La tête ailleurs, la tête dans les nuages. Tu n'as pas envie de rester seul aujourd'hui. Depuis que tu as revus Anna en ville, tu ne cesse de penser à elle et à ce baiser que vous avez échangés lors de vos retrouvailles dans ton bureau. Tu pensais ne plus avoir aucun sentiment à son égard, mensonge. Anna, tu l'aimes toujours aussi fort qu'avant. Tu ne peux pas cesser de l'aimer, jamais. Pas envie d'aller au bureau aujourd'hui, mais pas non plus envie de rester chez toi. Dans ta sacoche, tu place ton ordinateur portable ainsi que tout un tas de feuilles, quelques stylos. Tu n'oublie pas non plus ton smartphone. Direction le Death Before Decaf, c'est là-bas que tu décides de passer ta journée. Le café est toujours plein, les serveuses sont très gentilles et puis, il y a Matt, le proprio. T'es certain qu'avec lui tout ira bien et que si t'as envie -besoin- de parler, il sera là pour toi. L'air est frais ce matin mais le soleil est présent, tu choisis donc de te rendre à pieds au café. Marcher te fera du bien. Dans ta tête, il n'y a que Anna. Encore et toujours elle, jamais elle ne s'en ira. Les mots de ta cousine résonnent encore dans ta tête également. Tout se mélange, tout se bouscule. Il est dix heures quand tu passes la porte d'entrée du café. Matt est là, tu le salue et va t'assoir à ta table habituelle, celle au fond de la salle. La matinée passe relativement. Les cafés s'enchainent, ton travail avance bien. Le déjeuner approche, tu ne prends qu'un éclair au chocolat et une part de tarte aux pommes en guise de repas. Tu n'as pas faim, tu as comme un noeud à l'estomac. L'après-midi passe tout aussi vite que la matinée, tu ne t'en plains pas. Au moins, la journée se terminera vite et tu retrouveras ton chez toi ainsi que ton lit. Si tu arrive à fermer l'oeil, les insomnies ne sont pas rares en ce moment. Les cernes sous tes yeux le prouvent bien. Dix-sept heures, tu rassemblent tes affaires. Le café se remplis de gens qui ont terminés de travailler. Si eux ont terminés, alors toi aussi. Un dernier café, une dernière discussion avec ton meilleur ami. Tu le salue dune accolade amicale et sors du café. Sauf que, devant le café tu croises une personne que tu ne pensais pas revoir un jour. Décidément, c'est la semaine des retrouvailles. "Jill ?" Jill McGrath, la soeur de Matt se tient devant toi. Cette fille avec qui tu as fait les pires conneries de ta vie se tient juste devant toi. "T'es de retour depuis longtemps ?"

@Jillian McGrath

Et ça devenait une habitude apparemment, de squatter, de vivre ici. Le DBD qui était synonyme d'échappatoire parfait quand Levi se sentait presqu'au top de sa forme, avant de finir par chuter une poignée d'heures plus tard. On profitait du bon quand ça passait faut croire. J'ai les fesses posées sur le comptoir à battre la mesure des jambes, les verres à moitié vides qui s'alignent les uns à côté des autres de chaque côté de mes hanches. C'est la cohue ici, ça parle, ça gueule, mon meilleur ami qui erre je sais pas où à jacasser à je sais pas qui, à essayer de faire comme si, et mes prunelles qui se vissent, acérées, dans celles d'Auden qui a fini par aboutir devant moi y'a à peine 10 minutes de ça.

« C'est beaucoup moins drôle quand tu risques pas de gerber tout ton estomac après, avoue. » la remarque qui me ramène direct aux différents épisodes de haut-le-coeur de Levi, que je nie du revers, faisant signe du menton au Williams, qu'il ouvre la bouche, que je lui renvoie un jet de virgin mojito à la gueule en direct du pistolet à eau rempli par mes bons soins, volé/emprunté sous la caisse et probablement prévu pour distraire le marmot des McGrath quand il est de passage ici lui aussi. Aujourd'hui, c'est moi qui a besoin de distraction. « Mais lui il adore, il fera pas faillite avec son bar comme ça. » et je laisse ma voix être condescendante pour moi, attrapant l'attention d'un Matt derrière le comptoir, piquant sa générosité à outrance qui frôle la stupidité à mon sens. On a l'air de deux jeunes en plein spring break catholique, à se la jouer sober up comme ça.

Le proprio qui me sort mon état de compte le con, il place ça bien en vue sur le comptoir, son sourire à deux balles qui me fait rager, et lui il s'éclate surtout. « Oui, c'est bon, je paie, c'est que de l'eau et du sucre, t'exagères McGrath, ça coûte plus cher de papier à faire ta facture t'sais. » son rire fait écho à ma rage, mes billets que je pose bruyamment à son intention sur le bois vernis. « Toujours un plaisir de t'avoir dans le coin Ariane. » il ironise. Tssss. Du con.

Puis, mon attention est reportée sur Auden, et rapidement ensuite sur le duo que j'entraperçois derrière lui, à quelques mètres de nous. Un grand brun musclé et une petite brune pantoise, qui a presque l'air de se noyer dans sa bave tellement elle le mate le mec. « Premier rencard, ou ils sont un vieux couple comme nous tu penses? » et j'attends qu'il regarde par-dessus son épaule pour remplir mes munitions, son visage se tournant vers moi au même moment où c'est un virgin pina colada qui noie ses lèvres.

Spoiler:

Jillian McGrath. Tu ne t'attendais pas à la croiser en cette fin de journée. Matt ne t'as même pas dit que sa soeur était de retour de Londres. S'il t'avais prévenu, t'aurais au moins pu anticiper mais là, c'est trop tard. Jillian se trouve à quelques centimètres de toi. Cette dernière et toi avaient eu un passé tumultueux ensemble. Matt ne doit même pas le savoir. Tous les mauvais coups imaginable, Jill t'entrainais avec elle. À cette époque, t'étais influençable au possible. Tout le monde le savait et la soeur McGrath aussi. Elle te connait bien, tu passais beaucoup de temps chez les McGrath en compagnie de son frère principalement. Revoir Jill aujourd'hui te rappelle toutes ces choses que tu as faites et que tu regrettes amèrement. Toutes ces soirées où tu as finis complètement bourrés, à à peine tenir debout, à ne plus te souvenir de comment tu t'appelle. « Offre moi un verre et je te raconte tout ce que tu veux savoir ! » Lui offrir un verre d'accord, mais qu'elle ne compte sur toi pour en consommer un. Jill n'a jamais appréciée le fait que tu intègre la cure et que tu cesse de boire parce que ça veut dire cesser de la voir et de partir en soirée toute la nuit -et jusqu'à l'aube parfois. Face à Jill, tu restes planté là, bouche bée. Tu ne sais pas quoi dire, pas quoi faire. T'as déjà bu un verre avec Caroline il n'y a pas si longtemps. Freya t'as d'ailleurs fais une belle leçon de morale à cause de ça. Et puis, il y a Anna. Cette femme que tu aime à en crever et qui t'as toujours soutenu. C'est grâce à elle que tu as arrêté de boire, si elle savait que tu revoyais la jeune femme qui t'as entrainé dans les pires conneries de ta vie, Anna ne sautera sûrement pas au plafond. Tu suis Jill et entre à nouveau au bar. Pour elle, tu n'es qu'une marionnette qu'elle peut actionner à sa guise. "Je te préviens, je te paie ton verre et je m'en vais !" T'es bien naïf Petterson si tu penses ça. Jill ne te laissera pas partir si rapidement. Elle a retrouvée sa marionnette, elle ne va certainement pas la laisser filer comme ça. Embrasser la soeur de Matt a été une de très plus belle connerie. Ce jour-là, lorsque t'as embrassé la belle Jillian, tu n'as pensé à rien et surtout pas à Matt. C'est après coup que tu as culpabilisé. Que penserait Matt ? Il te tuerais, c'est sûr. Tu ne pensais pas revoir Jill un jour, tu ne savais même pas qu'elle était de retour à Brisbane. Ton coeur s'emballe. Ce n'est pas de l'attirance, de la peur plutôt. Une partie de toi te pousse à partir, tu lui paie son verre et tu te casse le plus rapidement -et le plus loin possible- d'elle. Une autre partie de toi te pousse à rester, une sensation d'adrénaline s'empare de toi, comme si t'aimais flirter avec le danger. Et la demoiselle représente le plus grand danger au monde. C'est une McGrath, elle est capable de tout. Du pire comme du meilleur. Tu les adore mes McGrath, surtout Matt, mais tu sais que tien ne leur fait peur. Et que s'ils doivent choisir entre leur famille et toi, c'est toi qui restera comme un con sur le carreau.
Tu ferais mieux de l'éviter au maximum, elle ne va t'attirer que des emmerdes. De toute façon, ennui et Jill sont indissociables. L'un ne va pas sans l'autre. « Tu comptes me parler ou garder cette tête toute la soirée ? On dirait que t'as vu un fantôme, j'ai si mauvaise mine que ça ? » Tu n'as rien à lui dire. Jill fait partie de ton passé mais un passé que tu préférerais oublier. T'interpelle une des serveuses. "Qu'elle commande ce qu'elle veut, c'est moi qui offre." Elle peut même te dépouiller, tu t'en moque. Tant que tu restes loin d'elle. Tu n'as toujours adressé un mot, ni même un regard à la soeur de ton meilleur ami. "Tu veux que je te dise quoi ? Que jsuis content de te revoir ? Jmentirais si j'te disais ça Jill !" Là au moins, ça a le mérite d'être clair. Si avec ça elle n'a pas compris que tu préférerais te faire écraser par un train que de la revoir, c'est qu'elle est plus bête que tu ne le penses. « Alors qu'est ce que tu deviens ? Et qu'est ce que tu fais ici ? » Jill tente de faire la conversation, tu ne veux pas lui parler. Ça serait comme lui porter de l'intérêt et tu ne veux pas. Tu veux juste rentrer chez toi et qu'on te fiche la paix. « C'est rare de voir quelqu'un sortir d'un bar quand la soirée commence à peine »  Elle insiste, elle ne veut pas te lâcher et peut-être en as-tu envie également. Peut-être n'as-tu pas envie de partir. Jill représente la mauvaise partie de toi. Mais tu sais que si tu vas -une nouvelle fois- trop loin, Anna ne te pardonnera pas. Elle serait même capable de te priver de Jayden, ton fils. Tu viens à peine de le retrouver, il n'est pas question que tu le perdes si rapidement. "Je ne suis plus le mec qui répondais amen à toutes tes conneries Jill. Je ne suis plus cet homme-là, j'ai passé l'âge de faire des conneries comme ça. J'ai des responsabilités. J'ai un fils merde, j'ai pas envie de le perdre parce que tu m'aura encore entrainés dans tes embrouilles !" Le ton de ta voix augmente. Tu te moque bien de toutes ces personnes qui ont le regard tourné sur toi. Le seul regard que tu cherches c'est celui de Matt mais apparemment, il n'est pas là et n'a pas entendu ce que tu viens de dire. Perdre ton meilleur ami pour un simple baiser avec sa soeur, ça serait idiot. Mais c'est toi l'idiot, c'est toi qui a laissé la demoiselle t'embrasser. Vous étiez jeunes, alcoolisés et probablement drogués aussi. Tu refuses de replonger là-dedans. Un couple derrière toi fait une remarque hautement déplacée. Tu ne les connais pas et vu ton degré d'énervement, il ne t'en faudra pas beaucoup pour te pousser à bout, tu l'es déjà bien assez. « Premier rencard, ou ils sont un vieux couple comme nous tu penses? » Là, s'en ai de trop. Tu soupire et tape violemment du poing sur la table. Terminé d'être le Lukà gentil et bien con au point que tout le monde profite de lui. "Mêlez-vous de vos fesses ! Cette conversation est privée ! Merci !" Terminé le Lukà gentil mais tu restes néanmoins poli, ne serait-ce que pour faire honneur aux valeurs que ta mère t'as inculqué. T'as envie de partir. Partir loin de tous ces gens, partir loin de Jill. T'as réussi à te racheter une âme et une conscience depuis que tu ne la fréquente plus. Arrêter de la voir a sûrement été l'une des meilleures choses de ta vie, néanmoins, il y a une partie de toi qui reste attaché à la jeune femme. Comme si le Lukà bad boy ne demandait qu'à sortir de nouveau. Si seulement @Freya Doherty était là pour te tirer en dehors de ce merdier. Ta cousine est l'une des seules à croire en toi, tu cherches Matt du regard mais il n'est pas là. Jamais là quand il le faut celui-là. Jill représente tout ce que cherches à éviter. Le danger t'attire, le danger te plait. Tu n'es pas certain de réussir à tenir face à elle. T'as déjà craqué, qu'est-ce qui t'empêche de faire une nouvelle fois ? "T'attend quoi de moi ? Si t'espère reprendre là où on s'en ai arrêté, tu perds ton temps. Je suis passé à autre chose, jme suis rangé. C'est terminé les conneries !" Sous la table, tu joues nerveusement avec tes doigts. T'essaie de cacher tant bien que mal ton malaise à la jeune femme mais pour combien de temps encore ?

@Jillian McGrath

Jill McGrath se tient là, devant toi. Putain, il va en entendre parler pendant un très long moment Matt. Il est censé être ton meilleur ami et il ne t'avoue même pas que sa cadette est de retour en ville. En même temps, Matt n'est pas censé savoir que Jill et toi vous vous connaissez. En apparence elle n'est peut-être que la soeur de ton meilleur ami mais c'est tout autre chose en vrai. Jill et toi, vous vous connaissez plus que tu ne le voudrais. Ensemble, vous avez fait les quatre cents coups. Toutes tes cuites, tu les dois à Jillian. Toutes tes conneries, tu les dédies à la cadette de ton meilleur ami. Il fut un temps où la retrouver et braver les interdits te plaisaient. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. T'as grandis, t'as évolué. T'es passé de l'adolescent rebel à l'homme adulte responsable. T'es un père maintenant. Tu te dois de montrer l'exemple à ton fils de six ans. À une époque, tu fus la marionnette de Jillian et t'as peur qu'aujourd'hui, la jeune femme est toujours cette emprise sur tout. Dommage que Freya ne soit pas là pour te tenir à distance raisonnable de Jill. Quoi que, ta cousine ne pourra pas toujours être là pour surveiller tes arrières. C'est toi le plus grand c'est donc à toi de la protéger en lui montrant les pièges à déjouer. Jill se met à rire, elle te connait bien. T'es comme tétanisé face à elle, tu ne peux plus bouger. Comme si t'étais collé à ton siège. « Tu vas t'en sortir ou t'as besoin que Matt vienne te sauver parce que je te fais trop peur ? » Tes yeux roulent dans tes paupières et secoues la tête dans tous les sens. "Je n'ai pas besoin de Matt pour me sauver. Tu m'fais pas peur Jill !" Ce n'est qu'un demi mensonge. Bien sûr qu'elle te fait peur, elle est capable de tout tout comme elle est capable de te faire faire ce qu'elle veut de toi. Oui malgré ces années loin d'elle, Jill a toujours cette emprise sur toi. Tu t'interdis de le lui dire ou de le lui montrer, ça lui ferait bien trop plaisir. « Oh tu me rends triste là Lukà, moi qui croyait que tu allais sauter de joie à l'idée de me voir Je suis revenu à Brisbane rien que pour ça, pour revoir des gens qui savent pertinemment qu'à cause de moi ils peuvent foutre leur vie et tout ce qu'ils avaient construit en l'air, tu vois de quoi je veux parler Petterson ? » Avec elle, difficile de croire si c'est dit avec ironie ou non. Il y a des personnes avec qui il t'es facile de lire en eux comme dans un livre ouvert et puis, il y a les autres. Ceux avec qui tu n'arrive pas à les cerner et Jill en fais partie. Par contre, elle, elle doit arriver à lire aisément en toi. T'es un garçon banal, lambda. "Ouais. Je vois très bien." Malheureusement, tu vois très bien de qui elle veut parler, elle te vise personnellement mais c'est pour te mettre hors de toi. C'est l'un de ses passe-temps préféré. Le ton de ta voix est froid, on est très loin de l'entente cordiale entre Jill et toi. « oula on se détend Petterson, qui a dit que j'avais besoin de toi ou que quiconque avait besoin de toi dans cette ville ? J'avais juste besoin de quelqu'un pour me payer mes verres de la soirée et c'est tombé sur toi ! Oh monsieur s'est casé et a son petit boulot, une vie chiante à souhait dis moi, tu es devenu comme tous ces vieux dont on se moquait au lycée, un petit vieux con comme ses pieds chiant à mourir, pas mal comme description » Jill ou la pire connasse de tous les temps. C'est pas bien de dire cela surtout en sachant qu'il s'agit de la soeur de Matt mais tu as réellement du mal avec elle. La jeune femme représente tout ce que tu as cherché à éviter durant toutes ces années. T'as comme l'impression que le retour d'Anna dans ta vie ainsi que le retour de Jill est en réalité un test que l'on te fait passer. Comme si la vie cherchait à te faire choisir entre une vie bien rangée en compagnie de ton fils et de d'Anna ou bien une vie sans prise de tête et remplie de débauche avec Jill en compagnon de route. Soudainement, tu vois rouge. "Tais toi Jill ! Fermes la ! Tu ne sais rien de ma vie, ni de ce que j'ai traversé pendant que tu trémoussais ton joli ptit cul en Angleterre ! Ma vie a clairement été en enfer et, contrairement à ce que j'aurais cru, tu n'y as été pour rien. Alors avant de l'ouvrir, renseigne toi auprès de Matt !" Le ton de ta voix est toujours aussi froid et sec, il est monté d'un cran également. Intile de rentrer dans les détails. Cette dernière n'a aucunement besoin de savoir que t'as fait trois mois de cure et que t'as pas touché à une goutte d'alcool pendant huit années. Jill ignore aussi tout ce que t'as traversé durant six années en l'absence d'Anna. Non, elle ne le sait pas donc elle ferait mieux de se la fermer. Jill redemande la même chose au barman."Il est pas un peu tôt pour ce genre de boisson ? Enfin, tu fais c'que tu veux. T'as raison, jsuis qu'un vieux con. Bousille toi la santé et ton foie, ça m'est égal !" Réponds-tu sur un ton lasse. T'aimerais partir, t'en aller le plus loin possible d'elle. Mais c'est impossible. Une part de toi est content de la retrouver, cette même part de toi que tu as essayé de refouler durant toutes ces années. « t'essayes d'avoir l'air méchant ou tu veux que tout le bar se foute de ta gueule ? » Tu soupires. L'envie de te commander un verre de whisky sans glaçon t'aiderais sûrement à supporter la personne assise à côté de toi. T'es connu ici, tu sais que ça sera répété à Matt qui viendra te passer un savon illico. À la table derrière vous, il y a Auden et cette femme que tu ne connais pas. Encore une de ses conquêtes du jour. "Dis-moi, elle est au courant Ginny que tu flirte avec toute la gente féminine ?" Ce type est certainement l'homme le plus méprisable de Brisbane, voire de tout l'Australie. Il pourrait être en train d'agoniser devant toi, tu ne bougerais même pas le petit doigt pour lui venir en aide. Tant pis si on t'attaque pour non assistance à personne en danger, tu t'en fiches. Il peut crever la bouche ouverte, tu t'en fiche pas mal. "Tu veux pas m'foutre la paix Jill  Et retourner polluer la vie de quelqu'un d'autre comme euh .. bah lui là, il a l'air de bien t'aimer !" Bien sûr, tu montre Auden du doigt. Il a réellement une tête à claques ce gars. Tu pourrais en profiter pour t'éclipser pendant que Jill est occupé avec cet homme méprisable à souhait. Mais non, tu reste là, planté sur ton siège tel un idiot. Tu ne peux rien commander à boire en plus. Si Jill voit que tu commande un chocolat chaud, une grenadine ou un cocktail sans alcool elle va se foutre de toi jusqu'à la fin de ses jours. Et tu refuse de lui accorder ce plaisir. "Lui ? Mon pote ? Plutôt crevé bouffé par les araignées !" Tu préfèrerais même être poursuivis par un nid d'abeilles plutôt que d'être ami avec cet énergumène. "Je te rassure, il a pas besoin d'être chiant pour se caser. Ça doit être inné chez lui .." Tout compte fait, Jill et toi avaient terminés par trouvé un terrain d'entente. Même s'il ne s'agit que d'Auden, c'est déjà mieux que rien. « J'y aurais bien réfléchi y'a 1h mais je viens de me rendre compte que ce mec était devenu aussi intéressant qu'une feuille morte, très peu pour moi, par contre je te le laisse volontiers, c'est peut-être plus ton style ? » A ces mots, s'en est trop. Tu te lève d'un bond de ta chaise et fait volte face à Jill. "bien, maintenant que t'as trouvé un ami digne de toi le mec aussi intéressant qu'une feuille morte se casse. Je retourne à ma vie de vieux con, chiante à mourir. Jvais peut-être me faire un bol de soupe devant un film en noir et blanc avec mes charentaises aux pieds !" Tu fais exprès de reprendre ses mots pour lui montrer qu'elle t'as blessée mais tu la connais bien, elle n'en aura rien faire. Elle, tout ce qu'elle veut, ce sont ces putains de consommations gratuites. T'es même à deux doigts de lui filer ta carte bancaire pour qu'elle te fiche la paix. Elle peut même te dépouiller, t'en as rien faire tant qu'elle se tient à bonne distance de toi. "Au revoir Jillian. Ce ne fut pas un plaisir de te revoir !" Tu n'adresses ni un sourire, ni un regard à Auden. Qu'il aille brûler en enfer, c'est là qu'est sa place. Tu t'apprête à quitter le bar mais tu te rends compte que t'as oublier ton smartphone sur le comptoir. Durant un quart de secondes, tu te demande si t'en as réellement besoin. Tu n'as pas envie de retourner près d'eux. Ils sont nocifs pour l'humanité. Malheureusement, tu fais demi tour. Ce téléphone t'en as besoin, c'est ton outil de travail.

@Jillian McGrath @Auden Williams @Ariane Parker

« Tu crois qu’elle lui a mordu l’aubergine ? Parce que là clairement il se chie dessus. » « Je sais pas du tout où t’es allé chercher ta corrélation, mais ça lui va comme un charme. » et je scrute, et j’observe, et je vois clairement ce qu’Auden statut le plus naturellement possible. "Mêlez-vous de vos fesses ! Cette conversation est privée ! Merci !" me reste qu’à pouffer de rire à entendre le type qui se la joue vierge effarouchée à l’autre bout du bar. Lui manquerait plus qu’un haut-parleur et tous les clients seraient au courant qu’on se mêle pas de nos fesses. Lol, he cute. Aussi, surtout, il a dit exactement ce qu’il fallait pas s’il voulait que justement, on le laisse tranquille. « Oh écoute ça chérie, leur conversation est privée, mince. » la main d’Auden attrape la mienne, je saute du comptoir et passe son bras autour de mes épaules parce que les doigts collés sur mes phalanges, très peu pour moi. La paille d’un de mes verres que je mâchouille distraitement sur l’aller. « Trop dommage qu’on en ait absolument rien à chier qu’il sache pas garder ses discussions secrètes pour le pieu plutôt que de faire ça dans un bar bondé. »

Et apparemment, le gars qui voulait faire ça en privé est fin prêt à étaler son linge sale devant témoins. "Dis-moi, elle est au courant Ginny que tu flirte avec toute la gente féminine ?" « Quel honneur d'avoir le toutou de Ginny à nos côtés ce soir au DBD, tu ne l'as pas emmenée avec toi ? » « C’est quoi le problème mini McGrath ? T’as été trop méchante avec lui ? Ou pas assez ? » je suis pas conne, ou du moins, je fais pas la conne par exprès pour faire rager quelqu’un consciemment là, quand j’additionne 1 + 1. Ginny, McGrath, la cousine de l’un, la collègue de l’autre. Mais j’ai rien à dire sur elle, elle m’ennuie, mes yeux eux, sont vissés sur Ass guy qui bouille dans sa rage de bac à sable. « Tu sais très bien que je ne suis jamais assez méchante Williams, mais bon faut lui demander si il est déjà traumatisé ou si je peux continuer à m'acharner. »  mon sourcil se hausse, je toise le gars de la tête aux pieds comme si la question m’était posée et que j’avais la réponse à tout – absolument que j’ai réponse à tout. « En vrai il sortirait pas sa répartie de merde s’il voulait pas que tu lui apprennes comment faire mieux. » l’évidence, son cri du coeur, et l’épaule que je soulève pour complèter mon point.

« Et toi Williams je vois que tu es en bonne compagnie ! Juste un plan cul pour passer le temps ou enfin quelqu'un qui arrive à supporter le sociopathe et connard narcissique que tu es ? » « Un peu des deux mais j’te dis pas dans quel ordre. C’est ça qui est fun. » mes paupières battent le rythme, mes doigts se serrent un peu plus dans ceux d’Auden rien que parce que je peux – et que semer le doute et le malaise forever and always est un peu notre marque de commerce. « Salut ! Jill McGrath, 2ème de la fratrie, mais t'as certainement déjà entendu parler de moi en mal si tu traînes avec Williams. » elle anticipe que je l’aime pas à cause du shittalk de Williams, et direct, y’a un truc dans ma tête qui s’enclenche pour l’adorer toute entière rien que pour faire rager Auden justement. C’est inné, c’est logique, et ça m’est surtout désormais vital. « La Jill de Levi? Il est derrière sur la terrasse si tu veux lui donner une claque de pas être venu te voir plus tôt. » et pendant que les girls discutent, apparemment, les boys font pareil. Juste qu’ils échangent aucuns mots, ils font que se détester du regard. Lame.

Puis Auden s’amuse. « T’as essayé le chocking ? Il est fan. » et il est beau l'idiot, quand il se moque, quand il pique, quand il trouve exactement le point qui rend hargneux qui que ce soit et qu’il tire sur le nerf jusqu’à l’arracher avec violence. « J’te disais que d’écrire notre ebook sur les meilleures techniques d’étranglement trouverait preneur. Tu m’dois 10$.  » que je murmure à son oreille, ma paume que je lui tends d’emblée pour récupérer mon dû.  « T'as bien bossé ton sujet Williams, t'es jaloux parce que je t'ai volé ton copain c'est ça ? Toi aussi t'es devenu assez chiant pour finir par te caser ? » « Me brise pas le cœur en repartant avec lui et pas avec moi. » et ma voix est faussement outrée, et mon ton est trop exagéréement déçu pour l’être vraiment.

"Tu veux pas m'foutre la paix Jill Et retourner polluer la vie de quelqu'un d'autre comme euh .. bah lui là, il a l'air de bien t'aimer !" ah, tiens, il est encore là. J’avais presque réussi à l’oublier. "Lui ? Mon pote ? Plutôt crevé bouffé par les araignées !" « Dude, tu t’aimes vraiment pas pour choisir une mort si lente et merdique. No offense. » ses propres démons, sa propre enfer. Qu’il se fasse vivre un calvaire volontairement ne le rend que plus pitoyable à mes yeux dans l’instant.

"Je te rassure, il a pas besoin d'être chiant pour se caser. Ça doit être inné chez lui .."  « J'y aurais bien réfléchi y'a 1h mais je viens de me rendre compte que ce mec était devenu aussi intéressant qu'une feuille morte, très peu pour moi, par contre je te le laisse volontiers, c'est peut-être plus ton style ? » ça complote, j’exagère un bâillement, cherche Levi des yeux et le trouve direct, sans aucun effort, juste parce que la vie adore me rappeler à quel point il colle en permanence dans mon existence autant que je fais pareil dans la sienne. "bien, maintenant que t'as trouvé un ami digne de toi le mec aussi intéressant qu'une feuille morte se casse. Je retourne à ma vie de vieux con, chiante à mourir. Jvais peut-être me faire un bol de soupe devant un film en noir et blanc avec mes charentaises aux pieds !" « Tu vends du rêve là, du vrai. » tout dans mon attitude est blasé, du regard fermé à la resting bitch face en puissance. Dégage, il est temps, personne te retient, c’est juste ridiculement évident à quel point tu attends qu’on le fasse pour toi là, quand on en a strictmenet pas envie. "Au revoir Jillian. Ce ne fut pas un plaisir de te revoir !"

Son départ m’occasionne un long, un puissant, un mérité soupir de soulagement. « Ma pauvre t’as besoin d’un verre. » et d’office, je m’allonge vers la table voisine, pique la bière presque pleine du gars occupé à regarder ailleurs une fraction de seconde de trop pour la tendre à Jill en gage de célébration de sa libération. « Y'a combien de temps qui s'est écoulé avant vos retrouvailles? » que je reprends, le mots de l’autre loser que j’ai étonnamment mémorisés même si j’en avais rien à battre de lui. « Prochaine fois double-moi ça, pitié. »

« First, we have to fix your numbers, » qu'il assurait, planifiait, ordonnait presque, le Dr Bell, devant le duo que tu composais avec l’intarissable Ariane qui n'était manifestement aucunement décidée à rompre sa promesse de t'accompagner et combattre ta pathologie à tes côtés. Fix your numbers, tu entends encore sa voix, la vision de son minois qui juge avec dédain tes résultats biologiques, les contrant muni de cette indication sans appel. Le mépris que tu ressentis à son égard relevait du féroce, tes prunelles mitraillaient la blouse blanche sans merci ni retenue, et tu ne t'étais pas privé pour écourter la consultation et en prendre congé - en claquant la porte. I'm not yours, you're not gonna tell me to do shit. Tu t'étais retenu de lui vociférer, cracher, menacer d'un doigt impérial. La scène était vive dans ton imaginaire, et tu t'étais ôté ce plaisir, les promesses que tu avais faite à Ariane te retenant malgré tout. Mais tes résultats, tu n'avais assurément pas besoin de son doctorat pour les améliorer. Tu avais Ariane qui se transformait en encyclopédie médicale et étudiait tous les aliments du supermarché dès que vous avez le malheur d'y mettre les pieds. Tu haïssais le Bell, tu bouillais, mais l'effort de ne pas exploser en public devait être assez notable pour que la Parker n'aguiche pas davantage la bombe à retardement que tu personnifiais. Puis le Death before Decaf était venu sur le tapis, t'avais opté pour évacuer la pression sur la terrasse, Ariane s'était installée au bar. Sage décision quand tu fulmines autant. La dernière fois que vous étiez restés ensemble alors que tu étais hors de toi - et elle tout autant frustrée - vous vous étiez lancé assiettes et mobilier l'un l'autre et tu avais manqué de tuer un homme.

Un joint se glisse entre tes doigts, Matt te fixe comme si tu jouissais du pouvoir d'éradiquer l'espèce humaine en quelques inspirations soit-disant nocives. Fuck your numbers. « Jeez, Matt, chill » Tu l'avais prié quand vraiment, c'est toi qui avait besoin de te détendre. T'attrapais un verre au hasard et le finissais cul sec. Ce n'est pas assez donc tu en saisis un autre, que tu recraches derechef parce qu'au goût il s'agit de soda. « What are you doing here if all you drink is Coke?! » « Jeez, Levi, chill. » Ton cousin provoque, aussi arrogant que sérieux. Tu soupires, te déplaces de manière à t'installer à une table où se trouvent quelques musiciens qui tournent tellement au ralenti qu'ils sont obligés de t'apaiser un minimum.

Puis ils t'ennuient. L'énervement qui agite ton organisme n'est plus à son paroxysme, mais t'es pas venu non plus pour demeurer toute la nuit avec des êtres soporifiques. Tu passes commande au bar, croises le regard d'Ariane qui t'interpelle. Tu rejoins la rousse, écoutes un mec exposer le programme de sa soirée à venir qui paraît excessivement palpitante. « C'est quoi, des charentaises ? » Il se casse, impoli ; tu accompagnes son départ en faisant geste de la main de débarrasser le plancher. Ari se soumet la mission de sympathiser avec une Jillian dont les nerfs semblent aussi à vif que les tiens. « Non, non, attends... » Tu ris faux, hoches la tête en signe de dénégation, repousses la bière aussi vite offerte que volée de quelques centimètres - mais pas trop, elle reste toujours bonne à prendre. Ta commande de shooters arrive, tu les agrémentes d'ingrédients en ta possession sans scrupule, tends un shot à la rouquine, un autre à Jillian pour proposer l'avant-dernier au type que tu vois de temps à autres dans l'atelier de ta cousine. « Longue vie, » tu proposes, bas provocateur, ton regard rivé sur Ariane dont tu sais se prive de boire par solidarité avec son dernier époux. Tu englobes violemment le contenu et plaques sans cérémonie le contenant sur le bar. « T'étais venue ici en quête de quoi ? » T'interroges la McGrath, prêt à déployer les moyens nécessaires en vue d'exaucer son vœu.

Spoiler:

L’autre chiot perdu qui tente de faire passer son regard humide de supplication d’une de nos têtes à la suivante, comme s’il espérait qu’on care as much as he does. Cute. « Tu nous fait quoi là Ari ? Depuis quand tu t’intéresses au petit peuple ? » mes mots volent vers Auden même si mes iris ont pas lâché le gars qui parlait apparemment avec Jill de tout ce qui rend sa vie misérable et totalement inintéressante pour quiconque, lui compris. « C’est ma bonne action de l’année, soit pas chiant, mon karma en a besoin. » puis, il m’ennuie, comme tout le monde finit par m’ennuyer au final. Et je cherche des yeux le seul qui m’a jamais blasée d’aussi loin que je me souvienne. Il m’enrage, il me sort de mes gonds, il me fait bouillir quotidiennement, mais Levi, il m’ennuie jamais. Et il s'approche, et il sent bon le weed le gars. Connard.

« C'est quoi, des charentaises ? » j’éclate de rire parce que de tout ce que McGrath aurait pu demander, ça, c’est de la pure naïveté mal placée. « Tu veux la version clean ou celle de PornHub? » je demande, naïvement forcée, alors que je sais qu’il raille. Je me moque au même titre qu’il fait pareil en chassant d’un signe de la main la tâche au tableau qui avec toute l’impolitesse d’un gamin de 13 ans nous lâche aussi lâchement que possible. Et Levi qui m’immobilise quand je m’allonge pour aller chercher de quoi alléger les esprits d’une Jill trop fortement sollicitée. Il commande des shooters et il arrache un soupir à Auden, un de ma part aussi. Parce qu’il fait exprès l’anglais, il sait pertinemment que j’ai une volonté d’acier avec quiconque d'autre que lui. Toujours un combat, toujours un défi, toujours l’autre qui pousse à bout et les preuves à faire – et je me laisserai pas avoir par un simple shot de fin d’adolescence ratée. Au moins, il est allé avec une valeur cheap ; c’est pas du Jameson. On est sauvé.

Auden refuse le verre, reprend la bière, tente avec de contrôler une Jill qui n’en a clairement rien à foutre. « Longue vie, » Levi et son cheers qu’il plante au plus profond de mon regard, et mon verre de Coke de merde que je cogne sur le sien, le menton que je ne baisserai pas une seule seconde. « À Miami. » s’il veut ironiser, j’ironiserai. C’est ce qu’on sait faire de mieux apparemment, avec cette foutue maladie.

« T’en auras besoin. Ça ressemble à un début de repas de famille foireux. J’peux être celui qui te demande où t’en es en amour mais je me doute déjà de la réponse. » « Tu nous fait quoi là Auden ? Depuis quand tu t’intéresses au petit peuple ? » et ma tête que je détourne vers Williams, appuyant mon coude sur la table en angle, réutilisant avec cynisme et ses mots et son ton. Avant de rouler des yeux et de finir par reporter mon attention sur Jill, ou celle qui a tout pour devenir ma prunelle sans avoir besoin de passer par les auditions et de lire et relire les petits caractères. « Laisse tomber. Il demande juste parce qu’il veut te chopper. Tu peux facilement le laisser mariner une heure ou deux encore, c’est pas fun quand c’est trop facile. » la remarque qui a l’air d’être toute en confidence, quand mon ton est bien trop fort pour que ce soit pris en complot secret.

« C'est quoi, des charentaises ? » Tu t'incrustes dans la bande après avoir échangé quelques regards entendus avec Ariane. « Tu veux la version clean ou celle de PornHub? » Tu fronces les sourcils, rétorques en mordant l'oreille de la rousse sans scrupule, juste parce que l'envie te prenait. Puis, ta commande de shooters arrive, au même moment où Lukà vous débarrasse le plancher et tu accompagnes son départ d'un geste nonchalant de la main. Tu fais la distribution, provoques des soupirs, repousses sans cérémonie la bière dérobée par Ariane et offrande destinée apparemment à ta cousine - Jill vaut mieux que ça pour commencer. Tu perçois le bouclé repousser ton offre et la tendre à la McGrath, Ariane abandonner le sien sur le comptoir. Wait for it, girl. « Longue vie, » Tu avales le tien. « À Miami. » Burn. Tu renverses le contenu du petit verre dévolu à la rouquine dans ta trachée.

« T’en auras besoin. Ça ressemble à un début de repas de famille foireux. J’peux être celui qui te demande où t’en es en amour mais je me doute déjà de la réponse. » « Tu nous fait quoi là Auden ? Depuis quand tu t’intéresses au petit peuple ? » Tu lèves les yeux au Ciel, émets un bruyant son de désapprobation. « Pourquoi ça t'intéresse, dude. » « Tu cherches des renseignements Williams ? Je t'ai dis que t'arriverais pas à gérer deux filles en même temps, il faut être endurant et savoir se servir de ses 10 doigts pas sûre que t'en sois capable. » Tu ne veux pas savoir, tu réprimes les motifs qui ont poussé ce sinistre artiste à pénétrer cette regrettable voie. « Laisse tomber. Il demande juste parce qu’il veut te chopper. Tu peux facilement le laisser mariner une heure ou deux encore, c’est pas fun quand c’est trop facile. » Tu soupires doucement, prends finalement possession de la bière délaissée pour en boire de longues gorgées goulûment, fais signe à la barmaid d'apporter une nouvelle tournée. Tu t'apprêtes à voleter vers l'arrière-cour de manière à récolter davantage de weed mais Jillian te freine dans ton élan : « C'est bizarre ça Levi, tu m'as jamais parlé de cette belle rousse, j'ai jamais entendu parler d'une certaine Ariane, c'est que j'apprends pleins de nouvelles choses en ce moment » « C'est juste que quand j't'en parle, je l'appelle pas Ariane, darl'. » Tu lui adresses un clin d’œil aussi complice que malicieux et l'attires vers toi pour embrasser sa joue. De nouveaux shooters apparaissent devant vous, la McGrath indique désirer s’enivrer à outrance. « On a les mêmes plans. » Tu déclares, avant que Jill parle de plan cul et qu'une expression de dégoût orne ton visage. « Ew.» Tu quittes le groupuscule et saisis des affaires, dont un ordinateur portable, qui reposent à une table. « Work your magiiiiiic ! » Que tu demandes à Ariane, lui fourrant le PC dans les mains. Tu avales un autre shooter. « Chaton ! 5 Jameson et 5 creamsicle pleaaaase ! » Tu poses ton regard sur l'écran d'ordinateur. « Tu peux commander des trucs ? Y'a la carte bleue pré-enregistrée ? »

« C'est juste que quand j't'en parle, je l'appelle pas Ariane, darl'. » ça jacasse, ça pique, ça boit aussi, et mon regard dévie des anglais pour se river à celui ennuyé je l’anticipe d’Auden. Il a pas payé pour se faire chier ce soir, et voilà que notre incruste semble avoir pris des proportions de niveau extrême pour drama queen le largué qui est parti dans son nuage de rage modérée. Yawn.

Mais Levi rattrape d’emblée mon intérêt lorsqu’il fout un ordinateur portable sorti de nulle part sous mes yeux, qu’il me le plaque entre les mains avant de filer de son côté worker sa propre magie. « Chaton ! 5 Jameson et 5 creamsicle pleaaaase ! » j’écoute pas, je suis beaucoup trop occupée à facepalmer intérieurement que le gars ait pas verouillé le tout avant de fermer son écran et qu’on se retrouve direct sur sa session de travail aussi facilement que ça à la seconde où j’ouvre l’ordinateur et le place bien en vue sur notre table du moment. « Tu peux commander des trucs ? Y'a la carte bleue préenregistrée? » le souffle fétide de Levi se cogne sur ma peau, ma tête se tourne d’emblée vers lui pour lui mordre la nuque dès qu’il fait l’erreur de respirer trop proche, la vengeance qu’il a sans doute vue venir déjà après sa propre morsure à mon oreille.  Mais mon regard lui il est fier, si fier. Du jargon qu'il utilise, du progrès qu'on a fait alors qu'il y a à peine quelques mois il était encore une loque de dinosaure préhistorique de merde devant la moindre technologie potable.

Amazon, la valeur sûre. La carte de crédit déjà programmée, le site web que je prévois saigner. Et ma main se tend vers la silhouette d’Auden, attrape le pan de son t-shirt, dérive à la boucle de sa ceinture, l’attire sans lui laisser la moindre chance de croire pouvoir se défaire de mon courroux. « T’avais pas du matériel à acheter à cause de l’autre qui a tout démoli à ton atelier aujourd’hui? » je lui rafraîchis la mémoire, prouve que je l’écoutais quand il racontait comment Ginny avait 44 pouces empotés aux mains plutôt qu’une dizaine de doigts agiles et à quel point elle avait wreck le local, démolissant sans faire exprès un bonne partie de leur stock en emboutant une étagère au vol.

Jill n’est pas en reste quand on a fini le cas Auden. Je lui commande mon vibrateur préféré, celui qui fait tout et qui est partout à la fois, soulageant d’avance ses pulsions, elle qui a l’air d’être en manque de tous bords et de tous côtés à l’entendre parler d’à quel point elle veut de la chair – fraîche ou pas – depuis trop longtemps à mon goût. Je fais livrer le tout à mon adresse plutôt qu’à celle d’Auden, comme ça, je m’assure de revoir la brune une prochaine fois, presque certaine que le boys ne nous laisseront pas de sitôt être ensembles.

Et on en vient à Levi, Levi en son ensemble qui m’agresse parce qu’il a commandé du Jameson, et qu’il sait très bien que s’il y ajoute un joint à la suite, I’m done. « You. Here. » j’ordonne, j’exige, ses pieds qu’il traînera sûrement mais son corps qui finit par venir son poster près du mien parce qu'il sait que j'abandonnerai pas de sitôt. « Tant qu’à ce qu’il paie, choisis bien. » et sous son regard, je fais défiler une page entière de bagues de marié, des alliances à la tonne de tous les prix. La mienne que j’ai toujours à mon majeur, que je fais tourner distraitement, et la sienne qu’il pourra acheter là, parce qu’on était cassés à l’époque et qu’évidemment on s’est pas fait chier avec les formalités.

Parlant de notre mécène, je parierais qu’il est rentré à nouveau dans le bar quand les shots viennent trop près, qu'on les pose sous mon nez. Et je passe sous le bras d’Auden, le remet à sa place autour de mes épaules, l’encourage à me suivre pour intercepter Lukà au vol. « Faut juste le distraire le temps qu’ils bouclent les achats. » du menton, je pointe le duo de McGrath penché sur le portable, enlaçant mes doigts à ceux du Williams au fil de nos pas. « Aude, my love. T’avais pas un truc que tu voulais absolument lui demander ? » que je pique, fausse au possible, condescendante aussi, quand notre sillage s’arrête devant Lukà qui est apparemment à nouveau devant nous.