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    {She's not human. She's an angel.}
    crédit/ psychotic bitch  

Quand les gens pensent au mariage, ils s'imaginent toujours que le plus gros de la saison pour un wedding planner et forcément l'été. Il faut dire que beaucoup de monde se marie à cette période là, ce qui pourrait justifier un boum d'activité en juin, juillet, août. Mais Lullaby, professionnelle, vous dirai qu'il n'y a pas de saison où l'on travaille vraiment plus que l'autre. La réalité, dans l'univers du mariage, c'est que si l'été est favorable aux épousailles en raison des beaux jours qui reviennent, il n'en est pas moins vrai qu'en hiver on prépare déjà les mariages à venir pour l'été. Que ces derniers temps, la jeune femme court partout, d'un magasin de robe de mariée, à une boutique de fleurs. Elle jongle, entre les propositions de gâteau pour le dessert, et les listes de cadeaux de mariage désirs par ses clients. La jeune femme repère les robes, les nouvelles créations, les nouveaux articles en boutique, et les nouveaux partenaires aussi. Elle étudie la tendance de l'année à venir, se concentre sur les désirs de ses clients, négocie parfois un prix ouv deux pour rester dans le budget sans jamais perdre de vue l'objectif de faire de ces beaux jours à venir, les plus beaux de deux vies.

Son téléphone collé contre son oreille, en même temps qu'elle regarde les devantures, Lullaby essaie de faire plusieurs choses en même temps comme toujours. À se demander comment elle fait pour ne rien oublier. Question d'organisation tout simplement. Ou de super mémoire, parfois. Elle a toujours mille choses à faire, et même maintenant qu'elle commence à rentrer chez elle, elle garde l'esprit focalisé sur son travail. Ce soir, il y a fort à parier que la demoiselle n'allumera pas la télé, et qu'elle continuera de travailler sur ses projets. D'autant plus, qu'en parallèle de son travail de wedding planner, elle a encore quelques articles à rédiger, afin de pouvoir les poster sur ses réseaux sociaux en temps voulu. Parce que la demoiselle est toujours du genre à anticiper.

Bayside. L'esprit encore perdu dans  tout ce que la demoiselle doit faire, celle-ci commence à emprunter la rue menant à son petit chez elle. Mais sa route s'arrête avant d'avoir atteint son palier comme elle croise un visage et qui ne lui est pas inconnu. En effet, la jeune femme l'a croisé il y a déjà quelques jours, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la rencontre semblait avoir impressionné quelque peu le jeune homme, la dernière fois. Il ne semble pas plus en forme ou plus à l'aise cette fois tandis qu'il lui adresse la parole et Bee s'en désole quelque peu comme elle n'apprécie pas forcément de mettre mal à l'aise qui que ce soit.

"- Salut… Lukà, c'est bien ça ?"

La jeune femme esquisse un sourire à l'attention de son interlocuteur, comme pour essayer de détendre un peu ce dernier, de le mettre un peu plus à son aise. Sans imaginer que son sourire pusse ajouter au trouble de Lukà.

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Même si c’est déjà la deuxième fois qu’ils se croisent en quelques jours tout les deux, Lukà ne semble pas être plus détendu que la dernière fois comme il adresse la parole à la demoiselle. Main dans les cheveux, allure corporelle mal assurée, l’inconfort de Lukà dans cette situation transpire par tout les pores de la peau de ce dernier. Malheureusement pour ce dernier et pour Lullaby elle-même, laquelle ne peut s’empêcher d’être désolée pour lui, à le sentir à ce point mal à son aise. Malgré sa popularité et bien que celle-ci dure depuis des années à présent, la demoiselle n’a toujours pas l’habitude de voir des gens être à ce point malade de la rencontrer, à ce point bégayant. Mais il faut dire que la demoiselle reste humble malgré la chance qui est la sienne d’être connue et le simple fait d’être traitée différemment d’une personne lambda parvient parfois à la faire culpabiliser. Mais c’est exactement cette impression que lui donne Lukà, quand il se comporte ainsi avec elle, comme si elle n’était pas tout à fait normale, tout à fait comme les autres. Même si ce n’est pas la faute du jeune homme non plus, lequel reste seulement contrôlé par ses émotions.

Moue adorable, petite sourire, comme Lukà demande si elle s’appelle bien Lullaby, la jeune femme hoche la tête pour lui accorder une réponse positive, puisque c’est bien là son prénom. Merci papa, merci maman, celui-ci n’est pas un truc tout moche et tout contemporain à faire pâlir par la nunuchitude qu’il dégage. Merci, parce qu’elle a put le conserver pour ses réseaux sociaux, sans chercher à tout prix un pseudonyme pour se cacher honteusement derrière celui-ci.

«- Ma mère a eut cette idée oui.»

Maintenant l’homme se montre curieux de savoir si elle habite ici, en même temps qu’il semble être toujours aussi mal à son aise qu’en arrivant devant elle. Malgré la douceur de la demoiselle, il semble qu’elle reste trop intimidante pour ce dernier et elle en rougit légèrement, parce que ça la gène, ça la gène vraiment.

«- Ma maison n’est pas loin oui..»

Malaise à venir ? Malheureusement, Lullaby peut le craindre en même temps qu’elle se demande pourquoi le jeune homme lui-même est ici, en tirant la conclusion qu’il y habite ou vient voir des proches, de la famille ou des amis, quelque chose comme ça.

«- Même raison pour toi d’être ici ?»

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La demoiselle ne sait pas si ses parents ont vraiment bien choisit son prénom et s’il lui correspond bien comme l’assure Lukà, mais elle peut au moins dire que son prénom lui plaît et c’est déjà ça en fin de compte. Parce qu’elle sait comme nombreux sont ceux qui ne supportent pas leur nom. Il faut dire que certains parents, à vouloir être trop originaux, ne pensent pas vraiment à l’avenir de leur enfant et si parfois, certains se sont moqués du sien parce que c’est aussi un nom commun, elle n’ose pas imaginer ce que cela aurait put être si elle avait eut un prénom plus gênant, plus connoté, par exemple. Parce que certains parents n’hésitent pas, sans se rendre compte du calvaire que ce sera pour leur enfant plus tard. A croire que ça n’a aucune importance pour eux au moment de faire le choix d’un prénom.

«- Merci.»

L’homme s’enquit de savoir si elle habite dans les parages et la demoiselle répond par l’affirmative avant de le questionner à son tour. Le jeune homme semble avoir un peu plus d’assurance à présent, il bégaie moins, semble un peu plus détendu quand il s’adresse à elle. C’est mieux, c’est plus agréable, moins gênant pour elle aussi et surtout pour lui elle s’en doute. Il semblerait qu’ils soient voisins, alors il vaut mieux que les choses s’améliorent et que l’homme se sent moins intimidé, alors qu’il peut la croiser souvent dans les mois à venir. Ils auraient même put se croiser avant, elle a toujours habité Brisbane la demoiselle. Toujours habité bayside.

«- Et tu es né à Brisbane ?» questionne la demoiselle.

Il s’excuse, Lukà, pour avoir tant bafouillé devant elle la dernière fois, expliquant être fan de son compte instagram et avoir été chamboulée de la voir en vrai. L’aveu du jeune homme ne manque pas de la gêner un peu. Trop humble, la demoiselle. Elle ne se sent pas spéciale, Bee. Elle fait sa vie comme tout le monde, elle est un peu connue, mais elle n’en fait pas tout un plat. Savoir qu’elle peut intimider, comme ça, elle ne pense pas le mériter.

«- C’est trop chou !» assure la demoiselle. «Tu me crois si je te dis que parfois, je suis encore plus gênée et impressionnée que vous ?» avoue-t-elle finalement à son interlocuteur.

Parce que c’est un peu gênant parfois de voir l’effet qu’elle peut faire aux gens et qu’elle ne pense pas forcément mériter tout ça, comme elle est capable de manquer de confiance en elle. Ça la gêne parce qu’elle est toute kikinette diraient ses frères pour parler d’un petit truc mignon, tout doux, tout gentil. Bref une petite guimauve et qu’elle éprouve énormément de gratitude pour ses fans qui lui permettent de vivre un tas d’expériences toutes plus folles les unes que les autres, tandis que grâce à son travail sur les réseaux sociaux, elle reçoit des invitations et des propositions juste dingue. La demoiselle leur doit beaucoup elle en a conscience.

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«- Un peu, ça surprend toujours au début. Mais on s’y fait.»

On s’y fait oui, tout le monde a toujours tout su de sa vie. Simplement parce qu’elle a un papa mannequin. Qu’elle est une fille de. Que des tas de jeunes filles ont bavés sur les photographies de son père, parfois même dans son lycée et sans remarquer que la demoiselle se trouvait à deux pas. Toujours sympa à entendre, quand elles sortent du cadre de ce qui est correct à dire ou pas. Pas que Bee n’ait jamais fantasmé sur une célébrité, ce serait mentir. Mais quand la célébrité sur lesquels d’autres craquent changeaient vos couches quand vous aviez quelques mois, c’est tout de suite moins sympa. Des choses déroutantes dans sa vie, elle en a connu.

«- Et dans un même temps je peux comprendre. J’ai moi-même rencontré des acteurs, des chanteurs, par le biais de mon père donc… Je connais les deux situations, disons.»

Mais assez parlé d’elle, non ? Comme il demandait si elle vit ici, la demoiselle fait de même, apprenant ainsi que non seulement ils sont bien voisins, mais qu’il a toujours vécut ici, y étant né. Comme quoi ils auraient put se croiser depuis un moment, déjà, mais ça n’est jamais arrivé. Ou il n’a pas fait attention, perdu dans ses pensées et dans les rues de la ville, dans la montagne de choses que l’on a à faire, parfois. En étant voisins, ils ont largement put se croiser sans le savoir, tout simplement.

Elle le trouve chou, quand il parle de son boulot et du fait qu’il est fan de son compte instagram, mais surtout parce qu’il dit que c’est de la rencontrer en vrai, compte tenu de ça, qui l’a mis dans tout ses états. La confidence qu’elle lui fait alors rencontre le même avis de la part de son interlocuteur qui trouve la demoiselle chou aussi. Mais c’est la vérité. Elle est tout aussi intimidée de rencontrer ses followers que ces derniers le sont de la croiser.

La jeune femme hausse les épaules face à la question que le jeune homme lui pause. Au final c’est là encore une question d’habitude, elle a toujours été exposée. Plus jeunes, ses parents tentaient de la préserver au mieux face à la célébrité de son père mais ce n’est pas toujours évident de lutter contre les dénicheurs de potins. Et puis quand elle a commencé à aller au collège, à traîner sur internet, à grandir et gagner en liberté, la presse a été sur sa route pour lui rappeler sa condition de fille de.

«- De par mon père, j’avais l’habitude. Et je ne pensais pas forcément que ça fonctionnerait. Je veux dire, j’ai commencé mon blog j’avais dix-sept ans. Je postais juste des articles pour les copines et deux trois lecteurs. C’était juste pour m’amuser et puis… Disons que la célébrité de mon père m’a rattrapé, a nourri la mienne. Les gens ont vu le blog, en ont parlés et ça s’est fait comme ça. Donc… quand j’ai démarré je n’avais pas conscience de l’ampleur que ça prendrait, que j’en ferai un métier…» avoue la jeune femme.

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«- Je ne suis pas bien certaine que ça ai quelque chose à voir avec du courage tu sais. J’ai juste l’habitude, on ne m’a pas demandé mon avis, c’était comme ça depuis que je suis toute petite donc de toute façon, courageuse ou pas… Je ne sais pas si je le suis, mais j’ai grandis comme ça, avec ça. Alors j’imagine que ça fait moins peur, que ça impressionne moins. On a moins peur de ce dont on a l’habitude, de ce qu’on a connu très régulièrement étant petit, non ?»

Enfin oui et non, ça dépend de ce que tu as subis, probablement. Parce qu’un enfant frappé pendant toute son enfance n’aura pas forcément moins peur des coups pour autant dans l’âge adulte. Il n’en aura peut-être même pas l’habitude non plus. Bee préfère largement penser que l’on ne s’y habitue jamais, qu’on continue de sentir la douleur. Il serait trop horrible de supposer que l’on puisse en souffrir suffisamment pour, un jour, devenir insensible à cette douleur.

«- Oui, il est mannequin. Alors bon, pour quelques fashions-week, ça m’est arrivé de pouvoir le voir en backstage, ou de rencontrer ses amis à la maison du coup… certains sont d’autres mannequins, forcément.»

Elle sait donc ce que c’est que de tout savoir sur quelqu’un grâce à la presse par exemple, sans avoir jamais croisé l’autre personne avant ça. Elle sait comme c’est perturbant d’être à la place de ces gens, parce qu’elle aussi, rencontre des gens qui savent tout d’elle sans qu’elle ne les ai jamais croisé auparavant. Ouai, elle connait trop bien les deux situations, mais elle l’accepte Bee, après tout, ça fait parti de sa vie, tout simplement. Pas vraiment un choix, mais pas vraiment quelque chose d’insupportable non plus. Même si ça dépend des cas, àa dépend des fois. Parce que des fois oui, elle croise des tarés. Ou elle croise des followers dans un moment inopportun et doit tout de même faire bonne figure devant eux.

«- Disons que ça dépend des moments, y’a des jours du genre oui. Après les jours où on veut disparaître, y’a des solutions.» rit-elle. «Perruque, lunettes de soleil, porter des fringues à côté de notre style habituel et bim, incognito.»

Le jeune homme se montre serviable, si elle a besoin d’œufs ou quoi que ce soit un jour prochain, avant de mentionner que pour les menus travaux, en revanche, il n’est pas forcément un bon plan. Mais ce n’est pas grave, la demoiselle gère, qu’il ne s’inquiète pas. S’il suit son compte instagram, il n’a pas put manquer dans ses stories qu’elle a deux frères et un cousin dans son entourage. Ils apparaissent de temps en temps dans son feed, aussi. Il doit le savoir, du coup.

«- T’inquiète, j’ai ce qu’il me faut pour ça !» elle rit

L’homme tousse, évoquant ses allergies, avant d’inviter la demoiselle à prendre une boisson chaude, à rentrer se mettre à l’abri. Elle glisse un regard vers lui, puis sur les maisons autour. Il l’a dit lui-même, on peut rencontrer des tarés. Alors la jeune femme reste encore un peu sur la réserve.

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Oui, elle a l’habitude Lullaby, l’habitude de ce monde, alors elle n’en a plus peur, elle le connait depuis sa plus tendre enfance, l’univers du show-biz. Elle sait, à force, les risques liés à tout ça. Mais elle n’est pas tout à fait honnête avec Lukà. Car elle a bien peur, aussi, de tout ça. Sa relation avec Lene a été trop violemment traitée par la presse et par quelques followers pour que la jeune femme n’ait pas été marquée par tout ça. Elle a bien peur de la presse, en effet. De ce qu’ils peuvent encore trouver à dire sur sa bisexualité que la demoiselle n’assume plus et n’ose même plus afficher à la face du monde. Sans l’intervention des médias et de son public, où seraient-elles allées avec Lene ? La jeune femme ne le saura sûrement jamais. Quelque part, c’est effrayant ce contrôle que ça a sur une vie, en fin de compte, mais tout ça, la demoiselle ne le dit pas à Lukà. Elle ne peut tout simplement pas le dire.

«- Ouai on peut dire ça comme ça.» admet la demoiselle.

Entre les paillettes, les strass et les odeurs d’hôpital que sa mère transportait dans sa chambre chaque fois qu’en rentrer de service, elle venait déposer un baiser sur la tempe de sa petite princesse endormie. Parce que ses deux parents exercent un métier à l’opposé l’un de l’autre. Et c’est une chance pour la demoiselle, ça lui a permit de ne pas se perdre, de garder un œil sur le sens de la vie et ses priorités, tout simplement. Avoir deux parents avec de tels métiers, ça lui a apporté beaucoup de choses elle ne peut pas le nier. Des choses dont elle leur est reconnaissante. Vraiment reconnaissante. Même si le boulot de son père et puis le sien se révèlent parfois assez contraignant au niveau de la vie privée car la demoiselle n’en a pour ainsi dire pas beaucoup.

«- Oh si, ça va la plupart du temps je crois que je suis relativement discrète !»

Parce qu’elle a finit par trouver des stratagèmes à mettre en place, quand elle ne veut vraiment pas être ennuyée dans les rues de la ville, quand elle est vraiment pressée. Parce qu’on finit par s’adapter à sa condition et à avancer quand-même, il faut bien, la demoiselle n’a pas le choix après tout. Elle doit jongler avec les avantages et les inconvénients de son boulot tout simplement.

«- La plupart du temps oui je prend les photos avec mon téléphone, mais parfois elles sont prises avec un appareil, transvasées sur le téléphone et publiées.» répond la demoiselle aux interrogations de son interlocuteur. «J’utilise une application pour les retoucher légèrement. Retoucher la luminosité, la chaleur… ce genre de choses. Je ne retouche pas le reste.»

Sa peau, sa silhouette, tout ça la demoiselle n’y touche pas. Elle ne va toucher qu’aux couleurs pour saisir les plus belles nuances d’un instant, pas plus. La jeune femme préfère renvoyer une image de vrai, tout simplement. Mais elle est coupée dans ses pensées par l’homme qui éternue et sautille sur place en s’étant à priori fait mal. Il jure un peu, avant de proposer à boire à la demoiselle un rien sceptique. Mais il trouve rapidement une solution pour lui offrir un verre tout de même, sans qu’elle n’ait besoin de mettre un pied chez lui. La belle avise le band qu’il lui montre et elle acquiesce.

«- Ok. Sans alcool ce sera parfait.» assure la demoiselle. «Un soda, quelque chose comme ça. Je vais t’épargner le smoothie pour cette fois !» plaisante-t-elle.

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La jeune femme doit bien avouer qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce que le jeune homme lui pose des questions quand au traitement des photographies avant qu’elle ne les poste sur les réseaux sociaux. La demoiselle doit bien avouer que ce n’est pas le genre de choses qu’on lui demande d’ordinaire, la plupart du temps on préfère lui poser des questions sur elle, sur sa vie, des petites questions trop personnelles pour qu’elle y réponde, aussi. On lui pose rarement des questions comme celle-ci. Sûrement parce qu’on ne la connait pas comme étant un as de la photographie. La jeune femme doit bien avouer que parfois, ce n’est pas elle qui prend les photos qu’elle poste sur le réseau social. Être instagrammeuse c’est aussi avoir de très bons amis pour prendre vos clichés. Chaque fois que la demoiselle est sur une photo, elle doit remercier une amie ou un proche, quel qu’il soit, pour la prise de la photographie. Le reste du temps, pour des sujets matériels ou alimentaire, la jeune femme doit bien avouer qu’il lui faut parfois reprendre la photo plusieurs fois avant de trouver la bonne luminosité, ou la bonne disposition des objets dans le cadre.

«- Je peux te montrer l’application que j’utilise si tu veux oui. Elle est assez facile à utiliser, c’est pas mal ergonomique et les boutons sont clairs. J’ai beaucoup apprit en tâtonnant un peu au hasard. On voit si ça rend bien ou pas au fur et à mesure que l’on utilise l’application, on finit par trouver ses réglages préférés après.» répond la demoiselle.

Elle sort son téléphone afin de montrer au jeune homme de quoi elle veut parler, allumant son application qu’elle lui montre, très brièvement avant qu’il ne l’interrompe en proposant à boire. Comme elle accepte, le jeune homme disparait et l’influençeuse prend place sur un banc pas loin, avant de le voir revenir vers elle, bouteille, verre et cookies en main pour leur goûter improvisé. Ils s’installent, la demoiselle le remercie pour le verre de soda qu’il lui tend et finalement, il la questionne sur ses photographes éventuels. Elle rit un peu.

«- J’en ai plusieurs, c’est jamais très défini. Mais le plus souvent c’est ma meilleure amie qui prend les clichés.» indique la demoiselle. « Mais j’y penserai si je veux une autre patte un jour, qui sait…»  répond al demoiselle avec un sourire, avant de reprendre. «Donc toi t’es plutôt amateur de photos ?»

La demoiselle se questionne sur lui. Après tout le jeune homme ne cesse de l’interroger depuis tout à l’heure, c‘est sûrement un peu au tour de la demoiselle de le faire. Et au vu des questions qu’il pose sur la photographie, elle ne pense pas se tromper quand elle suppose que le jeune homme en est, au moins, un amateur. A moins qu’il ne soit photographe. Il sait ce qu’elle fait, mais elle ignore ce qui remplie sa vie à lui. Il sait plein de choses sur elle, sans qu’elle n’en sache autant. Evidemment. Situation d’une effroyable banalité pour elle.