Il y a des jours où je déteste mon job. Au point où je rêve de faire brûler l'hôpital, avec les collègues et les patients dedans. Parfois, même avec moi ! Mais il y a des jours où je l'adore ! Pour plein de raisons. Et surtout pour une : les rencontres.
C'est comme ça que j'ai rencontré Patel, d'abord, et bien d'autre. Et fais connaissance avec ma passion pour mon activité secrète. Mine de rien, cela m'a presque donné envie de me remettre aux études et de faire psycho. Je ne veux pas m'en vanter, mais je fais autant d'effet qu'une psy, je coûte moins cher (pour le moment) et en plus, je suis discrète dans un répertoire téléphonique, je me fonds dans la masse de contacts. Pourquoi ? Parce que mon nom de contact n'est pas "Docteur Tremblay". Donc quand j'appelle un de mes clients, si quelqu'un voit apparaître "Maze" ou "Léonie" sur son écran, ça passe inaperçu. Le client est content. Il n'a pas la honte de se dire : "machin a vu que ma psy m'appelle... il sait que je vois une psy, il va penser que je suis taré, la honte !".
Bref, les rencontres ! C'est tellement rare dans ma vie. Et je commence à me demander si je ne les fais pas principalement au boulot. Non, ma fille. Rassure-toi, tu n'es pas une acharnée du boulot. Tu as une vie sociale. La preuve ! Tu as un truc prévu ce soir avec quelqu'un que tu as rencontré. Bon d'accord ! Rencontré au boulot ! Ça va... ça craint un peu... j'avoue.
Une nouvelle rencontre au boulot, pour le "secret job". Ce soir, je vois... *Le téléphone de Léonie sonne un rappel de rendez-vous. Le nom bizarre qu'elle a donné à son rendez-vous apparaît sur son téléphone secret* je vois Lukà "jambe cassée x2". Il va vraiment falloir que je revois ma façon de lister mes clients.
Lukà, c'était une très chouette rencontre ! C'est fou comment le hasard fait bien les choses. Il se casse deux fois la jambe, les côtes. Et à chaque fois, je suis de service et je dois lui faire des soins. C'est dingue. Il y a des signes, comme ça. On a pas mal de loisirs en commun. Je sens que je vais passer une bonne soirée.
C'est quelle adresse déjà ? Numéro 50... 50... Ah ! C'est un peu plus loin. J'espère qu'il a prévu à manger. J'aime bien manger en bossant. En parlant de bosser, je me demande s'il a bien compris ce que je faisais, quand je lui ai dit que je comble des vies dans la vie de gens. D'habitude, on se voit dans des bars, pour des soirées entre potes. Ce soir, c'est pour lui le grand soir ! *Léonie marche dans la rue en sautillant et en faisant un rire de sorcière*
Me voilà arrivée ! Il était temps, j'ai chaud avec ce manteau en plein mois de mai ! Allez ! Sonnons le ding dong !
*sonne à la porte*
Jolie maison ! Maman aurait tout un discours à faire sur son architecture, sur son prix sur le marché... et sur sa commission !
Léonie Tremblay
Dernière édition par Léonie Tremblay le Lun 1 Juil 2019 - 22:49, édité 2 fois
Il y a des jours où tu n'as envie de ne rien faire. Des jours où la seule idée de devoir sortir de chez toi ne t'enchante absolument pas. Aujourd'hui, c'est l'un de ces jours. Consultant ton agenda, tu n'as aucun rendez-vous de prévu. Rien, le calme plat concernant le travail. T'avais juste dans l'idée de passer au bureau ce matin afin de mettre de l'ordre dans tes papiers mais ça sera pour une autre fois. Tu n'as pas envie de sortir et c'est encore vêtu de ton pantalon de jogging et de ton vieux tee-shirt datant de ton époque du lycée que tu traines chez toi. Tasse de café à la main, téléphone dans l'autre. Tu fais un rapide tour sur les réseaux sociaux afin de voir ce qu'il s'y passe. Petit tour dans tes mails, rien de bien intéressant. Sur la table basse, tu poses le téléphone et vient t'assoir sur ton sofa avant de t'emparer de la télécommande. Habituellement, tu ne regardes jamais la télévision. Tu préfères, et de loin, lire un bon livre plutôt que de t'abrutir devant les programmes tous plus idiots les uns que les autres qu'ils proposent. Toutefois, depuis peu, tu t'es enfin décidés à prendre un abonnement à Netflix. Depuis peu, tu t'es lancé dans une série prenante à souhait et tu dévores les saisons les unes après les autres. Tout ceux qui t'ont conseillés de te lancer dans Netflix ont eu raison. Tu ne le regrettes pas. Le prix n'est pas si élevé en soit pour le nombre de séries, de films ou bien même de documentaires que tu peux regarder sans jamais être restreint par le temps de visionnage. L'heure passe. Ta tasse de café est vide. Tu décides enfin de couper ta série et de commencer à mettre un peu d'ordre chez toi. Aujourd'hui, tu as de la visite. C'est rare mais tu dois recevoir cette infirmière qui s'est occupé de toi chaque fois que t'as eu besoin d'elle. Chaque fois que tu t'es retrouvé aux urgences, elle était là. À force de se côtoyer, vous êtes devenir de bons amis avec qui tu aimes aller prendre un verre de temps en temps. Jamais d'alcool pour toi. Sobre depuis huit ans, tu refuses de retomber dans cette addiction. Maison rangée, il est temps d'aller prendre une douche et d'enfiler une tenue bien plus conventionnelle pour accueillir la jeune femme. Devant ton placard, tu choisis un jean et un tee-shirt. Tenue des plus simples mais ô combien confortable. Tu n'attends plus que la demoiselle. Tu ne sais pas trop à quoi t'attendre avec elle. Tu as tout de même préparé quelques amuses bouches. Bon ok, c'est juste du réchauffé mais ça fera l'affaire. Loin de toi l'idée de l'empoisonner, ça sera dommage quand même. On sonne à la porte. Tu viens ouvrir et souris en voyant ton amie. "Entre je t'en prie !" Rares sont les personnes qui viennent chez toi. T'es donc doublement content de lui faire découvrir ta demeure. "Fais comme chez toi, je t'en prie. Tu veux quelque chose à boire ? Cocktail ? Soda ? Jus de fruits ?" Pas d'alcool pour toi mais t'en as toujours une ou deux bouteilles afin de satisfaire tes invités. Sur la table basse, t'emmène les assiettes de petits fours ainsi qu'un bol remplis de chips. "Tu vas bien ?" Demandes-tu en étant assez nerveux malgré tout.
Les visages, je les lis assez facilement. C'est peut-être pour ça que je suis plutôt méfiante avec les inconnus et que ma vie sociale n'est pas digne du bottin de Brisbane. L'expression sur celui de Lukà, je la connais. C'est celle de la nervosité ! Je ne suis que moyennement étonnée. Je sais, de par nos conversations, que Lukà ne reçoit pas comme ça chez lui. Ce serait presque un honneur qu'il me fait ! En tout cas, je le prends comme tel.
Une odeur de nourriture émane de derrière lui. Quel perle ! Il a pensé à mon estomac ! D'un autre côté, il suffit d'être un bon observateur pour penser à mon appétit vorace. Chaque fois qu'on se voit, j'ai quelque chose à manger. Il doit me prendre pour une morfale. Il serait une fille, il se demanderait où je mets tout ce que j'engloutie ! Et je ferais une jalouse... Haha ! *Lukà s'écarte pour me laisser entrer. Léonie lui donne une tape amicale sur l'épaule et le remercie pour l'accueil*.
"Un cocktail sans alcool m'irait bien !" *Léonie lui lance un clin d’œil.* La sobriété, c'est un de nos points communs. Par contre, on n'a pas les même raisons...
*Elle enlève son manteau, trop lourd à cause du contenu des poches.* Qu'est-ce que je vois ! Un plateau de tentations culinaires flotter sous mon nez. Ho que ça à l'air bon ! Zut, j'en fais même tomber mon manteau, en essayant de le poser, de trop loin, sur le dossier d'un fauteuil. Non seulement je dévoile ma robe un peu trop habillée pour une soirée entre potes, mais en plus, mon manteau vient de faire un gros bruit d'objets métalliques qui s'entrechoquent. Je vais le ramasser vite fait et faire comme si de rien n'était. *Elle le fait en le jetant en vrac sur le dossier du fauteuil le plus proche, avant d'entrer en mission Concentration et bave sur plateau de nourriture*.
Malheureux ! Il est presque inconscient de faire ça avec moi, il devrait vite poser cette assiette sur sa table basse ! S'il laisse sa main sous ce plateau, à une distance aussi proche de mes dents, il va y perdre ses doigts. Mon dieu que ça sent bon... On dirait du poisson dans ce petit feuilleté... Viens petit petit... que je confirme tout ça...
*Elle engloutie un petit four et c'est la bouche pleine, avec son naturel incontournable, que Léonie lui répond* "Cha va nickuel ! Et tôôa ? Hmm ! Trop bon !" *Elle attrape un deuxième feuilleté et avec la bouche vide cette fois, Léonie lui dit* "Très cosy ton intérieur !".
Je ne m'attendais pas à un tel intérieur pour un homme seul. Bien décoré, bien rangé, propre comme un sou neuf. J'ai presque peur de salir. J'ai plein de miettes de feuilleté sur mon haut. Attend voir... Hop ! Je lèche mon doigt, je les attrape et je les gobe ! Je vais pas m'épousseter et salir sa moquette, quand même. "Hum ! Tu m'excuses pour la tenue... je sors tout juste du... heum... boulot. Pas eu le temps de repasser par chez moi, je suis en bus pour aujourd'hui. Ma voiture est indisponible." Oui. Voiture est en mode repos au garage, avec un colis dans le coffre. Elle garde bien au chaud un client qui aime les coffres... Brave voiture, qu'est-ce que je ferai sans elle ! "Et toi ? Comment vas-tu depuis la dernière fois ?" demandai-je en lui offrant mon plus beau sourire.
Une légère pointe de stress se fait ressentir dès le moment où tu te sens prêt à accueillir ton amie. Ce n'est pourtant pas la première fois que tu invites quelqu'un chez toi, et encore moins une femme mais cette fois c'est différent. La jeune femme que tu attends, tu l'as rencontré à lhôpital. Drôle de lieu de rencontre me direz-vous. Elle est infirmière là-bas et chaque fois que tu t'es retrouvé aux urgences pour deux jambes cassées puis les côtes, elle était là comme un heureux hasard. Une fois, tu ne dis rien. Deux fois, tu souris. Trois fois, tu te dis que ce n'est pas pour rien si elle est présente à chacune de tes visites. À force, vous êtes devenus amis. Ça fait six ans que tu ne t'ai pas retrouvé seul, face à une femme. Alors oui, t'es un peu nerveux. Tu ne sais pas du tout ce qu'il va se passer lors de cette visite. D'après ce que tu as compris, elle veut t'aider à aller mieux. La seule manière qui pourrait t'aider à reprendre du poil de la bête c'est de voir ton fils et de le tenir dans tes bras. Malheureusement, ce n'est pas au programme. Léonie est là, elle entre chez toi. Rares sont les personnes qui franchissent le seuil de ta maison. Pour l'occasion, t'as sortie ta plus belle boite de petits fours tout prêt, plus qu'à mettre au four et le tout est prêt en cinq minutes de cuisson. Tu laisses la demoiselle s'installer, se mettre à l'aise. Pendant ce temps, tu emmènes les petits fours et lui propose une boisson. Avec ou sans alcool pour elle mais, sans alcool pour toi. C'est non négociable. La sobriété est un de vos points communs. Elle par choix. Toi par obligation. L'alcool n'apporte rien de bon. Il n'est pas question de retomber dans ses vieux démons. Dans la cuisine, tu prépares de cocktails sans alcool et reviens au salon. Assis sur le canapé à côté de la jeune femme, t'es un brin stressé. T'as à peine le temps de poser l'assiette que ton invité se jette dessus et engloutit plusieurs petits fours. "J'allais te demander s'ils sont bons mais je constate que oui !" Un petit rire s'échappe de tes lèvres alors que t'attrapes un petit four avant qu'elle n'est tout dévoré. "Je vais bien. Enfin, je te cache pas que je suis un peu stressé malgré tout .." Tu ne sais pas comment va tourner cette soirée et puis, avoir une femme chez toi est un grand pas pour toi. Peut-être bien le premier pas sur la voie de la guérison. Tes parents ont raisons : tu ne peux pas rester comme ça. Tu ne peux pas resté bloqué dans le passé, six ans en arrière. Ce soir, tu sembles être prêt à guérir et, apparemment, Léonie peut t'aider. "Ta robe est très jolie. Tu la portes à ravir !" Te contentes-tu de dire à la jeune femme. Ce n'est que la vérité, elle est vraiment belle. Tu ne la drague pas, t'es juste sincère. Tu n'es même plus très sûr de savoir comment draguer depuis le temps. "comme tu peux le constater, je ne me suis rien cassé aujourd'hui." Même pas une égratignure, rien. Ça relève du miracle pour toi. Tu joues nerveusement avec tes doigts et ta jambe se mets à sautiller toute seule.
Lukà me dit qu'il stresse. J'aime quand quelqu'un verbalise une faiblesse. Parce que cela signifie qu'il la reconnait. Par contre, reconnaître, ce n'est pas accepter. Mon rôle sera alors de lui faire accepter ce stress. Quand on est dans l'acceptation, tout devient tellement plus facile. Et ça fonctionne pour tout : convictions, pensées, orientation diverses... Ha bha tiens ! J'ai un exemple concret en tête ! Reconnaître et accepter, c'est un peu comme ça que fonctionne un coming out réussi. Mes pensées m'éloignent de mon sujet de ce soir. Aller, Léonie, tire un trait sur ton client fraîchement gay de tout à l'heure... là, tu es avec Lukà.
Son cas, c'est tout autre ! En plus, il évite le sujet. Il me parle du fait qu'il ne s'est rien cassé et il évoque ma robe. Ha non, ça s'est normal, j'en ai parlé de ma tenue. Quoi que me flatter ne me rendra pas plus docile tout à l'heure, quand la séance de domination commencera. Je me demande s'il a conscience que dans la soirée, il aura sa première confrontation avec Maîtresse Maze. S'il n'a rien de cassé pour le moment, il sortira surement avec un bobo au corps ou au moral tout à l'heure. Rien ne vaut un nouveau bobo pour en oublier un plus vieux ! Il a de la chance d'être un ami avant d'être un client. Je serai plus clémente durant les premières minutes. Son nouveau bobo sera petit et mignon.
Bon... comment je vais amener le sujet sur le tapis ? Rhaaa ! C'est délicat ! C'est pour ça que je préfère devenir amie avec des clients que de voir un ami devenir client. C'est tellement plus facile. Là c'est moi la torturée, mais lui ! *Léonie se plisse le nez et se mordille l'intérieur des joues, signe qu'elle réfléchie intensément.* Je suis en train de me torturer l'esprit pour rien. Y a pas trente-six solutions, il n'y en a que deux : soit j'y vais franco, soit j'y vais molo... J'ai une idée ! Si le prochain feuilleté que je mange contient du fromage, j'y vais franco. Sinon, ce sera molo ! *Léonie se reprend un petit four et constate qu'il a un goût de fromage mais au vu de la texture en bouche et de l'odeur, il ne semble pas en avoir.* Merde... le hasard m'a abandonné. Tant pis ! Je fais la prudente ce soir, j'y vais molo !
"C'est vrai que tu ne sembles rien d'avoir de cassé. Mais tu ne me feras pas gober qu'il n'y a pas encore les restes d'un autre type de bobo ailleurs... je me trompe ?" demandai-je en douceur pour faire lever son stress. Je lui sourie et lui tapote amicalement l'avant-bras. "Tu en es où dans le rétablissement de ton cœur ?" Je me sens plus comme l'infirmière Tremblay qu'en Mistress Maze en demandant ça ! Changeons vite de route ! "Qu'es-tu prêt à faire pour panser tes plaies ?" Et voilà qui est fait ! Je suis passée en mode franco !
Léonie Tremblay
Dernière édition par Léonie Tremblay le Lun 1 Juil 2019 - 22:49, édité 1 fois
Mentir n'a jamais fait partis de tes capacités. Même mentir pour protéger quelqu'un, évite que cette personne ne souffre, tu ne peux pas. Ta mère t'as élevée en t'apprenant à toujours dire la vérité. Même si cette vérité blesse, tant pis, au moins tu n'auras pas mauvaise conscience. Tu n'as aucunement honte d'avour ton petit stress à Léonie. Depuis le peu de temps que vous vous connaissez, tu as appris à ne pas avoir honte face à elle. Avoir des faiblesses, des peurs, ça fait partis de n'importe quel être humain. Il est normal d'avoir peur de quelque chose. Même si c'est la présence d'une femme chez toi qui te fiche la trouille. T'assumes entièrement cette faiblesse. Tu lances un léger sourire à la demoiselle et boit quelques gorgées de ton cocktail sans alcool. Plus d'alcool pour toi et ce, depuis huit ans déjà. "C'est vrai que tu ne sembles rien d'avoir de cassé. Mais tu ne me feras pas gober qu'il n'y a pas encore les restes d'un autre type de bobo ailleurs... je me trompe ?" Léonie a mis dans le mil. En effet, ton coeur souffre encore de l'abandon soudain de ton ex petit ami. Vous vous connaissiez par coeur tous les deux, elle savait que tu n'étais pas le genre d'hommes à coucher avec une femme sans son accord. Pourtant, Anna a cru cette jeune femme qui s'est plaint de toi. Elle n'est pas la seule à l'avoir cru. Freya, ta cousine, l'a cru elle aussi. Certes elle s'est ravisée mais tu t'es tout de même sentie trahis par deux fois. Un faible sourire en direction de ton invité. "Tu ne crois pas si bien dire.." te contentes-tu de répondre à la demoiselle. Léonie est infirmière, c'est comme ça que tu l'as rencontré d'ailleurs. Elle t'as déjà brièvement parlé de son second travail mais tu n'as pas très compris en quoi ça consistait. Ce soir, elle va t'en faire la démonstration apparemment. Une pointe de stress s'empare de toi. Tu ne sais pas à quoi t'attendre. Cela dit, tu lui suffisamment confiance pour la laisser faire. "Tu en es où dans le rétablissement de ton cœur ?" Question piège. Tu n'en es nul part. Toujours bloqué dans le passé, six ans en arrière. Aujourd'hui, t'en as marre d'être comme ça. T'es bien décidé à te sortir de cette situation, à te bouger et à aller mieux. Ou du moins, à tout faire pour l'être. "Euh ..." Cette réponse, aussi évasive soit-elle, veut tout dire. Tu te rends compte que tu souhaites réellement aller mieux mais que tu ne sais aucunement comment t'y prendre. D'où la présence de Léonie ce soir. "Qu'es-tu prêt à faire pour panser tes plaies ?" Très bonne question, encore une fois. Tu finis ton cocktail d'une seule et même gorgée et passes tes mains sur ton visage. Tes mains sont moites, elles tremblent beaucoup. "Jsais pas trop .. j'ai vraiment envie d'aller mieux, d'aller de l'avant mais je n'ai aucune idée de comment faire.." Le mieux serait de sortir, de rencontrer des gens. Des femmes surtout. Il te faut juste un bon coup de pied au derrière pour te bouger. "Rencontrer des femmes ? Sortir de chez moi sans que l'un de mes amis ne me forcent la main ?" Ce ne sont que des choses simple à réaliser en soit mais vraiment très compliquée à faire pour toi. En six ans, tu sembles avoir perdu la main. T'es même pas certain de savoir comment faire pour draguer à nouveau. "J'espère que t'es patiente. Jsuis pas un mec facile à faire changer !" Tu plaisantes mais c'est vrai en fait.
Main sur le visage, gorgée difficile à avaler, Lukà est très tendu. Mon petit doigt a vu juste, Lukà n'a pas avancé d'un iota ! Maintenant que j'y pense, c'est normal puisque nous nous sommes vu il n'y a pas si longtemps. Même avec la plus forte volonté du monde, il est impossible d'avancer comme ça, d'une claquement de doigt. Monsieur n'ira pas mieux, à moins de le secouer. Ma présence chez lui n'est pas anodine. Mettons en route le processus de guérison, ma chère moi-même !
Mission n°1 : trouver sur quel terrain l'amener. Ménageons-le quand même un peu au début. Maîtresse Maze n'est pas sans cœur quand même, j'ai affaire à un ami. Mais j'ai quand même envie de voir comment il peut réagir en me voyant m'énerver, dominer et réduire un peu en miette. Me voilà face à un dilemme : comment lui faire avoir un sursaut... Mon imagination débordante a bien une idée. Mettons en application l'option Tonnerre des Dieux !
Merveilleuse mécanique qu'est la mémoire ! Mentionner l'option Tonnerre des Dieux me fait me remémorer mon premier acte le plus méchant et gratuit que je n'avais jamais fait ! Ma noirceur s'est révélée à moi de façon inattendue, et a ainsi créé l'option Tonnerre des Dieux !
Maman et moi avions eu une grosse dispute pour une broutille entraînant en moi une profonde colère. Machinalement, je suis allée chez une cliente très chiant : Madame X. Me payer pour dominer, ok ! Mais lutter contre ma domination, non ! Mes jambes m'ont conduites instinctivement chez elle. Maîtresse Maze a pris le dessus sur moi et est entrée sans frapper, direction le dressing. Marques de luxe ou pas, adieu les déguisements sociaux ! Madame X en est tombée à genoux, sans crier, sans m'arrêter, sans appeler la police. Mutique, je suis rentrée me couchée dès que tout était en miette.
Mamamia ! Magnifique souvenir qui a fait l'effet d'une bombe sur ma cliente. Merveilleuse méchanceté qui a plu, et c'est stupéfiant, à ma cliente ! Maintenant, elle en redemande. Madame X achète des choses chères et me paye pour les détruite, à condition que je ne la prévienne pas quand je viens pour casser les choses.
Mince, je m'éloigne de mon sujet de ce soir ! Monsieur Lukà... Mouvement lent oblige, je lui prends la main qu'il a sur son visage et lui effleure doucement et gentiment le dessus de la main. Mais soudainement, je lui pince sournoisement la peau du bout des ongles. "Mon chou, la douleur est passagère. Mais furtivement, tu n'as surement plus eu de pensée pour ce qui te fait mal au plus profond de ta chair. Ma méthode principale est simple. Mon objectif est simple aussi. Mon nom sera dorénavant Maîtresse Maze et je serai pour toi comme un élastique autour de ton poignet que tu claqueras sur ta peau pour te faire oublier tout le reste". Moi, j'espère qu'il sera fort, car la patience, je l'ai ! Ma détermination est sans faille. "Mon ami, je vais t'aider ! Maitresse Maze est là." Mon regard s'assombrit, je le sens. Mon sourire de dominatrice pousse sur mes lèvres, je le sens aussi !
Léonie Tremblay
Dernière édition par Léonie Tremblay le Lun 1 Juil 2019 - 22:48, édité 1 fois
Malgré le peu de temps que vous avez pensés en compagnie l'un de l'autre, Léonie te connait bien. Mains sur le visage, tu te rends bien compte que t'es prêt à avancer mais tu ne sais pas comment t'y prendre, le changement doit se faire néanmoins. Même avec une forte volonté d'aller de l'avant, tu te rends compte que l'aide de l'infirmière t'es grandement nécessaire. Madame Tremblay est celle à qui tu as décidé de confier la rééducation de ton coeur, après avoir pansé tes blessures externes telles que les jambes cassés, les côtes fellées, quelques éraflures suite à tes nombreuses chutes, la jeune femme semble être à même à panser tes blessures intérieur. Miss @Nea Burkhardt serait ravie de te voir enfin aller de l'avant, elle devait en avoir marre de te voir broyer du noir à chacune de vos entrevues et toi aussi d'ailleurs. Même ta cousine @Freya Doherty ainsi que @Wren Doherty seraient ravis de te voir enfin prendre le taureau par les cornes et de vouloir remonter cette pente que tu as dégringolée il y a six ans maintenant. Maman Petterson serait elle aussi heureuse de voir son seul et bien aimé enfant soigner ce coeur brisé en mille et un petits morceaux, elle en avait marre de te voir broyer du noir. Malheureux, t'en as marre de l'être, si Anna a voulu partir en croyant cette demoiselle qui a criée au loup alors qu'il n'y avait pas lieu d'être tant pis pour elle. Malgré tout, tu ne pourras jamais l'oublier, elle vivra toujours en toi quoi qu'il peut se passer, où qu'elle puisse se trouver. Mission numéro un pour aller mieux : sortir de chez soi et rencontrer des gens tous différents les uns des autres, des femmes en l'occurrence et ce n'est pas @Emmy Edward qui dirait le contraire. Merveilleuse amie que tu puisses rêver d'avoir, la demoiselle t'as entendu de te plaindre bons nombres de fois de ta situation sans jamais te voir bouger le petit doigt, tout comme la pauvre serveuse @Lexie Miller qui n'avait rien demandé et qui a passé sa soirée à te servir à boire en t'écoutant te plaindre sans cesse de ton ex petite amie. Maintenant ça suffit, t'as décidé depuis quelques jours qu'il était temps de cesser de broyer du noir et qu'avancer est, sans aucun doute, la meilleure solution que tu pouvais prendre. Maitresse Maze va t'aider à passer ce cap, les premiers jours, voire les premières semaines, seront difficile mais la suite n'en sera que meilleure, du moins tu l'espère. Mâchoire crispée, ton coeur bat vite, tu te demandes bien ce que la jeune femme a prévu pour réparer ce coeur qui souffre depuis bien trop longtemps. Maigrir, prendre du poids sont des étapes faciles à mettre en pratique. Mais réparer un coeur brisé depuis longtemps l'est nettement, surtout quand tu sais que tu émets, malgré tout, quelques réticences sur les compétences de la demoiselle. Magouilles et compagnie, tout est bon pour oublier l'abandon de ton ex petite amie et le fait qu'elle te prive volontairement de ton fils, elle sait pourtant à quel point avoir un enfant fait partis de tes envies depuis que t'es gamin. Mails, messages textes, appels, tu n'as rien reçus de la part d'Anna. "Mais tu sais que je sors quand même ? Mon objectif n'est pas de trouver une nana à tout prix et @Jessian Reed ainsi que @Maddie Hamilton pourront en témoigner, je tente de me soigner quand même !" Magicienne, tu ne doutes des bonnes intentions de @Léonie Tremblay, en revanche, tu redoutes ses méthodes, ça t'angoisse. Mon ami @Timothy Decastel serait encore bien plus angoissé que moi. Même dans mon travail, ta détresse se ressens certaines fois, ce n'est pas @Juliana Rhodes qui dira le contraire, elle a sans doute repéré cela mais sans jamais t'en faire la remarque par courtoisie. "Maitresse Maze, je suis à toi !" Mine intriguée, tu la laisses tout de même laisser sa magie opérer sur toi, qui ne tente rien n'a rien. @"Micah Santacruz" serait elle aussi fière de toi, fière de son sauveur du vingt et unième siècles.
Mission du jour accomplie, Nea a survécu, sa journée, ses patients aussi. Morose, elle aurait pu se dire qu'elle peut tranquillement rentrer, s'étaler sur le canapé à dépérir, attendre que Elwyn rentre et voilà. Manger ensemble, pourquoi pas jouer à Mario, ou regarder un de ces documentaires sur Netflix devant lequel elle est sûre de s'endormir... Mais voilà, une tâche ingrate lui incombe : récupérer le hoodie préféré de Theo qu'ils ont oublié la dernière fois qu'ils sont allés rendre en visite, en urgence, chez ce très cher Lukà. Monsieur Lukà n'a pas été dérangé de la présence du petit neveu qui a bien sûr été trop occupé sur sa chère et tendre console pour ne pas oublier son hoodie préféré.
Message envoyé à Petterson et aussi à Theo pour le rassurer, elle finit par prendre la route ; du cabinet, à cette fameuse maison sur Bayside. Mains pianotant sur le volant, elle jete de furtif coup d'oeil à son téléphone pour remarquer que Lukà n'a pas répondu... Malgré tout, Nea s'y rend quand même car même s'il est absent elle sait qu'il a la fâcheuse habitude de ne jamais verrouiller la porte de derrière à clé. Mine concentrée, Burkhardt se gare un peu rapidement sur une place de parking libre, se convainquant qu'elle va seulement faire un passage éclair, qu'elle ne s'attardera pas d'avantage. Machinalement, elle se met quand même à frapper à la porte d'entrée, mais en l'absence de réponse, elle finit par se diriger vers l'arrière. Mal à l'aise car cela est presque une effraction, elle hèle doucement un « Mister Lu', c'est Nea j'ai envoyé un message, le pull de Theo tout ça...» Malheureusement, seul le silence lui répond si bien qu'elle se risque à quelques pas dans le corridor désert. Malmenant ses joues sous le stress, elle finit par discerner quelques voix, quelque part alors elle se doute qu'elle tombe mal. Mauvais moment, peut-être est-elle même en train d'interrompre un rendez vous galant. Mandatée par son neveu pour trouver son saint Graal, son hoodie de super-héros qui l'aidera à avoir A+ pour son oral sur les volcans, Nea ne se voit pas abandonner, même si cela veut dire se faire encore plus discrète, ou crasher totalement un rendez-vous. Mission impossible – Nea version. Matraquant du regard les alentours pour finalement repérer le sweat bleu et rouge Spiderman de Theo, elle réduit la distance entre les deux parties. Mains sur le butin et sans être prise la main dans le sac, elle finit par détourner son attention en direction de la porte par laquelle elle est arrivée. Mademoiselle Burkhardt, +30 points en discrétion. Métronome accélérant dans le cœur, elle finit alors par s'éclipser de là, en espérant ne pas avoir interrompu Lukà dans ses occupations des moins communes...
Spoiler:
j'ai trouvé que votre topic était parfait pour venir jouer les curieuses ... @Lukà Petterson, @Léonie Tremblay, je suis déjà partie.
(c) DΛNDELION
Dernière édition par Nea Burkhardt le Sam 6 Juil 2019 - 9:33, édité 2 fois
Qu'est-ce que ce bruit ? J'en ai lâché la main de Lukà et je me suis tournée brusquement vers la fenêtre. J'ai cru voir quelqu'un passer dehors. Laisse tomber Léonie, concentre-toi sur ta chose. "Je sais que tu sors, que tu ne t'enfermes pas chez toi. Nous avons déjà pris des cafés en extérieur. Mais l'enfermement est ici", dis-je en tapotant son torse du doigt, pile au-dessus de son cœur. Et j'ajoute : "Et aussi ici, c'est fermé quelque part". Cette fois, je fais de même sur son front. Plus j'y pense, et plus je me dis qu'il n'y a pas que son coeur qui s'est fermé. Son esprit l'est aussi. Ses sentiments ainsi que ses pensées sont toujours axés sur une femme qui l'a quitté sur un prétexte douteux.
Pour ce que je connais de l'histoire de Lukà, pour ce qu'il m'a déjà raconté, parfois je me demande si son ex n'a pas justement profité de cette occasion pour mettre les voiles. Je me demande si elle sait que Lukà n'a rien fait mais que c'était l'occasion bidon qu'elle attendait pour le quitter tout en se faisant passer une pour sorte de victime. Alors que la vraie victime de cette histoire, c'est Lukà. Et son fils ! Bien entendu ! Puisqu'il ne voit plus son père. C'est tellement dur de grandir sans son père. J'en sais quelque chose. Le mien a disparu. Je ne sais même pas s'il est mort ou s'il nous a quitté. Quand son statut est passé de disparu à officiellement décédé, on a enterré un cercueil vide et nous avons gardé des questions sans réponse. Peut-être devrai-je en parler à Lukà, un jour... Mais pas ce soir. Là, le centre de l'attention, ce doit être Lukà ! Donc au boulot ! "Lukà, avant de commencer, tu vas choisir un Safeword. Ce sera ton mot de sécurité. Il doit être simple et sans équivoque. Par exemple, certain de mes clients disent vert quand tout va vien et rouge pour arrêter. D'autre, quand tout va bien, m'appellent Maze ou Maîtresse Maze, parce que c'est la règle. Mais quand ils ont besoin d'arrêter, ils disent Léonie. Je te laisse choisir, je vais chercher mes outils."
*Léonie se lève et attrape son manteau. Elle vide le contenu des poches sur la table basse, au milieu des petits fours. Léonie attrape une cordelette de satin rouge*. "Quand tu auras choisi ton mot de sécurité, tu colleras tes paumes de main et tes avant-bras l'un contre l'autre. Quand c'est fait, tu vas refermer tes mains pour serrer tes poings, sans décoller tes bras. Et tu vas le faire sans discuter ! Je ne veux pas t'entendre poser de question."
Dès qu'il fera ce que je lui demande, je lui attacherai les mains et les bras. Il pourra ressentir ce que son cœur et son esprit ressentent en ce moment : la douleur d'une emprise indésirable.
Dehors, t'entends du bruit. Il s'agit de la voix d'une femme, pas n'importe laquelle. C'est Nea. Que vient-elle faire ici ? Peut-être s'est-elle perdue ou bien peut-être qu'elle t'espionne. Tu ne comprends pas ce qu'elle te raconte, cela dit tu comprends simplement le prénom de Théo, l'adolescent dont elle a la garde. Plus rien, c'est à nouveau le silence et Nea semble partie à présent. Léonie a lâchée ta main, elle a dû avoir peur. Il faudra que tu songes à envoyer un message à Nea pour lui demander ce qui lui a pris. Peut-être est-ce Elwyn qui commence à le rendre cinglée. "Je sais que tu sors, que tu ne t'enfermes pas chez toi. Nous avons déjà pris des cafés en extérieur. Mais l'enfermement est ici" La jeune infirmière a raison, vous avez déjà pris quelques cafés en compagnie de l'un et de l'autre. Vous avez beaucoup parlés de vos vies respectives, parfois même de vos rêves. C'est comme cela que Léonie a découvert ta situation et le fait que tu ne parviennes pas à remonter la pente. Matt, ton meilleur ami, t'aide beaucoup à redevenir l'homme que tu étais en te trainant avec lui dans les différentes soirées où il se rend. Tu ne lui en veux pas, il fait cela pour ton bien. Matt a raison de te forcer à sortir et Léonie a raison également lorsqu'elle dévoile au grand jour le véritable fond du problème. Ton coeur, c'est le coupable. Il n'arrive pas à se remettre de ce double abandon. Honteusement, tu baisses la tête et joues avec tes doigts nerveusement. "T'as raison .." il n'y a rien de plus à ajouter. L'infirmière a mis le doigt sur quelque chose. Non seulement ta tête et ton coeur sont fermés mais ta tête l'est également. L'un et l'autre sont rarement d'accord mais, pour une fois, c'est le cas. Tu te fermes à toute éventualité d'être à nouveau amoureux. La peur de perdre à nouveau cette personne à cause d'une rumeur fondée sur des inepties t'effraient. La vérité c'est que t'as peur de t'attacher à quelqu'un d'autre. Tu préfère te raccrocher au souvenir de ton ancienne petite amie. C'est plus facile d'aimer un fantôme que quelqu'un en chair et en os. "Tu as entièrement raison. Je me ferme à toute nouvelle relation afin de ne plus jamais souffrir d'un éventuel abandon." Durant toute ton existence, personne ne t'as jamais abandonné. Personne à qui tu tenais plus que tout. Anna, tu la connais depuis tes seize ans et elle représentait tout pour toi. Tu ne cesses de penser qu'Anna a profité de cette rumeur afin de te fuir, de partir le plus loin possible de toi et, ainsi, de te priver de ton fils. Chaque jour qui passe est une véritable torture. Tu ne l'as pas vu naitre, tu ne l'as pas vu grandir, évoluer. Tu n'as pas été là lors de ces premiers pas, ces premiers mots. Tes amis savent qu'il ne faut pas te parler de ton fils, ou seulement si c'est toi qui lance le sujet. Autrement, ton fils est un sujet tabou tout comme Anna. "Lukà, avant de commencer, tu vas choisir un Safeword. Ce sera ton mot de sécurité. Il doit être simple et sans équivoque. Par exemple, certain de mes clients disent vert quand tout va bien et rouge pour arrêter. D'autre, quand tout va bien, m'appellent Maze ou Maîtresse Maze, parce que c'est la règle. Mais quand ils ont besoin d'arrêter, ils disent Léonie. Je te laisse choisir, je vais chercher mes outils." Tu as totalement confiance en Léonie. Tu ne la connais pas spécialement mais tu as tout de même suffisamment confiance pour te lancer avec elle. La jeune femme et sort tout un attirail sur la table basse, au milieu des petits fours. "Quand tu auras choisi ton mot de sécurité, tu colleras tes paumes de main et tes avant-bras l'un contre l'autre. Quand c'est fait, tu vas refermer tes mains pour serrer tes poings, sans décoller tes bras. Et tu vas le faire sans discuter ! Je ne veux pas t'entendre poser de question." Tu acquiesses d'un simple hochement positif de la tête. Tu réfléchis à un mot, il ne te faur qu'une minute pour te décider. "rouge. Ça sera lui mon safeword." t'exclames-tu puis tu obéis à la demoiselle et colle tes paumes de main ainsi que tes avants bras sans rechigner.
Lukà est prêt. Je n'en ai aucun doute. Il a choisi son mot, il a joint ses bras et poings. Nous pouvons commencer. Doucement, je déroule la cordelette de satin rouge. Je l'effleure et d'un coup, je la tends comme si elle était la corde d'un instrument. Cela fait toujours un petit bruit qui me donne du frisson. C'est un peu comme les trois coups avant une pièce de théâtre. C'est annonciateur du spectacle. Eh bien ce bruit de corde, c'est pareil ! Alors go ! Soigneusement, je plie la corde en deux pour former une boucle et je fais un nœud coulant autour des poignets de Lukà. Je préfère toujours faire un premier nœud lâche. Je ne serre jamais ! C'est qu'il ne faut pas couper la circulation. A mes débuts, combien de fois j'ai pu engourdir les mains de mes clients. Maintenant, sans vouloir me vanter, je gère grave ! Puis, avec les deux bouts de la cordelette, je fais deux tours de poignets. Le premier tour ne serre pas. Mais le second devrait se faire sentir. Je ne connais pas encore le niveau de tolérance de Lukà, donc j'ignore s'il sent beaucoup ou peu la pression du deuxième tour. Si je ne me trompe pas, Lukà devrait ressentir une gène, pas de la douleur. Il n'y a pas besoin d'avoir beaucoup de technique pour faire ce genre de nœud. Je ne suis pas marin, je ne suis pas sur un bateau. Ce qui compte, c'est la sérénité et la confiance qui doit régner durant la séance. Si Lukà était plutôt tendu jusqu'à maintenant, j'ai l'impression qu'il semble plus en confiance, maintenant que c'est commencé. Ou alors je me trompe et il est résigné. Si cela peut l'aider à rester calme, même la résignation m'ira ! Bon, je vais le terminer, ce nœud en tête d’alouette ! Que je puisse passer à la suite. Un petit tour de plus pour remonter jusqu'au avant-bras et je boucle le saucissonnage ! Et voilà Lukà avec une paire de menottes faites en cordelette rouge satinée ! Il devrait vite se sentir inconfortable. Les bras ainsi collé l'un contre l'autre n'a rien d'une position naturellement confortable. J'aime ce nœud parce qu'avec ça, il ne peut pas répliquer. Je peux... tout ! "Lukà, combien as-tu passé de soirée seul à ressasser tes malheurs dernièrement ?"*Léonie sourit à Lukà et fait les yeux de biche. Et avant même d'avoir une réponse à sa question, elle lui donne une gifle sur la joue.* Une micro gifle, oui ! Pas assez forte pour faire mal mais assez pour piquer l'égo ! "C'est pathétique !" m'exclamai-je. "C'est pourquoi Lukà va raconter comment il a entretenu la déchéance de son cœur, et il va le faire comme s'il participait à une conférence pour amoureux maladif ! Maintenant tu fais ce que je te dis !" hurlai-je en bondissant presque sur le canapé. "Crache le morceau !"
Le mot d'alerte – ou safeword comme elle dit – choisis, mains et avant-bras joints, t'es prêt à être soigné. Tu sais bien que la guérison ne se fera pas en un une séance mais si déjà, elle arrive à te faire prendre conscience de ne plus te renfermer sur toi-même, ça sera un grand pas. Matt, ton meilleur ami, a tenté à maintes reprises de te sortir de ta maison mais ce fut un échec le plus souvent. Une boule de stress s'installe dans ton estomac, ton coeur bat plus vite que la normale. Toutefois, tu fais confiance à Miss Tremblay. Elle fait partie de tes amis et, d'après ce qu'elle a pu te raconter, ce n'est pas la première fois qu'elle sauve quelqu'un en l'aidant à résoudre ses problèmes. Parce que oui, sa magie ne va pas opérer seule. Léonie fera cinquante pour cent du travail et toi, tu feras les cinquante autres restant. Tu ne lâches pas la demoiselle du regard tandis qu'elle s'amuse avec une cordelette rouge. T'es comme hypnotisé par cette image. Tu la laisses nouer la cordelette autour de tes poignets. Tu n'as pas peur. Tu lui fais confiance et tu sais que la demoiselle fait cela pour ton bien. Et toi aussi d'ailleurs, tu acceptes tout ça pour aller mieux. Pour laisser l'épisode Anna derrière toi et aller de l'avant. T'en as plus que marre d'être ce type névrosé qui se terre dans sa dépression. Anna a sans doute refait sa vie en six ans, pourquoi pas toi ? Et si ce n'est pas le cas, tant pis. C'est elle qui t'as abandonné pas l'inverse. Lors du second tour de la cordelette, tu sens que ça serre un peu plus fort mais c'est respirable pour tes doigts. Tu peux encore les bouger. "Lukà, combien as-tu passé de soirée seul à ressasser tes malheurs dernièrement ?" En six ans, il a dû en avoir beaucoup trop des soirées comme celles qu'elle te décrit. Durant la première année sans elle, t'es même pas certain d'être sortis de chez toi. T'as dû passer l'intégralité de tes soirées chez toi, seul à ressasser cette histoire. Peut-être une ou deux soirée chez toi en compagnie de ta Matt ou de ta mère c'est tout. Le but n'est pas de mentir à Léonie. Elle n'est pas ici pour t'embêter, elle est là pour t'aider. La jeune femme te gifle. Pas une gifle forte, mais sur le coup ça te surprend. "C'est pourquoi Lukà va raconter comment il a entretenu la déchéance de son cœur, et il va le faire comme s'il participait à une conférence pour amoureux maladif ! Maintenant tu fais ce que je te dis ! Crache le morceau !" "Pour être franc, je ne saurais pas te dire .. Mais il y en a eu un bon paquet .." Honteusement, ton regard se baisse sur tes mains jointes l'une à l'autre par la cordelette rouge. Tu sais que cette réponse ne conviendra pas à l'infirmière. Tu te redresses, te racle la gorge et tente de prendre plus confiance en toi. "Je n'ai pas compté le nombre de soirées que j'ai passé seul depuis le départ d'Anna. Il y en a eu beaucoup. Énormément même. Je suis prêt à aller mieux, prêt à aller de l'avant !" T'exclames-tu haut et fort. Tu as pour habitude de parler avec tes mains, cette fois il t'es difficile de le faire étant donné que tes mains sont ligotées l'une à l'autre. "Cette réponse vous convient-il Maitresse Maze ?"
Dis donc, dis donc ! C'est qu'il a aimé me voir tripoter la cordelette ! J'ai rarement vu quelqu'un regarder avec autant d'attention ma préparation au saucissonnage. C'est à se demander s'il a un fond masochiste qu'il n'a pas encore découvert. Au moins, il n'est pas pétrifier. Qu'est-ce qu'ils sont chiant quand ils sont pétrifiés ! C'est tellement facile de les faire plier quand ils ont la chocotte. Il est où le défi s'ils ont la frousse avant que je commence ? Où serait mon plaisir ? Nulle part ! Tandis que là, s'il est hypnotisé comme ça rien qu'avec une cordelette, cela me fait penser que les larmes vont être difficiles à faire verser. Je sens le défi ! Cela m'émoustillerait presque...
En plus, il est téméraire ! Oser poser une question à Maîtresse Maze. Ils sont rares à oser le faire. D'habitude, ils se contentent de supplier, pleurer, réfléchir, parfois jouir. Non, je dis des bêtises. Souvent jouir. Eux, ce sont les vrais masochistes. Mais Lukà n'est pas de ce genre. Lukà est le client "ami-avant-tout". Je ne lui fais pas peur. Pas encore. Peut-être même jamais. Du coup, il ne me vois pas comme les autres. Ho le beau défi ! C'est une première pour moi ! Bon... continuons le spectacle.
"Non ! " m'écriai-je. "Je ne suis pas contente ! Et comment oses-tu me poser une telle question ! C'est qui le poseur de question ici ? Tu crois que c'est toi ? Non ! Toi tu es là pour cracher le morceau !"
Bon sang, je vais encore être aphone demain matin. Heureusement que je suis de repos. Attendez non... J'ai un client à achever demain. J'ai prévu de le laisser toute la nuit dans le coffre de la voiture et de le finir demain matin. Bon ben, je ferai en mode silencieux. Il sera frustré de ne pas être injurié et rabaissé. Tant mieux ! Bref, revenons à notre mouton ! "Tu veux aller de l'avant ? Mais est-ce que tu sais au moins où est l'avant ! Tu crois que tu le vois, l'avant, à force d'avoir les yeux sur le passé ! Hein ! Parce que tu crois en être capable ? Après tout ce temps ? Tu es un fantôme du passé qui squatte le présent ! Tu crois avoir ta place ici, dans le présent ? Et tu crois avoir le droit à un futur peut-être ? Pathétique créature ! Tu es tellement enfoncé dans le passé que je suis certaine qu'il y a une photo d'Anna quelque part ici. Ou un objet lui appartenant. Oui ! Anna ! Je dis son nom ! Alors ? Elle est où cette putain de relique que tu gardes ?!
J'y vais peut-être un peu fort en disant le nom qu'il ne faut pas prononcer. C'est mon ami. C'est pas facile de faire souffrir un ami. J'en ai tellement peu. Et je suis plutôt du genre à protéger les amis. C'est bien une première pour moi, d'essayer de briser un ami. Même si c'est pour son bien, même si c'est à sa demande, cela me fait quand même un peu mal.
Du plus loin que tu te souviennes, tu as toujours été un fin observateur. Chaque détail est minutieusement scruté avec toi. Tu ne poses jamais – ou très peu – de questions. Tu te contentes simplement d'observer sans rien dire. Rares sont les gens qui te demandent ton avis, le plus souvent tu te contentes d'obéir ou de faire les choses comme bon te semble. Peut-être devrais-tu être terrifier de voir la demoiselle agir mais non, une légère pointe d'excitation s'empare de toi. On dirait un enfant devant ses cadeaux d'anniversaire. Ce soir, tu n'as pas peur. Même si tu ne connais pas Léonie depuis longtemps, tu lui accordes tout de même ta confiance. Hypnotisé par ce qu'elle fait, tu l'observes nouer la cordelette autour de tes mains et de tes poignets. Conscienseument, tu réponds à la demoiselle mais la réponse que tu lui fournis ne semble pas la satisfaite. "Non ! Je ne suis pas contente ! Et comment oses-tu me poser une telle question ! C'est qui le poseur de question ici ? Tu crois que c'est toi ? Non ! Toi tu es là pour cracher le morceau !" Elle crie, ça devrait te faire peur mais à la place, c'est un rire nerveux qui s'échappe de tes lèvres. "Pardon. Je débute .." Dis-tu sur un ton calme, serein. Tu observes la demoiselle silencieusement. Elle a dû en traumatiser des hommes depuis qu'elle s'occupe de régler leurs problèmes. Mais si Léonie souhaite régler tout tes soucis, elle a sérieusement du pain sur planche. La priorité c'est de te sortir de cette situation dans laquelle tu te trouves depuis six ans. Tu n'en peux plus d'être un névrosé au bord de la dépression. Et tu sais que tes amis ne supportent plus non plus de te voir aussi amorphe, sans but précis dans la vie. Mis à part ton boulot, tu n'as aucun réel projet personnel en vue en ce moment. "Tu veux aller de l'avant ? Mais est-ce que tu sais au moins où est l'avant ! Tu crois que tu le vois, l'avant, à force d'avoir les yeux sur le passé ! Hein ! Parce que tu crois en être capable ? Après tout ce temps ? Tu es un fantôme du passé qui squatte le présent ! Tu crois avoir ta place ici, dans le présent ? Et tu crois avoir le droit à un futur peut-être ? Pathétique créature ! Tu es tellement enfoncé dans le passé que je suis certaine qu'il y a une photo d'Anna quelque part ici. Ou un objet lui appartenant. Oui ! Anna ! Je dis son nom ! Alors ? Elle est où cette putain de relique que tu gardes ?! Tu baisses la tête honteusement. Léonie a raison, elle a mis le doigt sur le fond du problème. Elle a tapée en plein dans le mil. "Non. Je ne sais pas où est l'avant mais je compte bien le découvrir !" Réponds-tu avec conviction, essayant de la convaincre mais aussi de te convaincre par la même occasion. Instinctivement, tu regardes autour de toi. Bien sûr que tu as gardé des photos d'Anna. Elle fait partie de ta vie depuis tes seize ans. Dix-huit ans que tu la connais. Dix-huit ans que tu l'aimes. Ça ne peut s'oublier en un claquement de doigt, un battement de cil. "Dans ma chambre. Dans ma table de chevet." Là-bas, un cadre photo contenant une photographie de Anna et toi à la sortie du lycée y est soigneusement entreposé. Tu ne le regarde pas, ça te rassure seulement. Le fait qu'elle prononce le prénom de ton ex te fait mal mais la douleur est supportable. T'aimerais poser des questions à ton amie mais tu te tais, elle va encore se mettre à crier et tu tiens à respecter ses conditions de jeu.
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Il y a des jours où je déteste mon job. Au point où je rêve de faire brûler l'hôpital, avec les collègues et les patients dedans. Parfois, même avec moi !
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