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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyMar 2 Juin 2015 - 20:14



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La librairie. Voilà l'endroit dans lequel je me retrouve en ce moment même. Et je sais très bien pourquoi je suis ici: pour me protéger d'une violente averse qui a éclaté alors que j'étais en route pour rentrer chez Madison. C'est bizarre et totalement surprenant; Pour moi, il ne pleut jamais en Australie. Mais bon, il pleut bien en Afrique aussi. Enfin. Toujours est-il que la librairie était le premier magasin qui m'est apparu et je n'ai pas hésiter longtemps. Ainsi j'ai donc put éviter une bonne partie de l'eau. Mais je me retrouve tout de même pas mal mouillé.

Je remercie la jeune femme qui me tiens la porte pour me faciliter le passage. Je la gratifie d'un sourire timide avant de m'avancer dans le magasin, mettant le plus de distance possible entre la femme et moi. Je sais qu'elle voulait juste m'aider, qu'elle ne pense pas à mal en ce faisant mais ça me met quand même mal à l'aise. Bref. Me passant une main dans mes cheveux mouillés, les ramenant vers l'arrière, je regarde un peu autour de moi avant de soupirer doucement.

Tant qu'à faire, autant faire un tour ici, non? Au moins ça me permettra de passer le temps. Et puis je déteste rouler sur les route mouillés. J'ai l'habitude, certes, je viens tout de même d'Angleterre, mais j'ai tout de même toujours éviter de ce faire. Je m'avance donc lentement dans les rayons, regardant les différents livres qui s'offrent à moi et fini par me retrouver dans la parties horreur. Je sens un léger pincement au cœur lorsque je vois les livres de Stephen King là, exposé devant moi. Je soupire doucement. Ma collection à cramer dans l'incendie et je n'ai, depuis, plus jamais touché à un seul de ces livres. Je devrais peut-être m'y remettre. Un peu de lecture ne me fera sans doute pas de mal, je crois.

Je lève mon regard qui se pose sur le livre Simetière. Celui-là à toujours été mon préféré de cet auteur. Avec Shining, évidement. Et Marche et crève est pas mal non plus. Mais là n'est pas la question. Je me redresse un peu et tend le bras mais ne parvient qu'à toucher le rebord. Fronçant les sourcils, me mordant un peu sur la lèvre inférieure je me concentre, m'étend d'avantage. Mais même en essayant encore plus, mes doigts ne se posent que sur le bas du livre. Avec un lourd soupire je me laisse tomber à nouveau sur le fauteuil et regarde autour de moi, dès fois qu'il y aurait une solution à porter de main. Et effectivement, la solution est incarnée par une personne. Un jeune homme. Brun. Qui me tourne le dos.

Je l'observe, hésite longuement, pèse le pour et le contre. Dois-je lui parler? Dois-je lui demander ce service de m'attraper le livre que je désire? Ais-je réellement besoin de ce livre? Et quand bien même n'en aurais-je pas besoin, je vais bien devoir commencer à me faire des amis, ou au moins apprendre un peu à connaître les gens ici. Ainsi donc, je prends une longue inspiration, expire lentement et roule doucement vers le jeune homme.

 « Excusez moi Monsieur?» demandais-je en m'arrêtant derrière lui  « Je … est-ce que vous pourriez m'aid.... » je me tais brusquement  « C'est pas vrai ...» soufflais-je en le reconnaissant.

Henry Bush. Ça fait, certes plus de 20 qu'on ne s'est pas vu, il est vachement changé. Mais nous étions encore en contact jusqu'à il y a 2 ans. Et je l'ai vu sur des photos. Je le reconnais donc sans mal.  « Je … hm … non c'est bon. Désolé du … du dérangement » je bloque la roue droite et pousse sur la gauche pour me tourner et commencer à partir. Je ne veux pas le voir parce que j'ai honte. De moi. Il me connaît encore de mon temps de bipède, comme ma cousine. Et j'ai cessé tout contact avec lui depuis deux ans. Du jour au lendemain.

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyMar 2 Juin 2015 - 22:14



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Une journée de merde à Brisbane. S’il y avait une chose que tu ne supportais pas c’était bien la pluie. Tu te fichais du fait qu’il fasse froid, tu aimais la neige mais il n’y avait rien que tu détestais plus que la pluie. Tu savais que c’était important qu’il pleuve, bine sûr que c’était important mais bon, quand même quoi, est-ce que ce déluge était nécessaire ? Tu avais bossé toute la journée et tu avais décidé de ne pas rentrer de suite chez toi. En effet, tu avais promis à Lea que tu lui récupérerais le livre que vous aviez commandé pour qu’elle puisse le lire ce week-end quand elle serait chez toi et tu devais aussi acheter un livre ainsi qu’un carnet un stylo pour l’anniversaire d’une amie de ta fille. C’était apparemment une tâche très importante comme te l’avait signifié ta fille au téléphone. Après un après-midi rempli de rendez-vous avec des femmes de tous les âges et donc aux problèmes plus que différents, tu ne pus t’empêcher de soupirer de soulagement en entrant dans la librairie. Tu échappais déjà à la pluie mais tu avais toujours trouvé que c’était un endroit particulier, un endroit presque sacré où le silence était presque total et où il fallait profiter de tous ces livres. Tu adorais en plus l’odeur qu’ils avaient, tu ne pouvais le nier. Tu ne perdais pas de temps à aller te perdre dans le rayon des livres pour enfant parce que ta fille n’avait que cinq ans après tout. Elle ne tarderait pas à fêter ses six ans mais elle ne les avait pas encore. Cependant, elle lisait des livres avec autant de mots que de dessins ce qui n’était pas mal pour une enfant à qui l’école n’avait pas appris à lire encore. Tu finis par dégotter un petit livre qui a l’air fort sympathique pour l’amie de ta fille. Tu te diriges alors vers la caisse où tu demandes aussi le livre que vous aviez commandé et fait mettre de côté. La libraire ne tarda pas à te le confier. Tu choisis ensuite un cahier et un stylo, tout dans le ton rose et violet parce que c’était les consignes. Alors que la libraire allait te faire payer, tu décidais d’aller voir si tu ne pouvais pas trouver quelque chose à ton goût. Tu commençais donc par les derniers romans sortis, ceux qui étaient disposés sur des tables mais rien n’attira ton attention. Tu décidais donc de filer vers le rayon de science-fiction où tu trouvais en général toujours quelque chose qui te plaisait. Vu que tu avais le temps et vu que la pluie ne semblait pas s’arrêter, tu te laissais te perdre dans les résumés que tu lisais les uns après les autres, les stockant dans une partie de ton cerveau pour faire un choix plus tard car il était certain que tu allais partir avec un livre pour toi aussi, sinon ce serait un sacrilège. Alors que tu étais en train de lire un énième résumé, une voix attira ton attention. Tu doutais qu’elle s’adressait à toi au début mais il n’y avait que toi dans cette partie du magasin.  « Excusez moi Monsieur? Je … est-ce que vous pourriez m'aid.... » Tu te tournais pour faire face à la personne qui te parlait mais c’est vers le bas que tes yeux se dirigèrent parce que la personne qui était en face de toi était en fauteuil roulant. Travaillant dans un hôpital, les gens en fauteuil roulant tu y étais plus qu’habitué mais ce qui attira ton regard cette fois c’était le visage de l’homme en face de toi. Parce que ce visage te disait quelque chose, il ressemblait à celui de Nathan, du moins à la dernière photo que tu avais vu de lui. Mais Nathan était à Londres, pas à Brisbane. Cependant, une parole de ce dernier te fit te demander s’il était vraiment à Londres …  « C'est pas vrai ... Je … hm … non c'est bon. Désolé du … du dérangement » Non, cette fois tu n’avais aucun doute, c’était bien Nathan. Il n’avait pas vraiment changé en fait depuis les photos que tu avais reçues, pas vraiment à part pour le fait qu’il avait apparemment besoin d’un fauteuil pour se déplacer maintenant. Mais tu aurais dû t’attendre à des surprises en le revoyant, malgré les nombreux mails que tu avais envoyés, tu n’avais jamais eu aucune réponse de sa part. Trop sonné pour réagir, tu le laissais s’éloigner avant de mettre tes jambes en route et de finir par lui barrer la route. « C’est trop facile, tu ne peux pas fuir cette fois, pas maintenant que tu est devant moi. » Henry ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas fuir parce qu’il était en fauteuil mais à travers une relation qui marchait à travers internet, il était facile pour l’un de disparaître sans donner d’explication et puis ce n’était pas comme si tu étais revenu à Londres ces deux dernières années, trop occupé tu n’en avais pas eu le temps. « Quel est le service que tu voulais me demander ? » Finis-tu par demander parce que tu voulais aider ton ami après tout. Enfin, tu espérais qu’il était toujours ton ami, tu ne savais pas très bien.

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyMar 2 Juin 2015 - 22:43



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Les chances de faire face à Henry. A combien s'élevaient-elles? Sur tous les habitants ici,à Brisbane, c'est sur Henry, ma seule connaissance d'enfance, que je suis obliger de tomber? Ce n'est pas pour rien que j'ai cessé tout contact avec lui. Non pas qu'il ait fait quelque chose de désobligeant mais je ne pouvait tout simplement pas lui avouer la vérité. Et si on skypait ensemble, il allait voir que quelque chose de va pas chez moi et je me connais, je n'aurais pas pu lui mentir. Alors je n'ai jamais répondu à un de ces email ou appel, trouvant toujours des excuses pour ne pas le voir sur skype. Et ça me tuais, intérieurement, de perdre ce qui s'apparentait le plus à un de mes meilleurs ami. Mais voilà, c'est fait, je ne peux plus rien y changer.

Alors là, en le reconnaissant, je choisi la facilité, de nouveau: je fuis. Tout simplement. Je dévis le regard, me détourne et pousse sur mes roues pour mettre le plus de distance possible entre lui et moi. Quitte à sortir sous la pluie, pourvu que je n'ai pas avoir à faire face à Henry. Mais c'est sans compté sur lui, sa réaction rapide et ses jambes agilent. Rapidement, il se faufille entre un rayon et moi et s'immobilise devant moi. Je stope mon fauteuil et relève le regard vers lui, déglutissant lorsqu'il me dit que cette fois-ci je ne peux pas fuir. Pas maintenant que je suis là, devant lui. Je me mord la lèvre inférieure en baisse le regard.  « Henry, s'il te plait, je ...» le suppliais-je avant de me taire.

'Je' quoi? Je ne veux pas te parler? Je ne veux pas te voir? Je ne veux pas que tu m'adresse la parole? Non. Je ne veux pas que tu me vois comme ça. Voilà ce que j'aimerais lui. Je ne veux pas qu'il me prenne en pitié, qu'il me vois là, en infériorité physique par rapport à lui. Je sens déjà son regard changer. Je sais que dès à présent il ne me concidère plus comme un homme normal. C'est le cas, certes, mais c'est juste horrible. Je déglutis discrètement et relève furtivement mon regard sur lui lorsqu'il me demande quel était le service que je voulais de lui. Je secoue la tête.

 « N … non c'est bon je te dit. Je ...» je me tais, mon regard se tournant vers la rangé de livre à mes côtés, avant que je ne soupire  « Tu … je voulais … enfin, tu peux attraper ce livre là... ? » demandais-je timidement en désignant le livre que j'avais déjà remarqué avant.  «J'ai juste envie de dé vérifier un truc... » je me sens tellement piteux. J'arrive même pas a regardé Henry dans les yeux.

Je suis faible.

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyMer 3 Juin 2015 - 19:36



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Nathan, une personne qui avait habité ton passé, ton enfance et qui avait continué à habiter ta vie même après ton départ de Londres grâce à toutes les nouvelles technologies qui existaient aujourd’hui et qui permettait aux gens de garder contact même en étant à un bout et à un autre de la planète. Vous aviez gardé contact pendant plus de dix ans ainsi. Tu l’avais revu à Londres quelques fois alors que tu étais revenu visiter ta famille mais vous ne vous étiez pas trop vus réellement ces dernières années. Surtout ces deux dernières années, deux années où tout contact avait été inexistant et tu n’avais jamais compris pourquoi. Ce n’était pas parce que tu n’avais pas essayé de le maintenir en tout cas, tu avais envoyé des mails, des messages sur Skype jusqu’à ce que tu comprennes que tu ne recevrais jamais de réponse. Tu l’avais regretté, Nathan était un de tes amis les plus proches et le perdre sans savoir pourquoi t’avais fait du mal. Alors le croiser à Brisbane c’était bien la dernière chose à laquelle tu t’attendais et le croiser dans un fauteuil roulant c’était certainement la plus grosse surprise de la journée. Tu te souvenais d’un Nathan rempli de vie, toujours en train de courir à droite à gauche, il ne pouvait apparemment plus le faire désormais. Tu espérais que ce n’était pas pour cela qu’il avait cessé tout contact et tu ne pouvais t’empêcher de te demander ce qu’avait vécu ton ami pour en arriver là car peu importe ce que l’on vous dit, on n’arrive pas dans un fauteuil roulant du jour au lendemain, ce n’est pas possible. Tu te demandais aussi ce qui l’amenait à Brisbane. Tu savais déjà que ce n’était pas toi mais ça ce n’était pas surprenant, vous ne vous étiez pas parlés depuis deux ans maintenant. Nathan essaya de fuir encore une fois mais cette fois tu ne le laissais pas faire. Tu ne voulais pas lui laisser cette facilité parce qu’il n’avait pas le droit de réapparaître comme ça sorti de nulle part sans te donner une explication.  « Henry, s'il te plait, je ...» Tu levais un sourcil attendant qu’il parle mais rien ne vint. Tu pouvais voir que son regard était fuyant, qu’il n’avait qu’une envie et que cette dernière était de disparaître mais tu refusais de t’exécuter. Pas maintenant, jamais en fait. Tu voulais des explications et tu voulais surtout que Nathan arrête de te fuir. Alors tu lui demandais ce qu’il voulait, le service qu’il allait te demander de lui rendre.  « N … non c'est bon je te dit. Je ... Tu … je voulais … enfin, tu peux attraper ce livre là... ? J'ai juste envie de dé vérifier un truc... » Cela te semblait assez logique que dans une librairie Nathan te demande de lui attraper un livre. Tu suivais donc son regard et son doigt pour être certain d’attraper le bon livre. Une fois que ce dut le cas, tu le mis dans les mains de ton ami pour qu’il vérifie ce qu’il avait envi de vérifier. Tu ne connaissais pas le livre, tu ne pouvais donc pas savoir ce qu’il y cherchait. « Tu peux lever les yeux tu sais, je ne vais pas te manger. » Dis-tu parce que tu voulais que Nathan arrête de fuir ton regard. Cela t’énervait et tu avais l’impression d’être un idiot, de donner la mauvaise impression à ton ancien ami. Tu ne pus t’empêcher de demander à ce dernier : « Qu’est-ce qui t’amène à Brisbane ? » Oui, ne pas parler du fauteuil pour l’instant était sans doute mieux.

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyMer 3 Juin 2015 - 22:48



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Faible. Voilà le mot qui me défini le mieux, sans doute. Faible physiquement, car peu importe qui je rencontre, je serais toujours en infériorité par rapport à lui. Faible mentalement car je ne peux toujours pas accepter ce qui m'arrive. J'y arrive tout doucement, certes, mais je suis bien loin de ceux qui ont accepter leur sort. Et j'en connais beaucoup qui se sont fait à l'idée de ne plus jamais pouvoir marcher. Dans les centre de cure et de rééducations que j'ai visité, dans les groupes d'entre aide, spécialisé pour les gens dans ma situation. J'y ai rencontré de très bon ami avec qui je suis, mlagré tout, resté en contact. Je me rappelle surtout d'une fille, paralysée depuis la 3ème cervicale dans l'impossibilité de simplement respirer d'elle-même, qui a réussi à entrer au King's college de Cambridge. Et qui s'en est sortie avec briot. Je devrais d'ailleurs lui envoyer de nouveau un message, peut-être, histoire de reprendre de ses nouvelles.

Mais pour l'instant, je n'y pense que très furtivement car devant moi se trouve Henry, cet homme avec qui je suis resté en contact pendant très longtemp. Il avait 10 ans quand lui et sa famille ont quitté Londres. J'en avais 6 à l'époque. Pendant quelques années, nous avons perdu contact, mais au final, on s'est retrouvé. Et je crois qu'en fait Henry est sans doute celui qui me comprends le mieux. Celui vers qui je me serais toujours tourné en cas de problème. Celui à qui j'aurais pu tout avouer, a qui j'aurais pû parler ouvertement de l'incendie qui a ravagé notre maison et qui m'a laissé dans cet état. Mais je ne l'ai pas fait. Au lieu de ça, je me suis renfermé sur moi-même, j'ai coupé tout contatc avec lui et les autres amis que j'avais à ce moment là. Et c'était sans doute la pire des décisions jamais prise. Mais ça je ne m'en rends comptes que maintenant.

Henry me rattrape alors que je veux fuir. Je le supplie presque de me laisser partir, mais il ne veut pas. Il ne me lâchera sans doute pas jusqu'à ce que je lui ai donné quelques explications. Mais je ne veux pas. Je ne veux pas avoir à revivre le passé en lui expliquant ce qui s'est passé. Donc je préfère changer de sujet directement en lui demandant s'il peut me donner le livre que je voulais attraper avant. Je le prend dans mes mains et remercie mon ancien ami sans pour autant le regarder. Et je sens que ça l'énerve, car il me dit que je peux le regarder, qu'il ne me mangera pas.

Oui mais c'est horrible. Devoir lever le regard car assit nous somme toujours plus petits que les autres. Cette impression qu'on vous prend d'en haut, qu'on vous regarde d'un air hautain, n'en est que d'avantage mise en avant. Je soupire doucelement et hoche la tête.  «Désolé, c'est juste que ... » je me mordille un peu la lèvre inférieure  « Un peu … chiant de lever constemment la tête » je me force à un léger sourire en me passant une main sur la nuque. Ce n'est pas faux; Vraiment pas faux. C'est très fatiguant de toujours avoir le visage levé et ça fait mal, même. Mais peu importe.

M'efforçant de garder mon regard sur Henry, j'hausse les épaules lorsqu'il me demande ce qui m'emmène à Brisbane.  « L'avion? » répondis-je, naturellement. Humour de merde, certes, mais humour tout de même. Je souris un peu plus avant de me reprendre  « Adrian habite ici. Tu te rappelles de lui? » demandais-je. Je sais qu'Henry et mon frère était aussi assez proche. Peut-être moins que lui et moi, mais tout de même. Ils étaient bien ami, eux deux.  « Mais j'habite chez Madison, ma cousine qui m'héberge » je regarde quelques instants Henry puis baisse mon regard sur le livre.

J'observe la couverture puis le retourne et lit rapidement le résumé. Un léger sourire enjouant mes lèvres, j'hésite quelques instant puis tend à nouveau l'objet au jeune homme  « ça te dérangerait de le remettre à sa place? Ce n'est finalement pas le bon » pour ne pas dire que je n'ai pas les moyens de me l'acheter, en fait. Mais bon, ça, Henry n'a pas besoin de le savoir.  «Tu … tu te plais ici, à Brisbane?  » demandais-je finalement, histoire de réengager la conversation.

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyJeu 4 Juin 2015 - 20:02



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Tu n’es pas réellement quelqu’un de très rancunier. Tu n’aimais pas qu’on te trahisse c’était certain et tu ne pardonnais pas facilement, ta sœur en avait fait les frais mais tu n’étais pas rancunier non plus. Tu avais été blessé que Nathan ne te contacte plus mais tu n’avais ni le temps ni l’argent pour aller savoir le pourquoi du comment en lui rendant une petite visite en Angleterre. Alors après avoir essayé de le contacter encore et encore, tu ne pouvais rien te reprocher. C’était Nathan qui avait coupé les ponts et pas l’inverse. Dire que tu ne t’attendais pas à le revoir à Brisbane était certainement un euphémisme. Tu te demandais ce qu’il faisait là et surtout dans cet état. Tu travaillais dans un hôpital, les histoires horrifiques qui expliquaient la présence d’un fauteuil tu en avais entendu quelques unes mais tu savais que ce n’était pas pareil quand la personne qui vous la racontait ne faisait pas parti de votre entourage. C’était d’ailleurs plus simple pour ces personnes de se confier à des gens comme toi qu’à leurs proches voilà pourquoi la première question que tu posais à Nathan n’était pas de savoir ce qui lui était arrivé parce que tu étais certain d’une chose, ton ancien ami n’était pas à l’aise dans ce fauteuil. Il n’avait pas besoin de te le dire pour que tu le voies, c’était évident à tes yeux. Tu ne savais pas depuis combien de temps il était dans ce fauteuil ni si c’était pour toujours ni comment il y était arrivé mais une chose était sûre, il ne s’y sentait pas bien. Et peut-être que tu n’y prenais pas bien mais tu n’avais personne dans ton entourage avec un fauteuil, ce n’était pas non plus facile pour toi.  «Désolé, c'est juste que ... Un peu … chiant de lever constemment la tête » Tu te sentis bête sur le coup … Oui, il avait raison, cela devait lui faire mal au cou mais tu ne pouvais t’empêcher de penser que c’était aussi parce qu’il ne voulait pas te regarder dans les yeux et tu n’aimais pas une seule seconde cette idée. Pas du tout même … Mais bon, tu ne pouvais pas faire grand chose à ce sujet, tu te sentais déjà assez bête comme cela, pas besoin d’en rajouter. « Je peux m’asseoir si tu veux. » Lui proposas-tu en montrant d’un signe de tête la chaise qui n’était pas loin de vous. Ce serait peut-être plus simple, tu ne savais pas très bien. Tu voudrais que Nathan comprenne que le fait qu’il soit en fauteuil ne changeait rien pour toi parce que ses balbutiements te donnaient l’impression qu’il avait peur que tu le juges différemment ou que tu le traites différemment, tu ne savais pas très bien. Tu attrapais le livre qu’il te montrait tout en lui demandant ce qu’il faisait à Brisbane. Parce que tu doutais qu’il était là pour venir te rendre visite …  « L'avion? Adrian habite ici. Tu te rappelles de lui? Mais j'habite chez Madison, ma cousine qui m'héberge » Tu étais surpris, tu ne pouvais le cacher. Tu ignorais que le frère de Nathan était à Brisbane. Cela soulevait une autre dizaine de questions pour toi c’était certain mais tu allais être patient, tu n’allais pas toutes les poser à Nathan de suite, tu savais attendre. Tu te contentais pour l’instant de lui répondre : « Bien sûr que je me souviens de ton frère ! Je ne savais pas qu’il était à Brisbane cependant. » Dis-tu d’un ton des plus sincères parce que c’était vrai après tout. Tu n’en avais aucune idée. « C’est bien que tu sois venu le rejoindre, je suis certain que tu lui manquais. » Tu ne connaissais pas la cousine de Nathan par contre, pas de Brisbane et pas de Londres ça c’était certain. L’important pour toi c’était que le jeune homme soit à un endroit qui lui plaise et si c’était Brisbane, tant mieux. Tu te demandais bien ce qui lui avait fait fuir l’Angleterre …  « ça te dérangerait de le remettre à sa place? Ce n'est finalement pas le bon » Tu récupérais le livre qu’il te tendait avant de le remettre à sa place. C’était un geste tellement facile, un geste que tu n’avais jamais pensé ne pas pouvoir réaliser et pourtant, il était si facile de le perdre, un accident, un problème, tout était vite arrivé. « Tu veux en voir un autre ? » Lui demandas-tu au cas où il voulait voir un autre livre mais n’osait pas te demander. Mais c’est sa dernière question qui te surprit :  «Tu … tu te plais ici, à Brisbane?  » Oui, tu vivais à Brisbane depuis presque vingt ans maintenant et tu ne pouvais pas dire que tu ne plaisais pas ici, bien au contraire. Si cela n’avait pas été le cas tu serais parti mais tu étais toujours là. « Oui, c’est ici que j’ai ma vie maintenant. Mes amis, mon boulot qui me passionne, mes patientes adorées, ma fille qui est mon rayon de soleil, il y a tellement de choses que je ne pourrais pas laisser derrière moi. » Dis-tu sur le ton le plus sincère du monde. « Tu as peur de ne pas t’y faire une place ? » Lui demandas-tu curieux.

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyJeu 4 Juin 2015 - 22:01



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Plus longtemps je suis ici, avec Henry, plus je me demande si je suis content ou non de le voir. Car dire qu'il ne m'a pas manqué serait mentir. Un énorme mensonge. Alors que nous sommes resté tellement longtemps en contact, couper les ponts comme ça, du jour au lendemain était … plus facile qu'on ne pourrait le penser, finalement. J'ai passé deux mois dans le coma, j'ai mis presque un mois à me réveiller totalement et encore deux mois de plus pour sortir de l'hôpital. Lorsque j'ai enfin put rallumé mon ordinateur, ma boîte email débordait de messages non lus, la plupart venant d'Henry. Son dernier disait que si je ne répondais plus, il saura que je ne voudrais plus lui parler et qu'il s'excuse pour quelque chose qu'il n'a pas fait. Cet email datait de trois semaines. Je n'avais tout simplement pas le courage de lui répondre. Et puis, qu'est-ce j'aurais pu lui dire aussi?

Me retrouver donc là, devant lui, est une situation plutôt étrange. J'ai peur qu'il m'en veuille, qu'il soit réellement rancunier, qu'il n'ait pas la force de me pardonner d'avoir couper les ponts. Mais pire encore. J'ai peur qu'il me juge et qu'il ne m'accepte plus. Il me connait de mon temps de bipêde, ce temps où j'étais plein d'énergie, que je courais à droite et à gauche, que j'échappais à la surveillance de mes parents et que Henry devait me rattraper avant qu'il ne m'arrive quelque chose. Le temps où je n'étais pas dépendant d'une tierce personne. Enfin, je ne suis pas non plus là pour me plaindre.

Ainsi donc, je préfère chnager de sujet, expliquer le pourquoi du comment je suis là, à Brisbane. Henry semble sincèrement étonné qu'Adrian habite ici. Ce qui m'étonne un peu. Je veux dire, ça fait quand même quelques années maintenant que mon frère habite dans cette ville. Bon quoique Brisbane est une grande ville. Plus grande que Cambridge et même à Cambridge je ne connaissais pas tout le monde. Donc ça ne m'étonne qu'à moitié qu'Henry n'ait pas encore eu affaire à mon frère. Mais peu importe.

J'hausse doucement les épaules lorsque mon ami me dit que je devais manquer à mon frère.  « ça fait 1 semaine que je suis ici et je n'ai toujours pas oser aller le voir. Tu vois le truc ... » soufflais-je en me passant une main dans les cheveux, mal à l'aise. Je me sens carrément honteux sur ce coup. Je pense bien que me voir serait une chose qui ferait extrèmement plaisir à mon frère. Mais quelque chose en moi m'empêche d'aller lui annoncer ma venue. Enfin,un jour ou l'autre je vais bien devoir y aller.

Je secoue la tête lorsqu'Henry me demande si je veux voir un autre livre, avant que je ne lui demande s'il s'y plait ici, à Brisbane. Il dit que oui, que c'est ici qu'il a son boulot qui le passionne, ses amis et … sa fille. J'arque un sourcil, ignore sa question suivante et incline la tête sur le côté  « Tu … tu as une fille? » demandais-je avant de me reprendre  « Ah ouais non c'est vrai, tu me l'avais dit. Lea, c'est ça?» demandais-je confirmation avant de sourir légèrement  «ça lui fait quel âge maintenant? » curiosité quand tu nous rattrapes.  « Et tu ...»

Je me tait lorsque j'entends un lourd soupire derrière moi. Je me tourne à moitié, regarde au-dessus de mon épaule et apperçoit un homme d'un âge moyen me regarder avec mépris. Je l'observe, l'interroge du regard et remarque son coup d'oeil vers l'étagère. Je ne met pas longtemps à savoir ce qu'il veut et pose mes main sur les roues  « Oh pardon, désolé » m'excusais-je en me décalant du mieux que je pouvais. Je l'entends marmonner quelques paroles désobligeante mais préfère ne pas y réagir et reporte mon attention sur Henry.  « On peut continuer de parler dehors? Je gêne plus qu'autre chose ici ...»

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Tu t’étais souvent demandé pourquoi Nathan ne t’avait jamais répondu, même un tout petit message pour te dire qu’il était trop occupé pour l’instant pour te parler, tu pouvais le comprendre ça. Mais rien pendant des semaines, ce n’était pas innocent, tu le savais. Tu ne pouvais pas le montrer mais tu le sentais. Et le comportement de Nathan en était lui aussi la preuve. Tu voulais lui en vouloir et tu lui en voulais certainement un peu mais le voir en fauteuil roulant te brisait le cœur parce qu’avec tes sœurs, Nathan était la personne la plus dynamique que tu connaissais, toujours en train de courir à droite à gauche. Alors tu ne le prenais pas de haut, tu ne le regardais pas avec de la pitié dans les yeux, tu étais tout simplement désolé pour lui parce que tu pouvais imaginer qu’il ne pourrait pas faire beaucoup des choses qu’il avait prévu de faire et ça ce n’était vraiment pas une belle perspective. Tu ignorais s’il était sur ce fauteuil depuis longtemps ou pas mais tu ne pouvais t’empêcher de penser que même si cela faisait un moment, il n’était pas confortable dans cette situation voilà pourquoi tu essayais de ne pas compliquer la situation avec des remarques dont tu ne comprendrais pas le double sens ou quelque chose dans le genre mais tu n’étais pas non plus invincible. Tu ne pouvais pas tout contrôler et tu avais l’impression de mal t’y prendre, très mal t’y prendre. Alors dans une dernière tentative de sauver ta peau, dans une dernière tentative de ne pas faire de connerie tu décidais de parler de tout sauf du fauteuil. Parce que c’était sans doute mieux et puis il y avait pleins de questions que tu te posais donc tu ne pouvais pas nier que tu cela t’intriguait tout autant que le fauteuil. Nathan finit par te parler de sa famille et du fait que son frère vivait à Brisbane. Tu étais étonné de ne pas l’avoir déjà croisé mais peut-être que tu ne l’avais pas reconnu tout simplement, tu n’avais pas gardé contact avec le grand frère de Nathan, tu ne savais pas ce qu’il était devenu aujourd’hui tu devais l’avouer. Mais Nathan ne l’avait pas vu beaucoup plus que toi apparemment :  « ça fait 1 semaine que je suis ici et je n'ai toujours pas oser aller le voir. Tu vois le truc ... » Tu ne pus t’empêcher de te demander ce que fuyait Nathan. Qu’il ne te parle plus et ne veille plus te voir, à la limite tu pourrais le comprendre s’il te donnait sa raison mais tu ne voyais pas pourquoi il chercherait à éviter son frère. Tu ne te souvenais pas de Nathan te disant que les choses s’étaient gâtées entre lui et son frère donc tu avais du mal à comprendre. « Vous vous êtes disputés ? Pourquoi tu ne cours pas le voir ? » Si c’était toi, tu aurais certainement couru chez tes sœurs mais cela avait le don de te rappeler une chose, tu ne connaissais pas vraiment Nathan, pas maintenant que vous n’aviez pas parlé depuis si longtemps. Tu finis par répondre à la question de Nathan. Oui, tu te plaisais à Brisbane, cela ne servait à rien de faire croire autre chose. Tu y avais construit ta vie beaucoup plus qu’à Londres et tu y avais ta place.  « Tu … tu as une fille? Ah ouais non c'est vrai, tu me l'avais dit. Lea, c'est ça ? ça lui fait quel âge maintenant? » Tu n’étais pas vraiment étonné que Nathan ne se souvienne plus que tu étais papa. La dernière fois que vous vous étiez parlés Lea avait trois ans et puis cela ne devait pas être dans ses priorités. « C’est ça, elle a cinq ans maintenant, elle va fêter ses six ans au mois de juillet. » Tu étais toujours heureux de parler de ta fille, c’était presque plus fort que toi, tu l’aimais plus que tout au monde. Nathan ouvrit de nouveau la bouche :  « Et tu ...» Mais il fut interrompit par un homme lui signifiant qu’il gênait. Dire que tu étais choqué de voir ce genre de comportement était un euphémisme. Tu allais prendre la parole pour signifier à l’homme qu’il devrait se la fermer quand Nathan dit :  « Oh pardon, désolé » Peut-être que c’était lui qui avait raison, les gens comme ça on ne pouvait pas les raisonner … Mais tu ne pus t’empêcher de sentir ton cœur se serrer, Nathan ne devrait pas avoir affaire à cela.  « On peut continuer de parler dehors? Je gêne plus qu'autre chose ici ...» Tu jetais un regard à la pluie qui tombait sans cesse à l’extérieur. Tu pouvais comprendre qu’il veuille partir mais dehors n’était pas la bonne solution. « Si tu me laisses payer mes achats, on peut aller dans le café à côté ? Parce que j’aimerais éviter une pneumonie. » Dis-tu avec un sourire aux lèvres avant d’ajouter : « Tu ne devrais pas les laisser faire tu sais. » Tu n’avais pas pu t’en empêcher.

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptySam 6 Juin 2015 - 19:58



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Je suis content que parler d'autre chose que de ce qui intéresse Henry, à la base. Car même s'il ne le dit pas, je vois dans son regard qu'il ne souhaite savoir qu'une seule chose: comment suis-je arrivé à être dépendant de ce fauteuil pour pouvoir me déplacer? Je sais qu'il meurt d'envie de m'en poser la question, mais je suis bien content qu'il ne le fait pas. Au contraire. Il préfère me demander ce qu'il en est de mon frère. Je lui répond que bien que ça fasse une semaine que je sois ici, à Brisbane, je ne l'ai pas encore vu et ça me désole moi-même. Henry me demande, étonné, si on s'est prit la tête puis souhaite savoir pourquoi, je cite, 'je ne cours pas le rejoindre'. Je lève mon regard vers lui et le fixe en mode 'tu te fous de ma gueule là...?' avant de soupirer lourdement.  «Parce que je peux pas. » répondis-je sèchement en baissant à nouveau le regard sur mes genoux.

Mes mains se serrent en poings sur mes cuisses et je ferme un instant les yeux, déglutissant. Soupirant doucement pour me calmer, je fini par me dire que je serais con de lui en vouloir, à Henry. Il ne doit pas avoir l'habitude de côtoyer des gens en fauteuil roulant. Et puis, ce n'est qu'une gourde, sans doute ne le pensait-il pas réellement. Du moins, pas littéralement, en tout cas. Mais peu importe. Ça fait quand même mal, car « courir » vers mon frère, c'est tout ce que je souhaite, à vrai dire. Bref. Je fini par lui demander s'il se plait à Brisbane et lorsqu'il parle de sa fille, j'enchaîne directement sur ce sujet, lui demandant quel âge elle a maintenant. Je souris doucement, en coin, en voyant la lueur de fiertée dans ses yeux. Aurais-je, moi-même, la chance, un jour, d'avoir cette lueur en parlant de mon enfant? J'en ai des doutes. Du moins, plus maintenant en tout cas. Certes, les organes génitaux ne sont innervé de la même manière que le reste des muscles des jambes et j'ai eu de la chance, au final, car je peux toujours avoir une érection. Mais là n'est pas du tout la question.

Je lui souris et hoche la tête, ouvrant la bouche pour m'apprêter à lui répondre, lorsque j'entends un toussotement derrière moi. C'est un homme. A qui je bloque le passage et la vue. Je m'empresse de m'excuser et m'avance, demandant à Henry si on ne peut pas continuer de discuter dehors. Je le vois bien qui observe l'homme d'un air choqué, mais accepte tout de même, à condition que je le laisse finir de payer ses achats. J'hoche la tête et me met en route pour sortir du rayon. À ce moment, Henry reprend la parole, me disant que je ne devrais pas ma laisser faire. Je soupire et hausse les épaules.

 « Qu'est-ce que tu veux que je fasse Henry, hm?» demandais-je en levant mon regard vers lui  « Je veux dire … regarde moi, je ne peux pas me permettre de l'ouvrir pour une chose aussi futile. Je … enfin voilà. » je baisse le regard et me gare à la caisse derrière Henry  « Je préfère partir et laisser ça comme c'est plutôt que de risquer une altercation quoi » j'avance en fonction de la file, ignore le regard de pitié de la ciassière et me tourne ensuite vers Henry attendant qu'il ait fini de payer. Lorsqu'il me rejoint, je met ma capuche et regarde dehors.  «Bon, juste à côté, tu dis? » je lance un coup d'oeil vers la droite puis soupire  « Faut être fou ...» marmonnais-je en poussant la porte.

Je la tien ouverte pour mon ami puis prend à droite et rentre la tête dans mes épaules lorsque la pluie me tombe dessus. En seulement quelques secondes, mes roues deviennent franchements glissantes et je n'ai plus franchement de grip avec mes mains, ce qui rend l'avancer encore plus dure et chiante.

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyDim 7 Juin 2015 - 10:01



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Tu savais que tu allais finir par dire une connerie sans t’en rendre compte. Tu savais que tu allais faire une gaffe et tu avais fini par le faire. Tu ne t’en étais pas rendu compte sur le coup bien sûr mais c’est en voyant l’expression sur le visage de Nathan changer, c’est en voyant son visage se fermer et quelque chose comme de la colère se dessiner sur son visage que tu décidais de repenser à ce que tu venais de dire et cela te frappa de plein fouet. Bien sûr que Nathan allait être blessé par ce que tu venais de dire, il était clair qu’il ne pouvait pas courir voir son frère bien entendu mais c’était une sorte d’expression ? Parce que même si tu avais dit cela à quelqu’un qui n’était pas dans un fauteuil, tu ne pensais pas que la personne allait littéralement courir quoi … Mais ce n’était pas réellement très sympa de ta part, tu devais l’avouer, seulement tu n’avais pas fait exprès.  «Parce que je peux pas. » Comment te sentir minable en trente secondes ? Tu allais pouvoir donner des cours pour le coup parce qu’il était clair que là tu venais de faire fort. Cependant, pour ta défense tu ne côtoyais pas régulièrement des personnes en fauteuil, pas assez du moins pour éviter ce genre de paroles. Tu n’étais pas toujours très fort pour analyser tout ce que tu disais avant de le dire alors des fois tu mettais les deux pieds dans le plat. « Je suis désolée, ce n’est pas ce que je voulais dire … » Dis-tu pour t’expliquer parce que c’était vrai, ce n’était pas ce que tu voulais dire mais le mal était fait de toute manière, c’était trop tard. Vous parliez ensuite de toi et de ta vie à Brisbane où tu te plaisais énormément. Tu ne savais pas trop pourquoi Nathan t’avait posé cette question. Tu ne savais pas si c’était pour savoir si tout allait bien pour toi, pour prendre des nouvelles ou pour savoir s’il pourrait lui aussi se plaire dans cette ville. Tu ne doutais pas que ce serait le cas, Brisbane pouvait apporter quelque chose de différent à chacun tu en étais certain, il suffisait de saisir les opportunités et de se laisser vivre tout simplement. Alors que tu discutais avec Nathan en t’empêchant de penser au fauteuil, du moins en ne lui posant pas la question, vous fûtes interrompus par un homme qui signifia à Nathan de manière fort peu polie qu’il le gênait pour attraper un livre. Tu comprenais que Nathan puisse se trouver au mauvais endroit, c’était la manière dont il venait de le lui signifier. Alors que tu voyais Nathan se pousser et s’excuser comme si c’était de sa faute, tu ne pus t’empêcher de sentir ton cœur se serrer. Alors que tu allais payer pour tes achats, tu ne pus t’empêcher de demander à Nathan pourquoi il se laissait faire ainsi. La discrimination des gens en fauteuil cela existait et c’était dommage que personne ne dise rien.  « Qu'est-ce que tu veux que je fasse Henry, hm? Je veux dire … regarde moi, je ne peux pas me permettre de l'ouvrir pour une chose aussi futile. Je … enfin voilà. Je préfère partir et laisser ça comme c'est plutôt que de risquer une altercation quoi » Peut-être que c’était Nathan qui avait raison au fond parce qu’est-ce que ça lui apporterait de dire quelque chose ? Si la personne était un peu violente, cela pouvait se retourner contre lui mais tu n’aimais pas l’idée qu’une personne puisse insulter ton ami ainsi. « Je ne sais pas, juste lui faire comprendre que c’est un connard et que les personnes sur un fauteuil doivent être traitées de la même manière que les autres. Tu ne devrais pas avoir à faire à des gens comme ça. » Dis-tu avant d’hausser les épaules. Tu ne peux t’en empêcher. Tu payes tes achats tranquillement en sachant déjà que Lea allait être contente de savoir que tu avais son livre. Tu retournais ensuite voir Nathan qui te demanda :  «Bon, juste à côté, tu dis? Faut être fou ...» Tu te contentes d’hocher la tête avant de sortir de la librairie. C’est sans surprise que la pluie s’abattit sur vous. Le café était à quelques mètres de là et tu avançais le plus vite possible avant de te rendre compte que Nathan avait du mal à avancer. Revenant sur tes pas, tu lui demandais : « Tu veux que je t’aide ? » Oui, tu pouvais toujours le pousser si jamais mais tu ne voulais pas le blesser non plus. C’était si compliqué pour toi comme situation …

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyLun 8 Juin 2015 - 18:42



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J'ai, malheureusement, assez souvent affaire à ce genre d'homme. Ceux qui n'imaginent pas à quoi point un tel fauteuil peu être handicapant. Presque plus que le fait de ne pas sentir ses jambes. Le genre de personne qui perdent patience lorsque quelqu'un dans ma situation n'est pas assez rapide pour passer une barrière ou une porte, le genre qui soupire sans retenue lorsque dans le métro je prends trop de place. Bref, le genre de gros con. Mais qu'on ne peut, malheureusement, pas convaincre du contraire. Je ne leur souhaite à aucun de se retrouver un jour en fauteuil roulant, j'aimerais parfois juste leur dire qu'on peut échanger nos places pour un jour. Si j'avais leur jambes je ne m'arrêterais sans doute pas de marcher, je ne me poserais surement jamais. Et eux pourront savoir combien c'est horrible, chiant et encombrant d'être dans un tel fauteuil. Encore, que le mien est un model assez léger et vachement maniable. Mais peu importe, là n'est pas la question.

Lorsqu'Henry me dit que je ne devrait pas me laisser faire, je soupire doucement, tristement, lui disant que de toute manière je n'ai pas le choix, que je ne peux tout simplement pas me permettre de l'ouvrir au risque de déclancher une dispute bien plus violente qu'une simple réaction désobligeante. Henry ne sait pas trop quoi dire et répond simplement que je dois lui faire comprendre qu'il est un connard et lui expliquer les gens en fauteuil roulant doivent être traité comme une personne normale. Je soupire doucement.

 « Arrête » soufflais-je  « Ce sont des foutaise ça. Certes, on ne veut pas être concidérer comme … handicapé, mais c'est impossible qu'ont soit traité comme une personne normale » j'hausse les épaules « parle plutôt de respect, du genre … ne pas prendre en pitié, aider quand on le demande » j'affiche un demi sourire sans joie  « Mais bon, les gens qui pensent comme ça sont assez rare. Sauf chez les plus jeunes »

Je fini par passer à côté d'Henry et me gare, le temps qu'il fasse ses achats. Puis, nous nous aventurons sous la pluie torentielle. Le café n'est pas 'juste à côté', finalement. En fait, Henry et moi devons quand même parcourir pas mal de chemin jusqu'à ce fameux café. Et pendant ce temps, j'ai le temps d'être bien trempé, galérant plus que de raison avec mon fauteuil. Mon ami revient sur ses pas et me demande si j'ai besoin d'aide. J'hésite un instant puis soupire et me dit qu'on sera plus rapidement au sec ainsi.

 « Ouais, ce ne sera pas de refus» avouais-je après un certain temps de latence.

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyMar 9 Juin 2015 - 18:29



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Le fait qu’il y avait des cons dans le monde, cela faisait longtemps que tu t’y étais fait. Très longtemps même. Un hôpital était le meilleur moyen de s’en rendre compte avec les collègues pas toujours agréables et des patients souvent assez surprenants tu devais l’avouer. Mais tu n’aimais pas la manière dont cet homme venait de traiter ton ami. Nathan était une personne comme les autres et il y avait manière et manière de lui demander de se pousser. Remarque, tu connaissais des gens qui auraient eu le même comportement face à des individus sur deux jambes alors la connerie humaine pouvait aller bien loin malheureusement … Peut-être que Nathan avait raison de se tasser pour ne pas déclencher d’esclandre, peut-être que c’était la chose à faire mais on t’avait toujours appris à te défendre, à ne pas te laisser faire et ce genre d’attitude ressemblait énormément à une défaite. Tu le dis à Nathan parce que tu voulais qu’il comprenne ton point de vue et peut-être qu’il t’explique le sien ce qu’il ne tarda pas à faire d’ailleurs.  « Arrête. Ce sont des foutaise ça. Certes, on ne veut pas être concidérer comme … handicapé, mais c'est impossible qu'ont soit traité comme une personne normale. Parle plutôt de respect, du genre … ne pas prendre en pitié, aider quand on le demande. Mais bon, les gens qui pensent comme ça sont assez rare. Sauf chez les plus jeunes » D’accord, les handicapés n’étaient pas des personnes normales physiquement car elles n’avaient pas les mêmes facilités que les autres. Des fois les handicaps pouvaient aussi être mentaux, tu le savais bien mais tu voyais plutôt ta remarque autour des personnes normales voulant dire qu’elles ressentaient les choses comme les autres et que ce genre de comportement ne pouvait que blesser et faire du mal. Et si les gens en profitaient en plus parce que la personne ne face ne pouvait pas se défendre, c’était complètement malsain. Mais il existait aussi pas mal de gens malsains dans le monde donc cela ne t’étonnerait pas vraiment. « Vous ressentez les choses comme nous et ce genre de remarque ne fait jamais plaisir. » Dis-tu parce que tu savais que le respect des personnes handicapées venait en grande partie de l’éducation. Comment le nier ? Non, ce n’était pas possible. Tu savais que tes parents étaient des personnes très ouvertes et à ce niveau-là, tu leur dois beaucoup tu en es conscient. Ils t’ont donné cette ouverture d’esprit et aujourd’hui elle t’est très utile même dans ton métier où les situations qui t’arrivent sont souvent loin d’être idéales. « Les jeunes ne sont pas encore contaminés c’est pour ça. » Dis-tu avec un sourire sur les lèvres avant d’ajouter : « Et bien sûr qu’il faut du respect mais certains ont du mal à respecter autrui peu importe sa forme. » Dis-tu en soupirant parce que tu avais longtemps souffert des remarques sur ton orientation sexuelle. Tu avais mis cela derrière toi depuis un moment mais ces souvenirs ne pourraient jamais complètement s’effacer de ta mémoire. Quand Nathan te proposa de sortir, tu lui proposas d’aller au café qui n’était pas loin du tout, à quelques mètres, personne ne vous embêterait là, il y avait tellement de choses à discuter … Il accepta et une fois dehors, tu ne te rendis pas compte de suite que ton ami avait des difficultés à se déplacer avec la pluie qui tombait drue. Tu revins donc vers lui pour lui proposer de l’aider. Tu avais hésité à faire la proposition, tu ne voulais pas qu’il pense que tu lui manquais de respect ou quoi que ce soit. Tu retins donc ta respiration alors qu’il te disait :  « Ouais, ce ne sera pas de refus» Tu laissais échapper un petit soupir de soulagement avant de te placer derrière le fauteuil et de commencer à pousser ton ami le plus vite possible sans créer un accident parce qu’il pleuvait quand même. Le café n’étant pas loin, vous y arriviez rapidement, trempé c’était certain mais heureux d’être à l’intérieur. Tu amenais Nathan vers la table la plus proche avant de t’installer et de vérifier que les livres que tu avais achetés n’avaient pas pris l’eau dans ton manteau. La réponse était non. « Ca fait du bien d’être au chaud ! » Dis-tu avant de commander un café à la serveuse qui vint prendre votre commande. « Tu te plais à Brisbane pour l’instant ? » Finis-tu par lui demander.

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyMar 9 Juin 2015 - 23:09



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« Vous ressentez les choses comme nous et ce genre de remarque ne fait jamais plaisir. ». Okay. Vu comme ça, Henry a totalement raison. Je lui souris et hoche la tête tout en haussant les épaules  « Tu marques un point, là, je dois dire  » souriais-je  « De toute manière, personne n'aime être traité de cette manière. Qu'il soit bipêde ou non quoi ...» je souris en coin et le rejoint dans la file devant la caisse. Alors que nous avançons, Henry reprend que les jeunes ne sont pas encore contaminé et qu'effectivement respect soit le maître mot. Mot que peu de gens ont du mal à mettre en place.

Je le regarde, incline la tête sur le côté et me demande s'il ne fait pas référence à son orientation sexuelle. Il me l'a dit une fois, par email, qu'il ressentait quelques chose pour un autre homme, mais c'était il y a plusieurs années de ça. Depuis nous n'en avons plus parler et je dois dire que je ne lui ais jamais reposé la question. De toute manière, je suis bien le dernier à le juger là-dessus et peu m'importe s'il aime un homme ou une femme ou les deux. Enfin. Je lui souris, compatissant. Au final, je crois que nous savons tous les deux ce que c'est que d'être jugé pour ce qu'on est, mais surtout pour ce qu'on ne peut pas changer.

Je ne réponds rien là-dessus, jugeant que je n'ai rien de concluant à dire. Au final, après qu'il ait payer, nous sortant sous la pluie torentielle pour aller dans un café un peu plus loin dans la rue. A mi chemin, par contre, je dois m'avouer vaincu par la pluie qui freine beaucoup trop mon avancé et accepte -un peu à contre cœur je dois dire ...- la proposition d'aide d'Henry. Celui-ci se place derrière moi et commence à me pousser. Je pose mes mains sur mes cuisses et garde le regard baisser, quelque peu honteu, jusqu'à ce que nous arrivons au café. Là, j'aide mon ami en tenant la porte, mais n'ai pas le temps de dire ou faire quoique ce soit que déjà il me pousse encore vers une table un peu plus loin. La serveuse, bien qu'un peu étonné, range une des deux chaises de manière à ce que je puisse bien m'installer à la table. Là, je bloque les roues et relève le regard vers Henry qui me dit que ça fait du bien d'être au chaud.

 «J'aurais jamais cru dire ça, un jour, en Australie » rigolais-je en me passant une main dans mes cheveux mouillé malgré ma capuche.  « Mais ouais, ça fait du bien, t'as raison » je relève mon regard vers la serveuse et commande un chocolat chaud, ne supportant pas le café avant de reporter mon attention sur Henry qui me demande si je me plait à Brisbane jusqu'à présent.

J'hausse les épaules  « Pour l'instant, ouais, ça va. Ça n'a pas très bien commencer, par contre » je soupire doucement  « Je n'ai pas eu le courage de dire à ma cousine que je suis han … enfin, que je suis en fauteuil roulant et … enfin voilà. Elle l'a découvert au moment où … eh bien … elle est venue me chercher à l'aéroport » je soupire doucement et déglutis  « J'aurais très franchement compris qu'elle ne veuille pas m'héberger. Je veux dire, son appartement est loin d'être fait pour un fauteuil roulant mais bon ...voilà. Je ne vais pas me plaindre, car je suis le seul fautif là-dedans et ... » je relève mon regard sur mon ami et souris doucement, désolé  « Enfin ouais si, ça m'a l'air d'être une ville bien sympathique quand même »

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptySam 13 Juin 2015 - 16:23



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Tu devrais être en colère contre Nathan de ne pas t’avoir répondu à tous tes mails que tu lui avais envoyé en espérant qu’il finirait par répondre. Mais il ne l’avait pas fait et même si tu avais ton ancien ami devant toi, tu savais aussi que c’était une personne différente. Parce que ce qui était sûr c’était que Nathan n’avait pas de fauteuil roulant il y avait deux ans. Tu l’avais vu sur Skype, il allait très bien. Mais quelque chose s’était passé. Tu n’allais pas demander, cela ne se faisait pas et puis tu ne voulais pas brusquer Nathan tu devais l’avouer mais tu aimerais savoir ce qui s’était passé. Toutefois, un fauteuil cela n’apparaît pas du jour au lendemain, on se retrouve là-dedans suite à un accident, à quelque chose et cela change une personne. Voilà pourquoi tu retrouvais ton ami mais en même temps tu retrouvais un personne différente que ce dernier. Il n’était plus réellement le même parce que la vie l’avait changé et vous alliez certainement avoir besoin de vous retrouver. C’était ce que vous aviez commencé à faire cependant donc c’était un bon début.  « Tu marques un point, là, je dois dire. De toute manière, personne n'aime être traité de cette manière. Qu'il soit bipêde ou non quoi ...» Tu étais contente de le lui entendre dire. Tu étais content qu’il soit d’accord avec toi sur ce point. Personne n’aimait être traité ainsi et une personne en fauteuil avait des sentiments que le fauteuil ne faisait pas disparaître. Alors oui, ils ne pouvaient pas marcher ce qui les empêchait de faire beaucoup de choses et c’était une situation pas facile mais accepter des remarques de ce genre ce n’était pas normal non plus. « On est d’accord. » Dis-tu tout simplement parce que tu comprenais aussi pourquoi Nathan ne voulait pas répondre. Il ne voulait pas commencer d’altercation qui pouvait devenir violente. Tu le comprenais tout à fait, tu trouvais juste cela dommage. Tu aurais pu dire quelque chose mais ta rencontre avec Nathan était trop récente pour que tu aies le droit de t’interposer ainsi. Finalement, vous décidiez d’aller prendre un café au café qui se trouvait à côté. Enfin quelques mètres plus loin. Tu n’avais pas anticipé que quelques mètres pour Nathan c’était déjà beaucoup surtout sous cette pluie qui semblait incessante aujourd’hui. Tu lui proposais donc de l’aider ce qu’il accepta mais plus par nécessité qu’autre chose, tu pouvais bine le voir. Tu n’en rajoutais pas, tu ne connaissais pas les antécédents de Nathan sur ce fauteuil et ce qu’il faisait à l’intérieur, mieux valait ne rien dire. Vous ne tardiez pas à arriver au café où Nathan retrouva l’usage de son fauteuil ce qui te fit doucement souffler de soulagement. Tu n’y pouvais rien, tu savais que Nathan n’aimait pas que tu le pousses, tu avais l’impression d’aller contre son gré, c’était horrible. Vous finîtes par prendre place.  «J'aurais jamais cru dire ça, un jour, en Australie. Mais ouais, ça fait du bien, t'as raison » Oui, l’Australie était un pays chaud c’était certain, très chaud même mais quand il pleuvait c’était l’horreur. Surtout que c’était l’hiver en ce moment donc la pluie était sa manifestation principale à Brisbane. « T’auras jamais la neige ici mais la pluie par contre, on ne peut y échapper. » Lui dis-tu avec un sourire sur les lèvres avant de commander ton café. Vous en aviez tous les deux besoin et puis c’était un bon moyen de refaire connaissance, de redevenir proche l’un de l’autre si vous le pouviez. Tu demandais donc à Nathan s’il se plaisait à Brisbane parce que ça ne ressemblait guère à Londres.  « Pour l'instant, ouais, ça va. Ça n'a pas très bien commencer, par contre. Je n'ai pas eu le courage de dire à ma cousine que je suis han … enfin, que je suis en fauteuil roulant et … enfin voilà. Elle l'a découvert au moment où … eh bien … elle est venue me chercher à l'aéroport. J'aurais très franchement compris qu'elle ne veuille pas m'héberger. Je veux dire, son appartement est loin d'être fait pour un fauteuil roulant mais bon ...voilà. Je ne vais pas me plaindre, car je suis le seul fautif là-dedans et ... Enfin ouais si, ça m'a l'air d'être une ville bien sympathique quand même » Quoi ? Il n’avait pas mis sa cousine au courant ? Comment mais pourquoi ? Tu pouvais comprendre qu’il ne t’ait rien dit, vous ne vous parliez plus depuis deux ans mais sa famille ? Est-ce que son frère était au courant ? Tu n’en savais rien et tu n’avais pas la réponse à une autre ribambelle de questions … « Je suis content qu’elle te plaise pour l’instant, elle est parfaite pour moi. » Oui, tu n’avais jamais voulu quitter Brisbane, même pour tes études, surtout pour tes études d’ailleurs. « Mais pourquoi n’avais-tu rien dit à ta cousine ? Ta famille n’est pas au courant ? » Demandas-tu en espérant ne pas faire une gaffe.

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Message(#)Don't look at me like that • Henry EmptyMar 16 Juin 2015 - 17:05



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Je sais accepter l'aide quand j'en ai besoin. Je ne suis pas du genre à vouloir tout faire tout seul. Je commence à connaître mes limites et je sais reconnaître quand je dois accepté qu'on m'aide. Comme là, lorsque la pluis torentielle rend la route plus glissante et mes roues plus glissante qu'autre chose. Mais peu importe, Henry m'aide donc en me poussant et ne lâche mon fauteuil qu'une fois à l'intérieur. Là, nous nous installons à une table et commondons respectivement un café et un chocolat chaud. En attendant notre commande, Henry réengage la conversation, me demandant si je me plait, moi, ici, à Brisbane.

Je lui répond que oui, pour l'instant ça va plutôt bien. Sauf que je me vois obligé d'ajouter l'incident avec ma cousine à l'aéroport et comment je l'ai choqué en débarquant comme ça, infirme. Elle n'était tout simplement pas à au courant de la chose. Et évidement, je choque aussi Henry. Je le vois à son regard et son expression. Je me sens honteux, à nouveau. Lorsque notre commande arrive, j'entoure la tasse de mes mains et baisse mon regard sur le liquide. Evidement, Henry ne met pas longtemps avant de réagir et me demande directement pourquoi je n'ai rien dit à ma cousine. Il souhaite d'ailleurs, en plus, savoir si ma famille est au courant de la chose. Je soupire et secoue la tête.

 « A part ma mère et mon frère, non. Personne n'est au courant » je ne relève pas le regard, tournant nerveusement ma tasse dans mes mains  « Après l'in... l'accident j'ai passé 2 mois dans le coma » je relève furtivement mon regard vers Henry  «D'où mon manque de réponses, d'ailleurs  » je soupire doucement et hausse les épaules  « J'ai passé deux mois dans le coma, j'ai mit plus ou moin 1 mois pour me réveiller complètement et après j'ai encore passé 3 semaines supplémentaires pour simple surveillance et pour combattre quelques complications qui sont survenu après ces mois d'alitements » j'hausse les épaules et soupire doucement  « Voilà. Je suis aller en centre de rééducations après. J'y ai passé 1 mois à peu près puis je suis enfin rentré à l'appartement dans lequel nous habitions provisoirement. Et là je n'ai voulu voir personne, si ce n'était mon frère ou ma mère » je baisse mon regard  « J'ai même raté l'enterrement de papa quoi ...» je me mord la lèvre et prend une profonde inspiration avant de prendre une gorgé de mon chocolat chaud  « Désolé, ce n'est pas ce que tu voulais savoir ...» reprenais-je ensuite en baissant la tasse  « Tu …. enfin ouais voilà, à part ma mère et mon frère donc, personne ne connait ma situation actuelle ...»

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