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 (frelias) et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti...

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Message(#)(frelias) et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti... - Page 2 EmptyVen 19 Juil 2019 - 20:12


« Freya… » Il essaie de la retenir, vainement, faiblement. Trop faiblement. Comme s’il n’a aucune force, aucune envie qui le pousse à la garder auprès de lui. Et ça la tue, Freya, qu'il ne mette pas plus de volonté à essayer.

(Il sait que c'est peine perdue avec toi. Sauvage et indomptable, tu ne le laisseras pas t'enfermer de nouveau dans ses paroles, ni dans ses bras. Tu t'échapperas, tu t'envoleras, tu trouveras un moyen de t'enfuir. Il n'a pas le force de te garder près de lui. Il te rejette, comme tout ceux avant toi. Il est pareil que les autres. Et toi, tu n'es qu'une petite idiote.)

Freya se repasse en boucle sa vérité, une vérité cruelle qu’elle avait espéré mais dont elle ne s’était pas attendue. Elias l’a trahi, il l’a déçu, et elle a mal. Elle souffre à cause de son meilleur ami, celui pour qui elle irait en enfer s’il lui demande. Si elle n’est que tempête, elle se transforme en véritable typhon quand ça le concerne, lui. Ils avaient connu des hauts et des bas, des pirouettes et des loopings à vous en donner le vertige. Personne ne comprend leur relation, pas même eux-mêmes. Ils sont paumés, ils ne se captent plus, le réseau a été brisé. Cassé en mille morceaux par une réalité qui la dépasse totalement.

Et c’est de sa faute, putain, c’est de sa faute !

Les mots n’en finissent pas de tourbillonner dans son esprit. Freya ne veut plus le voir, elle ne veut plus qu’il l’approche, qu’il la regarde, qu’il la touche. Il lui a menti, il lui a menti, bordel, pourquoi est-ce qu’il a fait ça ? Il sait qu’elle n’aime pas qu’on lui mente. L’abandon qu’il a fait preuve ces derniers mois cumulé à ce coup de massue, c’est trop pour sa frêle personne. Gamine de vingt sept ans, elle ignore où regarder, où voir une lumière au bout de ce fichu tunnel trop sombre, trop noir, trop étroit. On lui a souvent dit de ne pas se diriger vers cette foutue lumière blanche et pourtant, à chaque fois, elle lui tend la main, le bras puis son âme et son corps.

Et là, elle a envie de partir, loin, aussi loin que possible.

« C’est pas c’que tu crois… » Elle n’entend pas, Freya, elle n’entend plus rien. La vérité est dégueulasse et elle regrette encore plus d’être venue. Elias s’est montré fourbe, il lui a confirmé qu’il n’avait rien avoir avec tout ça et pourtant… Doherty lui en veut, comme c’est son habitude. Rancunière, débordante de haine dès que quelque chose lui fait défaut, elle réagit toujours au quart de tour. « Nan, la ferme, je veux plus t’entendre me balancer des putains d’excuses ! »

Si elle avait été dans le Sahara, elle aurait pu crier de tout son soûl.

Mais elle est à Brisbane et que même si la pluie s’abat sans discontinue sur eux, sa gorge est trop sèche pour laisser échapper quoique ce soit. Freya n’a que du venin à revendre, que du poison à verser, parce que c’est ce qu’elle fait le mieux. Mais dans cette histoire, c’est Elias qui se trouve de l’autre côté. Son meilleur ami, son âme sœur, sa moitié. Aucune autre de ses histoires n’est comparable à celle qu’elle vit avec lui. Même celle avec Terrence.

Avec Elias, c’est le chaud et le froid, la nuit et le jour, la douceur et l’exaltation. Grandir ensemble aurait dû les rapprocher mais au final, ils se disputent de plus en plus au gré des relations de l’autre, et au gré de leurs caractères respectifs. Deux chiens de faïence qui ne lâchent jamais prise, Freya par habitude de défendre son morceau, Elias par fierté et honneur. Ils sont à la fois complémentaires et terriblement différents.

Et ce soir, la rupture a sonné.
La guillotine a rompu le lien qui les reliait.
Et c’est Freya qui en perd la tête.

Elle tient Elias à distance, son bras tendu devant elle pour bien lui faire comprendre qu’il n’a pas intérêt à franchir son territoire. « Je… Je peux plus, Elias. C’est trop, c’est plus possible. J’arrête les frais. J’ai b… J’ai besoin de réfléchir, j’ai besoin de calme, j’ai besoin de…, que tout s’arrête, que tout redevienne comme avant, comme quand on était gosses et qu’il n’y avait que notre monde qui comptait, j’ai besoin d’être seule. » Doherty plante son regard dans le sien, le visage tendu et le regard froid. « Cette fois, c’est moi qui pars, Sanders. »

Son cœur est serré, au bord du précipice. Ce genre de douleur dont vous ne vous préparez jamais à avoir tellement qu’elles sont intenses et foudroyantes. Ces douleurs qui vous achèvent en un claquement de doigt sans que vous y faites attention. Freya continue de s’éloigner, le laissant planter là.

Qu’il aille en enfer si ça lui chante, elle n’irait pas le récupérer.
Pas cette fois ci.

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Message(#)(frelias) et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti... - Page 2 EmptySam 20 Juil 2019 - 16:19

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 « et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti... »  (frelias) et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti... - Page 2 873483867  freya doherty & elias sanders


Enfant abîmé dans un décor inanimé, Elias ne semble plus voir la lumière du jour, il a cette vulgaire impression de suffoquer, de ne plus pouvoir relever la tête hors de l’eau. Il pourrait être heureux, et en soit il n’a jamais été malheureux par le passé. Il a toujours été méfiant envers les hommes parce qu’il n’a jamais été habitué à eux, depuis enfant. Il n’a grandi qu’auprès de sa petite sœur et de sa maman, les deux femmes de sa vie. Leur père est parti juste à la naissance d’Elisha, et Sanders n’a aucun souvenir de lui, enfant. Dire que parfois ça ne le travail serait mentir. Combien de fois on l’a traité – lui et sa sœur de bâtards… Il n’a jamais compté mais une chose est certaine : Elias s’est toujours défendu bec et ongle, se retrouvant bien souvent dans le bureau du proviseur. Il s’en fichait, lui ! L’important c’est sa dignité, cette putain de fierté dont il n’arrive pas à mettre de côté. Cette fierté qui le mène si souvent à sa perte, mais ça lui fait un bien fou, alors ça le dépasse complètement. C’est cette même fierté qui se tient droit devant cette nana qui le fait pourtant craquer quand ses yeux miel se posent sur lui. C’est pourtant cette voix tantôt brutale, tantôt douce quand elle l’appelle sans même qu’elle n’est besoin de parler, tant un simple regard lui suffit pour savoir si Freya va bien, ou si elle a besoin de compagnie. C’est pourtant ses bras qui se tendent vers les siens, voulant lui faire un câlin pour se réconforter elle-même d’un monde qu’elle ne comprend pas toujours. Au moment même où il avait découvert son identité, il savait combien cette amitié avec Doherty – pourtant existante aussi loin que sa mémoire puisse remonter ne tiendrait désormais qu’à un fil. Car Sanders est un con, il ne veut pas s’attacher, pire que ça, il fera tout pour l’éloigner de lui sans se douter une seule seconde combien il souffrira de la voir parler à un autre. De l’imaginer dans d’autres bras que les siens. Il ne voulait pas lui dire, mais il y a t-il un meilleur moment que celui-ci ? Il ne réfléchit plus, quand il osa enfin lui avouer l’inavouable. Et son calme inapproprié l’effrayé. Ce n’était pas Freya Doherty, mais il lui fallut quelques longues secondes, voir même des minutes interminables pour saisir l’incompréhensible, et l’accepter. « Nan, la ferme, je veux plus t’entendre me balancer des putains d’excuses ! » Il n’avait pas le temps de dire quoi que ce soit, de lui expliquer. Ce n’était pourtant réellement pas ce qu’elle pensait. Ce n’était pas une vengeance, il n’avait pas voulu le tuer lui personnellement. Et il finira par lui dire, combien il ne regrette pas, combien son ‘pote’ n’était en fait qu’un criminel. Il ne ressent même plus cette fatigue qui s’abat sur lui sans le prévenir, cette flotte insoutenable avec laquelle il finira bien par attraper mal. Il se fiche de tout ça. Tout ce qui compte à présent, c’est elle. Être ce roc dans sa vie misérable. Être cette épaule sur laquelle elle pourrait poser son visage frêle. Être cette main tendue vers la sienne pour la saisir de plein fouet. Mais la cruelle sentence sonne quand elle le repousse. Putain c’est douloureux, cette main qu’elle n’accepte pas, elle lui accorde que de rare regard. Mais qu’elle ne rêve pas, Elias n’a pas dit son dernier mot ! Il n’en avait pas fini avec elle. « Je… Je peux plus, Elias. C’est trop, c’est plus possible. J’arrête les frais. J’ai b… J’ai besoin de réfléchir, j’ai besoin de calme, j’ai besoin de…, Elle avait beau lui implorer, tenir son bras loin d’elle, il s’en fichait, il comptait la suivre jusqu’au bout du monde si il le fallait mais elle allait l’écouter. Elle avait voulu savoir, alors elle allait savoir ! j’ai besoin d’être seule. » Le ventre qui se noue, le cœur qui se serre, la gorge sèche, Elias ne parvient pas à comprendre. Pire que ça, à accepter cette sentence il serre les poings restant un long moment immobile. Silencieux, son monde s’écroule sous ses pieds. Le grand et fort policier, celui à qui on ne refuse jamais rien. Celui à qui on finit toujours par tout pardonner se retrouve au pied du mur. Le cœur battant la chamade, le froid qui commence doucement à l’envelopper engourdit ses jambes, alors qu’il tente de la voir. Il relève ses yeux sur elle comme pour se faire davantage mal, elle finit par lui avouer, le cœur lourd, d’une voix plus faible que précédemment, avant de tourner les talons. « Cette fois, c’est moi qui pars, Sanders. » Elle commence à s’éloigner de lui et il ne réalise que trop tard la disparition de Freya. Elle va croire qu’il ne va pas chercher à la retenir, peut-être – et ce qui serait préférable, qu’il veut la protéger de lui, comme si il était capable de lui faire davantage mal. En est-il capable ? Pourtant tout vient à point à qui sait attendre et le labyrinthe dans sa tête commence à prendre forme et il perçoit enfin ce qui se passera si il ne court pas derrière elle, si il ne tente pas une énième fois de la retenir. « Freya attends-moi ! … FREYA !! » Il crie, mais sa voix augmente quand il l’appelle par son prénom. Et elle a beau vouloir le fuir, avancer un peu plus vite, elle a bu pas lui. Il marche droit, pas elle. Il a toute sa tête, pas elle, même si il imagine que cette nouvelle lui a remise la tête sur les épaules. « Tu crois quoi ?! Tu me cours depuis des semaines derrière et maintenant que tu sais, tu ne veux plus rien savoir, parce que ça ne te convient pas ?! » Qu’il gueule à moitié, avant d’attraper son bras pour la retenir et la tourner vers lui. « On était en opération Freya, bordel ! Il fuyait le magasin qu’il venait de cambrioler je ne regrette pas, tu m’entends. Je ne regrette rien ! » A bout de souffle, il se recule alors son cœur ne trouvant plus le calme qu’il avait espéré. Il est flic, il a fait son job, en plus de vouloir la protéger de ce type d’homme !
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Message(#)(frelias) et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti... - Page 2 EmptyMar 23 Juil 2019 - 1:53


Elle veut s’évanouir dans la nuit noire de Brisbane. Elle ne veut faire qu’un avec ce monde obscure qu’elle ne connaît que trop bien. Ce monde qu’elle caresse, qu’elle touche à bout de doigts chaque jour, chaque seconde sans jamais réussir à franchir le cap. Les pieds naviguant sur les rochers suspendus dans un vide galactique, elle tient en équilibre, les bras levés, comme une funambule. Défaillir, c’est ce qu’elle aimerait. Parfois. Les marques de ses avants bras sont là pour le prouver. Des cicatrices qu’elle aura à vie et qui lui rappellent à quel point elle est lâche et faible. Et égoïste.

Parce que ce n’est jamais la bonne solution.
Et que ça fait souffrir tout le monde autour d’elle.
Sauf elle.

Mais Freya a un besoin profond de vivre, de ressentir cette vie en elle, de se rassurer que son cœur bat toujours et encore. Ironiquement. Elle en fait de trop, toujours de trop, parce qu’elle teste toujours ses limites. Savoir jusqu’où son corps peut l’emmener, quelles épreuves son esprit peut supporter. Caresser cette folie douce et indomptable qu’est la vie, de n’importe quelle façon qui soit.

Des sueurs, elle en a provoqué. Que ce soit pour Elias ou pour Wren. Tobias n’a jamais vraiment aidé. Et ne parlons pas de Terrence, qui a été le premier à l’emmener au bord du précipice. Mais c’est leur punition. Elle les punit souvent pour leurs vices et la frayeur qu’elle se fait pour eux en leur faisant subir les siens.

(C’est ça, là on te reconnaît, darling. Angélique jusqu’à ce que la démone de la vengeance s’abat sur toi. Défaut interne que tu possèdes, c’est caché et on pense pouvoir te marcher sur les pieds sans que tu ne dises rien. Fermes ta gueule et souris, darling. Mais ça serait mal te connaître, n’est-ce pas, darling ? T’es une Doherty, après tout, te laisser faire et jouer la poupée, ce n’est pas pour toi. Ce qui te fait vibrer, c’est de voir le monde à sa perte. Et même tes proches, tu es viscérale, illogique et complètement sans borne. Tu leur fais subir parce qu’ils te font subir. Et ça, c’est plus fort que toi .)

« Freya attends-moi ! … FREYA !!  » Non, Freya souhaite que tu la laisses tranquille. Va-t-en, envoles toi, éparpille toi, oublie moi. Son pas est chancelant mais elle essaie tant bien (mais surtout tant mal) à marcher droit. Pourquoi est-ce qu’elle avait bu ? (Parce qu’on aime ça.) C’est ça. Il n’y a pas de mal à boire quelques gorgées, de toute façon. La vie est faite pour ce genre de trucs.

Mais pas pour laisser Elias la rattraper. « Tu crois quoi ?! Tu me cours depuis des semaines derrière et maintenant que tu sais, tu ne veux plus rien savoir, parce que ça ne te convient pas ?!  » Il a augmenté les octaves, comme s’il essaie de faire pénétrer ses mots dans le crâne cabossé de sa meilleure amie. Peine perdue, bonhomme, elle est partie loin. Présente physiquement mais mentalement détruite, dans le cimetière des abîmes, par ta faute. (Toujours la faute des autres.) Il la retourne, brutal, et elle grogne. Ne la brise pas encore une fois. Laisse la tranquille, elle veut juste s’allonger par terre et s’oublier. « On était en opération Freya, bordel ! Il fuyait le magasin qu’il venait de cambrioler je ne regrette pas, tu m’entends. Je ne regrette rien !  »

Freya lève des yeux vides vers lui. Il essaie de se justifier ? Elle s’en fout. Elle déglutit – difficilement. Tout est difficile, tout est dur. Pourquoi s’infliger une telle peine ? Pourquoi il ne peut pas l’écouter, pour une fois dans sa putain de vie ? On ne tue pas sans conséquence, sans que ça n’est un impact psychologique. Freya a par tant de fois essayer de se tuer elle-même et à chaque fois, ça marque une trace indélébile dans sa tête. Un truc qui se débloque à chaque fois qu’elle essaie.

(Pas étonnant que tu sombres un peu plus tous les jours.)

« Tu crois que j’en ai quelque chose à foutre du comment ? Tu penses que ça va m'aider à mieux dormir de savoir qu'un grand protecteur de l'humanité comme toi surveille nos rues? Mais je m’en bas les couilles ! Le p’blème, c’est que tu m’as menti, Sanders ! Tu m’as r’gardé droit dans les yeux et tu m’as bourré les crâne de tes putains de mensonges à la con !  » Elle le repousse, elle ne sait faire que ça ce soir. Le repousser, l’éloigner. Dégages, vite. « Tu regrettes rien ? Tant mieux pour ta gueule ! P’t’être que tu le regretteras quand ça s’ra moi qui disparaîtra de ta fichue vie, alors !  » Freya n’en a jamais rien eu à faire de Cole. Il n’était qu’un homme de plus de passage. Un grain dans le sable, une petite vaguelette dans l’océan. Un petit cumulus dans le ciel.

Mais Elias, il était tout.
Il est là depuis le début.
Et il lui a déformé la vérité.

Ses tripes ont mal et Freya se précipite dans un nouveau coin. Elle commence à avoir froid alors qu’elle vomit de nouveau ce qu’elle a dans le bide. Typique. Même ça, la pluie finira bien par le nettoyer. Elle nettoiera les traces et personne ne sera jamais ce qui s’est passé ici.

Personne sauf eux.

« Vu que tu tiens tellement à c’que j’dégage de ta vie, estimes toi heureux d’enfin céder à ton putain de caprice. Même si c’est clair que j’aurai dû rester dans mon coin. J’mérite pas un meilleur ami qui me ment !  » Elle nettoie sa bouche du revers de sa manche  Elle doit partir, maintenant. Elle ignore si elle retrouvera sa route mais ça ne serait pas la première fois qu’elle soit perdue dans sa propre ville natale.

Qu’on lui fiche la paix, c’est tout ce qu’elle veut.

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Message(#)(frelias) et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti... - Page 2 EmptyMar 23 Juil 2019 - 16:45

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 « et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti... »  (frelias) et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti... - Page 2 873483867  freya doherty & elias sanders


La douleur qui émane de Elias est violente et vivace, elle lui saccage entièrement ses plus profondes pensées, il serre les poings comme si il s’rait plus simple pour lui d’affronter cette vérité. L’abandonner c’était quelque chose dont il s’était toujours interdit. Incontrôlable pulsion de tout vouloir gérer dans sa vie, jusqu’aux intentions de ses proches, de ses plus braves alliés, Freya en faisait les frais plus que n’importe qui. Parce qu’il n’y avait pas plus important qu’elle dans la vie de Sanders. Enfin sa bagnole peut-être, Elias ne s’était jamais vraiment posé la question de savoir qui il préférait entre les deux car il semblait évident qu’une voiture – aussi belle soit-elle ne pourrait jamais remplacer de la chair humaine. Et pourtant les rares personnes qui le connaît le mieux, entre autre sa sœur Elisha ou cette nana face à lui pourrait le dire : sa bagnole c’est sa vie. La chose pour laquelle il peut passer en une seconde top chrono de la joie à la colère si on s’en prend à elle, de tout démonter autour d’elle pour une toute petite rayure invisible à l’œil nu. Pas au radar Elias’Automobile ! Non, oh ça non personne ne pourra le duper sur son bolide. Mais ce soir plus que n’importe quel jour tout dérape. Tout… Rien ne tourne rond dans la tête d’Elias. Il n’arrive plus à contrôler sa vie, ses misères et se renferme dans sa bulle. Pourtant quand elle s’éloigne de lui et qu’il le réalise un peu tard, il n’hésite pas une seconde à la suivre. Il a besoin d’elle dans sa vie, et s’il a tenté de l’éloigner de lui, il se rend compte que sans Freya qui le tourmente il est perdu. Il a besoin de la protéger, besoin de savoir où elle va et qui elle fréquente. Elias Sanders n’a jamais appris à vivre sans Freya Doherty. Depuis qu’ils savent marcher et parler, ils se tournent autour comme deux parasites, refusant de voir l’autre heureux avec une tierce personne, mais refusant de voir les choses en face. Pour Elias, ce n’est pas ce qu’il recherche. Il s’en moque de l’amour, complètement ! Il est bien tout seul sans rendre de compte à personne, et pourtant quand Freya lui fait une scène de jalousie et démonte tout sur son passage, il semble retrouver sa bonne humeur, ça flatte son ego, ça le satisfait et bien souvent elle obtient grâce et repart à son bras. Et pourtant jamais il ne penserait qu’entre eux l’étincelle puisse évincer ses doutes et sa peur. Il est peut-être fait pour rester seul toute sa vie, de toute évidence il manque de confiance en lui et surtout aux autres, assez pour ne pas vouloir confier sa vie à n’importe qui – d’où cette autodérision et ce fait de ne faire jamais de deux nuits un quotidien qui l’enfermerait… Il finit par la rattraper et n’hésite pas une seconde à lui tirer le bras pour qu’elle se retourne, et l’affronte. Qu’elle l’affronte comme elle sait le faire, comme elle a toujours apprit en le déstabilisant car elle est la seule à pouvoir être cette personne. Mais les traits de son visage ne trahissent aucune compassion, aucune sympathie pour lui, bien au contraire que du vice qui la tourmente. Et le piège se refermer sur eux. Sur Elias surtout, mais il n’en démord pas et ne semble pas remarquer combien ce comportement n’est tout simplement pas lui. Le solitaire, le fier Sanders se rabaisser à ça ? Comment est-ce possible ? Comment est-ce possible qu’une personne aussi frêle que Freya puisse arriver à le mettre dans des états contradictoires, tantôt à l’attirer à elle, tantôt à le repousser comme si il était le pire fléau que la terre n’est jamais porté ? « Tu crois que j’en ai quelque chose à foutre du comment ? Tu penses que ça va m'aider à mieux dormir de savoir qu'un grand protecteur de l'humanité comme toi surveille nos rues? Mais je m’en bas les couilles ! Le p’blème, c’est que tu m’as menti, Sanders ! Tu m’as r’gardé droit dans les yeux et tu m’as bourré les crâne de tes putains de mensonges à la con ! Qu’elle dit, écœurée elle-même par ce meilleur ami qui semble avoir choisi une autre trajectoire. Une fois de plus, et la désillusion de Freya dont Elias arriver à ressentir, le recule légèrement alors qu’elle le repousse. Physiquement en repoussant son bras, mais plus encore par l’esprit. Comme si cette connexion entre eux est interrompue, brouillé. Qu’elle n’existe plus. Qu’elle n’est qu’un vulgaire lointain souvenir, tu regrettes rien ? Tant mieux pour ta gueule ! P’t’être que tu le regretteras quand ça s’ra moi qui disparaîtra de ta fichue vie, alors !  » Il cherche à rattraper ce bras mais elle se tient loin de lui, elle ne veut plus, plus de lui, plus de cette relation toxique. Ils sont toxiques l’un pour l’autre et peut-être qu’elle est là, cette solution. Peut-être que c’était ça depuis le début : pour s’en sortir, prendre une autre route, un chemin plus étroit. Comme si Elias pourrait vivre sans elle. Comme si Freya pourrait s’appuyer sur une tierce personne que lui. Foutaise et pourtant aveuglé par ce sentiment d’échec, par cette fierté, toujours la même, il ne réalise même pas ce qui se passe dans sa vie, actuellement. Ce tournant dans cette vie alors qu’il lui avait promis d’être toujours là pour elle. Quoi qu’il arrive. Une promesse que Sanders aura du mal à tenir. Encore une… « Tu voulais que je te dise quoi putain Freya ? » Il lâche ça dans un soupire las et incertain, fatigué de se battre pour rien. Fatigué de lutter en vain. Il lâche prise. Inconsciemment. Et tant pis il n’en réalisera que demain l’enjeu. Il ne s’en mordra les doigts que demain. Aujourd’hui c’est cet ego d’homme fier qui parle. « Mais casse-toi puisque t’en meurs d’envie ! » Il reste immobile sous cette pluie fine mais constante qui s’abat sur eux. Ecœuré, mais trop têtu pour se rendre à l’évidence. Sans elle, il n’a plus cette envie de vivre, ce besoin d’être insolent et de tout envoyer péter. Sans elle, Elias Sanders ne serait pas devenu l’homme qu’il est aujourd’hui, il en est convaincu ! Et puis elle disparaît dans un coin, il l’entend gerber à même le sol. Elle finit par se relever, et dans un dernier au revoir, elle lui dit adieu. « Vu que tu tiens tellement à c’que j’dégage de ta vie, estimes toi heureux d’enfin céder à ton putain de caprice. Même si c’est clair que j’aurai dû rester dans mon coin. J’mérite pas un meilleur ami qui me ment ! » C’est douloureux, ça lui fait un mal de chien pourtant jamais il ne le dira. Jamais il ne le reconnaîtra ! Préférant souffrir dans son coin plutôt que d’avouer ses torts. Et quand elle tourne les talons il ne cherche même plus à la retenir, il reste silencieux, immobile. Les poings qui se serrent avant de hurler dans la rue. Un cri de désespoir, un cri qui appelle à l’aide mais dont ni l’un ni l’autre ne saura relever. « CASSE-TOI !! » Il fait demi-tour et n’arrive plus à se maîtriser, son pied heurte avec une violence une poubelle et cette dernière retombe à même le sol dans un bruit sourd. Il rejoint sa voiture et démarre en trombe. Pour repasser devant Freya qui avait déjà bien avancé dans sa marche funeste, il ralentit à sa hauteur, la toise d’un regard noir, il n’est pas redescendu Elias. Il la connaît mieux que quiconque pourtant, néanmoins il lui demande d’abord d’une voix plus sympathique, malgré la colère de cet échange, « grimpe j’te ramène chez toi ! » Il ne lui laisse pas le choix, elle ne sait même pas où elle est ! « Grimpe Doherty ! Ne m’oblige pas à te forcer ! » D'une voix un peu plus forte, la mâchoire serrée.
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Message(#)(frelias) et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti... - Page 2 EmptyVen 26 Juil 2019 - 11:11


« Tu voulais que je te dise quoi putain Freya ? » Elle se prend la tête dans la main. Il faut qu’il se taise, elle a mal à la tête, sa vision chavire, elle perd complètement pieds. « Mais rien, justement ! T’as rien à dire ! T’as juste à te la fermer et accepter les conséquences de tes putains d’actions ! » Freya ne peut pas s’empêcher de rétorquer parce que c’est plus fort qu’elle, parce qu’il n’est pas en place pour lever la voix plus haute qu’elle. Elias n’a rien à dire, tais toi, écoute moi, non, je ne te retiens pas, plus maintenant, c’est fini, tourne les talons, dégage de ma vision.

Pourquoi il ne semble pas comprendre ? Eux qui se trouvaient toujours sur la même longueur d’onde, eux qui arrivaient à se comprendre d’un seul regard, eux qui n’avaient besoin que de la présence de l’autre pour se sentir rassuré(e) ou en paix. La chaîne est brisée, le médaillon de leur amitié avec. Brisé en mille morceaux à leurs pieds qui ne cessent de vouloir s’éloigner l’un de l’autre. Comment ils en sont arrivés là ? Leurs fichus caractères, sa fichue fierté masculine, son entêtement féminine, l’environnement, les gens qui gravitent autour d’eux.

Ni l’un ni l’autre n’aurait pu prévoir un tel chamboulement de leur amitié. Ce n’est pas la première fois qu’ils se disputent, qu’ils se déchirent. Mais c’est la première fois qu’ils se quittent, qu’ils s’abandonnent mutuellement. Épuisés, à bout de force, aucun des deux n’a la force de s’accrocher face à la résistance de l’autre. Ils se perdent, ils s’échappent et le pire, c’est qu’ils le font volontairement. Comme s’ils l’acceptent sans broncher que la vie les sépare.

Peut-être que c’est mieux comme ça.

« Mais casse-toi puisque t’en meurs d’envie ! » Freya en crève d’envie. Elle ne veut pas rester un seul instant de plus ici, elle veut courir hors de sa portée, hors de son regard noir. « CASSE-TOI !! » Elle ne s’attend pas à ce qu’il lui hurle dessus. Elle ne s’attend pas non plus à ce que ça soit lui qui tourne les talons et qui s’échappe de sa vue.

Elle est furieuse.
Il n’a pas le droit.

Il la fait passer pour une coupable qu’elle n’est pas. Ce n’est pas elle qui a tiré, c’est lui. Ce n’est pas elle qui a menti, c’est lui. Alors pourquoi elle sent une sentence qu’elle ne mérite pas ? Les jurés sont revenus et ils ont décidé de son sort. Un vide intersidéral l’attend, le trou noir. Elle va tomber, tomber, tomber jusqu’à en mourir. Parce que Freya sans Elias, c’est comme une goutte sans eau ; ça n’existe pas.

Et pourtant, Doherty observe d’un œil interdit la voiture qui redémarre. Non, non, bordel, ce n’était pas censé se passer comme ça ! Elle a la rancœur dure et se promet de lui rendre la monnaie de sa pièce. On ne froisse pas un Doherty sans en payer le prix. Ex meilleur ami ou non. Alors Freya finit par tourner à son tour les pieds qui l’emmène vers d’autres contrées.

« Grimpe j’te ramène chez toi ! Grimpe Doherty ! Ne m’oblige pas à te forcer ! » Pour seule réponse, la blonde lui fait un doigt d’honneur avant de s’enfuir en courant. Elle essaie de ne pas trébucher, de maintenir le cap sur la ligne droite qu’elle s’est fixée. Sa tête a perdu tout repère spacial mais elle s’en fout.

Au pire, elle se dirigera vers la forêt ou la plage.
Elle s’y allongera et elle s’y laissera crever.
Voilà. C’est un bon plan, ça.

Qu’ils aillent en enfer, lui et son bolide rouge.

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Message(#)(frelias) et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti... - Page 2 EmptyVen 26 Juil 2019 - 12:11

FIN
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(frelias) et si je t'avais tout dit, si je t'avais pas menti...

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