelque chose qu'hier encore n'existait pas.
Reste à emprunter ce chemin, à pousser la porte pour embrasser la lumière derrière.  

Come on and let me know, a-t-elle dit. Et un sourire naît sur ses lèvres, et elle prépare le genre d'offre que la rousse ne pourra refuser.

And yet.
There is no us.
There is no us,
qu'elle dit, no time, no place, and she should know by now.

Un paquet de rêves incinérés,
And this is why you can't have nice things.

Retire sa main comme si on l'avait brûlé, force la surprise à s'effacer de son visage. Remettre un masque, vite, vite, c'est une question de vie ou de mort, et Charlie en face qui continue de remuer le couteau dans la plaie avec une douceur qui en devient dégueulasse. Le sourire tombe, la complicité aussi. Les murs d'Ariel se redressent, supplément béton armé.
Elle se sent stupide de s'être laissée prendre. Il a suffi d'un non puis d'un oui, d'un frôlement de doigts mensonger pour qu'une lumière éclaire son puits de ténèbres ; et c'est ridicule. Elle n'est pas du genre à quémander l'amour des autres, Ariel, ou à mendier leur attention. Si elle en avait besoin (et ce n'était vraiment pas le cas), Charlie vient de lui remémorer une leçon durement apprise: alone is what she has, alone protects her.

Alors elle aiguise son regard le plus dur, son sourire le plus froid.

"You're right. But if there is no us, then what are you still doing here?" Elle vide ce qu'il reste de son verre, se lève. No us, c'est plus que dire, on ne sera jamais un couple, car elles pouvaient toutes les deux s'en douter. C'est dire, il n'y a rien entre nous, rien du tout, il n'y a rien, il n'y a rien eu et il n'y aura jamais rien. Que des ruines, que du vide et on ne construit pas sur du rien. Pas d'amitié, pas de complicité. Pas de rêves, pas de défis.
Rien.
Zéro.

Néant.

"I'll leave you alone, so you can go back to whoever's your us". Attrape sa veste qu'elle enfile d'un geste souple, craving a cigarette or the burn of a strong alcohol.

Car Ariel, elle peut tout encaisser. Les coups, les insultes, les moqueries.
Mais pas ça,
Pas l'abandon.

Pas qu'on la laisse en marge, qu'on lui prenne le peu d'amour qu'elle a.  



Dernière édition par Ariel James le Mar 3 Sep 2019 - 19:23, édité 1 fois
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyLun 26 Aoû 2019 - 14:10

Y’a un changement. Quelque chose qui se brise.
Ca se voit dans ses yeux.
Merde.

Elle a merdé, Charlie. Elle ne pensait pas à mal, elle pensait seulement affirmer tout haut ce que Ariel pense tout bas et ce qui tue sa comparse rousse. Elle pensait bien faire en la regardant droit dans les yeux, en lui disant qu’elles n’existent pas dans ce monde. A quel moment a-t-elle réellement pensé que ç’aurait été un bon choix au juste ? A tous les moments. A tous les putains de moments pendant lesquels l’idée a germé dans son esprit, elle pensait bien faire. Elle est un pois pour Ariel, elle, trop jeune, trop chétive, trop maladroite et Ariel, en face, égale à elle même, si belle. N’empêche que c’est Ariel la plus à fleur de peau des deux, et ce n’est toujours pas un défaut. Au contraire, c’est toujours la faute de la rousse qui s’attaque à son coeur sans ménagement et sans même s’en rendre compte non plus. Elle n’a aucun filtre, cette enfant, elle dit tout ce qu’elle pense et ne fait que constater les dégâts ensuite. Ariel devient rapidement un dégât, un dommage collatéral qu’elle n’avait sûrement pas prévu parce que jamais ô grand jamais elle n’aurait voulu blesser cette femme. Elle n’a le droit d’être rangée dans aucune case et cette idée terrifie Villanelle mais ne peut pas pour autant l’empêcher de l’apprécier énormément. De trop l’apprécier. Beaucoup trop.
La mâchoire d’Ariel qui se serre, sa main diaphane qui se recule aussitôt. Ses yeux qui se voilent. Tous les signes que Charlie a merdé. Et pas qu’un peu. « You're right. But if there is no us, then what are you still doing here? » Les mots se mêlent aux gestes et le tout fait encore plus mal. On lui taillade les veines, lui meurtri le coeur ; encore et encore. Ce n’est pas ce qu’elle voulait dire, Ariel. Elle ne voulait pas ça. Elle n’a jamais voulu ça, Charlie. Ses mots vont simplement plus vite que le cheminement de ses pensées et Ariel vide déjà son verre avant de s’en aller. Une nouvelle personne la quitte de manière inopinée. Une nouvelle personne décide de tracer sa route et de laisser les objets encombrants au bord de la route. La main de la rousse se tend en sa direction, mais il est déjà trop tard. Elle est trop lente, trop dépitée. Sa main tremble, c’est la réalité. Un rien la met dans un état extrême, mais là il n’est pas question de rien. « Ariel ... » Une plainte, un mot qui sort à peine d’entre ses lèvres. La gorge nouée, les yeux qui cherchent les siens.
« I'll leave you alone, so you can go back to whoever's your us. » Ces mots si précis qui continuent de la briser les uns après les autres. S’il y a bien quelque chose que Charlie ne voudrait jamais ô grand jamais être, c’est seule. Seule, perdue dans ses pensées, à se parler à elle même, à tourner dans le vide. Ce serait digne de ses pires cauchemars mais cela se rapproche malheureusement bien trop de sa réalité aussi. Elle perd bien trop de gens qu’elle aime ces temps ci et Ariel n’a pas le droit de faire parti de ceux là. Toujours sous le choc de la tournure rapide des événements, la rousse ne dit rien de plus, ne fait rien non plus. Elle regarde la belle s’habiller en hâte, hume son parfum dégagé par son manteau puis reste seule face à ce siège désormais bien intimidant.

La foule s’écarte sur son passage, Charlie regarde ses cheveux blonds voler dans les airs.
Elle ne se lève que quand la porte du bar se referme derrière elle, que lorsqu’il est trop tard.

Ce n’est que lorsqu’elle n’a plus aucune tête blonde sur laquelle poser ses yeux qu’elle se rend compte qu’elle est vraiment partie. Elle ne peut pas l’accepter. A la hâte, elle récupère son manteau sans l’enfiler, sort du bar sans terminer son verre, cherche du regard sa terrible Ariel. « Don’t leave me alone. Please. Don’t. » Ne fais pas ça Ariel, ne fais pas ça, pas toi. Pas encore, pas toi. Charlie cherche le contact avec ses yeux, lève une main dans le seul but d’avoir la chance de la poser sur ses joues si douces. « I’m sorry Ariel, I’m sorry. I wish there was a us. I wish we could be more and you know it. You’re the one who keeps pushing me away. » Pente glissante pour quelqu’un en couple, marche arrière aussitôt enclenchée. « I can’t fight you. »
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyMar 3 Sep 2019 - 19:22

La pluie de printemps qui n'a cessé de tomber dehors accueille Ariel lorsqu'elle sort du bar, les mains enfoncées dans les poches de sa veste. Ses éternelles lunettes ont retrouvé leur position sur son nez et ses pas l'emmènent ailleurs, au plus loin de l'épicentre Charlie. Elle est venue à pieds, elle habite juste à côté mais hors de question de rentrer pour se prendre sa solitude comme une claque dans la figure.
Sa solitude, chérie, haïe, indissociable de qui et de ce qu'elle est. Seule. Seule depuis trop longtemps, elle a tout fait comme ça. Elle finit toujours par repousser les autres, de toute façon. Pour leur propre bien et le sien: pour les protéger, pour se préserver. Ceux qui trouvent la volonté de s'accrocher sont peu nombreux, au final, et portent bien souvent les mêmes stigmates qu'elle. Avec les autres, ils se font du mal. C'est sa constitution, sa propre mythologie, histoire de la solitude. C'est peut-être la raison pour laquelle elle ne peut se poser, ne peut appartenir à quelqu'un, ne peut revendiquer de vouloir partager une vie: au final, la solitude est toujours là. Les moments volés sont des répits éphémères, et quand ils s'éternisent, quand quelqu'un d'autre lui offre une compagnie sans date d'expiration, c'est Ariel qui finit par les quitter, pour revenir à son égoïste besoin d'être sans personne.  

En somme, ça lui convient quand c'est un choix. Elle n'a pas choisi de s'attacher à Charlie, et elle n'a pas choisi de se faire rembarrer, elle, sa belle gueule et son amitié. Si Ariel l'avait pu, elle aurait crié les mots qu'elle n'arrive jamais à complètement former dans son esprit ; tu te rends comptes à quel point c'est violent ce que tu viens de me dire? je sais bien que je suis pas facile, que j'peux être une sacré connasse, que y'a jamais rien qui va et que je suis jamais contente mais tu peux pas nous faire exister seulement dans le néant. Et comme elle ne peut pas, comme elle ne sait pas comment on dit ces choses-là, elle se barre, la mâchoire crispée, les poings serrés, le dos voûté. Le genre d'attitude où si quelqu'un lui barre la route elle lui hurlera dessus, le genre d'énergie qui fait que si quelqu'un l'embête elle lui en collera une.

Elle n'a pas cette chance: c'est elle que l'on rattrape, que l'on force à se retourner. Avec des yeux suppliants, et une voix qui se brise, et toute la panoplie du pardon. Don't leave me alone? I wish there was a 'us'? La colère ne la quitte pas, elle se dégage fermement mais sans violence. "Fuck, Charlie, can you even hear yourself? You can't just say things like that, first say that there is no us, and no time and no place, and then just come back crying saying that you wish we could be more. Elle porte rarement le masque du sérieux, Ariel, mais là elle n'a pas envie de rire, pas envie d'écarter ça par une blague idiote parce-que ça fait toujours mal. Look, I don't want to fight either, okay? But you can't say things and unsay them. Yes, I'm pushing you away but it's what I do- I push people away for a lot of reasons. And I'm pushing you away because ten minutes ago you basically told me that you were still in a relationship, and, y'know, that's good. Like, I'm happy if you're happy and all. But then you can't come here with your fucking blue eyes saying that you want us to be more. I don't do couples, C, I don't do relationships and you know that." Elle prend une inspiration; aucun de ses muscles ne s'est détendu et son cerveau est toujours lancé sur une pente, sans frein, sans obstacles. "But I'm not even talking about that. Just... Fuck, lâche-t-elle. Se passe la main dans les cheveux, se maudit, la maudit, parce-que tout allait bien et maintenant rien ne va et elle ne sait plus comment rectifier la trajectoire. Parce-qu'elle veut Charlie, mais de toute évidence Charlie est aussi une boule de confusion, et que si la rousse reste, ça se finira mal. It hurts, what you said. It fucking hurts and yeah, of course I'll forgive you, eventually, but now I'm angry. And I believe that you're confused. You keep sending me mixed messages and how am I supposed to react?" Enfin, lentement, son corps commence à se décrisper, et elle ôte ses lunettes, passe une main sur son visage comme pour y enlever les traces de frustration. Peu habituel, ce qu'elle fait, d'écouter ce qui lui passe par la tête - en l'occurence, son coeur - et de simplement dire à haute voix les phrases qui se hurlent dans sa tête. Encore un soupir. Le vert qui rencontre le bleu. "Look. You might want to take some time to figure out what's happening in your life. Get yourself a clear line of conduct, or a code, whatever. I like you, C, but I can't be with you if you're like this. I don't do drama, I don't do complications and the main reason why I don't do couples either is to avoid those tricky situations where whatever you say sounds wrong. D'you understand?"

Une touche de désespoir à la fin, parce-qu'elle a beau être aux commandes, Ariel n'a aucune idée de ce qu'elle fait, des évènements qu'elle met en mouvement, de l'enchaînement logique qui doit se faire.
Mais bon.
Ce n'est pas la première fois.
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyJeu 5 Sep 2019 - 14:48

Ses cheveux blonds qui lui tournent le dos. Ou plutôt ses cheveux qui lui font face et son visage qui se cache derrière eux, Ariel qui accélère le pas et la rousse qui tente au mieux de la suivre sans lui courir après. Elle tend un bras désespéré pour l’arrêter dans sa course, tente de faire face au regard haineux qu’elle lui lance sans pour autant en être capable. Elle ne l’avait jamais vu comme ça. Pas avec elle en tout cas. Elles se chamaillent, elles jouent, elles rigolent, et, en privé, elles s’aiment à leur manière. Il n’y a pas de “elles se haïssent” dans la liste, il n’en a jamais été question et la rousse refuse catégoriquement de l’ajouter. Elles n’ont pas le droit de se haïr, pas avec Ariel. C’est cette même blonde qui la repousse, qui force les mains de l’étudiante à s’éloigner de son coeur et qui brise son coeur en un seul instant, faisant ressurgir en elle cette peur panique de l’abandon. Ariel la repousse tout le temps mais c’est pour mieux la retrouver ensuite, pour pouvoir continuer à jouer de cette dynamique qui leur est propre. Cette fois ci cela n’a plus rien d’un jeu et Charlie est simplement effrayée à l’idée d’avoir été trop loin, de ne pas être capable de réparer les dégâts de son inconscience enfantine.

“I thought that was what you wanted to hear. I thought it’d make you happy or something not to have me around like a fucking puppy who wants to be pet.”

L’idée d’être le chiot en quête d’attention tournant autour d’Ariel ne la dérange pas, elle avait seulement eu l’espoir fou de pouvoir enfin faire un pas vers elle en lui ôtant ce poids. Elle avait cru que si elle instaurait des barrières elle même alors son aînée n’aurait plus à se forcer à le faire et elles auraient pu vivre leur vie de manière plus naturelle, plus … elles. C’était la première fois que la jeune femme osait prendre les devants et ça sera sans aucun doute la dernière, vu la tournure dramatique que prennent les événements à cause de ses quelques mots. Quelques mots peuvent tout changer, tout faire basculer et impossible d’en vouloir à la jolie journaliste. Elle est humaine et à fleur de peau. Charlie aurait réagit de même si on lui avait balancé ces mêmes mots en face.
C’est dans ces moments là que leur différence d’âge se fait ressentir, dans les mots mâtures d’Ariel et dans l’attitude enfantine quasi capricieuse de Charlie. La plus jeune n’arrive pas à comprendre ce qu’on lui dit ; ou plutôt elle ne veut pas comprendre. Cela semble impossible de ne pas vouloir être en couple, de ne pas vouloir partager sa vie avec quelqu’un et ne pas être seule. C’est pourtant bien ce qu’elle ne comprend pas par dessus tout : ce besoin de liberté, d’espace, de choix, d’ouvertures et de possibilités. Elle aurait laissé tomber ce petit ami si elle avait su à quel point il allait lui faire du mal, pourtant, elles savent toutes les deux que ce n’est pas lui le problème entre elles. S’il n’avait pas été, elles n’auraient de toutes façon pas formé un couple. Parce qu’Ariel lui a dit à de maintes reprises : I don’t do relationships. And she knows thaht, yes.

Elle soupire, Ariel, elle passe une main dans ses cheveux, sur son visage, elle souffle à nouveau. Charlie ne sait pas comment interpréter aucun de ces gestes, se contente de paniquer seule et de laisser ses yeux divaguer sur le visage de la blonde et ses poings se serrer à défaut d’avoir le droit de la toucher. “I do understand. But you don’t. I am a drama, I am a complication, I deal with tricky situations every single day. My words sounds wrong all the time and I can’t have a code or a fucking clear line of conduct. I can’t do that. I can lie, I can say everything is clear in my mind and my whole life is a sunshine or whatever, but I won’t lie to you.” Mentir à Ariel serait dépasser cette ligne invisible dans leur relation. On ne ment pas à Ariel, on ne fait pas ça. On lui fait mal, on se fait mal, ça oui. Mais on ne se ment pas, jamais, parce que les mensonges ne peuvent pas être défaits aussi facilement qu’ils ont été prononcés. “Take some time to figure it out is only gonna make me suffer. And you. ‘Cos yeah there is no place for us and I wish we were more at the same time. Because I am a complication. And I’m sorry I put you through this.” But I never said I'd treat you right ... c’est pas le moment pour un putain de karaoké, Charlie. “I’m sorry I put you through this.” On a dit non pour le karaoké, Charlie, même si ton tont devient plus doux, presque suppliant. Même si tu veux chantonner Evil tout en sachant pertinnement que c’est toi la méchante de l’histoire, ce n’est sûrement pas le bon moment pour le faire. Regarde les résultats après avoir cité Queen. Regarde le désastre, Charlie.
Ton désastre. “It’s too late to unsay our whole conversation, right ? Just remember we don’t have to do in relationships, A. You’ll always be different and you still can have a place in my heart. You do have one. I’m sorry for always asking for more without even asking what you want.” Tout ce qu'elle veut maintenant c'est avoir le droit de toucher sa main à nouveau, seulement sa main.
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Message(#)young volcanoes | charlie EmptyLun 23 Sep 2019 - 12:08

Donneuse de leçons. Ça lui va si mal.
Elle qui pour une fois revêt son masque vétuste d'adulte responsable, une mascarade ridicule pour celle qui prétend maîtriser un aspect du torrent de boue qu'est sa vie ; qui prétend contrôler ses émotions, pire, être dotée d'une sagesse si profonde qu'elle s'incarne un code moral. I swear I don't love the drama, it loves me.
Conneries.
Les airs de je m'en foutisme qu'elle porte avec tant de fierté ne sont qu'un leurre, ses manières de se moquer de tout ne sont qu'une armure de papier ; elle affronte ses affres émotionnelles avec l'esprit d'une gamine. Elle n'a ni les mots ni la logique, incapable de rester cohérente ou mesurée. Elle n'a que ses jurons et ses peurs, obligée de composer avec son coeur brisé.

"What the fuck? What the fuck Charlie? You can't be that dumb, right? I don't want you to tell me things I want to hear! How fucking twisted is that? Y'a quelque chose qui colle pas, un paramètre qu'elle refuse catégoriquement d'intégrer. Distortions, leurs reflets dans les yeux de l'autres sont pires que la réalité. Is that how I make you feel? Like a... puppy waiting for a treat? Fuck that. That's disgusting. C'est l'abîme du désespoir. Prise au piège dans les filets qu'une conversation qui n'a plus de sens, incapable de se défendre, impuissante face au maelstrom de ses pensées. You're my friend, qu'elle souffle simplement, une interrogation qu'elle hait pourtant présente dans sa voix cassée. I just wanted us to be friends.".

Une enfant dans un corps d'adulte, elle se déteste pour ça. Pour se voir si vulnérable, si fragile; demander à ce que Charlie l'accepte et ne la quitte pas. Elle ne veut pas être encore une fois confinée aux marges dans la vie de quelqu'un, elle voudrait en faire partie à part entière. Alors Ariel recule d'un pas, prête à tourner les talons. Si elle rentre se coucher, s'abrutir des fonds de bouteilles qui traînent sous ou sur son canapé, peut-être que sa mémoire montrera assez de clémence pour lui permettre de tout oublier le lendemain ; peut-être le sortilège sera-t-il assez puisant pour agir sur Charlie, et alors elles n'auront qu'à continuer, qu'à recommencer sans avant, en oubliant les dernières heures.
Mais Charlie lui renvoie la balle avant qu'elle ne puisse faire défection.  
"I'm not asking you to lie, for fuck's sake", dit-elle les dents serrées. Vraiment? De petits mensonges blancs pour illustrer leur histoire, pourtant, il y en a des tas, fondus dans la vérité. Et lorsque Charlie continue, ses mots et sa souffrance clairs comme le jour, Ariel voudrait se rétracter et lui dire de mentir. De l'épargner. De s'arrêter.

"Yeah well being sorry isn't going to solve anything is it?" Elle trouve encore la force de la regarder malgré les impacts de balle que les paroles de la rousse laissent en elle ; c'est un brasier allumé qui ne laisse que des cendres. Un rictus succède à son expression impassible, la colère cède et fond sous la chaleur du feu, se transforme en quelque chose de bien plus dur. "Yes, Charlie, yes, it's too late. La sentence tombe. C'est une condamnation à mort. I fucking wish it wasn't but honestly? I don't think I can forget that disaster." Autant appeler un chat un chat. "But I don't want to just have a place in your heart, all right? You want to know what I want? I want you. As my friend. By my side, mostly. In my life, really. In my bed, sometimes. But I don't want to be in the margins of your life, I don't want us to exist in a parallel universe, I want us to exist here and now, as we are, as we always were." C'est une issue sans secours.

"I... Détresse. I'm gonna go. Coeur serré. I don't know what else to do. I don't know what to do." Aveu de faiblesse. Dissection de son coeur, l'esprit explosé.  

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