| | | (#)Mar 23 Juil 2019 - 2:57 | |
| Je viens de passer deux heures au commissariat de Toowong. J’étais pas forcément heureuse d’y remettre les pieds mais je venais juste d’être victime d’un vol à l’arrachée. Plus de sac à main ce qui voulait dire : plus de clés, plus de papiers, plus de téléphone et bien sûre, c’était le soir, pas moyen d’appeler mon opérateur téléphonique pour qu’il coupe ma ligne, ni ma banque pour qu’elle arrête ma carte, ni même aller chez le cordonnier pour refaire mes clés. Heureusement, j’avais pas pris ma voiture et ces clés là étaient restés à la l’appartement. J’avais pu appeler Loan, connaissant son numéro par cœur, en lui disant d’être très vigilante, limite, de pas dormir à l’appartement ce soir, on sait jamais le gars à tout : mon adresse et les clés, il peut donc faire une visite de courtoisie s’il le souhaite. Je lui avais dis de bien prendre avec elle ses affaires qui ont un minimum de valeur et tant pis pour la télévision, les appareils électroménagers et compagnie. Elle était pas encore rentrée mais elle se dépêcherait d’aller récupérer quelques trucs avant d’aller dormir chez sa mère. Et de mon côté, j’espérais qu’Andy soit chez lui pour pouvoir y passer la nuit. C’était pas prévu qu’on se voit aujourd’hui mais j’avais pas trop le choix. J’me pointe chez lui, j’ai rien sur moi, j’suis dépitée, j’suis encore sous le choc de ce qu’il s’est passé. J’espère qu’il est là. Je sonne à la porte, j’ai le reflex de chercher mon téléphone dans ma poche, mais il y est pas. Putain, j’le met jamais dans mon sac à main et il suffit d’une fois… Je sonne à nouveau, j’ai l’impression que l’appartement est totalement vide. Personne réagit… du coup, j’fais demi tour, j’ai envie de chialer, encore. Ca m’arrive de plus en plus quand j’suis dans des situations d’inconfort, quand y a un truc qui va pas, je chiale beaucoup plus facilement qu’avant, c’est chiant. Et ça, ça date de l’année dernière, de mon passage en prison, ca m’a renforcé dans un sens, mais ça m’a aussi beaucoup fragilisé dans un autre sens… J’ai la dalle, j’ai pas un rond sur moi, j’sais pas trop où j’vais pouvoir aller… J’ai pensé à Léonie mais, elle travaille ce soir il me semble. J’fais quelques pas dans la rue et j’vois Andy qui arrive, comme le messie. Amen, je crois que j’ai jamais été aussi heureuse de le voir et pourtant, j’ai toujours envie de chialer c’est dingue !
|
| | | | (#)Mar 23 Juil 2019 - 16:10 | |
| T’avais pas prévu qu’un type canon s’accroche à toi à cet apéro après le boulot. Avec les collègues. Ils savent que tu joues sur les deux tableaux. C’est genre impossible pour toi de cacher ça. Sauf à ta mère et ses copines. Mais du coup vous avez pas arrêté de vous bouffer des yeux toute la soirée sous les regards des autres qui rollaient. T’en as rien à foutre. Tu kiffes beaucoup trop qu’un gars aussi bien gaulé que lui ait envie de te faire décoller. Alors vous avez pris le chemin de chez toi. T’as ta voiture. T’as pas bu. Lui si. Il a pas mal bu. Tu l’as vu enchaîner les verres. Le chef qui payait. D’ailleurs d’où il sort ce type ? C’est un client ? On a dû te le dire mais ton cerveau était déconnecté. T’as fonctionné avec ton entrejambe toute la soirée.
Tu trouves une place dans une rue perpendiculaire à la tienne après avoir fait tout le tour du pâté de maison. Il fait nuit mais y’a des lumières de la rue. Ca n’empêche que tu la vois pas cette putain de peau de banane par terre. Et tu t’étales à moitié. Juste à moitié parce que le gars à côté t’as retenu avant que ta face n’embrasse le sol. C’était moins une.
« Si c’est pour te coller à moi t’as pas besoin de faire autant de cirque. »
Oh le con. Ca te fait marrer mais t’as pas le temps de rire parce qu’il vient poser ses lèvres sur les tiennes et vous entâmez un baiser. Ses mains se perdent bien trop vite sur toi. Il en veut. Tu le sens. T’en veux aussi pas mal pour être honnête. Il est pas aussi hot que Auden mais vraiment, y’a un sacré calibre là.
« Come on follow me. »
Parce que t’en as envie aussi mais tu vas pas faire ça dans la rue à côté de chez toi. Tu te détaches du gars et commence à marcher sans l’attendre. Tu tournes arrivant sur ta rue et tu vois Nos devant chez toi. Quoi ? Vous aviez pas prévu de vous voir ce soir. Tu jettes un coup d’oeil au gars derrière toi qui n’est pas encore dans son champ de vision à elle mais ça y est. Il y est. Dans le tiens. Dans le sien aussi. Tu t’en fou. T’avances jusqu’à elle, accélérant un peu le pas. Tu sens comme un truc qui va pas. C’est bizarre.
« Hey. Tout va bien ? »
Tu fronces un peu les sourcils, t’es plein de questions dans tes yeux. Et le gars qui est quelques mètres derrières. Il va vous rattraper dans pas longtemps.
|
| | | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 2:55 | |
| Qu’est ce que j’suis contente, soulagée, rassurée, tout ce qu’on veut, qu’il soit là, que j’sois pas obligée d’aller frapper à d’autres portes. Enfin, c’est vrai que Isaac habite juste à côté et que j’aurai pu aller chez lui, il m’aurait ouvert la porte et une fois de plus, il aurait écouté mes déboires. J’ai pas vraiment envie de lui infliger ça. Je passerai le voir demain quand je me serai calmée et que j’aurai pris un peu de recul sur tout ça. Il valait mieux. Andy arrive, j’avance doucement vers lui jusqu’à ce qu’on soit au même niveau. « Hey. Tout va bien ? » je croise les bras sur mon torse et hoche la tête timidement. Dans le fond, c’est pas si terrible que ça, c’est pas si grave, j’ai perdu des objets, j’ai pas été frappé, on m’a juste arraché mon sac, même s’il contenait un milliard de chose… c’est pas si grave, ca aurait pu être pire. Mais de rien j’en fais une montagne, j’arrive pas à relativiser si facilement sur le moment présent. « On m’a volé mon sac, j’ai plus de papier, plus de clés, plus de téléphone… » je baisse les yeux, j’ai l’impression de m’imposer à lui. « Loan est pas à l’appartement et c’est pas conseillé d’y dormir cette nuit, on sait jamais… » j’ai pas vraiment envie de me faire réveiller par un mec qui débarque chez moi en pleine nuit. Même si la police avait confirmé qu’ils feraient des rondes régulières pour voir s’il n’y a rien d’anormal, ils peuvent pas être toujours devant la porte de l’immeuble. « J’veux pas m’imposer mais j’me suis dis que j’pourrais dormir avec toi cette nuit… » Un mec déboule un peu plus loin dans la rue, je fais pas forcément attention qu’il vient droit sur nous, c’est un passant comme un autre, sauf qu’il s’arrete juste à côté d’Andy et lui met une main au cul, normal. « Bah alors, tu veux jouer à cache-cache ? » Je le regarde, je regarde Andy, j’suis triste ou en colère ? Bonne question. T’as trois secondes pour te sortir de cette situation Andy. Un… deux…
|
| | | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 18:21 | |
| Quand t’es à sa hauteur, ta main va direct se poser sur son bras. « On m’a volé mon sac, j’ai plus de papier, plus de clés, plus de téléphone… » Ok. Fuck. Merde. Elle est à la rue. Elle a pas l’air bien du tout. Elle cherche même pas à te toucher ni rien. Elle est contrariée. Ses yeux sont fuyant. T’aimes pas la voir comme ça. Ouais ben elle pourrait se fourrer dans tes bras et nicher son visage dans ton torse pendant que tu la serres doucement. Mais non. On dirait que c’est plutôt toi qui a besoin de ça Andy. « Loan est pas à l’appartement et c’est pas conseillé d’y dormir cette nuit, on sait jamais… » Tu hoches la tête. Tu comprends. Si y’a un gars qui a ses clés, on sait jamais si c’est quelqu’un qu’elle connait. Un vrai coup de pute. Tu connais ça. Les coups de pute. « J’veux pas m’imposer mais j’me suis dis que j’pourrais dormir avec toi cette nuit… »
« Ouais. Tu peux venir. »
T’as pas hésité une seule seconde mais t’as pas non plus vu le gars arriver. Sérieux, ça fait même pas une minute mais tu l’avais déjà oublié le gars. Noa est là devant toi. Noa est contrariée. Noa est à la rue. Tu vois plus que ça. Mais tu sens sa main sur ton cul. « Bah alors, tu veux jouer à cache-cache ? » Fuck. Tu fermes les yeux un bref instant parce que t’es sidéré par ce con. Il sait rien de la situation mais il devrait savoir. Il est juste trop con. Pourquoi tu rages Andy ? Respire. Et tu la regardes pas dans les yeux mais tu sens le regard de Noa sur toi. Tu te tournes vers le gars.
« Changement de plan. Je dois baby sitter. »
Oh t’es une pute. Mais la vérité c’est que t’assumes pas tout à fait de la faire passer avant lui consciemment. De la faire passer avant n’importe qui vraiment. Parce que ouais. Tu fais ça. Tu t’en rends pas compte encore. Mais tu le fais. Ca fait plusieurs fois. Tu réfléchis pas. Mais là. L’excuse caché, tu la sens passer. Parce que le gars en vrai, t’en as rien à foutre de lui. Tu pourrais même lui dire que ta femme a besoin de toi.
« Tu plaisantes ?? »
« Nope. Je suis même pas désolé. Elle a besoin de moi. »
Y’a pas de question possible. Il est qu’un gars que tu connais depuis quelques heures alors que elle…
« Toi. »
Tu mets ta main au niveau de ta poitrine.
« Noa. »
Tu mets ton autre main au plus haut au dessus de ta tête. T’es vraiment une pute Andy. Faut bien qu’il comprenne le gars. T’es tellement irresistible il continuerait d’insister. Parce que sa main est toujours sur ton cul faut dire. Tu t’es même pas rendu compte mais t’as dit Noa. T’as pas dit ‘Elle’. Tu dis son prénom parce que, c’est Noa. Il devrait la connaître. Tout le monde devrait avoir Noa dans sa vie. La vie est tellement mieux avec elle dedans. Et puis le gars il rage. Il comprend pas ce qu’il lui arrive.
« T’es qu’un putain d’allumeur. »
« Yup. Allé bye. »
T’en as tellement rien à foutre. Tu te tournes vers Noa même s’il est toujours sur le trottoir. Tu prends sa main pour aller dans ton allée et enfin entrer chez toi. Pas que ça à foutre.
|
| | | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 18:41 | |
| J’vois ce mec qui touche Andy, il touche son cul, juste sous mes yeux, sans pression. Il touche mon Andy. Mon sang ne fait qu’un tour, j’ai juste envie de faire demi tour et aller trouver quelqu’un d’autre à emmerder ce soir pour dormir chez lui. Parce que clairement, sur le coup, c’est c’que j’me dis, que j’suis de trop, que j’suis pas à ma place. Pourquoi je le serai ? Pourquoi moi et pas l’autre, celui avec qui il avait décidé de passer sa nuit aujourd’hui. Rappelle-toi Noa, t’étais concentante, tu l’as voulu ton Andy, tu l’as tellement voulu que t’étais prête à accepter ça, souvient toi ce pact que t’as fais, la vidéo, c’est comme si t’avais signé. Non, j’ai rien signé, j’ai rien voulu, j’fais qu’encaisser parce que j’l’aime bien, parce que c’est Andy et que ces derniers temps, tous ces moments passés avec lui, j’ai découvert une nouvelle personne. Une personne qui me fait craquer, une personne qui est pas si forte qu’elle peut le faire croire, j’ai qu’à gratter pour capter sa sensibilité et j’aime tellement sa façon d’être. D’être le meilleur, le plus beau, plus gars le plus sûre de lui alors que clairement pas, il est pas ça, il a rien de tout ça et j’ai pas été foutu de le voir plus tôt, pas foutu de le voir quand on a habité ensemble. J’ai même pas cherché à comprendre. Mais Andy il était là ensuite, quand j’étais pas bien, il était juste là, sans trop en dire mais juste me faire comprendre que j’pouvais compter sur lui. Et j’ai la gorgé serrée parce que j’ai passé une soirée de merde et cette vision est pas mieux. Te fatigue pas Andy, te cherche pas des excuses… « Changement de plan. Je dois baby sitter. » baby sitter… j’aime pas l’mot, j’suis pas certaine de comprendre. J’les regarde faire leur scène tous les deux. « Nope. Je suis même pas désolé. Elle a besoin de moi. » Oui Andy j’ai besoin de toi, j’avais besoin de toi, besoin de chaleur, de réconfort, de m’sentir la reine du monde, la reine au sommet parce que c’est comme ça que tu me fais sentir. Mais j’me voile la face, c’est pas l’cas parce que tu seras pas capable de te contenter de ça, de moi. « Toi. » et son jeu de main, sa comparaison, j'suis en haut, l'autre est en bas, pas si bas que ça d'ailleurs... mais ouais, j'suis en haut. Et c'est assumé, j'ai du mal à y croire, le gars devait même pas savoir que j'existais et pourquoi, dans quel interet? Ma gorge se serre toujours autant, mes larmes montent, parce qu’à la base, il avait quand même d’autres plans. Je laisse les drama queen faire leurs adieux et alors qu’il reste plus que Andy et moi sur ce trottoir, je garde mes distances. « J’vais voir si Isaac est pas chez lui. » j’ai la voix qui tremble, j’suis fatiguée, épuisée et blessée. Mais putain Noa, t’as accepté ça… je l’ai accepté. |
| | | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 19:00 | |
| Elle te laisse pas prendre sa main. Elle suit pas ton mouvement. Tu t’arrêtes dans ton élan. Tu te tournes vers elle, la questionnant du regard. Tu vois son air. Elle va vraiment pas. Allé c’est que des affaires volés. Mais t’as grave l’impression que ça l’a trigger un truc en plus. C’est pas juste un sac volé. C’est pas juste avoir perdu des affaires qu’on verra plus jamais. Des trucs perso. C’est plus que ça. Tu le sens « J’vais voir si Isaac est pas chez lui. » Tu roules des yeux et tu vas prendre sa main, sans lui laisser la choix.
« Tu vas nulle part. »
Parce que c’est acté dans ta tête qu’elle dort chez toi ce soir. Elle l’a demandé. Elle t’attendait. Tu ne vas pas la laisser sur le carreau maintenant. T’as bien capté sa voix qui va pas du tout. Elle va pas. Vraiment pas. Et elle bouge toujours pas du trottoir. Ton bras est tendu parce que tu veux l’inviter à te suivre mais non. Alors tu vas pas plus loin du coup. Tu vas pas la trainer dans ton allée, même si clairement tu pourrais. Tu penses à la prendre sur ton dos aussi. Tellement de possibilité. Mais tu lâches sa main et tu décides d’aller la prendre contre toi parce qu’elle va pas. Elle va pas du tout.
« Je te porte si tu te décides pas à bouger. »
Parce que y’a pas moyen qu’elle aille ailleurs. Genre zéro moyen. Tu la laisses pas filer dans cet état. Tu vas pas faire ton foutriquet. Tu vas l’aider. Tu vas faire tout ce qu’il faut. Tu fais une pause. Tu vas ajouter une connerie. Ca se sent à 100km à la ronde.
« J’ai pas été au sport en plus aujourd’hui, ça tombe parfaitement. »
Pourquoi t’es obligé de sortir une excuse ? Tu veux la porter sur ton dos t’as pas besoin de te justifier. Tout le monde devrait avoir envie de porter Noa. Parce que la vie est beaucoup mieux avec Noa dedans.
|
| | | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 19:11 | |
| « Tu vas nulle part. » oui, j’veux que tu me retienne, j’veux pas que tu me laisse aller ailleurs et pourtant, c’est compliqué pour moi de rester là. Ca va être compliqué d’aller chez lui et puis, allons-y continuons à faire comme si tout était ok. Pourquoi je m’inflige ça avec lui ? Je me pince les lèvres, il me tien la main et j’ai une décharge dans la poitrine au contact de sa peau mais je bouge pas, j’y arrive pas. J’suis là, il me tire, je bouge pas. Il revient vers moi et se colle à moi. Je respire fort, une respiration saccadée, j’me fais désirée, dis moi Andy que tu me désires, mais dis moi surtout que tu ne désires que moi. « Je te porte si tu te décides pas à bouger. » j’hoche la tête, pas de problème… s’il le faut. « Andy écoute… » et il enchaine, il blague encore, il peut pas s’empêcher. « Andy ! » j’insiste. Je plante mon regard dans le sien, reste contre lui, parce qu’il est chaud, parqu’il fait bien y être contre lui. Parce que c’est Andy et c’est tout. « J’suis pas faite pour ça… » que je glisse et j’ai la voix qui déraille, je racle ma gorge et je reprends. « J’suis pas faite pour ce genre de relation. » et je la sens partir cette larme qui couple sur ma joue. Elle est apparue brouillant ma vue et rapidement je glisse ma main devant mes yeux pour sécher tout ça. « c’est pas moi… ça a jamais été moi… » j’ai jamais accepté ce genre de chose parce que j’me connais. Je connais mes limites, je les ai largement dépassés et ça me fait mal. « Je sais pas comment tu fais… » et je l’imite en montrant où il m’avait situé sur son échelle. « t’es là aussi Andy… mais ça c’est trop compliqué à gérer pour moi… » et il va m’en vouloir de lâcher ça maintenant, de tout gâcher. Parce que j’ai l’impression que c’est moi qui gâche tout, je culpabilise tellement de lui avoir fait croire ça, que j’étais ok pour tout ça… j’fais un pas en arrière. « j’peux pas venir chez toi et faire comme si c’était bon. Que te voir avec un gars avec qui t’allais passer un moment, que ça m’va… ça m’va pas. » et je baisse les yeux. |
| | | | (#)Mer 24 Juil 2019 - 19:28 | |
| Tu dis de la merde et elle lève le ton pour que tu lui accordes toute ton attention. Ca va… Mais tu sais que y’a rien de plus énervant que ce genre de propos quand on est énervé. Alors tu le penses fort. Mais tu dis pas. Elle a l’air déjà assez mal en point comme ça. « J’suis pas faite pour ça… » Heu… Pardon ? « J’suis pas faite pour ce genre de relation. » Quoi ? Et tu vois qu’elle pleure la fille. Noa… Tu la serres un peu plus. « c’est pas moi… ça a jamais été moi… » Mais non ? « Je sais pas comment tu fais… » Tu sais pas non plus, c’est juste comme ça et puis c’est tout. Tu connais rien d’autre en fait. T’as trop peur d’essayer autrement. T’as jamais trouvé personne qui t’a donné envie d’être un véritable couple. « t’es là aussi Andy… mais ça c’est trop compliqué à gérer pour moi… » Damn you Noa. Parce que ça, ça te frappe en plein coeur. Pas seulement parce qu’elle arrête pas de se frotter les yeux à cause de sa vue qui se remplie d’eau. « j’peux pas venir chez toi et faire comme si c’était bon. Que te voir avec un gars avec qui t’allais passer un moment, que ça m’va… ça m’va pas. » Tu soupires. Elle t’énerves un peu là. Tu dis rien à ce propos.
« Tu me laisses pas d’autre choix. »
Tu la soulèves, délicatement, mais fermement. Elle est à moitié sur ton épaule. Parce que y’a pas moyen qu’elle se tire là. Elle est pas bien. Tu veux juste pas la laisser partir. Tu veux la voir mieux avant. Mais t’as bien compris que si elle était mal c’était en parti à cause de toi. Son sac volé surtout. Quand elle aura passé son moment de bad, ça ira mieux. Tu sors tes clés en galérant un peu parce que tu veux pas la lâcher parce qu’elle risque de filer la conne. Ta porte s’ouvre et vous entrez.
|
| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 3:31 | |
| Andy me porte, je sais pas s’il a bien saisi tout le sens de mes propos. J’ai l’impression d’avoir été clair mais il fait la sourde oreille, il préfère pas réagir, continuer à faire l’autruche. J’vais pas me débattre j’en ai pas la force, j’vais pas partir en courant, j’en ai pas la force. J’me laisse faire, portée jusqu’à chez lui, il prend bien soin de fermer derrière moi, au cas où j’me décide à vraiment y aller. Je sais pas quoi faire. Mes pieds touchent à nouveau le sol, je me plante devant lui. « Pourquoi tu dis rien ? » j’veux savoir, j’veux savoir ce qu’il pense, s’il est ok, si c’est tant pis pour lui, pour nous, si ca l’emmerde ou si ca lui va. Si on arrête tout maintenant, si on s’accroche encore. « Pourquoi tu dis jamais rien… » je souffle. Toujours obligée d’insister, de mener une investigation pour savoir une seule chose sur lui. « Y a pas de confiance entre nous… » c’est pas vraiment le cas, je crois avoir une confiance aveugle envers lui parce qu’il m’a montré à plusieurs reprises que j’pouvais lui faire confiance. Mais en retour, j’ai l’impression qu’il y a rien. Je donne, je donne, il en sait pas mal sur moi et j’suis toujours au même point. Il me donne rien sans que je sois obligée d’aller chercher, de creuser. J’vais rester là pour ce soir. J’fais un pas en arrière, un pas vers le salon un peu plus loin, j’y vais, je fuis j’en sais rien. J’vais perdre mon calme, j’vais perdre patience, j’vais craquer. J’crois qu’on est bien seuls, si personne m’a répondu tout à l’heure, les collocs sont tous partis, y a que nous. « Tu veux que j’te dise… » j’ai la mâchoire qui se resserre petit à petit et le son de ma voix qui monte. « J’m’en veux là… j’m’en veux de m’avoir accordé le moindre lâché prise avec toi Andy. » les mots sont forts mais aujourd’hui, celle qui se retrouve blessée c’est moi et j’peux m’en prendre qu’à moi-même. « je te savais suffisamment accro au cul pour savoir que t’étais pas le genre de personne dont j’avais besoin. T’as besoin de plaire à tout l’monde, t’as besoin d’te sentir regardé et désiré. Mais putain à chaque fois que j’te regarde, j’vois que toi… Y A QUE TOI et ça c’est pas suffisant ! Et ça me prend aux tripes. » ses seuls yeux me suffisent à être bien.
|
| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 7:19 | |
| Contrairement à ce que tu pensais elle se laisse faire. Elle veut dormir chez moi. C’est ce que ça te confirme. Tu la reposes par terre et tu la gardes pas loin. Tu restes là. Au cas où elle décide de partir mais non. Elle décide de parler. « Pourquoi tu dis rien ? » Et elle parle trop. « Pourquoi tu dis jamais rien… » Beaucoup trop. « Y a pas de confiance entre nous… » Tu soupires qu’elle lance les grands mots comme ça. Confiance. Tout de suite. Calm yo tits. Mais tu dis rien. Parce que ça mérite réflexion tout ça. Contrairement à ce qu’on peut croire t’as un cerveau. Et là tu sais que la situation est délicate parce que ton coeur, ta tête et ton entrejambe te disent trois trucs différents. C’est compliqué. Yeah no shit Sherlock. Mais du coup elle continue de parler la conne. « Tu veux que j’te dise… » Je suis pas sûr… « J’m’en veux là… » Et tu roules des yeux légèrement. « j’m’en veux de m’avoir accordé le moindre lâché prise avec toi Andy. » Tu dis toujours rien. Elle n’a pas fini de toute façon. « je te savais suffisamment accro au cul pour savoir que t’étais pas le genre de personne dont j’avais besoin. » Mytho. « T’as besoin de plaire à tout l’monde, t’as besoin d’te sentir regardé et désiré. » Et ? Parce que tu peux pas réfuter ça mais c’est pas tout à fait vrai. Je suis juste très beau, qu’est ce que j’y peux? « Mais putain à chaque fois que j’te regarde, j’vois que toi… » Come on Noa… Tu veux pas la croire. « Y A QUE TOI et ça c’est pas suffisant ! » Tu fermes les yeux, tu retiens un soupire. « Et ça me prend aux tripes. » Et ça me prend la tête.
« J’ai pas signé pour ça. »
Tu soupires une fois de plus. T’as été clair depuis le début. Tu savais aussi depuis un moment que ça ne durerait pas.
« Tu restes dormir ce soir. »
Tu vas la reprendre sur ton épaule pour l’emmener jusque ta chambre. Parce que t’as envie de contact. Parce que t’es pas sûr qu’elle t’aurait suivit. Parce que tu sens ça comme une petite recurring joke en quelque sorte. Tu sais pas si elle va prendre ça avec humour mais dans tous les cas, c’est nécessaire d’après toi. Tu reprends la parole alors que tu montes les escaliers.
« Je te laisse pas partir. »
Elle est beaucoup trop perturbé par trop de trucs et il fait nuit. Elle a pas de papier, pas de téléphone. Tu peux juste pas la laisser partir. Peut importe combien elle est en colère contre toi là. Contre elle. Yup.
|
| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 7:29 | |
| Bien sur que non il a pas signé pour ça. Mais merde, j’lui demande juste de me parler, de me répondre et il en a rien à foutre, il réagit même pas. A part lever ses yeux au ciel parce que j’me la joue peut être trop drama queen, j’en sais rien, j’suis juste crevée et j’contrôle pas mes émotions là. Je les contrôle pas mais j’suis capable de les écouter, de les entendre mais si je les comprends pas toujours. Andy. J’suis entrain d’te dire que j’suis accrochée à toi, que j’suis attachée et plus que ça ouais. J’suis entrain de te dire que j’te veux toi et que toi mais tu t’en fou. Toi tu m’veux moi et mon cul mais pas que ça, tu veux aussi ceux des autres. J’ai mal au cœur. Mal de le voir aussi indifférent quand je lui livre tant de chose. J’suis à cœur ouvert là mais j’ai rien en retour. Il a pas signé pour ça… mais moi j’ai signé, alors c’est ma faute. Tout est de ma faute. J’suis triste mais aussi en colère. Il me prend encore, il monte dans sa chambre. J’veux pas. « Lâche moi ! » j’irai dormir sur le canapé s’il faut, pas avec lui. Il continue à monter les escalier. « Je te laisse pas partir. » et cette fois, j’le laisse pas faire. Je bouge, j’veux pas tomber pour autant, mais j’agite mes jambes, je lui met des coups dans les épaules. « LACHE MOI ! » et j’me met carrément à chialer comme une conne. Putain qu’est ce qu’il doit bien se marrer là. Une belle anecdote à aller raconter à son prochain plan cul. J’pose enfin les pieds par terre. « Je dors pas avec toi ! » j’veux descendre, il est juste devant les escaliers. « J’vais en bas, laisse moi passer… » j’vais pas le supplier, j’ai pas envie d’en dire plus, j’ai l’impression d’avoir tout dis.
|
| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 7:40 | |
| « LACHE MOI ! » Elle se laisse pas faire. Elle te frappe. Tu prends tout. Tu la lâches pas au milieu des escaliers. T’as pas envie qu’elle se brise la nuque au passage. Ce serait fâcheux. Sauf qu’elle pleure la conne. Putain… C’est quoi cette putain de situation dans laquelle tu t’es mis là Andy ? Tu soupires intérieurement. Fort. Putain… Et quand vous êtes à l’étage, elle touche le sol et elle est remonté. « Je dors pas avec toi ! »
« Noa. »
Ton ton est ferme. Même si en vrai tu sais pas vraiment ce que tu veux lui dire à part qu’elle est conne sur toute la ligne. Mais t’es aussi con qu’elle. Juste tu mets pas les mots dessus. Tu les mets ni oralement ni dans ta tête. Le déni est très fort. La situation est sans précédent pour toi. Mais de voir dans l'état auquel elle se trouve, c'est juste une preuve de plus que clairement, c'est que des emmerdes tout ça.
« J’vais en bas, laisse moi passer… »
Tu fermes les yeux une fois de plus. Tu soupires et marmonne un truc en espagnol.
« Elle va me rendre fou. »
Quand c’est en espagnol, ça vient du coeur et ça veut aussi dire que t’as plus trop toute tes capacités. Tu réouvres les yeux. Tu la regardes. Tu te pinces les lèvres.
« Tu dors dans ma chambre. Je dors en bas. »
Parce que tu veux pas te demander à tous les instants si elle est toujours là. Si elle a pas ouvert une autre porte fenêtre de la maison qui donne accès à dehors. T’as fermé la porte d’entrée mais ça suffit pas. Les fenêtres aussi c’est facile. Tu sais. T’as déjà utilisé plusieurs fois. Ici. Ailleurs. Pas toujours au Rez de chaussé en plus. Tu sais les bail. Elle doit savoir aussi. Tu oses espérer qu’elle tentera pas de filer de ta fenêtre à l’étage ou n’importe quelle autre. Tu veux qu'elle soit en sécurité ce soir. Ce soir et tous les autres.
|
| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 7:53 | |
| « Noa » c’est ferme, ca m’calme, j’l’ai jamais entendu parler sur ce ton et en même temps, j’le trouve beaucoup trop calme pour quelqu’un qui fait face à mon hystérie, j’l’ai frappé quand même. Je le regarde et je sais pas bien ce qu’il marmonne en espagnol. J’lui dirai bien de pas faire ça, ca se fait pas, parler dans une autre langue quand quelqu’un s’énerve comme ça, ca se fait juste pas. Si ca se trouve il m’insulte et il croit que j’vais pas m’en rendre compte ? Et s’il se poussait juste maintenant… j’veux descendre. « Tu dors dans ma chambre. Je dors en bas. » il fini par trancher. J’hoche la tête, fais demi tour et va directement dans sa chambre. Ca m’va, j’m’en fou j’dors dans son lit et lui sur le canapé, au moins on est pas ensemble. Ou plutôt, il est pas avec moi. Je le regarde plus, j’ouvre la porte et ferme derrière moi aussitôt. Et s’il tente de revenir, de croire que j’suis calmée ou quoi pour m’approcher, j’me barre, j’m’en fou, je sais pas où j’vais mais j’trouverai. J’ai plein d’amis, de la famille, il est tard mais tant pis. J’suis assise sur son lit et je pleure toujours mais ca va mieux, je me calme. Je reste sans savoir quoi penser de la suite. C’est fini ? Ca a à peine commencé… c’était bien, lui et moi, on était bien, je l’étais. Il va me manquer… c’est vraiment fini ? Il voudra plus de moi, il voudra pas d’une emmerdeuse, il est pas comme ça, c’est pas ce qu’il cherche. Il mène sa vie, laisse aller la barque sans se poser de question. Et moi j’suis qu’une cascade sur sa route, au début c’est bien, les courants donnent de adrénaline et arrive la chute libre, sauf qu’en bas, c’est pas bon. Ca fait mal, on s’fracasse… j’ai l’impression de faire partie du voyage aussi mais j’suis tombée bien plus vite que lui. |
| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 13:36 | |
| Elle réfute rien. Elle s’est même calmé. Elle va dans ta chambre comme tu l’as dit. Ok? Tu pensais pas mais t’es content de voir qu’elle t’écoute. C’est bizarre même. Très bizarre. Mais ok. Tant mieux. Parce que sa crise là, ça va deux secondes. Faut qu’elle respire. Faut qu’elle arrête de se prendre la tête comme ça. De me prendre la tête. Ouais. Surtout. Parce que si elle cogite et qu’elle s’énerve toute seule tu t’en fou en vrai. Pas trop vrai. Parce que tu t’inquiètes pour elle. Mais tu mets véritablement le compte de tout ce qu’il vient de se passer sur un trop plein de tout avec le vol de son sac qui a juste tout fait exploser. Ca ira mieux demain. T’espères. Mais c’est pas sûr. Son sac sera toujours volé demain. Elle aura toujours zéro téléphone. Elle aura toujours la serrure de sa maison à faire changer. C’est gratuit ces conneries? Y’a des assurances ? Parce que ça va être encore des tracas pour elle tu sais. Tu sais.
T’es allongé dans le canapé en boxers parce que t’as juste accès à aucune fringues vu que tu ne comptes pas aller la déranger dans ta chambre. Ouais pas sûr. Pas sûr non. Parce que là ça fait un moment que t’es en bas, dans le noir, ton téléphone à la main que tu parcours ici et là d’app en app. Y’a un de tes colocs qui est arrivé et il t’a regardé bizarre mais il a rien dit. C’est ça trace ta route. Chacun sa vie ici. C’est pas ton père. Jamais eu de père pas aujourd’hui que ça va commencer. Comment tu réfléchis trop Andy. Ca te saoule parce que c’est pas ton genre. Mais Noa est dans ta chambre et les heures défilent. Et ton téléphone a bientôt plus de batteries. Il est 2h. T’hésites… Tu poses ton téléphone pour essayer de dormir. Mais nope. Rien à faire. Tu vois juste l’heure sur la box de la télé qui défile beaucoup trop lentement… Il est maintenant 3h30… Tu reprends ton tél et il a 4% de batteries. Fuck it. Tu montes.
Tu ouvres la porte de ta chambre, tu fais pas de bruit. Tu branches ton téléphone sur ton chargeur qui est à côté de ta table de nuit. Tu t’asseois au bord du lit parce que apparemment elle est pas de ton côté. Tu scroll quelques trucs sur ton tel même si t’es à jour partout vu que ça fait des heures que tu n’as que ça à faire. Et puis tu t’allonges dans ton lit. Tu poses ton tel sur la table de nuit. Tu te tournes vers Noa qui est à côté. Tu sais pas si elle dort mais en tout cas elle est silencieuse. Tu la vois pas des masses parce qu’il fait quand même bien noir. Ton bras va se glisser autour d’elle sans réellement que t’aies eu le temps d’y réfléchir. Mais tu cogites toujours par contre. Et puis elle bouge un peu. Elle est réveillé. C’est sûr. Est-ce que tu vas lui dire ce que t’as en tête depuis tout à l’heure ? La conclusion à laquelle t’es venu ? Est-ce que tu vas lui dire ? Elle dit que tu parles jamais. C’est vrai… Mais c’est parce que j’ai rien à dire sur moi. T’as rien envie de dire Andy, c’est pas pareil.
« Tu m’as dit toutes ces conneries parce que t’as eu besoin de taper sur quelqu’un et y’avait que moi à disposition. »
Alors déjà Andy, c’était pas des conneries. Ta gueule. Et ‘à disposition’ ? C’est toi qui l’a forcé à rester, t’es hilarant des fois. Tu l’as bien voulu. Ta gueule. Ouais, au fond t’es bien content d’avoir été choisi comme punching ball. Sauf que ça te retombe dessus avec tout ce qu’elle t’a avoué. Tout ce qu’elle doit penser depuis un moment et qu’elle gardait pour elle.
Tu soupires. T’es lancé apparemment. Apparemment faut que tu continues de dire des trucs pour mettre au claire tout cette merde.
« Et je veux vraiment tout sauf me prendre la tête… Sérieux Noa. Ce que je préfère chez toi c’est que tu sois chill tout le temps, qu’est ce que tu me fais là ? Si c’est ta technique pour que je me tire continue ça marche. »
Tu fais les questions et les réponses Andy. T’es un petit con. T’es conscient que t’es sûrement en train de mettre fin à ce semblant de truc qu’il y avait entre vous. A elle de voir.
Dernière édition par Andy Rivera le Jeu 25 Juil 2019 - 16:52, édité 1 fois |
| | | | (#)Jeu 25 Juil 2019 - 15:35 | |
| Ca fait une heure que j’suis dans cette chambre, allongée sur le lit à me tourner et me retourner. Y a son ordeur partout, sa présence partout. Ca m’fait du bien et j’ai l’impression que c’est la dernière fois que j’vais pouvoir respirer ça. Que j’vais venir dans cette chambre, dans ce lit et que j’vais avoir sa couette au dessus de moi. J’arrive pas à dormir, j’arrive pas à m’endormir alors que je suis exténuée. J’suis crevée et je sais que demain ça va être compliqué, faut que j’me lève mais j’ai rien, j’ai même pas de reveil, tant pis, de toutes façons, vu comme c’est partie, j’arriverai pas à dormir. J’hésite à me lever, j’hésite à descendre, à aller voir si tout va bien, s’il dort, s’il a pas trop chaud ou pas trop froid. J’hésite à lui dire de venir que c’est ridicule, mais nan, j’y vais pas. Je sais pas pourquoi, j’ose pas et y a ma fierté aussi, j’peux pas revenir comme ça, la queue entre les jambes et tirer un trait sur tout ce que je lui ai balancé. Parce que j’le pense vraiment, même si ça fait de moi la fille la plus casse couille qu’il connaisse, j’m’en fou oui je le pense et oui, j’me suis dis que peut être j’allais réussir à passer sur qui j’étais vraiment : une nana jalouse, j’peux pas dire le contraire, je l’ai toujours été, une nana qui rêve juste d’une histoire normale. J’finis par m’endormir, une heure plus tard encore, je dors mais c’est un sommeil léger, toutes les demi heure, j’ouvre les yeux, je tourne, je jette un œil autour de moi, à coté de moi, j’suis seule, j’me rendors et c’est repartie, c’est comme ça. Jusqu’à ce que Andy soit là, allongé derrière moi. J’le vois pas, j’le sens. J’fais semblant de dormir, j’bouge plus mais j’vais juste me contenter de faire comme si de rien n’était. Mais j’suis grillée. « Tu m’as dit toutes ces conneries parce que t’as eu besoin de taper sur quelqu’un et y’avait que moi à disposition. » j’ouvre les yeux, je dis rien. Pourquoi il a besoin d’être si agressif dans ses mots, si violent. Des conneries… il a pas compris. Je soupire. « Et je veux vraiment tout sauf me prendre la tête… Sérieux Noa. Ce que je préfère chez toi c’est que tu sois chill tout le temps, qu’est ce que tu me fais là ? Si c’est ta technique pour que je me tire continue ça marche. » je finis par me tourner vers lui, les yeux grand ouvert. Il chercher quoi ? Que j’reparte de plus belle ? Non, j’crois que ce serait être faible, contrôle toi Noa. J’vais rester Chill comme il dit. « Tu te tire si je continue comme ça… » je reprends ses mots, je hoche la tête, bien Andy, bravo, on part sur la culpabilité… « Et me faire penser que si ca marche pas, j’pourrais m’en prendre qu’à moi. Idiote du village qui est pas foutu d’accepter de voir son gars rouler des pèles et se faire tater le cul par n’importe qui… » je me retourne à nouveau. « J’suis chill Andy, la meuf la plus chill que tu connaisse y a pas de problème…. » j’ironise. Non, je suis pas toujours chill. Non j’suis pas toujours heureuse avec le sourire sur les lèvres prête à déconner. J’aimerai bien l’être, j’adore être comme ça mais j’suis pas tout le temps comme ça. Dommage. J’pensais qu’il le savait, j’pensait qu’il se doutait un peu. J’ai craqué dans ses bras alors qu’on était pas du tout ensemble juste parce qu’il s’est mis à draguer un mec devant moi et que j’étais pas l’objet de son désire à ce moment-là. J’ai un soucis d’égo, un mal de reconnaissance et c’est pire depuis que j’suis allée à la prison parce qu’on m’a catalogué comme objet à code barre pendant quarante jour. J’ai pas envie d’être de nouveau juste un numéro. « J’vais apprendre à gérer mes conneries seule, t’en fais pas… » je souffle avant de fermer les yeux à nouveau et tenter de me rendormir.
|
| | | | | | | |
| |