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 blood on my hands (leonardo)

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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyMer 3 Juil 2019 - 9:01

Les journées ici étaient longues, et devenaient toujours de plus en plus compliquées à gérer pour la petite Romy Ashby. Il n'avait jamais fait bon d'être une femme seule, célibataire et sans attaches dans cette ville, alors si la blondinette s'estimait heureuse d'avoir un toit sur la tête offert en l'échange d'un travail au saloon, elle devait pourtant avouer que ce job commençait à lui peser. Du matin au soir elle servait des ivrognes, et quelques nuits par semaine elle arrondissait ses fins de mois en se servant elle même ; une besogne qui la rebutait mais qui avait au moins le mérite de bien payer. Ses grands yeux bleus et sa silhouette bien proportionnée en charmaient plus d'un, mais jamais suffisamment pour que quelqu'un ne la sorte de derrière ce comptoir pour lui offrir une condition. Romy demeurait l'éternelle vieille fille, la future paumée du coin que l'on venait voir pour un verre de whisky et quelques minutes de réconfort. Elle s’accommodait de son quotidien, l'agrémentant de quelques amitiés, de petits plaisirs lorsque les finances le lui permettaient. Depuis trois ans qu'elle travaillait ici la jeune femme était devenue une référence, une figure familière et malgré quelques clients réfractaires, le courant passait en général plutôt bien. "Dure journée ?" Aux environs de minuit ce soir, Romy essuyait le comptoir de ce bar désert -exception faite de cet homme- à l'aide d'un chiffon de fortune dégoté dans les chutes d'un rideau. "Je vous ressers quelque chose Docteur ?" Ce type elle l'avait vu des dizaines de fois traîner ici ; toujours tard, toujours seul. Un homme à part, différent -déjà parce qu'il ne passait pas son temps à essayer de la peloter lorsqu'elle remplissait son verre, mais surtout parce qu'elle lui avait toujours trouvé quelque chose d'unique- qu'elle tentait de soigner ; fidéliser la clientèle pour éviter qu'ils n'aillent boire chez la concurrence lui assurait de conserver son emploi ... et son logement. Bavarde -assez pour deux- la petite blonde ne le laissait pas répondre, à la place elle attrapait un verre de derrière le comptoir pour se servir un remontant à elle aussi ; après de telles journées il lui fallait au moins ça pour ne pas s'endormir avec des idées trop sombres, puis poursuivait sur le même ton neutre : "Et santé, hein." Drôle de chose à dire à un médecin mais soit. Vidant son verre d'une traite, la tenancière du saloon grimaçait en sentant l'alcool lui brûler l’œsophage, puis s'apaisait finalement à mesure que son corps s'habituait. Elle n'en était pas encore au stade de l'alcoolique notoire qui ne distinguait pas le whisky de l'eau, bien qu'à ses yeux, ces petits verres qu'elle s'accordaient après son service lui étaient devenus nécessaires.   

   
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyMer 3 Juil 2019 - 17:53

La journée de Leonardo s’était terminée comme tant d’autres au Saloon de Brisbane. Bien malgré lui, il était devenu peu à peu un habitué du coin, à tel point que souvent les serveurs ne prenaient même plus la peine de lui demander quoi que ce soit quand il fallait le servir. Leonardo avait pendant longtemps cru qu’il était sûrement meilleur que tous les autres ivrognes qu’il croisait de plus en plus souvent – après tout, la richesse de ses ancêtres et de son travail étaient certainement suffisantes pour le démarquer d’une telle masse anonyme. Mais bien malgré lui, il se rendait compte d’à quel point la qualité de ses habits ne changeait rien à sa situation – en fin des comptes, il n’avait rien de plus et rien de moins qu’eux tous. De telles réflexions accompagnaient ses gorgées régulières, jusqu’au moment où ses déglutitions étaient l’un des rares bruits du Saloon. Il releva la tête de son bocal, tombant alors sur le regard de la pauvre serveuse occupée à nettoyer le comptoir qu’il occupait aussi nonchalamment. « À vous de me le dire. » Il prit la dernière gorgée de son verre, le relevant assez pour que Romy puisse finir son travail. Il ne connaissait pas vraiment la jeune femme, mis à part le fait qu’elle avait l’air de fréquenter le Saloon tout autant que lui, même si c’était pour d’autres raisons tout aussi pitoyables. Leonardo soupira doucement, se frottant des yeux rougis par la fatigue et l’alcool. « Non, merci. Ça va suffire, pour ce soir. » Le Grimes n’atteignait jamais le point de non-retour de l’ivresse, gardant toujours un semblant de dignité que des années d’éducation bourgeoise lui avaient inculqués. Il remarqua la jeune femme se servir à son tour – mais qui était-il pour pouvoir la juger sur de tels sujets ? « Et la santé, surtout. » Le Saloon était désert – Leonardo et Romy en étant les seuls occupants, ils entendaient le moindre mouvement de l’autre joyeusement accompagné des craquements du vieux bois sur lequel ils se tenaient comme à leur habitude, comme tous les soirs d’avant et comme tous les soirs d’après. Leonardo reposa sa tête sur sa main, la sentant soudainement bien trop lourde. N’ayant pas la force de se relever et rentrer de suite, il essaya de faire parler la jeune femme ; tant qu’elle bavardait, elle ne pouvait pas le chasser. Et tant qu’elle ne pouvait pas le chasser, il n’était pas obligé de rentrer. Malgré toute la dignité dont il faisait preuve habituellement, l’alcool eut tout de même l’effet de couper sa politesse, et les tu remplacèrent les vous habituels. À force de la croiser aussi souvent, elle le connaissait presque plus que la plupart de ses proches – ce qui tissait un portrait assez triste de sa vie à lui, si on devait être honnêtes. « Tu n’as rien de mieux à faire qu’être ici jusqu’à minuit ? » On aurait pu lui poser la même question ; après tout, une femme en apparence aimante l’attendait à la maison, et le lendemain il allait reprendre ses consultations habituelles de bonne heure. Pour son plus grand bonheur le Grimes n’avait pas encore d’enfant – peut-être que l’un des membres du couple était infertile, mais moins il était contrait d’essayer et mieux il se portait, même s’il prétendait le contraire à la paroisse du coin.« Tu me diras, c’est pas comme si servir des vieux ivrognes dans mon genre est une activité que l’on ferait volontiers. » Il haussa délicatement des épaules, toujours aussi effacé qu’à son habitude. Malgré tout ce qu’on pouvait lui reprocher, au moins il fournissait du travail aux serveurs du Saloon – ce qui était un bien pour un mal, en fin des comptes.
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyJeu 4 Juil 2019 - 5:17

« À vous de me le dire. » Le type terminait son verre, le relevant suffisamment pour qu'elle puisse achever de briquer le comptoir délabré sans être gênée par une paire de coudes. Romy penchait la tête sur le côté, accrochant son bout de chiffon à son tablier une fois sa tâche menée à bien, observant son seul client se frotter les yeux d'un geste qui trahissait sans doute la fatigue accumulée au cours de la journée. Elle lui proposait ensuite un autre verre, se servant le sien au passage, mais le docteur déclinait : « Non, merci. Ça va suffire, pour ce soir. » alors soit. "Vous êtes bien raisonnable" qu'elle commentait pour la forme. Pas comme la grande majorité des paumés qui viennent ici. « Et la santé, surtout. » A sa remarque, Romy ne put s'empêcher de sourire. Reposant son verre avec une délicatesse relative en face d'elle, la jeune femme laissait une pointe d'amusement animer ses prunelles. "C'est mieux, en effet. Vu votre degré de fatigue ça ne doit pas être le cas pour beaucoup de monde." Et fatigué il semblait l'être. Le visage posé contre sa main, le pauvre docteur ne semblait pas être des plus à même pour rentrer chez lui. Il avait l'air arrivé au bout de quelque chose, mais d'humeur à parler. Pourquoi pas. Romy n'avait rien sur le feu, et au moins ce type ne semblait pas avoir l'intention de lui imposer une conversation gênante ou déplacée. « Tu n’as rien de mieux à faire qu’être ici jusqu’à minuit ? » Abandonnant le vouvoiement, il posait une question qui semblait être spontanée ... mais qui causait un pincement au cœur chez la petite Ashby. Évidemment, qu'elle aurait aimé avoir eu mieux à faire. Un rire -léger mais sans joie- la secouait alors. « Tu me diras, c’est pas comme si servir des vieux ivrognes dans mon genre est une activité que l’on ferait volontiers. » Usé, mais visant juste, le docteur s'était répondu à lui même dans un haussement d'épaules. Romy s'autorisait tout de même à commenter, agrémentant ses paroles d'un sourire alors qu'elle se servait un second verre ; qu'elle touchait avec bien plus de modération que le premier cette fois. "Zut, et moi qui pensait que j'avais l'air convaincante." Pince sans rire, la petite blonde se laissait retomber contre le plan de travail derrière elle, se débarrassant au passage d'un tablier collant et en lambeaux qui aurait bien eu besoin d'être rapiécé.  "Et vous, vous avez pas une femme qui s'inquiète à la maison ?" bien qu'elle n'arrive pas à se résoudre au tutoiement, la jeune femme s'autorisait tout de même à poser des questions qui sortaient du cadre que lui imposait sa condition. D'ordinaire elle n'entrait jamais dans la vie privée de ses clients, de peur de les froisser.  
   
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyJeu 4 Juil 2019 - 16:44

La jeune femme avait l’air tout aussi fatiguée que lui, à l’exception près que là où l’une bossait jour et nuit pour gagner une misère, l’autre n’avait aucune véritable raison de se plaindre de la sorte – du moins à une paire d’yeux extérieurs. Peut-être qu’en fin des comptes, les deux se ressemblaient beaucoup plus qu’on aurait pu le croire autrement – non pas que cela change quoi que ce soit à leurs tristes vies. Il reprit la parole d’un ton légèrement plus enjoué mais toujours aussi las, comme si le simple fait de vivre suffisait à l’épuiser. « Ravi d’être l’exception qui confirme la règle. » En tant que médecin du coin, Leonardo n’avait pas vraiment le droit de vraiment s’écarter du droit chemin de la profession – sous peine d’abattre les foudres de l’humiliation publique sur sa famille encore naissante. Non pas qu’il en aurait eu quelque chose à faire, à vrai dire – mais éducation bourgeoise oblige, il avait appris que l’image que l’on renvoyait à autrui était bien la seule chose qui nous séparait de la mort, parfois. « Mon petit doigt me dit qu’elle doit très bien se porter, vous en faites pas. » Mais bien malheureusement, l’alcool avait délié plus qu’il ne le fallait sa langue – mais Romy n’était pas connue pour être la commère de Brisbane, malgré tout ce qu’elle pouvait entendre au cours de ses soirées passées au Saloon. S’il avait souri lorsque la jeune femme avait blagué quant à son envie de se trouver là-bas aussi tard dans la soirée, il ne pouvait s’empêcher de ressentir un peu de culpabilité ; même si elle n’avait rien d’autre à faire en dehors, elle aurait au moins pu se reposer. Il reprit donc la parole d’un air bien plus sérieux, toujours en train de se frotter les yeux. « Si besoin est, je peux m’en aller. Je vais pas vous retenir plus que nécessaire ici, pour le coup. » Sans même qu’il s’en soit rendu compte, l’habitude et le vouvoiement avaient repris le dessus – sans pour autant noyer le peu d’humour dont il pouvait faire preuve. « Ce n’est pas comme si on allait pas se revoir demain, de toute façon. » Le Docteur savait qu’il allait certainement se retrouver à nouveau à ce même comptoir le lendemain, ainsi que le surlendemain et tous les jours qui auraient pu suivre. De manière assez drastique, Leonardo ne voyait pas vraiment d’issue à sa situation ; le choix se portait entre la monotonie d’une vie en société et le danger d’une vie de paria, donc le sien était bien vite fait. Et même s’il était contraint de feindre une vie dont il n’avait jamais eu envie, au moins il était encore en vie – ce qui était déjà un grand exploit en soi, malgré l’état désastreux que son foie devait avoir à cet instant-là. Pendant ces quelques réflexions, Lonardo s’était approché du bord de son tabouret, prêt à partir si Romy décidait qu’il fallait qu’il parte. Après tout, ce n’était pas lui le chef du Saloon.
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyVen 5 Juil 2019 - 6:41

Si Romy acceptait ce lot qui était le sien en profitant de ces quelques moments de répit qu'elle s'accordait en fin de service, elle pouvait comprendre que d'autres puissent avoir plus ou moins le même ressenti, comme ce type qui passait souvent au Saloon après avoir passé une journée sûrement éprouvante ; bien qu'elle ne sache pas exactement quelles étaient les difficultés rencontrées dans son job. « Ravi d’être l’exception qui confirme la règle. » Il semblait plus enjoué, plus ouvert bien que ses yeux rouges et fatigués ne trompaient personne. La curiosité piquait Romy qui l'observait de ses grands yeux bleus derrière son verre sitôt vidé. D'ordinaire, les gens de passage ici ne semblaient pas trimballer des valises ou faire preuve de retenue ; pas dans un saloon ou le parquet collait à force de recevoir des éclaboussures de whisky et où la clientèle en ressortait a minima avec quatre grammes d'alcool dans le sang. Lui demandant ensuite si elle n'avait pas mieux à fabriquer à cette heure tardive, la blondinette prit le parti de ne pas répondre, lui posant une question à la place. « Mon petit doigt me dit qu’elle doit très bien se porter, vous en faites pas. » N'importe où reste mieux qu'ici après tout. Romy avait toujours envié les femmes de ce genre, les femmes mariées. Alors quelque part, elle ne tenait pas rigueur au type de montrer si peu d'intérêt à son épouse. Par jalousie sans doute. « Si besoin est, je peux m’en aller. Je vais pas vous retenir plus que nécessaire ici, pour le coup. » Retour au vouvoiement. La petite blonde penchait la tête sur le côté, contournant le bar après quelques enjambées pour venir se laisser retomber sur un siège à ses côtés. « Ce n’est pas comme si on allait pas se revoir demain, de toute façon. » Un peit rire lui échappait. "Tout à l'heure vous voulez dire. " Un rapide coup d'oeil à l'horloge au dessus du bar lui indiquait que les douze coups de minuit étaient passés il y a quelques longues minutes maintenant. Relevant sa chevelure blonde dans une sorte de chignon brouillon, Romy profitait de cette accalmie pour faire la conversation ; signe que non, elle ne désirait pas spécialement qu'il s'en aille. "La mère Dashwood a complètement pété les plombs hier. Elle a affirmé à tout le voisinage que son chien s'était fait dévorer par un plant de potiron démoniaques." soufflait elle en laissant retomber ses bras sur le bar, les croisant avant d'y appuyer sa tête dans un geste traduisant sa fatigue. "Vous y croyez vous Docteur ? à ces histoires de fantômes. Si vous me dites que vous en avez vus vous aussi je vais être déçue, la moitié de Brisbane semble en avoir croisé.." Une lueur à mi chemin entre l'amusement et la curiosité dans le regard, Romy désirait recueillir l'avis d'un type qui -à défaut d'être sobre- semblait au moins relativement sain d'esprit.
   
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyVen 5 Juil 2019 - 16:22

Leonardo ne s’était pas rendu compte d’à quel point il était tard. Dans une autre vie, il serait déjà rentré chez lui, se reposant autant que possible avant d’attaquer une nouvelle journée de travail – mais tel n’était pas le cas. Le Grimes avait appris à faire des consultations de manière très machinale, comme une vache tirant inlassablement ses fers. Oui, votre enfant a la variole. Oui, il a besoin d’être soigné. Non, on n’est pas sûrs qu’il survivra. Oui, vous devriez réserver une place au cimetière. Ou creuser un trou dans votre cour. Au début de sa carrière, Leonardo avait essayé de renvoyer tous ses patients chez eux avec autant de nourriture et médicaments que possible – mais après s’être rendu compte que ces élans de gentillesse ne leur empêchaient pas de mourir, il s’était rendu compte que ça ne servait à rien. Ça aussi, c’était un bien triste constat – de quoi pousser tout jeune médecin enthousiaste dans le Saloon soir après soir. « Vous avez raison. Décidément, on dirait qu’on vit ici. » La serveuse était venue s’asseoir à ses côtés – son air était tout aussi fatigué que le sien, et on aurait bien dit qu’il n’y avait que ses bras qui lui empêchaient de roupiller sur le comptoir. Elle lui apprit que la mère Dashwood avait visiblement perdu son chien, soi-disant à cause d’un plant de potiron démoniaques d’après Romy. Leonardo ne put s’empêcher de plisser doucement des yeux et de tirer sa bouche, montrant à quel point il trouvait cette théorie douteuse – il fut donc plus-que-ravi d’entendre la serveuse lui demander son avis. S’il était bien taciturne sobre, l’alcool lui fournissait le moyen idéal de déblatérer toutes les idées qu’il enfermait autrement en lui. « Je pense qu’on voit souvent ce que l’on veut voir plutôt que ce qu’on a sous les yeux. » Leonardo était bien le dernier fervent croyant de Brisbane – mais il était certain qu’il y avait quelque chose en dehors d’eux, puisque leurs vies étaient si insignifiantes. Peut-être qu’il y avait des fantômes – ou peut-être pas, le Grimes n’en savait pas grand-chose en fin des comptes. « Parfois c’est pas bien important. Mais quant au chien de la mère Dashwood… je pense pas qu’elle puisse rejeter la faute sur les fantômes. » Après tout, un pauvre animal perdu pouvait bien vite finir au four. Leonardo s’étira un peu avant de reposer ses bras sur le comptoir et y poser la tête, de manière à regarder Romy au lieu de fixer le mur. « J’imagine que vous faites partie de la moitié qui n’en a pas vu et qui pense que l’autre moitié a un peu trop abusé sur la boisson ces derniers temps ? » Il reprit la parole d’un ton plus enjoué, décidant qu’il avait bien le droit de rire de ses propres soucis. « Parce que si tel était le cas, j’en aurais vu bien beaucoup. » Et pour l’instant, ce n’était pas encore le cas, très loin de là.
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyMar 9 Juil 2019 - 19:42

Il faisait partie des habitués; des bons habitués. Ceux que Romy ne rechignait pas à servir, qui ne lui flanquaient pas de mains aux fesses pour la remercier d'un service express et qui ne la dégouttaient pas profondément. Ce type était médecin, soignait des vies ... elle se persuadait qu'il était un type bien. Sain d'esprit. « Vous avez raison. Décidément, on dirait qu’on vit ici. » Levant doucement les yeux au ciel, Romy pointait le plafond de son index, arguant : "Parlez pour vous, je vis ici littéralement." avant de se laisser retomber sans grand ménagement à ses côtés. La chambre qu'on lui allouait n'avait rien de fabuleux, mais elle avait au moins le mérite de contenir quatre murs et une isolation -presque- satisfaisante. Alors quelque part ... c'était déjà plus que ce que les filles paumées dans son genre avaient. Alors qu'elle manquait de s'écrouler et de sombrer dans un sommeil profond, Romy se surprit à parler d'un fait dont on lui avait fait part quelques heures plus tôt dans la journée. Le canidé éventré de la mère Dashwood dont elle beuglait à qui voulait bien l'entendre qu'il avait été dévoré par un plant de potirons. Ben voyons. « Je pense qu’on voit souvent ce que l’on veut voir plutôt que ce qu’on a sous les yeux. » Mouais. Romy fronçait les sourcils, son degré de fatigue l'empêchant de comprendre le sens de ces paroles sans ciller. « Parfois c’est pas bien important. Mais quant au chien de la mère Dashwood… je pense pas qu’elle puisse rejeter la faute sur les fantômes. » et sur ces paroles il adoptait une position similaire à la sienne, rendant la petite blonde bien heureuse de pouvoir soutenir son regard plutôt que d'avoir une vue plongeante sur l'amoncellement de wkhiskies différents du bar. « J’imagine que vous faites partie de la moitié qui n’en a pas vu et qui pense que l’autre moitié a un peu trop abusé sur la boisson ces derniers temps ? » Elle hochait doucement la tête en retour, se contentant de répondre en mettant en avant le seul point positif résidant dans son job : "Je sers des verres à tout le monde ici parce que c'est moins cher et surtout moins dangereux que leur alcool frelaté pourri qu'ils font avec des épluchures d'orange ... mais quelque part ça m'inquiète puisque je n'imagine pas cette vieille bonne femme se mettre à boire dans le dos de son mari." Bien qu'il n'y ait absolument rien de normal dans le fait de s'inquiéter sur les divagations d'une sorte de folle furieuse persuadée que son chien s'était fait mangé tout cru par un cucurbitacée. Malgré tout, Romy ne pouvait s'empêcher de garder ces témoignages dans un coin de son esprit ; ils étaient loin d'être isolés. « Parce que si tel était le cas, j’en aurais vu bien beaucoup. » Le docteur reprenait d'un ton plus enjoué, et elle aurait presque était tentée de rire si la situation n'était pas si dramatiquement présentée. "Vous avez beaucoup de cadavres sur la conscience docteur ?" demandait elle avant de se pincer les lèvres, puis de lâcher ce qui lui occupait l'esprit. "Elle n'est pas toute seule, la mère Dashwood. Ils sont plusieurs à parler de fantômes, de poupées possédées, de ricanements dans les murs ... ça m’inquiéterait presque." finissait elle par concéder dans un petit rire, avec une nervosité quasi imperceptible. Après tout, qui tenait compte des paroles des bonnes femmes, des ivrognes ?         
   
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyMer 10 Juil 2019 - 4:01

Leonardo ne put s’empêcher de ressentir de la peine pour la pauvre Romy. Lui aussi il habitait littéralement au-dessus de son lieu de travail, mais le sien n’était pas assailli nuit et jour par des ivrognes bruyants. Comment réussissait-elle à dormir, ça il ne le comprenait pas. « Ouch. Mes condoléances, pour le coup. » Il se doutait bien que la pauvre fille n’avait sûrement pas de meilleure alternative pour y vivre, mais au moins elle avait un toit au-dessus de la tête – ce qui restait un luxe dans le monde où ils vivaient. Suite à cela, elle lui posa quelques questions sur le chien de la mère Dashwood – elle avait probablement entendu cela par un client du Saloon plus ou moins sobre, mais le Grimes avait lui aussi entendu ce genre d’anecdotes suffisamment de fois pour savoir que c’était devenu presque habituel. En tant qu’homme de sciences – il était médecin, après tout – il devait avouer qu’il restait quelque peu sceptique face à ce genre d’histoires, mais ces visions devaient bien venir de quelque part. Et à l’heure qu’il était, personne n’avait réussi à trouver de meilleure explication que c’est des fantômes – et pour être honnête, il n’avait aucune façon d’expliquer ces phénomènes de manière plus rationnelle, ce qui laissait un énorme doute autour de ces histoires. « Effectivement, je pense qu’on a plus de chances de la voir morte qu’ivre. » Mais si elle jurait avoir vu son chien se faire avaler par une plante, comment pouvaient-ils lui prouver le contraire avec de vrais arguments ? Romy lui demanda s’il avait beaucoup de cadavres sur la conscience – sûrement pour savoir si de telles visions venaient à ceux qui avaient connu des morts. « Pas plus que les autres médecins du coin. » Le Grimes avait depuis longtemps arrêté de compter le nombre de ses patients décédés – même lorsqu’il faisait de son mieux, ça leur empêchait pas le décès. C’était une part de la vie, comme les accouchements et les maladies, et Leonardo ne pouvait aucunement jouer à Dieu et sauver ceux pour qui il était déjà bien trop tard. « De toute façon… j’ai envie de dire, on peut pas y faire grand-chose. Qu’est-ce qu’on va faire si on croise un fantôme ? Essayer de lui casser une bouteille sur la tête ? » Après tout, s’ils ne pouvaient pas les toucher c’était un combat perdu d’avance. Donc, à quoi bon se battre ? Le médecin reprit la parole avec un air plus sérieux, n’ayant pas envie que la pauvre serveuse se dise qu’il se moquait éperdument de ses préoccupations. « Plus sérieusement… j’ai la chance d’en avoir vu aucun pour l’instant. Mais c’est possible qu’on soit pas tous seuls dans le coin. Mais je crains bien de ne pas avoir plus de conseils ou de techniques de combat que vous. » C’était peut-être même inutile de se battre de toute façon – mais le médecin garda cette réflexion assez lugubre pour lui-même. Il haussa doucement des épaules, essayant de montrer qu’à vrai dire, il ne savait absolument pas ce qui se passait autour d’eux. « Et peut-être que certaines apparitions sont moins létales que celle de la mère Dashwood, qui sait ? » N’en ayant vu aucun, le Grimes était incapable de répondre à cette question.
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyMer 10 Juil 2019 - 5:10

« Ouch. Mes condoléances, pour le coup. » Romy retint un rire face au comportement primesautier du médecin, puis un haussement d’épaules vint faire bouger cette silhouette fantomatique paumée sous une tonne de jupons rapiécés qu’était la sienne. Lui présenter ses condoléances était peut-être un bien grand terme, mais cette note d’humour avait au moins le mérite d’égayer sa soirée pour quelques secondes. « On s’y fait » répondit elle en retour, poliment. Le bar n’était pas l’idéal, mais il avait au moins le mérite de représenter un abri, de quoi la protéger lorsqu’il faisait trop froid, alors tant que ces quelques ivrognes n’avaient pas la clé de sa cachette elle se sentait bien dans son cocon. Mieux que certaines personnes de cette ville en tout cas. La mère Dashwood avait littéralement pété un câble ces derniers jours, et sans doute ne tarderait elle pas à finir enfermée si elle continuait à débiter ses inepties, quoique. C’était comme si la moitié des habitants la croyait, ce que la blondinette ne comprenait pas bien. « Effectivement, je pense qu’on a plus de chances de la voir morte qu’ivre. »  et quelque part l’idée n’était pas si désagréable à imaginer. Cette femme était une véritable plaie, aigrie et légèrement cinglée. Romy n’avait jamais véritablement compris ce que son mari pouvait lui trouver d’adamantin au point de désirer l’épouser, mais toute plaie qu’elle était, cette femme soulevait des interrogations qui, à défaut d’être crues, étaient au  moins intrigantes, suffisamment pour les tenir éveillés en tout cas. « Pas plus que les autres médecins du coin. »  lui ayant ensuite demandé si la mort venait souvent à la rencontre de ses patients, la blondinette se demandait furtivement si le quota de macchabées qu’elle voyait défiler dans son saloon était au moins autant équivalent au sien. Entre les crises cardiaques, les bagarres qui tournaient mal et les accidents …. ces dernières semaine la mort semblait s’inviter à Brisbane, et si le plan de potirons tueurs était à rajouter au lot des facteurs assassins ….  « De toute façon… j’ai envie de dire, on peut pas y faire grand-chose. Qu’est-ce qu’on va faire si on croise un fantôme ? Essayer de lui casser une bouteille sur la tête ? » Hypothèse peu convaincante effectivement. Romy relevait le menton, fronçant doucement les sourcils. « Un fantôme non mais une citrouille en revanche … un tesson peut faire l’affaire. » qu’elle répondait dans un petit rire ; et elle avait du stock, c’était déjà ça. « [color=#227f53Plus sérieusement… j’ai la chance d’en avoir vu aucun pour l’instant. Mais c’est possible qu’on soit pas tous seuls dans le coin. Mais je crains bien de ne pas avoir plus de conseils ou de techniques de combat que vous. [/color]» Reprenait le médecin d’un ton plus résigné, et elle en retour se laissait retomber à nouveau contre le comptoir en secouant ses boucles blondes. « Et peut-être que certaines apparitions sont moins létales que celle de la mère Dashwood, qui sait ? » Oh ça elle l’espérait. Finalement Romy se relevait, parcourait quelques mètres pour jeter un coup d’œil à la fenêtre et aux champs déserts situés derrière le saloon. « Vous croyez qu’ils viennent si on les appelle ? » qu’elle demandait, songeuse. « Je veux dire …. Sans qu’on se fasse zigouiller » Sa curiosité avait beau être exacerbée, l’idée de mourir vieille fille dans un repère d’alcoolique dévorée par une citrouille en compagnie d’un médecin lui semblait être trop loufoque pour être acceptable. Mais après tout, ces histoires n’étaient que le fait de personnes ayant un peu trop abusé de la boisson, pas vrai ?       
   
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyMer 10 Juil 2019 - 5:37

Leonardo avait depuis très longtemps arrêté de croire à un Dieu omniprésent et omniscient qui aurait veillé au-dessus d’eux. S’il avait toujours haï le côté presque sectaire que sa famille appliquait à la religion et sa pratique communautaire, ses débuts dans la médecine l’avaient tout simplement convaincu qu’ils étaient abandonnés à leur triste sort sur une planète des plus hostiles. Comment aurait-il pu justifier par la religion la mort de tous ces enfants qui avaient juste eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment ? Il ne l’avouait jamais à haute voix – pas devant des parents en deuil, qui devaient maintenant enterrer leur seul enfant après une maladie ou un accident des plus absurdes – mais à chaque décès, ses croyances se solidifiaient de plus en plus. Ainsi, il avait mis une énorme croix sur le monde religieux – mais il ne savait pas tellement quoi penser de toutes ces histoires de fantômes. Il devait forcément y avoir une explication scientifique derrière – et si personne en avait trouvée, peut-être bien qu’ils existaient ; Leonardo n’avait aucun argument contraire à ces histoires, mais il n’avait pas été témoin de telles rencontres pour autant. Il ne put s’empêcher de pouffer de rire en imaginant la blonde casser une bouteille avant de s’acharner sur une pauvre citrouille – qui aurait quand-même essayé de les assassiner, peut-être avec des petits bras collés sur ses côtés. « Vous êtes douée avec les tessons ? Rappelez-moi de jamais vous énerver. » Non pas qu’il l’ait jamais essayé – mais il ne l’avait jamais vue s’en prendre à ses clients, sûrement plus parce qu’elle voulait garder son travail et ses clients que par manque d’envie. Juste après qu’il évoqué le fait que tous les fantômes n’étaient peut-être pas méchants, Romy se releva d’un coup, avant d’aller regarder par la fenêtre – lui demandant s’il pensait qu’on pouvait les appeler. Leonardo ne put s’empêcher de rire grassement, pensant que la jeune blonde devait sûrement être en train de se moquer de lui. « Je pense qu’il faudrait déjà qu’on sache comment les appeler. On va faire quoi, crier leur nom ? » Il s’imaginait crier des noms de morts avec Romy – preuve de plus que l’alcool ne faisait jamais de bien en trop grandes quantités. « Et je ne connais personne qui… » Il s’arrêta net dans sa phrase, voyant que la blonde n’était pas du tout en train de blaguer avec lui, mais qu’elle était affreusement sérieuse. « Qu’est-ce que vous avez derrière la tête ? » Quoi qu’elle ait pu avoir comme plan, c’était certainement dangereux et insensé d’appeler des fantômes – s’ils existaient – qui en avaient soi-disant tué plus d’un. Mais étrangement, il n’était pas sûr de trouver qu’elle était insensée. Et encore plus étrange, il était curieux de savoir ce qu’elle comptait bien faire.


Dernière édition par Leonardo Grimes le Mer 10 Juil 2019 - 8:42, édité 1 fois
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyMer 10 Juil 2019 - 7:22

L’idée que ces histoires de fantômes puissent tenir sur une croyance populaire l’amusait, mais Romy ne se sentait pas au-dessus du lot, et bien malgré elle, parfois elle se surprenait à y croire. Du moins, sauf lorsqu’il était question de potirons croqueurs d’hommes. Son interlocuteur semblait être sur la même lignée, bien qu’il se moquait en pouffant de rire face à sa remarque sur ses aptitudes au combat avec pour seule arme un cadavre de bouteille. « Vous êtes douée avec les tessons ? Rappelez-moi de jamais vous énerver. » Elle n’avait jamais vraiment essayé, ou du moins, pas avec quelque chose d’aussi tenace qu’un légume tueur sorti des limbes. « Il faut certaines aptitudes pour tenir ce bar » qu’elle répondait d’un ton faussement pompeux, avant de joindre son rire au sien. A vrai dire, hors mis un caractère effacé et une apparente docilité, les compétences requises pour servir du whisky à des ivrognes n’étaient pas nombreuses. Son quotidien manquait cruellement de rebondissements, et sans doute était ce pour cette raison qu’elle s’était relevée pour aller observer l’extérieur, proposant quelque chose qui fit rire franchement le médecin resté accoudé au bar. « Je pense qu’il faudrait déjà qu’on sache comment les appeler. On va faire quoi, crier leur nom ? » Il prenait les choses à la légère, riait, se moquait sûrement de bon cœur … mais quelque part la blondinette avait envie de pousser sa curiosité au bout, d’essayer. Il n’y a pas de raison que seule l’horrible mère Dashwood n’ait droit à quelques soubresauts dans sa vie. « Et je ne connais personne qui… » comme si le brun semblait se rendre compte qu’elle était parfaitement sérieuse, il s’était arrêté au beau milieu de sa phrase, poursuivant ensuite par une question : « Qu’est-ce que vous avez derrière la tête ? » à laquelle elle répondait d’abord par un haussement d’épaules avant d’arpenter la pièce pour souffler quelques bougies qui éclairaient l’espace dans des réverbères. Romy n’en gardait qu’une seule, la ramenant auprès d’eux sur le comptoir. Elle la plantait sur ce dernier avec le peu de cire qui en coulait –quand bien même le bois était tellement collant qu’elle aurait tenu même sans- avant de s’emparer d’un couteau et de graver un Y puis un N sur le bois. « On peut utiliser la manière douce plutôt que de leur faire coucou à la fenêtre » Romy poursuivait dans un souffle, en s’emparant d’un verre vide, le renversant pour le placer entre les deux lettres d'un geste peu assuré. « Mettez votre index dessus, et laissez … votre sens spirituel prendre le dessus » plaisantait elle dans un petit rire avant de s’exécuter. « Vous voulez qu’on commence par le chien de la vieille pour lui demander comment s’en sortir face aux potirons ? » La jeune femme relevait un regard malicieux vers le docteur, en profitant par la même pour l’interroger du regard.
    
   
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyMer 10 Juil 2019 - 8:42

Malgré tout ce que la morale et la science étaient censés leur apprendre, tout le monde connaissait au moins quelques histoires de fantômes – libre à eux d’y croire ou pas. C’était une partie intégrante du folklore de toute culture, puisque tout le monde essayait d’apporter des réponses à la grande question de ce qu’il pouvait bien y avoir après la mort ; les fantômes étaient une façon de faire le lien entre le monde des vivants et l’au-delà, ce dont on ne connaissait rien du tout. Mais Brisbane semblait être différente du reste de l’île. Tout d’abord, elle avait été inondée. Ce n’était en apparence pas bien inquiétant – après tout, ils vivaient sur la côté d’une île, c’était le genre d’aléa auxquels les Australiens devaient se préparer de temps en temps. Leonardo s’en était sorti, et même si sa maison avait été gravement endommagée par l’eau, il était encore en vie – ce que d’autres ne pouvaient pas forcément dire. Ensuite, de terribles incendies avaient ravagé la ville. Là aussi, nombreuses avaient été les victimes. Ainsi, peut-être que les épisodes fantomatiques étaient la réponse d’une communauté meurtrie par les accidents, qui essayait de se donner des raisons et des explications pour pouvoir retourner à leur vie d’avant. Mais d’autres affirmaient qu’il y avait une malédiction sur la ville de Brisbane, qui avait auparavant été, comme tant d’autres villes en Australie, le théâtre de la mort d’énormément d’aborigènes. Personne n’était ignorant de la situation, et ceux qui n’avaient jusque-là pas été touchés préféraient souvent ignorer les rumeurs qui couraient au Saloon pour continuer leur vie comme si de rien n’était – mais pas Romy. Leonardo la vit s'affairer dans le Saloon, le plongeant dans une obscurité presque totale. Il n’y avait plus qu’une pauvre bougie pour les illuminer, avec sa flamme qui tremblait dans le silence du Saloon. Elle la posa sur le comptoir, avant d’y tracer un Y et un N de son couteau. Sa voix était presque devenue celle d’une enchanteresse, et ses gestes montraient qu’elle savait ce qu’elle faisait – si c’était sa première fois, elle avait dû en entendre parler maintes fois auparavant. « Mais qu’est-ce que… » Il ne pouvait s’empêcher de ressentir une curiosité malsaine face à ce qu’elle savait et ce que leur petit expériment pouvait leur apporter. « On a qu’à lui demander ça. Savoir quoi faire si on finit dans la même situation. » Il baissa un peu la voix, comme s’il lui racontait un secret qu’il ne voulait pas que d’autres présences invisibles dans la pièces puissent entendre. « Si on se fait attaquer par un fantôme, j’espère qu’au moins l’un d’entre nous réussira à s’en sortir pendant que l’autre se fait déchirer en mille morceaux. » Il ne lui en aurait pas voulu de l’utiliser comme bouclier humain pour s’en sortir. Il posa alors son index sur le verre, relevant son regard vers la jeune blonde. « Allons-y. Je vous laisse mener la danse. » Il n’y avait plus qu’à espérer survivre à la soirée.
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyMer 10 Juil 2019 - 9:08

Romy n'avait jamais osé passer le cap de l'invocation des esprits ; pour plusieurs raisons qui ce soir, visiblement, ne tenaient plus. Déjà parce qu'elle s'était toujours sentie l'âme d'une froussarde invétérée -ce qui ne transparaissait pas vraiment alors qu'elle éteignait une à une les bougies du saloon, mais qu'importe-, ensuite car jusqu'à maintenant les partenaires sérieux manquaient cruellement -personne n'avait envie de se risquer à chatouiller l'au delà avec un ivrogne ou une prostituée de bas étages- et puis finalement parce que les occasions ne s'y étaient jamais vraiment prêtées. Le fait divers "Dashwood" avait été un un bon prétexte pour concrétiser cette envie, cette curiosité mal placée, et le bon docteur, malgré un : « Mais qu’est-ce que… » finissait tout de même par céder à son tour. « On a qu’à lui demander ça. Savoir quoi faire si on finit dans la même situation. » La petite blonde retenait un rire qui n'était absolument pas de circonstances. Il fallait tout de même avouer que l'idée était ... amusante, à défaut de suivre les lois de la logique. « Si on se fait attaquer par un fantôme, j’espère qu’au moins l’un d’entre nous réussira à s’en sortir pendant que l’autre se fait déchirer en mille morceaux. »  Quelle grande bonté d'âme. "Vous n'êtes pas Docteur pour rien, hein ?" rétorquait elle sans trop savoir s'il fallait rire ou pleurer que l'un et l'autre ne puisse concevoir ce genre de discours comme étant réel. Il ne leur arriverait rien, la blondinette en était persuadée ... ou presque. « Allons-y. Je vous laisse mener la danse. » Après quelques secondes de flottement (sérieusement, qu'était elle censée dire ?) Romy tachait de rassembler des idées cohérentes, de chasser sa fatigue et les vapeurs de son dernier whisky pour amener une atmosphère un brin plus solennelle à leur petite entreprise. "Est ce qu'il y a quelqu'un ?" demanda t-elle alors, ouvrant de grands yeux comme pour tenter de percevoir quelque chose. Pas de réaction. Son regard glissait alors vers le docteur lorsque .... ding. Le verre bougeait avec rapidité, les envoyant tous les deux sur le Y. Oh. Si elle était vaguement consciente qu'il ne fallait pas retirer son doigt, Romy ne put pourtant pas s'empêcher de lancer au Docteur : "C'est vous ?"
    
   
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyMer 10 Juil 2019 - 10:53

Leonardo se serait difficilement vu dans une telle situation auparavant. Après tout, même s’il ne croyait pas forcément aux fantômes, à quoi bon appeler des entités qui pouvaient potentiellement le tuer ? Un tel choix n’aurait pas eu de sens. Mais entre l’alcool et la curiosité qu’instillaient en lui les récents événements à Brisbane, il avait envie de savoir ce qui pouvait bien se tramer. Peut-être que Romy en savait plus qu’elle le laissait croire – ou peut-être que comme lui, elle avait envie de s’enlever les doutes de la tête. « Toujours au service de l’autre. Serment d’Hippocrate, tout ça tout ça. » La blonde prépara la mise en place, avant de placer son index sur le verre – geste que Leonardo imita. Il vit qu’elle hésitait, certainement parce qu’elle ne savait pas vraiment par où ou comment commencer. « On dirait le début d’une… » Knock knock joke. Le Grimes n’eut pas le temps de finir avant que le verre ne commence à bouger, allant se positionner sur le Y que Romy avait écrit sur le comptoir. Visiblement, la jeune femme était tout aussi étonnée que lui – ce qui l’inquiétait presque. « Non, c’est pas moi. » Si ce n’était pas lui, et si ce n’était pas elle… « Est-ce que vous pensez qu’on devrait arrêter ? » Sans que Romy n’ait eu le temps de repondre, leur verre se déplaça pour aller sur le N. « Okay okay. Message reçu. » Leonardo toussa pour libérer sa gorge, essayant de trouver une question à poser aux soi-disant fantômes qui devaient être en train de l’écouter – rien que penser cela lui rappelait à quel point la situation était loufoque. « Est-ce que… la mère Dashwood dit vrai ? » Leur verre se déplaça à nouveau, terminant sa course sur le Y. Leonardo reprit la parole d’un ton plus bas, comme s’il ne voulait pas que les fantômes puissent entendre ce qu’il disait. « Hm. Bon à savoir. On évitera les plantes de potirons. » Il essayait de blaguer pour alléger l’atmosphère, mais à vrai dire il était bien plus tendu que lorsque Romy avait évoqué l’idée – il n’aurait pas forcément cru que ça allait marcher, mais voir le verre bouger lui avait rappelé toutes les histoires de personnes attaquées par les fantômes - et il se demandait si Romy et lui n’allaient pas rejoindre cette longue liste de disparus.
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Message(#)blood on my hands (leonardo) EmptyJeu 11 Juil 2019 - 3:37

Le médecin la rassurait brièvement quant à ses intentions envers son prochain : « Toujours au service de l’autre. Serment d’Hippocrate, tout ça tout ça. » Ce qui en soi, était une bonne chose. Admettons que les hypothétiques fantômes pouvant se manifester ne décident de leur faire la peau ... la compagnie d'une personne ayant des connaissances médicales était toujours appréciable. Si ils s'en sortaient. L'idée de se faire zigouiller par une citrouille avait beau ne pas être quelque chose que l'un et l'autre semblait prendre au sérieux -et quoi de plus normal- alors que leurs index se plaçaient sur le verre rendu à peine visible par la faible lueur de la bougie et que le brun semblait oser vouloir plaisanter par un « On dirait le début d’une… » ce dernier se mit à bouger. Un tracé direct vers la droite, vers le Y, l'air de dire "Je suis là les gars." Si d'instinct Romy n'y croyait pas, elle devait pourtant se rendre à l'évidence. « Non, c’est pas moi. » lui répondait le docteur, sans pourtant savoir que cette information la terrifiait autant qu'elle l'intriguait. « Est-ce que vous pensez qu’on devrait arrêter ? » Le verre -l'esprit plutôt- se manifestait, répondait à sa place en fonçant sur le N. « Okay okay. Message reçu. » C'est qu'il était d'humeur joueuse cet esprit. Romy ne savait pas vraiment comment réagir, si ce n'est en lançant quelques regards à son compagnon -vivant- de ce soir. Heureusement pour elle le docteur semblait plus loquace, poursuivant alors : « Est-ce que… la mère Dashwood dit vrai ? » La encore la réponse ne tarda pas arriver. Oui. Tout ça était tout à fait normal. « Hm. Bon à savoir. On évitera les plantes de potirons. »  reprit alors le médecin plus doucement, sur le ton de la plaisanterie qu'elle espérait qu'il ne froisse pas les esprits environnants. "Ils sont dotés de dents ... pourquoi pas de petites jambes" soufflait elle en retour, dans un demi sourire, et comme si l'esprit s'impatientait, il se manifestait en tournant sur lui même. D'accord d'accord. Minute. "... est ce que les morts vont continuer ?" Nouveau mouvement vers le Y. Ok. La liste des disparitions allait encore s'étoffer. Ces derniers temps c'était comme si le malheur s'était abattu sur la ville ... des accidents qui n'en étaient sans doute pas. Ce simple fait lui glaçait le sang. Elle relevait le menton vers le médecin, l'interrogeant du regard avant de poursuivre le questionnement : "Est ce qu'on est en sécurité ici ?" Romy n'avait pu s'empêcher de le demander, mais visiblement elle aurait peut être fait de s'abstenir puisque le verre glissait vers le N. " ... est ce qu'on est en sécurité ce soir ?" Quoi autant essayer de deviner la date de sa possible mort, non ? Puis d'ailleurs tant qu'il était question de non ... c'était pour cette réponse qu'avait opté l'esprit. Oh.
    
   
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