| We're talkin' danger ¤ Freya |
| | (#)Sam 20 Juil 2019 - 16:26 | |
| Le miroir est toujours une sale épreuve, de toute façon. On n’y voit que les imperfections, que les défauts, tout ce qui ne va pas. Les yeux étant le reflet de l’âme, c’est le seul moment où on peut les observer de nous même et voir ce qu’on pense apercevoir. C’est un combat à sens unique et quotidien que de pouvoir s’accepter. Accueillir les bras ouverts ce reflet qui vous fait face et que vous ne pouvez changer ou améliorer. Freya s’est retrouvée plus d’une fois à briser son image, figurativement et symboliquement, physiquement et réellement. Son corps n’est pas quelque chose dont elle se soucie, son apparence n’étant pas dégueulasse pour le commun des mortels. Mais ses bras et ses jambes restent des terrains de jeux privilégiés quand elle est atteinte de sa folie meurtrière. Son corps n’est qu’une tombe, un cercueil de ses maux les plus profonds et elle n’hésite jamais à s’en servir pour explorer ses limites, tâter jusqu’où sa douleur peut l’emmener.
Alors elle comprend Tim. Plus qu’elle ne le croit.
Freya est presque surprise. Lui qui semble si frêle met une vigueur incroyable dans ses gestes. Est-ce qu’il va se briser ? Ou est-ce qu’il va résister ? Son regard se voile d’une ombre invisible qu’elle peine à déceler et pourtant, il l’intrigue. Il rougit mais il lui fait un clin d’oeil. Il est sur la réserve mais il fait de l’humour. Freya sent cette curiosité qu’elle peut avoir pour l’espèce humain, toujours malgré elle.
Il est comme un livre, la couverture vierge et sans chichi mais qui vous appelle en dépit de vouloir détourner les yeux. Tim doit être habitué à ne faire parti que du décor, à ce qu’on ne fasse pas attention à lui. Son métier est un signe de transparence certain ; ici, on ne fait pas attention au gardien. On est trop occupé à s’attarder sur l’être perdu, à la souffrance de devoir se recueillir sur une tombe. On s’en fout des êtres qui vous entourent, pour peu qu’ils prennent soin de vos proches.
Travailler ici, c’est déjà le signe que l’on sait être discret et s’effacer au profit des autres.
Quand il lui affirme qu’il connaît des gens fous différents d’elle, Freya eut un léger sourire tout en regardant le ciel qui s’assombrit. « C’est parce que tu vois qu’la partie visible de l’iceberg. Mais on a tous une part de folie qui nous est propre. J’suppose. Je sais pas, l’humain est chelou, t’façon. » C’est sa conclusion définitive en vingt sept ans d’existence. Peut-être qu’un jour, elle comprendra quelque chose. Mais pour l’instant, it’s a mad, mad world.
Elle n’est du coup même pas surprise quand il lui affirme qu’il s’inquiète de trop, de tout et n’importe quoi. Doherty n’est pas une pro, s’infligeant des pensées aussi sordides qu’irréelles quand ça concerne ses proches et leurs comportements vis à vis d’elle. Mais si Tim a besoin d’une main pour le guider dans ce monde sauve, il n’a qu’à demander. « Quand tu veux, mon vieux. J’te promets pas un résultat 100% garanti, ceci dit. » Car la violence des autres envers soi même peut être brutal et inattendu, aussi soudain que frustrant. Les réactions peuvent s’enchaîner sans qu’on ne puisse véritablement réagir ou les stopper net.
En tout cas, Freya n’a toujours pas trouvé le bouton magique, un secret bien planqué même d’elle-même.
« On vend pas très bien le métier, c'est vrai. Je pensais t'avoir déjà embauché comme assistante, tu récures à merveille, j'aurais pas pu rêver mieux comme stagiaire. » Freya claque des doigts. « Assistante ou stagiaire, faut choisir. Par contre, j’espère que les tâches sont variées. Parce que si c’est pas que nettoyer des tombes, j’risque de regretter mon choix assez rapidement. J’vieillis mal., ajoute-t-elle, comme si ça suffit à expliquer les choses. » Elle eut un faible sourire avant de regarder de nouveau le ciel. Bordel, le dérèglement climatique frappe en plein fouet. Il se mettrait à flotter et tempêter qu’elle serait pas surprise.
Freya ne put s’empêcher de rigoler en l’entendant dire qu’il est irrécupérable. « C’est vrai qu’t’as l’air d’une cause perdue, vraiment. Après, on a pas d’boule de cristal pour voir l’intérieur des gens, savoir ce qu’ils sont vraiment… Je préfère te prévenir que j’suis pas un cadeau non plus. » Mieux vaut prévenir que guérir quand on le peut, après tout. Freya finit par se redresser complètement pour regarder Tim alors que ce dernier lui demande de lui présenter son monde. « J’te préviens d’avance qu’y pas d’licorne à chevaucher ni d’arc en ciel à attraper. » Le vent se lève doucement et dans une distraction passagère, elle fit tomber son seau qui lui trempe ses chaussures. Et comme si le bon dieu se trouve dans un état d’ironie total, voilà qui se met à pleuvoir. « Et merde. » Freya soupire avant d’afficher une moue embêtée sur le visage. « Mon monde, il commence souvent comme ça, t’vois, dit-elle en pointant son doigt vers le ciel. »
L’art de vendre du rêve par Freya Doherty.
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| | | | (#)Sam 20 Juil 2019 - 18:06 | |
| We're talkin' danger freya & timothy Il n'était pas un spécialiste de la race humaine. La plupart du temps, Tim restait là à observer ces êtres définitivement étranges gambader autour de lui, mais il ne les comprenait jamais, qu'importe la quantité d'énergie qu'il mettait pour changer la donne. Tim n'était pas comme eux, il n'avait pas eu une véritable éducation, ne serait-ce qu'un cocon rassurant. Sa vie n'avait été qu'une succession de luttes, de mauvais moments et de solitude. Alors, il tâchait de copier l'attitude des personnes singulières dont il croisait la route, sans jamais véritablement comprendre d'où elle venait. Chaque parcours de vie était différent, bien sûr, mais il restait tout de même un point commun à tous ces gens là: ils semblaient vivants. Et Tim, lui, dans tout cela? Rien n'était moins certain en vue du vide triomphal de son existence. Depuis qu'il était tout petit, il évitait à tout prix de modifier sa routine. Alors, quand son frère l'avait emmené loin du courroux maternel, Timothy avait commencé à organiser sa vie. Tous les jours se déroulaient de la même manière et il se couchait tous les soirs à la même heure, s'évitant de mauvaises surprises en conséquence. Pourtant, il était encore jeune et il savait que les gens de son âge sortaient jusqu'à des heures indécentes, même s'ils travaillaient le lendemain. L'important, c'était de profiter. Justement, Decastel ne le faisait pas du tout et cette échange avec Freya ne faisait que le confirmer. Celle-ci se pensait folle, ce n'était pas ce que le jeune brun voyait par contre. Il connaissait la folie et elle était rarement aussi douce et jolie qu'elle, fact. "Là dessus, je peux que te donner raison. J'ai jamais trop compris la race humaine et je comprends encore moins comment je peux en faire partie..." Il souriait parce que c'était vrai, personne de sensé ne devenait gardien de cimetière et lui n'avait vu que ce métier depuis sa majorité. Tim devait certainement passer à côté de l'apogée de l'existence avec ce parcours professionnel mais il n'avait jamais réellement pris le temps de réfléchir à tout cela. Il se laissait porter par la vie, loin des considérations matérielles de ses camarades. Non, lui récurait des tombes dans le silence le plus profond, quand Freya n'était pas là pour le distraire de sa tâche. "Oh, je m'y ferai. De toute façon, cette histoire de satisfait ou remboursé, c'est des belles conneries." Au moins, il avait le sens de l'humour, ce qui n'avait pas été gagné au départ. Auparavant, Tim n'arrivait pas à enchaîner deux mots sans rougir ou bégayer, tout bonnement incapable de se faire à la brutalité de ce monde. Il s'était amélioré en vieillissant et désormais, il était en mesure de tenir une conversation tout à fait normal sans avoir envie de prendre la poudre d'escampette avant le premier orage. Justement, le ciel noircissait à vue d'oeil, même si Decastel tentait de l'ignorer, pour le moment. "Aujourd'hui, t'es stagiaire mais dès demain, je t'embauche comme assistante. Faut bien avoir une période d'essai." Elle serait très courte parce que Tim n'était pas bien difficile à convaincre. Du moment qu'il avait un peu de compagnie, il accepterait tous les maux de la terre. "Mais tant mieux. J'aime pas les cadeaux." Il lui fit un clin d'oeil à nouveau, mais c'était vrai, Timothy avait eu du mal à se sentir proche des gens conventionnels. Il préférait les marginaux, les indécis, les âmes perdues et Freya avait l'air bien accrochée à cette catégorie. Il n'avait pas le temps de creuser la question cela dit puisque la pluie tomba sur leur tête et Tim dût relâcher le moindre outil pour inviter Freya à le suivre jusqu'à l'église. Ce n'était pas parfait mais c'était déjà un abri le temps que le tout se calme. "C'est sympa comme introduction, je suis pressé de découvrir la suite du coup. Mon monde, tu vois, c'est plus ça. C'est froid et c'est glauque. Ça se vaut, tu crois?" L'église était sombre, elle était vide, comme la vie de Timothy, en somme. code by exordium. |
| | | | (#)Dim 21 Juil 2019 - 12:00 | |
| « Là dessus, je peux que te donner raison. J'ai jamais trop compris la race humaine et je comprends encore moins comment je peux en faire partie... » Yeux surpris, Freya n’en demandait pas autant. Finalement, ils ont une certaine vision des choses assez similaires, à défaut de ne pas avoir ni le même monde ni le même tempérament. Freya n’est pas forcément une bonne juge de caractère, elle s’est trompée plus d’une fois, se laissant trahir par des apparences chaleureuses et sympathiques. Les premiers abords sont toujours agréables, on a toujours l’impression que cela va durer pour toujours. Une vraie lune de miel, que ce soit avec un ami, un membre de la famille ou un amant. On passe du temps ensemble, on se trouve des points communs, on se confie, on échange des délires que seuls les protagonistes peuvent comprendre. On s’éprend, on s’emballe, on s’émeut.
Puis vient la vérité.
La lune de miel est finie, les masques tombent et c’est le grand déballage. Le coffre fort est ouvert, quelqu'un a volé la clé, impossible de le refermer. Alors on a plus qu’à prier de retomber sur ses jambes, qu’on ne se laisse pas happer par tous ces sentiments et ces comportements. On n’a pas signé pour ça, ce n’était pas écrit, il y a erreur sur la personne.
Mais non, c’est bien la même personne qui vous a offert cet adorable peluche, qui vous a écouté parler pendant des heures sur ton mal intérieur, qui te laissait des messages jusqu'à ce que tu t’endormes sur ton téléphone.
Alors les paroles de Tim résonnent de façon percutante dans la tête de Freya. « C’est dommage que j’ai pas d’fiole sur moi car j’aurai bien pu boire un coup pour cette phrase pleine de sagesse et d’vérité. » Parce qu’il n’y a pas d’heure ni de lieu pour ne pas boire, chez Doherty. Elle n’a aucun scrupule, aucune honte, le mot ‘gêne’ ne faisant pas parti de son vocabulaire.
« Franchement, vu l’effort que j’viens de fournir, j’espère que ça vaut bien au moins un mois de la période d’essai, hein. » Freya n’a pas le temps de rajouter quoique ce soit que Dame Nature rappelle sa présence au dessus de leurs têtes. Un coup d'oeil sur Tim et elle le voit lui faire signe de le suivre. Soit. Pas que la pluie la dérange mais des gouttes plus grosses que son pouce s’écrasent sur sa petite personne et ce n’est pas la sensation la plus agréable.
Elle entend ses pieds grincer dans ses pompes mouillées par le seau renversé. Décidément, elle qui aime l’eau, elle pourrait presque réussir à se noyer dans autant de flotte. « C'est sympa comme introduction, je suis pressé de découvrir la suite du coup. Mon monde, tu vois, c'est plus ça. C'est froid et c'est glauque. Ça se vaut, tu crois? » Freya regarde l’église avec intérêt. « Pas sûr que l’bon dieu apprécie comment tu décris sa maison, elle lui sourit légèrement avant de lever les yeux vers les vitraux, Y a une certaine beauté dans les églises. T’imagines qu’y a des gens qui ont dépensé d’la sueur et leurs vies à construire ce genre de trucs. » Elle, elle dessine. Elle n’est pas architecte mais elle apprécie les belles choses. A sa façon. Comme Tim avait pu en rougir un peu plus tôt.
Freya s’avance un peu plus dans l’allée principale avant de poster devant l’autel. Pas de chichi, pas de froufrou, juste le minimum. Rien que ça, c’est déjà énorme. « Au nom du père Jack Daniels, du fils Grant’s et du saint esprit Dionysos, amen. » La religion n’a jamais été son fort, de toute façon. « J’l’aime bien, ton monde. Il est calme et silencieux. Personne pour t’faire chier. Je maintiens qu'y a un certain esthétique qu'est pas pour me déplaire. » Freya glisse sur son pied pour pivoter sur elle-même et poser son attention de nouveau sur Tim. « Mais tu m’as l’air le genre de type qui a besoin de lâcher prise. Ça fait pas d’mal, de temps en temps. Et pi, on pourrait contempler la connerie humaine ensemble, ça va nous prendre des heeeeeures. » Surtout en compagnie d’une bonne bouteille.
Ou plusieurs.
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| | | | (#)Lun 22 Juil 2019 - 12:05 | |
| We're talkin' danger freya & timothy Ils n'auraient peut être jamais dû se rencontrer: en tout cas, tout dans leur comportement faisait dire qu'ils étaient deux personnes radicalement différentes. Tim la gentillesse incarnée, la patience et la douceur, Freya, elle,plus sauvage, certainement plus attirée par l'ombre. Et pourtant, ils étaient capables de se parler comme s'ils faisaient partie du même monde depuis toujours. Cela dit, un jour peut être, que tout cela deviendrait réalité, qu'ils se retrouveraient dans les mêmes circonstances et sauraient s'y faire. Tim ne le savait pas encore mais le monde était empli de surprises: il était encore simplement trop naïf pour le réaliser. Freya, elle, avait dit adieu à sa naïveté depuis bien longtemps déjà. Il n'y avait qu'à écouter son discours pour se rendre compte qu'elle avait vécu des histoires toutes aussi traumatisantes que Decastel mais, contrairement à lui, elle n'avait pas eu envie de continuer à sourire. Tim et sa fichue utopie, Tim et sa philanthropie... Bientôt,tout cela ne serait qu'un triste et morne souvenir mais c'était peut être mieux ainsi. Les deux protagonistes finiraient donc par se comprendre et s'évader. Oui, s'évader, loin d'un cimetière glauque à l'aube d'une averse plus terrible encore. "Jem'en serais voulu que tu finisses avec la tête à l'envers parce que je me prends pour Bouddha." Il ne put qu'en sourire parce qu'il était évident que Timothy aurait pu postuler pour le rôle s'il avait été libre. Il avait toujours des paroles de vieux sage, alors que, justement, il n'avait rien vécu du tout. A croire que ses traumatismes d'enfant l'avaient transformé en vieux avant l'âge, ceci aurait très certainement expliquer pourquoi il avait encore foi en la race humaine après tous les obstacles traversés. "Bien sûr, tu seras directement embauchée, je te fais totalement confiance." Loin de se douter qu'elle le remplacerait sous peu la jolie Freya. Il pensait dur comme fer qu'ils allaient régner en maître tous les deux sur le territoire de ce cimetière. L'histoire ne s'écrivait pas ainsi cela dit, ce n'était jamais aussi agréable, toujours bien plus triste. La preuve, il se mettait finalement à pleuvoir et le seul abri à leur disposition était l'église juste à côté, pas un endroit très joyeux mais là encore, à l'image de leur vie assurément. "Le bon dieu a mille maisons comme celle-là alors, pas sûr qu'il m'en tienne rigueur... T'as raison, c'est le plus fou, il y a des gens qu'ont donné leur vie pour ça." Lui n'en aurait pas fait autant, pas pour un Dieu qu'on ne voyait jamais. Il y croyait un peu pourtant, il n'avait pas le choix sinon, comment expliquer les douleurs qu'il avait à affronter depuis son enfance? Il devait certainement y avoir une récompense quelque part. Au moins cela. "Pas sûr qu'il apprécie ton polythéisme de débauche toi non plus. Balle au centre. La solitude, c'est ce que j'apprécie, c'est sûr... Je peux pas te dire que t'aies tort. On prend rendez-vous prochainement alors." Il rouvrit la porte de l'église. La pluie s'était calmée. "Accalmie. C'est sûrement le moment de rentrer nous sécher mais je tiens à avoir ton numéro au cas où." Au cas où, oui, son monde s'effondrerait et il aurait besoin d'elle pour le remplacer dans son ancien univers. Juste au cas où, oui. code by exordium. |
| | | | (#)Ven 26 Juil 2019 - 16:11 | |
| Freya étouffe un rire quand il lui affirme qu’il en veut pas qu’elle finisse la tête à l’envers à cause de lui. Il est adorable de penser ça mais franchement, ça serait bien une raison des plus saines qu’elle pourrait avoir pour fini la tête dans la cuvette. Tim possède cette innocence qu’elle ne capte pas pour quelqu'un qui côtoie les morts tous les jours. Ou peut-être que c’est de l’optimisme. Après tout, pour être gardien de tels lieux, il faut sûrement apprendre à relativiser les choses, à les observer de point de vue différents.
Une capacité ou une maîtrise qu’elle ne possède pas. Et qu’elle ne pourra sûrement jamais maîtriser, consciente de son caractère parfois linéaire et centrée.
Doherty arque un sourcil face à la confiance qu’il semble déjà lui foutre sur les épaules. C’est tellement rare, ces derniers temps. La confiance est un terme tellement dépassée. Tout le monde a peur de tout le monde. On n’est jamais sûr des gens, de leurs réactions, de leurs comportements. Et encore moins sur leur capacité à garder un secret ou à vous prendre la main quand ça ne va pas. Freya aime penser que sa confiance se mérite (c’est le cas) mais elle se laisse facilement berner. Tim y arrive très bien. Qu’est-ce qui empêcherait le jeune homme de lui faire une crasse dans une semaine ? Un mois ? Un an ? Mais comme il a l’air adorable et mignon, au caractère souple et léger mais à la fois solitaire et incompréhensible, elle se laisse tenter. Doherty veut penser qu’il ne lui ferra jamais du mal parce qu’il n’a pas l’air comme ça.
Une journée riche en rebondissements dont elle ne s’attendait pas en se levant. Décidément, son frère devrait faire des conneries plus souvent. Pour une fois que ça lui bénéficiait à elle. Ce con a surtout de la chance que Tim soit quelqu'un guère rancunier pour ne pas aller porter plainte contre lui. Freya aurait pu l’accompagner puis ramener personnellement les fesses de son jumeau pour qu’il fasse ce qu’elle a dû faire (et encore, ce n’est même pas encore fini).
Quel imbécile, celui là, vraiment.
« Oh t’inquiètes pas, va… Il doit avoir l’habitude. Et puis, j’lui rends la monnaie de sa pièce, hein. » Il, avec un grand i, a qu’à être plus prévoyant, plus souple avec elle. De toute façon, Freya ne croit pas qu’Il existe. (Parfois si, quand même, parce qu’il faut bien se raccrocher à quelque chose d’irréel, de non palpable pour justifier tes actions.)
Tim jette un coup d'oeil à l’extérieur alors que Freya remonte l’allée centrale. « Accalmie. C'est sûrement le moment de rentrer nous sécher mais je tiens à avoir ton numéro au cas où. » La jeune femme sort alors de son sac un de ses fidèles feutres qu’elle se balade partout avec, prend la main de Tim et note son numéro à même la peau. « Et v’là, m’sieur le gardien. J’aurai pu prendre de l’indélébile pour être sûr que tu m’oublies pas mais ça va, au bout de trois lavages, pouf !, plus rien, elle qui passe son temps à s’en foutre sur les doigts, elle parle en connaissance de cause. Hésite pas à m’appeler si t’as besoin de deux autres pairs de mains pour réparer les conneries de mon- Hum, d’un gros connard, décidément, fais un peu attention à ce que tu dis. Même si Tim n’a pas l’air de vouloir savoir qui a fait ça, il ne faudrait quand même pas tuer cette nouvelle amitié avant même qu’elle ait commencé. Ou si tu veux changer l’monde, j’suis là aussi. »
Freya lui tapote la main avant de jeter son feutre dans son sac, de remettre celui ci bien en place sur son épaule avant de foutre la capuche de son sweat par dessus ses cheveux. « Bon, comme tu l’as si bien dit, accalmie. Alors j’me sauve. Ravie de t’avoir rencontré, Tim, gardien des morts. Oublie pas, téléphone., rajoute-t-elle tout en faisant le signe de sa main près de son oreille. »
Elle lui sourit avant de se carapater à l’extérieur. Le temps est nuageux, ce n’est qu’une question de minutes avant qu’il ne pleuve de nouveau. Un coup de pédale et la voilà parti, prête à engueuler son frère comme il le faut. Même si d’un autre côté, elle lui en est redevable.
Et tout ça, sans même se douter sur ce trajet deviendra bien plus quotidien qu’elle ne l’imagine à cet instant.
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| | | | (#)Ven 26 Juil 2019 - 18:11 | |
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| | | | | | | | We're talkin' danger ¤ Freya |
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