Il se pourrait bien que Katherine ai accepté que Nino garde sa fille chez lui pour une journee ou deux la semaine qui arrive. Elle est restée vague sur les journées exactes,  ce qui n'arrangeait pas l'Italien mais il était sur qu’il pourrait s'arranger à l’association Beauregard pour avoir deux joues. Mais avant d'accepter,  Katherine voulait passer chez Nino. N'etant jamais allée chez lui,  elle veut savoir où il habite,  dans quel genre de quartier,  quel genre d'appartement,  s'il en prend soin,  si c'est propre et si Lucia y sera en sécurité ou non. Elle avait choisi son jour : elle passera le lendemain et elle l’avait prévenu le matin même. Ce qui laissait peut de temps à l’Italien de ranger complètement l’appartement et d'en faire un lieu qui semblait chaleureux. C'était pas gagné et Katherine commençait à ll'emmerder à le tenir par les couilles comme ca.  Elle ne laissait déjà pas l’Italien avoir son mot pour grand-chose si ce n’est pour qu'il s’interesse au fait qu'elle l'allaite au lieu de prendre du lait en poudre dégueulasse.  Elle lui avait fait tout un cours sur la différence entre le lait maternel et le lait en poudre et franchement il en avait rien à foutre.
Nino s'était renseigné sur le portail juridique du Queensland comme lui avait conseillé Vittorio. Il avait vu les démarches à faire pour aller reconnaître sa fille et Vittorio avait raison, il n'avait pas besoin de l’accord de Katherine pour se faire mais Nino trouvait ça bien trop facile. Comme si n'importe qui pouvait se pointer et déclarer reconnaître un gosse qui avait pas de père ou de mère en disant : son père c’est moi. Tu signes et tu repars. Nan il trouve ça trop louche,  il doit y avoir autre chose…Et pour le savoir,  faudrait qu’il aille lui-même à l'etat civil.
Il était allé faire des courses en vitesse. Acheter du PQ, ça faisait une semaine qu’il avait un rouleau de sopalain dans ses chiottes. Et surtout acheter des produits d’entretien  quelques bougies par ce qu’il savait que Katherine aimait les bougies. Et c'était déjà pas mal.
Il était sur le retour quand à quelques rues de son immeuble,  il passa devant sa voisine,  toujours aussi aguicheuse. Adossée à ce mur en renfoncement. Il s'attendait pas à ce qu'elle lui parle. « j'ai fais quelques courses Ouais. On dirait que toi aussi tu fais ton marcher. » il connaissait bien le coin et pour avoir dealer à son arrivée à Brisbane,  il sait aussi qu'elle trouvera rien à cette heure la. « le magasin est pas encore ouvert à cette heure. T'es plutôt salade ou bonbon ? » en fonction de ce qu'elle cherchait,  l’Italien pourrait sûrement répondre à sa demande.. Il avait toujours un sachet de weed planqué dans son appartement. Il était pas un gros consommateur mais des fois ça fait pas de mal. Et d'ailleurs,  il devait se débarrasser de celui-ci avant demain… il était sûre que Katherine avait un radar dans le pif.
Il peut pas s’empêcher de revoir des scènes de leur parties de jambes en l'air en la voyant. S'il lui file la drogue,  ça vaut bien un petit coup non ?

« J'suis plutôt bonbons, mais j'avais envie d'être plus santé aujourd'hui. J'entretiens mon corps de rêve. » Elle est healthy, prend soin d’elle, elle se met au vert et Nino peut répondre à ça. Si non, il l’aurait laissé devant son mur de brique en attendant longtemps que son vendeur ne lui sauve la mise. Il avait jamais pris de cachton, rien qui pourrait véritablement lui retourner le cerveau, à vrai dire, il en avait toujours flippé. Ouais, la drogue, autre que la weed, ca lui faisait peur. Pas de ce que ca pourrait faire à son corps ou à son esprit mais plutôt peur de ce que lui était capable de faire après avoir pris ça. Il s’en foutait pas mal de se défoncer le corps et l’âme, il était peine perdu, cause perdue, on misait pas bien sur lui. Mais il se souciait de plus en plus de ce qu’il était capable de faire aux autres et ça, c’est sans doute depuis que Vince est un vrai légume dans son lit d’hopital depuis trois ans maintenant. Vitto lui avait suffisamment rappeler à quel point c’était sa faute. C’était lui qui l’avait conduit dans ce casse, c’était lui qui lui avait promis qu’en faisait ça, il allait avoir la belle vie, qu’il allait s’en mettre plein les poches et que la galère c’était fini. C’était le casse du siècle, terminé Scampia, ciao la vie de merde. Tu parles. Vince il avait rien eu, maintenant, il pouvait plus marcher, il pouvait plus se nourrir seul et de temps en temps c’était des machines qui le maintenant en vie. Vraiment, cette vie de rêve là Nino ? Il culpabilisait suffisamment, mais heureusement pour lui, il s’était barré loin de tout ça et il n’y avait personne pour lui rappeler jour après jour.
« J’ai de la laitue plein l’frigo, si tu veux te servir. » et il lui fait signe de le suivre mais elle se montre encore curieuse. Elle est comme ça Allie, elle se mêle de ce qui ne la regarde pas. Elle jete un œil dans son sac, qu’est ce qu’elle aurait pu y trouver d’intéressant ? Pas grand-chose. Ca l’interroge. « Ton prochain rendez-vous Tinder se fait avec une femme de chambre ? » et ca l’fait rire l’italien. Il choppe la clope qu’elle lui tend à nouveau et cette scène, cette impression de déjà vu, ce flash qui lui revient, ils ont déjà fait ça, ca lui plait. « J’suis pas encore au courant. J’refais juste les stocks en cas de rencard improvisé à 4h du matin. Parait qu’il faut être prêt à la moindre occasion. » et c’est pas innocemment qu’il lui dit ça. « J’ai une voisine qui oublie souvent ses clés et qui s’trouve bloqué sur son pallier. C’est juste histoire de pouvoir l’accueillir convenablement. » et il lui fait un signe de la tête, pour qu’elle le suive jusqu’à l’immeuble, jusqu’à chez lui. « et maintenant, ca lui arrive même de débarquer pour être dépannée quand elle a des envies de salades. » qu’il s’amuse. Il en dit pas plus tant qu’il est dans la rue, on sait jamais, on est jamais trop prudent. Nino il est du genre parano, à penser que tous les gens qu’il croise c’est des flics sous couverture. Il attend d’être dans l’immeuble, pire, d’être chez lui avant d’ajouter quoi que ce soit. « bouge pas. » il lui redonne sa clope et il va fouiller dans un coin de son appart pour trouver le sachet en question.

Elle s’arrête jamais d’être sexy, elle s’arrête jamais d’être aguicheuse. Nino il aime pas les filles comme ça, il a toujours eu tendance à les insulter de catin, de grosse pute même. Mais avec sa voisine, y a un truc. Avec sa voisine, il a pas envie de lui balancer ça à la gueule parce qu’il voit son regard, il l’a remarqué. Y a un truc qui va pas, y a un truc qui cloche et en même temps, son regard l’accroche. Y a pas que ça qui l’a accroché mais il a juste pas envie d’être un connard avec elle. Comme s’il était déjà un peu attaché. Y a pas juste le fait qu’elle l’ai laissé lui prendre le cul, y a pas que ça. Y a un truc particulier qu’il saurait pas dire. « Une bienveillance à souligner et surtout récompenser. » même si, ca doit aussi en faire partie. Parce qu’il se dit qu’elle est facile à attirer vers lui, qu’elle est facile à sauter s’il en a aussi envie. Elle lui donne beaucoup trop d’opportunité et il peut pas fermer les yeux sur ça. Elle est joueuse et Nino se cachera pas d’entrer dans ce jeu.
Une fois dans l’appartement, il va directement sortir de sa cachette le sachet transparent de weed. Sous une pile de CD italiens qu’il avait pris la peine de rapporter avec lui en venant de Scampia. Des CD qu’il écoutait avec sa mère, c’est ringard et vieux mais lui, ca le replonge dans son enfance et ça l’apaise mine de rien. « Ça y est, tu peux donner des ordres, maintenant ? Tu fais aussi dans les châtiments, aujourd'hui ? » elle doit aimer ça, les châtiments, elle en avait déjà parlé l’autre jour. Il va s’asseoir sur le canapé, juste à côté d’elle après avoir lâché dans un coin de la cuisine son sac de course. « t’as fais quelques chose de mal pour vouloir être punie ? » Et elle roule son joint aussitôt la weed sous les yeux, c’est qu’elle le voulait vraiment son cône. Il la laisse plonger dans sa poche pour récupérer le briquet qu’elle avait sans doute remarqué à travers de celle-ci. Elle prend son temps et de sentir à nouveau sa main si proche de sa peau, sur sa cuisse, il pouvait pas dire que ça lui procurait pas une envie particulière. « J'me sers, comme t'as dit. » il laisse faire, y a pas de problème… elle allume la bougie mais pas que, elle allume aussi son joint et Nino la suit du regard. Ca la rend particulièrement sexy, encore plus. La fumée blanche qu’elle recrache aussitôt donne une ambiance particulière et l’italien se laisserait emporté. « Ta cachette était très pourrie. C'est flagrant que tu crains pas les flics chez toi. » « J’fais gaffe, c’est tout, ils ont aucune raison de venir ici. » Tellement parano qu’il laissait aucune chance à personne de penser trouver quoi que se soit chez lui. Et il s’approche d’elle, sentant l’odeur du canabis dans ses narines, il lui ôta le joint d’entre les lèvres avant de le porter aux siennes. Et il se rappela aussitôt pourquoi il était allé faire ces courses en dernière minutes, pourquoi il avait acheté cette bougie et ces produits. Il fit alors demi tour, retour canapé avec le joint dans la main. « Pas ici… » et il va l’écraser dans un cendrier sur la table, en prenant soin de pas trop le défoncer. « On peut pas fumer ici… » quitte à passer pour un gros con, mais il prendrait pas de risque de voir sa fille lui passer sous le nez. Même si la fenêtre était ouverte et que la bougie faisait sans doute le taff, Nino flippait trop que la moindre odeur ne s’imprègne dans les murs et que Kath ai l’odorat si fin qu’elle s’en rende compte.

« D'après toi ? » complice et coupable de tant de choses sans doute. Il se demande de quoi. Parmi les sept pêchers capitaux, il la savait coupable de luxure, sans doute de gourmandise, la colère parfois, il l’entendait suffisamment roder dans le couloir pour le savoir. Paresseuse, elle en a pas l’air, orgueilleuse ca se pourrait bien, envieuse, elle devrait pas. L’avarice, qui sait, il serait pas bien capable de se positionner sur ce dernier. Elle était quand même prête à croquer dans la pomme à plusieurs reprises, elle le faisait souvent, ses vidéos en étaient la preuve et si c’était suffisant pour être puni ça aussi ? Il répond pas, se contente juste d’imaginer, il est bien trop créatif quand il s’agit d’elle, quand il s’agit de se projeter et de voir dans un avenir proche, il s’y verrait déjà. On peut pas dire pourquoi que Nino soit un grand poète, pas l’âme d’un grand artiste mais pour Allie, il ferait des merveilles.
Elle titille sa paranoia, une fois de plus. Alors qu’il est persuadé que personne viendra jamais fouiller son appartement, qu’il fait bien trop attention à ses arrières, elle sème le doute. « Pour l'instant. » pourquoi pas pour l’instant ? « t’as l’intention de m’atirer des ennuis ? » après tout, il la connaissait pas et il savait pas bien ce qu’elle faisait à part se filmer entrain de se faire sauter par son mec. Qu’elle fasse gaffe, il amène jamais personne chez lui d’habitude. Y a que Asher qui a mis un pied dans son appartement, même son frère est jamais venu, mais ça c’est pour une autre cause, c’est juste qu’ils sont pas familiers à ce point, pas si proche pour s’inviter l’un chez l’autre. Du moins, ils le sont plus. Nino a longtemps été l’ombre de Vitto, il le lâchait pas d’une semelle dans les rues de Scampia, se cachant derrière lui bien souvent, usant de son agilité, de son intelligence, ce qu’il manquait au châtain. Mais beaucoup de choses ont changé. Et si Vitto s’était engagé à donner un coup de main à Nino, que Nino lui avait fait preuve de reconnaissance, c’était juste un mini pas l’un vers l’autre, la distance entre eux était encore bien longue.
Et l’italien qui a un éclair de lucidité, qui flippe surtout. Il en sait rien de quand va débarquer l’autre Beauregard, la mère de sa fille, celle qui décide tout, celle qui va lui imposer des droits de visites alors qu’il a finalement autant de droit qu’elle. Il s’en rendait pas bien compte mais sa conversation avec son frère lui a vite ouvert les yeux. Lui qui se croyait pas légitime à être père, il l’était pourtant autant qu’elle. Ils étaient deux à avoir fait cette connerie de pas utiliser de préservatif et pourtant, c’était surtout lui qui en payait les pots cassés. « Tu t'es pas privé pour le faire y'a trois secondes. » il hausse les épaules. Il a pas envie de se justifier. « Puis t'as tellement de stock d'Ajax que tu peux clairement cacher toute odeur de weed. T'as peur que le grand méchant loup sorte soudainement de ton placard à balais ? » et ça la fait rire. Si elle savait à quoi ressemblait le grand méchant loup de Nino, ca la ferait moins rire. « un méchant loup avec une pair de nibard ouais. » qu’il finit quand même par lâcher. « Et avec un flair bien plus affuté que n’importe quel loup de n’importe quel dessin animé. » il secoue les mains au dessus de lui, dissipant les quelques fumées qui restent. « pourquoi on peut pas aller le fumer chez toi ? »

Elle comprend pas et c’est normal, Nino avait changé d’attitude en moins d’une seconde quand enfin il s’était mis à réfléchir avec sa tête plutôt qu’avec son pénis. Il le savait, Kath pouvait décider de venir frapper à sa porte quand elle le voulait, en bonne militaire procédurière, elle ferait le tour de son appartement et à la moindre suspicion, Lucia lui passerait sous le nez. Et Nino devait bien se rendre à l’évidence qu’entre sa voisine qui se défonce et qui fait du porno et sa fille, il avait pas à choisir bien longtemps. Quitte à passer pour un grand dérangé. « Elle a fait quoi pour te tenir autant par les couilles ? T'es chez toi, tu fais c'que tu veux. Sinon, si tu la flippes autant, prends ta brosse à dents et déménages chez moi, tiens. » Qu’est ce qu’elle raconte ? Il la regarde, l’air paumé sans comprendre les mots qui sortaient de sa bouche. « Nimp. » il haussa les épaules. « Elle habite pas ici. » et heureusement, vivre avec Katherine serait un véritable enfer. « c’est pas ma meuf. » parce que contrairement à sa voisine, Nino jouait pas sur plusieurs tableaux. Il était pas le genre à prendre son pied avec une inconnu quand il était en couple. Il sent bien que s’il lâche rien, elle va pas laisser tomber, elle va investiguer encore, parce qu’elle se mêle de tout et surtout de ce qui la regarde pas. « C’est la mère de ma fille. » qu’il lâche et il la regarde, histoire de jauger si ca peut lui suffire comme excuse. Il a pas l’impression et il se sent obligé de poursuivre. « J’ai pas la garde, parce qu’elle a décidé que j’en était pas capable. Mais là, elle a besoin de moi… et peut être que ma fille va pouvoir venir ici. Si elle débarque et que ça sent la weed, j’suis mort. » et même s’il savait que l’Ajax était efficace, que même les bougies pourraient suffire à camoufler l’odeur pas si forte, il flippait quand même. Il se laissa morfondre dans son canapé, ayant pleinement conscience que comme disait la voisine, elle le tenait par les couilles.

Et quand Nino lâche la bombe, il sent bien qu’un truc a changé, il se sent jugé. Elle le juge, c’est obligé. Il se redresse sur le canapé, il y a une ambiance un peu lourde d’un coup. Il capte pas trop et se dit qu’il aurait sans doute mieux fait de rien dire. Il voulait pas lui dire à la base, mais c’est son regard, c’est sa façon de le regarder, elle sait y faire, une fois de plus. Du coup, il se sent encore obligé d’en rajouter, il s’arrête plus, il avoue tout. « Elle a quel âge ? » et il compte dans sa tête… janvier, février… aout. « huit mois, elle est née en janvier… » c’est qu’un tout petit bébé qui sait rien faire tout seul et Nino il sait même pas ce dont elle a vraiment besoin. « de cette année. » qu’il se sent encore obligé d’ajouter. Comme si elle aurait pas pu s’en douter. Et elle réagit au quart de tour, elle capte plus vite que lui. « Parce que là, c'est déjà mort. T'as vu l'état de ton studio ? C'est pas sain pour un mioche. » il regarde autour de lui, merci, il sait bien que c’est pas sain. « c’est pas pour rien que j’suis allé faire des courses… » mais sait juste pas par où commencer, il sait pas comment faire parce qu’il a jamais eu besoin de tout cleaner à ce point. En deux secondes, les produits que l’italien a acheter se retrouvent sur la table, comme si elle était prête à partir en mission. « Elle t'a pas dit exactement quand elle se pointait avec la môme ? Parce que si elle voit les bougies allumées elle risque de flipper et penser aux brûlures et aux incendies. Surtout si elle considère pas que t'as ce qu'il faut pour être un père responsable. » Comment elle peut penser à tout ça ? Lui qui a acheté les bougies pour faire plaisir à Katherine justement. « Garde-les plutôt pour quand tu voudras faire le p'tit frère. » ca c’était pas demain la veille. « Elle est pas si grande pour aller toucher aux bougies et se brûler. » il croit pas en tout cas. « Elle va être dans un lit ou dans un… » il cherche ses mots parce qu’il sait même pas comment ca s’appelle tout ce matériel de puériculture dont Katherine s’est équipé. « Le truc où elle est tout l’temps… pour la mettre partout facilement. » un trasat Nino, un transat… « t’es vraiment entrain d’essayer de me donner un coup de main ? Je sais pas quand elle va venir. Elle peut débarquer n'importe quand, elle est un peu tarée.»

En avouant sa paternité, le regard qu'Allie porte à son voisin de pallier s'en voit changé. Intriguée, elle sollicite davantage d'information sur la progéniture à venir et éventuellement sa mère qui, à entendre l'italien, dispose de tous les traits de la parfaite marâtre. « Huit mois, elle est née en janvier… » Elle l'observe, déglutit, impassible. Huit mois, elle se l'imagine déjà, ce bambin, gesticuler, ramper, avec quelques cheveux sur le caillou et sans doute bien potelé. Elle ne devrait pas, ça lui apportera rien, ce n'est pas comme si c'était le sien, comme s'il avait de l'importance. Pourtant, elle s'accroche, elle s'intéresse « De cette année. » « Sans blague. » Elle rétorque, ironique. Elle ne mène certes pas sa vie de la manière la plus saine ni respectée par la société, mais elle sait encore compter, la Oakheart.

Elle lui signale que si la mère se pointe, il est certain qu'elle ne s'éternisera pas et embarquera son rejeton avec elle. Au moins, l'italien a conscience de la situation, il fait des efforts, il essaie de mettre toutes les chances de son côté. C'est sans doute cela - entre autres - qui motive la modèle pornographique à se lever du divan, à commencer à vider le cabas des produits ménagers. Elle ne peut se retenir de lui faire un commentaire sur les dits bougies, ayant toujours de la misère à assimiler leur plus-value dans le plan de match : accueil bébé. « Elle est pas si grande pour aller toucher aux bougies et se brûler. Elle va être dans un lit ou dans un… Le truc où elle est tout l’temps… pour la mettre partout facilement. » Elle le fixe, amusée, sourire narquois aux lèvres. La puériculture et Internet sont donc deux sujets que son voisin maîtrise. « Tu l'auras combien de temps ? Parce que si ton bébé de huit mois consent à rester dans son lit pendant masse d'heures, c'est qu'un truc tourne peut-être pas rond chez elle. » A moins qu'il la garde une nuit ou le temps de sa sieste et que c'est un bon bébé ou que l'italien a de la chance. Elle commence à fouiller les buffets et placards, à la recherche de chiffons, balai, serpillière, aspirateur. Il a bien de ça chez lui, non ? C'est pas si crade non plus. Puis elle provoque, certaine que l'italien est juste ignare dans le domaine des tout-petits : « C'est le cas ? Mauvaise génétique ? Y'a eu un problème de fabrique ? » « T'es vraiment en train d’essayer de me donner un coup de main ? Je sais pas quand elle va venir. Elle peut débarquer n'importe quand, elle est un peu tarée. » « J'sais pas, tu préfères que j'me casse et que j'te laisse te morfondre sur ton divan ? » Elle propose, détachée. « A huit mois ça se tourne, ça rampe... Les premières semaines ça fait pas grand-chose, mais à son âge, y'a quand même plus d'animation au programme, normalement. » Son regard pétille d'insolence. Puis, victoire : elle a trouvé de quoi épousseter. Elle lui lance la guenille ainsi que le produit pour briquer les places. « Allez, astique autre chose que ton poireau, que ça brille. Me regarde pas comme ça, j'connais ton doigté et ta force dans le poignet. » Elle lui adresse un clin d’œil aussi entendu que complice.

Il a l’impression d’être à l’armée, que le Colonel a décidé de mettre ses troupes au travail et qu’il avait pas l’choix de suivre le rythme, si non il était foutu. De toutes façons, il avait pas l’choix, s’il voulait donner un peu de crédit à son rôle de père, s’il voulait être pris au serieux un peu, s’il voulait qu’on lui accorde un minimum de confiance. Il lui fallait bien quelque chose ou plutôt quelqu’un pour lui foutre un coup de pied au cul. Capitaine Voisine était là. Putain comme elle s’appelle en fait ? « Tu l'auras combien de temps ? Parce que si ton bébé de huit mois consent à rester dans son lit pendant masse d'heures, c'est qu'un truc tourne peut-être pas rond chez elle. » en fait, elle a raison, il en sait rien de quoi elle est vraiment capable sa fille. Il la voit une heure, deux ou trois maximum de temps en temps mais il a jamais passé une seule nuit avec elle par exemple… « C'est le cas ? Mauvaise génétique ? Y'a eu un problème de fabrique ? » il lève les yeux au ciel. « Ma fille se porte bien ! » il est presque vexé. « En tout cas, sa mère m’a jamais rien dit et j’crois que si y avait un problème, elle serait moins sûre d’elle. » sûre d’être une mère parfaite, d’être mieux que lui en tout cas. «C’est pour deux jours, genre même pas 24h en tout. » elle devait la déposer en soirée et la récupérer le lendemain en début d’après midi, c’était express mais c’était toujours ça de pris. « J'sais pas, tu préfères que j'me casse et que j'te laisse te morfondre sur ton divan ? » Il secoua la tête, putain, elle était entrain de lui sauver la mise, elle pouvait pas se barrer comme ça. Pas maintenant. Limite, il pourrait la supplier de lui donner un coup de main. Mais, il a pas besoin de ça. Il a l’impression qu’elle s’est sentie investie d’une mission de la plus haute importante et en même temps, heureusement… « A huit mois ça se tourne, ça rampe... Les premières semaines ça fait pas grand-chose, mais à son âge, y'a quand même plus d'animation au programme, normalement. » Elle lui envoie de quoi faire la poussière, astiquer ce qu’il voit. C’est pas si crade non plus, mais c’est surtout qu’il y a pas mal de rangement à faire. Il est du genre désordonné le Nino. « Allez, astique autre chose que ton poireau, que ça brille. Me regarde pas comme ça, j'connais ton doigté et ta force dans le poignet. » quelle force de caractère. Et il se réveille enfin l’italien, il se bouge enfin l’cul. Il range, il débarrasse. Il fait que cacher la misère, mais c’est déjà ça. « Y a pas un truc où faut foutre les produits d’entretien en hauteur ? » ca il s’en souvenait, il l’avait entendu quelques part, peut être à la télé. Il éteint la bougie et prend tout ce qui lui semble dangereux que Lucia pourrait chopper et il fou tout en hauteur, sur des étagères, au haut de ses placards. « On dirait que t’es experte dans la matière. » il lui sort alors qu’elle est de l’autre côté du studio entrain de faire de la place dans la cuisine. « On t’as retiré un môme parce que c’est pas conseillé de faire du porno chez les assistants sociaux ou quoi ? » qu’il dit pour déconner, il est pas serieux, il imagine pas une seconde cette nana avec un gosse, c’est pas possible quand on fait son taf. Pourtant, c’est vrai qu’elle a l’air d’être vachement concernée.