| Timbee ♔ There are "Goodbyes" that we would never like to say and that draw the specter of a "Farewell" |
| | (#)Mar 23 Juil 2019 - 21:03 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbyes" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch Il n'y avait plus aucun espoir de retourner en arrière et Tim en avait parfaitement conscience. Il savait qu'il ne trouverait jamais plus ni son innocence ni son flegme d'antan. Alors, le jeune homme ne pouvait qu'espérer autre chose lors de ce nouveau voyage, même si le tout semblait bien vain en comparaison de tout ce qu'il laissait derrière lui. Sans s'en rendre nécessairement compte, Timothy avait construit une belle et grande vie dans cette ville parce que son frère y habitait encore, que tous ses amis continuaient à y errer, qu'il avait eu l'air de trouver sa voie malgré le manque d'études supérieures. On avait la sensation que Decastel abandonnait tout cela par pur souci de préservation et c'était peut être le cas. Un coeur brisé ne saurait survivre au milieu de cette jungle où tous ses souvenirs heureux s'entremêlaient pour le rendre encore plus misérable qu'il n'était déjà. Personne dans son entourage ne pouvait comprendre ce mal qui l'habitait parce que aucun d'entre eux n'avait eu à gérer la paranoïa de leur mère et l'abandon de leur mère. Personne n'avait tout donné à une autre âme humaine pour se faire piétiner à peine un quart d'heure plus tard. C'était le combat de Tim de se relever plus fort désormais, même si la lumière semblait éteinte, même si la douceur avait quitté son corps autrefois si doux et si tendre. Il aurait aimé avoir plus de courage peut être pour lutter contre cette peur au fond de lui. Cette peur de ne jamais guérir, de n'être plus jamais capable d'aimer comme il pouvait le faire avant ce tragique événement. Il devait tout laisser pour le moment, quitter le flot intarissable de ses pensées pour se concentrer sur le désespoir de Lullaby. Elle ne pleurait plus mais Tim ressentait encore ce mal être qu'elle diffusait autour d'elle même s'il s'était légèrement éloigné d'elle. "Le temps, ça veut pas dire grand chose. Ce qui compte, c'est les souvenir qu'on crée, des moments heureux auxquels on pourra penser jusqu'à se retrouver, Bee." C'était tout ce qu'il pouvait lui donner, ce demi mensonge parce que Timothy ne ressentait aucune once de joie ce soir là mais s'il était amené à changer sa route et ne pas revenir à Brisbane, il préférait que son amie ne garde que les bons moments en guise d'adieux. Pour la peine, Tim s'arma de la glace et des cuillères, en tendant une à Lullaby en la regardant avec ses yeux fatigués. "On a jusqu'à six heures, ça nous laisse encore le temps de parler de toi. De ta vie." Comme toujours, les autres passaient avant sa personne et c'était une distraction comme une autre. Tim voulait apaiser les maux de la jeune Watson et si c'était le dernier acte qu'il faisait dans cette ville, il en serait largement satisfait. Il partirait peut être plus facilement avec sérénité, même si cette notion avait l'air archaïque maintenant qu'il n'était plus rien qu'un sac d'os et quelques muscles. "A moins que t'aies un meilleur plan pour le reste de la soirée ou une envie de me jeter dehors, tout est encore possible tant que j'ai pas touché à ce pot de glace." Tant qu'il n'était pas parti, tout était encore possible, à part peut être le voir sourire. Le terme même semblait être banni de son vocabulaire tant il avait mal au coeur. Mal à l'âme, triste sans amour.
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| | | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 21:10 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbye" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch Ils ont le temps de se faire de beaux souvenirs, auxquels penser quand il sera loin d’elle ? Elle ne voit pas bien comment, Bee. Elle ne voit pas bien comment ils pourraient se fabriquer des souvenirs heureux, avec le trouble qui les enveloppe, avec ses yeux qui restent humides et son coeur qui semble résolu à rester stoïque. Elle ne voit pas bien comment ils pourraient se confectionner de jolis souvenirs ce soir, alors que le spectre du départ de Tim plane au-dessus de leurs têtes. Elle ne voit pas bien comment ils pourraient faire, non, alors que Tim se dit bien malheureux. Tout ça pour une fille, une fille dont elle ignore l’identité et qu’elle déteste déjà de tout son être, Bee, tout en l’appréciant pourtant, sans le savoir. Sans savoir que cette inconnue et l’une de ses amies, qui était là il y a encore peu, ne sont qu’une seule et même personne.
Il attrape les glaces abandonnées sur la table, Tim et il en donne une à la jeune femme, parce qu’ils ont encore du temps devant eux, avant qu’il ne parte. Du temps pour parler d’elle et de sa vie. Mais il n’y a pas grand-chose à dire, au sujet de sa vie. Tout ce qu’elle pourrait dire lui semble, ce soir, parfaitement vide de sens. Mais elle acquiesce, d’un mouvement de tête avant de hausser les épaules. Elle n’a pas d’autres plans pour la soirée Bee et encore moins l’envie de mettre Tim à la porte de chez elle et ce même si elle a mal de la décision de ce dernier.
"- Non, non je t’ai promis une glace." objecte la demoiselle.
Il l’a choisie, elle, pour sa dernière soirée en ville. Elle, pour sa dernière soirée à Brisbane. Il aurait put passer la soirée avec n’importe qui, des amis Timothy n’en manque pas. Mais c’est elle qu’il a choisit. Alors Bee prend sur elle pour que le jeune homme ne regrette pas son choix. Ce ne sera probablement pas la meilleure soirée qu’ils auront passés ensemble, tout les deux, mais ils peuvent tout de même la rendre plus ou moins acceptable, sûrement.
"- Mais tu sais qu’il n’y a pas grand-chose à dire sur ma vie." elle hausse les épaules avant de soupirer. "Rien que tu ne sache pas déjà." conclu la demoiselle.
Car Tim sait pour Alexandre, comme il sait que Bee n’a encore pas osé tenter la moindre approche. Il sait qu’elle bosse, il sait ce qu’elle fait, il sait quels peuvent être les problèmes qu’elle a parfois avec ses frères, ou dans son boulot. Elle ne voit pas bien ce qu’elle pourrait dire d’intéressant, Bee et sa vie lui semble vide, alors. |
| | | | (#)Dim 28 Juil 2019 - 13:42 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbyes" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch Tim n'oublierait rien. Pas un seul moment lorsqu'il serait loin des siens. Alors qu'il entrerait dans une phase d'entraînement intense, il aurait forcément l'image de ses proches en tête. Il y aurait tous les moments qu'ils avaient passé ensemble, les peurs,les doutes, les joies et les peines. Toute la panoplie d'émotions serait nécessairement au rendez-vous parce que c'était la vie et même s'il laissait la sienne derrière lui pendant un temps, cela ne voulait pas dire qu'il oublierait tout. C'était peut être la seule promesse qu'il pouvait encore faire, malgré son coeur brisé et ses peines d'enfant: il n'oublierait pas le moindre instant, pas ceux avec Bee, c'était une évidence. La jeune femme avait été son amie pendant si longtemps que Timothy en avait oublié à quel moment les choses avaient changé entre eux. Après tout, il se rapprochait plus en âge de son frère mais c'était avec Lullaby dont il était le plus proche. Parfois, il y avait des faits qui ne s'expliquaient pas, un peu comme son départ précipité qui manquait d'arguments ou juste de plausibilité. En tout cas, il avait bien compris que la jeune Watson ne le comprendrait pas mais elle était là, à tâcher de sourire après les pleurs en s'armant de la glace. Elle ferait tout pour égayer l'ambiance de la soirée parce qu'elle savait que ce souvenir-là aussi ferait partie du paquetage de Decastel. "Même pas une petite anecdote toute mignonne à me dire? Dans deux mois, quand je reviendrai, je suis sûr que t'en auras des centaines. Et tu me diras tout." Il la regarda sans cligner des yeux pendant quelques secondes. Dans d'autres circonstances, il aurait souri voire ri mais il n'en avait pas le coeur, là, tout de suite. A la place, Tim s'arma de la glace et commença à avaler quelques cuillerées, sentant la fin proche. Sentant que sa vie allait connaître un tournant, espérant secrètement qu'il ne serait pas plus dramatique que le précédent.
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| | | | (#)Dim 28 Juil 2019 - 17:13 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbye" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch Une anecdote toute mignonne à lui raconter. Bee réfléchit, mais elle ne voit pas vraiment. Il se passe tellement peu de choses dans sa vie en ce moment… Elle bosse, c’est à peu près tout ce qu’elle peut dire et raconter à ses amis : elle ne fait pas grand-chose d’autre. Parce que même ses plans vis à vis d’Alexandre sont toujours au point mort, la demoiselle ne sachant pas comment s’y prendre avec lui. Ça ne lui facilite pas vraiment la tâche, d’être d’un naturel assez timide et réservé. Si elle parvient à s’en départir pour le boulot, c’est beaucoup plus compliqué dans le cadre du privé et notamment pour tout ce qui concerne les affaires de cœur, elle doit bien l’avouer. Alors elle cherche, elle réfléchit à ce qu’elle pourrait bien lui raconter mais y’a rien qui vient. Elle plonge la cuillère dans sa glace en cherchant encore, passant dans son esprit le film des derniers jours écoulés pour trouver quelque chose à dire. Et finalement.
"- Je vais organiser un mariage dans la boutique d’un geek. Mais genre… un type qui s’arrête jamais de parler, toujours un truc à dire. J’sais pas à qu’elle vitesse son cerveau réfléchit, mais il passe du coq à l’âne au bœuf en trois secondes je n’avais jamais vu ça. Il est dur à suivre, j’me dis que ça va être assez folklorique d’organiser un mariage avec lui ! Mais bon au moins ce sera fun, il a pas l’air chiant !"
C’est à peu près la seule anecdote qui lui vient à l’esprit, parce que ouai, y’a vraiment pas grand-chose dans sa vie ces derniers temps, sauf ça peut-être. Ou la simple idée qu’il parte le lendemain pour deux mois suffit à réduire en bouillie l’esprit et les pensées, par la même occasion, de la demoiselle.
"- J’ai un ticket pour me marier dans sa boutique plus tard d’ailleurs." se remémore-t-elle. "J’espère qu’il n’est pas pressé." Triste constat. "J’ai revu Lene l’autre jour, en soirée." lâche-t-elle finalement.
Son ex. Celle que la demoiselle a quitté à cause de la pression sociale, des homophobes. Il aura saisie, elle n’est sorti qu’avec une seule femme. |
| | | | (#)Dim 28 Juil 2019 - 19:43 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbyes" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch La tournure dramatique de la soirée aurait dû miner Timothy, mais il avait déjà le moral à zéro d'avance alors, au bout du compte, il se retrouvait presque serein à essuyer les larmes de son amie. Bee avait toujours été sensible, comme lui et c'était ce trait de leur caractère qui les avait rapprochés en premier lieu. Tous les deux des vulnérables, tous les deux des romantiques invétérés et bien trop purs pour ce monde. Ils s'étaient battus corps et âme pour essayer de survivre dans cette jungle qu'ils ne comprenaient pas forcément et au final, Tim devait s'avouer vaincu. Après presque trente trois années de lutte, il arrêtait de jouer des poings. KO. Abandonné. Il était plus faible que les autres, lui qui avait tenu le coup jusqu'ici, se pensant assez forte pour partir soulever des montagnes. Non, il était juste celui qui s'engageait dans l'armée parce qu'il se méprisait. Personne d'autre ne pourrait lui faire du mal parce que Timothy Decastel n'existait plus. C'était, en tout cas, l'impression qu'il avait, là, tout de suite, de ne pas être dans son corps et de regarder Lullaby d'un regard parfaitement extérieur. Ne pas exister. N'être rien. Juste le reliquat de cette âme sensible qu'il avait été pendant très longtemps. Maintenant, il n'était que celui qui s'en allait mais avant cela, il avalait un peu de glace en écoutant l'histoire de Watson parce qu'il l'avait voulu. Il avait posé la question. "T'as le don pour tomber sur des énergumènes quand même... Tu vois, il s'est passé quelque chose dans ta vie." Il lui fit un clin d'oeil parce que Lullaby était comme lui, elle minimisait tout mais surtout, sa souffrance. Cela, il le voyait bien en vue du regard qu'elle lui fit en mentionnant Lene. "Tu l'as revue? Et qu'est-ce qui s'est passé? Je crois que l'amour, c'est pas un truc bien." Quelle autre conclusion pouvait-il avoir après tout cela? Tim en souffrirait encore pendant des années entières, il le savait mais en apparence, il n'y avait rien qui se montrait. Rien d'autre que ce regard bleuté vide. Que ces souvenirs d'avoir été quelqu'un le temps de quelques heures. Puis, plus rien.
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| | | | (#)Dim 28 Juil 2019 - 22:05 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbye" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch La demande de ses clients n’était pas anodine, c’est le cas de le dire mais au-delà de la demande, il y avait bien plus. Il y avait le gérant de la boutique geek en question et c’est de lui justement que Lullaby parle à Timothy ce soir, lui qui retient l’attention de son esprit, quand elle réfléchit à ce qu’elle pourrait bien raconter à son ami sur sa vie. Car il veut parler d’elle, Tim et Bee a l’impression de n’avoir rien à dire à son propos, que tout ce qu’elle pourrait dire serait pour le moins vide de sens. Mais en réfléchissant, elle pense à sa drôle de rencontre d’il y a quelques jours, pour organiser un mariage et c’est de ça qu’elle parle à Tim, à défaut d’autre chose, à défaut de mieux.
"- Oui enfin quelque chose, c’est vite dit." objecte la demoiselle.
Car après tout, ce n’est qu’une rencontre professionnelle, ni plus ni moins et ce même si l’homme en question est pour le moins étonnant, pour le moins déconcertant devrait-elle même dire. Mais finalement, elle pense à autre chose comme un visage encadré de mèches blondes lui apparaît. C’est vrai qu’elle a croisé Lene dernièrement, comment l’oublier ? La première fois qu’elles se revoyaient, toutes les deux, depuis huit ans.
"- Oui, à la fête d’une amie. On ne s’était plus vue depuis… enfin, tu sais." explique Bee. "Pas grand-chose dans le fond. On a parlé. On a dansé, aussi. Charlotte a cru que nous avions remis le couvert mais… non."
Elle a peur, Bee, peur que tout recommence tout à coup, comme avant. Peur qu’on lui fasse de nouveau du mal, comme à l’époque, qu’on s’en prenne à elle sur les réseaux sociaux. Les mentalités évoluent pourtant. C’est de plus en plus accepté. Mais elle a du mal à assumer, Bee, de peur que ça recommence. Elle est si délicate, si sensible, la demoiselle, que vivre de nouveau l’angoisse d’il y a huit ans ne lui semble pas pensable.
"- Enfin, rien de fou." |
| | | | (#)Lun 29 Juil 2019 - 8:36 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbyes" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch Il voulait tout effacer. Au moins, pour quelques heures, se concentrer sur autre chose que sur sa misérable existence. En venant chez Lullaby, il s'était attendu à ce genre d'instants pour sûr mais peut être pas de crises de larmes. Tim avait toujours bien du mal à imaginer qu'il pouvait compter autant pour certaines personnes. A force de se mépriser, on en oubliait que d'autres âmes errantes se faisaient une joie de vous adorer. Pour Decastel, tout cela était difficile à gérer parce qu'il ne voulait pas décevoir son amie en quittant Brisbane quelques semaines... C'était le cas pourtant et il espérait sincèrement qu'elle ne lui en tiendrait pas rigueur pour les cinq années à venir. Il avait besoin d'être soutenu, pour une fois, il avouait avoir besoin de cette paix d'esprit, lui qui ne l'avait jamais connu jusqu'ici. Tout ce qu'il pouvait faire à l'heure actuelle, c'était écouter les récits divers de la jeune Watson et dire adieu au reste puisqu'il n'avait plus aucune importance. Tout était passé. Tout était fini. "Ne minimise pas ta vie, tu verras qu'elle peut avoir un caractère exceptionnel. Laisse loi juste le temps de briller." La sienne avait fait un bond en rencontrant Charlie pour mieux s'écraser de dix kilomètres de hauteur, il ne fallait pas l'oublier. Cela dit, on ne pouvait pas dire que Tmothy regrettait alors, peut être que tout cela arriverait pour Bee, si elle se laissait aller, qu'elle laissait le destin s'occuper d'elle. En attendant, elle pouvait lui narrer son passé et cette rencontre étrange avec son ex, quelque chose que Tim allait certainement redouter à l'avenir lui aussi. "J'imagine que ça a été gênant, non? Et ça t'a pas traversé l'esprit de revenir vers elle?" Il voulait vraiment connaître la réponse parce que lui n'était pas certain de pouvoir résister si un jour il tombait sur Charlie une nouvelle fois. La vie le dirait, pour l'heure, il n'y pensait plus. Il n'en avait pas le droit. "Moi, je trouve ça pas mal déjà. Tu sais, je suis le gars qui a bossé dans un cimetière pendant quinze ans et je peux te dire que ne rien se passer dans sa vie en conséquence, c'est bien plus que ça." Il en était l'exemple personnifié, l'exemple d'une décennie entière mais, même cela, c'était passé. Tout disparaissait finalement.
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| | | | (#)Lun 29 Juil 2019 - 17:45 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbye" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch Il ne se passe pas grand-chose dans la vie de Lullaby, pas grand-chose qu’elle puisse raconter à Timothy selon elle. Et pourtant, elle fait naître le bonheur des gens jours après jours, quand elle les aide à préparer le plus beau jour de leurs vies. En attendant que son tour vienne, un jour peut-être. Mais la chance ne semble pas lui sourire et d’histoire d’amour, Lullaby n’en connaît plus depuis quatre ans déjà, se contentant d’attendre un homme qu’elle ne sait pas vraiment comment aborder, comment séduire. Timothy sait déjà cela, il sait tout ce qu’il y a d’intéressant à savoir, le reste ne sont que de petites anecdotes. Elle hausse les épaules, comme Timothy assure qu’elle peut avoir une vie exceptionnelle, si elle se donne le temps de briller. Pour elle, dire qu’il ne se passe rien dans son existence revient à évoquer seulement des faits.
«- Il n’y a aucun mal à dire qu’elle n’est pas trépidante.» remarque la jeune femme. «Je me lève, je travaille, je vois des amis et ma famille. Pas grand-chose de plus. Et je ne m’en plains pas !»
Mais dernièrement, elle a tout de même recroiser la route d’une ex relation, en la personne de Lene, avec qui elle a eut une histoire il y a huit ans déjà, relativement brève en fin de compte, achevée par les médias et l’homophobie encore largement présente. Elle était trop puppy, Bee, pour tenir le coup face à tant de méchanceté. Elle n’avait pas tenu le choc. Et l’histoire avait prit l’eau. Elle porte un peu de glace à ses lèvres, comme Tim la questionne.
«- C’était étrange oui. Et peut-être que, quelques secondes, j’y ai pensé. Mais ce n’est que… je sais pas. Le souvenir. l’ambiance de la soirée. Rien de plus.» elle hausse les épaules de nouveau. «Et puis, tu sais que l’on occupe déjà mes pensées.»
Tim sait, dans les grandes lignes. Sans qu’elle n’ait jamais dit qu’il s’agissait d’Alexandre, cet ami de son père. Elle ne l’avoue jamais Bee, sauf à sa meilleure amie. Pour tout le monde, autrement, l’identité de l’homme est un secret soigneusement caché. Quand ils n’ignorent pas totalement, comme ses frères et ses cousins par exemple, qu’elle a quelqu’un en vue.
«- Y’a pas d’anecdotes chelous à raconter sur les cimetières ? J’suis presque déçue. J’imaginais que des p’tits jeunes s’amusaient à y faire des rites sataniques bidons. Même pas ?» |
| | | | (#)Lun 29 Juil 2019 - 19:24 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbyes" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch Tim préférait qu'on se concentre sur Lullaby plutôt que sur lui. Il n'avait de toute manière pas grand chose à dire de plus sur la catastrophe ambulante qu'était son existence. Le jeune homme n'avait plus tellement envie de faire le point sur tout ce qui lui était arrivé ces derniers temps, il avait juste envie qu'on le laisse s'en aller, sans rien lui demander. Il savait que c'était impossible, que lorsqu'on tenait à quelqu'un, on ne le laissait jamais partir sans le retenir. Timothy avait envie de croire qu'il n'était pas assez important pour autrui pour qu'ils osent agir ainsi mais il se fourvoyait, la réaction de Lullaby en avait été un parfait exemple. Il ne pouvait pas s'évader aussi aisément, c'était tout juste s'il pouvait faire tenir l'illusion que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Idiot jusqu'au bout. "C'est déjà une bonne vie, Bee." C'était à celle-ci qu'il voulait retourner de son côté mais Tim n'avait pas ce luxe là. Il était trop tard pour lui, trop tard pour qu'il se sente de nouveau lui-même dans ce genre de circonstances. En attendant, il pouvait encore écouter les récits de Lullaby une dernière fois avant de s'en aller pour le plus grand changement que sa vie ait connu. "Je vois... Mais l'appel du passé est parfois plus fort que celui de l'avenir, tu sais alors, t'aurais pu craquer." Il ne pouvait que se mettre à sa place mais Tim n'avait aucune idée de la manière dont il aurait réagi. Il était juste content qu'elle ait survécu à sa soirée sans trop d'encombres malgré ses retrouvailles avec Lene. "Même pas. Il se passe jamais rien dans un cimetière. C'est ça qu'il faut retenir." En dix ans, Timothy n'avait absolument rien vécu, c'était un fait. Son cimetière avait été un alcôve qui l'avait aidé à subsister mais pas à vivre. "Je devrais te laisser, non?" Il ne voulait pas abuser de son hospitalité et puis, il se levait aux aurores le lendemain. Pour une nouvelle vie. Un avenir qui ne s'annonçait pas plus brillant pour autant.
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| | | | (#)Lun 29 Juil 2019 - 19:59 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbye" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch «- Je ne m’en plaint pas.»
C’est une petite vie tranquille, presque simple et pourtant qui sort de l’ordinaire dans un même temps du fait de la notoriété de la demoiselle, comme de celle de son paternel. Il ne s’y passe pas réellement rien non plus, parce qu’elle a toujours de jolis projets en cours et qu’elle croque l’existence à pleine dent, qu’elle n’a pas deux boulots très communs. Mais ce soir ça lui semble seulement un peu insignifiant, un peu insipide, face au départ de Timothy, face à la nouvelle qu’elle a apprise. La jeune femme ne s’attendait pas à ça. Pas du tout. Mais elle trouve quelque chose à dire, tout de même. Parce qu’elle a vu Lene, dernièrement. Et elle mentirait si elle disait que pendant quelques secondes, au milieux de leur danse, la main de Lene dans ses cheveux, elle n’avait pas eut envie d’un baiser. Seulement ça ne s’était pas fait par la faute de Charlotte et il valait sûrement mieux que cela ne se fasse pas, quand une personne occupe déjà les pensées de Bee, sans être toutefois dans la vie de cette dernière.
«- Ce be serait pas une bonne idée.» affirme Bee.
Après tout, elle a fait mal à Lene et elle ne pourrait toujours pas faire face à la méchanceté que l’on reçoit quand on est différent des autres. Bee ne pourrait pas supporter une nouvelle salve d’intense méchanceté à son égard. Il vaux mieux quelle laisse le passé derrière elle et qu’elle avance. Ça ne serait pas une bonne idée, parce qu’elles sont déjà marquées par ce qu’elles ont vécut autrefois.
«- C’était juste… sur le moment. Rien de plus.»
Il prétend n’avoir rien à dire, lui. Car il ne se passe rien dans les cimetières. Mais il ne se passe pas rien dans sa vie, puisqu’il part pour l’armée. Bee ne sait toujours pas à cause de qui. Mais le savoir ne changerait rien à l’affaire, lui permettant seulement de haïr le responsable. Le haïr d’autant plus qu’il parle d’y aller. Elle panique, un peu.
«- Non pas… pas déjà !?» |
| | | | (#)Mar 30 Juil 2019 - 10:15 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbyes" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch Tim savait que le temps lui était compté. Plus les minutes passaient, plus il s'éloignait de cet univers qui avait été le sien au cours des trente dernières années. D'un gardien de cimetière silencieux, il était passé à une personne plus impulsive qui errait sans but dans un monde de plus en plus cruel. Il ne savait plus vraiment qui était cette personne et Timothy n'était pas tout à fait certain qu'il l'apprendrait dans les semaines à venir, à plus de mille kilomètres d'ici. Pourtant, il avait besoin d'obtenir ce moment de paix et de solitude, là où personne ne viendrait le juger pour ses failles et sa chute annoncée. Personne ne connaîtrait son histoire à Kapooka, personne ne le prendrait pour une fille, ou un fils de folle, ou le garçon qui pleurait pour rien ou presque. Il ne serait que Timothy Decastel, un nom de plus sur la liste des soldats qui s'engageaient pour des guerres plus grosses que leur petite personne. C'était un salut comme un autre, une rédemption que Tim n'atteindrait probablement jamais s'il devait être parfaitement honnête. Il avait écouté Lullaby et il hochait la tête à la moindre de ses réponses, persuadée qu'elle survivrait à son absence sans aucun problème. Après tout, elle avait tenu le coup face à son ex alors, Decastel n'avait aucun doute quant à ses capacités pour les deux mois qui viendraient. Il posa son pot de glace sur la table basse et vint caresser la joue de son amie, sa voix qui se voulait rassurante clamant quelques mots à nouveau. "Je suis déjà parti, Bee. Si je reste quelques minutes de plus, est-ce que ça t'aidera à être moins triste?" Il savait que la réponse serait négative parce qu'il se faisait plus de mal que de bien à errer à Brisbane encore une nuit supplémentaire. Alors, il se releva du canapé et attendit le verdict de Watson. Il ne voulait pas lui faire du mal mais peut être que là également, Timothy n'était pas tout à fait maître de ses actes.
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| | | | (#)Mar 30 Juil 2019 - 13:13 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbye" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch Le retenir quelques minutes de plus, c’est tout ce que demande Lullaby, parce qu’elle refuse encore qu’il parte, elle ne parvient pas à se faire à l’idée qu’il disparaisse de son existence pendant des semaines, des mois, pour n’y peut-être plus jamais revenir. Et pourtant, elle sait bien qu’elle n’a pas le choix Lullaby, qu’elle doit laisser Timothy voler de ses propres ailes vers cet inconnu. Ses propres ailes qu’on lui a détruite. Elle voudrait lui prêter les siennes, Bee, elle voudrait pouvoir faire quelque chose pour lui. Mais face à la douleur que l’homme semble ressentir, elle se sent absolument démunie. Que pourrait-elle dire, ou faire, qui permette à l’homme d’aller mieux ? Probablement rien.
Il a prit sa décision Tim et ce n’est pas cinq minutes de plus auprès de Bee qui le feront changer d’avis. Ce ne sont pas cinq minutes de plus qui permettront à la demoiselle de mieux vivre cette séparation. Non. Même cent ans ne la prépareraient probablement pas à ça. Alors la meilleure des choses qu’elle a à faire, c’est peut-être bien de le laisser sortir en effet. De le laisser aller finir de préparer son paquetage. Elle secoue la tête.
«- Attend moi une seconde.» demande-t-elle avant de disparaître.
Elle ne met que quelques minutes à revenir, Bee et elle tend sa main vers lui, pour lui donner une petite enveloppe bleu pâle, de ces enveloppes dans lesquelles elle envoie toujours ses lettres de vacances. Dans celle-ci, elle a glissé un carré de papier glacé sur lequel s’étalent deux sourires. Les leurs. Une photo prise lors d’un anniversaire, en des jours anciens où Timothy était encore heureux.
«- Emmène là là-bas avec toi.» indique la demoiselle. «C’est pour que tu puisse la regarder chaque fois que tu en auras besoin. Parce que je ne serais pas avec toi pour t’écouter et te réconforter mais… Elle sera là pour que tu te souvienne que le soleil brille toujours après la pluie. Qu’il a besoin d’elle pour créer des arc-en-ciels. Qu’on a besoin de souffrir, pour comprendre le bonheur et le ressentir. Pour que tu te souvienne que tes amis t’attendent ici. Et que je serai toujours là pour toi, que t’es pas tout seul, si la solitude vient troubler tes jours..» |
| | | | (#)Ven 2 Aoû 2019 - 11:13 | |
| ≈ ≈ ≈ {There are "Goodbyes" that we would never like to say and who draw the specter of a "Farewell"} crédit/ psychotic bitch Il allait lui tourner le dos, ne plus la voir pendant plusieurs mois et Tim ne pouvait même pas lui dire quoique ce fut qui avait de l'importance. Allait-elle lui manquer? Certainement, mais son coeur n'était pas en état d'accepter une telle réponse à l'heure actuelle. Il ne voulait plus rien savoir, plus rien ressentir, n'être rien le temps de quelques semaines pour pouvoir se remettre tranquillement de la déception qu'était sa vie dernièrement. Timothy ne pouvait plus rien promettre, terrible réalité qui faisait déserter la moindre de ses valeurs passées. Il regardait Lullaby, air neutre collé à ses traits et il attendait qu'elle le gifle, le méprise parce qu'il lui répétait qu'il allait partir maintenant. A quoi bon attendre une minute de plus? La vie ne serait pas plus belle cinq minutes plus tard, pas même d'ici quelques semaines, voire quelques mois. Decastel s'en allait pour un monde encore moins joli que celui-ci, où la solidarité n'avait de place qu'en étant au coude à coude avec la mort, mais l'idée ne l'effrayait pas outre mesure. Non, Tim n'avait plus peur de faire face à la tragédie parce qu'il avait déjà trop vécu, que ce ne serait qu'un pas supplémentaire vers ce désespoir latent au fond de son âme. Partir, c'était se donner une chance de souffrir mais tout seul, cette fois et pour le moment, c'était tout ce que voulait le jeune soldat en devenir. Il regarda Lullaby le quitter quelques secondes et se contenta de poser les yeux hagards sur le mur devant lui, il n'y avait toujours rien de vivant au fond de lui. Elle revint pourtant et lui tendit une enveloppe qu'il attrapa avec légèreté, écoutant son discours comme s'il pouvait encore être sauvé. Peut être, peut être pas, il n'en savait rien. Seul l'avenir pourrait répondre à cette question. "Merci Bee. J'en prendrai soin et je la mettrai sur mon coin de mur, c'est sûr. Et je reviendrai. Promis." Tim déposa un doux baiser sur sa joue avant de se relever du divan fin prêt pour la suite de ses aventures. Rien ne serait simple à partir de maintenant, il en avait parfaitement conscience mais il savait également qu'il reviendrait. Alors, Tim s'en alla, non sans avoir lancé un doux au revoir à son amie d'un geste de la main si pur et d'un regard si tendre. Le jour se lèverait à nouveau le lendemain et il ne serait plus là. Plus le même surtout.
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| | | | | | | | Timbee ♔ There are "Goodbyes" that we would never like to say and that draw the specter of a "Farewell" |
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