Une photographie, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas.
Priam & Lullaby
La main de la demoiselle vient rapidement ajuster le tissu de sa jupe sur ses jambes, avant de prendre place sur le muret de ce décor enchanteur où elle shoote ce soir, se fait shooter plutôt, en profitant d’un délicat soleil couchant, ajoutant une atmosphère particulière au lieu choisit pour prendre ces photos. Lullaby adresse un regard à l’homme occupé à arranger son appareil photo à deux pas. Rencontrés au hasard du net, de leurs blogs et univers respectifs, aujourd’hui ils ont décidé de shooter ensemble, bien que l’homme ait habituellement une préférence pour les photos de paysage. Ce qui justifie le coin choisit, assurément, à quelques kilomètres de Brisbane et qui donne l’impression d’être un peu sauvage. Juste ce qu’il faut.
Laissant l’homme paramétrer son appareil, effectuer ses derniers réglages, la jeune femme fait un peu le tour des lieux, s’inspire de l’endroit pour imaginer quelques photos, quelques tableaux qu’ils pourraient faire. Elle préfère toujours quand il y a un échange entre les artistes, Bee. Quand on peut discuter avec le photographe, quand ce dernier prend en compte les idées, les suggestions, de son modèle. Se tournant en direction de ce dernier, la jeune femme prend alors la température de la situation.
«- Du coup tu as déjà une idées des tableaux que tu souhaite faire ?» s’enquit la demoiselle.
Qu’il lui parle, brièvement, de ses idées, permettra à la demoiselle de les visualiser, que l’homme n’ait pas besoin de la diriger tout au long du photoshoot, parce qu’elle saura exactement ce qu’il désire, le rendu qu’il vise. La photographie c’est de la patience, du savoir faire et, pour Bee, c’est aussi beaucoup de communication. De la bonne communication, de cette qui vous aide à avancer, à progresser.
«- Que je sache un peu ce que tu veux, ce que tu attends de moi exactement… L’ambiance générale que tu veux ?»
Une photographie, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas.
Ce qui t’arrive est quelque peu inédit. À vrai dire, tu ne pensais pas aller aussi « loin » dans une relation du net basée sur la photographie. C’est dingue non ? Toi qui es si réservé et qui prends tous les commentaires, positifs comme négatifs avec un sourire poli et un simple remerciement (alors qu’en vrai tu bouillonnes de rage ou sautes de joie), te voici qui discute avec une jeune femme ! Et pas depuis deux jours, non, vous papotez depuis deux semaines, et ce en toute amitié. Tu as un peu appris sur sa vie à elle et t’est venu une idée : pourquoi ne pas se rencontrer sur la plage à quelques kilomètres de la ville à la nuit tombée ? Décrit comme ça, ça fait vieux prédateur en manque, mais tu jures que tu n’es pas de ceux-là : tu n’as que de belles intentions, celles de passer un moment avec quelqu’un qui mentalement parlant t’a plu, par conséquent te sociabiliser et t’essayer à des styles de photo que tu apprécies moins. Ce n’est pas que tu sois nul, juste, tu n’aimes pas que la populace gâche ton art.
Sauf que tu dois bien l’avouer, parfois, sur une morne plage, une personne peut égayer positivement le cliché. Tu espères que ça sera le cas avec la demoiselle.
Étonnamment, en vous voyant, tu es resté assez neutre, tout ce qu’il faut de politesse, professionnel. C’est plus fort que toi : lorsque tu as ton appareil en main, rien ne peut te sortir de ton rôle. Vous vous amuserez – éventuellement – après. Toi en tout cas, t’as pris de petits snacks et des boissons. T’as même fait un jus d’orange avant de venir qui attend dans la glacière.
Viennent les questions précises où elle te demande ce que vous allez faire. Tu te doutes qu’elle a de l’expérience, qu’elle te comprendra. En l’attendant, tu as fait quelques croquis, très brefs et schématiques mais qui te donnent une idée de tes désirs. Tu t’approches d’elles pour les lui montrer.
« J’aime tout ce qui est un peu mystérieux, où on ne connaît pas forcément l’identité de la personne. Pas que ton visage soit laid, bien au contraire, mais je ne veux pas le voir ! »
Tu te doutes qu’elle pourrait se vexer, alors tu lui fais part de ta première idée en lui expliquant précisément dans quelle position tu aimerais la voir. Puis tu passes au second dessin.
« Nous avons un petit moment pour faire ces deux clichés. Ensuite, si tu n’as pas peur de te mouiller, nous irons dans l’eau car j’ai une bonne idée. Pour finir, j’ai encore quelques petites réserves sous le coude mais il fait encore trop clair. Nous attendront autour d’un jus de fruit ! »
Une photographie, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas.
Priam & Lullaby
Quelque chose de mystérieux. Quelque chose qui soulève l’interrogation des spectateurs et qu’ils ne comprennent pas forcément, qu’ils essaient de découvrir l’identité du sujet de la photographie, sans pour autant y parvenir. Ne pas montrer son visage. C’était bien la peine de passer deux heures sur son maquillage avant de venir. Mais soit. La jeune femme laisse l’homme exprimer son art, en songeant que le rendu pourra être un brin fantasmagorique, auréolé du mystère l’entourant. A voir. Il lui faudra sûrement attendre quelques jours pour voir le résultat concret de leur shooting et elle a déjà hâte.
«- Oui oui c’est ce qu’on dit.» lance la demoiselle amusée comme l’homme prétend que son visage n’est pas laid, mais qu’il ne veux pas le voir sur les clichés. «Pas du tout du tout ou le profil en trois-quarts ne gène pas ? Que je sache si je te tourne totalement la tête ou pas tout à fait.»
Ils perdront moins de temps pendant la séance de photographies, si toutes les questions ont été posées en amont, aussi la demoiselle préfère établir tout les paramètres dès à présent. Cela rendra la séance plus fluide, plus agréable, par la suite. Tout simplement. L’homme, d’ailleurs, en profite pour lui expliquer exactement ce qu’il veut pour les deux premiers clichés, avant de l’informer de la suite du shooting. La demoiselle hoche la tête en comprenant exactement ce qu’il veut de fait. Et aller à l’eau ne la dérange pas.
«- Pas de problème pour la baignade, je serrerai les dents si l’eau se révèle être un peu trop fraîche !» accepte la demoiselle avant d’acquiescer encore. «Pas de problème, tu veux faire des clichés en «nocturne» ou pas tout à fait, mais quand le soleil est tout de même très disparu ?» s’enquit-elle en jaugeant la course de celui-ci dans le ciel, avant d’aller s’installer, sa réponse obtenue, pour le premier cliché.
Une photographie, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas.
« Mais je t’assure ! » t’exclames-tu avec un petit rire. Elle a de l’humour, c’est déjà ça, et ne semble pas vexée par tes paroles trop souvent maladroites mais qui ne relèvent pas d’une réelle méchanceté.
Tu lui indiques ensuite que le trois-quart ne te gêne pas. Le soleil et les ombres feront le reste pour ajouter cette petite touche mystérieuse que tu aimes tant. Tu n’as jamais apprécié photographier quoique ce soit en plein jour, lorsque le soleil tape. Déjà parce que ça n’est pas agréable pour toi et que tu n’es pas une tête à chapeaux. Quand elle te fait part de son non-problème à aller dans l’eau, tu es ravi car tu avais une bonne idée qui la rendrait superbe. Tu ne sais pas si elle a pris de quoi se changer, alors embêté, tu lui demandes :
« Je pense avoir oublié de te dire d’apporter un maillot… tu en as un avec toi ou tu as des vêtements de rechange ? Personnellement, j’en ai mais je doute qu’ils t’aillent. Ils sont… masculins, tout simplement. »
Toujours à oublier un petit détail qui fait pourtant la différence Priam, tu ne changeras jamais. Vous finirez bien par trouver un arrangement de toute manière, vous avez déjà deux photos à réaliser sur le sable.
« Pas tout à fait en nocturne, ça ne rend pas toujours bien malheureusement. Il devra rester l’un ou l’autre petit rayon solaire, c’est pour cela qu’il faut se dépêcher ! »
Mais pas trop quand même, car tu as prévu un planning large pour ne stresser personne. Elle ne perd pas de temps et s’installe. Toi tu fais les réglages que demandent ton idée et en quelques instant, la première photo est dans la boîte. Pour être sûr, tu en refais une juste après en modifiant légèrement ta position. À elle de voir ce qu’elle préférera !
« Super miss, c’est vraiment bien ! T’es prête pour la deuxième ? »
Toi-même tu t’approches de la position réclamée, et alors que tu prépares déjà ton appareil à ce qui va suivre, tu lui fais part d’un petit quelque chose :
« Tu sais, si tu veux l’une ou l’autre photo de face, on peut, ça coûte rien. Seulement, ça te sera uniquement dédié. »
Une photographie, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas.
Priam & Lullaby
Elle plaisante et ne prend pas vraiment mal le fait que l’homme ne veuille pas de son visage sur les photos, selon l’ambiance qu’il souhaite voir, dégager, sur ses clichés. La jeune femme n’en prend pas ombrage, comprenant bien que l’art c’est l’art et que la vision du photographe, après tout, est souvent la bonne. Ce sera probablement un joli shooting et c’est tout ce qu’il faut retenir, de fait. Que ce sera un beau rendu, c’est tout ce que la jeune femme espère.
«- Ah non je n’ai rien prit du genre comme nous n’en avions pas parlé, je n’avais pas prévu de piquer une tête mais je pense que je peux y aller avec ma robe non ? Après, ça dépend du rendu que tu veux. Elle pourra sécher sur moi lorsque nous aurons terminé et, sinon, je peux appeler un ami pour qu’il m’apporte un vêtement de rechange.»
Bon, elle aurait appelé sa mère, qui a le double de ses clés, à défaut de pouvoir faire déplacer Alexandre qui ne pourrait pas entrer chez elle. Dommage. Parce qu’elle aurait adoré lui montrer encore une fois comme elle a besoin de lui. Les hommes adorent les jeunes filles en détresse, qu’il faut secourir d’une mauvaise passe. Et voir Alexandre lui porter secours a son charme. Même si la demoiselle sait qu’elle ne doit pas en abuser, au risque que l’astuce finisse par ne plus fonctionner.
«- D’accord, donc le dernier rayon de soleil ok. On va essayer de ne pas le manquer, dans ce cas !»
Bee se place, joue avec le soleil, laissant l’homme la photographier. La première photo tombe rapidement dans la boite et la demoiselle s’installe comme demandée pour la seconde photo, l’homme indiquant qu’ils peuvent faire, si elle le souhaite, une photo avec vue sur son visage si elle le souhaite, mais ce sera une photo personnelle. Juste pour elle. Bee rit, amusée, avant de vérifier sa position.
«- Pourquoi pas. Je pensais notamment à un cliché allongée dans le sable éventuellement mais ça risque de m’en mettre partout dans les cheveux et ne pas être top pour les clichés suivants, alors je ne sais pas… Mais j’ai hâte de voir le rendu de ce que tu as prévu, déjà !»
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Tu te sens bien embêté quand elle t’avoue ne rien avoir pris. Oh, c’est ta faute et tu le sais, tu as réfléchi à cela à la dernière minute – pas que tu as procrastiné, juste vous avez discuté de cette rencontre il y a peu et tu travaillais – et ton idée t’est venue quoi… il y a trois heures ? Les croquis ont été vites réalisés, parce que lorsque tu penses à quelque chose, ça ne te quitte plus, mais il était bien trop tard pour prévenir la jeune femme. À vrai dire, de ton côté aussi, tu aurais aimé prévoir quelques accessoires, dont une planche de surf, mais n’en possédant pas toi-même et te doutant que tout serait fermé à cette heure, tu as abandonné. Peut-être pour une prochaine fois avec un prochain modèle ! Tu aimerais bien photographier un homme, aussi.
« Je suis désolé, j’ai été peu prévoyant. Mais si ça ne te dérange vraiment pas de te mouiller et que quelqu’un peut te dépanner, c’est parfait pour nous ! »
Une fois la première photo bel et bien enregistrée sur ton appareil avec quelques prises différentes pour choisir la meilleur et ne pas finir avec un flop – ce qui est malheureusement déjà arrivé et t’a laissé dans un certain état de frustration d’avoir frôlé la perfection pour un détail stupide qui aurait pu être évité – vous vous lancez pour la prochaine, qui ne prend elle aussi pas trop de temps à être glissée dans la mémoire de ta caméra. Quand tu lui proposes la photo perso – elle mérite bien cela, elle qui est venue te faire le plaisir de sa présence ! Tu aurais été ingrat de ne rien demander – elle semble emballée mais un peu hésitante, alors c’est à toi de la rassurer.
« Ne t’inquiète pas pour ce détail ! Je ne crois pas que ça gâchera quoique ce soit, au contraire. Je suis certain que le sable dans les cheveux peut donner un effet un peu sauvage ! Je te laisse t’installer à ton aise, et puis on boira un petit quelque chose, d’accord ? Histoire que je n’aie pas pressé ces oranges pour rien. »
Tu désignes du doigt l’endroit où tu as laissé tes affaires, dont la nourriture et les boissons.
Une photographie, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas.
Priam & Lullaby
Bee n’a pas prévu de maillot de bain, mais elle songe que le résultat risque d’être plus beau, plus mystérieux, plus poétique, avec sa robe humide, plutôt qu’un maillot de bain. Si elle avait sût, elle aurait seulement emporté des vêtements de rechanges mais, elle n’avait rien prit et elle ferait très bien sans, après tout. La robe sècherait. Parce qu’en fin de compte, Bee ne se voyait pas vraiment appeler sa mère maintenant pour que cette dernière lui porte quelque chose à enfiler.
«- Non non ne t’en fais pas ce n’est pas grave, ça ne me dérange pas ce n’est qu’une robe elle ne risque rien. Et si c’est un peu frais, ça ira, ça ne devrait pas durer cent ans non plus, je devrais survivre à cela !» annonce la demoiselle.
Après tout, ce n’est jamais qu’un peu d’eau. Froide. Mais froide en Australie. Rien de grave, hein ? Elle peut tout à fait faire ce cliché, sans problème, quand il sera l’heure. En attendant, la jeune femme prend la pose pour le premier cliché, jouant avec l’appareil photo avant de faire de même pour le second cliché. Et puis, son photographe lui propose de faire un cliché qu’elle voudrait, elle, en voyant sa tête si elle le souhaite. Bee hésite un peu, parce qu’elle n’est pas sûre que le sable dans les cheveux soit une bonne idée pour la suite du photoshoot, mais l’homme la rassure rapidement.
«- Ok… dans ce cas, si ça ne te dérange pas de faire ça… Quelque chose d’un peu poétique.» explique-t-elle. «Un jus de fruits est une très bonne idée, surtout si ce sont des oranges fraîches que tu as pressées !»
La jeune femme s’allonge dans le sable, prend la pause, ferme les yeux. Les rayons du soleil viennent jouer sur les courbes de son visage et la demoiselle attend patiemment que Priam ait prit quelques clichés, avant de se redresser, époussetant un peu ses cheveux.
«- Je crois que c’est l’heure du jus d’orange maintenant, non ?»
Une photographie, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas.
Tu hoches la tête. Oh, si elle est sûre d’elle, tu ne vas pas davantage protester ! Tu espères juste qu’elle ne sera pas malade ; même s’il ne fait pas bien froid, tout est possible. Tu as personnellement déjà attrapé un mauvais rhume au plus chaud de l’été et t’es étouffé pendant deux semaines avec une toux grasse. C’était il y a fort longtemps. Tant qu’elle ne t’envoie pas la facture du médecin et des médicaments en t’accusant de tous les maux – toi, responsable de quoique ce soit ? Jamais ! –, vous vous entendrez bien.
Tout est parfaitement dans la boîte, sauf le fameux dernier cliché dans l’eau et celui sur le sable. Toi, tu es prêt. Elle aussi visiblement. Tu regardes l’éternelle course du soleil dans le ciel, ravi de constater que vous aurez un peu de temps pour vous désaltérer avant le grand final. Elle te donne ses instructions et tu hoches la tête. De toute façon, tu prendras plusieurs photos de différents endroits, et ça sera à elle de choisir celle qu’elle préférera que tu lui enverras au format de son choix dans les jours à venir. Elle se met en place, et toi tu te dépêches de la photographier. Une fois debout à ses pieds, une fois accroupi à ses côtés mais à une certaine distance tout de même,.. tu as de l’imagination, et tu espères qu’au développement, ce que tu as imaginé ne sera pas horrible et surtout, lui plaira. Si elle est habituée de ce petit manège, tu as de la concurrence et tu ne veux surtout pas la décevoir.
Tu éteins ton appareil alors qu’elle se relève et réclame son jus d’orange. Tu souris en coin et t’approches en effet de l’endroit où sont entreposées tes affaires.
« Tu es très perspicace ! Attends une minute. »
Tu sors la bouteille de jus d’orange de la glacière ainsi que deux cornets au chocolat qui, par chance, ne sont pas encore fondus. Tu espères que ça lui plaira, et tu le lui tends avec un mouchoir pour s’essuyer. Puis, tu prends des verres de plastique coloré, ceux qu’on donne notamment aux enfants, et verses de façon égale le liquide orangé dans chacun d’eux.
« Tu préfères le vert ou le bleu ? »
C’est enfantin, car tu sais que ça n’a pas d’importance, mais c’est toujours plus sympathique de demander aux autres la couleur qu’ils préfèrent. Tu peux ainsi lui passer celui qu’elle désire et tu t’assois près d’elle correctement, glissant une main dans ton épaisse chevelure brune. Tu retires le papier autour de ton cornetto et croque une fois dedans. Ton attention ne tarde pas à se reposer sur la jeune femme.
« On n’en a pas parlé, mais… tu as l’habitude de faire des shootings en pleine nature ? Tu es déjà allée où comme ça ? »
Une photographie, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas.
Priam & Lullaby
Avoir un peu froid, ça ne lui fait pas peur. Pour la beauté d’un cliché, pour la poésie de celui-ci, la demoiselle est prête à le faire. Ce ne sera, au pire des cas, qu’un mauvais moment à passer. Elle peut même crisper légèrement son visage, car personne n’en saura rien, cette photo se devant d’être aussi mystérieuse que les autres, face cachée, de fait. Mais pour le moment, la demoiselle prend la pose, allongée dans le sable, sous l’objectif de son photographe du jour, occupé à l’immortaliser sous plusieurs angles. Elle ne sait pas si ce sera vraiment aussi beau qu’elle se l’imagine, mais elle l’espère et il lui tarde de voir cette photographie – ainsi que toutes les autres – d’ici quelques jours. Pour l’heure, ils mettent cependant un terme temporaire à leur séance photo pour prendre un juste de fruit et attendre la chute du soleil, comme l’homme l’avait proposé un peu plus tôt.
«- J’bouge pas !» assure la demoiselle comme l’homme lui demande d’attendre une minute.
L’homme revient, remplit les verres de jus et lui laisse choisir celui qu’elle préfère. La jeune femme choisit. Comme une enfant. Le bleu, sa couleur préférée. Ouai, ça peut paraître stupide, elle aurait put dire peu importe, mais puisque l’homme lui propose si gentiment de choisir, alors la demoiselle ne se fait pas prier pour s’exécuter. La couleur du verre ne changera rien à sa boisson mais soit. Mais… enfin, sinon, il n’aurait pas proposé ce qu’elle voulait.
«- Merci !»
La demoiselle prend le verre, le porte à ses lèvres en observant le mouvement des vagues qui viennent lécher la plage et elle tourne la tête vers son interlocuteur comme ce dernier demande si elle a l’habitude de faire des shootings en plein nature. Elle acquiesce d’un mouvement de la tête avant de confirmer, verbalement.
«- Oh, surtout dans les alentours de Brisbane mais je profite aussi de mes voyages à l’étranger pour prendre quelques clichés et faire des stocks à publier plus tard. Ça dépend un peu d’où je vais-je dirai, et surtout du but de mon voyage.»
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Elle choisit le bleu et ça te fait bêtement sourire. C’est rare, mais tout au fond de toi, se cache encore une part enfantine. Est-ce que tu l’assumes au grand jour ? Oh, pas du tout. Mais il est vrai que parfois, quand le mood s’y prête, tu te laisses aller à quelques bêtises. Ce n’est rien après tout, juste la couleur d’un gobelet en plastique… tu te rabats donc sur le verre et avales quelques longues gorgées du nectar fraîchement pressé. Il ne fait pas spécialement chaud, tu n’es pas obligé de faire des efforts surhumains pour la photographier, mais ça fait du bien. Tu adores les jus de fruits frais. Ceux vendus en barquettes dans les supermarchés te dégoûtent presque, car s’ils goûtent effectivement l’orange, il manque quelque chose, une pointe d’authenticité. Une fois tu avales une gorgée, une autre tu croques dans la crème glacée qui est définitivement bonne – mais pas autant que celles que tu peux trouver chez un véritable glacier. Peut-être pour une autre fois avec Lullaby, si la séance photographique se finit bien ?
Elle répond à ta question et tu opines du chef. Tu vois. Tu ne comprends cela dit pas trop cette histoire de stock, mais tu t’abstiens de poser trop de questions et tu fourrages simplement dans tes cheveux épais et bruns. En fait, tu cherches quelque chose à lui dire, pour que sa réponse ne tombe pas à plat. Bien sûr que tu t’intéresses à ses paroles !
« Oh… personnellement, je me photographie rarement et ne demandes que peu à l’être, sauf si le spot est exceptionnel. Ma photo sur les réseaux sociaux, c’est la même depuis six mois, et j’en suis très satisfait car mon meilleur ami – à savoir ; mon cheval – est avec moi… je n’ai pas besoin de plus ! Mais clairement, quand je visite un nouvel endroit, je mitraille tout sur mon passage. Il y aura bien quelques clichés qui vaudront le détour ! »
Ceux-là que tu postes sur internet et que tu vends. Certains pensent à tort que chaque photo est parfaite. La vérité est que tu en gardes beaucoup pour toi, les pensant indignes de figurer sur ton blog, parce que tu n’es pas assez fier de ta prestation. Tu finis ton verre et ta glace en quelques minutes. Il est temps de recommencer les choses sérieuses.
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Priam & Lullaby
L’homme la questionne sur ses habitudes en termes de shootings, pour savoir s’il lui arrive souvent d’en faire en pleine nature. La jeune femme en fait un peu partout, à vrai dire. Sur la plage, en studio ou dans les plus jolies rues de la ville, mais pendant ses voyages, aussi et elle met plusieurs jours pour publier les clichés sur les réseaux, au compte goutte, avant de publier un article dans la rubrique mode ou voyages de son blog. Voici le gros de ses comportements en matière de photo. Et les photos dans la nature, elle en fait quand elle peut, surtout.
«- Je dois dire en tout cas que j’aime les shootings sur la plage, j’en ai fait un en juillet, avant qu’il ne se mette à pleuvoir, nous empêchant ainsi de continuer le shooting !»
De toute évidence en revanche, si l’homme aime prendre des photographies, il n’aime pas poser. C’est ce que la demoiselle comprend, quand il dit qu’il n’est prit en photo que rarement et n’a pas changé sa photo de profil depuis six mois. Qu’il se rassure sur ce point, la demoiselle garde parfois ses photos de profil aussi longtemps, pour peu qu’elle ne pense pas à les changer, ou soit attachée à celle qu’elle diffuse.
«- Ah tu aime les cheveux ?» s’enquit la demoiselle.
Elle doit bien avouer que faire un shooting avec un cheval, ça la botterai bien, mais elle n’en a jamais eut l’occasion jusqu’à présent. Peut-être une prochaine fois. La jeune femme en attendant doit se replacer devant l’objectif à présent qu’ils se sont désaltéré un peu, comme le soleil semble justement atteindre le niveau désiré par Priam.
«- Je le suis, indique moi seulement ce que je dois faire exactement et je m’occupe du reste !» assure la jeune femme en se redressant.
Après ses explications, elle entre dans l’eau, comme l’homme le lui avait demandé et elle s’installe ainsi qu’il le visualisait sur son croquis, pour que ce dernier puisse alors l’immortaliser dans le soleil couchant.
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« Oh, ça… mais tu sais, la pluie a un charme tout particulier ! J’adore prendre des photos sous la pluie. Et sur la plage en plus. Ah ! Je fourmille d’idées. »
C’est qu’elle t’inspire la demoiselle ! Tu l’imagines, cette fois bien face à toi – pour une fois – dans une robe trempée, les cheveux dans le même état, les bras tombants. Oui, c’est pathétique, mais tu es certain que le cliché pourrait être malgré tout superbe, surtout si elle est maquillée comme il faut. Tu te grattes le menton, songeur. Pourrais-tu lui demander de revenir un jour de pluie pour s’essayer à cet exercice ? Tu n’es pas sûr qu’elle accepte. Mais tu es convaincu du bien fondé de tes intentions.
Elle t’interroge au sujet des chevaux, là où il ne faut pas vraiment aller sous peine de t’entendre ressasser tes victoires passées – et futures – d’un ton langoureux et amoureux, des étoiles plein les yeux. Si tu aimes ces animaux plus que parfaits ? Elle n’a pas idée. Mais elle ne va pas tarder à être mise au courant.
« Plus que tout au monde, vraiment ! Mes parents possèdent une écurie aux USA et je monte depuis tout petit. J’ai fait longtemps de la compétition presque avec les meilleurs, et si je fais une petite pause pour l’instant, je compte bien participer aux prochains Jeux Olympiques. Pour le moment, j’entraîne de jeunes bêtes destinées à la compétition. Elles valent une fortune. Parfois, je m’essaie à la sociabilisation en donnant des leçons d’équitation. Tu aimerais essayer ? Enfin… peu importe. »
Tu te rends compte que tu parles trop, vraiment trop. Elle a titillé ta passion, celle qui anime ta vie, celle qui fait battre ton cœur dans ta poitrine. Sans les chevaux, tu ne serais qu’une coquille vide. À chaque décès de l’un de tes animaux, tu es inconsolable pendant des mois. Un véritable cauchemar. Rougissant légèrement, tu bégayes :
« Heu… désolé, je suis un peu bavard... »
Les choses sérieuses reviennent heureusement vite sur le tapis et tu reprends tout ton sérieux. Tu es ici pour travailler, pas pour t’émerveiller sur des équidés qui ne sont même pas près de vous. Tu dois passer pour quelqu’un de ridicule. Tu touches tes cheveux, signe de nervosité, mais donnes efficacement tes instructions.
« J’aimerais que l’eau t’arrive à la taille, que tu sois de dos, à regarder le soleil couchant. Moi je vais me mettre ici, ça donnera un superbe effet dans ta chevelure où je vois encore quelques grains de sable. Ce sera magique ! »
Elle se met en place et toi aussi. Comme précédemment, tu ne te contentes pas d’un seul cliché pour être satisfait. Vous en avez fini, là, non ? Que nenni. Une dernière idée vient d’arriver en trombe dans ta tête.
« Hem… tu as le droit de refuser bien sûr, mais serait-il possible de t’immerger presque totalement, ne laissant apparents que tes yeux ? Je ferai vite la photo, et après je te laisse tranquille, promis. »
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Priam & Lullaby
De toute évidence il y en a à qui prendre des photos sur la plage, sous la pluie, plait. Mais avec Lukà, ils avaient prit quelques clichés seulement sous la pluie à la demande de la demoiselle, avant de rentrer s’installer dans un café pour continuer le shooting. De toute évidence, Priam était un peu plus emballé, pour sa part, par l’idée de faire des photos dans ce genre là. De dos, la pluie, le ciel et la mer gris, elle imagine que ça ferait très chaotique, très mystérieux. Avec des costumes, ça pourrait être encore plus.. wouahou et saisir le spectateur par une étrange mélancolie, par un désespoir tiré des circonstances météo, du cadrage, de l’ensemble.
Mais le shooting sous la pluie étant déjà fait pour elle, la demoiselle aimerait d’avantage s’essayer à des photographies avec un cheval, comme l’homme mentionne le fait qu’il est en compagnie d’un équidé sur la photo de profil qu’il arbore ces derniers temps – et depuis six mois – sur les réseaux sociaux, parce qu’il n’apprécie pas vraiment d’être prit en photo pour sa part. De toute évidence, il aime d’avantage être derrière l’objectif que devant. Et comme elle le questionne là-dessus, l’homme se lance dans une réponse, sans plus s’arrêter de parler, alors.
«- Ce n’est pas grave ne t’en fais pas, je sais ce que ça fait que de se laisser emporter quand on parle de sa passion. Les jeux olympiques ? C’est une belle ambition que voilà et ça doit demander un travail de dingue et une préparation folle, mais quand on est passionnée, je suppose que ça ne compte pas… Je fais du patinage artistique pour le plaisir et il est vrai que je vois rarement le temps passer lorsque j’ai mes patins aux pieds.» confesse la demoiselle. «Je te souhaite de réussir aux jeux, dans ce cas ! Ils auront lieu où, les prochains jeux d’été ?»
Ils discutent, un peu, avant que le moment de shooter ne soit revenu. L’homme la guide pour se placer dans l’eau et elle regarde le soleil comme il le lui demande, tandis qu’il indique chercher les reflets du soleil dans ses cheveux, qu’il imagine superbes, avec le sable resté coincé par endroit entre ses mèches. Elle s’installe et l’homme shoote, plusieurs fois, avant de demander une nouvelle photo, immergée dans l’eau, jusque sous les yeux. Lullaby doit bien avouer que l’eau est un peu fraîche.
«- Pas de problèmes» annonce-t-elle pourtant avant de s’immerger comme il le demande, laissant seulement ses yeux, le sommet de son crâne, hors de l’eau. «Comme ça ? C’est assez ?»
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Au moins, elle ne semble pas te tenir rigueur de la verve qui t’a soudain pris de court, enivré par la passion de l’équitation, avec cette envie de la partager alors que ça n’était pas forcément demandé. Elle y répond même, et encore un peu, tu rougirais de plaisir. Cette passion te fait un effet dingue, et tu laisserais tout tomber, même la plus jolie des personnes, pour aider un équidé, où que ça soit sur cette terre.
« Ouais… j’adore vraiment ça, depuis gosse, j’pense que j’ai su monter avant de savoir marcher. »
C’est presque vrai. Ou plutôt tout à fait vrai, à quelques nuances près. Tes parents gardent sur leur mur une photo de toi bébé, tout petit, assis sur un cheval mais bien entendu tenu pour ne pas que tu tombes et te fasses bien mal. T’es né pour ça, littéralement. Elle te partage également sa propre passion, alors que tu allais l’interroger à ce sujet en essayant d’être le plus neutre possible – on t’a déjà fait remarqué que tu n’étais qu’un petit con arrogant et que tu prenais les gens de hauts car ils n’étaient pas passionnés à ton nouveau. Eh, ce n’est pas vrai d’abord !
« Oh, le patinage… j’avoue que je n’ai essayé qu’une fois étant gosse et j’ai battu mon record absolu de bosses et de bleus ! Je n’ai jamais osé rechausser des patins, et quand mes potes se faisaient une sortie patinoire, moi je restais sur le bord avec une boisson chaude. Cela dit, j’admire beaucoup ce sport qui doit demander un grand courage et un dépassement de soi incroyable. On peut tomber à chaque instant ! Tu es plutôt douée ? Tu sais faire plein de figures ? »
T’as l’air d’un gosse inculte qui pose des questions mais tu t’en fiches. Tant que t’es là, hein… elle ne va pas t’en vouloir de t’intéresser à elle, tout de même ? C’est important dans une relation sociale, enfin tu crois bien.
« Les prochains Jeux sont à Tokyo. J’espère être à la hauteur et que ma jument, même si elle est exceptionnelle, sera elle aussi à son meilleur niveau ! »
L’eau est fraîche. Toi aussi tu te mouilles, tu n’as pas le choix. Même si tu portes un short qui t’arrive aux genoux, il est trempé car tu te retrouves plus ou moins avec l’eau au même niveau que Lullaby. Quand tu lui demandes de disparaître à moitié sous l’eau, c’est encore pire car vous vous éloignez du bord un peu plus. Mais tu es motivé. Cette photo, tu l’auras. Rapidement, tu fais quelques prises et souffles de soulagement. C’est fini !
« Allez, sortons maintenant ! »
Oh, tu es pressé de retrouver la terre ferme. Le sable est un peu plus chaud, lui, et n’est que sur tes pieds. L’eau qui colle tes vêtements à ta peau est désagréable, et tu ne peux imaginer l’inconfort de la jeune femme. Tu es le premier à rejoindre la rive et tu trottes presque vers ton sac où tu sors deux grandes serviettes. Bizarrement, t’as au moins prévu ça. Tu lui en donnes une.
Une photographie, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas.
Priam & Lullaby
De toute évidence, sans mauvais jeu de mots, l’équitation, c’est le dada de son interlocuteur, comme le patinage peut être celui de la demoiselle, Une passion qu’il a depuis l’enfance, qui l’habite, si bien qu’il savait peut-être monter à cheval avant même de savoir marcher, dit-il. Si la demoiselle en doute fortement, l’image est belle malgré tout. Peut-être qu’elle aussi, certains imaginent qu’elle est née avec ses patins aux pieds. Parce qu’elle fait ça depuis des années, depuis qu’elle est si jeune.
«- Je vois, un vrai passionné !» commente la demoiselle.
Apparemment, en revanche, le patinage n’est pas sa tasse de thé. Vieux traumatisme d’enfance qu’il lui confie, et elle l’imagine seul sur le bord de sa patinoire quand ses amis y allaient. Triste. Mais aujourd’hui, il a plein de questions. Non pas sur ce sport, mais sur la pratique de la demoiselle, désireux de savoir quel est son niveau.
«- Je sais faire toutes les figures.» avoue la demoiselle. «Je patine depuis des années et je participe à des concours amateurs. Ce n’est pas à moi de dire si je suis douée, mais tu peux te faire une idéo en jetant un œil sur youtube, il y a certaines de mes prestations. Mais je ne prévois pas de participer aux JO, pour ma part.»
La demoiselle rit un peu. C’est un beau projet que l’homme a, et elle lui souhaite que ces jeux soient une réussite. Que son cheval sera à la hauteur. Il aura peut-être une médaille, qui sait. Mais pour le moment, ce n’est pas en équitation que ses projets se concrétisent : c’est en photographie, avec leur shooting. Et un passage par l’océan. C’est frisquet. Surtout que le jeune homme souhaite y faire une photo de plus. La demoiselle serre les dents, le temps de quelques clichés. Et ils peuvent sortir, se sécher. L’homme a prévu de quoi. Bee se félicite d’en avoir aussi dans la voiture, emportée afin de couvrir les sièges.
«- Oh de rien, merci à toi c’était cool !» assure la demoiselle. «J’ai hâte de voir le résultat !»
Accueil
La main de la demoiselle vient rapidement ajuster le tissu de sa jupe sur ses jambes, avant de prendre place sur le muret de ce décor enchanteur où elle shoote ce soir, se fait shooter plutôt, en profitant d’un délicat soleil couchant, ajoutant une atmosphère particulière au lieu choisit pour prendre ces photos. Lullaby adresse un regard à l’homme occupé à arranger son appareil photo à deux pas. Rencontrés au hasard du net, de leurs blogs et univers respectifs, aujourd’hui ils ont décidé de shooter ensemble, bien que l’homme ait habituellement une préférence pour les photos de paysage. Ce qui justifie le coin choisit, assurément, à quelques kilomètres de Brisbane et qui donne l’impression d’être un peu sauvage. Juste ce qu’il faut. 
