It's not stealing, it's retrieving

Avec Freya, Jill était totalement naturelle, et Freya n'avait pas encore fuit. Ce qui montrait qu'elle devait être à peu près aussi folle qu'elle. Aucune des deux ne devaient s'attendre à rencontrer une telle personne dans journée. Petit à petit, elles s'ouvraient à la discussion et parlaient d'autres choses que des futurs cours de vol que prendrait Jill. Elles avaient l'air très semblable sur certains points.

« Morte après m'être éclatée. J'ai 27 ans, ça aurait été l'âge parfait pour en finir », Jill rit face à cette allusion au club des 27. « C'est vrai que c'est stylé de faire partie du club des 27, j'ai déjà loupé ma chance », elle répondait à la question de Jill quelques minutes après qu'elle l'ai posé, il fallait un temps de réflexion. « Mais si on a un taf qu'on aime et qui dure toute la vie, ça peut faire une sacré longue existence, quand même. Ton cas ? », Jill réfléchit quelques instants, « Je pense que je partirais sur la même idée que toi, je pense pas que j'arriverai un jour à rester travailler quelque part toute ma vie, c'est trop compliqué, je me lasse beaucoup trop vite de tout ». Elle se lassait des gens, du travail, de la ville dans laquelle elle pouvait rester trop longtemps, c'est de là que venait certainement son besoin de voyager le plus possible. « Je n'aime pas vraiment m'attacher aux gens, aux lieux ou aux objets... ».

Jill était vraiment intéressée par l'idée qu'il y ait un casino secret et illégal dans la ville, mais n'était pas très rassurée à l'idée que même Freya n'était pas rassurée à l'idée d'en parler. « T'aurais plus qu'à t'servir crois moi. Si j'te donne l'adresse, faudra pas dire que ça vient de moi. J'veux pas perdre une phalange, hein. » « Carrément ? C'est vraiment pas très rassurant tout ça. », Jill dit ça en regardant son verre et en en buvant la moitié d'une traite. Elles continuent de parler du Candy club. « Y'a qu'des meufs là bas ? Nan parce que si c'est un repère pour les bonhommes en chaleur seulement, ça m'intéresse vachement moins, tout d'un coup. Et elles font quoi, ces nanas, pour que tu les déteste tant ». Elle rit devant la mine dégoûtée de Freya quand elle parle des hommes que Jill a l'habitude de croiser dans le club. « Il y a effectivement pas mal de mecs en chaleur, c'est mon gagne pain, mais il y a aussi des strip-teaseurs, y'en a pour tous les goûts, tu devrais passer une fois ! », dit-elle en faisant un clin d’œil à Freya. « C'est des meufs banales qui ne font que parler de mecs et de maquillage et qui se frottent à des mecs parce qu'elle sont en manque d'affection, d'habitude je m'entends rarement avec les filles ».

« Jamais voulu, nan. Disons que... Partir en vacances a jamais été vraiment possible chez nous », elle regarde Freya avec une moue compatissante, elle a l'air d'avoir eu une vie difficile et Jill le découvrait petit à petit. « Je comprends, on a pas dû grandir dans le même style de familles », au fond, Jill aurait préféré ne pas grandir chez les McGrath. Sans vraiment le vouloir, elle laisse échapper une phrase à laquelle Freya réagit directement « Il se passe quoi, si tu t'ennuies ? », elle lève les yeux vers sa nouvelle amie et réfléchit quelques minutes pour savoir quelle est la meilleure solution. Soit elle lui dit la vérité soit elle trouve un mensonge. Elle n'avait pas envie de lui mentir mais elle avait pas vraiment envie de la faire fuir non plus. « On va dire qu'il se passe des trucs un peu bizarre dans ma tête quand je suis pas occupée ». Elle ne voulait pas dire le mot qu'elle détestait tant. Elle n'osait plus regarder Freya dans les yeux de peur qu'elle prenne peur.

Freya avait visiblement des problèmes avec sa famille proche, et devait porter toutes les responsabilités, un lourd fardeau pour une seule personne. « Question d'habitude. », « ça aurait jamais dû devenir une habitude, tu devrais pas subir tout ça seule ». Jill rappel le serveur pour une nouvelle tournée « C'est moi qui offre ». « Heureuse de faire parti de ce comité réduit alors. » « Ce comité réduit c'est toi et moi, et c'est tout », dit Jill en rigolant. Elle parlait facilement à Freya de choses dont elle n'avait pas l'habitude de parler.

« Ah. C'est marrant, mais on dira pas comme ça. », « J'ai pas une tête de fille qui se drogue ? ». En ce moment, Jill passait son temps à sortir, à boire et à se droguer. Elle savait que c'était pas bon pour elle, mais au moins, elle s'éclatait et elle oubliait. Puis vient l'idée de se revoir pour l'apprentissage, et du coup se revoir pour le plaisir aussi. « J'sais pas, ça dépendra si tu veux m'revoir tout de suite ou non », « Pourquoi ? Tu veux déjà plus me voir ? », Jill lui fait un sourire et elles se mettent à rire. Elle prend le téléphone qu'elle avait volé quelques heures plus tôt, pour dire à Jill à quel point les gens peuvent être bête « Tant mieux pour toi ! Tu viens de gagner un téléphone quasiment neuf ». Effectivement, il fallait vraiment être débile pour mettre 4 zéros comme code de verrouillage, même un enfant de 10 ans pourrait le trouver. « En tout cas, tu m'as l'air d'être un sacré perso à toi toute seule, Jill McGrath », « Je pourrais dire pareil de toi, Freya sans nom de famille ».

It's not stealing, it's retrieving

« Il me reste encore jusqu'à février pour y arriver, c'est encore faisable. », elles étaient en train de plaisanter sur la mort. Jill avait bien trop penser à la mort pour une personne de son âge et avait déjà tenter de mettre fin à sa vie plus jeune. Peut-être qu'au fond, c'est ce qu'elle cherchait à faire tous les soirs en repoussant toujours plus ses limites. Un jour, elle finirait forcément par aller trop loin et se perdre dans ces expériences. « Si on a pas finit l'apprentissage d'ici février, on pourrait fêter ça ! ». Imaginer devenir une amie de Freya était plutôt sympa, elles avaient l'air d'être assez similaires dans leurs comportements. « Perso j'ai du mal avec les gens en général. Les relations humaines, le savoir être, bien parler et toutes ces conneries... J'ai pas le temps pour ça », Jill rit face à la remarque de Freya, c'était tout ce qu'elle avait vécu avec ses parents toute son enfance, les repas mondain, les galas, des endroits où Jill devait toujours être parfaite mais où elle se faisait un plaisir de rendre ses parents fous. « C'est tout ce que je fuis depuis ma naissance, alors je te comprends... ». Repenser à sa famille ne lui fait pas forcément plaisir.

Elles reparlent du Candy et du genre de danseurs qu'il y avait, « Après j'suis exigeante comme meuf. J'accepte pas tout non plus », « Si tu trouves pas de mec dans les danseurs ou dans les clients, je me ferais un plaisir de te récupérer avec moi et de te faire un danse pour te sauver de tous les gros lourds qu'il y a dans ce club. », elle lève son verre et lui fait un clin d’œil en riant. Elle continue de boire le liquide ambré qui est toujours présent dans son verre. « J'dois donc me considérer comme une privilégiée, alors ? », Jill sourit à Freya « On peut dire ça, par contre, si tu commences à parler maquillage ou à quel point te copain est parfait je t'étripe ». Elle regarde Freya qui n'a pas du tout l'air d'être ce genre de fille en souriant.

Jill ne s'étend pas sur le sujet du pourquoi elle ne doit pas s'ennuyer et Freya ne continue pas non plus à en parler ce qui l'étonne un peu vu la curiosité qu'elle avait montré jusqu'à présent. Elle aurait beaucoup de choses à dire pour expliquer tout ça, mais pas ici, pas maintenant, c'est bien trop tôt et elle n'est pas assez en confiance pour parler d'un de ses secrets qu'elle cache le mieux.

Freya parle de sa famille, de son grand frère plus précisément et Jill sourit en la voyant, elle aime beaucoup son frère, ça se voit. « Une vie bien compliquée, mais au moins vous êtes là l'un pour l'autre ». Jill avait aussi eu quelques problèmes familiaux mais pas du tout du même style, la vie de Freya à l'air d'avoir été beaucoup plus compliqué. Elle la regarde compatissante sans en faire trop, elle n'a sûrement pas envie qu'elle ai pitié d'elle. Elle a déjà cerné quelques aspects de sa personnalité, même si il lui en reste beaucoup à découvrir.

Elle continuent de boire et Jill paye sa tournée « Que m'vaut cet honneur ? », elle la regarde en buvant une gorgée « Je voudrais pas que tu utilises l'excuse que ton verre est vide pour partir, cette soirée est plutôt sympa » dit-elle en levant son verre vers Freya une nouvelle fois. « Promis j'dirai rien à personne » « Je compte sur toi pour emporter ce secret dans la tombe ». Elles avaient un point commun avec le dessin mais il n'y avait que Freya qui était au courant que Jill aimait ça. « J'ai pas dit ça », Jill lui sourit avant de rire légèrement « Donc ça va tu supportes mieux ma présence maintenant ? ». Elle remet le téléphone volé dans sa poche avant de dire à Jill qu'elle en avait besoin, elle acquiesce, même si elle en avait pas eu besoin, elle aurait pu gagner pas mal en le revendant.

« Mon nom de famille n'a pas d'importance, t'façon », « Ah oui totalement, j'aime juste bien dire Freya sans nom de famille, c'est pas mal je trouve ». Elle plonge ses lèvres dans le nouveau verre qu'elle a payé avant de re regarder Freya qui continue de parler « Et puis, ça maintient un peu le mystère, j'aime », « Jeune brune mystérieuse, tu dois tous les faire craquer comme ça », elle lui fait un clin d’œil en tentant d'apprendre de nouvelles choses sur la vie de Freya.

It's not stealing, it's retrieving

Les deux jeunes femmes se trouvent toujours de nouveaux points communs, Jill ne s'attendait pas à finir sa journée en buvant un verre avec une fille qu'elle ne connaissait pas il y a quelques heures et qu'elle avait sauver d'un aller retour en cellule. Elles s'étaient toutes les deux ouvertes, elles parlaient avec une facilitée déconcertante et riaient à tout va. Une ambiance légère et complice se mettaient petit à petit en place.

« Okay, v'là que ça me rassure alors. Tu seras ma sauveuse si jamais ça arrive. Après, j'serai là que pour le spectacle. Les trucs de cul d'un soir, c'est pas mon délire. », Jill lève un sourcil en la regardant. « Promis je te sauverai de tous les gars chelous de la boite ». Elle continue de boire une partie de son verre en réfléchissant à la dernière partie de la phrase de Freya. Jill n'avait connu que ça, les relations sans attaches et sans sentiments depuis toujours. Elle n'avait jamais voulu plus, laisser entrer des gens dans sa vie était bien trop compliqué. « T'as besoin de sentiment ? », Jill la regarde un peu comme si elle était une problème scientifique à résoudre, elle n'avait jamais eu d'amies si différente d'elle sur ce point là, elle fréquentait des filles et de mecs qui préféraient aussi les plans d'un soir. Elle avait rarement des relations fortes qui impliquaient d'avoir des sentiments amicaux et amoureux. Seules quelques personnes faisaient exception à cette règle et peut-être que Freya en ferait un jour partie.

Le sujet de ses collègues au Candy est lancé, Jill ne les apprécie pas vraiment, aucune des filles de cette boite ne valait le coup de s'attarder sur elle pour apprendre à les connaître. Freya utilise une voix nasillarde et aigu pour se moquer du genre de filles dont Jill était en train de parler. Elle se met à rire de bon cœur en voyant Freya tortiller ses cheveux autour de son doigt. « Sérieux si jamais ça m'arrive, j'te donne le droit de m'tuer. », Jill lui fait un clin d’œil « Je te torturerai avant de te tuer de manière lente et douloureuse si ça arrive. ».

« Avec mon frère aîné, ouais. J'suis plus proche de lui que d'mon jumeau. C'est tellement un p'tit con celui-là. ». Jill écoute attentivement ce que lui dit Freya sur sa vie et sur son jumeau « Oula ça a l'air tendu, qu'est ce qu'il fait de si insupportable ce jumeau ? ». Jill aussi avait des problèmes avec ses frère et sœur. « T'en as, toi ? Des frères et sœurs ? ». Jill lui sourit en avalant une nouvelle gorgée d'alcool. « Oui j'ai un grand frère et un cousin, mais que je considère comme un frère, avec lesquels je m'entend bien et une petite sœur, madame parfaite, qui m'insupporte au plus haut point », parler de Ginny lui tire un soupir enragé. Elle n'aimait pas vraiment parler de sa famille et encore moins de sa sœur. « T’inquiètes pas, j’suis bien là où j’suis. J’sais pas si c’est raisonnable mais on a qu’une vie parait-il alors hein. Tant qu’y a ça, j’serai heureuse comme un paon. », Jill rit devant Freya « Comme un paon, j'ai jamais entendu cette expression ! Mais je valide, on est heureuse comme des paons grâce à nos verres alors ! ». Elle lève de nouveau son verre pour le faire tinter contre celui de Freya avant de le finir cul sec.

Freya était beaucoup plus avenante et sympathique que quelques heures auparavant, quand elle menaçait de tuer Jill parce qu'elle l'avait vu voler un téléphone. « Hey, je te supportes mieux que quand tu t’faisais passer pour ma meuf sans mon autorisation, c’est clair.  Même si ça sera une technique à user et abuser dans le futur. ». Jill la regarde avec des yeux malicieux et un sourire en coin « Quoi ? T'as pas aimé ma prestation de lesbienne féministe en furie ? Je trouve qu'on a été plutôt convaincante, c'est une des meilleures techniques qu'on aura pour faire diversion ». Elles se retrouvaient à faire des plans pour leurs activités futures, elles savaient qu'elles allaient se revoir bientôt. « Brune ou blonde, ça dépend de mon humeur », « Et donc Freya brune c'est la maléfique et la blonde c'est l'ange ou c'est l'inverse ? ». Elles rient toutes les deux une nouvelle fois. « J'espère pas. J'ai déjà bien assez à faire comme ça », « Oh donc Freya est un femme occupée ? ». « Toi, par contre, j'ai la sensation que les affaires d'coeur, c'est pas ton truc, contrairement au cul », Jill sourit et fait un clin d'oeil à Freya « Tu lis en moi comme dans un livre ouvert », elle avait raison, Jill n'avait jamais eu de relation amoureuse. « Je ne suis jamais tombée amoureuse et j'en suis ravie, ça m'a évité un bon nombre de problèmes à gérer, même les plans culs je les ramène jamais chez moi pour pas qu'ils puissent me retrouver. ». ça paraissait un peu glauque dit comme ça, mais c'est la façon dont elle vivait depuis toujours. Si on ne comptait pas Bailey.

It's not stealing, it's retrieving

Les voilà qui parlent de tout et de rien, elles se parlent comme si elles se connaissaient depuis des années. Elles sont assez semblables et Jill se rend compte que Freya pourrait devenir une amie sur laquelle elle pourrait très certainement compter. Elle restait toutes les deux pendant quelques heures dans ce bar à boire et discuter. « C'est compliqué. Peut-être pas des sentiments mais quelque chose, une connexion, un lien, une espèce de magie bizarre qui s'opère, tu vois ? », elle la regarde une seconde « Je comprends, mais moi je vois pas du tout le truc pareil », elle n'accorde pas une réelle importance au sexe, c'est juste un moyen comme un autre de se faire plaisir, elle n'a même pas besoin de connaître les prénoms de tous ses plans culs. « On m’a déjà que j’avais des problèmes affectifs. Que j’m’attache trop. J’sais pas, j’aime juste ressentir quelque chose que j’me fous à poil devant quelqu’un. » « Et puis, j’préfère qu’on m'veuille pour autre chose que juste le physique. » , « ça se comprend, je vois ce que tu veux dire », elle hoche la tête, acceptant totalement que tout le monde ne fonctionne pas comme elle.

« Fais gaffe, j'en aurai presque des frissons de savoir ce que t'as en tête quand tu dis ça », elle la regarde et essaie d'avoir un air sérieux « T'as raison, tu devrais être terrifiée ». Ils parlent de la famille, ce sujet assez sensible pour l'une comme pour l'autre apparemment. « D'exister', Jill aurait pu faire exactement la même remarque pour parler de sa petite sœur. Le sujet ne les enchante pas, mais elles arrivent quand même à en parler toutes les deux, elles se confient en quelque sorte, et c'est agréable de rencontrer quelqu'un qui la comprend sur plusieurs points. « Okay terrain glissant, là, j'le sens. Code noire ou tu vas réussir à ne pas péter la table ? », Jill regarde Freya en souriant sincèrement, « Non ça va je devrais survivre, tant que tu me dis pas à quel point je suis une mauvaise personne à détester ma pauvre petite sœur fragile ». Ce qui arrivait souvent, elle était la grande et était censée la protéger et être bienveillante, mais ça n'était jamais arrivé. « Elle fait quoi, ta sœur, pour être miss parfaite à ce point ? Heureusement que t'as des mecs pour relever l'entente familiale alors. ». Elle avale une dernière gorgée de son verre pour se donner du courage « Elle a toujours été la petite préférée et j'ai toujours été, Jill, la McGrath perdue et complètement folle de la famille, donc voilà, et oui, heureusement que j'ai Matt et Levi, ça doit être pour ça que je me suis toujours mieux entendue avec les garçons », elle rit regardant Freya et attendant son verdict sur la McGrath Family.

Elles parlent de leurs futures escapades, « Sur le moment, nan, j'ai bof kiffé. Mais planifier, ça fera sensas', j'en suis persuadée », « Tu peux pas savoir à quel point j'ai hâte de commencer à bosser avec toi Freya ! », elle lui lève son verre quasiment vide. Elle s'imaginait déjà voler à deux partout et n'importe quoi, à deux, elles seraient intouchables.

« On peut dire que ça, ça dépend des jours, de l'humeur et des gens. Y a pas de mode d'emploi ou sinon, on l'a perdu à ma naissance », Jill la regarde en acquiescent, ses paroles font étrangement écho à ce que Jill peut penser d'elle. Et Freya continue à parler « Nan mais là-haut, toujours », elle la regarde interloquée, elle aussi elle aurait des secrets concernant des problèmes dont elle ne veut pas parler. « C'est carrément flippant à quel point ce que tu dis me fais écho ». Elle était étonné qu'une personne puisse autant la comprendre. « Pourtant j'aime pas lire. », Jill pouffe de rire, le signe que l'alcool faisait déjà son effet et parcourait ses veines. « Sage décision. Avoir son cœur qui s'emballe pour quelqu'un, ça peut être aussi fort que de prendre une ligne de poudre mais quand sa retombe, la chute est encore plus brutale ». Jill est étonnée de la comparaison que fait Freya, « Donc madame est connaisseuse » elle lui fait un clin d’œil. Sans pouvoir le contrôler, une image de Bailey la frappe de plein fouet quand Freya lui dit tout ça. « Je saurais pas gérer de telle choses, déjà que la redescente de la cocaïne est horrible, une peine de cœur, j'imagine même pas. ». En fait, elle arrivait à imaginer, c'était certainement ça qu'elle ressentait à chaque fois qu'elle s'enfuyait de chez lui après leurs ébats.

It's not stealing, it's retrieving

Le sujet familial est vraiment sensible pour les deux jeunes femmes, l'une ne s'entend pas avec son jumeau l'autre déteste sa sœur. Elles se comprennent encore sur un point. « C'est le no judgement club ici. Tu viens et t'es appréciée tel quel. Promis. », cette remarque la fait sourire, elle se sent en confiance avec elle et elle ne la juge pas. « ça fait deux clubs ouverts en une soirée ! ». Deux faux clubs qui les rapprochaient et leur montrait qu'elle avaient un bon nombre de points communs qui allait les lier. « Dans ma famille, on a tous un peu taré dans la casserole. Mais les femmes sont plus touchées que les hommes... Enfin, quoique... Nan, en faites, j'pourrai pas te comprendre car on est tous fêlés chez moi ». Jill se met à rire, si toute la famille de Freya était comme elle ça devait être assez marrant. « Moi à part mon cousin qui est toujours partant pour faire la fête avec moi, les autres sont dans un assez bon état psychique je crois. ». Elle était la vraie folle de la famille, celle qui avait déjà fait le tour de plusieurs hôpitaux psychiatriques sans jamais y rester bien longtemps.

Des projets pleins la tête, elles se retrouvaient à faire des plans sur leurs prochaines techniques de vol, et tout ce qu'elles pourraient faire à deux. « Début d'une belle collaboration ! La lutte anti vol va avoir du pain sur la planche, je le sens. ». Elle lève son verre quasiment vide et lui fait un clin d’œil, Jill avait hâte de commencer à travailler avec Freya, ça annonçait des expériences trépidantes. Le sujet de l'amour est mis sur le tapis et Jill ne parle pas à Freya de ses conquêtes ni de Bailey, mais Freya lui fait part de son expérience, et visiblement, elle n'est pas très réjouissante. « Ouais je crois que personne sait vraiment gérer ces conneries », Jill acquiesce, ne pouvant pas réellement faire autrement. Elle savait que c'était compliqué à gérer et pour elle encore plus.

Tout à coup, Freya a de nouveau une idée folle « T'es sûre que tu veux payer ? Tu connais l'expression filer à l'anglaise ? ». Jill la regarde en haussant un sourcil, « Je t'avoue que j'ai jamais dit non à des consommations gratuites ». Elle écoute Freya attentivement. « Vas dehors pour fumer un coup, j'arrive ». Jill s'exécute et sort du bar et attend Freya, quelques minutes plus tard elle entend un cri à l'intérieur du bar et voit arriver Freya exaltée. « C'mon avant qu'ils rameutent les flics ! Ça s'rait con de se faire prendre alors qu'on a encore rien commencé ». Jill se met à rire de bon cœur et part en courant à la suite de Freya. Cette rencontre annonçait le début de nouvelles aventures et d'une nouvelle amitié.