On en est train de chercher ma sœur qui est officiellement portée disparue. Elle n’est pas chez elle et elle ne répond pas aux messages ni aux appels, ce qui n’est clairement pas rassurant. Imaginer Primrose seule complètement perdue au milieu de ce nouveau monde qui est complètement en train de partir dans tous les sens m’angoisse énormément. Selon Romy il y a apparemment des chances pour qu’elle ne soit pas seule mais en compagnie de son copain. J’apprends que ma sœur est en couple et amoureuse et je me demande pourquoi elle ne m’en a jamais parlé. Peut-être qu’elle ne veut pas parler de sa vie sentimentale avec son grand frère ? En soit, je peux le comprendre mais moi je ne lui ai jamais rien caché à ce sujet-là. Bon, c’est pas comme si j’avais effectivement une longue liste d’ex petites-amies mais quand même. « Ouais... enfin je sais pas si c’est sérieux. » Quoi ? Elle est sérieusement en train de me dire que Prim est avec ce mec juste pour le sexe ? Ou est-ce que c’est moi qui interprète mal ses propos ? En réponse à son intervention je me contente de grimacer. Je ne suis pas sûr d’avoir envie d’en apprendre plus en fait. Enfin du moins pas sur la nature de leur relation. « Non. Dans un quartier huppé j’imagine. Il a l’air très … propre sur lui. » Ouais bon, on est pas vraiment avancés et on ne sait toujours pas où elle peut être. On ne sait pas où son petit-ami habite alors je pense que l’on peut tout de suite abandonner cette piste. Nous voilà de retour à la case départ, je frôle la crise de panique ayant peur de retrouver ma sœur morte ou bien encore pire, transformée en un zombie encore plus terrifiant que dans les films Américains. Notre dernière chance de retrouver Prim : l’université. Et c’est sans plus tarder qu’on se dirige tous les deux vers la petite Fiat 500 de ma cousine alors qu’elle me pose la question sur l’éventualité de chats rongeurs de cervelle. Elle se pose des questions bizarres mais je suis sûr que dans d’autres circonstances cette question m’aurait beaucoup amusée. Mais pour l’instant je suis encore un peu sous le choc de ce qui est en train de nous arriver. Je laisse Romy se battre avec sa tringle à rideau, la tournant dans tous les sens dans le but de réussir à la caser dans sa voiture. J’en profite pour lui dire qu’on aurait dû prendre ma voiture, elle est un peu plus grande et plus confortable que sa petite voiture. Bon, pour le coup je suis peut-être un peu de mauvaise foi parce qu’une Fiat 500 ça reste relativement confortable. « Mais ça va je te dis. En plus avec un peu de chance le pompiste aura pris la fuite et ce sera gratuit. » Et en plus elle n’a presque plus d’essence. Sa voiture va donc nous faire chier jusqu’au bout. « Ouais, on a plus qu’à espérer que tout le monde n’ait pas vidé les pompes à essence avant de prendre leur voiture pour fuir la ville. » Dans les films d’apocalypse les gens font souvent ça, non ? En tout cas je maintiens que ma voiture aurait été une meilleure option en plus j’ai fait le plein hier alors… Mais je ne me risque pas à lui répéter, ça ne sert à rien et on ne peut pas retourner en arrière. Et effectivement, elle est presque sur la réserve. « Il y a une station-service pas loin. Je gère t’inquiète. » Sa fausse assurance ne m’aide pas à me soulager. Je gère, t’inquiète. Mouais. J’ai un peu de mal à y croire mais d’accord pourquoi pas. Je tourne la tête vers la fenêtre pour observer toutes les scènes d’horreur que nous offrent le quartier. Des dizaines et des dizaines de zombies arpentent maintenant les rues de Fortitude Valley, certains sont en train de dévorer les corps des personnes encore vivantes. Des cris et du sang partout. Voilà tout ce qui nous entourent. Sympa, non ? Je sursaute légèrement en entendant un bruit sourd sur le pare choc, et puis un deuxième et ainsi de suite. Romy était en train de foncer dans l’armée de zombies pour nous frayer un chemin. « J’espère que le pare chocs va tenir le coup. » Incapable de répondre quoique ce soit, je grimace, simplement. Ne sachant même pas quoi lui dire. Au vu du gabarit de sa voiture je ne suis pas sûr que son pare choc ne soit très solide. Nous voilà enfin arrivés à quelques mètres de la station-service déjà occupée par je ne sais combien de morts vivants à gueuler en recherche de chair fraîche à déguster. Charmant. « Bon, deux solutions. Soit on met de l’essence en priant qu’ils ne nous voient pas. Soit on vole une voiture en priant pour qu’elle ait le plein. » Les chances pour qu’on parvienne à faire le plein d’essence sans se faire choper sont minimes. Avant de répondre quoique ce soit je scrute du regard les voitures abandonnées, les pompes à essence et les zombies rampant tout autour. « On vole une voiture. » Je lui annonce d’un air déterminé. « Je pense que c’est le moins risqué. Mais faut qu’on soit discret si on veut pas se faire bouffer. » Nice, ça met en confiance mais en même temps c’est la vérité, non ? La voiture s’arrête à une dizaine de mètres des autres véhicules abandonnés et je suis le premier d’entre nous à ouvrir la portière. Doucement pour éviter de faire trop de bruit. Je regarde ma cousine et lui désigne du regard la voiture la plus proche ayant les portes d’ouvertes. Je sors de la voiture et commence à marcher lentement et doucement vers la voiture désignée, tenant fermement le couteau empreinté à ma sœur dans sa cuisine. Je regarde partout autour de moi, observant un court instant un groupe de zombies s’acharnant sur le corps d’un homme qui semblait encore vivant il y a peu de temps. C’est presque trop beau pour être vrai, on arrive à la voiture et instinctivement je m’installe du côté conducteur, fermant la portière doucement pour éviter de faire du bruit. Une fois Romy également arrivée à destination je tourne les clés pour allumer le contact une première fois ; sans succès. Je fronce les sourcils et retente une deuxième fois ; toujours rien, le moteur fait un drôle de bruit. « Putain, merde, elle démarre pas ! » Je fronce les sourcils et relève les yeux vers le pare-brise, un petit groupe de cinq morts-vivants avancent vers nous. « On est morts. » Je lui dis, d’un air extrêmement défaitiste. Mais je tente une nouvelle fois de démarrer la voiture mais cette troisième tentative ne s’avère pas être plus concluante que les dernières.
Si Romy avouait avec difficulté qu'elle n'avait plus (ou presque plus, la réserve tient quand même cinquante bornes) d'essence, elle omettait de préciser à Caleb qu'elle avait peut être aussi un chouïa forcé sur le shopping et que eh, trente du mois oblige son compte en banque ne la laisserait sûrement pas remplir son réservoir si facilement. Qu'importe. Il avait la vie sociale d'un moine tibétain depuis quelques mois, et dans un cas de figure "fin du monde", avancer sa cousine de cinquante dollars pour s'épargner une mort certaine dans le bush ne devrait pas être une si difficile besogne. « Ouais, on a plus qu’à espérer que tout le monde n’ait pas vidé les pompes à essence avant de prendre leur voiture pour fuir la ville. » Ah. Blondinette avait peut être zappé ce détail, mais dans ces circonstances mieux valait être optimiste alors c'est en balayant ses réponses d'un vague mouvement du bras qu'elle mettait le contact pour filer à vive allure vers la prochaine pompe. Le duo n'avait de toute façon plus vraiment l'occasion de se focaliser sur la jauge de carburant de la voiture puisque fin du monde oblige² Romy avait à foncer sur des dizaines de morts vivants pour se frayer un chemin. Quelle boucherie. Elle avait presque l'impression d'être dans un vieux remake à petit budget de The Walking Dead, et si elle ne se sentait clairement pas l'âme d'une Michonne en devenir, il fallait bien qu'ils s'endurcissent pour réussir à survivre et retrouver Prim. Arrivés tant bien que mal jusqu'à la station service, un constat des plus alarmants se dressait devant eux : il leur était impossible de mettre tranquillement de l'essence sans se frotter à une demie douzaine de zombies amateurs de chair fraîche. Suggérant qu'ils avaient deux options (plus ou moins) Romy mettait à l'épreuve le sens moral face à la providence, et force était de constater que l'instinct de survie était plus important à Caleb puisqu'il répondait sans l'ombre d'une hésitation : « On vole une voiture. » avec un air déterminé. La petite blonde opinait du chef, récupérant sa lance-tringle à l'arrière, et ce en totale contradiction avec la suite des paroles du restaurateur. « Je pense que c’est le moins risqué. Mais faut qu’on soit discret si on veut pas se faire bouffer. » Ouais... donc pas d'arme de deux mètres qu'ils mettraient dix minutes à faire rentrer dans leur prochain véhicule. Compris. Elle ravisait son geste, attrapant le couteau scotché au bout plutôt que l'intégralité de son dispositif en entier, puis se mit en quête de la voiture parfaite en s'extirpant de sa Fiat 500, RIP petit ange. Son cousin fut le premier à en trouver une qui valait le coup, et c'est sans se faire prier que Romy l'avait suivi. Se glissant côté passager (il ne lui avait pas franchement laissé le choix, quand bien même ils n'avaient pas vraiment eu le temps de tailler le bout de gras sur le parking pour déterminer qui des deux avait la meilleure conduite) la petite blonde regardait la horde de zombies dévorer un résidu de malheureux sur le parking, mais alors que le brun tentait de faire démarrer la voiture, le moteur se mit à faire un drôle de son ... sans toutefois fonctionner. Ohoh. « Putain, merde, elle démarre pas ! » Mais non. C'était tout bonnement impossible. NON. Romy fronçait les sourcils, paniquée en suivant le regard de son cousin rivé vers les morts zombies qui avançaient vers eux, alertés par le bruit. « On est morts. » Sûrement. S'ils restés plantés là c'était ce qu'il leur arriverait. "Pas aujourd'hui." Philosophique, Romy avait pourtant décidé que sa dernière heure n'était pas arrivée, et retirant le frein à main, elle laissa la voiture filer en pente douce vers la station service, bienheureuse que les quelques mètres qui séparaient leur emplacement de la vitrine soit suffisamment conséquente pour prendre assez d'élan et faire voler en éclat le verre dans un bruit sourd. Les airbags n'avaient pas déclenchés, mais ils étaient bien secoués ; malgré tout il fallait faire vite. Sortant par la fenêtre puisque la portière était coincée, la blondinette profitait du fait que l'endroit soit vidé de toute présence humaine pour attraper tous les briquets de derrière le comptoir ainsi qu'une jerrycan laissée à l'abandon par un connard qui avait vraisemblablement décidé que faire des réserves et être égoïste, c'était judicieux. "On va les faire sauter." Déterminée, Romy retirait sa veste pour l'imbiber d'essence, lorgnant sur son cousin pour l'inciter à trouver des tissus, n'importe quoi. "Il faut qu'on fasse une sorte de corde, qu'on la jette jusqu'aux pistolets et qu'on foute le feu, ça va tout faire sauter." Et peut être eux aussi. Pas forcément l'idée du siècle mais s'ils s'éloignaient suffisamment ... la centaine de Zombies ayant trouvé refuge ici terminera en barbecue et ce sera déjà ça pour prendre de l'avance. "Essaie voir si ces clés ouvrent une voiture sur le parking de derrière, et si jamais elle est encerclée par les zombies arrange toi pour qu'ils aillent vers le devant. Ils vont finir en grillades." Passée derrière le comptoir, Romy avait attrapé les affaires de l'employé disparu et en avait trouvé des clés de voitures qu'elle tendait à Caleb, car oui, elle était tout à fait sérieuse quant à ce plan complètement tiré par les cheveux.
La voiture de Romy n’a plus d’essence – ou quasiment plus – et une petite balade en ville me tente moyennement. Il faut dire que j’ai pas forcément envie de me faire bouffer, pas avant d’être sûr que ma sœur soit toujours en vie. Je ne peux pas m’empêcher de me demander si dans leur ferme mes parents sont plus en sécurité, au moins ils ne sont pas en pleine ville là où des dizaines et des dizaines de zombies arpentent les rues. Dans The Walking Dead la ferme d’Hershel avait l’air hyper sécuritaire, alors peut-être que c’est le cas pour eux aussi ? Mais là, maintenant, tout de suite, c’est ma survie et celle de ma cousine qui passe avant tout parce que là on se retrouve tous les deux dans la merde. On a réussi à trouver une voiture pour remplacer sa bien-aimée Fiat 500, mais bien évidemment celle-ci ne démarre pas. On a la poisse et on va tous les deux mourir. C’est ce que je me dis tout de suite. C’est fini. Fichu. Notre vie n’aura pas été très longue et la mienne aurait été complètement minable, triste, et dénuée de sens et d’intérêt. Je panique et j’ai déjà abandonné l’idée de survivre à ce nouveau monde post-apocalyptique qui s’ouvre à nous. Mais au moins on va mourir à deux, Romy et moi. Peut-être que j’apprécie un peu trop l’emmerder mais je l’aime bien ma cousine et j’ai été heureux d’avoir partagé mes derniers moments avec elle. Mais elle ne semble pas du même avis que moi, elle a encore de l’espoir, ou un plan je ne sais pas, mais elle retire le frein à main poussant la voiture à entreprendre une marche arrière pour foncer dans la vitrine de la boutique. D’accord. Je grimace et passe une main sur ma nuque. Pour ma défense cette fois ce petit accident de voiture n’est en aucun cas de ma faute. Et après on va critiquer ma conduite… J’essaie d’ouvrir ma portière pour sortir mais impossible : elle est bloquée. Super. Je soupire tout en passant moi aussi par la fenêtre pour sortir de la voiture – voilà heureusement que je ne suis pas très grand et super baraqué, sinon j’aurais certainement galéré à sortir. – Je reste debout en plein milieu de la boutique, ne sachant pas trop quoi faire et j’observe ma cousine s’emparer de tous les briquets qu’elle trouve. Je fronce les sourcils en la regardant faire, essayant de comprendre son plan sans avoir à lui poser des questions mais je vous assure que pour le coup, j’ai du mal à la suivre. « Qu’est-ce que tu fous ? » Je lui demande, sincèrement confus tout en avançant vers elle. Et elle ne tarde pas à me répondre d’un ton sûr et déterminé. "On va les faire sauter." Hein ?! Pardon ?! Les faire quoi ?! Mais elle est complètement folle ! Les faire sauter ?! J’ai bien entendu ? Mes yeux s’écarquillent, pas que l’idée soit mauvaise mais 1) c’est assez dangereux et 2) elle est tarée ! « Mais ça va pas ? T’es folle ! » Elle veut mourir ? Bon dans tous les deux on est dans la merde et l’option mort semble plus probable que celle où nous arrivons tous les deux à rester en vie. Elle retire sa veste pour l’imbiber d’essence. Ouais, ouais. Je suis vraiment pas fan de son idée moi. Elle est inconsciente. "Il faut qu'on fasse une sorte de corde, qu'on la jette jusqu'aux pistolets et qu'on foute le feu, ça va tout faire sauter." Je la regarde longuement, sans bouger d’un pouce, secouant doucement la tête de droite à gauche. J’essaie de trouver une meilleure idée mais rien ne me vient. C’est donc dans un long soupir que je retire ma veste pour lui donner. « T’es consciente qu’on risque de mourir nous aussi ? » Je sais qu’elle le sait, mais je me sens tout de même obligé de lui faire remarquer et j’essaie de m’investir un minimum dans ce plan que je trouve complètement foireux, j’attrape chaque petit bout de tissu que je trouve et je lui tends au fur et à mesure. "Essaie voir si ces clés ouvrent une voiture sur le parking de derrière, et si jamais elle est encerclée par les zombies arrange toi pour qu'ils aillent vers le devant. Ils vont finir en grillades." J’angoisse un peu à l’idée de me retrouver seul et potentiellement entouré de plein de morts-vivants. J’acquiesce d’un signe de tête sans broncher même si l’envie de rester ici assis en boule derrière le comptoir me paraît plus attrayante que celle de partir à l’aventure à le recherche d’une voiture fonctionnelle. « C’est un plan foireux Romy, tu vas juste nous tuer. » J’espère avoir tort, je vous jure que c’est le cas. J’aimerais beaucoup constater que son plan relève du génie et qu’elle va nous sauver et que je vais nous trouver une super voiture. Mais je ne dis rien de plus et je passe par la porte arrière du magasin et difficile de se tromper puisqu’une seule voiture s’y trouve mais bien évidemment elle est entourée de deux zombies. Et merde. Je me cache à l’arrière de la voiture cherchant tant bien que mal un moyen pour les attirer vers l’avant. Comment est-ce qu’ils font dans les films dans ce genre de moment ? Je baisse les yeux pour voir une grosse pierre à mes pieds, c’est sans plus attendre que je l’attrape pour la lancer un peu plus loin. Ces trucs-là sont attirés par le bruit, non ? Les zombies confirment ma pensée en s’avançant bêtement espérant certainement trouver quelque chose de plus intéressant. Je monte dans la voiture pour vérifier que celle-ci fonctionne bien et tout a l’air correct. « C’est bon, on a une voiture et plus personne derrière. » J’annonce à ma cousine en la rejoignant dans le magasin. « T’es sûre que c’est une bonne idée ? » Je lui demande cette fois avec une pointe d’inquiétude dans la voix.
Parmi toutes les idées pourries, parmi toutes les possibilités qui lui tendaient les bras, Romy avait choisi le pire scénario possible en choisissant de faire flamber la station-service, et pourtant, à sa façon d'y aller avec une détermination sans faille la jeune femme semblait décidée à en découdre avec la viande avariée qui voulait leur peau dehors, les faisant flamber façon grande explosion ; un barbecue à en faire pâlir les habitants de l'Alabama entre deux meetings de Donald Trump. « Qu’est-ce que tu fous ? » Leur sauver les fesses. Ou presque. Relevant brièvement le menton vers Caleb, Romy exposait son plan en continuant son entreprise, les doutes commençant doucement à l'envahir. Ce n'était peut-être pas une si bonne idée, et son cousin ne se privait pas de le lui faire savoir en faisant la moue. « Mais ça va pas ? T’es folle ! » Eh, si leurs derniers instants étaient effectivement arrivés, ce n'était pas très gentil de lui balancer des vacheries de ce genre là. "T'inquiète, dans les films ça marche." Pas sûr que ce soit la bonne justification dans ce type de situation, mais la jeune femme n'avait rien de mieux en stock. « T’es consciente qu’on risque de mourir nous aussi ? » Elle haussait les épaules en s'activant, répondant que : "Dans tous les cas on risque de mourir, autant essayer de s'en sortir." Là encore, Romy était persuadée que cette réplique venait d'un film, mais comme le soulignait Caleb ... quitte à crever, autant le faire dans des circonstances dignes d'un blockbuster hollywoodien. Ce dernier l'aidait toutefois, et rassemblait à son tour des bouts de tissus qu'elle nouait entre eux pour créer la mèche la plus longue de l’histoire et atteindre les pistolets histoire de se laisser une dizaine de secondes pour déguerpir. Il fallait juste qu’ils aient confiance en eux, et tout irait comme sur des roulettes. Méthode Coué. Tout va bien, tout va parfaitement bien. « C’est un plan foireux Romy, tu vas juste nous tuer. » Oui, peut-être, mais en agissant ils avaient au moins une petite chance de s’en sortir tandis qu’en se plaignant, ils n’arriveraient à rien. Balayant du revers de la main les paroles de son cousin en priant tout ce qu’il était possible de prier pour tenir les zombies à distance, la petite blonde le laissait partir vers l’arrière du magasin pour dégoter un bolide (ou du moins, un véhicule dont le réservoir était plein) en terminant soigneusement de placer ses bouts de tissus imbibés d’essence piquée dans un jerrican. Briquet en main, elle entendit Caleb la rejoindre rapidement, ce dernier lui confirmant qu’il n’y avait plus qu’à s’activer pour mettre les voiles. « C’est bon, on a une voiture et plus personne derrière. » Elle opinait du chef, soudainement bien plus sérieuse qu’il y a encore quelques secondes. « T’es sûre que c’est une bonne idée ? » Non. Mais ils n’avaient plus vraiment le temps de trouver une alternative. « On va en faire péter une bonne dizaine et en attirer plein d’autres avec le bruit. On sera tranquilles un moment. » Ils auraient aussi détruit l’une des principales sources de réappro en comestibles du coin mais soit. Egoïstement, ils auraient la vie sauve et dans ce chaos, c’était tout ce qui comptait. « On s’installe, tu mets le contact, je balance le zippo sur la traînée d’essence et on se tire en vitesse lumière. » Mettre des mots sur ce qu’ils s’apprêtaient à faire leur permettait de se mette d’accord, et à la façon qu’avaient les zombies de s’approcher du magasin, mieux valaient qu’ils s’activent. Courant presque jusque dans la voiture, ce duo de bras cassés était sur le point de voir si la réflexion de Romy relevait du génie ou du suicide, et …. « Avance, avance, avaaaaaance ! » sitôt la petite blonde ayant balancé son briquet, les choses s’accéléraient à toute allure. Une explosion immense souleva légèrement leur citadine alors qu’ils étaient à peine au bout de la rue, tandis qu’un souffle brûlant balayait tout le quartier. Un bras sanguinolent atterrissait sur le pare-brise de leur voiture, accueilli par un cri de panique. Le silence avait suivi quelques secondes, puis finalement, alors qu’ils s’éloignaient du centre-ville, Romy le brisait en rétorquant que : « Ben tu vois. Je t’avais dit qu’ils finiraient un barbecue. » le ton faussement assuré pour elle qui venait (littéralement) de friser la crise cardiaque.
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