Elle est pas chaude au début. Ce serait bien la première fois. Mais elle se charge ensuite de l’enregistrement de la vidéo, en mode selfie pour madame. Tu t’en fou, si elle veut. Ca change rien. Juste t’es dans le cadre du coup. Ok. Si elle veut. Sauf que tu la regardes elle et bordel de dieu tu la dévores des yeux. Toujours ce putain de sourire éclatant aux lèvres. Sérieux Andy, tu devrais te voir pour le croire. « Andy, oui, je veux une histoire non exclusive avec toi ! » Ton sourire se fait encore plus grand parce que c’est enregistré cette fois. Et ça te fait beaucoup trop kiffer tout ça. Beaucoup. Beaucoup trop. Nan ça va. Ouais ouais ok. Le déni. On sait on sait. « tu vas utiliser ça contre moi, je le sais. » Tu te marres fort encore. Elle est pourtant pas si drôle. T’as un grain Andy. Ta gueule. « Vous pouvez embrasser la non exclusive ! » Nouveau rire franc. Quelle conne. . « Arrête tes conneries et embrasse-moi idiot ! » Et bordel t’aimes beaucoup trop ça qu’elle t’ordonnes. Elle a zéro crédibilité. Mais tu te penches vers elle et tu vas l’embrasser, ayant déjà oublié que la vidéo tournait toujours. Tu l’embrasses. Tu l’embrasses vraiment. Ta main se retrouve sur sa joue sans que tu le réalises. Tes lèvres caressent les siennes au fil du baiser. Tu prends le temps. Y’a pas le feu. Damn Andy. Y’a qu’elle que t’embrasses comme ça.

Et puis vous finissez la soirée chez elle. Elle est trop dans les vapes pour qu’il se passe quoi que soit de plus. Tu la portes même jusque sa chambre. Tu fais attention à pas la cogner au passage. Tu la déposes sur son lit. Tu lui enlèves son jeans, tu lui mets le draps sur elle. Tu files à la salle de bain, tu croises un coloc, tu fais un vague signe de tête et puis quand t’as fini tu retournes dans sa chambre, elle dort à poing fermé. Tu mets ton alarme parce que tu bosses le lendemain…

Et quand l’alarme sonne. Tu l’éteins et tu as vraiment pas envie d’aller au boulot… Tu commences à réfléchir. Ca fait un moment que tu fais tes comptes et que tu regardes si tu peux vivre sur l’argent que tu te fais en freelance. C’est juste. Mais c’est faisable. Et puis t’auras plus de temps pour plus de choses, tu pourras sûrement te faire plus de fric. Tu soupires, tu réfléchis encore et encore… T’as tellement pas envie d’aller au boulot que t’es presque sûr que tu peux le faire. Etre indépendant. Fuck that… Tu soupires une fois de plus. T’aimes pas quand tu pars en spirale comme ça dans ta tête. C’est trop sérieux. C’est effrayant.

  Un bruit me  sort de mon sommeil, ça sonne ,quelques chose sonne. C’est pas comme genre une alarme incendie, ni même quelques chose de trop violent alors ca me fait juste ouvrir les yeux. Je sais que je travaille pas aujourd’hui donc pas de panique. Je me retourne et Andy est là, dans mon lit. J’m’en souviens, on est rentré hier soir alors que j’étais complétement renversée. J’ai fini avec trois autres shooters dans le gosiers et je crois que le dernier est celui qui m’a véritablement achevée et clairement, sans Andy, j’aurai eu beaucoup de mal à rentrer chez moi. J’me souviens pas qu’on ai fait des trucs en rentrant, j’ai dormi comme une masse alors que c’est lui qui m’a dessapée. Wow ! Attends… « je rêve ou on a même pas couché ensemble hier ? » j’ai besoin d’une confirmation. « t’as pas abusé de mon état, je t’en suis vraiment reconnaissante ! » ca m’fait un peu marrer mais en réalité, j’suis sérieuse. Je tire un peu la couverture sur moi et me souviens parfaitement de la vidéo qu’on a tourné tous les deux. La relation sans exclusivité… j’crois que j’ai pas envie d’aborder ce sujet maintenant. J’ai besoin d’un peu de recul sur tout ça.
Je passe ma main dans son dos nu et en voyant l’heure, j’ai bien l’impression qu’il allait bientôt me quitter, d’où l’alarme. « Tu vas bosser ? »  D’où je suis moi-même partie du principe que je travaillais pas aujourd’hui ? « Oh merde ! » Mais si je travaille moi aussi ! et j’embauche dans une heure et j’suis encore dans un sale état. J’me redresse sur le lit. « Une douche ? » bon oui, j’ ai l’air paniqué, je sais que j’suis en retard déjà mais j’ai pas non plus envie de quitter Andy maintenant. Alors si au moins j’pouvais encore profiter de ses bras dans un moment intime, je prends. J’peux sortir n’importe quelle excuse pour mon retard.

Tu la sens se réveiller à côté de toi mais tu bouges pas. Tu as toujours le plafond sous tes yeux. T’es dans tes questionnement. « je rêve ou on a même pas couché ensemble hier ? » Tu souris de l’entendre et tu tournes la tête vers elle. Amusé qu’elle soit aussi surprise de cette réalité. Parce que oui, c’est la réalité. « t’as pas abusé de mon état, je t’en suis vraiment reconnaissante ! » Bitch! La salope. Elle a vraiment cru que t’étais comme ça ? Avec elle ? Ca te fait marrer comme elle te l’a sorti comme ça, tranquille. Tu aimes ça. Que vous ayez pas peur de dire les choses, que ça sorte juste naturellement. D’ailleurs…

« C’est pas comme si j’allais pas avoir d’autre occasion d’abuser de toi. »

Tu plaisantes. Bien sûr que tu plaisantes. Parce que « abuser » des gens c’est clairement pas dans ton créneau. T’en as été victime et jamais. Jamais tu feras ça à personne. Elle va le découvrir si jamais elle était véritablement sérieuse. Mais pour ça faudrait que tu lui dises. Nope. Sujet beaucoup trop profond pour l’aborder comme ça un petit matin avec une gueule de bois pour elle. Elle passe sa main sur toi. Tu vas glisser ton bras autour d’elle.

« Tu vas bosser ? »  

« Faudrait. »

Mais t’as pas envie.

« Oh merde ! »

Elle aussi elle va bosser. T’aurais bien voulu flemmarder plus longtemps dans le lit avec elle, mais non. Y’a une journée d’adulte qui vous attend. Les responsabilités tout ça tout ça.

« Une douche ? »

Un sourire en coin te vient aux lèvres et tu hoches la tête, te redressant aussi. C’est exactement ce qu’il te faut là. Ce qu’il lui faut aussi sûrement. Tu sais que tu vas pas pouvoir te retenir de la toucher, de la faire frissonner entre deux coups de savons sur sa peau.

En seulement deux mots prononcé par Noa, t’as oublié tout ce qui te tracassait depuis que t’as ouvert les yeux.