Tu textais Asher dans la salle d'attente du Pacific Wellness. Le médecin qui te prenait - bon gré mal gré - en charge depuis tes premiers résultats sanguins semblait déterminé à ce que tu obtiennes les tests nécessaires à définir les contours de ta pathologie urgemment. Tu te demandais s'il était fan de The Voice ou s'il avait un enfant qui s'était épris de ta personne suite à cette compétition pour se montrer si véhément. Y existe-t-il vraiment des médecins libéraux généralistes si dévoués à leur patientèle ? Ou alors, il sortait peut-être de l'école et mettait les bouchées doubles pour obtenir une excellente réputation sur les différents sites Internet qu'Ariane traquait sans merci, refusant de te placer entre les mains du premier venu. Plus que sérieux - une qualité selon VampirAri - , lorsque tu avais essayé d'alléger l’atmosphère pesant dans le bureau de consultation, générée par le constat que ta rémission avait volé en éclat, en expliquant : « J'étais prêt à tourner la page, mais c'est la page qui ne veut pas se tourner, » la blouse blanche n'avait pas déridé.
Si tu avais pu attendre des jours - même des semaines - sans rechigner pour te soumettre à un scanner, le fameux Dr Bell n'avait pas tardé à t'envoyer un SMS pour te donner l'horaire - excessivement rapide vu la liste d'attente - de ton examen. Tu savais que tes résultats sanguins étaient mauvais, mais tu te demandais s'ils étaient si alarmants pour que même dans cette clinique, l'on consente à te faire passer en prioritaire. Dans tous les cas, tu étais malgré tout arrivé en avance et après avoir posté une photo de ta dernière journée en studio en toute nostalgie sur Instagram - wrong, Ariane l'avait fait de ton téléphone -, Asher avait réagit. La rousse avait eu la décence de te rendre ton outil de communication en lisant le SMS.
Tu n'avais su résister à lui répondre. Mais tu étais convaincu que tu aurais mieux fait de ne pas le faire. Mérite-t-il vraiment tout ce que tu lui affligeras s'il découvre les nombreux squelettes valsant dans ton placard ?
T'es égoïste, t'es envoûté. Tu vas le détruire, le démolir, tu n'aurais jamais dû t'approcher de lui et tu ne devrais pas l'aimer autant. Tu te hais et te méprises. Quand tu sors de ta demi-heure d'examen et que la manipulatrice en électroradiologie médicale t'indique que tes résultats parviendront au Dr Bell dans les jours qui suivent - bonne chance pour ce délai vu sa pugnacité -, Asher t'a donné rendez-vous. Tu hésites, te rhabilles, reprends ton téléphone, inscris l'adresse du Death before Decaf. How ironic. Tu convaincs Ariane de poursuivre le planning de sa journée pendant que tu vas faire un crochet chez Matt.
C'est l'endroit de Logan City le plus adéquat pour cacher ton secret médical. Tu ne peux pas te rendre à l'autre bout du quartier sans brûler les barres d'énergie que la Parker t'a permis de remonter en restant sur ton bateau et en s'assurant à ce que tu dormes et manges correctement. Tu n'as pas le cœur non plus à traîner à l'extérieur, malgré l'immense soleil qui surplombe la ville. T'as pas envie d'être dans un endroit privé, t'as assez peur de te retrouver seul avec Asher vu l'effet qu'il te fait et ton incapacité à lui refuser de ta personne - à te refuser de sa personne. Sournoisement, tu espères que Matt mettra un frein à ton cœur en fourrant son nez dans vos affaires. Puis, tu n'es pas sûr que le Baxton a confié à son boss - ou partenaire de business - qu'il a passé quelques nuits avec son cousin.
Tu t'installes donc au bar et tu commandes un café. Charlie pouffe d'abord de rire, pensant à une plaisanterie de ta part, mais comprend promptement que tu es sérieux lorsque tu hausses les sourcils. « Dans une vraie tasse s'te-plaît. Pas la petite porcelaine chic de Matt où tu mets à peine deux centilitres de café. J'suis pas la Queen. » Tu suis la rousse du regard et la guides alors que tu prends place lentement sur un des tabourets toujours aussi inconfortables du café. « La mug-là. Oui, celle-là. Non, attends, finalement j'veux celle avec le dauphin. Quoi que celle avec le pigeon est bien aussi. Ouais, un pigeon c'est plus con qu'un dauphin d'accord... mais ça vole. Puis, y'a pas beaucoup de tasses avec des pigeons dessus, autant lui faire honneur. » Tu ne souhaites pas de sucre, tu rejettes le lait, tu la pries de remplir la tasse à rabord si bien qu'elle te suggère de prendre une choppe à ce niveau-là. Il faut ce qu'il faut. Deklan te demande si The Voice ne t'use pas trop, vu la tête que tu tires. Tu ris et acquiesces, mentant en assurant qu'être une star a ses inconvénients. Mais tu sais que Deklan te regarde de travers, parce que t'as une veste et un hoodie sur le dos quand t'as jamais porté que des t-shirts en Australie et menacé plus d'une fois de te mettre torse nu dans le café-bar vu à quel point il faisait chaud.
Rendez vous au DBD. C’est un peu votre QG. Vous vous êtes vu quelques fois là bas pour la simple et bonne raison que tu bosses là bas. Et c’est son cousin le big boss. Mais ça fait un moment qu’il est pas venu dans le coin, parce que monsieur est une star maintenant. Il a gagné The Voice et il est très pris. Il était près avant aussi avec les live shows. Live shows où il t’a invité à venir à chacune des émissions mais où tu n’es allé à aucune pour différentes raisons à chaque fois. Mais la vraie raison c’est que c’est un trop big deal pour Levi pour que tu viennes te mettre au milieu de ça. Tu te sens pas du tout legit à partager ça avec lui et ses amis. A la dernière émission t’as faillit y aller. La finale. Mais comme il a gagné à chaque fois et que t’étais jamais là, tu t’es dit qu’il valait mieux continuer sur cette vibe. Et t’as bien fait. Maintenant il passe son temps en studio et t’es déjà en train de te prévoir une séance chez Jack. Ca te donne envie de le voir au milieu de tout ça. Ca te manque la musique. Ca te manque d’écrire un album, d’enregistrer. T’as trois chansons qui sont prêtes. Enregistré. Mixé. Faut juste que tu set up ton compte Spotify perso et que tu vois si tu te lances vraiment là dedans. Les chansons sont grave perso et ça t’effraie énormément. T’as déjà pensé à demander à Jack de rajouter son nom dans « auteur » juste pour que ça porte bien de la confusion. Au cas où tu puisses juste passer pour un interprète alors que tu penses tous les mots que tu chantes.
T’arrive au DBD. T’as pas de soucis avec ça, même si tu bosses pas. Tu n’as jamais l’impression de venir au travail et ça c’est un feeling que tu veux pour le reste de ta vie. C’était comme ça quand t’étais dans le groupe. Tous les jours. T’as l’impression de retrouver un peu du bon de ta vie d’avant. Les choses s’arrangent. T’as démissionné de ABC, t’es maintenant à temps plein au DBD depuis une petite semaine seulement.
Tu le vois direct de dos. C’est la première fois que vous êtes ici et où t’es pas derrière le bar à bosser. C’est étrange. Encore une première fois ce soir. T’en as déjà eu tellement des premières fois avec lui. T’es pas encore tout à fait sûr de la plupart des trucs, mais il est toujours là. Il revient toujours. Tu dois pas être trop shit. Et t’es à ses côtés. Et tu vas poser ta main dans son dos sans réfléchir.
T’as un peu entendu la fin de leur conversation mais t’as pas tout compris et tu sais pas quoi dire pour rebondir de manière intelligente. Ton cerveau a toujours du mal quand il est si proche. T’attends que ses beaux yeux bleus rencontrent les tiens. Ton coeur bat vite. Comme d’hab dans ses environs. Mais en plus ça fait longtemps que tu l’as pas vu. Trop longtemps…
« Hey… »
Il a un hoodie et une veste sur lui. He's cold? Toi t'as une chemise gris claire unie et un jeans bleu. Y'a du monde autour, des gens avec qui tu bosses, mais genre tu leur accordes zéro attention tant que t'as pas vu les iris du McGrath droit dans les tiennes.
Tu entends retentir le carillon que Matt a positionné au niveau de sa porte pour l'avertir des clients à l'époque où il était parfois seul à tenir son affaire. Tu ne suis pas le mouvement des curieux de te retourner pour découvrir qui est le nouvel arrivant : premièrement, ce n'est nullement ton genre, tu t'en fiches bien des individus qui entrent et sortent d'ici et si vraiment tu as un lien avec eux, ils viendront te voir ; deuxièmement, t'as assez mal dans le dos pour t'affliger un tel mouvement. Alors, tu te contentes d'observer Charlie scruter ledit inconnu, te demandant si tu es capable d'interpréter assez son regard de manière à déterminer s'il s'agit déjà du Baxton. Il aurait été drôlement rapide. Deklan, quant à lui, ne cesse de te fixer. « Tu veux ma photo pour ton album de singes ? » Tu l'interroges sur un ton étonnement détaché, trempant tes lèvres dans le café bouillant.
Sa main vient se poser dans ton dos, tu te retiens de te crisper et te félicites d'être en train de boire car l'expression de douleur que tu maîtrises péniblement est totalement voilée ainsi. « Hey… » Tu ne lui réponds pas de suite. T'es là, dans ton orientation inconfortable faisant face au bar et tu sais qu'il te faudra te tourner par politesse et surtout, pour poser tes pupilles sur Asher. T'as envie de l'observer, le dévorer du regard une énième fois. T'y résistes jamais. Tu pivotes ainsi sur le tabouret, tasse entre tes mains. « Yo. » Tu hausses les sourcils, lui offres un sourire provocateur, le défies d'être un peu plus personnel dans la suite de votre discussion. Tu te retiens de lui faire remarquer que ça ne lui a pas pris longtemps pour venir, tu te prives de cette option de le charrier parce que tu respectes son possible vœu que les gens ne soient pas informés que vous communiquez par SMS, que vous vous êtes donnés rendez-vous ici. Puis, il y a les ouailles de Matt qui vous écoutent, t'en es persuadé.
« What's up, rockstar? » T'interroges, jouant le jeu de l'échange naturel, banal. Tu ne lui accordes cependant pas le temps de te répondre. Tu te lèves du tabouret et lui suggères d'un signe de tête de s'installer en ta compagnie sur une banquette. T'as essayé de rester au bar parce que vous êtes sous l'attention particulière des employés et bientôt de Matt et ça te rassure stupidement - t'es beaucoup trop faible pour résister au musicien -, mais c'est beaucoup trop inconfortable pour toi de demeurer dans cette position. Tu t’assois ainsi à la table vacante et suivant du regard le blond, tu lui souffles, à l'abri des oreilles : « Cozier here, isn't it? » Tu extirper ton téléphone de la poche arrière de ton pantalon et le poses sur la surface de la table. En levant les yeux, tu entrevois la silhouette distinctive d'une rousse accompagnée de son nouvel époux.
« Yo. » Tu souris de l’entendre. Tu souris de le voir avec son air de petit con. The usual. T’es content de le voir. Son sourire. Ses yeux. Something seems different. Mais tu t’attardes pas des masses là dessus. Ca faisait trop longtemps que tu l’as pas vu et tu te dis juste que t’avais oublié combien il est parfait en tout point physiquement. Ta main est dans son dos un nombre de seconde trop raisonnable. Tu t’en rends compte. Tu devrais enlever ton bras de lui. Mais ton corps te laisse pas le faire. I would do that with my friends. This is nothing. Tu réfléchis tellement Asher c’est fatigant. T’as juste besoin de le sentir présent. Il t’a manqué. Il t’a beaucoup manqué. Vous vous êtes envoyé quelques SMS depuis mais le voir, ça change tout. C’est beaucoup mieux. Le sourire que t’essaies de retenir sur tes lèvres prouve combien t’es bien de le voir. Combien t’as besoin de lui. Mais vraiment, t’essaies de te contrôler. T’as du mal. Il est là. Tu es là. You are good.
« What's up, rockstar? » Là. T’arrives pas à retenir ton sourire. Il se fait plus large. Ta main s’enlève enfin de son dos alors qu’en fait il s’est défait en même temps. Il bouge de sa place au comptoir.
« I don’t know, you tell me rockstar. »
T’aimes beaucoup trop ça. Qu’il t’appelle de la sorte. Que tu en fasses de même. Le gars il a gagné The Voice. This is big. Tu le sais. Il le sait. Il est, et il va être très busy ces temps à venir. C’est un autre level que ce que t’as connu dans la musique. Il a toute une chaîne de télé qui relaie ce qu’il fait sur plein de réseaux. Il a sûrement des comptes à rendre ici et là. Sûrement plus que ce que tu avais toi avec ton label. Il t’a rassuré sur le contrat auquel il a fait attention aux petites lignes. He knows he stuff. Il n’est pas novice dans le domaine.
Il s’installe à une table. Tu le regardes s’installer. T’as juste une hésitation un quart de seconde mais tu t’installes face à lui. « Cozier here, isn't it? » Tu hoches vaguement la tête. Tu sais pas pourquoi t’as juste l’impression que tout le monde vous regarde. You need to chill Asher. I know. Tu prends une inspiration plus grande que les autres pour enlever cette sensation dans ta poitrine. Il sort son téléphone et tes yeux se détourne vers la porte qui s’ouvre et tu vois Joel. Hmmm… La dernière fois que tu l’as croisé, t’as bu pas mal à ses frais. Bien sûr y’a la rousse à ses côtés. Hmmm… Mais tu détournes les yeux pour les reposer sur Levi et pas t’occuper des autres autour. Not sure this is the best place to write. Mais tu sens que vous n’allez pas écrire contrairement aux plans que vous avez fait par messages. Tu le sens pas trop ici. Y’a trop de monde et ce que t’écris c’est beaucoup trop perso pour oser exposer tout ça aux oreilles de tous. Tes doutes. Tes désirs. Tes inspirations. Him. Yeah.
« It’s good to see you. »
Tu te tiens les mains parce que tu te retiens d’aller le toucher. You won’t touch him. You can’t do that. Depends how. Are you considering ?
« How busy are you in the next few days ? Weeks ? Until when the studio is booked for you? »
Cos you know these things. Cos you also want to go there with him to write. To create. To record.
« Which one is it ? »
Damn Asher, you could speak about that shit for hours and it shows. Also, did you realize you didn’t even take a drink ? Fuck. Tu tournes la tête vers le bar et fait signe à Charlie de t’apporter une bière. She knows which one.
Sa main demeure en suspens contre ton dos, tu milites ardemment contre ta volonté de scruter avec intensité le garçon qui t'as tant manqué, te laisser happer tout entier au jeu de mémoriser son visage pour combler les manques de lui à venir. Tu sais qu'il te regarde, tu perçois un sourire qui s'élargit à mesure des secondes que vous passez ensemble, contre ses lèvres desquelles tu te rappelles encore parfaitement - et muni d'envie - le goût comme la douceur ; mais tu fuis son regard. Tu t'attardes sur des parcelles de son épiderme laiteuse, tes traits favoris chez lui, sans être apte à le confronter réellement. Tu as beaucoup trop peur qu'il lise dans tes yeux ce que tu n'oserais encore lui avouer. Tu ne perds pas ta répartie, cependant, lui demandant sur un ton taquin ce qu'il y avait de neuf dans sa vie. « I don’t know, you tell me rockstar. » Un sourire en coin étire tes lippes, avant que tu ne provoques : « Well, I've been doing some rockstar shows. Too bad you couldn't make them. » Désormais, tu plonges ton regard directement dans celui d'Asher, ivre d'arrogance comme de jeu. Il t'a manqué, terriblement manqué, et inexplicablement, il chasse le couperet de ta maladie. Tu songes à lui beaucoup plus que de raison, te demandes fréquemment ce qu'il fait, où il se tient. Le Baxton habite constamment ton esprit et être privé de sa présence physique durant toutes ses semaines t'as rendu dingue, bien que tu te garderas de le lui signifier. En revanche, en compensation, tu te permets de rétorquer de manière subsidiaire les nombreuses invitations qu'il t'a refusées. Jamais tu ne forcerais le blond à quoi que ce soit et en aucun cas tu aurais apprécié qu'il se rende sur les plateaux de The Voice si cela signifiait pour lui passer de mauvais moments. En contrepartie, il n'en demeurait que tu aurais donné cher pour l'y voir, pour qu'il assiste à ton succès sur place plutôt que via un téléviseur. Une participation de la sorte à ce chapitre de ta vie t'aurait été inestimable.
Ton regard pétillant finit par quitter l'océan envoûtant de ses iris pour s'orienter vers la banquette que tu envisages. Ton dos flambe contre ces horribles tabourets et tu te promets d'en procurer de nouveaux à Matt. Tu es convaincu ne pas être seul à te plaindre de ces sièges plus qu'inconfortables. Asher se positionne face à toi, tu aperçois par la fenêtre Ariane et Joel sur le trottoir. Ils quittent ton champs de vision, tu t'interroges si cette disparition résulte du carillon qui tinte à nouveau. « It’s good to see you. » « Ain't it, » tu valides avec malice. Puis, c'est l'avalanche de questions : « How busy are you in the next few days ? Weeks ? Until when the studio is booked for you? Which one is it ? » Il te fait penser à Ariane quand tu es en crise et elle ne trouve rien de mieux que de te poser trente questions en même temps quand tu es incapable de te concentrer sur quoi que ce soit. Asher émet un signe vers le bar et spontanément, tes yeux se posent sur Charlie qui réceptionne la commande et prépare une bière. « Such a rockstar, » Tu commentes à l'adresse de ton interlocuteur en hochant la tête, mielleux. Tu observes ensuite Charlie passer devant Ariane et Joel qui s'adressent à Deklan, de prime abord pour découvrir ce que le musicien boira.
« You guys are weird. He ordered coffee too, are you two preggos or what? » Tu ris doucement face à l'humour d'un des premiers employés du café, mais celui-ci se voit vite écourté par la réplique acerbe de Joel. « She had a rough night and I’m sober. So yes please we want a coffee. » Tu fronces les sourcils, désapprobateur, mais reviens vers le blond. Il compte mille fois plus à tes yeux que le tatoué. Néanmoins, une pointe d'agacement croît en toi par rapport au comportement qu'il a dédié à Deklan, soupçon vivement exacerbé par les dernières mauvaises nouvelles concernant ta santé. Get your shit together, Levi. Enjoy Asher, he's there, with you, at last. Isn't it what you truly wanted?
« Pretty busy. I got plenty of songs to record and thanks to my talent in negotiating, I record some of my originals. » Tu adresses un clin d’œil complice au trentenaire, attendri qu'il s'inquiète que tu te fasses avoir dans certains contrats en lui assurant que tu restais soucieux de ne pas te faire embobiner ou séquestrer par de cupides hommes d'affaire. T'aurais aimé que Kane participe à l'un de ces enregistrements, mais depuis votre dernière conversation via SMS, tu en avais déduit que ça ne l'intéresserait sans doute pas. Ça te crevait le cœur, tu aurais été excessivement euphorique à l'idée de pouvoir enregistrer une de vos compositions de manière si officielle avec celui que tu considérais comme un frère. Mais de toute évidence, l'on a pas tout ce que l'on souhaite dans la vie. De plus, l'important était le bonheur du pompier et tu respectais ses choix comme ambition, quoi qu'elles soient. « How busy are you? » Tu lui renvoies, ton attitude flagrante de sous-entendus.
Puis tu captes le regard de Joel dans ton angle de vision. Tu plisses les yeux, tes pupilles passent vivement de la rousse à son époux qui s'approchent de vous en direction d'une autre table - ou de la sortie, peu t'importe. « So how's your coffee, Jo? Had a rough night too, your wife not being with ya? » Is it why you allow yourself to treat people like they're at your disposal? C'est ridiculement gratuit de ta part, tu en as parfaitement conscience et le regrettes d'emblée. Tu reçois déjà un regard interloqué de la part de Charlie et Deklan te fait signe de te calmer. Il connaît ton tempérament explosif et n'estime certainement pas chevaleresque de ta part de le défendre en conviant une altercation.
« Well, I've been doing some rockstar shows. Too bad you couldn't make them. » That was too much. I couldn’t. C’est ça la vérité. T’étais pas prêt à ça. Mais tu lui diras pas. T’étais busy. On dira que t’étais busy. Levi a cet air de défi sur le visage mais ça prend pas vraiment. Il t’a fait la remarque. C’est que c’était important. Tous ces messages qu’il t’a envoyé pour te dire que ton nom était en liste si tu pouvais te pointer. Mais le mot exact c’était plutôt ‘si tu voulais’. Parce que tu pouvais. Mais tu voulais pas. That was too much. Wasn’t ready.
« Ain't it, » Mais il le dit pas en retour. Tu le remarques bien. T’es pas là pour qu’il te renvoie la pareille à tout ce que tu lui donnes, mais ça t’aurait fait plaisir. I see in his eyes he’s happy to see me. He wouldn’t be a massive jerk otherwise. You kinda love when he is a asshole.
Tu commandes ton verre à l’autre bout du bar. Il commente. « Such a rockstar, »
« Such a drunk yeah. »
Ca t’es venu bien trop naturellement et t’as pas voulu te filtrer. C’est Levi. Il sait que tu bois beaucoup. Il t’a déjà fait plusieurs remarques plus ou moins subtiles pendant vos trop rares rencontres. T’as bien vu qu’il n’avait pas d’alcool là. Il a un café. Tu vois Levi, I only see him, qui donne de l’attention à ce qu’il se passe au bar. Tu jettes un rapide coup d’oeil et tu vois Birch et Parker. Tu comprends, mais tu redonnes toute ta considération à Levi. T’en as rien à foutre de tous les autres présent ici quand il est là. Tu le quittes pas des yeux. T’essaies de lire en lui. Et il sort de son absence pour te répondre. Tu pensais pas qu’il le ferait vu le temps de reflexion. He isn’t the kind to forget things I say. Yeah. And you have no idea how much he remembers everything you said. Everything you wrote.
« Pretty busy. I got plenty of songs to record and thanks to my talent in negotiating, I record some of my originals. »
« That’s cool. That’s very cool. »
Mais genre, vraiment. You mean it. Parce que tu sais que ce genre de programme généralement ils s’accaparent le talent de la personne et ils en font ce qu’ils veulent. Pas là. Ca a évolué apparemment et t’es content pour Levi. Il va pouvoir faire ça bien. Faire ça très bien. It will be perfect I know it. I already love that album. Correction: You love him. Lui et son clin d’oeil qui te fait accélérer les battements de ton coeur. « How busy are you? » Ton tour de sortir de ton absence. D’essayer d’arrêter de te perdre dans les magnifiques yeux de l’homme en face de toi.
« Not too busy. Ok busy. I’m working here full time now. »
Jusqu’à y’a quelques jours tu alignais ton job à ABC + le DBD où tu passais clairement la plupart de ton temps libre. Maintenant ton temps libre et ton full time job sont au même endroit. Perfection. « So how's your coffee, Jo? Had a rough night too, your wife not being with ya? » Mais Levi a l’air d’être beaucoup plus préoccupé par ce qu’il se passe à côté que ce que tu lui racontes. Levi a l’air remonté.
« What’s happening? »
Cos that is fucking Joel Birch right there. Tu veux pas d’embrouille avec un des kings du métal australien. Mais tu réalises doucement qu’il doit bien le connaître. Très bien même, s’il est avec une de ses amies.
« Should we stage a fight so you go even more viral? I can have my camera ready. »
Why is this the first thing that comes to my mind? Cos you fight at every chances you get. Don’t really want to fight him tho. You admire him too much. I said ‘stage’. But we all know you want a real one. All the time.
Tu le provoques avec légèreté sur sa regrettable absence à tes différentes performances dans le cadre de la compétition de The Voice. Tu as conscience que tu abuses sévèrement, mais tu ne sais te priver de ce genre d'arrogance. Tu aurais tant aimé qu'Asher soit présent, même si cela signifiait obscurcir tous les musiciens participant à l'épisode par la présence d'une rockstar sur les lieux. Tu désirais qu'il vive cet important chapitre de ta vie avec toi plutôt que par écrans interposés. Tu souhaitais partager ce rêve avec lui. I wanted to share 'cause you mean the world to me. Mais en prier autant est égoïste, tu le reconnais sans difficulté aucune.
Le Baxton ne te répond pas, il préfère te signifier qu'il apprécie te revoir. Un sourire malicieux - mais fier - aux lippes, tu élèves son aveu avec insolence. L'océan de ses yeux s'orientent vers le bar où il commande une boisson. Tu scrutes son profil quelques instants, la réalité de ta maladie te happe sans merci. Tu conjectures sa réaction si les termes définissant désormais ta santé filaient entre tes lèvres pour atteindre son ouïe. Peux-tu ne serait-ce lui faire ça ? Ne serait-ce pas le placer au pied du mur alors que votre relation ne fait que naître, lui imposer un mal que, certes, tu n'as pas décidé, mais que tu peux très bien lui épargner. Souhaites-tu rompre avec lui pour le préserver de ta future et inévitable dégringolade ? Tu ne seras bon à rien dans sa vie. Tu ne pourras pas le rendre heureux, accroché à des perfusions et muni d'organes branlants. Mais est-ce vraiment ta décision, ultimement ?
Who knows what tomorrow brings In a world, few hearts survive All I know is the way I feel When it's real, I keep it alive
Son minois change d'angle. Comme pris en flagrant délit de voyeurisme ardemment condamnable, tu rives promptement tes yeux sur Charlie et commentes avec affection le fait que le garçon n'ait pas besoin de se déplacer ni de formuler oralement sa commande pour être servi. Tu plonges ton regard dans le sien, à la recherche d'une réponse, d'un signal pour te décider sur la tenue d'éventuelles cruciales confidences.
If the road ahead is not so easy Our love will lead the way for us Like a guiding star
Peut-il l'entendre ? « Such a drunk yeah. » Tes prunelles se perdent, un sourire de bon comédien fend tes lippes. Tu bois une gorgée de ton café, le signe obtenu n'étant pas forcément celui que tu convoitais. Il va finir en coma éthylique à cause de toi, Levi. Il va finir en overdose. Il va se battre pour que ses poings souffrent autant que son cœur. Par ta faute. Il en bave déjà tant, t'as pas le droit de lui faire ça. Tu établis ton plan de match.
I know just how to fake it And I know just how to scheme I know just when to face the truth And then I know just when to dream
La venue d'Ariane accompagnée de Joel capte ton attention. Tu suis la rouquine du regard quelques secondes, puis lèves les yeux au Ciel devant l'attitude de Joel. Il t'irrite pour des raisons inavouables : tu le blâmes pour ne pas mieux protéger la Parker. Cependant, tu ne le laisseras pas pourrir ton rendez-vous avec Asher. Tu œuvreras pour qu'il ne te le ruine pas. Tu as beaucoup trop de facteurs qui empoisonnent ta vie pour le moment pour te laisser atteindre ainsi. Let's cherish every moment we have been given for time is passing by. Par conséquent, tu exposes au blond ton avancée en termes d'enregistrement de tes chansons. Le rythme était intensif, tu ne sauras le maintenir. Tu as obtenu quelques jours de congé à l'arrachée, mais il faudra bientôt que tu y retournes des heures durant pour donner le meilleur de ton talent. Tu ignores encore comment tu y parviendras, mais tu te fais la promesse d'y réussir. A cœur vaillant rien d'impossible ?
Asher complimente la situation. « That’s cool. That’s very cool. » Tu lui adresses un clin d’œil. How could something so wrong be so right? You and me, are we fair? Is this cruel or do we care? Composes-tu un monstre dans cet histoire ? Depuis que c'est devenu sérieux entre vous, tu n'as en tête que la souffrance que tu vas lui accabler. Pourtant, tu es incapable de le couper de ton histoire.
It's like a diamond ring It's a precious thing And we never want to lose it It's like a favorite song That we love to sing Every time we hear the music We're in this love together
Tu lui demandes à quel point il est occupé. Tu te rappelles ce notebook qu'il conserve précieusement et que vous pourriez peut-être un jour mettre à contribution. Il te fixe, te dévore de son regard éloquent. Your eyes tell me how you want me. I can feel it in your heart beat. I know you like what you see. But I can't act on it. I must not act on it even though I want to.« Not too busy. Ok busy. I’m working here full time now. » Tu vas perdre la tête. Tu prends une nouvelle gorgée de ton café. Les jeunes mariés se rapprochent dangereusement de vous. Tu ne trouves rien de mieux que passer tes nerfs sur le tatoué. Ariane le défend, t'attaque. Tu lui adresses un regard féroce qui ne lui est nullement dédié en réalité. Joel plonge sa main dans la sienne, en bon colonisateur. Tu détournes le regard. T'as même plus envie de les voir. Qu'ils dégagent. Qu'il la prenne avec lui, surtout, loin de toi. Tu bous intérieurement, les nerfs à vif. Asher ne comprend pas la situation, il propose de stage a fight et faire des vues. Tu le fixes, incrédule, incapable de déterminer s'il se moque de toi ou pas tant ton cerveau mijote dans un cocktail explosif d'émotions. Time, it needs time. « D'you know we have a Youtube channel? » Tu lui indiques, ne réfutant pas l'option de fracasser - ou plutôt, rêver de - le Birch au passage. I'll fight, babe I'll fight. « Be right back, » tu promets pour contrecarrer tes remords d'abandonner Asher sur une si acerbe note, mais incapable de retenir plus longtemps ton envie d'aller dégobiller dans les toilettes du Death before Decaf. « I'm glad you work here now. » Tu refuses de laisser quoi que ce soit qu'il te dise sans réponse, même si tes répliques sont en décalé. Asher mérite tout ton temps, ton attention.
Tu t'orientes au fond du café aussi nonchalamment que possible et une fois la porte des WC fermée derrière toi, tu n'as pas le temps de constater s'il y a des âmes ou pas dans les lieux que ta bile atterrit sans ménagement dans la cuvette des toilettes.
Dernière édition par Levi McGrath le Mer 31 Juil 2019 - 15:04, édité 1 fois
Le regard de Levi ne me fait pas particulièrement mal, même s'il est noir, s'il bouille. Parce que s'il a cette énergie-là pour m'haïr, c'est qu'il a de l'énergie tout court. Et c'est exactement ce dont j'ai besoin dans l'instant, de voir qu'il remonte, de sentir qu'il remonte. On se toise, une seconde, cinq autres. Puis il détourne la tête et je n'existe plus du tout, il nous oublie, il est dans le déni à un niveau impossible.
Je roule des yeux, l'écoute pourtant attentivement, son « D'you know we have a Youtube channel? » à l'intention d'Asher qui sonne comme une énième provocation venimeuse. La main de Joel qui se serre dans la mienne alors que je réagis même pas, que je ne bouge même plus, que mes iris sont vissés à la nuque, au dos de Levi, à espérer que mon regard le brûle assez pour qu'il tourne la tête, pour qu'il arrête ses conneries d'enfant et qu'il me réponde.
« Be right back, » que je déteste entendre. Parce que je sais clairement ce qu'il va faire, parce que même s'il roule les épaules et susurre une connerie à l'oreille du blond, c'est évident qu'il va pas, que rien ne va plus. Et je lâche Joel sans un coup d'oeil, justifiant avec des mots que je sais même pas qui va entendre, avec une excuse bidon dont je pourrais pas moins me forcer à imaginer. « I need to pee. »
Une fraction de seconde - c'est à peine le temps que je mets avant d'arriver à la suite de Levi dans les toilettes des mecs, d'envoyer chier d'un coup d'oeil assassin quiconque se penche de trop près sur la silhouette du McGrath qui se recroqueville au-dessus de la cuvette. Ma paume s'enroule autour de ses mèches et retiens ses cheveux de longues minutes durant, jusqu'à ce que son corps arrête d'être secoué de tremblements, jusqu'à ce que le silence revienne plomber l'ambiance d'une salle de bain désormais vide.
Au sol, tombé dans l'élan, mon portable vibre comme un con, alors que mes yeux ont pas lâchés ceux de Levi dès qu'il a - enfin - daigné se retourner vers moi. « So. Do you think he's gonna subscribe to our channel or not? » la première connerie insignifiante qui me vient en tête, avant de soupirer, et de glisser la main dans la poche de mon jeans pour lui donner un chewing-gum savamment rangé là pour des raisons évidentes.
Tous les clins d’oeil qu’il te fait ici et là depuis que vous vous connaissez, tu les sens passer. Tu les prends comme un baiser qu’il n’a pas osé poser sur ta peau. C’est exactement ça. C’est ce que t’aimes t’imaginer. That’s it. That’s just it. You wish. Tu le quittes tellement pas des yeux. T’as l’impression qu’il te dit mille trucs au travers mais tu ne comprends pas tout. T’as pas le manuel pour traduire son regard. Pas encore. I don’t want it. Yeah. Right. No promises. No reading between the lines. You are such a liar Asher. You just don’t want to assume anything. There’s too much in his eyes. You’re scared to assume because you see it all. You see how he loves you. He doesn’t. « D'you know we have a Youtube channel? » We ?
« I didn- » « Be right back, » « Ok. »
Tu comprends pas ce qu’il se passe pour qu’il doive filer si vite. Il va pas taper le Birch. Nope. Il va pas faire ça. T’es sûr qu’il va pas le faire. Will he? Tu attends de voir quand même. « I'm glad you work here now. » Est-ce qu’il a vu la confusion dans ton regard pour qu’il te dise un truc pareil en mode, ‘i really am coming back’. Because it really felt like he could just leave you there in a snap. Il file. Tu le mates partir parce que apparemment tu sais pas faire autre chose que le regarder quand il est dans la même pièce que toi. Tu captes qu’il est parti aux toilettes. Tu restes bloqué vers là où son dos a été vu pour la dernière fois. Puis tu regardes Charlie au bar qui arrive avec ta pint. Et puis y’a la rousse qui se tire vers les toilettes aussi. Hmmm ? Et ton regard croise celui du Birch et il se lève. Et il s’approche. Hmmm…
« Are they having some kind of secret club or something like that ? »
« Something like that. »
Tu poses pas plus de question mais, t’es intrigué. Ça se voit sur ton visage.
« How’s life ? »
« Imagine your band breaking up because one guy couldn’t keep it in his pants. That’s how life is going. »
« Harsh. »
« Yeah. »
« Did he really do it? »
« Yeah. »
« Fuck that guy. »
« Yeah. »
« Sorry it made you lose your job. »
« I’m working on some music now. »
« New band? »
« Nah. Just me. »
« How does it look ? »
« Terrifying. »
« I feel that. »
« I’m coming to your show in september. »
« Are you on the list ? »
« Yeah. »
« Good. »
Une pause.
« Wanna make some sort of featuring on one song? »
What. The. Fuck.
« You know the Brisbane show is a special one. There’ll be so many friends. We can work out something. »
« Yeah ?! Yeah ! I’m in. »What the fuck is going on.
« Easy. I’ll contact you when we know more about the schedule. »
« Alright… »Why you do this?
Mais tu poses pas la question parce que tu veux pas qu’il retire cette offre de malade mental. De la pub pareil, avec les 20 000 personnes qui seront là ? Ton nom associé de nouveau à la scène de Brisbane. Tu prends. Putain de merde que tu prends. Tu vas avoir l’occasion de chanter dans une putain d’Arena et ça fait beaucoup trop longtemps que ça t’était pas arrivé. T’en as déjà des palpitations à l’idée.
« Thanks. »
« All cool man. »
Jo te fait un dernier signe de tête avant de retourner d’où il vient. En fait Ariane est de retour. T’attends de voir Levi apparaître aussi. Tu bois ta bière. I’m donna sing on the Riverstage in september. You remember very well last time you played there. All the times you played there.
Tes mains se crispent contre le rebord de la cuvette des toilettes, y recherchent avidement le frais de la céramique quand tout en toi bout, fulmine, périlleusement. Tes genoux glissent sur le carrelage de la salle de bain du Death before Decaf, tu n'as pas eu le temps de refermer la porte de vestiaire derrière ta silhouette avant que ton corps ne rejette véhément tout le mal qu'il retenait depuis des dizaines de minutes. Tu as l'impression qu'il te le fait payer au centuple, tant ta gorge te semble en feu, tant les soubresauts de ton corps sont violents, douloureux. Ta vision se brouille et tu sais que tu as atteint à nouveau ce point de non-retour, celui qui t'as démoli toute la nuit, celui où tu es inapte à cadrer ta maladie et que c'est elle qui a le contrôle entier sur ton corps, elle qui possède les manettes, détient les fils sur la pauvre marionnette désarticulée que tu composes.
Tu n'as pas entendu Ariane entrer dans la pièce mais reconnais son geste, ses ongles ramener tes mèches en arrière, libérer ta vue, te donner un peu plus d'air. T'as le sentiment de brûler, de ne plus pouvoir respirer, et tu subis cette orchestration maléfique pendant des minutes infernales qui ont des airs d'heures interminables.
L'ultime acide sursaut, tu te redresses péniblement afin de t'appuyer contre la cabine. Tu es aussi livide que la cabinet et tes yeux luit par la douleur de tes dernières performances gastriques. Tu t'orientes mollement de manière à faire davantage face à la Parker qui ne trouve rien de mieux que d'évoquer votre chaîne Youtube et le fait que tu aies plus ou moins invité le Baxton à s'y abonner. Un faible rire file entre tes lippes gercées. « Probs. » Le téléphone de la rousse qui vibre au sol t'interpelle. « Don't pout, he's gonna bring us more followers. » Tu attrapes le chewing-gum qu'elle te tend et lis davantage dans le geste la notification s'affichant sur le smartphone de ton amie. Dès les premiers mots, tu devines de quoi il s'agit. Premièrement, cette alerte n'est pas adressée à Ariane mais à toi. La Parker a accès à ta boîte de courriels depuis des années et de toute évidence, il n'a jamais été question qu'elle retire cette adresse "secondaire" à son compte principal. « Shit. » Tu souffles. « Already. » Ta voix se brise entre l'étonnement, l'espoir et le réalisme. Ce n'est pas normal que ce soit si rapide. Ce n'est pas bon signe. Ton estomac se noue, tu te crispes sous la souffrance. « Open it, » tu la pries d'une voix cassée, affichant l'écran de déverrouillage à ton interlocutrice, puis lui laissant directement l'engin entre les mains, incapable de t'y retrouver parmi toutes ces applications. Tes pupilles ne quittent pas l'écran jusqu'à ce qu'elle ouvre le compte-rendu du scanner. Tu ne t'attardes pas à lire sérieusement les lignes : tu en es incapable vu les nerfs qui te rangent tout ton être impétueusement. Tes yeux sautent d'un mot à l'autre puis stoppent derechef leur course sur celui qui corse la donne, glace ton sang, anéantit ton moral, sonne le glas. Métastases. « Shit. » Et tu te lèves, glisses presque sur le carrelage sur tes jambes branlantes. Tu passes par-dessus les jambes de l'épouse, laves tes mains et jettes de l'eau sur ton visage pour te redonner des couleurs - en vain. Tu effaces les traces comme tu peux grâce à une serviette en papier et tu exposes à la silhouette encore assise devant la cuvette : « I let my phone back there. » L'écran face à la vue, sur la table, devant Asher.
Tu glisses le chewing-gum entre tes lèvres et ne vois plus que le duo de musiciens qui discute avec enthousiasme. Tu produis une ligne droite vers ton téléphone et une fois de retour sur la banquette, le ramènes précipitamment dans ta poche. « Thanks. » « All cool man. » Ton cœur martèle contre ta poitrine, tu déglutis difficilement. Tu ne vois plus que ce maudit mot, songe qu'à ces maudits maux. Tu uses de tes dernière forces pour garder toute prestance, mais tu devines au regard que te lance Joel que tu dois être pâle comme un linge. « Where is she? » Il questionne, son inquiétude palpable. « Ladies' room. » Tu mens, espérant qu'il soit assez intelligent pour élucider le fait qu'elle ne se soit pas rendue chez les femmes mais chez les hommes. Qu'elle y est sans doute encore, à faire Dieu sait quoi. Ari personnifie l'imprévisible. Tu laisses glisser ton regard vitreux de Joel à Asher. « You look happy. » Tu constates après quelques clignements d'yeux. « What's the good piece of news? » T'interroges curieusement, ayant cruellement besoin d'une bonne nouvelle. Progressivement, dangereusement, tu te places sous pilote automatique.
Tu vois l’écran du téléphone de Levi s’éclairer. Ton regard est attiré par la lumière mais tu détournes les yeux aussitôt. Tu continues ta conversation avec le Birch qui est en train de dessiner un nouveau virage de ta vie. Sérieux comment c’est possible que les astres s’alignent si bien en ce moment ? Comment c’est possible que tu penses moins à boire et plus à écrire ? Comment c’est possible ? No idea. Mais t’as pas envie que ça s’arrête. Ce feeling, ça te rappelle trop des bons moments de ta vie d’avant. Ta vie dans le groupe. Sur les routes. Tu vas chanter sur la Riverstage. Tu pensais pas que ça se reproduirait dans un avenir si proche. T’as que ça en tête là. T’es mindfucked. Et Levi qui revient. Levi qui a l’air pâle. Levi qui se jette sur son téléphone. Everything ok? Tu fronces les sourcils un peu. Y’a un truc qui cloche. « Where is she? » « Ladies' room. » Tu prêtes tellement plus d’attention à Jo maintenant que Levi est de retour. Même si dans ta tête, y’a ‘Riverstage’ qui résonne encore et encore. T’as aucune idée de ce que Jo a en tête. Prob nothing yet. Alors tu vas commencer à réfléchir à ce que tu voudrais faire. Tu vas lui faire des propositions, mais le plus logique c’est que tu feat sur une de leur chansons à eux. Même si tu rêverais de chanter une des tiennes. De Empire. Ouais ouais, on sait tous que t’as écrit 80% de toutes les paroles. That’s a secret. Vous avez toujours mis en avant les collaborations sur l’écriture. « You look happy. » Do I ? « What's the good piece of news? »
« Might do a featuring with Amity for their Brisbane show. »
Tu marques une pause. T’as une absence.
« Oh my god I might do a featuring with Amity for their Brisbane show. »
Parce que le dire à voix haute ça change tout. Amity, they are a fucking big deal here in Australia. Et là, t’es pas en train de fangirler mais presque. La vérité c’est que ton band, il était super connu en UK contrairement à celui de Jo. Il n’a jamais rempli des Arena là bas. Toi si. C’était ton terrain. Ca l’est peut être toujours. T’y es pas retourné. Pourquoi faire en fait ? I’ll go back there once I have my new music and I am gonna kill it. Wow Asher. What is this ? Plans ? Good ones ? Ones that are making you very excited ? Plans like you forgot you could have ? This has nothing to do with the new annexe at the DBD that is very exciting but it’s exciting level 15 out of 20. This. All these plans in your minds. Everything that is getting together since Jo made his proposal. It is a strong 37/20 level of excitement. It is crushing everything. You really do look happy right now. Freaking out but happy. You try to keep it chill. But you can’t. I shouldn’t get my hopes up. Fuck that Asher. Enjoy it while it lasts. It’s been too long.
Tu sors de ta nouvelle absence. Tes yeux, toujours sur Levi, mais faisant focus sur lui cette fois. Are you coming? Tu n’oses pas poser cette question à voix haute parce qu’il te l’a posé 15 fois et t’as refusé 15 fois. T’as zéro droit de vouloir l’avoir quand toi t’es sur scène alors que tu lui as pas donné ça quand c’était lui. But still… You want. Are you coming to the show? Mais à force de le regarder tu vois aussi qu’il est vraiment pâle. Mais genre, y’a un truc qui est pas comme d’hab.
« Are you ok? You look sick. »
Dernière édition par Asher Baxton le Jeu 1 Aoû 2019 - 2:45, édité 1 fois
« Probs. » je roule des yeux, il rigole un peu, à peine, juste assez pour que j’oublie une fraction de seconde la gerbe qu’il a encore au menton. Le temps qu’on soit cons, le temps qu’on nie être installés au sol sur le carrelage glacé, la cuvette entre nous deux, son monde qui s’écroule au même titre que le mien à chaque nouvelle vibration agressive de mon portable qu’on essaie d’ignorer le plus longtemps possible. « Don't pout, he's gonna bring us more followers. » « You’re such a millennial babe now that you know having followers doesn’t mean you lead a cult. » il s’étire Levi, il attrape mon téléphone, il agit au même titre où je fous rien, où j’attends, où j’étire l’inévitable.
Y’a l’odeur de menthe qui remonte à mes narines avant son parfum à lui, quand sa tête se penche à la hauteur de mon écran, quand ses mèches rêches chatouillent mon nez et que je pense même pas une seule fois à lui dire à quel point ses racines sont grasses et qu’il aura besoin d’un shampooing asap parce que là c’est juste plus possible.
Le mail. Le (foutu) mail. C’est lui qu’on attendait autant qu’on l’attendait pas du tout. « Shit. » « Shit. » les mots sortent en même temps, je me replace quand il clique sur l’icône. « Already. » « Seems like. » tic tac, tic tac. Le compteur qui arrête, on se complaisait vraiment parfaitement à ce qu’on nous avait dit, à ce qui tournait beaucoup plus autour d’un délai de plusieurs semaines supplémentaires. Ça se comptait en jours, là. « Open it, » « Okay. » il connaît mon mot de passe par cœur Levi, il le connaît probablement mieux que tous les siens qu’il oublie l’instant après les avoir choisis le con. Mais j’en tiens par rigueur, évidemment. Je joue docile, étonnamment. Métastases. « Shit. » « Shit. » c’est là, c’est noir sur blanc, c’est écrit, c’est inévitable. C’est Levi que je cherche des yeux mais il est déjà trop creux dans sa tête pour que je le rattrape au vol. Shit. Shit. Shit. Shit. « I let my phone back there. » « Go get it. » l'écran face à la vue, sur la table, devant Asher.
Et je suis Levi du regard, je le lâche pas, j’ai sa silhouette que j’emmagasine dans ma tête quand il passe de recroquevillé au sol à debout bien droit. Ses épaules qu’il roule, son torse qu’il gonfle, sa tête qu’il tient si haute que j’aurais presque envie de lui lancer le paquet de chewing-gum derrière la tête pour me moquer de l’allure de player qu’il se donne pour son boy toy.
Métastases. Shit. Shit. Shit. Shit.
« Levi? » mais il est déjà parti, la porte s’est déjà refermée sur lui, le grincement a déjà fini de casser le silence de la salle de bain. Je sais même plus pourquoi je voulais qu’il reste, je sais même plus pourquoi j'y tenais plus qu'à n'importe quoi d'autre. Pourquoi mes yeux restent fixés sur la penture, celle du haut, à gauche, celle qui est un peu plus foncée que les autres, celle qui occuperait presque toutes mes pensées, celle sur laquelle je force tellement chacune de mes neurones de se consacrer, aussi fort que possible.
Je sais pas il met combien de temps avant de passer la porte, mais Joel finit par arriver. J’ai toujours pas bougé. « I know you don’t talk. I know being silent is quite your thing. » lentement, au ralenti, vertèbre par vertère, mon corps se relève, mes jambes arrivent à me supporter, chaque geste est fait sans que je ne le réalise, sans que j’y porte le moindre intérêt. « So keep at it, please. Don’t say a single word. Not even a sound. » et je passe devant lui, je le contourne, le touche même pas, le regarde encore moins.
La seconde d’après, je sais pas ce qui s’est passé. Je l’ignore, foncièrement. Mais j’ai les jointures en sang, je devrais avoir mal, je ressens rien. Y’a des éclats de verre dans l’évier, dans ma peau, au sol, partout ; le miroir est explosé en mille morceaux.
« I let my phone back there. » Tu alertes Ariane, passant au-dessus de ses jambes étendues contre une des façades de la cabine de toilette. « Go get it. » Elle te presse, te convie. Tu fais une station devant le lavabo, chasses les tremblements happant ton organisme bien que le terme métastase rebondit, récalcitrant, contre toute paroi de ta boîte crânienne à t'en faire perdre l'équilibre. Un gargarisme pour chasser tant bien que mal le goût de la bile que tu as régurgité à foison quelques minutes plus tôt et le remplacer par celui du chlore provenant de l'eau du robinet. Tu jettes de l'eau froide contre ton visage bouillant, fiévreux. Tu éponges le tout d'une serviette de papier que tu lances dans une poubelle à moitié pleine. Un dernier regard vers Ariane qui n'a pas émit le moindre geste, force stoïque. « Go get it. » Tu ne peux permettre le fait que ton infortune soit révélée de manière si stupide, si flagrante. Tu ne contrôles rien sur ta maladie et il t'est vital de pouvoir maîtriser au moins qui entre dans la confidence à ce niveau. She knows it. She understands it. She respects it.
Alors tu te rues vers ton téléphone que tu ranges précipitamment dans la poche de ton pantalon. Asher et Joel semblent en pleine conversation, aucunement interpellés par quelconque nouvelle qui transparaissait pourtant sur l'écran du smartphone en toute impunité. Tu y lisais encore les mots fatidiques, abominables, résonnant ton futur calvaire, ton répétitif fléau. Tu souffles doucement. Tu vois trouble, ton cœur bat douloureusement la chamade, tu ne respires pas aussi bien que tu le souhaiterais. Tu as mal partout, mais le blond est heureux, et en admirant son sourire, tu oublies ton corps éreinté. Tu mets en sourdine ton mental éperdu. Joel file vers les WC, la rockstar révèle la source de son bonheur. Tu n'éprouves aucune difficulté à lui adresser un large sourire, sincèrement heureux pour lui.
« Oh my god I might do a featuring with Amity for their Brisbane show. » « You'll warm up with Amity, then you'll do the real thing with me. » Tu annonces, arrogant, rictus joueur et provocateur aux lippes. Il est ivre de jouissance, Baxton. Tu le vois dans son regard qui s'anime comme jamais il l'a fait auparavant. Sa vie emprunte un bon tournant, la roue tourne en sa faveur, at last. Peut-être est-ce un signe pour que tu t'éclipses : tu pourrais profiter de tout ce soleil qui éclaire enfin l'existence du garçon que t'aimes tant pour étouffer le nuage que causerait éventuellement ton départ. Tu laisses le musicien planer, finis ton café, en profites pour retrouver tes esprits. Les jeunes mariés passent devant vous, le tatoué fait un signe à Asher, ils quittent le Death before Decaf. Matt se doutait-il un jour que son café serait théâtre de tant de déboires ?
« Are you ok? You look sick. » Tu clignes des yeux, un sourire en coin complice apparaît contre tes traits. « Yeah, I don't feel so good. » Tu n'es pas un menteur, mais tu ne sors pas ton violon non plus. Tu ne te plains jamais, ce n'est pas dans ta nature. Tu as toujours estimé les jérémiades dérisoires, tu optes pour l'action pour contrer l'adversité en permanence. « Can't wait to go back to bed. » Tu ajoutes, les sous-entendus férocement accentués par le regard entendu, espiègle, que tu lui adresses. Peu importe ce que ta raison vocifère tant qu'elle t'en tiraille tout entier, ton cœur n'en fait toujours qu'à sa tête et prône toutes tes réflexions lorsqu'il est question d'Asher et que le parfum de ce dernier t'envahit tout entier.
« You'll warm up with Amity, then you'll do the real thing with me. » What? Vraiment là. T’es pas sûr de comprendre mais tu sens les 4000 sens qu’il a voulu donner à cette phrase. Reste quand même que tu voudrais savoir le premier. Mais tu sauras jamais. Tu cherches même pas à poser la question parce que vu l’air qu’il a sur sa tronche, il te répondra par une question ou une phrase pour te mettre mal à l’aise. Un truc sex related encore. C’est sûr. C’est Levi. Et tu t’es même pas rendu compte que t’es bloqué à le regarder. Bloqué dans ses yeux bleus. Bloqué parce que vraiment, tu te demandes s’il est en train de te demander de le suivre après avoir commencé à te chauffer. Ou s’il voulait dire qu’il allait aussi chanter sur scène et qu’il veut que tu le rejoignes. The real thing… What is ? Damn… Il peut dire n’importe quoi ce con il te fait cogiter x1000 le connard. Mais le connard fatigué aujourd’hui. Tu le vois. Tu le dis.
« Yeah, I don't feel so good. » T’oublies ses phrases pleine de sous entendu quand il avoue ça. Hmm. « Can't wait to go back to bed. »
« Obvioulsy. »
Il pouvait juste pas s’empêcher le gars. Il est pas bien mais il trouve quand même le moyen de faire ce genre de remarque. Et toi comme un con t’arrives pas à retenir ton sourire de tes lèvres. Parce que tu te souviens que trop bien de la dernière fois que vous avez partagé un lit tous les deux. Was good. You forgot how scared you were also. Didn’t forget. Probably why you didn’t run to him at every opportunity after that. You wanted to tho. But you didn’t allow yourself.
« Should I remind you that the initial plan of tonight was to write together ? »
Cos that. Writing. With. Him. It’s basically porn to you. You wanna see him focused looking for chords. You wanna see his lips pressed together while he writes down the notes, wanna see him scratch his head trying to find the exact word that will fit the sentence. I’ll fill his sentences. You know you two can be a really good fit. You heard his stuff. Not enough stuff. And you felt every words. Every notes. Tu le lâches pas des yeux. Parce qu'il te hante trop le gars. Tu penses trop. Il occupe tout ton esprit. Encore plus quand il est juste en face de toi. Let's make an album together. Asher ? Are you allowing yourself to dream ? Is that possible ?
Il te scrute, essaie de déterminer clairement les contours de la sémantique englobant ta dernière proposition, celle de réaliser the real thing avec toi une fois qu'il aurait accompagné Amity sur scène. Ton sourire espiègle suit une croissance exponentielle, ton regard est malicieux, entendu, mais tu es aussi exténué et tracassé par la nouvelle qui vient de sombrer sur ton téléphone et régira la suite de ton histoire. Ton smartphone vibre d'ailleurs dans la poche de ton pantalon, tu devines Ariane t'envoyer quelques SMS, sait pertinemment qu'elle est furieuse contre toi puisqu'elle a quitté les lieux avec son époux sans demander son reste.
Tu lui avoues ne pas être au sommet de ta forme, valoriser de plus en plus le moment où tu pourras te poser dans un lit. « Obvioulsy. » « Hopelessly reaching. » Tu complètes, provocateur, en chantant des paroles du titre de McFly portant ce même adverbe. Son sourire est figé, tes yeux dévorent sans merci son visage, se plaisent à redessiner ses traits une énième fois.
« Should I remind you that the initial plan of tonight was to write together ? » Tu te redresses, t'adosses à la banquette. « No need. I don't easily forget these types of invitation. » Appuyant tes mots, tu sors ton propre calepin de la poche de ton hoodie. Tu le déposes devant toi, mais ne le glisses pas vers le blond pour autant. L'éclat dans ton regard prévient le jeu, l'échange. « Where do you wanna do it? » « Let's make an album together. » Vous avez parlé en même temps et le silence vous étreint plusieurs secondes. Tu refuses de rompre le contact visuel entre vos deux entités, essaies de lire au plus profond de son être, comme si tu désirais y obtenir confirmation de ce que tu pensais avoir entendu. Tu as bien compris, tu en es persuadé. « Deal. » Tu promets : tu te fais violence, tu brises violemment tes chaînes, tes propres lois, sautes sans filet aucun. As-tu vraiment à perdre ? Es-tu si cruel ? Ne le désire-t-il pas ? Lui dois-tu réellement la vérité ? D'une désinvolte impulsion de ton index, te défiant autant que lui dans cette aventure, tu lui envoies ton notebook. Are we in this together, rockstar?
Tu finis ton café cul sec puis le fixes, avide, avant de questionner, malicieux : « Do you have any other offers like this one? What do you wanna do, right now? Or make? » Seize the moment.