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 N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams

Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
CODE COULEUR : darkgreen
RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 28/05/2019
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Message(#)N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 EmptyMer 26 Juin - 12:13

N'étudiez le beau qu'à genoux

@Léo Ivywreath

Il me dit que j’avais raison. Bien sûr, que j’avais raison. Il apprendra bien assez vite que j’ai toujours raison. Il apprendra bien des choses, bien assez vite ; comme le fait de ne jamais me faire confiance. Pour le moment son insouciance me plait, j’aurais presque eu envie d’éclater de rire à la vue de ses yeux embués après son altercation avec le vigile. Il est encore si délicat, la vie ne semble pas l’avoir amoché. Sa pureté enfantine me sera sûrement utile pour quelques toiles, et pour quelques autres trucs. Pour le moment nous sommes bien trop occupés sur les finitions de ce tableau-ci pour penser à autre chose et mes yeux vadrouillent sur toute la toile après la dernière finition. Je cherche un dernier détail qui ne serait pas à mon goût, une dernière touche à améliorer, un peu de lumière à faire ressortir mais non. Cette fois ci je lâche sa main, le libère de mon emprise et me colle au mur, face à lui. Un air satisfait agrémente mon visage, le genre d’air que j’arbore à longueur de journée et qui a le don d’énerver tout le monde. Boucle d’or ne s’en formalise pas et j’espère qu’il restera ainsi car il apprendra bien assez tôt que je ne prends pas des airs pour la première rencontre, mais que je suis toujours aussi condescendant. « T’as pas deviné mon nom, je te l’ai donné gamin. » Et puis c’était bien trop facile pour lui, une seule question au gardien et ce vil bonhomme aurait lâché mon prénom. Je préfère dire qu’il y a ex aequo, un duo gagnant ou n’importe quoi ne me faisant pas passer pour le perdant de toute cette mascarade. J’ai aussi eu ce que je cherchais ; j’ai son prénom et même son nom. Je n’en demandais pas tant (le nom risque d’être bien vite oublié), mais soit, il est généreux.
Mon bras se desserre de mon corps et je le laisse reprendre son petit carnet de dessin. A une époque aussi je considérais mes carnets comme la prunelle de mes yeux. « Tu demandes déjà ta récompense ? Ca va bien trop vite entre nous Riccioli. » De quoi est ce que je parle au juste ? Moi même je n’en ai aucune idée. Je parle, je joue, je souris et le fais tourner en rond ; tout un art de vie. Je rigole à pleine dentes alors qu’il se montre une nouvelle fois gêné. Il est paradoxal à ne pas hésiter à me faire du rentre dedans et oser modifier un tableau en pleine exposition mais aussi à rougir alors que j’énonce à peine l’idée d’ajouter son nom. Ce serait un bon début pour lui et partie remise pour moi. Et ça emmerderait les gérants de la galerie ; tout le monde sera content. « Les tableaux ne sont rien d’autre qu’un peu de couleur. » Putain, je suis philosophe ça y est ; je suis devenu un adulte sérieux et mature et … ah non. « T’as un cours de psychopathologie qui t’attend ou tu souhaites donner de ton précieux temps à la découverte des backstages ? » La réponse est évidente, je n’attends pas vraiment qu’il l’énonce avec des mots. Je me relève en prenant un léger élan, l’effleure à mon tour du dos de la main et retourne vers la sortie de la galerie. Celle que nous avons ouverte avec Dannie et Ginny n’est qu’à deux pas de celle ci et si le froid de l’hiver ne le brise pas il pourrait être un des seuls à avoir gagné le droit d’y pénétrer. En plus de Noah, mais il a huit ans alors je ne suis pas certain qu’il compte. « Juste toi et moi. » Léo Ivywreath et Auden Williams, sans vigile mécontent, c'est ce que je voulais sous entendre. Bien sûr.


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Message(#)N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 EmptyMer 26 Juin - 22:31

N'étudiez le beau qu'à genoux@Auden Williams
L'artiste avait un air un peu trop fier sur le visage. Et moi, je m'amusais à lui dire que j'avais gagné, qu'il avait perdu, que lui soutirer son nom avait été bien trop facile à mon goût. Bien sûr, Auden n'aimait pas perdre. Personne n'aimait perdre. « J'ai pas deviné ton nom, mais je l'ai su avant que tu ne saches le mien. On s'en fiche, du moyen. Ce qui compte, c'est toujours la fin. » Machiavel. Un de mes philosophes préférés. Mon chat ne portait pas son nom pour rien. L'auteur de l'ouvrage Le Prince m'avait toujours fasciné, lui et ses idéaux manipulateurs. Sa propre idée de la bonne gouvernance. Néanmoins, dans une certaine mesure, j'étais plutôt d'accord avec lui. Peu importait, comment j'avais appris le nom de l'artiste. Ce qui comptait vraiment, c'est que j'avais gagné, point à la ligne. Je crevais d'envie d'envoyer des messages à Charlie, pour lui dire que j'avais gagné vaincu la patience d'un artiste, et retouché un tableau alors même que l'exposition était en cours. Finalement, je mettais un terme au jeu en divulguant mon identité à mon aîné.

Doucement, je venais tirer mon carnet de son emprise et le calais sous mon bras. Je tenais vraiment beaucoup à ce carnet. En plus des dessins, il contenait aussi des bribes de phrases inspirantes qui avaient guidé mon crayon, ou des paroles de chanson. Lorsque je n'avais pas de papier pour transcrire, je le faisais aussi sur mes carnets, en attendant de rentrer. Généralement, j'oubliais de transcrire la musique qui se trouvait dans mes carnets. Alors, chacun d'entre eux était important. Ils avaient tous quelque chose d'unique. Ils étaient tous une petite partie de moi que je laissais sur le papier. Et puis, c'était amusant, de les relire. De les revoir. Cela me permettait de voir mon évolution. Auden me tirait de mes pensées, avec ce joli surnom qu'il me donnait. J'avais un petit rire. « 'Entre nous' ? Wow, j'ai dû vraiment t'impressionner, avec mes coups de pinceaux. » Nouveau sourire, qui suivait des mots dégoulinants d'ironie. De l'ombre. Voilà ce que j'avais ajouté à ce tableau. Une ombre colorée. Voilà aussi pourquoi je lui demandais, gêné, de ne pas ajouter mon nom sur la plaquette - bien que j'imaginais aussi que tout ne devait être qu'une vaste plaisanterie.

Le brun repartait d'une phrase presque philosophique - et je trouvais l'assertion plutôt exacte. « Ouais. Mais non. Y'a du talent, de l'émotion. Peu importe la quantité de peinture que tu mettras, elle sera insignifiante par rapport à la dose de volonté qu'on peut laisser sur une toile. » Et il dérivait déjà sur mes cours, m'inventait un emploi du temps chargé. Mon sourire ne fit que s'agrandir, à mesure que je sentais se concrétiser la possibilité de réellement voir comment créait un artiste, un vrai, de renom, qui exposait dans une galerie. « Je choisis les backstages. » Sans hésitations. Mes cours pouvaient attendre. Ils attendaient toujours, quand il était question d'art. Et l'occasion n'allait probablement jamais se présenter à nouveau. Alors que Auden se tournait vers la sortie, je suivais son mouvement du regard. « Je te suis, prof'. T'abandonne tes tableaux comme ça, alors ? T'as déjà des acheteurs ? » Je savais que les prix grimpaient vite, de nos jours. L'argent n'avait jamais été une de mes motivations et je trouvais parfois le commerce de l'art obscène. On ne pouvait pas quantifier la beauté. Alors, lui donner un chiffre, lui fixer un prix ? Pauvre Kant. Il devait se retourner dans sa tombe.

Le peintre et moi nous dirigions vers la sortie. Dehors, il avait arrêté de pleuvoir. Je tenais mon carnet contre ma poitrine, comme méfiant face au ciel et à ses nuages. Un carnet qui prenait l'eau était un carnet foutu. « T'exposes que ici, alors ? Et t'as des gens, pour choisir les dates d'exposition, et tout ? » Je jubilais un peu trop. Les backstages, c'était toujours quelque chose que j'avais voulu connaître. Auxquels, lorsque l'on n'était pas un artiste renommé, on avait pas accès. Je trouvais cela injuste. On voulait nous amener dans un milieu avec une expérience que nous ne pouvions pas acquérir sans connaître au moins un peu le dit milieu que nous voulions intégrer. « T'avais quel âge ? Quand t'as commencé ? » J'avais soudain un peu trop de questions à lui poser.
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Message(#)N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 EmptyMer 3 Juil - 15:15

N'étudiez le beau qu'à genoux

@Léo Ivywreath

Ce qui compte, c'est toujours la fin. Un regard qui se perd sur sa face d’ange et un sourire entendu ; il est à croquer le petit Riccioli. Je le croquerai bientôt, assurément. Il n’est plus qu’une question d’heures et j’espère qu’il le sait autant que moi. Mais oui il le sait, il le sait très bien même et il en joue autant que moi. Il joue dans la cour des grands et il risque d’y perdre des plumes, mais ça nous servira pour son prochain véritable tableau. Un artiste qui n’a jamais été brisé ne peut pas réellement créer ; et je suis sérieux pour une fois alors ne cherchez pas de jeu de mot douteux là où il n’y en a pas. Je calme mes ardeurs quelques longues minutes encore, l’écoutant disserter sur ce qu’est réellement une oeuvre d’art. Il est mignon avec toutes ses belles paroles mais je reste d’avis que seule la volonté de l’artiste compte, et que le reste du monde peut royalement aller se faire voir. Je peux peindre une orange bleue et appeler ça une oeuvre, tout comme un inconnu prend en photo un enfant mort sur une plage et on crie au scandale. La première oeuvre se vendra des milliers de dollars et la seconde sera censurée. La première oeuvre ne représente rien et la seconde représente ce que tout le monde tente d’éviter du regard. La seconde oeuvre ne fait que me prouver encore et encore pourquoi je déteste tant les Hommes et pourquoi ils ne sont tous que des jouets sur mon passage. Certains se pensent différent parce qu’on joue ensemble quelques mois mais le résultat est toujours le même ; je leur fait du mal et cela ne m’atteint pas. « Jusque là aucune oeuvre ne s’est jamais enfuie. Je sais pas si y’a des acheteurs, je gère plus ça maintenant, ça m’a toujours emmerdé les chiffres. » J’ai jamais appris à compter comme il faut en anglais et y’a trop de chiffres pour que j’arrive à suivre tout le bordel alors j’ai tout relégué à quelqu’un d’autre. Que les tableaux se vendent ou pas ça ne changera pas ma journée, j’ai déjà bien assez de réserves et je le fais comprendre en me retournant vers le gamin dans un sourire, lui faisant aussi signe de presser le pas d’un mouvement de tête.

La porte à peine franchie je souris presque tendrement en le voyant serrer son carnet contre sa poitrine, parce qu’il me rappelle le moi que j’étais en Italie. Il me ressemble beaucoup ce gamin et je pense que j’essaye d’être pour lui la personne qui n’a jamais été présente pour moi. Je vais pas faire l’assistante sociale mais si je peux tirer bénéfice de cette relation de mon côté je ne compte pas me priver non plus. « J’expose partout en Australie et quelques fois à l’étranger, un peu partout dans le monde, ouais. Parfois c’est nous qui demandons aux galeries et parfois elles pensent à nous quand elles veulent présenter un thème particulier, c’est variable. » J’aurais aimé qu’on m’explique tout ça sans me crier dessus et c’est pourquoi j’arrive à garder mon sérieux le temps du trajet. Lorsque ses questions deviennent plus personnelles je lance un nouveau regard en sa direction alors qu’il a toujours des étoiles dans les yeux. Une main vient ébouriffer ses cheveux noirs et bouclés et finalement mon bras vient se poser autour de ses épaules alors que je le surplombe de plusieurs centimètres. Un soupir faussement exaspéré plus tard je lui raconte une partie de ma vie que j’aimerais parfois oublier. « La bonne réponse c’est seize ans. J’ai tout plaqué et j’ai vagabondé dans toute l’Italie avec mon carnet à dessin sous le bras, un peu comme toi aujourd’hui. » L’école m’emmerdait et au moins je pouvais créer mon propre monde dans mes dessins, je pouvais pousser mon cynisme encore plus loin que tous les mots que la société aurait pu accepter. J’ai appris à m’exprimer par l’art et seulement ensuite j’ai osé transposer ça dans mes mots.

Arrivés devant la devanture je suis rassuré que toutes les lumières soient éteintes et tâtonne dans les poches de mon pantalon à la recherche d’une clé, avant de me rendre compte que j’ai jamais eu les clés. Je les aurai perdu de toute façon et Ginny le sait bien, elle les cache sous des plantes pour moi. Je lâche les épaules du petit et étend mon autre bras en sa direction pour venir attraper le trousseau, frôlant ainsi son précieux trésor de papier. La serrure émet un petit bruit et la chevillette céda ; le loup est prêt à dévorer son agneau.
Je rentre le premier et allume toutes les lumières, laissant Léo admirer le bordel organisé de notre joyeuse troupe. Des dizaines de tableaux sont en cours de création et même quelques dessins et sculptures jonchent le sol. Les oeuvres d’art de Noah sont à un mètre du sol, à même le mur parce qu’il n’a pas trop compris le principe des toiles. « Tadam, les backstages. » Que je dis en ouvrant les bras, comme si c’était réellement quelque chose d’impressionnant. On en vient ensuite à la partie la plus amusante alors que je m’affale dans la première chaise venue et laisse Léo pénétrer dans mon antre. « Tu pourrais revenir ici, si tu veux. Je pourrais t’apprendre, si t’arrives à me prouver que tu risques pas de tourner de l’oeil à la moindre occasion et que t’as assez de courage pour aller au bout des choses. » Ok, le bout des choses en question c’est moi. La phrase est bizarre, très bizarre, mais j’ai juste envie d’être certain qu’il ne s’agisse pas de la Sainte Vierge. C’est pas de la Sainte Vierge dont j’ai envie mais du petit artiste en herbe.
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Message(#)N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 EmptyMer 3 Juil - 20:45

N'étudiez le beau qu'à genoux@Auden Williams
Je jouais les innocents, assurément. C'était un jeu plus amusant que celui de l'habituel rentre dedans. Je préférais celui du chasseur et du chassé - je n'aimais pas non plus le mot 'proie'. Je savais bien ce que nous étions en train de faire. L'artiste me plaisait de plus en plus, de mieux en mieux... dans tous les sens du terme. Auden avait cette drôle d'audace, ce 'j'en ai rien à foutre de votre avis' qui me plaisait beaucoup. Un air revêche, qui ne glissait pourtant pas dans le stupide 'm'as-tu-vu' que j’exécrais. Mon aîné écarta les chiffres du revers de la main, en une phrase. J'avais un petit sourire. Je préférais ça à un artiste qui comptait littéralement tout les sous engrangés. Reléguer le travail de l'argent aux personnes dont c'était le métier me sembla être un choix plutôt judicieux.

Trottinant derrière l'artiste, je remettais en place une grappe de boucles me tombant devant les yeux d'un revers de la main. Nous étions bientôt dehors... et les nombreuses questions qui me trottaient dans le tête furent bientôt libres comme l'air, à leur aise pour résonner aussi enthousiaste qu'elles le pouvaient - dépassant nettement le contrôle de mon ton. Alors, Auden Williams exposait partout sur le globe. Je me demandais soudain pourquoi je n'avais jamais entendu parler de lui. Peut-être bien avais-je déjà entendu parler de ses œuvres... mais d'un autre côté, je fréquentais tant de musées et de galeries qu'il m'était impossible de retenir tous les noms des artistes. La plupart du temps, je papillonnais dans les galeries d'art pour m'imprégner de leur ambiance presque religieuse. Sacrée. Soudain, mes boucles se trouvèrent chamboulées. Par réflexe, j'esquivais légèrement la main coupable, tentais d'attraper le poignet du scélérat au vol. Bien vite, pourtant, le bras de mon aîné se trouva autour de mes épaules. J'adorais le contact, du plus loin que je pouvais me souvenir. C'est donc sans protester - et sourire aux lèvres; que j'acceptais celui du brun, qui me dépassait largement - et en même temps, ce n'était pas bien compliqué de le faire. Sa vie portait les caractéristiques d'une véritable aventure. Moi aussi, j'aurais rêvé parcourir mon pays, un carnet sous le bras. A seize ans, je fréquentais encore l'église et le regroupement religieux de ma ville auquel ma mère m'avait forcé à adhérer. « C'est une vie de rêve. », me contentais-je de murmurer, alors que nous continuions notre petit trajet.

Nous arrivions bientôt à l'atelier - dont j'avais imaginé, pendant le trajet, toutes les proportions; de Auden. Je le laissais ouvrir la porte, passais après l'artiste jusque dans la pièce qui s'éclairait doucement. Je contemplais l'endroit, d'un regard circulaire, la bouche entrouverte. Je n'étais jamais rentré dans un atelier. Le chaos qui semblait y régner me fila le frisson. Le cœur gonflé de l'envie de tout découvrir, je faisais un tour sur moi-même, alors qu'Auden se laissait tomber dans un siège. Sa proposition me tira de mon rêve éveillé et je posais sur le brun mon regard amusé. « M'apprendre. Tu ne sais pas ce que tu proposes. Je vais passer ma vie ici et tu en auras assez de me voir. » C'était certain. Je n'osais m'approcher de rien, pas même des dessins qui ornaient les murs, dessins, me sembla-t-il, d'enfant. Auden avait-il des enfants ? Je retenais la question pour plus tard. A nouveau mes yeux verts trouvèrent ceux de mon aîné. « Combien de temps tu mets, en moyenne, pour une seule toile ? » Je désignais une sculpture de l'index. « Et tu sculptes, aussi ? Y'a quelque chose que tu ne sais pas faire de tes mains ? » Sacré sous-entendu, gazouillé d'un ton mielleux, la mine innocente. Je m'approchais doucement du peintre, le regard ailleurs, posé sur une toile juste derrière lui. J'avais soudain envie de peinture, moi qui n'en avait que peu, à l'appartement. Il m'apparut évident d'aller en acheter, dès la seconde où j'allais sortir d'ici. En attendant, je n'avais nullement l'envie de partir. J'espérais que la proposition du peintre tenait pour de vrai, pour de bon, que ce n'était pas que du vent. J'espérais ne pas me faire embobiner, ne pas donner ma confiance et mon enthousiasme sur un plateau d'argent pour rien. Je déposais mon carnet sur un coin de table moins encombré qu'un autre et me plantais à moins d'un pas de l'artiste, juste devant lui. Je m'amusais du regard que je pouvais lui lancer, de haut, alors que je le dominais de ma taille - pour une fois. J'osais un regard des plus éloquents. « Je ne tournerai pas de l’œil. Je suis robuste. Endurant. Je pourrais te montrer. » Parlait-on de peinture ou d'autre chose ?
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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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Message(#)N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 EmptyJeu 4 Juil - 13:45

N'étudiez le beau qu'à genoux

@Léo Ivywreath

Ma vie d’avant avait tout d’une vie cauchemardesque et rien du rêve mais je laisse le petit espérer, je le laisse croire que le monde est aussi beau qu’il le prétend parce que j’aurais aimé le croire moi aussi pendant encore bien des années. Une vie de rêve, oui, si ça lui fait plaisir. Je le lui concède et ne dit rien, continue de sourire avec ma main sur son épaule dans un silence parfait. Il a des yeux d’enfants lorsqu’il parle, des étoiles s’y ajoutent lorsqu’il s’agit d’art. Il rêve éveillé alors que la porte s’ouvre et que les effluves de produits en tout genre nous montent au nez. Je ne les sens plus vraiment à force, tout comme j’ai appris à ne plus m’émerveiller devant chaque nouvelle toile de mes collègues - cela leur ferait bien trop plaisir. Lui découvre tout, ne pense même pas à fermer sa bouche et cela ne m’étonnerait pas qu’un filet de bave vienne rapidement s’ajouter à l’équation. Il respire la nouveauté et l’interdit, c’est ce que j’aime le plus chez lui, sûrement bien au delà du fait de pouvoir transmettre mes connaissances à quelqu’un. Si on me demande, la seule raison pour laquelle il est ici c’est pour qu’il découvre les backstages comme si bien demandé ; dans la réalité les faits sont bien différents. « Je doute fort que je sois le premier à en avoir marre de l’autre. » Il risque de prendre ses jambes à son cou après le troisième paquet de céréales entamé, le sixième cri de Noah et ma dix septième blague raciste de la journée. Cela reste un risque que je prends volontiers, sachant très bien qu’au fond il restera jusqu’à ce que je le lui permets, parce qu’il a cette soif de découverte. Il est le jeune moi qui se faisait virer de tous les musées à leur fermeture et qui revenait le matin même bien avant que les portes ne s’ouvrent à nouveau. Je suivais les guides que d’autres avaient payés à ma place alors que lui en a un pour lui tout seul à qui il pose mille questions sans que je n’en sois nullement agacé - par miracle. « Le temps varie de quelques heures à l’éternité. La plupart ne sont jamais terminées, pareil pour les sculptures. Ce n’est pas mon domaine de prédilection mais il s’agit bien d’une des innombrables choses que je sais faire avec mes mains. » Le début est prononcé sur un ton plus que sérieux alors que la fin laisse libre court à des milliers d’interprétations possibles. Lui et moi savons déjà sur laquelle nous accorder. Mes yeux se plissent, ma mine se fait joueuse et alors que l’excitation monte, que l’ongle de mon index tape frénétiquement sur l’accoudoir en bois. J’admire à quel point il arrive à garder ce rôle d’éternel enfant innocent ne sachant pas ce qu’il dit et encore moins ce qu’il fait alors qu’il a prévu toutes les possibilités dans sa tête pour arriver à ses fins. Je le regarde s’approcher doucement, la mine levée vers les peintures derrière moi, comme si tout cela n’était dû qu’à un étrange hasard. J’estime l’avoir assez titillé, avoir assez tourné autour du pot pour aujourd’hui. Il a répondu à chacune de mes incitations avec brio sans jamais trop en dévoiler, faisant preuve d’un sang froid que je ne connais pas. Au delà d’être un bon apprenti il fera un excellent amant, ce que ses dernières paroles ne font que confirmer. Le fait qu’il pose son si précieux carnet à dessin est une approbation sourde hurlée à mes oreilles. Je pourrais te montrer. Je pourrais lui montrer aussi, lui faire découvrir bien des choses dont il ignore encore l’existence mais je cède à l’invitation, le laisse profiter encore quelques instants du pouvoir qu’il pense avoir sur moi. Il me toise de sa hauteur mais ce n’est pas pour autant que j’ai le regard fuyant et bien au contraire, c’est dans la pénombre que je me rends compte de la beauté de ses yeux. Rapidement, je lui donne la dernière impulsion dont il a besoin en faisant glisser une main à peine au dessus de ses fesses pour le faire avancer d’un dernier pas nous séparant. Nos jambes se touchent, ma main remonte alors le long de sa colonne vertébrale pour le forcer à se pencher en avant. Il vient à moi parce que je le décide et je n’ai qu’à décoller ma tête du dossier pour que nos lèvres se touchent. Un simple effleurement d’abord alors qu’il tente de garder son équilibre en se rattrapant aux accoudoirs et que je me recule d’un centimètre pour jauger sa réaction. Ses yeux fermés et sa bouche entrouverte ne sont que de nouvelles invitations à la luxure. Un pêcheur ne peut résister au plaisir de la chair, surtout celle-ci. Ma main quitte son dos pour sa nuque et l’emprise ne cesse plus à partir de ce moment là. Nos lèvres se rencontrent à nouveau, les langues s’y mêlent et la danse infernale peut commencer. « Montre moi. »


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Message(#)N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 EmptyJeu 4 Juil - 23:12

N'étudiez le beau qu'à genoux@Auden Williams
Nous jouions à mon jeu préféré. J'en connaissais parfaitement les règles - et elles avaient également l'air plutôt familières à mon aîné. Le brun avait l'air assez content de me voir explorer des yeux son atelier. Son foutoir organisé. Le plus beau des chaos. Je tentais de saisir chaque objet du regard, chaque chose qui se trouvait dans cette grande pièce. J'avais résolument envie de toucher à tout. De tout essayer. De m'approcher de chaque chose. Sa proposition me fit tout de suite envie. Je me voyais bien revenir demain. Après-demain encore. Et le surlendemain aussi. J'aimais l'ambiance de cet endroit. Il y régnait quelque chose d'un peu magique. D'assez artistique - quel euphémisme. Un coin de la pièce, dans lequel s'amassaient pelle-mêle tableaux et sculptures à demi recouverts de draps - pudiques, ces œuvres d'art; me donna envie de dessiner. Le coin de cette pièce n'avait rien d'extraordinaire, si l'on ne le regardait que brièvement. Pourtant, je me figurais exactement le grenier dans lequel Dorian Grey entreposait son portrait maudit. L'idée me fila des frissons. Ça et là, des dessins d'enfant me firent questionner la potentielle paternité de l'artiste. Il fallait avouer que je ne connaissais rien de lui - ou presque. Si je me trouvais dans l'antre d'un psychopathe meurtrier, c'était bien ma veine ! « Quand j'aurais un peu trop montré mon enthousiasme pour tout et rien, tu seras soûlé de ma présence. Tu te trouveras un autre petit artiste. » Je faisais la moue, faussement vexé. D'une démarche de panthère, je me rapprochais de l'artiste, gardant encore mes distances. « L'éternité. C'est ambitieux. » J'aimais l'ambition. J'aimais son ambition.

Et puis, il y avait cette allusion à ses mains. Elle sonnait très claire à mes oreilles, cette allusion là, à peine divulguée. Nos yeux avaient, depuis un moment déjà, commencé un dialogue silencieux - mais non moins criant de sous entendus. Je venais me planter devant l'artiste, posait mon carnet. Au final, poser ce carnet, c'était un peu comme commencer à me déshabiller. C'était la plus nette des invitations, que mon aîné ne tarda pas à saisir, m'attirant plus proche, encore, de lui. Docile, je me pliais à la pression exercée sur mon dos, sourire aux lèvres. J'estimais avoir gagné une sorte de petite victoire. Nos lèvres se frôlaient, alors que je posais mes mains de part et d'autre des accoudoirs du siège dans lequel s'était installé Auden. Je ne rouvrais pas les yeux, me laissais porter par l'instant, les doigts enroulés autour des accoudoirs. Et alors que sa main trouva ma nuque, que le baiser que nous échangions se gonfla d'ardeur, j'étais soudain très heureux d'avoir trouvé cette averse sur mon chemin. Je remerciais silencieusement le plafond du monde d'avoir craqué, de m'avoir poussé dans cette galerie d'art. Je venais me couler sur ses genoux, face à lui. Ma bouche ne quitta plus la sienne et mes mains vinrent éprouver la rugosité de ses joues, la douceur inattendue de ses cheveux. Je ne brisais l'apnée que pour ôter mon haut, me fichais bien de le savoir gisant dans la peinture encore fraîche. Je me fichais de tout. Rien n'était devenu une priorité, sinon celle qui guidait mes mains habiles et empressées.


Nous gisions au sol, encore soupirants. La pièce était encore pleine de mes éclats de voix, de mes bruyants soupirs. Ma main traçait de lents cercles le long du sternum de mon amant du jour. Je m'accoudais au sol, l'observait un instant, le poing écrasé contre la joue. J'aimais son visage. Et par 'j'aimais', j'entendais surtout 'j'avais très envie de le dessiner'. « Tu fais des autoportraits ? Je suis curieux de savoir comment tu te représentes. Tu me montreras, un jour ? » Un petit sourire naissait sur mes lèvres. « J'ai vu des dessins d'enfant, sur les murs. T'es papa ? » Papa célibataire ou papa venu se défouler un peu ? Mes doigts courraient le long de sa clavicule droite. La boucle qui me tombait devant les yeux, je ne l'écartais pas. Je levais doucement les yeux en direction du plafond. Mes yeux trouvaient l'architrave de la porte d'entrée. Je voulais mémoriser les détails de cet endroit. Auden m'inspirait plutôt confiance, aussi plaçais-je beaucoup d'espoir dans sa proposition de venir à l'atelier. Et en même temps, j'imaginais que cette mécanique lui était peut-être familière. Je reportais mon regard sur le brun, trouvait ses yeux des miens. « Tu vas vraiment me filer des cours ? T'as quoi, à y gagner ? » Sourire aux lèvres, je le défiais du regard.
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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Message(#)N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 EmptyVen 5 Juil - 0:50

N'étudiez le beau qu'à genoux

@Léo Ivywreath

L’éternité c’est ambitieux et surtout très utopiste, mais il ne le sait pas encore. Il me prend pour le Saint Patron des orphelins et des âmes en peine, chose que je ne suis pas. Il me prend pour le Messie, pour un ange tombé du ciel. Il ne sait pas encore que cet ange a été rejeté du Paradis et qu’il porte le nom de Lucifer. Il l’apprendra bien assez tôt, malgré lui. Je le laisse garder espoir, parce que pour le moment il m’amuse encore. Il est intriguant, amusant, mystérieux. J’aime ses cheveux, j’aime son regard innocent qui cache tant de péchés. Il est jeune et la vie ne l’a pas encore brisé, cela ne saurait tarder. Je tiendrai ma promesse de lui montrer les backstages, ma main se retrouvera souvent sur la sienne à lui apprendre les bons coups de pinceau, et lorsqu’il pensera pouvoir voler de ses propres ailes je le laisserai s’avancer dans le vide et s’écraser. Ce n’est pas une fin qui m’attire, je ne prends aucun plaisir à y penser. Je sais seulement que c’est ce qui arrivera inévitablement, parce que c’est ce qui arrive toujours avec moi. J’ai beau être odieux, certains finissent toujours par s’accrocher à moi. Tel Icare, ils se brûlent les ailes si ce n’est le corps entier. C’est ce qui arrive toujours, après que j’ai profité d’eux de quelque manière que ce soit ; plaisirs charnels le plus souvent. Léo est passé en tête de liste de mon tableau de chasse à l’instant, il est devenu le plus intéressant, le plus interdit de tous et celui dont j’apprécie découvrir chaque grain de peau. Celui dont j’apprécie voir les poils de ses bras se lever, ses muscles se tendre, son souffle se couper brutalement et ses gémissements envahir la pièce. Celui dont j’apprécie perdre mes mains dans ses cheveux, pour mieux m’y accrocher la plupart du temps.


Notre course infernale se termine sur le sol même de l’atelier, non loin de là où elle avait commencé à vrai dire. Je le prenais pour un amateur et j’avais tort. Il est un gamin qui sait ce qu’il fait et cela me fait sourire encore plus. J’aime les âmes perdues mais j’aime davantage celles qui pensent avoir le contrôle sur leur vie. Il pense l’avoir, il pense tellement l’avoir. Mon coeur bat encore bien trop vite et un sourire de vainqueur se dessine sur mes lèvres. Parce que j’ai finalement eu ce que je voulais, je l’ai eu lui, entièrement et rien que pour moi. Il se la joue à nouveau tactile, parce qu’il a besoin de ce contact humain quand bien même nous venons à peine d’en finir. Soit, ses mains sont douces et propres ; je ne vois aucun inconvénient à ce qu’il caresse mon sternum. Tant qu’il ne me chante pas Doux chaton, warm kitty, soft kitty ; ça me va. Je pense pas qu’il le fera au vu de son sourire. Il n’arrive pas à se laisser aller quelques secondes par terre et reprend déjà de la hauteur avec son coude appuyé sur le sol. « J’ai rien à te montrer Riccioli, je ne fais pas d’autoportraits. Y’a des photos de moi qui trainent chez un ami freelance, ça doit être tout. » C’est pas un ami à vrai dire, c’est Rivera mon fuckboy. Mais je vais pas déjà tout balancer au petit, je dois attendre au moins une journée avant de lui briser le coeur, sinon les films d’amour n’existeraient pas si tout était aussi simple. « Peut être. Peut être pas. Ca changerait quelque chose ? » Je veux tester ses limites, voir jusqu’où il est prêt à aller pour quelques promesses de cours. Je veux savoir à quel point il s’en moque de la morale, savoir jusqu’à quel point je pourrai aller avec lui sans le briser. Pas encore. Je glisse mes mains sous ma tête pour venir soulager le contact avec le sol et sourit au gamin, dans le seul et unique but de le déstabiliser encore plus. Ses doigts continuent de se perdre sur mon corps et mes yeux sur son visage. Si j’avais été un gars bien j’aurais pu imaginer de belles choses à ses côtés sans doute, mais ce n’est pas ce que je suis. « Je le ferai, parce que c’est toi que j’y gagne. » Phrase d’accroche de gros lourd, mais réalité pourtant. Ma main droite se détache de dessous ma tête, vient attraper son poignet qui tournoyait pourtant avec tant de délicatesse au dessus de ma clavicule et vient le poser au sol. Sans doute la position n’était-elle pas naturelle, sans doute a-t-il eu mal ; je n’ai pas vérifié. Mon dos se soulève à son tour du sol et mon autre main écarte avec une douceur atypique sa mèche rebelle derrière son oreille. Je fais à nouveau se rencontrer nos lèvres, le contraint à se retourner sur le dos et à se tenir sur ses coudes. Il a besoin de contact et moi de contrôle ; chacun y gagne quelque chose. Ce ne sont pas ses lèvres qui semblent s’en plaindre en tout cas, elles semblent même en redemander davantage alors que je m’écarte à nouveau au bout de quelques secondes seulement. Je le surplombe à nouveau, comme c’était le cas il y a quelques minutes et comme cela sera souvent le cas à l’avenir. Il apprendra à s’y faire, si ce n’est pas déjà le cas. « Tu le sais, que je suis pas le gentil de l’histoire, hein ? » C’est sa seule chance de s’échapper de mon étreinte et de courir aussi loin et aussi longtemps que ses jambes le permettent, car une fois le piège refermé il sera trop tard. Il sera perdu.


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Message(#)N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 EmptyVen 5 Juil - 18:56

N'étudiez le beau qu'à genoux@Auden Williams
J'avais toujours eu besoin de contact. De quelque chose à sentir sous ma peau, sous mes mains. La tendresse dont je pouvais faire preuve – malgré moi, sans que cela n'engagea à rien ; ne plaisait pas à tous mes partenaires. La petite course de mes doigts, caresses microscopiques, ne semblait pas déranger Auden. Et moi, le poing écrasé contre la joue, je détaillais le visage de l'artiste du regard. Yeux brun, sourire accroché aux lèvres. Mes doigts se suspendaient au dessus de sa peau alors qu'il parlait de photos, j'inclinais la tête sur le côté. « Ah ouais, tu poses pour les photographes en plus de ça ? C'est dommage que tu ne fasses pas d'autoportrait, prof'. » Moi, j'aurais aimé voir la manière dont il se dépeignait - bien que je pensais commencer à saisir le personnage. Mais j'aimais également la photo, je trouvais son appréhension du monde intéressante. Mes doigts suivaient la courbe crée par le creux de ses clavicules. Je m'amusais de sa réponse, les lèvres fendues d'une sourire malicieux. « Rien, absolument rien. » Tant que ça ne m'attirait pas les foudres d'une compagne enragée. J'étais un peu trop jeune pour mourir. Pourtant, je ne l'imaginais pas papa. Ce type sentait le coureur de jupons à plein nez. Il suffisait de voir l'aisance, la facilité avec laquelle nous en étions venus à une pareille conclusion, en si peu de temps et en une première rencontre. « Tu portes pas d'alliance. Soit tu la caches, soit t'es seul. Soit ton mec - ou ta copine; est mort. » Je haussais les épaules. Auden avait un drôle de sourire. Moi, je ne me départais pas du mien.

'C'est toi qui j'y gagne'. J'avais un petit rire, secouais doucement la tête. « Sacré disquette. T'en as d'autres ? », ricanais-je en laissant virevolter mes doigts sur sa peau. Mon poignet se trouva bien vite immobilisé par les doigts de Auden. Cessant de suivre mes doigts sur la peau de Auden, mes yeux se plantèrent soudain dans les siens. Quoi, trop de contact ? Je l'interrogeais d'un regard, alors que mon aîné se redressa doucement et écarta la bouclette qui me tombait sur le visage. Ce dernier geste contrastait avec le précédent. Je restais parfaitement silencieux, interrogeant mon amant du regard. Ses lèvres trouvèrent à nouveau les miennes et j'esquissais un petit sourire, contenté. Ma position n'était guère confortable et le brun ne s'attira qu'un bruyant soupir de protestation, lorsqu'il détacha ses lèvres des miennes. « Je m'en cogne, que tu sois le méchant ou le gentil de l'histoire. » J'étirais mon visage jusqu'au sien, piquais sa bouche d'un baiser, laissais dériver mes lèvres vers sa mâchoire. « Le monde est pas binaire. Y'a pas d'un côté les salauds et de l'autre côté les gentils. » Ma bouche picorait sa mâchoire, frôlait la peau de sa gorge. Sur cette dernière, je ne laissais qu'un souffle entre les baisers. Dans un soupir, je me laissais glisser dos au sol. Main tendue, je remettais en ordre les cheveux de l'artiste peintre. « Je serais ravi d'apprendre de toi. On ne rencontre pas de grands peintres tous les jours. »

On entendit soudain la pluie tomber à nouveau, dehors, tout comme elle l'avait fait plus tôt dans la journée. Soudainement. Je reportais mon regard vers la sortie l'espace d'un instant, puis revenais croiser les yeux du brun des miens. « 'Faudra que tu me donnes les dates auxquelles je peux me pointer, pour venir. Pour apprendre. » J'étais prêt à venir tous les jours, pour apprendre. Je soulignais d'ailleurs le dernier mot d'une voix appuyée, le sourire aux lèvres. M'avait-il quitté, depuis tout à l'heure, ce sourire ? « Tu me fileras ton numéro ? Promis, je ne te harcèlerai pas de nudes. Ta femme cramera rien. Je suis un expert. » Je haussais les sourcils, la mine amusée, le ton railleur et lourd de sarcasme.
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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N'étudiez le beau qu'à genoux

@Léo Ivywreath

Je rigole intérieurement lorsqu’il continue à parler d’autoportraits. Il fait déjà une fixette sur mon visage ? Je ne sais pas d’où cette soudaine lubie lui vient, je ne sais pas non plus si ça fait parti de son jeu ou s’il est sérieux. On a tous les deux eu ce qu’on voulait, il n’y a plus de jeu à jouer désormais. La prochaine partie est déjà toute tracée, je suis certain qu’il y en aura une autre et bien des suivantes parce que le gamin est trop faible pour y résister, et moi bien trop affamé. Je souris davantage à l’idée de poser devant Andy. Ce n’est pas l’idée de poser qui me fait rire à vrai dire (bien que j’ai plus l’habitude d’être derrière l’objectif), mais le fait que ce soit devant le colombien avec qui nous avons parlé artistique deux minutes avant d’oublier le sujet pour le reste de notre vie. Il vaut mieux ne pas trop creuser avec lui, on se ressemble bien trop pour qu’un rapprochement se fasse sans dommages internes. « Tu comptes faire mon portrait alors ? Que d’ambition déjà Riccioli. » Je rigole, mais peut être que ce n’est pas une supposition aussi bête qu’il n’y parait. Je pourrais la lui concéder si ça lui fait plaisir, je n’ai rien à perdre dans cette histoire après tout. Maintenant qu’il a avoué ne rien en avoir à faire que je sois père ou non, il me plait davantage. Il vaut mieux pour tout le monde que la réponse soit non, j’attendrai encore quelques temps avant de le lui dire. Peut être que Ginny vendra la mèche avant moi, parce que je ne lui ai de toute façon jamais fait confiance pour garder les secrets à la Mary Sue. Le petit enchaîne les paroles, il ne s’arrête donc jamais et le voilà désormais à m’inventer une vie si ce n’est des millions. Je continue à sourire devant son talent d’observateur et sa perspicacité. Bien sûr, je ne lui en dirais rien. « Je te pensais pas si puritain. J’ai pas le droit d’avoir des gosses hors mariage ? Ou de perdre mon alliance comme les gens normaux ? » Si la première question aurait pu le faire douter, la seconde révèle mon ironie. Les deux auraient pu m’arriver à vrai dire, pour peu que j’ai eu la folie de me marier avec quelqu’un m’ayant supporté jusqu’à l’autel pour balbutier un “I do”. Je n’aurais ramené aucune de mes connaissances car ils auraient tous au moins dix mille raisons de se lever et s’opposer à cette alliance.
« J’en ai des milliers encore. » Des disquettes accumulées au fil des âges, apprises dans des nombreuses langues “parce qu’on sait jamais”, ramassées dans les bars douteux et autres coins sombres. La plupart déjà utilisées au moins une fois ou trente dans le seul but de me faire détester encore un peu plus. De deux corps l’un à côté de l’autre nous passons rapidement au mien surplombant le sien, à nos lèvres revenant inexorablement vers celles de l’autre. Je ne joue pas à ce jeu là d’habitude - pas de cette manière en tout cas - mais cette fois ci j’aime l’étincelle de nouveauté qu’il dégage. Il n’a qu’un faible râle de protestation qui prouve bien que cette position ne le dérange pas réellement, ce qui me convient amplement. Enfant insatiable il s’offre lui même le baiser que je venais d’arrêter et mes yeux qui le surplombent sont rieurs. Il ose faire ce dont il a envie, qui suis je pour le lui refuser ? J’ai tenté de le mettre en garde, tenté de lui dire qu’il n’y aurait pas d’happy end peu importe le chemin emprunté mais il ne m’écoute pas. Il verra bien de lui même. Je le laisse assouvir ses désirs de contact avec ma peau, écoute calmement ses belles paroles sur le monde. Il est un utopiste dans l’âme ; il cache cette si belle âme derrière son regard en coin mais c’est bien qui il est. Mon sourire se fait plus franc puisque mon corps n’arrive pas à se persuader que tous les gestes du gamin le laissent de marbre. Mon corps est perfectible et il cède bien vite à toute forme de sollicitation, surtout les siennes étrangement. Il retombe à nouveau au sol, tente quelque chose avec mes cheveux et cette fois ci je relâche la pression sur son avant bras pour de bon, venant m’accoler au mur. Les jambes ramenée sur moi même, les bras posés sur mes genoux, je ne cesse de l’observer alors qu'il est étendu au milieu de l’atelier. Ce sera une belle histoire à raconter le jour de Noël à Ginny. « Les démarcations ne sont sans doute pas aussi claires, mais ne t’imagine pas que je te rendrai heureux gamin. » L’empathie me force à le lui rappeler une dernière fois, j’ai une trop bonne âme aujourd’hui décidément.
La pluie se met à tomber comme si nous étions dans une oeuvre gothique, comme si la météo allait de paire avec la situation présente, les émotions. Comme quand Gatsby reçoit un coup de fil de la mafia et que les portes vitrées de sa luxueuse maison s’ouvrent soudainement à cause d’un orage inattendu. C’aurait pu être la même chose avec nous. La ligne a été franchie et il ne semble même pas essayer de faire un retour en arrière, il plonge réellement dans quelque chose de mauvais. Le temps lui même tente de le convaincre de faire demi tour. « Tu peux venir tous les jours si c’est ce qui t’amuse, mais mes journées à moi ne commencent pas avant midi à l’atelier. Tu pourrais avoir de longues et passionnantes discussions cul cul nian nian avec McGrath si tu te pointes trop tôt et elle pourrait être tentée de t’adopter même. » On dirait pas comme ça, mais le combo discussion avec elle + adoption est bien pire qu’une virée en enfer, croyez en mon expérience. Attrapant un stylo sur la table près de la fameuse chaise, je reviens à nouveau à ses côtés et, assis au sol, je note sagement mon numéro de téléphone dans la paume de sa main. « Ma femme risque pas de cramer t’en fais pas, te gêne pas pour elle. » A mon tour je me demande pourquoi un jeune comme lui se contente d’aventures sans lendemain, de virées au musée se terminant sur de belles promesses. Je me demande pourquoi une face d’ange comme la sienne et un grand coeur comme lui n’ont pas tous les deux songés à se poser et arrêter les conneries. Il n’est plus un adolescent, il aurait pu devenir sage il y a bien longtemps déjà. Je me demande simplement pourquoi il fout sa vie en l’air. « Ceci dit même si mes journées à l'atelier débutent à midi ... elles ne se terminent jamais chez moi. » Insatiable et terrible Auden. « A n'importe quelle heure du jour et de la nuit. »


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Message(#)N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 EmptyMar 9 Juil - 13:04

N'étudiez le beau qu'à genoux@Auden Williams
C'était dommage, de ne pas faire d'autoportrait. Je trouvais l'idée ambitieuse, intéressante. Une introspection parfois douloureuse, mais nécessaire. Mes doigts ne cessaient pas leur ballet, mes yeux n'arrêtaient pas non plus leur course sur le visage de l'artiste peintre. Sa remarque me tira un petit rire soufflé par le nez. « Je suis quelqu'un d'ambitieux. », soufflais-je doucement. Prêt à n'importe quoi pour arriver exactement là où je le voulais. Rien ne pouvait me faire démordre de mes objectifs. Cela devait s'entendre dans mon ton. Que Auden soit père, pas père, je n'en avait rien à faire. Au final, ce n'était pas important. Ne comptait que la fin, pas les moyens. C'était un peu la morale qui me plaisait, chez un personnage comme celui de Harley Quinn. Prête à tout pour se faire aimer du Joker, même si celui-ci se servait d'elle. J'aimais beaucoup Harley Quinn pour sa sur-ambition, pour son côté tête brûlée, elle si follement – c'était le cas de le dire – amoureuse du Joker. Je la préférais à tous les autres, elle qui rendait justice à tous les super-héros ou supers-vilains que je trouvais parfois trop construits autour d'un drame sans queue ni tête. Harley, elle était juste détruite et tarée, mais cette caractéristique avait fait sauter toutes ses barrières, ce qui la rendait absolument unique. Niveau mise en œuvre de moyens de dingues pour parvenir à mes fins, je me posais là. Enfin, pas dans un registre comparable à celui de Harley Quinn et de son Joker. Elle, c'était par amour.

Je jouais un peu aux devinettes avec Auden, lui inventant une vie d'homme marié qu'il ne démentait pas. Malgré tout, son ton ironique me laissait croire que non, l'artiste n'était effectivement pas marié. « Les gens normaux planquent leur alliance dans la poche de leur pantalon quand ils vont voir leur amant. Et y'a une marque de bronzage à leur annulaire, ou au moins une marque qui montrent qu'ils ont porté une alliance. T'as des mains de peintre et pas d'alliance. » J'étais content de mes petites observations. Je me prenais un peu pour Sherlock, blaguais aussi sur ses disquettes, juste avant que son corps ne vienne surplomber le mien. L'artiste avait besoin d'un peu de contrôle, moi d'un peu de contact. Je le laissais faire, osais m'aventurer de moi-même jusqu'à ses lèvres. Ma bouche butina sa peau l'espace d'un instant et mon souffle s'espaça de jolis mots à propos des gentils et des méchants de ce bas monde. Auden se laissait faire, moi je me laissais retomber au sol dans un soupir, non sans oublier de glisser la main dans ses cheveux. A mon grand regret, le brun s'éloignait de moi pour aller s'installer contre le mur. Je tournais la tête vers lui, finissais par me rouler sur le flanc, le poing toujours écrasé contre la joue. J'écoutais avec attention les mots de l'artiste à propos des démarcations, du bonheur et tout le tralala. Je haussais doucement les épaules. « C'est apprendre, qui me rend heureux. Faire des trucs de mes mains. » Malgré moi, un nouveau sourire naissait sur mon visage. Les yeux injectés d'étoiles, j'écoutais la pluie battre les fenêtres. J'aimais bien cette ambiance. Je me laissais retomber sur le dos, pour contempler le plafond. Cet endroit était parfait, pour dessiner. Pour peindre. J'avais très envie de m'y mettre tout de suite, mais ce n'était probablement pas dans les plans. Mon envie se traduisant dans ma question : quand pouvais-je venir ? Combien de temps ? A quel rythme ? La réponse de l'artiste me convenait parfaitement. « McGrath. M'adopter. C'est ok. C'est ta collaboratrice ? » Peu importait l'identité de la personne, mes parents étaient morts, pour moi, de toute façon. Sauf ma mère. Elle gagnait encore un peu mon affection, parfois.

De nouveau, ma peau trouva le contact de celle de mon aîné. Je le regardais noter son numéro dans le creux de ma main, le remerciais d'un battement de cils et riais à sa plaisanterie à propos de sa femme. « D'accord, prof'. Si je ne risque pas de mourir tué par une femme en furie, t'auras de mes nouvelles. » Clin d’œil. Je détaillais son visage du regard, dans l'espoir de l'imprimer assez pour pouvoir le restituer sur une feuille de papier. « T'auras qu'à m'indiquer l'endroit où tu voudras que je retrouve. Tu me payeras le taxi ? », ronronnais-je doucement. J'agrémentais mon ton ironique d'un regard exagérément innocent. J'étais très fort, pour les regards de charme. A mon tour, je me redressais en soupirant et assis au sol, j'étirais mes bras au ciel en baillant doucement. Avec lenteur, je venais retrouver son contact, menton posé sur son épaule. « Si tu veux une démarcation, on à qu'à dire que t'es mon sugar daddy, sauf que tu m'apprends des trucs au lieu de me filer du fric. C'est ok pour toi, prof' ? » Je revenais lui voler un fugace baiser, retenais mon envie de quémander ses bras. « Je ferai ton portrait. T'auras qu'à fixer une date, puis t'auras qu'à poser, juste pour que je fasses la base de mes traits. Ou alors tu m'envoie une photo, puis je me débrouille. » Je haussais les épaules. J'avais l'habitude de dessiner les gens dans les bibliothèques, ou parfois à partir de photos. Mais le mieux était encore de voir les gens en vrai, de les connaître au moins un peu. Les traits se faisaient alors plus précis. « C'est comment, chez toi ? Grand, couvert de tableaux ? Ou petit, blanc et triste ? » Dans ma chambre, j'avais même dessiné sur le mur. Une peinture de Bob Ross. Ça m'avait amusé une après-midi.
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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Message(#)N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 EmptyJeu 11 Juil - 22:11

N'étudiez le beau qu'à genoux

@Léo Ivywreath

Si j’avais été un gars normal je me serais attaché à ce gamin. Je me serais attaché à lui de manière saine et durable, de la manière dont on voit les gens s’attacher les uns aux autres dans les films. Je ne suis pas familier de tout ça dans la vie réelle ceci dit, j’ai vite fait de changer d’avis et d’éloigner les gens de moi. Pour ne pas me faire de mal d’abord, pour ne pas leur faire de mal ensuite. Ou peut être l’inverse. Je n’avouerais jamais l’un ou l’autre de toute façon. Il a gagné la bataille à propos de l’alliance, je ne peux pas le nier. Je serais carrément à chier en mari de toute façon et j’aurais bien vite fait de briser tous les voeux faits devant un inconnu et la Bible. Je n’en ai rien à foutre des deux, alors comme ça le problème est réglé. « Bien vu l’artiste. » Il mérite une récompense parce qu’il a assez trimé pour en arriver là. Je l’ai laissé dans le doute, je l’ai laissé pataugé et au lieu de s’enfoncer il n’a pas arrêté de chercher. Je pense ce que je viens de dire de toute façon ; qu’il est un artiste. Lui pense déjà être mon amant, je le laisse profiter de ce titre si cela peut lui faire plaisir. Il n’y a rien d’exclusif dans ce terme de toute façon, je ne me sentirai pas mal à aller voir mes autres amants. Entre artistes on se sert les coudes, right ? Ils sont tous artistes, c’est bien la seule chose qui les relie. Mon Talon d’Achille.
Mon Talon d’Achille de ce soir est fier comme un paon, il m’arrache même un sourire sans que je ne réfléchisse. Il est jeune et con, ça lui passera. Enfin, pour le sourire et la jeunesse en tout cas. Moi je suis devenu un vieux con. Je n’ai plus d’espoir dans grand chose mais lui en a à revendre. Je pourrais être un menteur, le pire menteur de l’univers, lui promettre la lune et les étoiles seulement dans le but de coucher avec lui. J’aurais pu avoir inventé toutes ces histoires, avoir trouvé la clé de ce lieu et m’y être aventuré comme en terrain conquis. D’une certaine manière je suis toutes ces choses à la fois. Je mens, j’ai joué avec ses faiblesses dans le seul but de profiter de lui, je viens ici comme si tout m’était dû. Pourtant même si je racontais tout ça au gamin il continuerait de vouloir voler mes lèvres comme si j’étais son premier amour. Il continuerait de vouloir me prouver des choses, continuerait de m’extirper des sourires sans que je ne le veuille. Je ne vais pas le contrarier, ce scénario là n’est pas pour me déplaire pour le moment. La chute n’en sera que plus douloureuse pour lui, je ferai en sorte qu’elle ne soit pas mortelle. Il retombe au sol et mes yeux se perdent sur son corps nu, sur ses côtes largement visibles alors qu’il est en pleine forme. Cette dichotomie me plait, je pourrais m’en inspirer pour une oeuvre un jour. Je le ferai, c’est certain, mais pas sûr que je le lui en parle. Il n’est qu’un coup d’un soir qui va traîner quelques temps dans mes pattes et qui repartira d’ici peu. Ma tête se repose contre le mur et mes yeux sur une toile face à moi. Je rigole. « McGrath elle est un peu tout et rien, ouais. Collaboratrice si ça te fait plaisir. » Plus rien que tout que j’aurais voulu lui ajouter, mais j’ai assez balancé de mensonges pour une soirée. Je me suis mis dans la merde tout seul sur ce coup là. Magnifique Auden, magnifique. Comme si ce n’était pas suffisant je viens le titille à nouveau en prenant sa main entre mes doigts pour y annoter un numéro de téléphone. J’aurais pu en inventer un mais désormais qu’il sait où est l’atelier il serait capable de venir y camper. Je commence à plutôt bien le cerner, et ce ne sont pas ses yeux remplis d’étoile et sa bouche à moitié ouverte qui me feront penser le contraire. Il a le regard d’un enfant qui apprend à lire, d’un enfant qui apprend que le monde ne se résume pas à sa famille et son chien mais à des milliards d’étoiles et bien des galaxies. Il redécouvre tout. « Tu n’as qu’à rentrer avec moi ce soir. Et tu te débrouilleras pour venir les autres fois, compte pas sur moi pour t’entretenir Riccioli. » Je souris sans même le regarder alors que la fin de mon numéro de téléphone s’inscrit sur sa peau si douce. J’ai des mains d’artiste et lui de musiciens. Elles sont douces mais usées par les longues heures d'entraînement. Pratique s’il compte avoir des empreintes digitales obsolètes dans le but de commettre un vol. Mes doigts écartent les siens et mon regard se fait plus observateur. Mon pouce parcourt la paume de sa main ainsi que le long de ses doigts à la recherche d’une irrégularité - il n’y en n’a pas. Je lâche ses mains après quelques secondes tout en sachant que ce n’est pas la dernière fois que j’ai l’occasion de les observer. Je sens qu’il va traîner ici bien plus que de raison. Ce n’est pas son menton posé sur mon épaule et sa tête bien trop proche de la mienne qui pourront attester du contraire. Il ne peut décidément pas s’en empêcher, c’est maladif. Je ne suis pas un adepte des relations humaines, des gentillesses qu’on se sent obliger de balancer à longueur de journées et autres excuses inutiles, mais s’il sait s’en accommoder et qu’il ne demande que du contact physique je ne le lui refuserai pas. « Un sugar daddy des skills d’art. Pourquoi pas. J’y réfléchirai. » On connait déjà tous les deux la réponse mais mon égo n’a pas envie de lui laisser avoir le dernier mot. J’aurais pu lui demander ce que j’ai à gagner dans cette histoire mais j’ai déjà répondu à cette question. Lui. C’est lui que j’y gagne. Un amant, une muse. Une de plus bien sûr, mais une qui n’est pas comme les autres. Il n’est pas encore abîmé par la vie et a pourtant beaucoup de répondant. Je n’avais que l’un ou l’autre jusqu’alors. Il est celui que je n’attendais pas et que j’ai bien fait de ramasser dans cette galerie. Surtout qu’il est un bon amant, le gamin. Il devrait seulement apprendre à se calmer avec les baisers. Ceux de ce soir ne me dérangent pas et bien au contraire, mais s’il essaye de faire de même dans un moment où je n’en n’aurai pas envie il risque de déchanter. Mais je reste Auden, je reste un con et un joueur compulsif. Je le laisse revenir à sa place et tourne mes yeux vers lui pour l’observer quelques secondes. Un sourire simple mais bien réel se crée et il est suivi d’un baiser de ma part. Un baiser sans sous entendu, un simple appel à la luxure et au plaisir de la chair. « T'es en train de me demander des nudes gamin ? » Cette fois ci je rigole franchement. Bizarrement c’est un terme anglais que je n’ai pas mis bien longtemps à apprendre, et que l'idée elle même ne transgresse aucunement mon code éthique inexistant. « Tu devras sûrement te contenter de tes souvenirs pour le portrait, Léo. Je ne pose pas pour les autres, même les plus mignons. T’as apparemment prévu de passer assez de temps ici pour avoir de la ressource, et y’a les heures supplémentaires chez moi en plus. Tu t’en sortiras mon grand. » Je ne souris pas cette fois-ci, parce que une vague de doute m’envahit quant à l’idée de passer autant de temps avec cet inconnu. J’aurais dû calmer le jeu d’entrée avant de le persuader d’aller plus loin. C’est beaucoup trop d’heures passé aux côtés d’une même personne, cela ne me ressemble pas. Le jour où j’arriverai à bout cela sera réellement compliqué pour le gamin qui s’attache trop vite trop fort. Il ne sait pas encore ce que c’est que d’être abandonné.

Mon besoin d’espace me force à me lever et à ramasser mes habits échoués sur le fauteuil. Je laisse sa question en suspens quelques secondes alors que je reboutonne la braguette de mon pantalon. Et puis, je recommence à jouer avec le feu. Parce que j’aime décidément beaucoup trop me brûler les ailes. « Tu comptes refaire toute ma déco aussi ? Ca va définitivement trop vite entre nous Léo. » Je sais pas pourquoi j’insiste sur son prénom, ni pourquoi j’insiste sur plein de trucs avec lui. Ca me fait marrer, ça m’occupe. Il est réceptif à chacun de mes mots, à chacun de mes sous entendus encore plus. D’autres le sont aussi mais jamais à ce niveau là. Il est de la pâte à modeler, il est si facile à changer pour obtenir ce que je souhaite. Il pourrait être Lee Harvey Oswald, Jack Ruby et JFK en même temps. Il pourrait même être Jackie Kennedy, le con. « T’as qu’à venir voir ce que tu voudrais changer. Rien ne bougera, mais si le croire peut te faire plaisir pourquoi pas. A moins que tu veuilles dormir ici ? Pas sûr que McGrath veuille t’adopter si elle te prend pour un squatteur. Encore moins si t’es toujours à poil d’ici demain matin. » Si, elle serait même capable de l’adopter dans ces conditions là. Elle est la pire des connasses sous ses airs de sainte nitouche, mais elle a aussi un trop grand coeur la Ginny. De toute façon on sait tous les deux que si je l'invite dans mon appartement ce n'est pas pour refaire la décoration dans le sens orthodoxe du terme. On va la refaire à notre manière, la décoration. « Y’a une princesse petit pois qui traine et apparemment je suis supposé l’appeler ma coloc. Mais si elle nous saoule je peux l’enfermer dehors. » Right Auden, right. Je ne le laisse même pas se prononcer sur la question, je sais qu’il viendra. Je le sais parce que si j’avais été à sa place c’est ce que j’aurais fait. J’aurais vendu mon âme et mon corps pour pouvoir apprendre ce que j’ignorais encore. J’aurais tout fait pour apprendre, absolument tout. « J'suis supposé appeler tes parents pour leur dire que tu dors chez un ami ou tu t'en occupes ? »


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Message(#)N'étudiez le beau qu'à genoux ☼ Auden Williams - Page 2 EmptySam 13 Juil - 0:38

N'étudiez le beau qu'à genoux@Auden Williams
Mes doigts auraient voulu patiner partout sur sa jolie peau. Partout, même là où je prouvais qu'il n'y avait jamais eu d'alliance. Je voulais tout connaître de lui pour le dessiner. Auden était, l'espace de ce moment rendu irréel par la pluie, l'artiste que je rêvais de devenir. L'artiste que j'aurais pu être sans les études. J'étais persuadé que désormais, c'était trop tard, que désormais, mon retard était trop important. Qu'il était des années que je ne pouvais pas rattraper. Que l'apprentissage, c'était beau de le reprendre maintenant, mais que les vrais artistes quittaient leur foyer très jeunes pour visiter le monde. J'avais l'impression d'avoir eu du mal à m'envoler et je courrais après un temps passé, comme si j'avais raté quelque chose là-bas. Moi, tout fier, je me faisais bien voir de l'artiste. Nous jouions ce jeu parfait qui me plaisait tant. Je ne demandais rien de plus. La journée ne pouvait pas prendre meilleur cours, meilleure envolée. Je notais mentalement qu'il fallait désormais que j'arpente un peu plus souvent les galeries des musées. Je les parcourais déjà occasionnellement, mais je n'avais pourtant jamais fait la connaissance d'un autre spécimen de Auden. Celui là était unique, pour sûr.

Cela me convenait.

Et je me sentais bien, là, le regard entre mon aîné et le plafond de l'atelier. Je ne voulais pas en partir. Je voulais voir l'endroit sous tous ses angles, à toutes les heures de la journée. Je voulais le voir baigné de la lumière du soleil ou de celle des étoiles, sous la tempête ou sous la neige, juste pour voir s'il gagnait en magie dans ces moments là. Le seul atelier que j'avais pu voir était celui d'un vieux sculpteur que notre professeur d'art plastique nous avait mené voir. Un homme aigri, à côté de qui il était presque impossible de respirer tant il avait peur que nous autres – nous étions trois privilégiés – n'abîment les précieuses œuvres. Ici, je me sentais aussi comme un petit privilégié – à tord, probablement. Je ne voulais pas non plus trop me leurrer. Auden avait réussi à m'attirer ici avec une facilité déconcertante et je l'avais suivi comme un parfait petit agneau suivait son berger. Ce super-pouvoir cachait, pour sûr, un peu trop de pratique. Cela n'enlevait rien au sentiment qui m'animait et aux baisers que j'avais envie de lui voler. J'avais besoin de contact. Si on ne me mettait aucune barrière alors très bien, j'étais convaincu que je pouvais venir chercher moi-même les limites... quitte à m'écraser contre ces dernières. Le brun me tirait de mes pensées avec ses paroles à propos de McGrath. J'avais un petit sourire, étendu sur le sol de l'atelier. Collaboratrice. Vu le ton qu'Auden prenait pour parler d'elle, j'avais l'impression qu'il feignait d'être contraint de cohabiter avec elle. Feignait seulement, la réalité était peut-être toute autre.

Je parvenais même à voler le numéro de l'artiste – je le laissais noter son numéro au creux de ma paume, sourire aux lèvres. Son contact et sa proposition n'étaient décidément pas là pour me convaincre de filer. « Tant pis pour mon taxi, je viendrai à vélo. » Ses doigts se perdaient sur les miens, comme s'il y avait perdu quelque chose. Pour sûr, un peu d'ADN. Pour moins sûr, quelque chose d'autre. Moi en tous cas, je n'en perdais pas une miette. J'en avais d'ailleurs assez d'être installé sur ce sol plus si froid et venais poser le menton sur l'épaule de mon aîné. « Réfléchis vite, je peux pas attendre de réaliser le fantasme des étudiantes en chaleur. », ronronnais-je doucement. J'avais même l'audace de lui promettre un portrait... s'il posait, ou m'envoyait des photos. Je répondais à son baiser sans en oublier ma demande, tout sourire. Alors, ça voulait dire oui ? Non, pas pour autant. « C'est toi qui voit le mal partout, je veux te dessiner à l'épaule. », ricanais doucement. « Mais si tu veux m'envoyer des nudes te gêne pas, hein, tu feras quand même gaffe, faut pas que ta femme découvre ça. » Auden parlait d'un Léo dont j'avais presque oublié l'identité – la mienne – tant il avait utilisé un autre nom pour s'adresser à moi. Je ne savais pas si cela était bon, ou mauvais présage. « M'ok. Je ne décevrai pas. » Pas de pronom. Je promettais de ne décevoir personne, pas même moi.

Finalement, le brun décida qu'il était probablement temps de se laisser de l'espace. Je roulais sur le ventre, l'observais se rhabiller sans vergogne, le poing écrasé sur la joue. « Je suis un bon décorateur. Mon appart' est bien. » Tu pourras venir voir., gardais-je pour moi. « Je préfère quand tu m'appelles pas Léo. », lançais-je en affichant la plus innocente des moues. Un masque parfait. Lorsqu'il évoqua à nouveau sa collaboratrice, je me redressais pour m'étirer en soupirant. Le sol, c'était définitivement moins confortable qu'un lit, qu'une douche, que tout. « Je t'accuserai. Je dirais que tout est de ta faute. Je sais pleurer sur commande, elle me croira. » La meilleure des armes, ces larmes que je pouvais faire surgir à n'importe quel moment de la journée, quel que soit l'humeur qui me traversait. Je venais attraper mes fringues que je passais lentement. Je revenais boutonner ma chemise devant le peintre. « Ta colloc'. Okey. Promis, j'essayerai de ne pas... faire trop de bruit. », susurrais-je d'une voix mielleuse avant de me détourner pour aller attraper mon carnet, encore posé sur un coin de table. Et voilà que mon aîné jouait encore avec mon enthousiasme, employant le mot 'dormir' pour parler de la soirée que nous allions passer. Je n'allais pas être congédié, alors. Je pouvais aussi dormir là-bas, après. J'avais un petit rire, sortais mon téléphone pour y rentrer le numéro de Auden avant de le voir disparaître de la paume de ma main. « Je crois que si tu fais ça, ma mère se jette du toit de son église. » Je haussais les épaules, sourire un peu moins brillant au bord des lèvres. Je rangeais mon téléphone et me disposais à sortir aux côtés de l'artiste. « Je fais si petit que ça, pour que tu veuilles appeler mes parents ? » fis-je, la mine faussement boudeuse – mais un peu réellement quand même. Petit en synonyme de jeune, ça m'allait. Petit en synonyme de taille, c'était un motif à le planter là et à revenir pour faire flamber son atelier – avec lui dedans.

Avant que je n'ai le temps de dire 'ouf', nous nous retrouvions dans la rue, puis chez le peintre. Je serrais encore mon carnet contre ma poitrine, un peu trop apeuré à l'idée de croiser quelqu'un d'imprévu au programme. Comme sa colocataire. J'avais peur de lire dans ses yeux le 'encore ?' que je ne voulais pas sentir. Pas pour l'instant. J'avais l'impression d'être l'exclusif petit artiste trouvé dans une galerie, l'unique petit élève emmené dans un atelier. Je ne voulais échanger ce statut pour absolument rien au monde, c'était impensable. « Alors c'est ça, la demeure d'un artiste. », chuchotais-je, de peur de voir débarquer sous peu une colocataire imprévue au programme. « Mais sinon, on va chez moi hein... », enchaînais-je. Après tout, je me fichais bien de mes voisins. Étrangement, c'était différent, ici. Moins étrangement, en revanche, j'étais réellement prêt à tout pour apprendre.

Réellement tout.
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