Things will never be the same

tad & raelyn

Ce qui lui faut, c’est de se remettre des vingt dernières minutes. C’est très contradictoire avec le fait que d’avoir passé sa vie à manger de la merde sans faire de sport a failli le perdre mais telle une gonzesse qui vient d’apprendre que Dylan a préféré aller au bal avec Tiphanie, Tad doit manger pour oublier et se remettre. C’est ce que la science dit de toute façon, les endorphines, tout ça tout ça. Bon, il passera tout de même sur la consommation de pizza et autre merde qui aurait fait son plaisir autrefois, vu qu’il suppose – à raison – que les kebabs du coin ont fermé boutique, en prenant ce qu’il y’a dans le frigo. « J’espère qu’on est tombés sur une famille nombreuse. » Dans le quartier ? Il n’aime pas apporter de mauvaise nouvelle donc ne dit rien mais l’absence de jouet sur le sol et de désordre, outre l’empressement de partir dans la hâte, n’indique pas que plus de deux individus vivaient là et encore heureux, ce qu’il manque à sa liste de crasse de la journée, ce serait bien de marcher sur un lego perdu. « Des céréales et un yaourt, quel festin ! » « C’est healthy » dit-il en regrettant lui aussi l’absence de fromage et de viande bordel. Il se retient de dire quoi que ce soit en l’observant ouvrir les placards. La pêche est mince. « Tu penses qu’on va devoir se planquer ici pendant combien de temps ? » Il hausse les épaules. Le piège, c’est de sortir trop tôt ou trop tard. Trop tôt, des monstres seront encore à leur courir après. Trop tard, y’en aura plus ici à les attendre mais ils seront plus nombreux ailleurs. « S’ils se dispersent pas rapidement, il faudra qu’on passe la nuit ici. Le trajet dans l’obscurité, je suis pas sûre que ça soit une bonne idée. » Là, elle marque un point. Il réflechit tandis qu’elle continue de fouiller les placard avant d’en sortir un gros pots de nutella. « Bon, la bonne nouvelle c’est qu’on risque pas de tomber en hypoglycémie ! » « Et surtout, ça risque de se revendre cher quand y’aura plus rien. » commente t-il avant de sortir ses yaourt du frigo. « Ce qu’on peut faire aussi, c’est fouiller d’autres apparts. » Il le propose comme ça mais ça entrerait dans le domaine de la perte de temps. « En tous les cas, tu as raison, on peut pas rester là pour la nuit et je peux pas laisser ma sœur sans savoir où je suis ou elle partira sans moi. Je te propose qu’on prenne la porte d’en bas, elle sait que tout est chez moi et qu’elle doit me trouver là bas. Je propose qu’on passe par la porte d’entrée pour sortir et qu’on essaie d’y arriver avant la nuit. »

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Maintenant, il fallait penser à la façon de se sortir d’ici. Tad voit les choses simplement : la porte d’entrée, même si rien ne dit qu’elle ne sera pas déjà envahi de monstre. De même pour les couloirs. Il reste pensif tout en se servant un repas de fortune en compagnie de Raelyn. Du yaourt et des céréales, rien pour le plaisir des sens mais il devait apprendre à être moins difficile. Bientôt, il en serait à bouffer des radis tel Scarlett O’hara en pleine guerre de Sécession. Il essaye de se motiver mais tout de même, il serait tenté de fouiller pour trouver plus nourrissant, le genre d’idée qui va vraiment l’amener à se faire bouffer. « Ça sert à rien de se charger inutilement, on pourra pas emporter grand-chose de toute façon. » Elle a raison. Une bonne chose qu’ils soient deux, l’un ramène toujours l’autre sur terre. « Mais on peut prendre le Nutella si vraiment tu y tiens, je suis prête à faire des compromis. » Il esquisse un sourire, elle semble y tenir à sa pate à tartiner. « Je te la laisse, je sens que t’aura besoin du réconfort qu’elle peut t’apporter. » Parce que la suite promet d’être difficile et qu’un petit truc qui permet de se dire que la vie n’est pas si pourri, ça peut toujours servir. Son bol en main, il aborde le sujet de la fuite. Rester statique, il n’aime pas. Il a le sentiment que de ne pas bouger, c’est attendre le danger. « Je suis d’accord. On finit de reprendre des forces, on fouille la salle de bain pour voir si y’a pas des trucs utiles, et on tente notre chance par la porte d’entrée. » Il acquiesce, avant de penser à ce qu’ils pourraient prendre d’autres. Il n’a plus de fusil, aucune chance qu’il trouve une arme dans un appartement – parce que même si y’en avait, le gars l’aurait pris – mais il avait encore des réserves dans son sac. « Attends, j’ai un truc. » Il l’avait chopé au poste. Une grenade, rien que ça. « C’est peut-être con mais tu crois que balancer ça derrière pourrait faire diversion pour qu’on se casse ? » En plus de descendre la petite horde qui se forme en bas de la fenêtre.

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Il essaie de penser à tout avant que le danger ne revienne et le prive du temps nécessaire pour élaborer des fuites ou même de simples choses intelligentes à faire dans une situation comme la leur. Il sait qu’une fois dehors, tout va très vite et s’ils pouvaient éviter de se retrouver une seconde fois dans une situation où ils doivent descendre quelqu’un parce qu’il est trop bête pour ne pas fuir le moindre humain – en même temps, s’il avait été intelligent, elle ne serait pas avec lui et il serait mort anyway donc – et tout ça, ça demande de l’anticipation. « Je mange pas ces cochonneries. Après ça fait courir à la vitesse d’une fille de douze ans. » nargue t-elle alors qu’il propose de faire le plein dans l’immeuble, une idée relativement utile, vu qu’ils risquent de s’alourdir. Il s’arrête dans son geste, lui demandant avec une grimace faussement outrée si elle vient vraiment de se moquer de lui. Oui, elle l’a fait. « Il n’y a aucune honte à courir comme une fillette de douze ans. » Et si c’était encore le monde normal existait encore, il n’hésiterait pas à ponctuer sa phrase de hashtag en tout genre mais ce n’est pas le cas et il leur reste une fuite à prévoir. L’idée de génie – ou pas – se pointe quand il se rappelle du plein qu’il a fait au commissariat, s’il a du dire adieu à son fusil qui pourrait faire le bonheur d’un inconnu random, il garde encore quelques munitions dont des grenades. « Wow doucement avec ça ! » dit-elle, visiblement bien plus consciente du danger que lui en matière d’arme à feu. Merci le cinéma pour lui avoir faire croire que tout se manipule sans entrainement. Il obéit néanmoins, ne cherchant pas à la paniquer. « Tu sais t’en servir ? Parce que je suis pas sûre que tu ne cours assez vite pour te permettre de te louper. Moi non plus, pour ce que ça vaut. » demande t-elle, lui ne comptait pas la lancer à proximité d’eux. « Espérons qu’on ait pas à s’en servir. » « Disons que ce serait une diversion. » dit-il avant de connecter trois neurones. « Mais tu as raison, je ne connais pas la portée de ce truc, ni la vitesse à laquelle les morts rappliqueront. » Ce qui peut être vite ou pas du tout. Mine de rien, ils étaient assez rapide ces trucs-là. « On va se contenter se sortir en scred en priant pour nos vies ? » Bien que l’inquiétude qui monte en lui commence à l’amener à vouloir être chez lui très très vite.

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« Aucune honte, mais je ne ramasserai pas les différentes parties de ton corps quoi. » dit-elle alors que le sujet de sa lenteur est tombé sur le tapis et qu’il tente d’être drôle en prônant une ouverture d’esprit alors que de toute évidence, s’il ne se prend pas en main et ne fait pas attention, c’est la mort qui l’attend et pas de ces petites morts dont on pouvait ne pas se soucier il y’a encore un mois comme des avc ou des crises cardiaques mais on parle bien de déchiquetage et d’anthropophagie. « Tu sais, je pense qu’on va établir une règle toi et moi, c’est que si l’un est foutu, l’autre ne doit pas regarder derrière. » Parce que très clairement, il ne lui en voudra pas si elle ne s’amuse pas à justement «  ramasser les différentes parties de son corps » parce que dans un moment comme celui-ci, y’a mieux à faire que de s’emmerder avec les morts, vu qu’ils sont devenus le problème numéro un du pays. Fallait bien que ce sujet tombe sur la table de toute façon et même s’il ne doutait pas de sa décision s’il était mordu – maintenant qu’il l’avait vu descendre une nana – il sait qu’il aurait meilleure conscience si ce point est éclairci dès le départ. « Enfin, je vais quand même essayer de pas mourir hein ! » dit-il pour détendre les choses parce que bon, il se voit pas entre quatre planches dans l’immédiat. Au final, ils enchainent sur la suite et maintenant qu’ils sont rassasiés et débarrassés d’une horde, la suite de l’aventure n’attend qu’eux. « On a qu’à dire qu’on la balancera en dernier recours. » parlant des grenades qu’il a eu l’intelligence d’entasser dans son sac avant de partir. Intelligence relative, mais au moins, ça fera un joujou qui n’est pas dans les mains de quelqu’un d’autre. « Bon je suppose que plus vite on tente le coup plus vite on est chez toi ? » Il acquiesce. C’est en effet le cas. Pas besoin d’être un génie en math pour le savoir. « T’as besoin de passer au petit coin ou de te refaire une beauté avant de partir où on y va ? » Enfilant son sac, il est prêt et rétorque avec un sourire. « C’est bon, j’ai mis une couche propre pendant que tu ne regardais pas. » Et il se croit malin mais la vérité c’est qu’il en aurait presque besoin avec toutes ces émotions. « On va juste essayer d’avancer sans croiser personne, mort ou vif. » Et à dire vrai, il espère plus ne croiser personne de vivant parce qu’il connait sa corde sensible, son défaut de vouloir toujours aider les autres et n’y résistera pas alors que plus il rendra service, moins vite il trouvera Jean. Il prend une inspiration avant de s’avancer dans les couloirs, toujours sur le qui-vive avant de marquer un cran d’arrêt sur une hache, qui servirait en temps normal pour défoncer les portes en cas d’incendie, qui est restée bien sagement derrière sa vitrine. « J’ai envie de la prendre mais j’ai peur de déclencher une alarme. » dit-il avant d’ajouter « Mais avec ça en main, ça nous fait déjà une arme sans bruit en cas d’attaque. » Parce son flingue à elle, c’est bien, mais ça fait boum-boum. « On prend le risque ? » Vu qu’ils sont deux à manquer de finir sur le grill, ça lui parait la moindre des choses de demander.

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En très peu de temps, l’un avait compris les limites de l’autre. Tad n’avait pas pris un risque inconsidéré en sauvant Raelyn, et elle-même était certaine de s’en sortir si elle avait laissé l’autre nana faire de Tad ses quatre heures au lieu de l’abattre. Un compromis venait de se faire et c’était très bien comme ça : pas de sacrifice inutile. « Tu m’as l’air assez taré pour collectionner des bouts de corps humains dans des bocaux, alors dans un sens, ta règle me rassure. » dit-elle, l’amenant à penser si c’est le bon moment de placer le fait qu’il soit légiste. Cela n’aidera en rien leur situation mais ça offre une opportunité de souligner l’instinct de la jeune femme qui n’aura pas mis trop de temps à le cerner. Il se retient de le faire parce que trêve de discussion. C’est le moment de partir – prendre la fuite plutôt – et de retrouver Jean avant que ça ne soit plus possible. « Alors allons-y. » Et sans attendre, ils prennent la route. Tad reste méfiant parce qu’on ne sait pas sur qui il est possible de tomber dans les couloirs. La ville est à mi-chemin entre un désert complet et une horde sauvage. Il y’a des vivants, il y’a des morts et le ration entre les deux est assez serré pour ne pas savoir sur quelle espèce ils vont tomber et à choisir, il ne sait pas lui-même ce qu’il préfèrerait. Dans une situation comme celle-ci, il ne faut pas faire confiance à l’animal pensant. Alors qu’ils prennent la direction de la sortie, Tad s’arrête devant une hache de secours qui n’aura jamais aussi bien portée son nom. C’est pas que ça l’enchante d’avoir l’opportunité de défoncer des crânes avec ça mais c’est silencieux et de ne pas se faire remarquer peut leur sauver la vie. « Attends deux secondes. » dit-elle alors qu’il partage sa réflexion et qu’il attend son avis. Après tout, s’il fait sonner une quelconque alarme, ça les met tous les deux en danger. « Y’a aucune pourriture devant. On peut tenter notre chance, tu brises la vitre, attrape la hache, et on déguerpit avant que l’alarme ne les rameute ? » dit-elle alors qu’elle fait le guet. Il lui fait un signe de la tête avant d’ajouter. « Tu veux profiter de deux minutes de battement pour te cacher dans un égout avant que ça pète ? » Il ricane. C’est pas drôle. Il devrait peut-être même avoir un peu honte que ce soit ça, sa possible dernière vanne. « J’y vais. » dit-il avant de briser le verre, d’attendre comme un con qu’il y’ait bien une alarme qui sonne avant de dévaler très très loin d’ici.