ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7485 POINTS : 860
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
Ce verre qui se brise entre mes doigts, ma respiration qui se bloque et les paroles de Jill qui tourne en boucle dans ma tête. Je n’ai pas tout entendu, je n’ai retenu qu’une chose : elle est enceinte et elle ne sait pas de qui. Point barre. Elle évoque Ezra, Asher et moi. Moi. C’est ouvertement qu’elle se moque de moi devant toute sa famille. Je sais qu’elle aime jouer, je l’ai toujours su, mais aujourd’hui elle va beaucoup trop loin. Tellement que je perds pied. Mon regard est vrillé sur elle alors que j’appelle sa sœur au secours. Je sais qu’à cet instant précis, Ginny sera la seule capable de m’aider à ne pas sombrer. « Regarde-moi, reste avec moi. » Douloureusement, je viens poser mon regard sur elle. Je sens sa main dans la mienne et tel un pantin, je me laisse entraîner dans la cuisine. Une douleur vive dans le creux de ma main me ramène violemment sur terre, dans cette pièce. J’entends encore Jillian annoncer cette grossesse mêlée à la voix de Ginny qui me demande de respirer. Bêtement, je hoche la tête. Chaque inspiration est plus douloureuse que la précédente, puis une main viens se poser sur ma joue. Geste rassurant et empli de tendresse. Alors, je me concentre là-dessus. Uniquement là-dessus. Je tente de faire abstraction des hurlements de Matt, de la voix emplie de défi de Jill et Levi qui s’y met également. Famille de fou. Pourquoi je suis venu ici ? Je ne suis qu’une pièce rapportée après tout. Je n’aurais pas dû venir. Je savais que c’était une mauvaise idée. J’ai déjà envie de fuir, mais avant cela, je dois retrouver une respiration normale. Je ne quitte jamais Ginny du regard, la voyant respirer de manière exagérée pour me montrer la démarche à suivre. Je ferme les yeux un instant et finis par avoir une longue inspiration libératrice.
Petit à petit, j’ai l’impression de retrouver mes facultés. Ginny est toujours face à moi, toujours sa main sur ma joue, toujours aussi rassurante. À mes côtés, je sens que quelqu’un s’agite. Une fenêtre qui s’ouvre, un verre d’eau posé à mes côtés. Respire doucement Bailey. Je tourne la tête et aperçois Isaac, qui me regarde à la fois inquiet et à la fois prêt à me réceptionner si je venais à m’écrouler. Une nouvelle inspiration et petit à petit l’air qui entre à nouveau normalement dans mes poumons. Encore quelques secondes et enfin cette sensation de ne plus me noyer. Je remarque qu’Isaac a une trousse de secours à la main. Sans un mot, je lui tends ma paume blessée. « Merci. » murmurais-je en direction du couple. Incapable de dire plus. Incapable de savoir quoi faire. Jill est enceinte. Est-elle vraiment enceinte ? Est-ce encore une de ses façons d’attirer l’attention sur elle et uniquement elle ? Je ne suis plus sûr de rien. Et voilà qu’elle hurle depuis le salon. Toujours prête à blessé sa sœur, toujours plus cruelle dans ses propos. Je ferme les yeux, incapable de croiser le regard de celui qui partage désormais la vie de Ginny. Il va fuir. Et ce sera notre faute. Je secoue la tête vivement et finis par plonger mon regard dans le sien. « Ne l’écoute pas. S’il te plaît… » Mon ton se fait suppliant. Par pitié ne l’écoute pas. Elle est jalouse, elle en crève que je sois toujours aussi proche de sa sœur. Elle pourrait avoir cette place dans ma vie, si elle arrêtait de me prendre pour un pantin dans la sienne. Et soudainement, j’ai ce besoin urgent de me justifier auprès d’Isaac. « Il ne, c’est jamais rien passer entre nous, elle était ma femme sur papier, elle est mon amie la plus proche, mais rien de plus. Je t’assure. » Je tente de me justifier, de protéger Ginny et son couple encore si neuf et si fragile. Et je prie pour que le brun me croie, pour qu’il reste auprès de Gin qui semble si heureuse avec lui. Puis je me tourne vers Ginny, la suppliant de me pardonner, de ne pas m’en vouloir. « Je suis tellement désolé. » Et je voudrais partir, réellement partir loin d’ici, mais ma main est toujours dans celle du brun qui nettoie encore la plaie. Alors, je reste là, tremblant et prêt à m’écrouler pour de bon. Je n’aurais pas dû venir. Les McGraths m’auront toujours pourri la vie.
Matt s’enflamme, prêt à partir tuer Ezra. Je serais prêt à le suivre, à être en accord avec lui pour la première fois de ma vie. Ezra, notre ennemi commun. Pas pour les mêmes raisons, mais probablement avec la même violence. Et tout s’emballe d’un coup, on cherche à retenir Matt. Tout le monde le sait capable et je suis probablement le seul à penser qu’un monde sans Ezra ne serait probablement pas si horrible que cela. Je grimace lorsqu’Isaac me bande la main et lève à nouveau les yeux vers lui. « Merci. » Je lui souris quelque peu alors que nous retournons dans le salon pour constater l’étendue des dégâts. C’est le moment que Jill choisie pour abattre sa dernière carte. Et à cet instant précis, je me fiche de ce que va penser la famille, je peux pas la laisser croire qu’elle peut tout faire sans impunité. « Surtout, ne te loupe pas Jill. » Ne te loupe pas dans ta destruction, t’es en bonne voie. Je serre les dents et la fusille du regard. « C’est pas la peine de revenir ! » Et je sais que là j’ai visé juste. En plein cœur. Lui dire de ne pas revenir alors que je lui avais promis de rester. Mon ton est froid et sans appel. Elle veut jouer, elle va finir par perdre.
La porte d’entrée claque derrière la tornade Jill et soudainement je me sens encore moins à ma place dans cette maison. Du coin de l’œil, je vois Matt m’observer un peu trop attentivement, Levi semble se réjouir du chaos familial et Ginny semble prête à s’effondrer. Je dois partir d’ici. « Isa… » Je me rattrape me souvenant ce que le jeune homme m’as dit un peu plus tôt. « Isy. Ce fut un plaisir de te rencontrer. » Triste réalité. J’aurais aimé le connaître dans un autre contexte. Il a l’air d’être un homme bien. Je lui tends ma main valide. « J’espère que l’on pourra se voir dans un autre contexte… » Pour que je t’assure que jamais je ne viendrais te reprendre Ginny. D’ailleurs, je finis par me tourner vers cette dernière. « Gin, je peux te parler deux minutes ? » J’ai juste besoin de me retrouver seul avec elle quelques instants. « Vous me verrez plus après. » lançais-je comme pour assurer à Levi que le jeu avait assez duré et qu’il pouvait transmettre l’information à sa chère cousine.
take me far from streets and roads. lead me out in the night, don't show me the way back home. because i'm craving, craving, craving something i can feel. where do i go, what do i need, is it ecstasy or is it fear? am i on my own, am i even close? because i'm still craving something i can feel
« Isaac, fais attention, personne ne sera jamais plus important que Bailey dans sa vie, à part son fils comme aucune fille ne pourra être aussi importante que Gin pour Bailey, ils sont destinés à se retrouver un de ces jours » « Ne l’écoute pas. S’il te plaît… » le discours cruel de Jill qui me semble être beaucoup plus adressé à un Bailey désespéré de réparer les pots cassés qu’à Isy ou à moi. Ma sœur qui est une véritable furie, qui surfe sur la vague de son annonce et des élans de rage qu’elle a générés chez Matt. J’ignore tout ce qui se passe dans la pièce d’à-côté, très certainement consciente que mon aîné a lui-même des comptes à régler, mon attention entièrement rivée sur Bailey qui tente de revenir à la surface.
La silhouette d’Isy qui arrive à notre suite, il ne s’impose pas, ouvre une fenêtre, fait bien attention de choisir celle qui ne grince pas pour que tout se passe dans le silence le plus complet et le plus confortable. Si la simple chaleur de sa silhouette à quelques centimètres de la mienne me rassure bien plus que quoi que ce soit d’autre, c’est l’effet que je tente d’apporter à un Fitzgerald qui n’en finit plus de se confondre en excuse, lui qui cherche ses mots et qui n’y arrive tout simplement pas, tout simplement plus. « Il ne, c’est jamais rien passer entre nous, elle était ma femme sur papier, elle est mon amie la plus proche, mais rien de plus. Je t’assure. » je n’ai même pas pensé une seule seconde qu’Isy aurait pu croire que quelque chose se tramait entre Bailey et moi, pour la simple et unique raison que j’ai l'audace de croire qu’il me fait confiance, qu’il sait qu’il n’y a que lui, qu’il me suffit. « Je suis tellement désolé. » le regard brisé d’un Bailey repentant qui trouve le mien, et ma main qui est toujours dans la sienne presse un peu plus fort contre son épiderme. « Tu n’as rien fait de mal, rien de mal du tout. »
Je finis par laisser Jensen sauver ce qui reste de la paume blessée de Bailey. « Merci. » j’inspire doucement, me dégage de leur chemin, la brise passant par la fenêtre donnant l’air qu’il faut pour calmer les esprits. La maison est calme, trop, j’aurais dû craindre le silence, Jill ne me le rappelle que trop lorsqu’elle déboule dans la cuisine en furie. « Bon moi je me tire, je vais aller me bourrer la gueule et me défoncer, c'est la seule chose que je sais faire hein Bai ? Ah non le truc que je sais faire le mieux c'est détruire les gens, t'as certainement raison, je vais continuer sur cette voie ! » « Surtout, ne te loupe pas Jill. » me sourcils se froncent, mes prunelles qui alternent entre ma sœur et mon ex-mari, habituée à leurs disputes agressives, mais jamais à autant de cruauté l’un envers l’autre. « C’est pas la peine de revenir ! » « Bailey? » le questionnement qui se veut comme une piqûre de rappel. Il l’aime, c’est évidemment, il est fou d’elle. Et il se brûle à petit feu à agir ainsi, autant qu’elle s’autodétruit aussi rapidement pour les mêmes et exactes raisons.
Le bandage terminé, Fitzgerald souffle un peu. « Isy. Ce fut un plaisir de te rencontrer. J’espère que l’on pourra se voir dans un autre contexte… » j’ai envie d’accepter, j’ai envie de balayer le désastre du revers pour tenter à nouveau, je suis si stupide quand on y pense, d’espérer encore si fort. « Gin, je peux te parler deux minutes ? » « Oui, oui. Bien sûr. » ma tasse de café à laquelle je me raccrochais maintenant, appuyée en retrait sur le comptoir de la cuisine, que je dépose avant de suivre Bailey, laissant mes doigts glisser contre ceux d’Isy lorsque je passe à sa hauteur. Un peu de gratitude pour sa patience, là où je peux. « Vous me verrez plus après. » il soupire, je soupire aussi. « Écoute-moi. » ma voix est définitive, lorsqu’il s’arrête, lorsqu’il fait volte-face vers moi. « Tu fais partie de ma famille. Aussi explosive et dramatique puisse-t-elle être. » je ne lui laisse pas le temps de parler, me surprends moi-même dans le processus. « Autant que tous ceux qui étaient installés autour de cette table. » une seconde passe, une autre, le temps que je sois certaine qu’il m’ait bien entendue. « N’en doute jamais. »
« Matt… » oh qu’il s’y mette pas lui. Mais déjà il se tire dans la pièce avec Bailey et Ginny et c’est parfait ça, ça me va amplement, qu’il garde ses jugements de valeur et son cœur sur la main pour d'autres, qu’il me fasse pas chier, et surtout, qu’il occupe ma sœur quand l’histoire est sur le point de se répéter et que je sens déjà mes jointures qui trépignent, qui dansent, qui n’en peuvent plus d’anticiper s’éclater sur la gueule d’Ezra pour une nouvelle et ultime fois. Ça va faire mal, il va avoir mal, c’est ça le subtext de la chose, quand je suis sur l’air d’aller mais qu’une Jill encore plus piquante si c’est possible se contente de rajouter de l’huile sur le feu l’air angélique la bouche tartinée d’un sourire triomphant qui la rend aussi belle que menaçante. « Vas savoir c'est peut-être devenu un sport national d'engrosser toutes les McGrath »
Si elle pensait me calmer avec ça, elle se fout le doigt au plus creux de l’œil à se le crever quand mon regard assassin remonte vers le sien, brillant de malice. « Oh mec détend toi, tu vas aller tuer personne » yeah, just watch me. Elle tente de me bloquer, mais faut pas penser que parce que je suis pas le gars le plus grand autour de cette table que je peux pas me détacher d’elle promptement. Ses mains que je dégage de mes épaules, le grognement qui vient avec. « Mais t'es con ou quoi ? Je suis pas aussi débile que Ginny, je sais mettre une capote » je suis à deux pas à peine de la porte quand elle crache la blague, quand elle se fait rire toute seule. « C'était un putain de défi, un défi que Levi m'a donné pour faire chier tout le monde comme on le fait à tous les repas de famille, t'aurais dû t'en douter » et je fais immédiatement volte-face pour la trucider du regard. Levi aussi y passe, avant que mon attention toute entière revienne se poser sur une Jill ravie comme une gamine d’avoir encore une fois su prendre tout le monde au jeu.
« Bon moi je me casse je me fais chier, je sors me défoncer, tu me suis ? » qu’elle annoncera finalement, ma sœur, n'attendant pas le cousin pour faire un crochet vers la cuisine et aller s’assurer que les autres dommages collatéraux sont toujours en piètres états. Sonné, déstabilisé, en duo avec Levi, je finis par froncer des sourcils pour m’adresser à lui, la voix rauque d’une rage qui reste encore là même si la boule de feu dans mon ventre commence doucement à diminuer plus les secondes de silence se multiplient. « Le cancer, c’était aussi un de vos défis ? »
Arthur Coventry
la chute d'Icare
ÂGE : trente-trois ans - (23.08.1991) STATUT : même le bonheur, c'est sympa, mais c'est pas stable. c'est juste une pause entre deux trucs qui s'passent mal. MÉTIER : il faisait des efforts, mais le projet qui devait changer sa vie est revenu à une autre entreprise. il se retrouve sans emploi, sans perspectives d'avenir non plus. en gros? c'est la merde... LOGEMENT : on lui a repris les clés du #333 water street (sping hill), mais prétends que c'est juste le temps de quelques travaux, conséquence d'un dégât des eaux. en attendant de trouver une issue à son mensonge, il oscille entre une chambre d'hôtel, le lit de Greta et le canapé de Kendall POSTS : 7485 POINTS : 860
TW IN RP : consommation de drogue, déni d'addiction, propos homophobe et sexiste GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : véritable produit de la bourgeoisie londonienne › égoïste, il pensera toujours à lui avant toute chose › addict à la poudre malgré une première désintoxication en août 2021 › grand enfant qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie et préfère s'amuser en pensant qu'il n'y aura jamais de conséquences. CODE COULEUR : #0C4857 RPs EN COURS : (06)greta #16 › swann #17 › ken #3 › ottie › lena › murphy
moventry #9 › i feel a little nauseous and my hands are shaking. i guess that means you're close by. my throat is getting dry and my heart is racing, i haven't been by your side in a minute, but i think about it sometimes. even though i know it's not so distant ❘ #1 › #2 › #3 › #4 › #5 › #6 › #7 › #8 › #9 › #10 › #11 › #12 › #13 › #14 › #15 › #16
swann #17 › well, well, you better run from me. you better hit the road, you better up and leave. don't get too close, 'cause i'm a rolling stone and i keep rolling on. you better run from me before i take your soul. even if your heart can't take i'll light you up in flames.
L’enfer sur terre. Voilà ce que représente ce lunch. Je savais que je n’aurais jamais dû venir ici. La paume emplie de bout de verres, je bégaye auprès du nouveau compagnon de mon ex-femme pour qu’il n’écoute pas les affabulations de la sœur de cette dernière. Un délire sans fin. J’aimerais en rire, mais j’en suis tout simplement incapable. Alors, je tente de justifier les propos de Jill, parce que j’ai peur. Je suis tout simplement terrorisé à l’idée qu’à la suite de ce brunch, Isaac décide de laisser Ginny, de l’abandonner à cause de nous tous. Je ne supporterais pas cette idée. Alors, je continue à bégayer, à m’excuser à propos de tout et de rien. Je sens la main de Ginny serrer la mienne, la fenêtre qui s’ouvre derrière moi et cet air frais qui s’infiltre dans mes poumons. Enfin. Je prends le temps d’inspirer et d’expirer quelques secondes tandis qu’Isaac prend ma main blessée dans la sienne pour retirer les bouts de verre et panser la plaie. Je le laisse faire, tel un pantin. Je m’excuse encore une fois. Pour la forme. Épuisé par tout cela, alors que Jill décide de revenir à la charge. Et c’est la goutte de trop, celle qui fera déborder le vase de ma patience. Je lui ai toujours tout pardonné. J’ai toujours tout laissé couler avec elle, mais aujourd’hui, c’est trop. Je n’en peux plus et j’en deviens méchant. Tellement que même Ginny semble choquée par mes propos. Je lui lance un regard noir. Elle ose un reproche alors que les deux sœurs se crêpent le chignon depuis toujours ? Mais je ne dis rien… Je laisse Jill filer en espérant ne pas la voir pendant un moment. Pour la première fois depuis des années, j’espère presque qu’elle va disparaître pendant trois mois pour me laisser respirer. Pourtant, je repense à ce qu’elle a annoncé. La bombe qu’elle nous a lâchée. Et soudainement, j’aimerais qu’elle reste pour lui poser le millier de questions qui me trottent en tête depuis l’annonce. Mais Jill s’en va, claquant la porte dernier signe du passage de la tornade McGrath.
Isaac termine son bandage, je le remercie pour tout. Je lui fais savoir que je souhaiterais réellement le revoir dans une situation complètement différente. J’estime que ce jeune homme mérite d’être connu et cette journée qui se devait être orienté vers la rencontre à juste virer au cauchemar. Et je suis prêt à partir. J’ai besoin de fuir cette maison et ses occupants le plus rapidement possible. Une nouvelle fois, je m’excuse à la volée. J’interpelle Ginny, lui demandant un instant de son attention. Et elle là. Bien entendu qu’elle répond présent. Elle semble si inquiète. Tellement qu’elle ne me laisse même pas le temps de dire quoique ce soit. D’un air déterminé, elle me rappelle que je fais partie de sa famille et elle insiste. Habituellement, j’aurais hoché la tête, j’aurais fini par approuver. Pas aujourd’hui. Las et fatigué, je ne cherche qu’à fuir. Je ne veux plus accepter la folie de la famille McGrath. Je n’en suis plus capable. « Je n’ai jamais fait parti de cette famille Ginny… » Je ne veux pas la blesser, pas elle, mais je suis à bout et je ne contrôle plus réellement ce que je dis. « Je… Je veux plus être mêlé à vos histoires de famille. » La bombe qu’à lâché Jill a été calculé. Je le sais. Elle est probablement au courant de tout cela depuis un moment, mais elle a attendu. Elle a attendu ce brunch important pour sa sœur afin de tout détruire avec sa nouvelle bien plus importante, bien plus destructrice. Jill cherchera toujours à faire du mal à Ginny, mais jamais elle n’avait autant essayé de se servir de moi dans le process. Et c’est sans réfléchir à la portée de mes mots que j’assène, probablement, le coup de grâce. « La famille McGrath n’as fait que me pourrir la vie. » Laisser moi vivre sans vous. J’en suis incapable, mais parfois, j’aimerais croire que je peux le faire : survivre sans eux. « J’ai besoin de temps. » Loin de vous.
take me far from streets and roads. lead me out in the night, don't show me the way back home. because i'm craving, craving, craving something i can feel. where do i go, what do i need, is it ecstasy or is it fear? am i on my own, am i even close? because i'm still craving something i can feel
La bombe que lance Jillian compose une impériale réussite. L'effet est unanime : Bailey brise un verre de sa poigne chimérique, Matt bout des pulsions de meurtre adressées à Ezra alias le loupé de capotes officielle chez les McGrath. Jill rend chèrement la monnaie de sa pièce au seul blond du groupe avant qu'il ne soit attiré par Ginny et Isaac vers la cuisine, maintenant qu'il peine à respirer. Tu entends Matt annoncer d'un ton glacial qu'il revient et demeures en suspens quelques instants. Tu observes les scènes comme si tu étais propulsé à l'extérieur de ton corps, planais en hauteur du paysage. Tu perçois les individus se mouvoir, réagir, et les mots de ta pathologie qui planent sobrement, imperturbablement, imperméables à tous les interlocuteurs présents. Tu ne t'en plains absolument pas, mais en crachant cet aveu motivé par un défi véhément opté avec ta cousine, tu as l'impression d'avoir vomi tes tripes sur la table.
Jillian remet du sens dans la tourmente qu'elle a elle-même créée, l’œil du cycle régissant les vents comme le calme. Elle remet brusquement les pendules à l'heure avec un Matt courroucé, tu ne peux pas t'empêcher de rire lorsqu'elle use de Ginny comme argument pour justifier le fait qu'elle n'ait pas l'utérus colonisé par qui que ce soit. La brune s'assit à tes côtés, furibonde. Tu finis ton café calmement, te sentant étonnement bien au milieu de tout ce chaos. Comme à tous les repas de famille. « Bon moi je me casse je me fais chier, je sors me défoncer, tu me suis ? » « Comme si t'avais besoin de demander ! » Tu saisis sans scrupule aucun l'offre : en aucun cas tu ne dis non à une beuverie, même si ton organisme s'auto-détruit sous un couperet cancéreux. Tu n'as pas le temps de finir ta boisson que ton acolyte de toujours est proche de la sortie puis provoque férocement une ultime fois Bailey. De toute évidence, il était proscrit que la McGrath partage une seconde de plus le même air que le Fitzgerald.
La porte d'entrée claque sous les paroles rétorquées par Bailey ; Jillian sort de la scène. Le britannique entame son départ également, tu attrapes quelques quarts de clémentines avant de rejoindre Jill. Tu entends la voix de Matt qui remonte les minutes, analyse parmi sa rage, pas si aveuglé que ça par cette dernière. « Le cancer, c’était aussi un de vos défis ? » Tu manques de t'étouffer sur ta vitamine C, engloutis goulûment le tout pour feindre le zen. Mais vraiment, au regard que tu voues à ton cousin, tu n'as besoin d'aucun terme pour déblatérer le réel et tout mensonge est impossible. Sous fond de Bailey qui indique que les McGrath pourrissent sa vie depuis des décennies, tu affirmes donc à Matt que toi aussi, tu pourris à petit feu. « Ouais. Mais on jouait aussi à un mensonge une vérité. » Tu hausses une épaule, nonchalant, désinvolte. Puis, comme pour prouver tes propos, tu dégaines ton téléphone portable et affiches ta dernière réquisition pour un examen sanguin. Tes doigts zooment sur la partie renseignant le patient, où se lisent aisément les termes : cancer du rein métastatique. « T'as confirmation que tu deviendras pas tout de suite tonton via Jill. » Tu tapes l'épaule de Matt amicalement, comme t'as toujours eu l'habitude de faire pour lui remettre les idées en place et chasser les nuages qui obscurcissaient son esprit. « Mais y'a pas mort d'homme. » Y'aura pas non plus, tu promets non verbalement, tes yeux déterminés captant ceux de ton cousin. « J'vais rejoindre darl', tu viens ou tu restes ? » Impossible que tu laisses ta cousine vagabonder dans cet état de fureur sans être témoin des éventuelles fantaisies qu'elle réaliserait.
Je le sais de suite, parce que le regard que me dédie Bailey est tout sauf rassurant. Malgré mes mots qui tentaient de se vouloir calmes, posés, pleins d’espoir, je sais qu’il est à des lieux d’ici, qu’il part dans sa tête et dans ses phobies, qu’il a le cœur en miettes, presque autant que le mien l’est actuellement. Le blond qui évite mon regard, qui m’évite le temps de ravaler ses démons, pour mieux les extérioriser la minute qui suit. « Je n’ai jamais fait parti de cette famille Ginny… » et ça fait mal, bien sûr que ça fait mal. Parce qu’il avait été bien plus ma famille durant les dernières années que la majorité des gens dans ma vie, de Londres à ici. Parce que Bailey me connaissait par cœur, parce qu’il avait été mon allié, parce qu’il avait été la seule figure rassurante que j’avais pu avoir près de moi durant toutes ces années. Parce qu’aujourd’hui, il y met une fin. Même notre divorce n’avait jamais été aussi définitif.
« Je… Je veux plus être mêlé à vos histoires de famille. » et j’hoche de la tête, lentement, j’accuse réception. Mes lèvres sont scellées, mes doigts se triturent. Je ne peux rien faire d’autre que de lui céder la paix, je ne peux rien faire d’autre qu’accepter sa demande. Il a tant donné, tant fait pour moi, et égoïstement je l’ai impliqué dans une situation, dans un drame supplémentaire qu’il ne méritait pas, qu’il ne mériterait jamais. J’en suis la seule et unique responsable. « La famille McGrath n’as fait que me pourrir la vie. » j’aurais dû détourner le regard. J’aurais dû éviter de lui imposer ma vue, éviter de lui imposer mes iris lamentablement suppliants, les dernières bribes de ses paroles que j’espère avoir, naïvement, mal entendues. Mais il a raison. Depuis l’annonce du mariage forcé, je n’ai été qu’un boulet, qu’une erreur, qu’un ancrage dans sa vie, le tirant vers le bas, l’entraînant dans mes propres problèmes, dans mes désastreux scénarios. « J’ai besoin de temps. » « Prends tout le temps que tu veux. » que je m’entends répondre, désespérée, conciliante, ma voix que je ne reconnais pas tellement elle est enrouée par le doute, tellement elle est sérieuse vu sa supplication, vu son cri du cœur. « Promets-moi juste de jamais oublier que malgré eux, je suis là, je serai toujours là. » c’est encore trop, c’est plus que déplacé, c’est tout ce que j’ai et c’est tout ce qu’il me reste, tout ce que je lui donne.
Il part. Mes yeux ne lâchent pas son dos, sa silhouette, Bailey qui ne regarde pas derrière, jamais. Bailey qui part alors que j’ignore quand je le reverrai à nouveau. Et Isy que je trouve à la cuisine la seconde d’après, sa main à laquelle je me rattache, la touche d’humour qui me pique, qui me blesse, qui laisse une marque, indélébile, sur ma langue. « Sur une échelle de un à plus jamais même sous la torture, à quel point tu es d’accord avec moi pour dire qu’à partir de maintenant, les brunchs avec ma famille sont une option à éviter? » mon sourire est triste, las, incertain, il lutte. Jusqu’à ce que Matt apparaisse dans l’embrasure, pour me prendre à part, la mine sérieuse. « Gin? » qu’est-ce qu’il y a, encore?
« Ouais. Mais on jouait aussi à un mensonge une vérité. » fuck. Parce que je sais, qu’il blague pas là-dessus, parce que je sens depuis un moment qu’il est odd Levi, qu’il y a un truc qui cloche. Mais j’aime pas voir le mal, j’aime pas voir le risque, je préfère me rattacher à l’impression d’avoir mal capté, d’être trop con pour comprendre les subtilités de la chose. Pour une fois Matt, t’es pas l’idiot de service – t’as compris. Fuck indeed.
Et le pire, c’est qu’il essaie de se la jouer chill mon cousin, qu’il veut me relaxer, qu’il tapote mon épaule, me montre une preuve en flirtant avec la facilité, en me jurant d’un coup d’œil solide et d’une poigne qui l’est tout autant qu’il va bien, que tout va bien. « T'as confirmation que tu deviendras pas tout de suite tonton via Jill. » mon rire est sec, mon coup d’œil par vers ma sœur qui est allée faire ce qu’elle sait faire de mieux, à savoir foutre la merde entre Bailey et Ginny à la cuisine. Moi, je bouge pas. J’ai que Levi dans ma ligne de mire, je vois que lui, j’entends et je veux entendre que lui. « Mais y'a pas mort d'homme. » tu promets? J’ai pas l’impolitesse de lui demander ce qui se passe. J’ai pas l’audace de lui demander des comptes plus que ceux qu’il me donne. J’ai pas ce rôle-là, je suis pas son grand frère protecteur et intrusif à lui, je suis juste son égal, juste le gars qui veut s’assurer, d’un coup d’œil insistant, que Levi sache que je suis là, toujours, toute ma vie pour lui. Rien que ça, et tout ça à la fois. « J'vais rejoindre darl', tu viens ou tu restes ? »
Sa facilité à passer du coq à l’âne me sidèrera toujours. J’y peux rien, je capte pas comment il arrive à ranger un sujet aussi intense dans un dossier classé pour rien avoir à en foutre la seconde d’après. Mais je ravale, je sais que comme ça, il m’en reparlera, je sais que comme ça, il sentira pas la pression de rien me cacher sur la suite. Ça, ce serait pire. Le secret. J’aime mieux savoir, et me préparer en conséquence. « Je viens. » bien sûr que je les suis tous les deux, moi qui jadis était toujours à rester en retrait à surveiller Ginny, moi qui aujourd’hui l’a presque complètement oubliée. « Dans 5 minutes. » parce que malgré me nombreux défauts, malgré tout ce qui joue contre moi, reste que depuis toujours, j’ai été celui à qui on a délégué les annonces à lui faire. Celui qui, malgré la profondeur et l’horreur des propos, savait toujours comment les lui présenter, comment lui introduire les mauvaises nouvelles en douceur.
« Gin? » elle est dans la cuisine avec Isaac. J’ignore volontairement, reviendrai sur leur relation un jour si on m’en laisse le droit. « Tu dois savoir un truc. À propos de Levi. » Levi qui est déjà parti avec Jill. Levi et Jill que je rejoindrai, une fois ma cadette au courant.
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Je ne connais pas toutes les nuances de la relation unissant - ou repoussant - Ginny et Jillian, néanmoins, lorsque cette dernière pénètre dans la cuisine au moment où la cadette tente de chasser les angoisses de Bailey, le regard assassin qu'elle voue à sa sœur me glace le sang. Alerte, je m'attends presque à devoir séparer les deux femmes McGrath et ne quitte pas du regard la trentenaire tandis qu'elle s'adresse à moi : « Isaac, fais attention, personne ne sera jamais plus important que Bailey dans sa vie, à part son fils comme aucune fille ne pourra être aussi importante que Gin pour Bailey, ils sont destinés à se retrouver un de ces jours » Je soutiens le regard de la brune, ses paroles s'immisçant certainement dans mon être mais luttant pour ne pas les laisser m'envahir ni faire du sens. Je ressentais ardemment que Jillian allait mal, et reconnaissais assurément que lorsqu'on souffre, nos termes peuvent rapidement dépasser nos pensées. Cependant, j'étais conscient également qu'il y avait toujours une part de vérité dans nos outrages, même si les angles se voyaient distordus par la rage.
Matt attire l'attention de Jillian, Ezra devient un réceptacle à la haine. La plus âgées des McGrath distribue sa rancœur à la majorité des convives avant de certifier que son annonce est fausse et ne résulte que d'un sordide défi. Bailey me tend fébrilement sa main et je mets en application mes compétences d'infirmier pour nettoyer et désinfecter sa plaie sans lui causer davantage de misère. « Ne l’écoute pas. S’il te plaît… » Le blessé prononce faiblement, sans que je ne saisisse à qui il parle exactement. Ginny, lui-même, moi ? « Il ne s’est jamais rien passé entre nous, elle était ma femme sur papier, elle est mon amie la plus proche, mais rien de plus. Je t’assure. » Appliqué sur la paume du blond, je ne lève les yeux qu'à la fin de sa phrase, quand il s'adresse à son ex-femme. « Je suis tellement désolé. » « Tu n’as rien fait de mal, rien de mal du tout. » « Ce n'est pas de ta faute et tu n'as pas à te justifier. Tout va bien de notre côté, d'accord ? » Je lui assure calmement, troquant les cotons d'alcool pour un pansement que j'enroule précautionneusement autour de la paume du garçon. Je ressens qu'il rejette l'idée que Jillian puisse menacer le couple que je forme avec Ginny par ses propos acerbes, toutefois, en aucun cas l'idée de trahison quelconque de la part de l'artiste ne m'ait effleurée jusqu'alors l'esprit. De plus, l'histoire entre Bailey et Ginny ne me concerne absolument pas, elle appartient au passé, est révolue, et est strictement la leur. En aucun cas n'ai-je mon mot à dire sur leur relation. La seule chose qui m'importe est le bonheur de Ginny et la sérénité de Bailey. Je termine mon ouvrage et me relève, tapotant amicalement l'épaule du trentenaire qui me remercie. « C'est normal. »
Je ne peux m'empêcher d'avoir mal pour Jillian alors qu'elle agresse de nouveau Bailey. A vouloir heurter autant, il me semble certain que la jeune femme se porte mal. J'étudie précautionneusement le Fitzgerald en vue de m'assurer que ce nouvel assaut ne lui fasse pas perdre de nouveau pied et ne peux m'empêcher de songer à tous les éléments sous-jacents qui doivent perdurer entre lui et la bouclée pour qu'il y ait une telle tension entre eux. Je n'ai aucun droit sur leurs affaires, toutefois, je me soucie naturellement de leur bien-être, compte tenu du niveau intense d'ire croissant chez Jillian. Un rictus étire mes lippes quand le directeur artistique opte pour l'offensive et je n'apprécie absolument pas le regard noir qu'il voue à une Ginny s'opposant à tant de cruauté.La porte claque violemment dans sa carrée, je plisse doucement les yeux, méfiant pour la suite et rejetant les invitations de Bailey envers Jill pour qu'elle ne se "loupe pas". J'ai conscience que rien n'autorise la McGrath à agir de manière si abominable, toutefois, il en va de même pour Bailey, autant puis-je compatir de ses propres maux également. Aussi, si je ne me trompais pas et Jill était réellement en souffrance, je redoutais qu'elle prenne Bailey au pied de la lettre et oeuvre justement pour atteindre férocement à sa santé. De mon expérience personnelle, si quelqu'un m'avait invité à ne pas me louper, probablement n'aurais-je jamais été là pour panser la paume du divorcé.
Le silence tombe, la pression est lourde. Le britannique se tourne vers moi pour avouer avoir apprécié me rencontrer et prie un moment en tête à tête avec Ginny. Les doigts de celle que j'aime effleurent les miens discrètement, lourds de sens, et je quitte la cuisine pour leur offrir tout le privé possible. Mon attention se dépose sur les deux cousins qui discutent, le teint blême de Matt se ricoche sur celui de Ginny qui j'aperçois alors que Bailey quitte la demeure de Logan City. « Sur une échelle de un à plus jamais même sous la torture, à quel point tu es d’accord avec moi pour dire qu’à partir de maintenant, les brunchs avec ma famille sont une option à éviter? » Un fin sourire conciliant, rassurant, amoureux, étire mes lèvres. Même si ce repas relevait de la pure catastrophe, il n'en demeurait que j'aimais la jeune mère pour y avoir cru et que je trouverais de bons arguments pour valoriser son projet. Cependant, aucun mot ne parvient à franchir suffisamment tôt la barrière de mes lèvres puisque Matt interpelle sa sœur. Je caresse doucement les doigts de la brune, dépose un baiser sur sa tempe pour lui insuffler courage et soutien. « Tu dois savoir un truc. À propos de Levi. » Mes doigts entremêlés aux siens, je refuse de les dérober sans qu'elle ne me chasse, devinant horriblement l'annonce que Matt fera à sa sœur : la révélation de Levi n'était pas un mensonge. Je ne comptais pas laisser Ginny recevoir ce coup sans moi.
C'est en adoptant une tonalité aussi détachée que rassurante que j'annonce à Matt qu'en effet, une multitude de cellules anormales se sont développées dans mon organisme, si bien qu'elles en forment un cancer. Je constate le regard de mon cousin s'altérer, regretter, assimiler, redouter. Ma main se pose fraternellement sur son épaule alors que les éléments se soudent dans son esprit jusqu'à former l'immensité de la vérité que je viens de lui stipuler. Je chasse d'un revers de la main la fatalité pour souligner l'absence d'utérus colonisé de Jillian, extirpe un rire sec de la bouche d'un grand frère encore beaucoup trop protecteur et conservant intacte une rancune dédiée à un certain Beauregard.
Je lui assure qu'il n'y aura pas mort d'homme en ce qui me concerne, ne rompt notre contact visuel, lui promet la meilleure conclusion silencieusement. Mes doigts pressent davantage l'épaule du surfeur, appuyant les termes prononcés comme si je pouvais les graver dans le marbre par ce geste. Je ne m'éternise pas car je ne compte pas donner plus d'attention qu'il n'en faut à ce fléau que je combats, parce que je refuse de lui donner plus d'importance qu'il n'en mérite. Puis, une bombe explosive m'attend à l'extérieur, j'espère qu'elle ne s'est pas trop éloignée vu son état éclectique du moment. « Je viens. » qu'il m'assure, la nouvelle encore en travers de sa gorge mais qu'il essaie d'avaler, j'en suis sûr. Je lui souris, m'oriente vers la porte d'entrée tandis qu'il rejoint sa sœur dans la cuisine. Finalement, j'entends les propos qu'il lui adresse et demeure en suspens, réalisant que mon annonce doit se renouveler.
« Tu dois savoir un truc. À propos de Levi. » Mon regard se plante dans celui de la cadette de la fratrie. Un Isaac demeure en périphérie, prêt à pallier ou s'incruster dans le décor. Une sorte de vérité générale, une situation initiale dans le chaos de ce repas. J'attends que ma cousine se rapproche et sur un ton sérieux, soutenant ses yeux noisette, je réitère : « Je sais pas si t'as entendu. » Après tout, elle s'évadait vers la cuisine quand j'ai hurlé ma maladie. « On m'a diagnostiqué une maladie. Enfin. Un cancer. » Les mots s'enchaînent, lentement, d'une neutralité qui apparente celle des ingrédients que je listerais pour former un cocktail au Death before Decaf. On y croirait presque pas, à la véracité de ces paroles, tant elles sont dites sans aucune lourdeur. La sémantique des mots en deviendrait pâle, pourtant, je n'en ris pas, preuve que j'ai bien saisi toute la gravité de mon infortune. Attentionné, consciencieux, je mets tout en oeuvre pour ôter tous les doutes, les craintes, les chagrins, des deux membres de ma famille me faisant face. « C'est pas grave, enfin, ça se guérit bien. Ça va aller, je vais bien. C'est pris en charge. » Je réduis la distance entre nous deux, attire doucement l'artiste dans une étreinte et après avoir déposé un baiser sur son front, additionne : « Merci pour le brunch. On va finir par tous se tolérer, tu vas voir. » Après tout, chacun avait répondu présent à l'invitation. Ceci reflétait à mon sens une volonté de lien.
« Tu dois savoir un truc. À propos de Levi. » à peine le temps de redresser les épaules, à peine le temps de répondre au sourire d'un Isy qui n'a pas lâché ma proximité, qui a enlacé ses doigts aux miens, qui est là, envers et contre tout. Je ne l'aime que plus fort, je ne serre sa paume contre la mienne que mieux. La voix de Matt dans mon dos qui laisse tout le temps à un frisson glacial de couver ma colonne vertébrale, les mots de Bailey en écho dans ma tête que j'essaie de mettre d'un côté pour entendre ce que mon frère, mais apparemment et surtout mon cousin, a à ajouter. Mes yeux trouvent ceux du Jensen dans l'espoir d'y attraper un peu de forces, juste un peu, juste assez, avant de prendre une longue et nécessaire inspiration, et de faire volte-face vers les deux seuls invités restants.
Personne ne me dit les choses, dans cette famille, à la base. Jill me les crie, Levi me les chante, Matt me les cache ; mais personne ne me dit quoique ce soit. Du moins, les années l'ont prouvé, les pincettes qu'on prend avec la cadette, la pauvre gamine fragile, poupée de porcelaine qu'on préserve pour le bien de certains, pour en exaspérer d'autres. Pourtant, c'est bien une lueur d'honnêteté que je trouve dans les prunelles de Levi, et Matt qui a instigué la révélation ne me brise que plus le coeur ; il sait que je vais avoir mal, je le vois à son expression et à son corps tout entier beaucoup trop stoïque pour l'être vraiment. « Je sais pas si t'as entendu. On m'a diagnostiqué une maladie. Enfin. Un cancer. » il est étrange, le soupir que je laisse glisser une fois les mots articulés, entendus. Il est bourré d'incompréhension et d'injustice, mais il est soulagé aussi, ironiquement, de partager avec lui son poids, d'avoir su enfin prouver ma valeur à ma famille, d'avoir enfin su leur montrer que je n'étais pas qu'une silhouette frêle toujours prête à être cassée.
« C'est pas grave, enfin, ça se guérit bien. Ça va aller, je vais bien. C'est pris en charge. » j'ai bien appris que ce genre de diagnostic hypothétique est tout sauf vrai, qu'il ne fait que plus mal qu'autre chose. J'ai bien vu avec Noah comment rien n'est certain, comment les "ce n'est pas grave" et les "ça se guérit bien" n'étaient que chimères, impossible à attacher à un fait véridique, à une preuve tangible. Je sais par coeur comment la vie peut s'effriter en une seconde à peine, je sais qu'il chambranle, je sais que lorsqu'il passe ses bras autour de moi, on cherche tous les deux une forme de réconfort certain. Mais même si je sais tout ça, je le nie en bloc, m'appuyant sur des aquarelles de faux espoirs, sur des paroles que jamais Isy ne pointera du doigt, même s'il sait aussi bien que moi que la maladie ne doit jamais, jamais être prise à la légère. « Merci pour le brunch. On va finir par tous se tolérer, tu vas voir. » « Je t'aime. » un désastre familial comme un autre, le brunch est le dernier de mes soucis quand mes bras passent autour de la taille de mon cousin, resserrant son étreinte. « On va passer à travers ça comme on a passé à travers tout le reste. » mes mots se perdent dans son pull mais je sais qu'il les entend, je sais qu'il y croit autant que moi, Matt pareil. Même si je la déteste, l'épée de Damocles qui pend constamment au-dessus de nos têtes.