| Friends for the better and for the worse. (Elwyn) |
| | (#)Sam 1 Juin 2019 - 21:02 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Les yeux rivés sur le plafond, tu n'as dormis en tout et pour tout qu'une heure cette nuit. Pour une fois que tu ne travaillais pas, tu pensais qu'il te serait permis d'avoir une véritable nuit. Mais non, Morphée n'est pas venu te cueillir. Le marchand de sable n'a pas souhaité passer par chez toi. Toute la nuit, tu n'as cessé de te retourner encore et encore. Tu serais bien allé dans le salon, regarder une émission débile qui passe la nuit mais tu n'as pas voulu réveiller Maddie. À la place, t'as lu le livre acheté la veille lors du ravitaillement de courses. Tu l'as même déjà terminé ce livre. Sept heures trente. Voici l'heure que ton radio réveil affiche. Dehors, la nuit laisse place petit à petit au levé du jour. En bas, dans la rue, les voitures roulent. Le voisin du dessus à cru bon d'être matinal et traine ses pieds sur le plancher. Tu soupires et, finalement, tu te lèves à ton tour. Habituellement, tu viens seulement de te coucher à cette heure-là. Étrange sensation. À l'appartement, tout est calme. Maddie dort encore, tu tentes de faire le moins de bruit possible. Dans la cuisine, tu te sers une grande tasse de café. Impossible de commencer ta journée sans ta dose de caféine. T'es complètement drogué à la caféine, tu l'avoue sans aucune honte. Tasse dans l'évier, tu viens enfiler ton pantalon de jogging gris ainsi qu'un tee-shirt de sport. Tu n'oublie pas de prendre ta veste, il doit faire très froid ce matin dehors. T'as décidé d'aller courir. Tu marches un moment jusqu'à arrivé dans le quartier de Logan City, à la plage artificielle. La chose la plus importante c'est qu'au moins, à cette heure-là, il n'y a pratiquement personne dehors. D'un bout de la plage à l'autre, tu te mets à courir. Lentement, tu vas à ton rythme, rappelons que ton coeur est malade et, qu'en plus de ça, il n'a plus vingt ans. Au bout de vingt minutes, tu t'arrêtes en plein milieu de la plage. Un point de côté vient de faire son apparition. Ça fait tellement mal, c'est la première fois que t'en attrape un. Tu viens t'asseoir dans le sable, le regard vers l'horizon. Soudainement, les larmes te montent aux yeux. Elles se mettent à couler le long de tes joues. Tu craques. T'étais bien mieux à Cape Town. Si t'avais su ce qu'il se passerait dès ton retour au bercail, tu serais resté là-bas. Mais t'es là, à Brisbane. Le coeur brisé, le coeur en miettes. Une mère qui s'est suicidée. Une relation amoureuse qui bat de l'aile. T'attends impatiemment la troisième mauvaise nouvelle puisqu'apparemment, on dit jamais deux sans trois. La tête entre les mains, t'essuis les larmes du revers de la main.
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| | | | (#)Lun 3 Juin 2019 - 16:29 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Les insomnies l'obligeaient à se lancer dans des défis d'envergure dernièrement. Elwyn avait toujours eu cette tendance à suivre ses idées, même si elles semblaient stupides pour le reste de l'humanité. Avec l'absence de Nea, il en avait donc profité pour installer un château gonflable dans le salon de l'appartement. Forcément, le jeu était trop beau pour qu'il en gâche une minute alors, pas question d'aller dormir avant une heure tardive... Ou bien, ne pas dormir du tout au bout du compte. Il avait sauté des heures comme un idiot en écoutant du hard rock puis, il s'était installé confortablement, margarita à la main pour regarder un documentaire sur la pêche en Amazonie. Quelques heures plus tard, il faisait déjà jour et Cadburry ne s'était pas assoupi une seule seconde. Pire encore, il avait une tonne d'énergie à revendre alors, une idée de génie arriva jusqu'à son cerveau malade... Aller courir. Là, tout de suite, alors qu'il n'y aurait encore personne dehors. Elwyn choisissait toujours extrêmement bien ses moments, c'était bien connu mais maintenant qu'il allait devoir se résoudre à ranger son château gonflable jusqu'à sa prochaine soirée en solitaire, il avait bien besoin de se vider l'esprit. Il fallait dire qu'il les enchaînait ces derniers temps entre l'hypothétique départ du neveu de Nea de la colocation à cause d'une histoire de garde, le départ de son meilleur ami qui le forçait à gérer la boutique tout seul... Elwyn n'avait même plus le temps de réfléchir à ses expériences scientifiques alors que c'était la base de ses loisirs en temps normal. Il allait falloir qu'il arrange tout cela mais pour l'heure, il s'échappa de l'appartement pour se rendre dans un endroit paisible pour ce petit jogging matinal. Le soleil était debout, pas une âme qui vivait sur la promenade face à la plage artificielle et Elwyn put courir une bonne trentaine de minutes avant de constater une silhouette au loin, assise au beau milieu du lieu vide. Cadburry n'y fit pas spécialement attention jusqu'à ce qu'il ne fut plus qu'à quelques mètres, fronçant les sourcils en reconnaissant un vieil ami... John. Il fut un temps où ils étaient de sacrés compatriotes et puis, leur amour des femmes les avait séparés. Il n'avait pas l'air dans son assiette et instinctivement, Elwyn stoppa sa course, reprenant son souffle, mains sur les genoux avant de se poster devant lui. "Le sel dans les yeux, c'est dévastateur, je connais... Surtout, frotte pas, tiens, j'ai un mouchoir pour t'essuyer. Ça faisait longtemps, Williams." Pour être honnête, Elwyn ne savait pas tellement où se placer étant donné qu'ils ne s'étaient pas adressés la parole depuis des lustres mais son naturel sociable reprenait toujours le dessus, bras tendu vers John avec un mouchoir à la main, imparable.
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| | | | (#)Lun 3 Juin 2019 - 19:56 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. C'est à croire que Brisbane ne souhaitait pas que tu reviennes en ville. Comme si la ville te montrer la preuve que tu étais de trop et qu'il était temps de laisser la place aux nouveaux arrivants. Assis sur le sable, les yeux perdus vers l'horizon, tu ne tentes plus de retenir les larmes qui coulent le long de tes joues. S'il y avait quelqu'un avec toi, jamais tu n'aurais laissé les larmes couler. Mais là, étant seul, tu t'autorises à craquer. Tu sais très bien que tes jours avec Charlie sont comptés. Elle ne reste avec toi uniquement par compassion. Tout ça parce que ta mère a décidée, égoistement, de mettre fin à ces jours. Au fond de toi, ça ne t'étonne pas qu'elle est choisie cette option de facilité. Après l'enfer que ton paternel lui a fait vivre, c'est sans doute mieux ainsi. Elle n'était plus elle-même de toute façon. Lorsque tu venais la voir, elle te reconnaissait à peine et ça te rendait tellement triste de la voir ainsi. Recroquevillait sur elle-même, peur du moindre geste que quiconque faisait près d'elle. Au fond de toi, tu te sens comme libérée de la savoir au ciel. Elle ne pouvait pas rester ainsi encore des années. Toutefois, t'éprouve une très grande tristesse depuis que tu appris le décès de ta mère. Même si tu ne le lui as jamais dit, tu le regrettes amèrement d'ailleurs, tu l'aimais ta mère. Elle est celle qui t'as donné la vie et si tu avais dû choisir entre elle et ton père, c'est elle que tu aurais choisis. Sans aucun doute possible. Tu te languis de reprendre le travail. Au moins, lorsque t'es là-bas, tu ne penses pas à tout de qui est en train de se passer dans ta vie. Il n'est que huit heures du matin. T'as encore plus de douze à attendre avant d'aller travailler. À quelques mètres de toi, un homme qui visiblement très motivé de courir de bon matin s'arrête devant toi. Tu le reconnais cet homme. Il ne s'agissait de nul autre que d'Elwyn, l'un de tes anciens camarades du lycée. Autrefois, vous étiez proches et puis, à cause d'une fille, une embrouille est venue mettre votre amitié en péril. C'éait il y a longtemps, il y a prescription maintenant. De l'eau à coulé sous les ponts comme dit le proverbe. Ça doit faire environ vingt ans que tu n'as pas recroisé Elwyn. Pourtant, vous habitez dans la même ville et bien que Brisbane soit assez peuplé, tu trouves tout de même étonnant de ne pas l'avoir recroisé depuis la fin de votre secondaire. Et là, subitement, voilà qu'il se trouve en face de toi. Serait-ce le présage d'une troisième mauvaise nouvelle ? Ou, au contraire, un heureux présage ? "Le sel dans les yeux, c'est dévastateur, je connais... Surtout, frotte pas, tiens, j'ai un mouchoir pour t'essuyer. Ça faisait longtemps, Williams." Cette remarque a eu pour effet de te faire sourire. Première fois qu'un sourire se lit sur ton visage depuis ton retour en ville. Il te tend un mouchoir. "Merci c'est gentil mec !" Tu joins le geste à la parole en lui montrant l'étendu de sable vide à côté de toi. "c'est bizarre. Jm'attends pas à te recroiser, jpensais être le seul mec debout si tôt !" Ce n'était nullement un reproche, une constatation tout au plus. Dommage que tu n'es pas pris ton paquet de cigarettes. T'aurais bien eu besoin de t'en griller une. "comment ça va depuis le temps ?" Même si vous ne vous êtes pas parlés depuis toutes ces années, tu ne peux oublier qu'Elwyn et toi avaient été amis au secondaire. Des amis proches, presque tout le temps fourrés ensemble.
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| | | | (#)Lun 3 Juin 2019 - 22:56 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Se faire des amis n'avait jamais été quelque chose d'évident pour Elwyn, bien trop bavard pour qu'on reste captivé par lui plus de cinq minutes. Il avait une tendance générale à fatiguer le monde mais pour lui, c'était tout à fait légitime. Si personne n'informait sur les questions sociétales, sur les lois américaines, qui le ferait? Du jour au lendemain, ils finiraient tous happés par la surpopulation d'écrevisses et de ragondins et cela, Elwyn ne pouvait pas réellement l'accepter, tout comme il détestait les tueurs de baleines et les mangeurs de souris. Il y avait des concepts qui lui semblaient tout à fait étranges mais c'était justement à ceux-là qu'il s'intéressait avant tout. Il voulait tout apprendre et surtout tout comprendre. Bien sûr, Elwyn avait un peu de mal à saisir que les autres personnes n'aient pas les mêmes désirs de savoirs que lui, la notion même le dépassait complètement. L'univers regorgeait de tellement de beautés, de découvertes à percer malgré les millénaires qui s'étendaient depuis la naissance de l'être humain. C'était fascinant pour le scientifique, tellement fascinant qu'il en oubliait de dormir, si fascinant qu'il vivait dans son petit monde plutôt que d'aller se faire des amis au bar du coin. C'était ce que les gens normaux faisaient mais Cadburry avait abandonné cette notion de normalité depuis tellement longtemps qu'il avait ajouté bizarre à son patronyme. Il fut un temps pourtant où il essayait d'être un garçon lambda, au lycée notamment, où il tentait de se taire plus de deux secondes d'affilée... Ce fut à cet instant là qu'il eut le plus de succès avec les filles mais il n'y voyait pas là une réelle corrélation. Pourtant, c'était ce qui l'avait effectivement séparé de John après la fin du secondaire: les filles. Un sujet de discorde comme un autre mais qu'il trouvait absurde plus de vingt ans plus tard. Elwyn aimait trop les gens pour se battre avec eux, même avec John qui avait le sang chaud, il l'avait toujours su. Il avait oublié toutes ces histoires depuis des années, voire même l'existence de cette amitié d'antan et voilà que le destin venait se jouer de lui à nouveau. John, les larmes aux yeux, sur la plage. Cadburry s'assit à ses côtés après lui avoir passé un mouchoir, silencieux une demi seconde avant d'entendre la question de son compatriote. Heureusement qu'il était tôt et qu'il sortait d'une nuit blanche sinon Elwyn aurait été insupportable à poser dix mille questions. "Je me suis jamais couché, disons... Je me suis fait happer dans un château gonflable puis après, j'ai regardé un docu' sur l'Europe de l'est. Passionnant de savoir qu'en Lettonie, il est possible de donner son âme en garantie d'un prêt bancaire... A croire qu'on est deux lève-tôt." Deux âmes esseulées surtout et il n'y avait qu'à les regarder à ce moment là pour en être convaincu. Elwyn aurait beau dire le contraire, il n'était pas le plus heureux du monde depuis le départ de Seymour. "Très bien, tu vois. J'ai toujours la forme pour courir et ça, à quarante ans, c'est pas mal. Puis, j'ai ma boutique geek dans le centre maintenant, j'ai une coloc' aussi enfin... Je reste un gamin quoi. Et toi, qu'est-ce qui t'amène à être allergique au seul après tout ce temps? C'était pas le cas quand on était lycéens, si?" Le pire dans tout cela, c'était qu'Elwyn était persuadé qu'il était question d'une allergie. John, pleurer? Impossible.
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| | | | (#)Mar 4 Juin 2019 - 15:51 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Du plus loin que tu t'en souviennes, te lier d'amitié avec différentes personnes n'a jamais fait partis de tes capacités. Tu n'es pas quelqu'un de casse pied, bien au contraire. Tu tiens simplement à ta solitude et à ta tranquilité. Tu n'es pas le genre de personnes à prendre des nouvelles de ses proches. Côté famille, c'est le néant. À chaque noël, tu le passes seul ou en compagnie de Maddie, dans votre appartement. Pas besoin dun grand repas et encore de te mettre sur ton trente et un pour passer le réveillon et la journée du vingt-cinq décembre, avachie dans ton canapé. Depuis trente-huit, tu n'as jamais eu un vrai noël et ce n'est pas prêt de changer. Tu n'as jamais eu une foule d'amis. En fait, ils se comptent sur les doigts d'une seule main. Autrefois, Elwyn faisait partis de tes amis. Vous étiez très proches mais à cause d'une fille, votre amitié a été mis en péril. Aujourd'hui, ça fait exactement vingt ans que vous ne vous êtes pas reparlés. Jamais un mot d'excuse, un geste montrant qu'il était temps de tourner la page. Assez rancunier, tu ne pensais jamais le revoir. Chose difficile quand on sait que vous vivez dans la même ville. Vingt ans sans se croiser une seule fois, c'est fort. Ça mérite des applaudissements ! Rancunier certes mais vingt ans plus tard, il serait temps de tourner la page non ?! Elwyn et toi, vous avez toujours été littéralement opposés l'un à l'autre. Lui qui pose sans cesse des questions et toi, le mec effacé, discret. Parfois, on en oublierait presque que t'es là. Si ce n'est pas par tes paroles que l'on devine ta présence, c'est par ta carrure imposante. Merci le sport ! Revoir Elwyn en ce tout début de journée vient te faire remonter des tas de souvenirs datant du secondaire. Vos soirées jeux vidéos, vos sorties dans les bars. Vous n'avez jamais été attirés par le même genre de femme jusqu'à cette dernière qui vous a séparés quelques semaines avant les examens de fin d'années. Au final, aucun de vous n'est sortis avec cette jeune étudiante. À la fin du secondaire, t'as perdus contact avec la plupart de tes anciens camarades. Ils sont tous partis faire leurs études à Sidney ou Melbourne. Certains ont même quittés l'Australie. Mais pas toi. Pas d'université pour toi. T'es resté ici, à Brisbane, enchainant les petits boulots. Serveur, barman, mécanicien. Et même, ausis étrange que cela puisse paraitre, homme de ménage dans l'un des motels de la ville. "Je me suis jamais couché, disons... Je me suis fait happer dans un château gonflable puis après, j'ai regardé un docu' sur l'Europe de l'est. Passionnant de savoir qu'en Lettonie, il est possible de donner son âme en garantie d'un prêt bancaire... A croire qu'on est deux lève-tôt." Finalement, la ressemblance entre Elwyn et toi est bien plus frappante qu'il n'y parait. "T'as une sale gueule mec !" Réflexion sur le ton de l'humour bien évidement. C'est simplement pour lui montrer que le temps a passé et que tu n'éprouves plus la moindre colère à son égard. S'embrouiller avec l'un de ses rares amis tout ça pour une fille ?! C'est vraiment stupide Williams. Des erreurs, tout le monde en fait. Le plus important est de les reconnaitre et de ne pas les faire une seconde fois. "figure toi que c'est l'heure à laquelle je me couche en général. Ouais, je suis de la team je travaille la nuit !" Il n'y a pas de sous métier. Toi, tant que t'arrives à gagner ta vie le reste t'importe peu. Tu n'as jamais fait la fine bouche lorsque tu as été pris pour un job qui ne demandait pas de réel compétences. Même lorsque t'as été mécanicien, t'avais quelques bases de départ mais t'as tout appris sur le tas. "Très bien, tu vois. J'ai toujours la forme pour courir et ça, à quarante ans, c'est pas mal. Puis, j'ai ma boutique geek dans le centre maintenant, j'ai une coloc' aussi enfin... Je reste un gamin quoi. Et toi, qu'est-ce qui t'amène à être allergique au seul après tout ce temps? C'était pas le cas quand on était lycéens, si?" Quarante ans. C'est vrai qu'il est plus âgé que toi. Dans un an et demi, t'atteindras à ton tour les quarante ans. Ça t'effraie un peu malgré tout. "Déjà quarante ans, le temps est passé si vite .." Malgré votre distance, Elwyn et toi, vous vous ressemblez plus que tu n'aurais voulu l'imaginer. Tu ne peux t'empêcher de lâcher un rire. "Si t'es un gamin, j'en suis un aussi. J'ai moi aussi une coloc !" Petit sourire en coin lorsque t'évoques brièvement Maddie. Au cours de cette année passée avec elle, la jeune femme est désormais plus qu'une simple colocataire. Ton amie, ta confidente et peut-être un peu plus que ça au final. "C'est pas une allergie qui m'provoque ces larmes. Une accumulation de mauvaise nouvelle plutôt.." Tu réponds à ton ami mais sans trop en dire non plus. T'es pas encore sûr que toutes ces années loin l'un de l'autre s'effaceront en un claquement de doigt. Ne pas se précipiter, jamais.
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| | | | (#)Mar 4 Juin 2019 - 23:36 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Il fut un temps où ils auraient retourné un bar ou deux, se perdant dan des parties de billards à rallonge juste pour se lancer des défis. C'était leur amitié dans le temps, alors qu'ils n'étaient encore que des lycéens en quête d'eux mêmes. Le destin avait fini par les séparer, à moins que ce ne fut eux qui ait choisi de diviser leur chemin en deux routes bien distinctes. Elwyn avait quitté le secondaire avec des rêves plein la tête, s'envolant pour le MIT durant quelques années pour mieux conquérir la ville avec des idées toujours aussi farfelues. Cette rupture amicale avec John avait été soudaine mais pas forcément surprenante: il fallait dire qu'à cette époque, les deux jeunes hommes étaient dans la découverte de divers plaisirs et les femmes avaient été un sujet de discorde assez imposant au fil du temps. Une espèce de compétition s'était immiscée entre eux, le plus naturellement du monde parce qu'ils étaient remplis d'hormones et qu'ils avaient tant de choses à se prouver. Avec du recul, Cadburry trouvait l'histoire un peu ridicule mais d'après les études qu'il avait lues, l'adolescence ne s'était jamais montrée comme une étape d'intelligence pour les protagonistes qui la traversaient. En un sens, tant mieux, ainsi, Elwyn avait découvert les côtés moins sympathiques de l'existence: le conflit, les coeurs brisés, les deuils, les regrets... Il n'en avait pas vraiment eu depuis, enfin ce n'était plus tout à fait vrai puisque son meilleur ami Seymour avait quitté la ville quelques temps auparavant, l'abandonnant à son triste sort avec une boutique à faire tourner sur les bras. Elwyn ne montrait pas grand chose mais la blessure était tout de même béante. Il avait passé toute sa vie pour ainsi dire en compagnie de son voisin d'enfance et aujourd'hui, il devait faire face à la vie seul. Du moins, c'était l'impression qu'il avait, même si ce n'était pas tout à fait vrai. Déjà, il n'était pas tout seul dans sa tête, c'était ce que les gens diraient de lui en tout cas et puis, il avait ses soeurs et sa colocataire. Et voilà que le destin lui faisait un signe à nouveau, lui ramenant John plus de vingt ans après leur dernière rencontre. Elwyn ne savait pas franchement où se placer après tout ce temps justement mais l'invitation de s'asseoir à ses côtés dans le sable semblait trop intéressante pour qu'il puisse passer outre. Finalement, le temps n'avait pas l'air d'avoir changé grand chose entre eux: leur vieille dynamique était bel et bien de retour sans qu'Elwyn n'ait énormément d'efforts à faire. "Je te remercie, toi aussi d'ailleurs." Il ne put qu'en rire en déposant une tape amicale sur son épaule. Ils avaient des têtes de déterrés, l'un avec les yeux rougis, l'autre avec des cernes de la taille de la muraille de Chine, du grand art, vraiment. "Ah ouais? Tu fais quoi comme boulot maintenant? Me dis pas chippendale en boîte de nuit, ça serait trop magique." Il lui lança un clin d'oeil amusé, certainement parce que l'image de John se déhanchant sur des chansons osés le faisait beaucoup rire intérieurement. Il se retint de trop le montrer, se lançant dans une explication sur les allergies, une preuve supplémentaire qu'il n'avait pas changé d'un poil depuis le lycée. "Bien joué nous. Quarante balais, en coloc, sans femmes ni enfants... Je pense que notre ancien principal serait fier de nos réussites." Celui-ci ne les aimait pas vraiment, il fallait dire qu'ils étaient souvent à faire les idiots au lieu de suivre les divers cours. Entre cela et les projets scientifiques délurés d'Elwyn qui avaient failli faire exploser le lycée à maintes reprises, il ne fallait pas s'étonner du mépris qu'ils avaient reçu. "Je dois deviner? Me dis pas que c'est le cancer, hein, t'es trop jeune pour ça. Ni une maladie mentale, même si ça entraîne trois pour cent des décès ça et c'est terrible... Ton foie se régénère plus, ça y est? Le seul organe qu'on a capable de le faire, ce serait la tristesse. En fait, je crois que je suis nul aux jeux des devinettes. Si tu me laisses poireauter une seconde de plus, je vais te faire devenir Robocop donc..." Il valait mieux arrêter le jeu ici, clairement puisque Elwyn était bien incapable de retenir sa langue, surtout lorsqu'il était nerveux. Étrangement, c'était le cas désormais.
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| | | | (#)Jeu 6 Juin 2019 - 8:52 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Malgré ce que l'on pourrait penser, tu gardes un assez bon souvenir de ton époque au secondaire. Tu n'étais pas l'élève le plus assidu en cours, tu séchais même les cours régulièrement. Toutefois, t'avais quelques amis dont tu étais fier de les voir faire partis de ta vie. Au domicile de tes parents l'ambiance n'était pas à la fête. Des cris à longueur de journée, ça en devenait pesant. Avoir des amis étaient donc important pour toi. Ils te permettaient d'avoir une parenthèse de bonheur le temps de plusieurs heures. Après les heures de cours terminées, tu ne rentrais jamais tout de suite chez toi. Préférant trainer en compagnie de tes amis dans les parcs ou au skate parc. Depuis l'enfance, t'as toujours été un amateur de sensation forte. Tu ne comptes plus le nombre de fois où tu es rentré chez toi avec des vêtements troués ou déchirés. Ce qui, par ailleurs, avait le don de faire crier d'avantage ton paternel. Comme s'il en avait quelque chose à faire de toi et de tes vêtements. C'était plutôt pour se donner bonne conscience en faisant son rôle de père ne serait-ce qu'une fois au moins. Elwyn et toi, à l'époque, étiez très proches. Ils connaissaient l'ambiance chez toi. Il n'y a jamais mis les pieds, tu lui as juste racontés brièvement comment ça se passait là-bas. Ensemble, vous trainiez dans les cafés ou bien dans la rue piétonne à observer les jeunes femmes qui s'octroyaient une pause shopping. Vous n'avez jamais été attirés par le même genre de femmes, jusqu'à tomber sur l'une d'elles qui vous a tapés dans l'oeil à tout les deux. Cette femme qui a mis votre amitié en péril. Ou peut-être, qu'au fond de vous, Elwyn et toi l'avez fait exprès. Peut-être bien que c'était voulu cette séparation. La fin du secondaire arrivée et tu savais que ton ami partirait faire ses études à plusieurs kilomètres de Brisbane. On ne garde jamais ces amis du lycée. T'as souvent entendu cette phrase et peut-être que finalement, t'as simplement voulu te protéger en ne désirant pas souffrir. En y repensant, ça avait complètemennt stupide d'en arriver là/ tu n'aurais dû jamais dû te chamailler avec ton ami tout ça pour une femme. Surtout que finalement, aucun de vous n'as eu le plaisir de sortir avec elle. Rancunier, tu n'as jamais souhaité faire un pas vers ton ami afin de tenter une réconciliation. Du moins, jusqu'à aujourd'hui. En le voyant assis à tes côtés, tu te dis qu'il serait sûrement temps de faire la paix. La vie est trop courte pour se prendre la tête pour des broutilles comme ça. Elwyn et toi étiez amis autrefois. Cette amitié ne peut pas se retrouver aux oubliettes en un claquement de doigt. Le destin a tout de même un assez grand sens de l'humour. Te ramener Elwyn près de vingt ans plus tard, il fallait y penser. "Je te remercie, toi aussi d'ailleurs." Un rire s'échappe de tes lèvres. C'est vrai, tu ne peux pas le nier, tu as une mine affreuse. Surtout depuis ses derniers jours. Le décès de ta mère et l'énorme dispute avec Charlie n'aide pas à te faire passer de meilleures nuits. "Ah ouais? Tu fais quoi comme boulot maintenant? Me dis pas chippendale en boîte de nuit, ça serait trop magique." Décidément, les moqueries de ton ami t'avaient manqués. C'est aussi pour cela que t'aimais passer du temps en sa compagnie lorsque nous n'étiez que deux adolescents, c'est votre sens de l'humour qui vous a rapprochés. "tu sais que je n'ai jamais été pudique mais désolé de te décevoir, je ne suis qu'un simple barman." A l'époque du lycée, vous rêviez d'avoir de grande carrière et de faire quelque chose d'intéressant de vos vies. Tu ne sais pas le chemin que ton ami a choisis. En revanche, le tien est loin de ressembler à ce que tu as pu imaginer autrefois. Serveur, mécanicien, barman et homme d'entretien même. T'as accumulé tout ces petits boulots qui ne demandaient aucun diplôme et aucune compétence particulière. "Et toi alors ? Dis-moi que t'as réalisé tes rêves d'ado ?" Si toi tu n'avais pas eu me plaisir de les réaliser, tu comptais sur ton ami pour avoir relevé le défi avec brio. Finalement, tu n'étais pas le seul à ne pas avoir de réel vie de famille à quarante ans. "Bien joué nous. Quarante balais, en coloc, sans femmes ni enfants... Je pense que notre ancien principal serait fier de nos réussites." Un rire s'échappe encore une fois de tes lèvres. Il a raison. Votre principal de l'époque vous a toujours répété que vous n'étiez bons à rien. Il était sans doute médium. "C'est clair. On fait fort là." Une question te trotte dans la tête mais peut-être est-il trop tôt pour la lui poser. Vos réconciliations n'en sont qu'au commencement. "T'as même pas une nana en vue ? Oh allez, dis-moi que le grand Elwyn a le coeur qui bat pour une charmante demoiselle !" Dans ton cas, c'est assez compliqué. La dispute avec Charlie est encore ancrée dans un coin de ta tête. Dans un autre coin, il y a Maddie. Depuis que tu l'as vus, t'as tout de suite que ton destin était lié au sien. Mais t'attacher à qui que ce soit t'effraie énormément. À la place, elle est devenue ta coloc et ton amie par la même occasion. Une situation bien compliquée. "Je dois deviner? Me dis pas que c'est le cancer, hein, t'es trop jeune pour ça. Ni une maladie mentale, même si ça entraîne trois pour cent des décès ça et c'est terrible... Ton foie se régénère plus, ça y est? Le seul organe qu'on a capable de le faire, ce serait la tristesse. En fait, je crois que je suis nul aux jeux des devinettes. Si tu me laisses poireauter une seconde de plus, je vais te faire devenir Robocop donc..." Elwyn tente de deviner ce qu'il t'arrive pour te faire pleurer ainsi. C'est vrai que du temps où vous étiez amis, il ne t'as jamais vu pleurer. Et ça, même lorsque les cris et les engueulades de tes parents devenaient insupportable. Il est rare de te voir pleurer. Mais lorsque tu le fais, ça veut dire que t'en a très gros sur le coeur. "Rien de tout ça, je te rassure. Ma santé va bien." Enfin pour le moment, ton coeur semble de foutre la paix. Tu ne sais pas combien de temps ça va durer encore. "C'est ma mère.. ça fait des années qu'elle se trouve dans un centre spécialisé pour femmes battues. Mentalement, ça n'allait plus et depuis une petite semaine, on m'a appris qu'elle avait mis fin à ces jours en ingérant une dizaine de cachets en même temps." Le dire à voix haute te fait prendre conscience de la chose. Dans quelques jours, tu vas devoir te rendre là-bas afin de récupérer les cendres de ta mère. Concernant ses affaires, tu ne sais pas encore ce que tu vas en faire. Sûrement en faire don à des associations venant en aide aux femmes qui en ont besoin. "et puis, jme suis disputé avec ma nana .." Te contents-tu de dire très brièvement. Il va certainement te demander des explications ne se contentant pas de cette réponse.
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| | | | (#)Jeu 6 Juin 2019 - 19:20 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Il fallait évoluer, se remettre en question et passer à autre chose. Ce n'était pas toujours facile à faire quand on avait un sale caractère comme les deux amis avaient pu avoir par le passé. Elwyn s'était pour le moins assagi depuis la trouble période du lycée. A ce moment là, il se cherchait encore, pas sûr de savoir ce qu'il voulait dire à l'avenir, trop jeune pour s'inquiéter de tout cela assurément. Il n'avait pas ses parents derrière lui, c'était certainement pour cela qu'il avait autant dérapé dans le secondaire, eux qui avaient toujours été trop occupés à écumer les routes pour gérer leurs enfants. Elwyn avait dû gérer ses soeurs, en plus de sa vie d'adolescent hyperactif, autant dire que ses heures de sommeil s'étaient résumées à des broutilles pendant une longue période de sa vie. Puis, il avait quitté le cocon familial, se trouvant un but en devenant un scientifique aguerri, les yeux toujours rivés vers un ordinateur pour résoudre les problèmes de l'univers. Au bout du compte, Cadburry n'avait pas changé le monde vingt ans plus tard. Il n'était toujours que cet adolescent maladroit qui plaisait aux filles le temps d'un quart d'heure avant qu'on le jette pour le footballeur du coin. Il s'était habitué à cette étiquette pendant pas mal de temps avant de se rendre compte de ses atouts vers la fin du secondaire. Avec John, une compétition s'était ouverte et même si ce n'était pas dans leurs intentions de se blesser mutuellement, ils avaient fini par le faire le plus naturellement du monde. Il y avait toujours une fille qui se cachait derrière les disputes entre adolescents sous hormones. Heureusement, de l'eau avait coulé sous les ponts depuis et les deux hommes pouvaient se parler sans ressasser cette triste histoire qui avait brisé leur amitié. Elwyn n'avait pas franchement de regrets cela dit, il avait quitté Brisbane plusieurs années de toute manière et il se doutait qu'une amitié comme la leur n'aurait pas pu continuer avec le passage à l'université. Désormais, les circonstances étaient différentes et il était évident qu'ils avaient tous les deux changé, la vie ayant fait son travail pour les entraîner vers l'âge adulte. Pire encore, ils arrivaient tous les deux vers la quarantaine, l'âge de la sagesse si on pouvait dire cela... Même, si dans le cas d'Elwyn, la notion était sûrement à revoir. Il ne savait pas tellement à quoi s'attendre en s'échouant aux côtés de John alors qu'il n'avait jamais réellement pris de nouvelles après toutes ces années, mais le destin était peut être plus clément qu'il n'y paraissait. Après tout, il n'y avait qu'eux sur cette plage en vue de l'heure et l'état de Williams était déplorable. Pas mieux que le sien et il fallait qu'ils se le disent, mutuellement, au nom de leur ancienne amitié. Cela fit sourire Elwyn qui laissa un léger silence s'installer avant que la réelle conversation ne débute. Le vif du sujet, tout de suite. "Simple barman, je serai presque déçu... Moi, non! Je suis jamais allé sur la Lune, j'ai jamais rencontré Einstein et j'ai toujours pas résolu les problèmes mathématiques insolubles de l'Histoire donc, j'suis pas mieux au final." Il fallait dire qu'Elwyn n'avait jamais eu des rêves normaux. Quand d'autres voulaient devenir riches et célèbres, lui voulait savoir combien il y avait de grains de sables dans l'univers. Archimède était passé par là, forcément. L'Arénaire rédigé par Archimède, puisque le bouquin s'attelle à déterminer le nombre de grains de sable que pourrait contenir l'Univers. Avec les données de l'époque il estimait que 10 puissance 63 grains de sable seraient suffisant, Cadburry a cherché à vérifier, sans succès. "Et bah écoute, depuis ma plus tendre adolescence, mon coeur bat pour Wonder Woman comme tu le sais alors ça complique un peu les choses. Puis, nous, parler de sentiments? Dans mes souvenirs, on était plus concentrés sur l'aspect sexuel de l'affaire, non?" Ils s'amusaient pas mal, oui,à compter combien de filles il pouvait avoir. C'était idiot et Elwyn le regrettait. Là dessus, il avait bien changé. Certes, il avait encore des aventures sans lendemain mais il avait du respect pour chaque femme qu'il voyait à un moment donné. Les sentiments, c'était quelque chose de plus compliqué pour lui de toute manière. Il avait eu le coeur brisé assez de fois pour le savoir. Apparemment, il n'était pas le seul puisque, suite à ses élucubrations incompréhensibles, Elwyn finit par entendre le récit véritable de John. Il eut mal au coeur pour lui: il n'avait pas rencontré sa famille mais Cadburry avait toujours su que c'était compliqué pour son ami. "Je suis désolé pour toi, vieux. Si t'as besoin de quoique ce soit... La famille, c'est merdique parfois, hein?" Lui ne s'en plaignait pas vraiment. L'absence de ses parents ne l'avait que peu blessé en comparaison de la situation familiale de John mais il était triste que son vieil ami souffre autant et pas seulement à cause de sa mère, apparemment. "Parce que monsieur Williams a une copine? C'est aussi fort que le fait que Benoît IX est devenu pape trois fois, ça! Qu'st-ce qu'il s'est passé? Si tu le savais pas, je suis un super bon conseiller conjugal, je recommande des séances de château gonflable et des cures de PEZ, c'est imparable!" Sa connerie, surtout, était imparable mais cela, John le savait depuis plus de vingt ans maintenant.
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| | | | (#)Ven 7 Juin 2019 - 16:29 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Fatigué de tout ça. Fatigué de pleurer continuellement depuis une semaine. Oui, tu as perdus ta mère mais t'as toujours vécus sans elle, sa mort ne devrait donc pas de rentre si triste. Et pourtant, les journées te semblent si pénible depuis que l'on t'as appris le décès de ta génitrice. À cela, il faut rajouter ta dispute avec Charlie. Cette dispute n'a rien à voir avec la précédente. La réconciliation est impossible. Tu l'as trahis. Tu lui a fait du mal et jamais elle ne trouvera la force de te pardonner. Peut-être qu'au fond de toi tu ne souhaites pas qu'elle te pardonne. Si le décès de ta mère t'as bien appris une chose c'est de profiter de la vie au maximum. Charlie n'était peut-être qu'une agréable passade dans ta vie. À partir du moment où vous vous êtes mis ensemble, t'as su que vous n'étiez pas fait pour durer. Votre histoire aurait duré en tout et pour tout deux mois. Néanmoins, t'as bien bien profité de la jeune femme durant ces deux mois. Surtout lors de votre séjour à Cape Town. Il restera gravé dans ta mémoire à tout jamais. La vie te jouer quand même un drôle de tour. Elle te retire ta mère ainsi que Charlie. Toutefois, elle te rend Elwyn qui fut ton ami à l'époque du lycée. La vie a un épatant sens de l'humour tout de même. Vingt ans se sont écoulés depuis le jour où vous vous avez cessés toute communication entre vous. En vingt ans, vous en avez vécus des choses, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Vos chemins se sont séparés à cause d'une nana banale. Tu ne l'as jamais dit à personne mais t'as toujours très mal vécu le fait d'avoir poursuivis ta route jusqu'à aujourd'hui sans ton ami près de toi. Peut-être que ta vie aurait été plus simple ou peut-être pas. Elwyn et toi avaient été en compétition auprès des filles que vous convoitiez. Vous vous êtes blessés mutuellement. Aujourd'hui, tu regrettes la manière dont tout cela s'est passé. Si c'était à refaire, il est clair que jamais tu ne te mettras ton ami à dos. Surtout pas pour une fille qui n'en avait rien à faire de vous. Elle souhaitait simplement s'amuser. Elle l'a fait et à tuer une amitié qui paraissait forte, solide. L'important aujourd'hui c'est de reconnaitre l'erreur que vous avez commis et de ne jamais la refaire. La vie est trop courte pour rester fâchés, surtout pour des broutilles. Malgré les différents que vous avez connus, la conversation avec Elwyn est légère, sans prises de tête. "Simple barman, je serai presque déçu... Moi, non! Je suis jamais allé sur la Lune, j'ai jamais rencontré Einstein et j'ai toujours pas résolu les problèmes mathématiques insolubles de l'Histoire donc, j'suis pas mieux au final." Il a toujours eu un grand sens de l'humour, c'est aussi pour cette raison que vous étiez amis au secondaire. "Quoi ? T'as pas rencontré Einstein ? Je suis tellement déçu de toi .." Toujours sur le ton de la légèreté, tu rentres dans le jeu de la taquinerie avec ton ancien ami. Pas besoin de s'excuser pour ce qu'il s'est passé entre vous. Tout semble être oublié aujourd'hui. En tout les cas, la conversation est on ne peut plus légère et ça, c'est appréciable. Tu n'avais clairement pas envie de te prendre la tête avec ton ami en ce début de journée. Elwyn a toujours eu cette envie de savoir et comprendre l'univers et comment marche les choses qui nous entourent. Pas toi. Tu ne t'ai jamais posé la question. En revanche, t'as toujours été fasciné par l'intérêt que porte ton ami sur tout ce qui vous entoure. "Et bah écoute, depuis ma plus tendre adolescence, mon coeur bat pour Wonder Woman comme tu le sais alors ça complique un peu les choses. Puis, nous, parler de sentiments? Dans mes souvenirs, on était plus concentrés sur l'aspect sexuel de l'affaire, non?" Il n'a pas tort. Depuis toujours, vous ne vous êtes jamais attardés sur les sentiments. Toujours concentrés sur l'aspect sexuel comme dit si bien Elwyn. "J'en déduis donc que tu nous en sommes au même point. Je sais pas si on doit s'en inquiéter ou au contraire n'en avoir rien à faire." Beaucoup de personnes plus jeune que toi sont déjà casés et, sans doute même, déjà parents. Il est vrai que tu es en âge d'être père et en couple, néanmoins, tu n'en ressens clairement pas le besoin encore. "Je suis désolé pour toi, vieux. Si t'as besoin de quoique ce soit... La famille, c'est merdique parfois, hein?" Comme si vous ne vous étiez jamais quittés, t'as confiés à ton ami ce qui te tracassait au point que tu en viennes à pleurer. Ça ne changera rien, malgré tout, te confier à n'importe qui ne peut que te faire du bien. Ce n'est jamais bon de tout garder pour soi. On finit toujours par craquer à un moment ou à un autre. "à qui le dis-tu .." Oh que oui ! La famille s'est merdique et encore plus la tienne. Mais tu n'as pas vraiment de passer des heures à te plaindre de ta situation familiale. Avec le temps, t'as su t'en accommoder. "une soirée à boire des bières et à dégommer des zombies ça te tente ?" C'est bel et bien une invitation que tu viens de lancer à ton ami. Preuve que la hâche de guerre est enterré depuis ces nombreuses années. "Parce que monsieur Williams a une copine? C'est aussi fort que le fait que Benoît IX est devenu pape trois fois, ça! Qu'est-ce qu'il s'est passé? Si tu le savais pas, je suis un super bon conseiller conjugal, je recommande des séances de château gonflable et des cures de PEZ, c'est imparable!" Qui l'eut cru n'est-ce pas ? Même toi, t'as eu du mal à le croire que t'étais en couple. "ça fait un choc n'est-ce pas ? J'en fus le premier étonné !" Tu l'imagines très bien assis dans son fauteuil tandis que des couples en train de se disputer se trouve sur le divan en face de lui. "Disons que je ne suis sans doute pas fait pour être en couple ... Je suis incapable de résister aux charmes d'une femme !" T'espères sincèrement qu'il ne te jugera. Il y en a déjà beaucoup dans cette ville qui le font, bien qu'ils ne te connaissent pas. Tu le supportes des inconnus mais pas certain que tu puisses le supporter venant de l'un de tes vieux amis
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| | | | (#)Sam 8 Juin 2019 - 1:58 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Où la vie allait-il les mener? Elwyn aurait bien aimé avoir la réponse, surtout après vingt années passées à errer de ci de là, sans réussir à se fixer. Il avait quarante ans, il était peut être temps de passer à la vitesse supérieure, d'arrêter de s'intéresser aux détails pour voir l'image dans sa globalité. Cadburry n'avait jamais su le faire, certainement parce qu'il avait toujours été obnubilé par les faits les plus aléatoires possibles. On attendait toujours de lui qu'il grandisse mais cette douce réalité n'arrivait jamais. Tant d'attente autour de lui l'avait poussé à empire la situation, ouvrant une boutique de geeks à trente cinq ans, quelle réussite. Avant cela, il avait une position plus respectable mais Elwyn n'avait jamais été connu pour son parcours simple et dans les clous. On parlait du garçon qui avait refusé de faire un projet sur les volcans parce que c'était un classique, préférant s'atteler à la présentation du megascolides australis, ce ver de terre australien qui pouvait mesurer plus de trois mètres. Forcément, sa requête de projet avait été rejeté et il était resté bouder dans le fond de la classe durant des semaines à ne pas s'intéresser aux exposés de ses camarades, à part pour poser des questions piège. Il n'avait jamais été sournois, pas depuis cette épisode là en tout cas. Elwyn était bien trop honnête pour envisager devenir quelqu'un de fondamentalement méchant mais peut être l'avait-il été avec John, en refusant de lui parler à cause d'une fille qui les avait tous les deux intéressés à peu près deux minutes, top chrono. Cadburry valait mieux que cela, bien mieux qu'une misérable conquête qui n'avait même pas été concluante mais parfois, on était jeunes et cons, comme le disait si bien la chanson. Cela ne voulait pas dire qu'il avait mûri en étant vieux et fous mais il espérait secrètement s'être un peu amélioré tout de même. En tout cas, il avait la sensation de parler un peu moins, même si les autres ne s'en rendaient vraisemblablement pas compte puisqu'il était encore un professionnel pour combler les silences. Il faisait plus d'effort pour écouter et il le montrait en se retrouvant en compagnie de John, longtemps après tout ce qui avait bien pu se passer entre eux. Leur vie n'était plus si innocente parce qu'ils avaient tant vu depuis leur adolescence mais Elwyn avait la sensation qu'ils n'avaient pas tant changé que cela, finalement. John 'était voué à une carrière de barman et le quarantenaire devait avouer que l'étiquette lui collait plutôt bien, contrairement à la sienne, lui, le scientifique du dimanche. "Moi aussi. J'ai appris qu'il était mort quand j'avais vingt ans, la tragédie de mon existence." Elwyn exagérait un peu, mais au moins une chose était vraie, il était tellement dans son monde qu'il n'avait aucune idée de qui arpentait encore cette Terre ou non. Clairement, il ne lisait pas assez les magazines de ragots: il aurait d'ailleurs adoré qu'un magazine fut édité sur les rumeurs de scientifiques, là il aurait suivi assidûment la publication. "J'aurais tendance à dire qu'on devrait s'inquiéter mais bon, il y a bien un chat qui a été maire d'une ville à un moment donné, on en est pas encore à ce niveau de désespoir, je crois." En principe. Ils arrivaient toujours à la moitié d'une vie qui s'égrenait à une vitesse folle et cela, Elwyn s'en rendait définitivement compte lorsqu'il dénombrait ses cheveux blancs chaque matin. L'existence était cruelle et le tout n'allait pas en s'arrangeant, la fin était inévitable et la leur n'avait pas l'air de partir sur des tons agréables vu là où ils en étaient dans leur vie. "Tu me proposes la recette du bonheur, je peux qu'accepter une soirée comme ça. Enfin, si y a des bonbons qui pétillent aussi! Parce que le principe m'éclate: le fait que l'acide citrique et bicarbonate de soude se mélangent à la salive,et boum des bulles de gaz carbonique, d'où le crépitement, FO-LIE!" Il n'y avait franchement que lui pour s'extasier d'un bonbon mais là encore, Elwyn montrait qu'il n'avait pas changé du tout au tout, ce qui pouvait être rassurant pour un John au bout du rouleau vu les événements qui lui tombaient sur le coin du crâne. Après le décès de sa mère, il avouait vivre une période houleuse avec sa petite amie, de quoi rendre curieux Elwyn, forcément. "Je vois, ouais. Nous sommes de faibles hommes, enfin bon, les lapins le font bien comme on dit, on est peut être pas si différents d'eux si on exclut la taille de nos dents et de nos oreilles... Faudrait que je compare tiens, enfin là n'est pas le sujet. Je pense qu'on est tous faits pour être en couple un jour, faut juste tomber sur la bonne... Peut être que tu l'as croisée quelque part et t'auras plus envie de jouer avec les autres. Qu'est-ce que j'en sais, au final? Je peux te calculer la vitesse moyenne d'une ola mais pour gérer l'amour, je suis un peu une brêle, disons le." Et il se mit à rire en tapotant l'épaule de son compère. "Mais si tu veux me parler de tout ça, je t'écoute. Promis, je parlerai pas de lapins." Il essaierait en tout cas, parce que, avec Elwyn, on n'était jamais certains de là où le sujet de conversation atterrirait.
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| | | | (#)Sam 8 Juin 2019 - 23:12 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Vingt ans sont passés. En quittant ton appartement ce matin, tu ne t'attendais aucunement tomber sur Elwyn. Il fut une époque où vous étiez très proches tous les deux. Et puis, la vie a décidée de se mêler de cette amitié qui vous liez. La discussion est lancée, c'est comme si vous ne vous étiez amais quittés. Tu regrettes tellement de t'être embrouillés avec ton ami du lycée. Il t'a tellement manqué, aujourd'hui, tu t'en rends bien compte. On a toujours besoin d'un ami sur qui compter dans la vie. Autrefois, cet ami fut Elwyn. Il connaissait bien ta situation familial. Jamais il ne s'est permis de te juger, au contraire il était là pour te faire oublier cette ambiance familiale qui existait chez toi. Sans le savoir, Elwyn t'as très souvent sauvé la vie rien que par sa présence et sa bienveillance. Tu n'as jamais su comment le remercier mais aujourd'hui, tu sais : en le laissant de nouveau entrer dans ta vie afin de reprendre votre amitié là où elle s'est arrêtée. Il n'est plus question de laisser une femme se mettre entre vous, jamais. Avec Elwyn, vous avez quelques points en communs. Quarante ans, toujours pas de femmes ni d'enfants. En soi, ça ne te dérange pas. T'as toujours bien aimé la vie que tu as mené jusqu'à présent. Le décès de ta mère t'as fait prendre conscience de certaines choses ; jamais elle ne pourrait voir ses enfants et ses petits enfants. Lors de tes différents voyages humanitaires, t'aime passer du temps avec les enfants. Lors de la naissance de la fille de ton collègue, Tim, tu as été ému. Peut-être qu'un jour toi aussi tu connaitras la paternité. Encore faut-il trouver la fille et ça, c'est nettement plus compliqué. Ça veut dire arrêter les coucheries à droite et à gauche et être fidèle à cette femme. Il te faudra aussi suffisamment de courage pour la laisser entrer dans ta vie et t'ouvrir entièrement à elle. Ce ne sera pas chose aisée. Le fait de retrouver Elwyn dans ta vie ne peut être que bénéfique. Ça ne fait aucun doute. Comme à son habitude, ton ami ne cesse d'avoir un sens de l'humour que tu apprécies beaucoup. Chacune de ses remarques ne cessent de te faire pouffer de rire. "Moi aussi. J'ai appris qu'il était mort quand j'avais vingt ans, la tragédie de mon existence." "Ah comme je te comprends. J'espère que t'as su te consoler comme il se doit ?" Connaissait bien le jeune garçon, tu n'en doutes pas le moins du monde. Vous avez toujours eu plus ou moins les mêmes goûts. En matière de filles, d'alcool ou d'autres choses. "J'aurais tendance à dire qu'on devrait s'inquiéter mais bon, il y a bien un chat qui a été maire d'une ville à un moment donné, on en est pas encore à ce niveau de désespoir, je crois." Il a raison. Vous êtes certes des cas désespérés pour certains mais tout le monde est différent. On a pas tous les mêmes besoins dans la vie. Pas besoin d'être marié à vingt-cinq ans, un bébé un an plus tard puis d'acheter une maison l'année d'après. Tu ne t'ai jamais posé de questions quant à ton avenir. Peut-être est-il venu le temps de s'en poser justement. "T'as raison. Mais j'ai quand même cette petite envie au fond de moi de vivre la paternité.." C'est la première fois que tu en parles à qui que ce soit. Tu n'as pas peur de confier quelque chose d'extrêmement personnel à ton ancien ami du lycée. "Tu me proposes la recette du bonheur, je peux qu'accepter une soirée comme ça. Enfin, si y a des bonbons qui pétillent aussi! Parce que le principe m'éclate: le fait que l'acide citrique et bicarbonate de soude se mélangent à la salive,et boum des bulles de gaz carbonique, d'où le crépitement, FO-LIE!" Tu te réjouis de passer une soirée avec Elwyn. Juste lui et toi, comme autrefois. Ça vous rappellera le bon vieux temps et vous permettra d'évoquer de vieux souvenirs. "Oh ben écoute, s'il n'y a que ça pour te rendre heureux, je t'en achèterais promis !" Il faudra voir si vous ferez la soirée chez toi ou chez lui. Auquel cas, tu devrais prévenir Maddie qu'un de tes amis viendra passer la soirée à l'appartement. Mais avant, il faudra programmer la soirée en fonction de tes soirs de repos. "Faudra juste faire en fonction de mes jours de repos .. à moins que de te prendre une cuite en pleine journée ne te dérange pas." Pour toi, aucun problème. T'es toujours enthousiaste de voir ton ami s'émerveiller sur les choses de la vie. Sur ce point, vous êtes parfaitement l'opposé l'un de l'autre. "Je vois, ouais. Nous sommes de faibles hommes, enfin bon, les lapins le font bien comme on dit, on est peut être pas si différents d'eux si on exclut la taille de nos dents et de nos oreilles... Faudrait que je compare tiens, enfin là n'est pas le sujet. Je pense qu'on est tous faits pour être en couple un jour, faut juste tomber sur la bonne... Peut être que tu l'as croisée quelque part et t'auras plus envie de jouer avec les autres. Qu'est-ce que j'en sais, au final? Je peux te calculer la vitesse moyenne d'une ola mais pour gérer l'amour, je suis un peu une brêle, disons le." Elwyn se met à parler très sérieusement. Chaque mot qu'il prononce, tu les écoutes et assimiles avec attention. Ça te fait du bien de te confier à nouveau à lui. À l'époque, il avait toujours les bons mots pour te rassurer et redonner le sourire. Vingt ans après, cela n'a pas changé. T'as toujours su que Charlie ne serait pas la femme de ta vie. Une étudiante de vingt-deux ans n'a rien à faire avec un homme de quarante ans. Au fond, il y a bien une femme que t'aimes et tu la croises quotidiennement à l'appartement. Il s'agit bien sûr de Maddie mais pour le moment, lui révéler tes sentiments à son égard t'effraie plus qu'autre chose. "Si t'es une brêle, j'en suis une aussi. Jpense qu'on va pouvoir monter un club. Toi, le président et moi, ton adjoint !" En soi, l'idée est loin d'être si stupide que ça. "Depuis le décès de ma mère, j'ai envie de faire quelque chose de bien de ma vie .. Arrêter ces coucheries avec n'importe quelle femme. Me poser. Acheter cette maison que j'ai pu visiter et peut-être qu'après ça, l'amour viendra à moi." C'est la première fois que tu tiens un tel discours. Ta vie est sur le point de prendre un tout nouveau tournant. Le changement ne se fera pas en un jour. Il te faudra du temps, beaucoup de temps.
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| | | | (#)Dim 9 Juin 2019 - 2:20 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Le chemin vers l'engagement était parsemé d'embûches et Elwyn n'était pas spécialement préparé à surmonter tous ces obstacles. On ne pouvait pas dire qu'il avait eu une excellente éducation en la matière. Ses parents n'avaient pas été présents pour l'aider à passer les phases de transition de son existence alors, il avait fait avec. Il s'était débrouillé, tant bien que mal mais plutôt mal que bien au bout du compte. Ses parents attendaient de lui qu'il arrive à se fixer à un moment donné, plutôt que de se lancer dans la gestion d'une boutique pour gamins, comme ils l'appelaient. Enfin, pour lui, c'était sa vie avant tout et les jugements de ses parents brocanteurs toujours perdus sur les routes ne valaient pas grand chose à ses yeux. Il avait arrêté de les écouter depuis pas mal d'années déjà, ne se fiant à eux que jusqu'à ses dix ans. Après cela, il était devenu le petit mec de la maison, celui qui empêchait ses soeurs de trop partir en vrille sans figure parentale pour les aider à rester dans le droit chemin. Pas sûr qu'elles aient un équilibre affectif plus élaboré que le sien au final. La vie des Cadburry était clairement un bordel constant et Elwyn était le chef de file de ce mouvement des plus anarchiques. Quarante ans, toujours célibataire, parfois désespérant et loin d'avoir des enfants. Il n'avait pas acheté de propriétés, pas même adopter un chien, non... Lui, il avait choisi une tortue. Qui de sensé faisait cela? La pauvre Juanita devait subir ses idées idiotes et es conversations à rallonge quand aucun être humain n'était disponible, autant dire que c'était fréquent. Au bout du compte, Elwyn et John vivaient le même combat au quotidien, même s'ils étaient loin d'avoir le même caractère. Elwyn était bien plus expansif que lui, toujours prêt à se lancer dans des débats sur tout et n'importe quoi alors que John parlait peu de lui. Ils avaient fini par trouver un équilibre pourtant, à l'époque du lycée et apparemment, ils étaient encore capables de cela aujourd'hui, plus de vingt ans plus tard. "Je me suis bourré la gueule pour la première fois de ma vie, ouais. Ça méritait au moins ça, mon pauvre Albychou." S'il devait se mettre la tête à l'envers pour tous les génies de la science qui avaient péri, Elwyn ne verrait plus le concept même de sobriété. Et pourtant, il l'aimait beaucoup ce concept. De base, Cadburry n'était pas très alcool, il préférait la drogue douce... Comme les jeux vidéo, les cartes Yu Gi Oh et les figurines de X Men. Voire Action Man. Pour le fun. Au nom de son passé tortueux. "Wow, on a l'air de deux cons parce que moi aussi, je pense vouloir des enfants à un moment donné... Avant mes soixante ans si possible. L'horloge biologique, ne vraie saleté. J'ai lu un super article là dessus mais c'est pas un mythe, hein, elle existe même chez les hommes." Il aurait préféré ne pas en avoir mais là encore, on n'avait pas spécialement le loisir de choisir puisqu'on vieillissait tous. Elwyn aurait préféré rester un gamin innocent, c'était bien plus facile à gérer et on pardonnait beaucoup de choses à un gamin, ce qui n'était pas le cas pour un adulte de quarante ans dans son genre. Tristesse immense. "Oh ouais, des bonbons, c'est bon je suis heureux là! Ah ouais, faudra accorder nos emplois du temps, c'est vrai! Je bosse la journée, de mon côté vu que je suis tout seul à gérer la boutique pour le moment, c'est compliqué mais tu me diras quand t'es libre et on se fera ça... On pourra faire genre on est dans le Kentucky parce que là bas, une personne est considérée comme sobre tant qu'elle n'est pas à terre. J'adore la sobriété, concept préféré pour moi." Du coup, c'était un excellent compromis pour quelqu'un comme lui. Il ne savait pas si John buvait beaucoup, après tout, il était barman alors l'alcool, c'était son quotidien. Après cela, la conversation dériva vers les amours respectifs, autant dire que Satan s'en sortait mieux qu'eux quelque part en Enfer. Il devait vivre un amour pur et beau avec une diablesse quand eux, les deux idiots de première, n'arrivaient pas à s'engager avec qui que ce fut. C'était risible, très risible mais les choses pouvaient changer, Elwyn en était persuadé. Optimiste, d'un coup. "Et pourquoi c'est pas toi le président et moi l'adjoint? T'es peut être pire que moi, hein? On sait pas après tout. Puis, j'ai un avantage, je connais plein d'espèces animales que personne d'autres connait donc... Comment ça, aucun rapport? La Paedophryne amauensis, tu connais toi? C'est une grenouille et le plus petit vertébré du monde, voilà. T'es président, c'est tout." Il s'enflammait comme un abruti, se mettant à rire ensuite. L'idée de ce club pouvait marcher, c'était le pire puisqu'ils n'étaient pas seuls à ne pas gérer des relations amoureuses dans le coin, c'était certain. "Et bah très bien, vieux, achète cette baraque déjà et le reste viendra après. Fais les trucs que t'as envie. Les femmes, c'est compliqué mais on finira par plus être des boulets pour elles, promis." Il arriverait à gérer sa vie en compagnie de Nea et il ne paniquerait plus de la voir disparaître parce qu'il parlait trop. Point. "Peut être que tu peux dire ça à ta copine, non? A moins que tu veuilles la quitter? Pfiiou, compliqué tout ça, je préfère les récits des espèces de grenouilles qui existent, c'est cartésien. Simple. Basique." La science, oui, était ainsi et c'était pour cela qu'il l'aimait. Il n'y avait aucune place pour l'incertitude et la perte de contrôle, ce qu'il détestait par dessus tout ces derniers temps.
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| | | | (#)Mar 11 Juin 2019 - 10:55 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. S'engager auprès de qui que ce soit est loin d'être un exercice facile pour toi. Les couples parfaits, ça n'existe pas. Toutefois, tu n'as jamais eu de vrais modèles dans ce domaine. Aucun homme à qui t'identifier. Ton père n'était pas un homme fréquentable. Pas même un mari aimant et fidèle et encore moins un père digne de ce nom. Il est donc normal que tu doutes grandement de tes capacités à tenir une relation amoureuse plus de vingt minutes ou d'être un père attentionné. Néanmoins, tu as cette étrange envie de connaitre la paternité. Tenir ton enfant dans tes bras alors qu'il vient de naitre, le voir grandir et évoluer. T'es certain que ça doit être la chose la plus magnifique au monde. D'après ce qu'à pu te raconter ton collègue et ami nouvellement papa, devenir père est le plus beau des cadeaux au monde. Tu ne doutes pas de ces paroles. Il ne te reste qu'à trouver la femme qui aura le courage de te supporter jusqu'à la fin de tes jours. Pour certains, tu n'es qu'un gamin qui n'a pas finis de grandir. Tes parents ne t'ont jamais aidés à te construire, à devenir l'homme que t'es aujourd'hui. Tu n'as pas eu d'environnement stable pour évoluer, devenir un homme. T'as dû apprendre à te débrouiller seul. Nouer une cravate, bien que tu n'en portes que rarement, te raser. Ce sont toutes ces choses qu'un homme doit savoir faire que t'as appris seul. À l'époque, il n'y avait pas YouTube n'existait pas. Il n'y avait donc pas de tutoriel pour apprendre à nouer sa cravate. Du plus loin que tu t'en souviennes, Elwyn était comme toi. Son environnement familial a été plus stable que le tien mais lui aussi a dû apprendre à devenir un homme seul. Malgré tout, vous vous êtes épaulés du mieux que tu le pouvais. T'es pas le meilleur ami du monde, Elwyn ne s'en est jamais plaint. Elwyn et toi, vous vous ressemblez plus que vous ne le voudriez. Pourtant, vos caractère sont parfaitement opposés l'un à l'autre. Lui, il est expansif et n'a pas peur de pleurer en public. Pour toi, pleurer devant quelqu'un est au-dessus de tes forces. Tu refuses de mojntrer à quiconque la moindre faiblesse de ta part. C'est exclu. "Je me suis bourré la gueule pour la première fois de ma vie, ouais. Ça méritait au moins ça, mon pauvre Albychou." Un rire s'échappe de tes lèvres. Ça ne t'étonne pas venant de sa part. L'alcool n'a jamais été une solution aux différents problèmes du monde, toutefois sur le moment, elle te semble être la meilleure solution. Le mal de tête du lendemain prouve bien qe c'était une mauvaise idée de se prendre une cuite. "Ah l'alcool reste la meilleure solution pour éponger les larmes !" T'exclames-tu le regard toujours perdu sur l'horizon. Que tu sois joyeux, triste ou en colère, tu ne refuses jamais un petit d'alcool fort ou une simple bière. Sur ce point, Elwyn est radicalement ton opposé. Ton ami boit moins d'alcool que toi mais il lui arrive de s'accorder une petite bière de temps à autre. "Wow, on a l'air de deux cons parce que moi aussi, je pense vouloir des enfants à un moment donné... Avant mes soixante ans si possible. L'horloge biologique, une vraie saleté. J'ai lu un super article là dessus mais c'est pas un mythe, hein, elle existe même chez les hommes." Un air étonné se fige sur ton visage. Tu ne t'attendais à ce genre de révélation. Vous avez beau avoir été amis, vingt ans se sont écoulés durant lesquels vous êtes restés éloignés l'un de l'autre. Adolescents, vous ne vous êtes jamais fait de grandes confidences sur vos envies profondes. T'es même pas certain que devenir père faisait partis de tes envies de l'époque. "Ca me gêne pas de devenir un vieux con. J'assume vouloir devenir père. Jpense même que si jsuis pas capable de trouver une femme avec qui concevoir un enfant, jferais dons de mon sperme pour aider une femme à devenir mère et remplir le rôle d'un papa/tonton pour cet enfant !" Ce n'est pas une blague. Cette décision, tu y réfléchis depuis quelques mois déjà. En amour, t'es une catastrophe ambulante. Incapable de garder une relation plus de vingts minutes sans tout faire voler en éclats, tu te dis que finalement aider une femme à devenir mère célibataire n'est peut-être pas une si mauvaise idée. Vieillir ne t'as jamais posé de problèmes. T'as toujours parfaitement assumé l'âge que tu as. Néanmoins, les quarante ans approchant, tu te dis qu'il serait temps de devenir père afin de transmettre tout ce que tu sais et a appris à ce petit être qui serait à jamais une part de toi. "Oh ouais, des bonbons, c'est bon je suis heureux là! Ah ouais, faudra accorder nos emplois du temps, c'est vrai! Je bosse la journée, de mon côté vu que je suis tout seul à gérer la boutique pour le moment, c'est compliqué mais tu me diras quand t'es libre et on se fera ça... On pourra faire genre on est dans le Kentucky parce que là bas, une personne est considérée comme sobre tant qu'elle n'est pas à terre. J'adore la sobriété, concept préféré pour moi." T'as toujours apprécié le fait que ton ami se réjouisse pour un rien parfois. Ça t'as toujours grandement fasciné. Qu'on se le dise, cela va être vraiment compliqué de faire coincider vos emplois. Lui bossant la journée et toi, la nuit. Tu ne te plains de ton travail, il te plait et t'as des collègues plutôt symathique qui ne te refuseront pas un échange d'horaire. Ton bosse n'y voit aucun inconvénient, tant que vous vous arrangez et que chacun fait les heures qu'il a à faire, il n'a rien à redire à cela. "Promis, on se fait ça. T'auras qu'à me dire ce qui t'arrange le plus mais je t'avoue que bossant en tant que barman, faudra planifier cette soirée un soir de semaine. Quasiment tous les barmans sont réquisitionnés chaque weekend.." C'est le plus gros inconvénient de ce travail : pas de weekend. Ni même de jours fériés. Détournement de conversation. Le sujet de vos amours respectifs est abordé. T'es pas très fier de ce que t'as fais à Charlie. La tromper avec Paola est une chose mais aller trouver une prostituée de vingt-quatre ans pour te la taper dès que t'en as l'occasion, il fallait le faire. Charlie a raison : tu ne vaux pas mieux que ton père. Tu fais exactement comme lui. Les mêmes erreurs encore et toujours. T'as toujours voulu être l'opposé de ton paternel, tu te rends bien compte que c'est un échec. Tu lui ressemble bien plus que tu ne le devrais. "Et pourquoi c'est pas toi le président et moi l'adjoint? T'es peut être pire que moi, hein? On sait pas après tout. Puis, j'ai un avantage, je connais plein d'espèces animales que personne d'autres connait donc... Comment ça, aucun rapport? La Paedophryne amauensis, tu connais toi? C'est une grenouille et le plus petit vertébré du monde, voilà. T'es président, c'est tout." Elwyn a toujours eu cette fâcheuse manie de rendre une conversation compliqué ou intéressante, tout dépend du point de vue. "Jsuis pas certain d'avoir une âme de président." Te contentes-tu d'expliquer à ton ami. Tu n'as jamais eu l'impression d'avoir cet âme de chef, de dirigeant. Pas sûr que tu fasses un bon président. "Et bah très bien, vieux, achète cette baraque déjà et le reste viendra après. Fais les trucs que t'as envie. Les femmes, c'est compliqué mais on finira par plus être des boulets pour elles, promis." A sa manière, Elwyn tente de te rassurer. Si Charlie n'est pas la femme qui te correspond, qui le seras ? Il y a bien une fille qui ne cesse d'apparaitre encore et toujours dans ta tête : Maddie. Ta colocataire est sans doute plus qu'une simple coloc dans ton coeur. Tu sais que tu n'arrives pas à vivre sans elle. "J'attends l'accord de la banque, ça devrait plus tarder. Elle aura besoin de quelques travaux de rafraichissement cela dit. Tu sais manier un rouleau de peinture ou un tournevis ?" Niveau bricolage, tu te débrouilles pas trop mal. Encore une fois, t'as appris seul à bricoler. Repeindre un mur ou même planter un clou, changer une ampoule. T'as tout appris et t'arrives à ne plus t'écraser le doigt sous le marteau. "Tu crois que c'est possible de ne plus être un boulet avec les filles ?" Sur ce point, t'es moins sûr. "Peut être que tu peux dire ça à ta copine, non? A moins que tu veuilles la quitter? Pfiiou, compliqué tout ça, je préfère les récits des espèces de grenouilles qui existent, c'est cartésien. Simple. Basique." Dire ça à Charlie ? Pas sûr qu'elle t'écoute. T'as plutôt l'air de la dégouter qu'autre chose. "Je sais pas trop .. C'est sûrement la meilleure chose à faire de la quitter .. Je lui ai fait la pire chose au monde.. Elle me pardonne jamais." C'est vraiment trop compliqué l'amour. Tu ne sais même pas ce qu'il t'as pris de sortir avec la rouquine. Aucun avenir n'est viable entre une étudiante de vingt-deux ans et un mec de quarante ans. Elle débute sa vie. Toi, la tienne est déjà bien entamée. "Tu veux reprendre la course ou on va se boire un café quelque part ?" Ton envie de courir vient subitement de te passer. Tu préfères parler de tout et de rien en compagnie de ton ami du lycée.
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| | | | (#)Mar 11 Juin 2019 - 22:22 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Chaque amitié était différente, unique même. Elwyn en avait vécu plusieurs, aucune ne valait l'autre. D'ailleurs, il n'était pas question de les classer, plutôt de les apprécier telles qu'elles étaient. Depuis que Seymour avait disparu de la ville, en tout cas, Cadburry remettait tout en perspective. Il avait passé tellement de temps et d'énergie à construire ce lien qu'il pensait indestructible qu'il se rendait qu'une amitié n'aurait pas dû demander autant de travail. Désormais, il était seul pour gérer toute une boutique et l'affaire s'avérait bien plus compliquée qu'il ne l'avait anticipé. Finalement, Seymour était la tête pensante de leur affaire, lui qui savait gérer l côté administratif pendant que Elwyn s'éclatait avec une réplique parfaite du sabre de Yoda. Comme un gamin, oui. Là dessus, même l'âge avançant n'avait pas permis de se dire qu'il avait mûri. Dans le fond, il n'avait pas grandement évolué depuis le lycée, laissant toujours son esprit vagabonder vers des jeux idiots pour les quarantenaires comme lui. Ses amis ne lui en voulaient pas, en général. Enfin, c'était ce qu'il se disait avant que son meilleur ami ne disparaisse de la circulation, le laissant dans la panade avec la boutique. Un ami de disparu et un autre qui revenait, la vie était parfois drôle. Retrouver John à ce moment précis, quelques mois de solitude pliant les volontés d'Elwyn de faire plus d'efforts pour s'intégrer à la société, c'était lui offrir le cadeau parfait pour qu'il se relance dans ses bêtises habituelles. Il savait que Williams se rappelait de plus ou moins toutes leurs aventures. Certes, vingt ans étaient passés depuis la douce époque de l'acné et des lunettes double foyer mais Elwyn gardait tout de même d'excellents souvenirs de l'amitié qu'il avait pu avoir avec le brun avant son entrée à l'université. Physiquement, ils avaient tous les deux pas mal changé, ce n'était pas pas plus mal d'ailleurs vu les styles des années 90, ils avaient en tout cas pris en muscles, c'était une évidence. Comme quoi, avoir quarante ans, ce n'était pas si terrible que cela... En apparence. On commençait à avoir du mal à digérer la bière et le ventre rond faisait vite son apparition si on n'allait pas faire son jogging chaque dimanche, raison pour laquelle Elwyn ne commenta pas plus avant cette histoire d'alcool pour fêter le décès d'un grand scientifique comme Einstein. De la même manière, on avait l'horloge biologique qui s'alarmait, sentant la boîte à sapins qui s'approchait de plus en plus et chaque être humain était suffisamment égoïste pour désirer laisser une partie de lui à cette planète... Contre un beau merdier pour l'environnement, évidemment. C'était le problème vu l'état de l'écosystème, les générations futures étaient mal barrées mais la leur, a priori, verrait encore le jour jusqu'à la fin. C'était le principal. "Ah ouais, t'as vraiment pensé à tout. Mais je crois que ça marche pas comme ça, c'est anonyme comme don... Alors, à part être le père d'un gamin que tu verras jamais. Non, moi, je pense qu'il faut que tu trouves la femme idéale avant d'envisager ça. Ou sinon, je te la crée, j'ai des bonnes bases en robotique." Il fallait bien que son diplôme lui serve à quelque chose. Pas sûr que ce soit une excellente idée par contre, vu le nombre de films qui avaient été faits en rapport avec des robots qui finissaient par renverser le monde des humains. Une poupée gonflable, au pire, c'était moins dangereux mais c'était aussi beaucoup moins fertile, vivement que la science puisse intervenir là dessus. Avant d'en arriver à ce genre d'extrémités, il valait mieux s'organiser une soirée bière, pizza, zombies, le tout paraissait beaucoup moins dangereux pour le reste de l'humanité. Enfin, s'ils arrivaient à trouver une place sur leur emploi du temps commun. "Au pire du pire, on se fera la soirée au bar pendant que tu bosses, hein... J'animerai la galerie au billard. Je connais les règles de tous les billards puis, les dimensions exactes du tapis, des boules, tout ça, tout ça. De quoi patienter, quoi." Ou faire chier toute la clientèle qui filerait bien vite. Au moins, John serait libéré plus tôt et il pourrait rentrer chez l'un ou chez l'autre pour faire cette fameuse soirée. Le plan était diabolique mais très fortement réalisable vu la personnalité de Cadburry. Ils auraient ainsi tout le temps de discuter de leur vie amoureuse désastreuse, de débattre qui obtiendrait la place de président des boulets. Vu la grimace d'Elwyn à la réponse de John, il ne semblait pas très ravi d'occuper la position mais il ne surenchérit pas à ce sujet... Pour le moment. "Et bien écoute, ça dépend! Si c'est pour inventer un système hydraulique en plein désert, là je manie le tournevis à la perfection mais pour retaper une baraque... J'ai jamais essayé. Je sais détruire des trucs facilement d'après ma coloc' alors les construire, ça devrait pas être si différent." Il n'y avait qu'à voir l'état de son appartement après un de ses passages en mode scientifique fou mais Elwyn tâchait de faire des efforts pour conserver les quatre murs et le plafond. C'était déjà un bon début. "Je sais pas si c'est possible... Mais c'est possible qu'une fille aime ton genre de boulet, disons. Enfin, c'est comme ça que je le vois. Bon, après, effectivement, t'as déconné mais si tu l'as fait, c'est que c'était soit pas la bonne soit pas le bon moment. Pas à regretter donc. Sinon, je serai dans la merde aussi vu le nombre d'histoires sans importance que j'ai eu. Je me rappelle pas de leurs noms. En général, j'associe chaque fille avec un inventeur célèbre parce que j'ai forcément balancé une anecdote dans le lot avant que ça parte en vrille. Mon dieu, on est vraiment pas aidés quand je m'entends parler là. Entre, celui qui trompe et celui qui balance n'importe quoi..." Des vraies perles à caser... Ou pas. Les femmes feraient mieux de les fuir, cela leur éviterait pas mal de déconvenues. "Bah écoute, c'est l'heure du petit déj' pour le commun des mortels et le bar en face ouvre pour l'occasion... Tant pis pour nos faux abdos de vieux quarantenaires, hein." Elwyn se releva prestement et attendit John, se lançant dans des roulades dans le sable. Forcément. Il n'aurait pas été Elwyn Cadburry si des galipettes n'étaient pas inclues dans l'option course à pied... Sans allusion sexuelle, évidemment.
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| | | | (#)Jeu 13 Juin 2019 - 12:15 | |
| Friends for the better and for the worse. John & Elwyn. Des amis, t'en as jamais eu des masses. Déjà parce qu'il faut une sacrée dose de courage pour te supporter mais, surtout, parce que tu ne parviens que rarement à te lier aux autres. Elwyn fait partis de ces rares personnes de ton cercle d'amis. Des très bons amis, ceux à qui tu confis tout, il n'en existe pas beaucoup. Trois ou quatre, tout au plus. Les autres ne sont que de simples amis. Les connaissances, c'est à dire les personnes que tu ne croises qu'une à deux fois tous les deux ou trois mois, tu ne les considères pas comme des amis. C'est peut-être méchant à dire mais c'est la vérité. Dans ton smartphone, il n'y a pas cinquante-trois milliards de contacts. Vingt tout au plus. Tu n'as pas besoin d'avoir une foule d'amis derrière toi. T'as pris l'habitude de vivre seul depuis le temps. Peut-être que c'était ça le problème entre Charlie et toi finalement. Le fait que tu n'as jamais eu vraiment l'habitude de compter sur quelqu'un pour t'épauler, t'aider. Elwyn a toujours été là pour toi. Lorsque vous étiez adolescents, vous étiez quasiment inséparables et ce dernier connaissait même l'ambiance qui régnait chez tes parents. À plusieurs reprises, t'as pris tes affaires et t'es allés dormir sur le sol de la chambre de ton ami. Des blagues, des confidences. Joie, peine, colère. Vous avez partagés tellement de choses Elwyn et toi. Tu trouves cela tout de même assez impressionnant de voir que vingt ans plus tard, vous en êtes toujours là, toujours amis même en prenant en sachant qu'une fille fut responsable de votre embrouille. Aujourd'hui tout semble être effacé. Plus rien, ni personne ne pourra vous séparez. Elwyn a toujours été bien plus intelligent que toi. C'est un fait, t'es loin d'être une flèche. Les cours, tu n'y allais que pour la forme. Pour faire acte de présence d'après les commentaires de tes différents professeurs sur tes bulletins de notes. Heures de colles, mauvaises notes. On ne peut pas dire que tu fus un excellent élève. C'est même tout le contraire. Toutefois, tu ne regrettes pas toutes les bêtises que t'as pu faire à l'époque. Au moins, si un jour tu deviens père, tu pourras dire à ton enfant tout ce qu'il faut ou ne pas faire. Tu jures de t'impliquer dans la vie scolaire de ton futur fils ou ta future fille. Tu jures d'être un père attentionné, peut-être un peu trop, pour ton ou tes futurs enfants. "Ah ouais, t'as vraiment pensé à tout. Mais je crois que ça marche pas comme ça, c'est anonyme comme don... Alors, à part être le père d'un gamin que tu verras jamais. Non, moi, je pense qu'il faut que tu trouves la femme idéale avant d'envisager ça. Ou sinon, je te la crée, j'ai des bonnes bases en robotique." Elwyn n'a pas tort, encore une fois. Mais si tu peux aider une femme à concevoir un enfant comme ça, pourquoi pas. "Ouais c'est vrai mais si jpeux rendre service comme ça.." Au moins, t'auras fait une bonne action. "Non pas que je doute de tes dons en robotique mais je crois que je préfère la bonne vieille méthode pour concevoir un enfant !" Un rire s'en suivit. Elwyn a toujours eu cette capacité de te faire même lorsque tu n'avais pas le coeur à pouffer de rire. Pas question de penser à cela pour le moment, t'es bien loin de devenir père. Encore faut-il rencontrer la femme qui te fera vibrer et qui sera celle qui partagera le reste de ta vie. Mieux vaut planifier cette soirée entre potes. Une soirée comme vous en avez déjà eu l'occasion d'en faire autrefois. La vie d'adulte n'est pas toujours évidente à gérer. Les différents rendez-vous, le travail, les corvées quotidiennes à faire à l'appartement. Des fois, tu voudrais redevenir un enfant où ton seul soucis était de savoir de quelle couleur t'allais bien pouvoir colorier ton dessin. "Au pire du pire, on se fera la soirée au bar pendant que tu bosses, hein... J'animerai la galerie au billard. Je connais les règles de tous les billards puis, les dimensions exactes du tapis, des boules, tout ça, tout ça. De quoi patienter, quoi." L'idée de ton ami n'était pas vraiment mauvaises. Au moins, ça mettrait un peu d'animation dans ce bar bien trop calme à ton gout. T'es certain qu'Elwyn mettra une sacrée ambiance là-bas. "Ah bah ouais, pourquoi pas ?! Après, je sais pas si ta coloc serait contre le fait de nous voir squatter le canapé et la TV ? Jpense que la mienne ne sera pas contre." En effet, Maddie ne te dira pas non. Vous vous organisés déjà des cessions de jeux tous les deux assez régulièrement. Moins depuis que tu sors avec Charlie et ça te désole d'ailleurs. Maddie et toi, vous avez toujours eu une grande complicité. Non seulement au lit mais dans la vie quotidienne aussi. Cette femme que t'as renversé avec ta moto est devenue ta coloc, ton amie, ta confidente. Aujourd'hui, tu ne saurais plus te passer d'elle. "Je sais pas si c'est possible... Mais c'est possible qu'une fille aime ton genre de boulet, disons. Enfin, c'est comme ça que je le vois. Bon, après, effectivement, t'as déconné mais si tu l'as fait, c'est que c'était soit pas la bonne soit pas le bon moment. Pas à regretter donc. Sinon, je serai dans la merde aussi vu le nombre d'histoires sans importance que j'ai eu. Je me rappelle pas de leurs noms. En général, j'associe chaque fille avec un inventeur célèbre parce que j'ai forcément balancé une anecdote dans le lot avant que ça parte en vrille. Mon dieu, on est vraiment pas aidés quand je m'entends parler là. Entre, celui qui trompe et celui qui balance n'importe quoi..." "Je pense qu'on est quand même pas si boulets que ça, on a quand même réussis à trouver des colocs capable de nous supporter." Ou alors elles sont folles, voire même carrément suicidaires. T'es content de constater que ton ami ne te juge pas. En même temps, tu n'en doutais pas trop venant de lui et puis, il ne sait pas ce que tu as fait Charlie. Ce n'est pas que tu ne veux pas lui dire mais t'as honte de toi, honte de ce que tu as fait. Tu ressembles à ton paternel et ça ne te plait pas du tout. "T'as sans doute raison. Jsuis pas le genre de mec à me prendre la tête, tu sais bien. La fille viendra quand elle viendra." En espérant que ça soit Maddie, au fond de toi, tu le souhaites très fort. Un nouveau rire s'échappe de tes lèvres. Il te fait toujours rire ce type. Ça fait plaisir de constater qu'il n'a pas tant changé que ça vingt ans plus tard. Physiquement si, il a changé. Comme toi, il a pris du muscle et ce qui ressemble le plus à un début de barbe. "Et toi alors ? D'après ce que je comprends, t'as pas de nana. Même pas un petit crush ? Même pas ta coloc ?" Tu n'es pas du genre à te mêler de la vie privée des autres. Mais lorsqu'il s'agit de tes amis, qui plus est lorsque tu ne les as pas vus depuis aussi longtemps qu'Elwyn, t'aimes connaitre les derniers ragots de sa vie. "Donne moi un peu d'espoir en me disant que ta coloc te plait. À défaut d'avoir une vie merdique, j'ai espoir que la tienne soit mieux !" C'est pas difficile cela dit. "Et bien écoute, ça dépend! Si c'est pour inventer un système hydraulique en plein désert, là je manie le tournevis à la perfection mais pour retaper une baraque... J'ai jamais essayé. Je sais détruire des trucs facilement d'après ma coloc' alors les construire, ça devrait pas être si différent." Tu serais ravis que ton ami puisse te donner un coup de main à retaper cette maison qui sera très probablement tienne prochainement. "Commence à regarder des tutoriel bricolage sur youtube. Et puis, tu parles à quelqu'un qui a tout appris par soi-même. Jsuis loin d'être le roi du brico mais jme débrouille. Je sais déjà changé une ampoule ou planter un clou sans faire de catastrophes. C'est un exploit moi je te le dis." Dans le genre boulet dans l'entretien d'une maison, tu te poses là. C'est sans doute pour ça que Maddie refuse que tu touches à l'aspirateur ou à la serpillère. T'es capable d'inonder l'appartement. "Bah écoute, c'est l'heure du petit déj' pour le commun des mortels et le bar en face ouvre pour l'occasion... Tant pis pour nos faux abdos de vieux quarantenaires, hein." D'un bond, tu te lèves du sable et te mets debout sur tes deux pieds. Tant pis pour ton footing. Tu n'as plus trop la tête à courir mais plutôt à papoter comme deux vieilles commères, avec ton ancien camarade de lycée. Adieu dépression. Bonjour le café et, surtout, le retour de votre amitié avec Elwyn. C'est le plus cadeau que la vie pouvait te faire à l'heure actuelle. Vous traversez la plage afin de rejoindre le bar. Vous êtes les premiers clients apparemment. Rares sont les fois où t'es dans les premiers clients. T'es plutôt dans les derniers en général. Installés à une table, la serveuse, plutôt mignonne, prend votre commande. "Un grand café expresso s'il vous plait. Et puis jvais prendre une part de carrot cake." Non pas que tu fasses attention à ta ligne, clairement pas mais tu rafolles de cette pâtisserie. C'est juste excellent.
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| | | | | | | | Friends for the better and for the worse. (Elwyn) |
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