Je crois rêver ! Sur sa table de chevet ! Il commence donc la journée en voyant son ex ! Pareil pour ses nuits ! Elle débute avec un focus sur son ex ! J'ai de la peine pour mon ami. Je ne suis pas surprise qu'il ne puisse pas avancer. Il se fait du mal. Je peux peut-être... Non. Si ? Si ! Je vais faire ce truc intéressant et je pourrai voir comment il réagit. Je saurai s'il sort de ses gonds facilement. Par contre, est-ce que j'ai de quoi mettre mon plan à exécution sous la main ? Je vais farfouiller. "Tu ne bouges pas, tu ne parles pas et c'est tout juste si je te donne le droit de respirer." dis-je sèchement en me levant du canapé.
J'engloutie deux petits fours au passage. C'est dommage de ne pas en profiter. D'ailleurs... je ne devrais pas être la seule à manger. *Léonie prend un petit four et le fourre dans la bouche de Lukà* "Toi manger aussi !" Voilà qui est dit ! Bon ! Maintenant, passons à l'action, très chère Moi-même ! Elle est où sa chambre ? Pas grave, je vais chercher.
Et me voilà partie à l'assaut de la photo interdite ! Je n'ai aucun scrupule à abandonner Lukà sur le sofa. Direction la chambre. J'y trouverai bien au passage... Eh bien oui ! J'y trouve ce dont j'ai besoin. Son bureau, du papier blanc et des ciseaux. Maintenant, j'ai besoin du cadre photo. Une chambre derrière cette porte ? *Léonie ouvre une porte close et tombe sur la salle de bain.* Loupé ! Ici peut-être ? Bingo ! Il faut que je fasse vite et bien. *Léonie ouvre le cadre et retire la photo*. Elle est pas moche son ex. Mais ça tête ne me revient pas. Ah ! Parfait ! Je n'ai pas besoin du papier blanc puisque Lukà a laissé la photo vendue avec le cadre derrière la photo de son ex. Cela arrange bien mes affaires. Le papier blanc ne fait pas aussi vrai que du papier photo. Bien. Retournons voir notre animal !
*Léonie réapparaît dans le salon, le cadre photo à la main.* "Tu n'as pas bougé, c'est bien" lui dis-je en lui tapotant le dessus de la tête. "Tu n'es toujours pas autorisé à bouger. Mais tu peux me parler." Je m'assoie sur la table basse et j'agite le cadre photo sous ses yeux. "Tadam !" J'ouvre le cadre et je sors la photo vendue avec le cadre. Je repose le cadre face contre la table en prenant soin de ne pas montrer à Lukà que la photo de son ex est toujours dedans. Je déchire alors sous les yeux de Lukà la fausse photo, toujours en prenant soin de ne pas dévoiler mon stratagème. Mon objectif est de voir sa réaction. Je fais plein de petits bouts que je jette par dessus mon épaule. "Oups ! Lukà a perdu son doudou !" Je prends une assiette de petits fours que je pose sur mes genoux et commence à me nourrir tout en me délectant à l'idée que Lukà fasse éclater sa colère. Le fera-t-il ?
La photo d'Anna se trouve sur ta table de chevet depuis six ans. Tu sais que c'est malsain de voir ton ex petite amie en photo chaque fois que tu te lèves ou que tu te couches, tout comme avoir osé faire une chambre pour ton fils. Léonie ne semble pas apprécier le fait d'apprendre que la photo d'Anna est posée dans ta chambre et que tu la vois tous les jours. C'est elle qui t'as posé la question, tu t'es juste contenter de répondre. Avec le temps, tu ne fais plus attention à la présence de cette photo. Tu n'aimes pas trop le changement chez toi, déjà que tu peines à retrouver tes affaires. Si tu changeais tout de place, ça serait horrible. Tu te demandes ce que ton amie pensera le jour où tu lui avoueras que ta maison possède une chambre secrète, la chambre de ton fils qu'il n'a pas encore découvert et que, peut-être, il ne découvrira jamais. "Tu ne bouges pas, tu ne parles pas et c'est tout juste si je te donne le droit de respirer." Tu te contentes de hocher la tête et de rester assis là, bêtement, sur ton canapé. Léonie se lève et s'en va, certainement qu'elle se rend dans ta chambre, à l'étage. Mais avant de partir, la demoiselle te met un petit four dans la bouche et te force à manger. "C'est pas facile avec les mains liés tu sais.." Oulà, attention Lukà. Tu as parlé, la grande prêtresse ne va pas aimer. Tant pis, ce qui est fait est fait. Léonie s'en va, elle monte à la recherche de ta chambre. Une boule au ventre s'empare de toi, que va-t-elle faire ? Elle va t'enlever la photo d'Anna ? Non pas ça. Une larme roule le long de ta joue. Mis à part les souvenirs dans ta tête, cette photo est tout ce qui te reste d'elle. Enfin, dans le garage, il y a un carton remplis de photos de la jeune femme, de votre couple et des souvenirs plus concrets de votre relation depuis dix-huit ans. Ton coeur bat fort, les minutes te semblent longues jusqu'au retour de ton amie. Elle revient enfin au salon, le cadre qui se trouvait sur ta table de nuit entre les mains. Ton coeur fait un bond dans ta poitrine. Que va-t-elle faire avec ? Le brise ? Le mettre à la poubelle ? Même si Anna t'as brisée le coeur, tu ne supportes pas que l'on puisse la toucher, ni même à l'une de ses photos. Elle est ton premier grand amour et jamais tu ne pourrais l'effacer intégralement de ta vie. Léonie t'autorise à parler mais interdiction de bouger cela dit. Tu la regardes faire. Elle ouvre le cadre et prend quelque chose dans sa main avant de le déchirer en petits morceaux. Ton coeur se serre. La photo .. Pas la photo .. Tes larmes coulent le long de tes joues. La colère s'empare de toi. Léonie vient de déchirer, devant toi, la photo de ton ex petite amie. Il est interdit de toucher à tes affaires, d'autant plus lorsque cela touche Anna ou ton fils. T'aimerais bondir sur tes pieds et lui tenir tête mais elle te l'as interdit. Tu te contentes de froncer simplement les yeux. Ta bouche s’entrouvre doucement. "Pourquoi t'as fait ça ? T'avais pas le droit !!" Tu te mets à hurler. Bien sûr sur si elle avait le droit, tu lui as demandé son aide donc si, Léonie avait le droit de déchirer la photo. De toute façon, c'est la meilleure chose à faire. "Tu veux déchirer, brûler tout ce qu'il me reste d'elle ? Très bien. Suis moi au garage, y'a un carton remplis de mes souvenirs avec elle." Léonie est en train de réduire en cendre le moindre souvenir que tu possède encore d'Anna. Au fond de toi, tu sais que c'est la seule chose à faire mais la manière dont elle l'a fait te met hors de toi. Tu l'as regardé faire, sans rien dire, sans bouger. Ça veut dire que t'étais d'accord avec ça.
De la colère ? J'ai gagné de la colère ! Youpi ! Lukà n'est pas un cas désespéré puisque la colère c'est une meilleure réaction que les larmes. Il aurait pleuré, j'aurais crié. Il crie, je félicite ! A ma façon, certes. Mais je félicite quand même. "Cela te fait rager, hein ?" Voilà comment je félicite mes victimes. En enfonçant le clou un peu plus ! Il hurle, c'est trop chou ! Enfin, non. C'est mon pote, ce n'est pas chou. J'ai mal pour lui. Mais c'est lui qui l'a voulu ! C'est lui, un soir, qui m'a dit : Léonie aide-moi comme tu aides les autres gars ! En plus il avait sorti ses yeux de merlan frit ! Je n'ai pas résisté. Quand il fait son Lukàchou, je craque. Et me voilà maintenant à le faire hurler de rage. C'est dur, l'amitié ! Mon pauvre chou, tu hurles drôlement fort. Pauvre moi aussi ! En plus de ne plus avoir de voix, je vais être sourde... Attendez une minute ! Je ne suis pas encore sourde ! J'ai bien entendu ce qu'il vient de me révéler ? Un carton plein de reliques !? Ho mon bonheur est là !
*Léonie attrape les liens de Lukà d'une main et l'assiette de petits fours de l'autre. Elle le force à se lever du canapé* "Conduis moi à ce carton ! Petit homme !" Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire subir à ce carton ? J'espère qu'il est gros ! Plus c'est gros... bref. Nous voilà dans le garage. Lukà fait quoi là ? Il essaye d'attraper le carton en haut de l'étagère avec ses mains liées ? Attention, ça va tomber ! Et voilà, je l'avais dit ! Ah non, je l'ai juste pensé ! Ben c'est tombé quand même. Tout est renversé maintenant. Bon... voyons voir... "Assis par terre !" ordonnai-je à Lukà en tirant ses liens vers moi qui suis déjà assise en tailleur sur le sol glacé du garage.
J'ai le cul au frais, lui, il va avoir les bonbons gelés. Haha ! Une petite torture en plus pour lui. Ho... et pour moi aussi. J'ai froid au popotin. *Léonie se lève, toujours l'assiette de gourmandises en main, et fait mine de dominer Lukà de sa (petite) hauteur. Puis, elle fourre encore une fois un petit four dans la bouche de Lukà, avant de faire de même avec elle.* "Jusqu'à maintenant, ces reliques étaient liées à un souvenir agréable, heureux ? Ben il est temps de renverser la chose ! Liste-moi le contenu de ce carton en disant une chose négative pour chaque relique que tu me montres. Et tu le fais en parlant fort et avec conviction !"
"Cela te fait rager, hein ?" La colère, ça fait un long moment que tu ne l'as pas ressenti. Ce que vient de faire Léonie, tu ne peux pas l'accepter. Elle n'avait pas le droit de déchirer la photo d'Anna, elle n'en avait pas le droit. Il y a très longtemps, bien avant le départ d'Anna que tu ne t'ai pas mis en colère. Ça remonte à la période où tu étais sous l'influence de l'alcool. Il y a eu cette fois où tu t'es mis en colère pour rien, juste à cause de ce type qui a regardé un peu trop insistement ta petite amie, Anna en l'occurrence. Tu ne l'as supporté et tu es allé le trouver afin de lui dire ta façon de penser. L'alcool était déjà bien ancré en toi. Tu lui a hurlé dessus. Tu l'a insulté, violenté. Un coup de poing sur le nez, un autre sur la mâchoire. Tu devais le faire. Il devait comprendre qu'il n'avait pas le droit de déshabiller ta petite amie du regard comme il l'a fait. Anna et toi, c'était une longue histoire. T'as mis du temps à lui avouer ce que tu ressentais pour elle et elle a mis encore plus de temps à t'accorder la chance d'être l'homme qui partage son quotidien. Même Anna ne t'a jamais vu si en colère. Les coups de poings ont fusé, les insultes également. Personne n'a réussit à te calmer, même pas elle. Il a fallu que le videur te tire le bras violemment pour que tu tombes en arrière. Ni une, ni deux, tu t'es retrouvé expulsé du bar en moins de temps qu'il en faut pour le dire. Tu te souviens que ce soir-là, Anna a refusée de dormir chez vous. Elle est retourné chez ses parents et ne t'as pas adressé la parole pendant plusieurs jours suite à cette altercation. La situation semble amusée Léonie. C'était un test ? La question te brûle les lèvres mais tu ne dis rien, ça risquerait d'énerver maitresse Maze. Elle te demande de la conduire au garage, près du carton contenant les affaires d'Anna. "Suis-moi !" Réponds-tu froidement. Tu passes devant la jeune femme, au diable la galanterie, t'ouvre la porte du garage. "ça te dérangerais d'allumer la lumière. Mes mains n'atteignent pas l'interrupteur." Le ton de ta voix est toujours aussi sec et froid. "Deuxième étagère au fond du garage !" Ton coeur bat vite. Tu te demandes bien ce qu'elle va en faire. Le brûler ? Le jeter ? Elle est bien capable de le bruler. Ton coeur s'emballe, tes mains deviennent moites et la cordelette commence à serrer bien trop fort. T'attrape le carton mais avec les mains liées c'est pas si évident que ça. Tout le contenu s'éparpille sur le sol. Des photos d'Anna et toi se font voir, quelques uns de ses effets personnels qu'elle a oubliée de prendre avec elle aussi. Les cadeaux que t'as pu lui faire, comme ce pendentif en forme de coeur rempli de strass. Revoir tout cela te fait mal au coeur et une larme coule le long de ta joue. Sous les ordres de la jeune femme, tu t'assois par terre, tous les souvenirs de cette relation passée devant toi. Léonie te fait manger de force, tu n'as pas faim mais tu te force. La dame te demande de lister tout ce que le carton contient en disant une chose négative de chaque objets, photos, souvenirs Tu n'as pas envie de dire du mal ni d'Anna, ni de votre relation. Mais Léonie ne lâchera pas et si tu ne le fais pas, les conséquences n'en seront que pire. Fébrilement, tu montres le pendentif en forme de coeur. "Pour nos un an. Une soirée gâchée à cause de la pluie et du restaurant qu'à oublier notre réservation." Ce n'est pas une chose négative, juste un souvenir malheureux qui te fait sourire. Ça ne va pas plaire à maitresse Maze , elle ne va pas aimer.
Je me réjouissais à l'idée de voir ce carton plein de souvenirs douloureux. Quand je vois la tête de mon ami, j'ai mal pour lui et c'est encore plus douloureux de lui faire du mal. C'est tout un pan de sa vie qui vient de s'éparpiller par terre, sous mes yeux. Une vie qu'il ne m'a pas raconté lors de nos soirées Mister Cocktail et Apéricubes. Je me sens comme une intruse, une voyeuse perverse qui s'infiltre dans les recoins de vie d'un ami. Un ami qui n'avait rien dit jusqu'à maintenant et qui donc n'était pas prêt à partager tout ça avec toi. Ou du moins, partager autant de de son plein gré. Rha ! J'ai envie d'essuyer sa larme et de lui faire un calînou ! Dégage Léonie et laisse Maze faire son job ! Après tout, c'est son choix de m'avoir parlé de la boite ! Il le veut bien ! Continue Léonie ! Ce n'est pas du forcing.
Lukà me montre un collier vraiment très joli ! On dirait le collier que son ex porte sur la photo qui j'ai soit-disant déchiré. Quelle fille quitterait le père de son enfant en laissant le collier qu'elle a eu en cadeau pour leur un an de relation ? Collier qu'elle semble avoir pas mal porté, à un croire la photo de la table de nuit... *Léonie prend le collier des mains de Lukà et l'examine.* Sous le coup de la colère, suite au faux événements entre Lukà et la fille, son ex aurait très bien pu arracher le collier et le jeter à la figure de Lukà. Mais quand même. Après des années de relation et un enfant ensemble, jeter un collier à la figure de Lukà aurait été dérisoire comme acte. J'aurais tout pété dans la maison. Bon, faut avouer que je ne suis pas un exemple non plus. Mais une fille lambda aurait tout pété ! En commençant par le nez de Lukà ! Non... ce collier me fait encore plus penser qu'elle n'avait déjà plus de sentiment pour lui et qu'elle a profité de cette histoire bidon pour se barrer. "Ce collier, c'est comme un boulet de prisonnier attaché à ta cheville. Demain, tu iras chez un prêteur sur gage sur Queen St. On se connait bien lui et moi. Il sera prévenu de ta visite. Tu y déposeras ce collier pour le vendre. Si tu récupères le collier, j'en serai avisée par le prêteur sur gage." dis-je calmement à Lukà.
Il faut que je trouve plus fort pour lui. Vendre le collier n'est pas suffisant. Et puis je viens de lui parler trop gentiment ! Cela ne va pas du tout ! Il y a plein de photo. Trop de photo... J'ai une idée ! "Prend trois photos et déchire-les. A chaque photo déchirée, je veux entendre un défaut de ton ex. Et un vrai défaut ! Pas un truc ridicule comme ton histoire de resto pas réservé et de pluie ! C'est bidon ça ! C'est même le cliché ultra romantique du premier rendez-vous dans les films pour filles ! " m'exclamai-je en lui pinçant le bras. "On est pas dans un film, Lukà ! Les choses ne se finissent pas toujours en mariage pour la vie ! Magne-toi de me déchirer ces trois photos et de me dire trois choses mauvaises chez ton ex ! Je veux trois choses qui te dégouttent, qui t'énervent, te mettent en rogne ! Faut que ça vienne de là !" criai-je en lui montrant son ventre. "Des tripes !"
Oui, il faut qu'il crache le morceau. Il faut qu'il crache sa colère. Son cœur est encore verrouillé. Mais pas ses tripes ! Il n'aurait pas fait appel à moi sinon. La colère est une émotion, pas un sentiment. La colère est bénéfique, contrairement à ce qu'on pense. C'est comme une soupape. Elle a besoin de fumer, de lâcher la pression. Rien ne vaut un bon coup de gueule pour lâcher la pression. Qui ne s'est jamais senti aussi bien qu'après un coup de gueule ? La seule difficulté est d'arriver à accepter sa colère, de la faire sortir au bon moment et de la bonne façon. L'erreur de Lukà, c'est de ne pas avoir libéré comme il faut sa colère. Elle le ronge de l'intérieur.
Le carton qui contient l'intégralité de tes souvenirs avec Anna te fait serrer ton coeur dans ta poitrine. Coeur brisé, coeur qui saigne. Il ne désire pas se réparer un jour, il préfère rester brisé en mille et un morceaux et refusant de s'ouvrir à qui que ce soit. Carton ouvert, ton regard se pose sur différentes photos de votre passé commun. Votre rencontre, le fait qu'elle te détestait au début, l'été que vous avez passés ensemble. Tous ces souvenirs ressurgissent soudainement. Ton coeur s'emballe, ton coeur bat la chamade. Ta respiration s'accélère, elle est saccadée. T'as chaud, tu transpire. C'est toute une partie de ta vie qui vient de s'étaler sur le sol de ton garage. Jamais tu n'aurais pensé que tu viendrais à étaler tous ces souvenirs ce soir. Ce carton était soigneusement fermé depuis six ans, il aurait dû le rester mais l'autorité de Léonie ne l'a pas entendu de cette oreille. Certainement qu'elle doit prendre un malin plaisir à te voir si mal en point. Les liens de la cordelette rouge te serre, ils te font mal tout comme ton coeur qui se sert dans ta poitrine. Tes pensées ne cessent de dériver vers Anna encore et toujours. Encore plus ce soir. Le regard vide, les yeux embués de larmes, tu ne peux détacher ton regard de tout ces souvenirs que tu possèdes avec ton ex petite amie. Même six ans après, les revoir est extrêmement douloureux. Avant ce soir, tu ne comprenais pas bien l'importance du second travail de ton amie Léonie. D'un coup, tout devient plus clair. Léonie et Maze sont deux personnes différentes. Léonie a un coeur, Maze ne semble pas en posséder. Coeur brisé, coeur qui saigne. Maitresse Maze semble vouloir t'entendre parler de ces souvenirs avec Anna. Intérieurement, tu hurles NAAAAN !! PAS CA !!! mais toutefois, elle ne souhaite pas avoir les bons côtés de ces souvenirs. Maze veut simplement que tu lui raconte les mauvais côtés, elle souhaite que tu descende Anna en flèche. Qu'elle ne soit plus mise sur un piédestal dans ton esprit. Tu ne t'en sens pas capable. Tu prends tout de même le pendentif que tu lui a offert pour vos un an et commence à raconter le désastre qu'a été cette soirée. Tes mains tremblent à chaque mot qui sort de ta bouche. Maze t'arrache le collier des mains, tu la regardes sans rien dire, sans rien faire. Tu ne t'énerve même plus, t'en es incapable. "Ce collier, c'est comme un boulet de prisonnier attaché à ta cheville. Demain, tu iras chez un prêteur sur gage sur Queen St. On se connait bien lui et moi. Il sera prévenu de ta visite. Tu y déposeras ce collier pour le vendre. Si tu récupères le collier, j'en serai avisée par le prêteur sur gage." C'est sur un ton calme que la jeune femme te parle. Néanmoins, tu sais que si tu ne fais pas ce qu'elle te demande, elle va se fâcher. Si tu as fait appel à elle, c'est parce que t'en avais envie et besoin surtout. Tu ne répond rien, un haussement d'épaules pour seule réponse. "Prend trois photos et déchire-les. A chaque photo déchirée, je veux entendre un défaut de ton ex. Et un vrai défaut ! Pas un truc ridicule comme ton histoire de resto pas réservé et de pluie ! C'est bidon ça ! C'est même le cliché ultra romantique du premier rendez-vous dans les films pour filles ! " Le ton de la voix de Maze augmente doucement. Ton regard se plonge sur les photos de ton ex et toi. Tu tend lentement la main vers le tas de photo et en prend trois au hasard. En dépit de l'importance de ses souvenirs, tu as bien du mal à te résoudre à les déchirer. À l'ère du numérique, tu es très attaché au format papier. T'es le genre de personnes à faire encore des albums photos qui sont soigneusement rangés dans le placard de ton entrée. Tu commences à déchirer une photo d'Anna qui sourit à la plage. "Jalouse .." Te contentes-tu de répondre dans un premier temps. Tu déchires la seconde et mets un moment avant de trouver un second défaut à lui accorder. "Susceptible.." Oh que oui ! Ça vous a valus de nombreuses prises de tête dans le passé. Pour la troisième et dernière photo, tu ne sais pas quoi dire de mal sur elle. À tes yeux, Anna est parfaite. Elle l'a toujours été et encore aujourd'hui. Tu déchire la troisième photo et lâche un profond soupir. "têtue mais ça rejoint susceptible non ?" En effet oui, mais tu ne sais pas quoi dire d'autre. Tu sais déjà que ces trois défauts que tu viens de citer ne vont pas plaire à la jeune femme. Ce ne sont pas trois choses qui te dégoutent chez Anna, juste des points que t'aurais aimé changer en elle. Il t'es difficile de t'énerver contre Anna, tu n'y arrive pas, c'est au-dessus de tes forces. Tu baisses la tête et joue avec les morceaux des photos que tu viens de déchirer. Tu dois t'énerver, il le faut. Mais tu n'y arrive pas, c'est plus fort que toi. Tu n'oses plus regarder Maze dans les yeux.
Il participe, sans rechigner. Je suis contente des efforts qu'il fournit malgré les difficultés et la brutalité de la séance. Je lui fais faire beaucoup de chose pour une première fois. Je crois que je n'ai jamais été aussi sévère lors d'une première fois. Je n'ai jamais poussé autant. Je cherche vraiment à le pousser à bout. Mais il tient bon. Il avance même s'il ne s'en rend pas compte. Il a pleuré, crié. Il déchire les photos et fait l'effort de trouver des points négatifs dans leur relation.
Les trois mots sont intéressants. Mais il m'en faut plus pour le relâcher. Qu'est-ce que je peux lui demander ? Trois choses qui l'ont mis en colère ? Trois choses qu'elle a fait et qui lui restent encore en travers de la gorge ? Je peux lui faire dire quelque chose sur son fils... Mais ce serait vraiment très mesquin, très violent. Et si je le faisais passer à l'action différemment ? Avec un instrument, plutôt qu'avec ses mains ? Il y aurait un intermédiaire entre lui et la photo. Peut-être qu'il se lâcherait davantage. "Range les photos dans la boite. Sauf le collier, tu dois le vendre. Et retourne au salon avec le collier."
Je m'éclipse et retourne dans la chambre de Lukà. Je passe par le salon et récupère le cadre avec la photo intacte. Je vais dans sa salle de bain et farfouille dans les placards à la recherche de la trousse à pharmacie. Je trouve le sparadrap et je rejoins Lukà au salon. Je lui montre le cadre photo avec la photo de son ex. Je scotche ensuite le cadre sur un coussin du salon. Je prends ma cravache posée sur la table du salon et la donne à Lukà. "Cravache moi ce cadre en hurlant dessus. Je veux t'entendre dire ce que tu as sur le cœur." ordonnai-je.
J'espère qu'il va pouvoir vider son sac. J'espère qu'il va cravacher fort à en faire péter le verre du cadre ! Je veux qu'il crie, qu'il hurle, qu'il pleure. Je veux qu'il évacue tout ce qu'il a gardé depuis des années. Il y a un truc qui m'intrigue quand même. Il n'a pas encore évoqué son fils ce soir. Elle le prive de leur fils. Elle fait la pire chose qu'une femme puisse faire. Priver un homme de son fils. Et pourtant, Lukà ne parle que de son ex. Lukà n'en parle jamais, de ce gamin. Je mets ma main à couper que parler de son fils serait la clé pour pouvoir aller mieux ! Je me demande ce qu'il a déjà pu entreprendre pour retrouver son fils, pour pouvoir le contacter. Est-ce qu'il a au moins essayé ? Qu'est-ce que je peux faire pour le pousser à m'en parler ? Est-ce qu'il y aurait quelque chose dans la maison qui aurait appartenu à son petit ? A part des souvenirs de son ex, je n'ai rien vu de l'enfant. Je vais creuser sur ça juste après !
Sans rechigner, sans te plaindre, tu obéis à maoitresse Maze. De toute façon, tu n'as pas le choix. Tu sais qu'elle t'obligera à le faire si jamais tu n'obéis pas. Au pire, elle le fera devant toi. Elle l'a déjà fait. Qu'est-ce qui l'empêche de recommencer ? Lentement, tu commence à déchirer les photos une à une. Tu cites trois défauts de ton ex compagne à voix basse. Le coeur brisé, le coeur qui saigne. Une boule se forme dans ton estomac à chaque mot que tu prononce. Ça te tue littéralement d'abattre Anna dans son dos, elle a fait bien pire après tout. Elle t'as abandonnée, elle a reniée cette amour qui vous lie depuis dix-huit ans. Elle t'as empêchée d'assister à la naissance de votre enfant, le voir grandir, évoluer. Ses premiers pas, ses premiers mots. Tu ne connaitras jamais tout ça, tu lui en veux énormément à Anna. Tu la déteste plus que tout. "Range les photos dans la boite. Sauf le collier, tu dois le vendre. Et retourne au salon avec le collier." Maze n'a rien dit, elle n'a même pas hurlé de ne pas t'entendre cracher ta haine sur les photos déchirés de ton ancienne dulcinée. Maze t'ordonne de garder le collier. Ça t'ennuie prodigieusement de t'en séparer. Premier cadeau qui marche vos un an de relation et puis, il t'as coûté excessivement cher à l'époque. Tu ne travaillais pas, t'étais qu'un simple étudiant. La jeune femme te laisse seul au salon. Pendant le temps de son absence, t'as le temps de cogiter. Le regard sur le pendentif, tout un tas de souvenirs te reviennent en mémoire. Des souvenirs heureux, bien évidement. Tu n'arrive pas à te résigner à le vendre. Mais il le faut, si tu ne le fais pas, elle le fera elle-même ou bien elle le brûlera dans l'une de tes casseroles. Maze revient au salon, un cadre et du sparadrap à la main. Elle scotche le cadre à l'un des coussins de ton canapé et te le tends, ainsi qu'une cravache. Tu arque un sourcil, ne comprenant pas ce qu'elle attend de toi. "Cravache moi ce cadre en hurlant dessus. Je veux t'entendre dire ce que tu as sur le cœur." Fébrilement, tu prends la cravache dans ta main. Ton regard se pose en premier sur la jeune femme. Elle n'en démordra pas. Tu t'autorise deux minutes afin de canaliser toute colère que tu as accumulé durant six ans envers elle. Les yeux fermés, tu repenses à Anna et à ce que tu as ressentis lorsque tu l'as vu passer le seuil de cette maison. Tu te souviens chaque mot qu'elle a pu te dire. ''Je ne t'aime plus Lukà. Adieu !" Comment on peut ne plus aimer une personne en une journée ? Tu ne comprends pas. Tu n'as jamais compris comment elle a pu te faire ça. D'une main ferme, tu tiens le cadre et de l'autre, tu serres la cravache. "Putain Anna comment t'as pu foutre dix-huit ans d'amour en l'air ? Comment t'as pu tout réduire en cendre en si peu de temps ? Je te déteste. Je me déteste de pas réussir à tourner la page. T'as pas le droit de me priver de mon fils ! T'as pas le droit !" En même tu tapes violemment le cadre, si fort que le verre se brise en morceaux. Exactement comme ton coeur depuis son départ. Tu ne t'arrête plus de taper jusqu'à ce que tes doigts deviennent engourdis.
Je m'attends à ce que Lukà ne montre pas de rage. Je pensais qu'il frapperait un peu le cadre. Qu'il jouerait le jeu. Je ne m'attendais pas à un tel déferlement de colère. Il s'agite devant moi. D'abord doucement. Mais le final a été violent. Presque l'apothéose. Je dis presque. Car idéalement, c'est avec ses mains qu'il faut frapper. Pas au travers d'un outils comme la cravache. Mais ce n'est pas grave car Lukà a détruit le cadre photo et c'est déjà un grand pas pour lui ! Plus que ça, même. C'est une avancée spectaculaire. Il a dit le mot magique. Il a mentionné son fils. Un petit bonhomme qu'il n'a jamais vu. Et c'est surement ça, la clé de tout. J'attends qu'il termine. Même si sa rage le pousse à frapper encore, ses mains disent stop. Alors je dis stop aussi. Même s'il faut écouter l'esprit et les émotions, les laisser s'écouler encore, il est nécessaire de soigner aussi le corps. S'il se fait mal, il sera frustré de ne pas avoir été capable de plus. Pour éviter toutes frustrations, je préfère lui faire croire que c'est moi, qui dit stop.
Je retire la cravache de ses mains engourdies et lui dis : "Cela suffit maintenant. Tu t'es assez exprimé avec mon jouet. Donne !" Je jette la cravache sur la table avec les autres quelques jouets que j'ai apporté. J'attrape le cadre, fais tomber par terre les restes de verre et retire la photo. "Tu la reconnais, cette photo ? C'est celle qui était sur ta table de nuit. Je ne l'ai pas déchiré." Je lui tends la photo et l'agite devant lui. "Quand le moment sera venu, tu la déchireras toi-même. Et à ce moment-là, tu feras la fête à cette photo. Et tu te filmeras en train de brûler les morceaux. Tu m'enverras la vidéo. En attendant ce moment où tu en seras capable par toi-même, sans que j'ai besoin de t'en donner l'ordre, je ne veux plus la voir sur ta table de nuit. Ni ailleurs où elle peut être visible. Est-ce bien clair ?!"
Je soulève le coussin d'assise du canapé et range la photo dessous. Je veux qu'il s'assoie sur cette photo chaque fois qu'il sera dans son canapé. A part le cul de Lukà à travers un coussin, la photo n'aura droit à aucune autre attention. Et j'espère bien qu'il n'y touchera pas sauf pour la mettre en miettes. Vu le regard d'enfer que je lui lance maintenant, je crois qu'il a déjà compris mes intentions s'il y touche pour autre chose que la déchirer.
J'ai la sensation que la séance touche à sa fin. Comment je le sais ? Parce que je me sens épuisée. Et généralement, c'est à ce moment que ma victime dit le mot magique, ou que la tension retombe. Et avec mes plus vieux clients, un regard entre nous suffit pour savoir que nous avons fini. Je rapproche mon visage de celui de Lukà. Et je le fixe dans le blanc des yeux. "Alors ? où ça en est là-dedans, maintenant ?" demandai-je en lui tapotant le torse du bout du doigt, juste au niveau de son cœur. "Qu'est-ce qui fait le plus mal, là... tout de suite ?" ajoutai-je en lui pinçant le torse, toujours près du cœur.
Léonie Tremblay
Spoiler:
@Lukà Petterson On aurait pas presque fini cette première séance ?
Le pendentif qu'Anna portait jour et nuit jusqu'à ce qu'elle te laisse entre les mains lors de son départ, tu rejoins silencieusement le salon. Rien. Pas un mot, pas un son ne sort de ta bouche. Tu t'assois sur le canapé en attendant que la jeune femme revienne de l'étage. Le cadre qui se trouvait sur ta table de nuit à la main et une cravache. Tu ne sais pas ce qu'elle va te demander de faire mais t'as peur. Maze te demande de déverser ta haine, ta colère sur la photo de ta dulcinée. C'est en pensant aux derniers mots qu'elle a prononcée à ton égard lors de son départ que toute ta colère est subitement arrivée. D'un geste, t'attrape la cravache et commence à frapper violemment le cadre en déversant toute cette haine envers ton ex petite amie. Tu frappes si fort le cadre que tu viens à le casser, le briser. Parfaite image pour illustrer ton coeur qu'Anna a brisée il y a six ans de cela. Tu mentionnes ton fils. Ce petit être, ce petit bout de toi que tu ne verras probablement jamais. Les larmes te montent aux yeux, Maze te retire la cravache des mains en disant que ça suffit, tu as assez exprimé ta colère. "Donne ! J'ai pas fini ! Y'a encore tellement de choses que j'ai à lui dire !" Ce n'est qu'une photo, Anna ne peut pas t'entendre. Cela dit, ça te fait du bien. Tu te résigne, tu capitules face à la jeune femme qui ne semble prête à te rendre la cravache. "Tu la reconnais, cette photo ? C'est celle qui était sur ta table de nuit. Je ne l'ai pas déchiré." abasourdi, tu reste planté là, la bouche grande ouverte Sur le moment, tu n'as pas fait attention à la photo, tu ne voyais qu'un moyen de laisser sortir toute cette colère qui était en toi depuis trop longtemps déjà. "Pourquoi ?? Pourquoi me l'avoir fait croire ?" Tu ne comprends pas sa méthode mais, elle a l'air efficace néanmoins. C'est la première fois que tu laisses exprimer ta colère envers ton ex petite amie en six ans. "Quand le moment sera venu, tu la déchireras toi-même. Et à ce moment-là, tu feras la fête à cette photo. Et tu te filmeras en train de brûler les morceaux. Tu m'enverras la vidéo. En attendant ce moment où tu en seras capable par toi-même, sans que j'ai besoin de t'en donner l'ordre, je ne veux plus la voir sur ta table de nuit. Ni ailleurs où elle peut être visible. Est-ce bien clair ?!" Tu hoche simplement la tête positivement en guise de réponse. Tu tremble en reprenant la photo entre tes mains. Les larmes se mettent à couler toute seule, le long de tes joues. Tu ne te sens pas la force de déchirer cette photo. Elle est si belle Anna sur cette photo mais il est temps de tourner la page. Dans un geste désespéré, tu prends ton courage à deux mains et déchire la photo. "T'auras pas besoin de vidéo .." tu dépose les morceaux sur la table basse. Ton coeur saigne, ton âme est brisée mais c'est pour la bonne cause. La soirée touche à sa fin, t'as l'impression d'être vidée de toutes tes forces, comme si t'avais fait un marathon. Tu te laisses tomber au fond de ton canapé, si t'avais pu t'enfoncer à l'intérieur, tu l'aurais fait sans hésiter. "ça va .. enfin je crois .." T'as l'impression d'être mort à l'intérieur, de ne plus rien ressentir. Ton coeur a cessé de battre. "Y'a encore une chose que je dois t'avouer .. J'ai fais la connerie de faire une chambre à mon fils .. Je sais qu'il ne la verra jamais mais c'est plus fort que moi .. tu veux la voir ?" Quitte à ce qu'elle y mette le feu ou casse tout ce qui se trouve à l'intérieur. Au point où t'en es, ça ne pourra pas être pire de toute façon.
Ne souris pas, Léonie ! Ne lui montre pas combien tu es fière de lui. Ne lui montre pas que tu es contente de ce qu'il vient de faire ! Il s'acharne sur le cadre avec hargne. Il laisse exploser tous ses sentiments négatifs. Il se laisse aller. Je suis tellement contente qu'il libère toutes ses nuisances. Il s'allège enfin d'une partie de son malheur. Je dis bien une partie. Car une seule séance ne peut pas suffire pour tourner la page sur des années de douleurs.
Maintenant que le cadre est brisé et que la photo souvenir n'est plus, Lukà peut avancer doucement. Je suis certaine qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Il ne changera pas d'avis. Pas après une telle avancée. Et dire que j'étais réticente au début ! Que j'avais peur de perdre son amitié. Maintenant, je pense au contraire que cela va la renforcer. J'en ai la conviction. Nous sommes passés à un niveau de confiance supérieur à celui que nous avions au moment où j'ai franchi le seuil de la porte de sa maison.
Je dois prendre sur moi pour ne pas sauter de joie en voyant Lukà déchirer la photo de son ex. C'est un travail sur moi-même que je n'ai jamais eu à faire lors d'une séance de domination. Il a surement vu sur mon visage que je me demande s'il va bien car il me le verbalise. "Ca va" me dit-il. Cela me rassure. "Enfin je crois", précise-t-il. J'en suis persuadée, qu'il va bien. Son visage semble moins crispé qu'au debut de la séance. Il semble avoir les épaules plus lâches. Il est clair à mes yeux que Lukà s'est décrispé. Que je suis fière de lui !
Et pour couronner le tout. Il me fait la révélation du siècle ! C'est la cerise sur le gâteau. Le pompom ! "Y'a encore une chose que je dois t'avouer .. J'ai fais la connerie de faire une chambre à mon fils .. Je sais qu'il ne la verra jamais mais c'est plus fort que moi .. tu veux la voir ?" me révèle-t-il. Je crois rêver ! Je tombe des nues ! Je m’assoie à côté de lui. Un réflexe du corps pour faire face à la nouvelle. C'est contre mon gré que mon fessier se pose sur le bord de la table basse. Une Dom se doit d'être debout, de dominer de sa hauteur, même aussi petite soit la mienne. Et pourtant... Me voilà assise, bouche bée, en train d'assimiler l'information. Ma tête se secoue frénétiquement de haut en bas. J'hoche la tête. "Evidemment que je veux voir." Je me lève d'un bond. La Dom reprend le dessus. Je lui donne une petite tape derrière la tête. "Qui te donne le droit de dire que ton fils ne verra jamais cette chambre ! " Je lui agrippe le bras et le secoue. "Ce n'est pas une connerie de vouloir être un père !" m'exclamai-je. Je fronce les sourcils et serre les dents. L'entendre dire une chose pareil me fait mal. Moi qui n'ai plus le mien. Qui ne sait pas s'il est mort ou s'il nous a quitté sans dire un mot. Sans laisser une lettre. Le mien est passé de vivant à fantôme. Qui me dit que mon père n'a pas simplement fuit son rôle de père ? Tandis que Lukà, qui ne connait pas son fils... lui, il a préparé une chambre pour lui. Il veut être père. "Conduis-moi à cette chambre !" ordonnai-je. "Si j'estime qu'elle ressemble bien à une chambre pour un garçon et non à un mausolée pour nourrir ton désespoir, alors je t'aiderai à faire en sorte que ton fils puisse y dormir un jour. Si tu le veux."
La soirée fut éprouvante à souhait, tu ne pensais pas qu'elle le serait autant. Tu n'as plus qu'une hâte c'est d'aller te mettre sous une douche bien chaude, te mettre en pyjama et te caler dans ton lit avec ton livre du moment. Ou bien devant une série netflix, mais pas quelque de prise de tête. Quelque chose de léger, t'as pas envie de réfléchir ce soir. Tu l'as assez fait avec Léonie, enfin avec maitresse Maze plutôt. T'es vidé, fatigué. Tu n'en peux plus. Tu ne pensais pas que dire au revoir à Anna serait si difficile à faire. Enfin si, tu le savais au fond de toi mais le faire en vrai, t'as demandé de puiser toutes tes forces. Le cadre est brisé, la photo est déchirée. Petit à petit, tout les souvenirs qui se trouvaient dans cette maison disparaissent, les uns après les autres. Ton coeur se serre dans ta poitrine, ta respiration est saccadée. T'as chaud soudainement, t'enlève ta veste. Au début de la séance, t'étais réticent et plus le temps est passé, plus tu t'es détendu face à ton ami. Maitresse Maze et Léonie sont deux personnes différentes. Léonie est ton amie alors que Maze n'est qu'une psychologue peu ordinaire. Tu ne comprenais pas l'intérêt de son travail avant ce soir, maintenant tu comprends tout et tu respecte ce qu'elle fait. Son travail ne restera pas vain, ça non. Maze, ou Léonie, ne bouge pas d'un pouce lorsque tu déchire, sous ses yeux, la photo de son ex petite amie. La soirée aurait pu s'arrêter là, il a fallu que tu lui parles de cette chambre que tu as faite pour ton fils. T'aurais pu te taire et la laisser rentrer chez elle mais non, il a fallu que tu l'ouvre et lui parle de cette chambre. "Evidement que je veux voir." Le contraire t'aurais étonné." La jeune femme te frappe la tête par derrière. En temps normal, tu lui aurais dit ta façon de penser mais mieux vaut ne pas trop l'ouvrir face à Maze. "Qui te donne le droit de dire que ton fils ne verra jamais cette chambre ! Ce n'est pas une connerie de vouloir être un père !" Un rire nerveux s'échappe de tes lèvres. Ce qui t'en donne le droit ? Toi ou Anna, peut-être ? Seule Anna a le pouvoir de te laisser le voir. D'après ta cousine, ton ex petite amie se trouve à Sydney -sa ville natale- et elle n'est pas prêt à revenir. Enfin, c'était le cas il y a trois ans. Aujourd'hui, trois ans plus tard, tu ne sais plus ce qu'il en est. Anna est un sujet tabou entre ta cousine et toi. Moins vous en parlez et moins vous vous prenez la tête. "Conduis-moi à cette chambre !" T'ordonne-t-elle. Sans dire un mot, tu passes devant et monte à l'étage. La chambre de ton fils se trouve en face de la tienne. Elle est décorée sobrement, pas de photos, seuls quelques cadres sont accrochés au mur. Des étoiles, des animaux, un peu de super héros aussi. Une vraie chambre de petit garçon. "Si j'estime qu'elle ressemble bien à une chambre pour un garçon et non à un mausolée pour nourrir ton désespoir, alors je t'aiderai à faire en sorte que ton fils puisse y dormir un jour. Si tu le veux." Tu ouvres la porte et la laisse regarder par elle-même. C'est elle qui va juger à quel point tu es un cas désespéré ou non. Adossé au mur, tu laisses ton amie faire le tour de la chambre, inspectant minutieusement chaque détail. "Y'a pas grand chose. Jconnais pas ses goûts donc jvoulais pas y entreproser des choses qui ne lui plairont sûrement pas.."
Je suis Lukà jusque dans la chambre préparée avec soin pour son fils qu'il n'a jamais vu. C'est une belle attention basée sur de bonnes intentions. Mais Lukà l'a fait fait le vide, en quelque sorte, puisque son ex ne lui a jamais présenté son enfant. Qu'elle peut être égoïste, cette fille ! Plus j'en apprends sur l'ex de mon ami, plus je ne l'aime pas. Ce n'est pas juste pour elle. Après tout, je n'ai que la version de Lukà. Je ne sais pas comment elle a pu vivre et ressentir ce qu'ils ont vécu et les ont amené à cette séparation douloureuse pour mon ami. A voir la souffrance de Lukà, je peine à croire qu'elle souffre plus que lui. Après tout, cette femme... elle a leur fils !
Je fais le tour de la chambre et je ne peux pas m'empêcher de sourire, d'ouvrir des tiroirs, des portes de placard et de constater qu'il y a quelques jouets et vêtements. Il y en a pas beaucoup mais il y en a pour tous les âges. Lukà est prêt depuis longtemps à l'accueillir n'importe quand ! Pour la première fois, c'est moi qui vais mettre fin à une séance. "Stop", dis-je à Lukà en me tournant vers lui. "Maze est partie maintenant". Je prends un doudou et m'approche de Lukà en serrant la peluche dans mes bras. "Je compte embaucher un détective privé pour retrouver mon père. Si je le trouve compétent, est-ce que tu serais intéressé pour qu'il retrouve ton fils ?"
Je sais ce que s'est de grandir sans un père. Je me mets à la place du fils de Lukà. Et surtout, je me pose des questions sur ce qu'il sait de son père. Moi je ne sais rien. Car ma mère n'avait rien, selon ses dires, à me donner comme information. Mais qu'en est-il pour le fils de Lukà ? Est-ce que son ex a menti au petit et lui a dit que son père est mort ou qu'il les a abandonné ? A-t-elle dit la vérité et qu'elle l'a quitté ? A-t-elle donné la véritable raison de son départ ou une version édulcorée ? Si elle a menti ou caché des choses, comment le petit voit-il son père ? Que ressent-il pour Lukà ? De la colère ? De la curiosité ? Ou pire... rien ? Je me pose beaucoup de question pour une histoire qui ne me concerne pas. C'est l'histoire de Lukà, ce sont ses affaires. Mais il est mon ami. Je ne peux pas m’empêcher d'avoir envie... non... d'avoir besoin de l'aider. "Qu'es-tu prêt à faire pour le rencontrer ?"
Après tout ce que maitresse Maze t'as obligée à faire, tu repense à cette soirée. Tu ne t'en rends pas encore tout à fait compte mais la jeune femme t'as beaucoup aidée. En une soirée, t'as bien plus avancé que durant ces six dernières années. Un a un, les souvenirs concrets qui te reste d'Anna s'en vont. Ils quittent cette maison achetée en commun avec ton ex petite amie. Léonie ne le sait d'ailleurs pas, elle te demanderait certainement de faire tes valises, de vendre tous les meubles et de bruler la maison. Elle en est capable, plus rien ne t'étonne venant de sa part. Léonie veut voir cette chambre, celle que tu as aménagé pour ton fils. On ne sait jamais, si Anna est prise de remords et qu'elle décide de revenir à Brisbane. Comme dirait ta mère 'Avec des si, on referait le monde ! Elle a raison mais c'était plus fort que toi. Tu t'es amusé à trouver des meubles qui pourrait lui plaire, les monter était certainement la partie la moins fun de cette aventure, heureusement que Matt t'as filé un coup de main. Tu n'as jamais été très doué de tes dix doigts. Tu as adoré la décoration de sa chambre en l'imaginant jouer, s'amuser dedans pendant que tu l'observe sur le pas de la porte. C'est d'ailleurs sur ce pas de porte que tu commences ta journée et que tu la termines également. C'est malsain, t'en es conscient mais c'est plus fort que toi. Tu n'as même pas pu résister à l'envie de lui acheter quelques -beaucoup- de jouets, de peluches. Son lit est rempli de peluches de toutes tailles, des grandes, des moyennes, des petits. Au pied de son lit, tu as posé un coffre remplis de jouets. Sans compter l'étagère où tu as entreposé des puzzles, des jeux éducatifs, quelques livres également. Dans les tiroirs de la commode, t'as également craqué pour quelques fringues pour ton fils. Chose qui ne sert certainement à rien puisqu'il sera certainement bien trop grand pour les porter le jours où tu le rencontreras enfin. Si Anna te le permet un jour. Léonie t'arrête de parler en t'informant que Maze est partie. Une part de toi est soulagée, tu ne sais pas laquelle des deux -entre Léonie et Maze- tu préfères. Tu restes planté au milieu de la chambre, ne sachant pas où poser ton regard. Il s'arrête sur la jeune femme, serrant une des nombreuses peluches de ton fils contre elle. "Je compte embaucher un détective privé pour retrouver mon père. Si je le trouve compétent, est-ce que tu serais intéressé pour qu'il retrouve ton fils ?" Les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, tu ne sais pas quoi dire. Tu ne t'attendais pas à une telle annonce. Tu te rends compte que la jeune femme connait quasiment toute ta vie, alors que toi, tu ne sais quasiment rien d'elle. "Qu'es-tu prêt à faire pour le rencontrer ?" Si elle savait .. T'es prêt à tout pour retrouver ton fils. Tu sais qu'il se trouve à Sydney, enfin Freya ne te l'as pas dit clairement mais elle te l'a bien fait comprendre. 'Je suis prêt à faire tout ce qu'il faudra pour le retrouver. Même à sillonner le pays de fond en comble pour le retrouver." T'exclame-tu en venant t'assoir sur le lit de ton fils. T'observe la chambre et reprend la parole en fixant un point imaginaire sur le sol "Tu sais que cette maison on l'a acheté avec Anna .. ? Jm'y sens plus trop à l'aise depuis quelques semaines .." C'est réellement ce que tu ressens. Cette maison est bien trop grande pour toi tout seul. Tu as pensé à prendre un appartement à la place de cette maison, mais avec Anna, vous vous êtes mis d'accord pour vivre dans une maison avec un jardin pour que votre fils puisse s'amuser dehors sans être obligé de vous rendre au parc. Mais la vérité c'est que cette maison te revient chère, la mettre en location et te prendre un appartement t'as traversé l'esprit il y a quelques jours déjà.
Je fais passer une à une les peluches dans mes mains. J'aime bien tripoter les peluches pour enfant. En générale, elles sont douces et douillette ! J'aime faire effleurer leur pelage sur mon visage. C'est doux, doux... doux ! Je me retourne vers Lukà et lui dit : "Puisque tu es prêt à tout, je te donnerai le numéro du détective pour retrouver ton fils".
Qu'est-ce que je viens d'entendre ?! Il veut quitter cette maison ! Mais quelle progression pharaonique ! Il passe de vieux loup dans sa tanière, apeuré par ses blessures passées à un homme téméraire qui se demande s'il ne va pas se trouver un nouveau nid ! S'il avait été mon petit, j'aurais été fière de lui. Mais qu'est-ce que je dis. En un sens, il est mon Padawan ! Je m’assois sur le lit d'enfant à côté de Lukà et l'assaille à coup de peluche. "Fonce jeune Padawan ! Tu vas trouver ton chemin vers la lumière !" J'éclate de rire et redouble d'effort pour l'assommer avec le doudou tout doux. "Tu t'adresses à la bonne personne. Moi, fille d'agent immobilier, je vais te présenter ma mère. Elle s'occupera de vendre ton bien ou te trouver des locataires. Et en plus, elle t'aidera à t'en trouver un nouveau qui te correspond mieux." J'arrête de le martyriser et me pose calmement. "Si tu veux prendre l'air de cet endroit, tu sais que tu peux compter sur moi pour sortir et même te prêter un bout de canapé."
Avec ma cousine en vadrouille, Lukà pourrait même squatter sa chambre chaque fois qu'il ne se sent pas le courage de rentrer chez lui, dans cet atmosphere vicié qu'il souhaite dorénavant fuir. Je ne sais pas quoi lui proposer d'autre. Je ne sais pas quoi lui dire de plus. J'ignore ce que cela fait de ne plus se sentir chez soi dans sa propre maison. D'une parce que je squatte encore chez ma mère. De deux parce que ma mère fait tout pour que je m'y sente chez moi. Elle n'est surement pas aussi pressée de me voir partir qu'elle ne le laisse entendre.
Je me balance sur le côté pour donner un coup d'épaule à Lukà pour attirer son attention et j'ajoute : "Dis-moi, tu as quoi d'autre comme projet de coeur ? Maintenant que tu commences à avancer ? Est-ce qu'il y a une chose, même un truc délirant, que tu as envie de faire mais que tu n'arrivais pas à faire à cause du boulet que tu tirais ?"