| | | (#)Sam 25 Jan 2020 - 17:16 | |
| « Tu viens d’où ? Et où t’as l’intention d’aller ? » elle lui aurait renvoyé un regard noir d'emblée. Elle aurait ragé, elle aurait probablement cogné. Y'aurait eu ses jointures qui seraient parties bien fort sur sa joue, elle visualisait déjà où, avant de lui piquer ses clés et de se tirer sans rien dire. Elle parle très peu d'elle Ariane, elle parle presque toujours ouais mais d'elle, jamais. Ça l'enrage de mettre des mots sur ce qu'elle ressent, parce que la majorité du temps elle rage tout court. Ça la fait bouillir de passer outre ses masques et sa carapace, surtout pour ce genre de questions ; et encore plus de réponses. « C'est ça qui m'étouffe t'sais. » elle sait pas quel genre de magie il lui a foutu entre les pattes mais elle parle ; et elle mettra ça furieusement sur le fait qu'il a parlé avant lui aussi si on lui demande. « Je viens d'ici - et je pense que je suis faite pour y rester. » faux. Elle est née en France mais ça compte pas parce qu'elle a grandi en Australie. Faux aussi. Elle est pas faite pour rester ici ; elle s'autorise juste pas à penser à partir depuis que Levi est malade. D'où sa fuite précipitée et lâche ce matin, d'où tout le reste.
C'était à s'y attendre, qu'elle lui renvoie ses jugements, ses questions en travers de la gorge. Mais pourtant, y'a rien d'agressif dans ce qui n'a pas du tout l'air d'une agression. « Tout juste 11 ans, en mai, pour mon père. 2 ans que j'suis prêtre, mais avant ça c'est 6 ans de formation, si on peut dire. » elle l'interrompt pas, elle écoute, elle se passe une main dans les cheveux rien que pour ne pas renvoyer l'image de la fille docile et attentive, quand bien même c'est ce qu'elle est depuis qu'il a repris le jeu en main et qu'il est aussi honnête qu'elle. « Y a rien à voir entre Lui et mon père. » « C'est ce qu'on se dit tous. » ça, juste là. C'est la méprise d'un père qu'elle a jamais connu, inversement jamais voulu connaître, mais qui est de plus en plus immiscé dans sa vie et qu'elle associe parfois lâchement à tous les malheurs de son monde.
Y'a du flirt qui remonte, mais rien, absolument rien à voir avec leurs dernières joutes. « J’teste rien. J’suis mis à rude épreuve, c’est clair. » elle aurait pu faire pire Ariane, il le savait aussi bien qu'elle. Mais elle était fatiguée, il l'était lui aussi, ils l'étaient tous les deux au final, et ça leur réussissait relativement bien. « J’pense pas céder simplement à la tentation d’ébats charnels. » il fait bien, qu'elle aurait dit, si elle avait été raisonnable. S'il lui avait pas donné envie de remettre la prochaine attaque à un nouveau moment, de mariner les idées et les tactiques pour le prouver à l'inverse. Il lui donne le tout sur un plateau presque, et elle brainstorm déjà des idées en oubliant son calme d'avant une fraction de seconde - « Le pire, j’crois que c’est résister d’aimer quelqu’un d’autre que Lui. » pour y revenir aussi drastiquement. « Le pire, c'est d'aimer quelqu'un tout court. » si t'enlèves le passage où il part du Dieu qui les regarde, là, direct, elle se reconnaît - et là, direct, elle grince des dents, elle rage. L'amour ça lui fait pas, ça lui a jamais fait, ça la rend trop intense, trop mauvaise, trop tout, trop pire. Elle peut que capter ce pourquoi il bloque lui aussi.
« Je sais, je sais, c'est pas du vin de Messe, mais ça fera le boulot pour aujourd'hui. » de son sac elle dégaine une flasque, le cadeau qu'elle lui tend comme à leurs premiers jours si naïfs, le scotch qu'elle partage qu'en grandes occasions - ou circonstances de merde. « C'est pire pourquoi, pour toi? » elle sait pas qui il aime, en a rien à foutre clairement parce qu'elle sait que c'est pas d'elle dont il parle. Mais s'il a dit pire, c'est que ça le travaille bien plus que tous ses stratagèmes de Jézabel de bac à sable. Le pour toi qui lui donnerait tout à Owen, pour renvoyer la question à Ariane quand il jugera bon de savoir c'est quoi son histoire de merde à elle, quand il aura partagé son histoire de merde à lui. |
| | | | (#)Jeu 12 Mar 2020 - 1:39 | |
| « C'est ça qui m'étouffe t'sais. » Il tourne la tête, comme s’il était désolé d’être aussi curieux, comme s’il devait pas s’permettre, après tout, Ariane c’est juste cette représentation de la tentation, le diable, Lilith en personne, celle qui pourrait lui faire perdre la tête, devenir fou. Ce fantasme ambulant à qui il demanderait rien d’autre, pourquoi être autre chose ? Pourquoi est ce qu’elle lui permettrait d’aller dans son intimité ? D’en savoir plus sur elle ? Est-ce que ça lui convient pas à elle aussi d’être juste celle qui le ferait vriller ? Le rôle qui lui plait, il le sait parce qu’elle en joue, il le sait parce qu’elle est toujours là à jouer avec le feu, à le pousser toujours plus prêt du ravin, jusqu’à ce qu’il tienne plus en équilibre et qu’il soit obligé de sauté dans l’vide. Sauter dans l’vide ou se raccrocher à elle. « Je viens d'ici - et je pense que je suis faite pour y rester. » il est surprise, il redresse la tête, la regarde à nouveau, il prend ce qu’elle lui donne, ca l’satisfait, même si c’est pas très précis, ca l’satisfait qu’elle se contente pas juste d’être dans ce rôle qu’elle s’est donné depuis leur première rencontre, depuis la saint Patrick. « Tu donnes pas cette impression. » on dirait qu’elle est enchainée à cette ville et qu’elle attend juste à ce que quelqu’un vienne lui briser tous les liens qu’elle a avec. Qu’elle a besoin d’air et besoin de souffler. Mais Owen il se surprend, à se livrer à elle, il s’y attendait pas, il aurait pas misé sur elle. Il aurait pas pensé que ça serait facile comme ça, que ca sortirait tout seul. Il aurait pas pensé à cette sincérité soudaine avec elle et toute cette tentation envolée. Comme si la magie s’était volatilisé, ou le mauvais sort – et peut être bien que la magie elle opérait là. Il pensait pas, qu’il irait jusqu’à évoquer ce qu’il pouvait ressentir pour Evelyn, même si c’était vague, même si c’était pas direct. C’est pourtant bien la peur qui l’obsède le plus, c’est pas la tentation charnelle, c’est pas un écart sans sentiment, c’est ça qui fait peur, c’est bien l’amour, les sentiments, la passion. « Le pire, c'est d'aimer quelqu'un tout court. » ca venait du cœur. Il posa ses yeux sur elle et marqua un silence, pensif, qui pouvait-elle avoir aimé autant, qui peut-elle aimé autant pour en être si blessée et touchée ? Ca a l’air difficile pour elle aussi d’aimer, ça à l’air piquant, brûlant, douloureux. « C’est ça qu’tu fuis ? » qu’il ose demander, qu’elle lui dise pas qu’elle cherche pas à se cacher de quelques chose, elle veut le grand air, elle veut la liberté, l’amour ça peut carrément lui couper les pattes, l’empêcher de mener la vie qu’elle entend. « Je sais, je sais, c'est pas du vin de Messe, mais ça fera le boulot pour aujourd'hui. » il pose ses yeux sur cette flasque qu’elle sort de son sac, un sourire aux lèvres du prêtre, un sursaut de rire, inattendu, elle avait toujours un tour dans son sac. Une seule gorgée, c’est ce qu’il s’accorde, parce qu’il doit quand même reprendre sa moto, il doit la ramener, se ramener lui-même. Parce qu’il est raisonnable, mais il doit bien avouer que ce scotch passe bien. Il lui rend la bouteille. « C'est pire pourquoi, pour toi? » il hausse les épaules, laisse son regard aller vers l’horizon pour aller chercher les réponses à cette question. « C’est pire, parce que j’ai tout misé sur c’que j’suis devenu aujourd’hui et que ça m’ferait flipper de revenir en arrière. Que j’suis persuadé que c’était la bonne décision et que c’est c’qui m’a permis d’m’en sortir. Et maintenant que j’retrouve une vie normal, à plus déprimer, à plus vouloir mourir tous les jours, j’devrais tourner le dos à la seule chose qui m’a fait sentir vivant. » peut être bien qu’il se sent redevable le prêtre, peut être bien qu’il flippe aussi de plus pouvoir reprendre la main qui lui a été tendu une première fois. « J’sais pas si j’suis vraiment stable, ca fait des années que j’prends plus de médicaments, mais sans la religion, j’sais pas si j’pourrais continuer. » parce que c’est flou, parce qu’il est bien capable de donner des conseils mais quand il s’agit de lui, il a aucune idée de la direction qu’il faut prendre. « Qu’est ce que tu fuis ? » qu’il redemande, plus directement, parce qu’elle a pas répondu, que maintenant, c’est à son tour.
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| | | | (#)Jeu 2 Avr 2020 - 16:33 | |
| Il parle, il parle et c'est pas juste pour me dire de dégager de son église et je sais pas si c'est parce qu'on est loin du monde qu'on se rapproche pour vrai mais ce serait mentir de dire que ça se fait pas le plus naturellement du monde. « C’est pire, parce que j’ai tout misé sur c’que j’suis devenu aujourd’hui et que ça m’ferait flipper de revenir en arrière. Que j’suis persuadé que c’était la bonne décision et que c’est c’qui m’a permis d’m’en sortir. Et maintenant que j’retrouve une vie normal, à plus déprimer, à plus vouloir mourir tous les jours, j’devrais tourner le dos à la seule chose qui m’a fait sentir vivant. » il est tout en paradoxes le gars, et je le laisse parler sans jamais l'interrompre parce que c'est pas pour rien qu'il en vomit des mots, c'est pas pour rien qu'il a sa voix qui raille sur la fin ; il parle pas de ces choses-là, et s'il pouvait bien trouver quelqu'un avec qui ne pas parler est un point commun, c'est moi. « J’sais pas si j’suis vraiment stable, ca fait des années que j’prends plus de médicaments, mais sans la religion, j’sais pas si j’pourrais continuer. » il a besoin d'une béquille autant que moi, et la claque n'en fait que plus mal encore.
« Qu’est ce que tu fuis ? » « C'est une foutue ironie, t'es pas prêt. » y'a un rire fatigué, rageur qui glisse sur mes lèvres quand je me replace, une gorgée de plus pour le courage, pauvre conne qui a cru qu'à poser des questions elle ne les recevrait pas du revers, qu'elle resterait silencieuse aussi sans avoir envie de répondre. « Je fuis la faiblesse. Je fais la lâche pour pas avoir l'air faible. » la lâche qui lui tend la flasque, la lâche qui quitte pas l'horizon des yeux aussi. « Il a un cancer et ça augure vraiment pas bien. Mais je suis pas là pour m'apitoyer sur son sort et encore moins le mien, j'ai eu besoin d'air pour pas qu'il voit que ça va pas. » mes doigts libres qui se resserrent sur l'alliance que je porte au majeur aujourd'hui. Les mots qui seraient restés pris dans ma gorge pour qui que ce soit d'autre que lui, le coup d'oeil que je tourne dans sa direction pour le lui faire comprendre d'emblée.
« Tu lui dis, j'te tue. » il le connait pas Levi, il le verra sûrement jamais, y'a aucun risque qu'il parle, mais la menace fait du bien et elle nous ramène à un truc tangible au moins. « Fais pas cette tête-là, même si t'as presque cédé t'as encore de la marge, ils vont bien t'accueillir là-haut. Y'aura du vin à l'entrée. » |
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