« Quitte à choisir je préfère me noyer dans l'alcool que dans les regrets » voilà plus ou moins la seule phrase que j’ai été foutu de sortir quand le juge m’a demandé de faire état de mon ébriété en pleine mise en examen. C'était con, mais j'étais plus à ça près. J’avais foncé dans le mur. Littéralement. Ma bécane explosée dans un coin et moi dans l’autre, avec quelques égratignures pas plus, c’est dire comme la mort voulait même pas voir ma gueule de près. Je pouvais pas en dire autant de ma bécane, putain, ma pauvre bécane. C’était Leila qui m’avait retrouvé quand je m’étais écroulé comme une merde dans l’entrée, c’était elle qui avait appelé les secours. La sentence était tombée, je devais faire une cure de désintox, au cours de laquelle ma fille serait placée en foyer. Effectif immédiatement. J'avais encore merdé, je m'étais même surpassé, ça me rendait malade de voir ma petite partir dans le système et le pire c’est que c’était toujours pas suffisant pour me faire arrêter. Le soir même j’étais rentré chez moi et je m’étais défoncé. Je me disais peut-être que c’était la dernière pour la route, j’en sais rien. Toujours est-il que maintenant j’étais assis sur une p’tite chaise pliante de merde dans le sous-sol glauque d’une église sordide enfumée de Toowong à écouter des cinglés dont je me foutais royal raconter leur vie pathétique et leur combat contre la dope, mes bras bien croisés sur mon torse dans le genre pas ouvert à la conversation. Drogues Dures Anonymes, lieu de rencontre de tous les cassos' toxicos illuminés de Brisbane sur la voie du pardon et de la convalescence. Et j’étais sensé trouver un parrain dans le tas bon sang la bonne blague.
Si j’avais eu quelques années de moins je crois que j’aurais insulté quelques lascars, défoncé quelques gueules et foutu le feu à la baraque avant de me casser. Mais j’étais plus jeune et con. Maintenant j’étais vieux et con. Et I knew better. J’avais ma fille. Je pouvais plus me permettre de faire n’importe quoi et foutre joyeusement ma vie en l’air. Alors je fumais clope sur clope pour faire passer le temps et les nerfs et c’était une sacré mission avec les fondus qui me testaient en continu. « Ne te fais pas de reproches » « Viens et reviens » « Donne du temps au temps » « Lâche prise, Dieu fera le reste » « La Méthode marche, elle marche vraiment » qu’ils répétaient en boucle ces psychopathes d’automates aux mirettes scintillantes joyeuses épanouies et moi dans mon coin je tirais sur ma capuche pour me cacher la gueule tellement je roulais des yeux.
Putain c’était interminable, dès qu’un pleurnichard finissait son histoire y en avait un autre pour reprendre le flambeau et ça applaudissait et c’était reparti pour les « Viens et reviens » « Lâche prise, Dieu fera le reste » et tout le tralala. Plus ils s’extasiaient, plus j’avais envie de picoler. J’étais à deux doigts de me casser sans aucune autre forme de procès quand d’un coup mes yeux se sont posés sur cette petite nana à la grosse frange noire qui lui bouffait la moitié de la gueule à l’autre bout de la pièce, ce p’tit fantôme du passé, p’tit faon que j’avais malencontreusement rencontré des années plus tôt alors que le nouveau management avait cru bon d’envoyer une gamine sans papier dans ma chambre d’hôtel « pour me détendre » avant un combat. Les cons. J’avais du envoyer mes gars récupérer son passeport pendant que je le foutais devant des dessins-animés enroulée dans une couverture. Après ça il me semble bien que Robin l’avait récupéré pour l’ajouter à sa collection de chats errants mais bon sang ça faisait des années que je l’avais pas croisé. Je me suis approché d’elle en bousculant des genoux et écrasant des orteils au passage et je me suis laissé tombé sur le siège vide à côté d’elle.
« Yo bambi, toi aussi tu t'es paumé chez les tarés ? » j’ai lancé pour essayer de la faire sourire un peu parce que dans ce genre d’endroit faut mieux s’armer de toute la légèreté qu’on peut trouver.
Starseed
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
Aisling emplit ses poumons d’encens et promène ses mains sur les pierres usées. Ça a quelque chose de rassurant, une église. Les murs sont là depuis des siècles, et ils font comme un joli bouclier pour abriter les âmes perdues dans son genre. Éclairée par les néons tamisés du sous-sol, elle croise quelques regards, sourit timidement à ceux qu'elle reconnaît. Y’a les anciens qui accueillent et se disent heureux de voir qu’elle revient. Certains sont abstinents depuis plus de vingt ans, et il paraît qu’ils sont plus trop là pour eux ; qu’ils veulent aider les autres comme on les a aidés et parrainer ceux qui débarquent avec un lot de problèmes trop lourd à porter. Aisling, elle n’ose pas trop les approcher. Ils dégagent un trop plein de confiance et de bonté qui creuse un gouffre entre eux. Ils seraient pas loin de la décourager, car chaque fois qu’elle les regarde la brune est persuadée qu’elle ne pourra jamais leur ressembler. Ensuite, y’a ceux qui viennent depuis quelques semaines, qui hésitent encore et s’ouvrent timidement. Pleins de réserve comme elle, ils s’accrochent à une goutte d’espoir qu’ils serrent entre leurs mains par peur de la voir s'évaporer. Et enfin, y’a les nouveaux. Ceux qui ont tout essayé et pour qui rien n’a marché ou ceux qui n’osent pas encore trop s’avouer qu’ils ont un problème et viennent "juste pour voir." On les reconnaît bien parce qu’ils se terrent dans les coins. Ils boudent parfois et font ceux qui n’ont pas envie d’être là, un peu comme ce grand type tout replié sur une chaise trop petite, les bras croisés et le visage dissimulé par sa capuche. Mais dans le fond ils finiront bien par trouver ce qu’ils sont venus chercher. Aisling le sait parce qu’elle était comme eux. Terrifiée, septique, angoissée et sans ressources. Cachée derrière sa frange et des vêtements trop grands pour ne pas se faire remarquer, elle se sentait comme un chaton récupéré dans un fossé. Mais petit à petit elle apprend à faire confiance aux autres rescapés.
Raclements de chaises, bruissements de vêtements, éclats indistincts des conversations qui se terminent alors que les NA s'installent. D’abord, on lit les textes et Aisling se concentre sur ces principes qui la rassurent et l’aident à se préparer pour l’étape parfois douloureuse et souvent émouvante des témoignages juste après. Thème de la journée : les gros coups durs de la vie, ceux qui menacent de vous faire replonger quand l'espoir semble s'évader. La gorge serrée, les jambes agitées d’un tressautement nerveux, Aisling se retient de filer. Comme d’autres ici elle a déjà essayé d’arrêter plusieurs fois, pour recommencer avec plus d’ardeur quelques semaines plus tard. Comme l’autre soir, quand elle était allée rejoindre Ambroise après que Mitchell l’ait retrouvée. A l’abri du monde, elle s’était enfilé plusieurs « bonbons » colorés avant d'aller danser sur le toit d’un hôtel particulier et flirter avec le vide en attendant qu’une bourrasque veuille bien l’emporter vers les étoiles. Ce moment de faiblesse pèse comme une enclume sur sa poitrine, et c’est la peur de merder encore plus que l’envie de raconter sa vie qui l’a conduite jusqu’ici. Parce que Sid a beau lui dire que même son addiction n’est pas un obstacle pour lui, elle reste persuadée qu’elle le perdra à la moindre erreur et cette pensée la terrifie. Les témoignages des membres s’enchaînent et Aisling est pendue à leurs lèvres. Lorsqu’elle applaudit, ses cils battent aussi pour chasser l’émotion piquante qui brille dans ses yeux. Certains ont rechuté de nombreuses fois avant de parvenir à rester sobre. Et d’entendre qu’ils le sont depuis des années remet un peu de matière dans sa goutte d’espoir.
Captivée par les récits, elle ne remarque pas tout de suite le grand type à l’autre bout de la pièce qui se lève et se déplace. Puis ses mouvements finissent par attirer son attention et d’abord elle croit bien qu’il va quitter la pièce. Ce ne serait pas la première fois que ça arrive, mais ça lui fait toujours un pincement au cœur, parce qu’elle a bien failli se tirer elle aussi le premier soir. En fait, la seule chose qui l’a maintenue fermement clouée à sa chaise c’est la peur de se faire remarquer, de vexer, et de déranger tout le monde si elle osait s’éclipser. Alors elle est restée… et puis elle est revenue. Si cette même crainte d’attirer les regards la prend aujourd’hui, c’est parce qu’au lieu de sortir une fois dans l’allée, le gars se dirige droit sur elle sans trop se soucier de ceux qu’il bouscule sur son passage. Sa capuche se relève dans la bagarre et la bouche d’Aisling s’ouvre tout rond lorsqu’elle reconnaît The Phoenix, l’homme qui l’a arrachée à un réseau de prostitution pour la remettre dans les mains d’une fée nommée Robin. Le cœur agité d’inquiétude et de joie mélangées, elle regarde son idole – et elle espère un peu son ami – se laisser tomber sur la chaise restée vide à ses côtés. « Oh my God… hi the Phoenix ! » Ses joues rosissent de bonheur et un peu d’offense aussi alors qu’il la salue d’un surnom affectueux avant d’insulter les braves gens qui les accueillent ce soir. Elle rigole doucement pourtant, si contente de le revoir qu’elle peut bien accepter ce petit sacrilège. Mince alors, si les autres savaient qu'un champion mondial de boxe vient de les retrouver ! « En vrai, moi c’est plutôt dehors que j’suis paumée. Si j’viens ici c’est pour essayer qu’ça change… puis faut croire que ça marche, regarde: tu m’as retrouvée ! » Elle plaisante, se trouvant très fine. Des milliers de questions lui brûlent les lèvres et brillent dans ses prunelles. Qu'est-ce tu fais là ? Tu tiens le coup ? Tu m’en veux pas de pas être passée après le décès de Paige, hein ? Je voulais pas déranger, je sais jamais quand je te dérange ou pas Phoenix, j’arrive pas à lire tes expressions… Et comment va Robin ? Tu lui diras bonjour de ma part ! Non, en fait ne lui dit rien, je culpabilise encore de m’être barrée sans laisser de traces... Puis tu sais comme elle est, elle voudra me prendre sous son aile pour faire quelque chose de moi mais nous deux on sait bien que c’est peine perdue, pas vrai ? Mais elle garde tout ça pour après la réunion, d'autant qu'il vaut mieux les trier pour pas l'offenser et qu’un simple coup d’œil à ses traits apporte déjà pas mal de réponses. Pas étonnant qu’elle ne l’ait pas reconnu tout de suite : yeux cernés, teint pâle, visage émacié mangé par sa barbe, Phoenix semble plus abîmé que dans ses souvenirs, plus fatigué aussi. Se pourrait-il que comme elle, il soit ici parce qu’il en a… besoin ? « On a la meilleure place. » Aisling affirme donc en glissant ses mains sous ses cuisses pour mieux balancer ses jambes. Elle se souvient à quel point elle flippait de parler à son premier meeting, se dit que bavard comme il est, ça doit être pareil pour lui. « On peut tout regarder mais personne va venir nous demander de participer ! » L’idée semble plaire à Phoenix qui s’installe plus confortablement à ses côtés mais c’est le moment que choisit Larry - un des animateurs un peu survolté - pour les pointer du doigt avec un air réjouit. « Oui ! Très bien ! Bienvenue jeune homme, nous t'écoutons ! » Le corps d’Aisling se tend comme une élève interrogée par son prof en pleine discussion et elle jette un coup d’œil furtif en direction de Phoenix vers qui les regards affables et intéressés convergent désormais. « Tu voulais nous partager ton expérience, n’est-ce pas ? » Reprend Larry avec un grand sourire encourageant devant leur air interdit.
A little girl, cryin' on the frozen night, And he's back on the streets out to fight.
Pando
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A
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Dernière édition par Aisling Hayes le Ven 11 Oct 2019 - 0:02, édité 1 fois
Merde le faon est endoctriné. Elle dit qu'elle est moins paumée ici que dehors, qu’elle vient pour se trouver et que d’ailleurs ça marche, la preuve : je l’ai retrouvé. Je souris en soufflant par le nez. « Ouai » je réponds, loquace. Je peux pas comprendre, forcément, vu que moi je préférerais être n’importe où plutôt que dans ce trou à rats illuminés douçâtres qui font froid dans le dos mais faut bien avouer qu’elle a l'air plus en forme que la dernière fois qu'on s'est vu, ça c’est sûr. Elle a le teint frais, la frange brossée, un p'tit sourire épanoui sur les lèvres et les joues qui ruissellent pas de larmes et de mascara. Elle a l'air bien ouai, alors j'hoche la tête. « C'est cool bambi » Ses jambes s’agitent dans l’air comme une enfant sauf qu’elle est immense et j’me dis qu’elle va pas tarder à envoyer un kick dans la chaise du bouffon en face. Ce serait marrant tiens. Sur le ton de la confidence elle m’explique qu’on a la meilleure place vu qu’on peut tout regarder mais que personne va venir nous faire chier (‘fin dit avec ses mots à elle, donc plus gentiment) et je rigole un peu en m’étirant « Ouai on est les cancres de la classe quoi » j’ai les bras vaguement tendus sur le côté et le fondu qui tient le micro en profite pour me sauter à la gueule. « Oui ! Très bien ! Bienvenue jeune homme, nous t’écoutons ! » Je m'arrête net dans mon mouvement, le regard défiant. « Tu voulais nous partager ton expérience, n’est-ce pas ? » Euh… je jette un coup d’œil hagard autour de moi pour voir que les regards ont convergé dans ma direction et je me sens aussi mal à l'aise qu'un gamin pas sage que l’instit’ sadique interroge en sachant pertinemment qu'il a pas la réponse. Je me redresse un peu sur ma chaise en me raclant la gorge pour reprendre contenance. « Merde le prof m’a cramé » je glisse à l’attention de ma camarade de galère avant de me retourner vers le sadique et je vais pour lui intimer poliment mais fermement d'aller se faire foutre quand d'un coup la paranoïa me gagne et je me demande si y a pas des assistants sociaux tapis dans l'ombre qui attendent le moindre faux pas de ma part pour me refuser définitivement la garde de ma fille. Je me pince les lèvres en clignant bêtement des yeux et puis je soupire, résigné, et je décide d'utiliser une autre tactique, une tactique que je rechigne assez à utiliser d’habitude, j'ai nommé l'honnêteté. « Ouai okay, euh… je m'appelle Phoenix et je suis un abruti d'alcoolique » « SALUT PHOENIX » psalmodient à l'unisson tous les pénitents et ils sont pas loin d'être flippants. « Je suis une épave défoncée sept jours sur sept et l'autre jour j'ai foncé dans un mur. C’était la connerie de trop, on m’a retiré la garde de ma petite. Elle a déjà perdu sa mère à cause de moi l’an dernier je peux pas la laisser croupir à l'orphelinat. Faut que je la récupère et pour la récupérer faut que j'arrête de boire et pour arrêter de boire apparemment faut que je me pointe ici. » Voilà. Concis, factuel, efficace. Je suis plutôt satisfait de mon résumé. Je rajoute pas que je déteste cet endroit, que je me sens au dessus du lot et que j'ai très envie de boire là tout de suite, faut pas confondre la sincérité et la stupidité. « Ne t'en fais pas trop, idiot » répond l'orateur et en voyant ma gueule il s'empresse d'ajouter « C'est une citation ! Comme disait Big Joe (pas le moindre idée de qui est ce connard mais il a vraiment un nom de connard) ‘L'impuissance recèle de nombreux pouvoirs’ (ah bah il a des citations de connard aussi, au moins il est cohérent) Remets t'en à Dieu et donne du temps au temps. Tous ceux présents ici ont fait de grosses conneries dont ils ne sont pas fiers » Les têtes opinent. « L'alcool est une des drogues les plus dures. Tu n'étais pas toi même. Ne te fait pas de reproches » Là je me dis que venant du gars qui deux minutes plus tôt racontait comment un jour il s'était enfilé toute l'essence d'une ambulance en intervention et qu'elle avait du coup pas pu démarrer ça fait sens qu'il veuille se raconter ce genre d'histoires ouai mais pour une fois je ferme ma gueule. « Merci pour ta sincérité Phoenix et souviens toi, il reprend gentiment avec un doigt en l'air, inspiré, et je me crispe en sentant la citation arriver, ‘Nous pouvons ce que je ne peux pas’. La meilleure chose qu'un nouveau puisse faire c'est d'assister à 90 réunions en 90 jours. Ne refoule pas tes émotions, exprime toi. Viens et reviens, La Méthode marche, elle marche vraiment » Les bras bien croisés je grince tellement que j'en ai mal aux mâchoires. Putain première réunion et j'en peux déjà plus. Aucune chance que je tienne jusqu'à 90 sans buter tout le monde et moi dans la foulée ma parole j’aurais besoin de tiser rien que pour supporter ces discours à la con. À côté le faon s'agite un peu et monsieur essence sur-motivé le pointe du doigt, tout guilleret : « Oui ! Bravo Aisling ! Exprime-toi ! Ne garde pas tout en toi, nous t’écoutons ! » Et autour les têtes opinent à nouveau tandis que les yeux chatoient de bienveillance. Je me tasse sur mon siège. Putain quelle angoisse. Ça y est c’est décidé dès que cet enfer s’arrête je fonce dans le bar le plus proche et je me colle la mine du siècle.
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ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
Les joues brûlantes, Aisling se dandine d’une fesse sur l’autre en fixant ses genoux comme pour se soustraire aux regards braqués dans leur direction. A ses côtés, Phoenix adopte la stratégie opposée et se redresse pour accuser le coup de front, like a man should… « Merde le prof m’a cramé » Il lui lance avec une pointe d’humour et Aisling porte la main à ses lèvres pour étouffer un petit gloussement amusé et nerveux à la fois. Il y a un moment de flottement, et puis le boxeur souffle par les narines avant de se lancer. Intriguée malgré elle, l’irlandaise lève ses yeux délavés vers le grand blond qui se décrit alors comme un « abruti d’alcoolique. » Ça lui fait mal au cœur de l’entendre employer ces mots-là, alors même qu’elle ne se gêne pas pour se traiter de stupide junkie faible dès que l’occasion se présente. Le groupe le salue d’une seule voix et Phoenix reprend rapidement la parole comme pour leur passer l’envie de rajouter quoi que ce soit. Une boule de tristesse enfle dans sa gorge alors qu’elle visualise les bribes dévastées de sa vie après Paige. L’alcool, l’accident, la perte de sa fille… ça lui fait bizarre d’apprendre des trucs aussi intimes, dévoilés froidement devant un auditoire d’inconnus. Mais c’est toujours plus direct que de lire des articles à son sujet sur internet, comme elle le faisait ces derniers mois par peur de le déranger en prenant des nouvelles par sms. Aisling, elle sait trop bien ce que ça fait que de s’assommer le corps et l’esprit pour oublier que le monde est trop dur, et de se réveiller dans une réalité encore plus pourrie que celle qu’on cherchait à fuir à la base. Pourtant, elle n’aurait jamais imaginé que Phoenix puisse glisser sur cette pente. Avec sa grande taille, son assurance et sa musculature, elle l’a toujours vu comme un genre de héros que rien ne peut ébranler, alors elle est étonnée et moyennement rassurée de lui découvrir des fêlures. Si lui tient pas le coup sans se mettre une mine, je suis qui, moi, pour essayer ? Sa détermination à récupérer sa fille la rassure, néanmoins. Ils sont super cons les services sociaux, ça se voit que t’es un bon père ! Elle aimerait bien s’insurger. C’est qu’elle a vu assez de photos de Leila et Phoenix sur le portable de Robin pour savoir qu’un père comme lui ça se trouve pas à tous les coins de rue. Certains parents tabassent leurs mômes et personne ne fait rien mais Phoenix lui il a été sous les feux de la rampe alors forcément y’a tout un tas de coppers teigneux et jaloux prêts à lui sauter à la gorge dès la moindre erreur, et ça Aisling trouve que c’est franchement pas juste. « Ne t'en fais pas trop, idiot » La voix de Larry la tire brusquement de ses réflexions et elle le dévisage d’un air interdit. Mais il est malade de lui parler comme ça ? Aisling, elle, n’aurait jamais osé ; d’autant que vu les circonstances ça lui paraît plutôt insensible. Larry semble réaliser un peu sur le tard son erreur comme il se rattrape rapidement pour éviter les foudres du Phoenix (et elle l’a vu démonter suffisamment de types sur le ring pour savoir que se replier est une sage décision). Pas très convaincue par sa citation sur l’impuissance (mauvaise idée encore), l’irlandaise approuve néanmoins la suite de son discours. Donner du temps au temps, s’en remettre à Dieu, voilà des conseils bien avisés et surtout qui ne demandent pas trop d’effort. Le genre qu’elle se répète en boucle quand elle sent la panique grimper et sa volonté fléchir. « Nous pouvons ce que je ne peux pas » ça, c’est encore mieux. Sans Sid, sans ce groupe, c’est sûr qu’elle n’aurait pas tenu. Mais Phoenix a côté n’a pas vraiment l’air convaincu. Ça se voit à ses bras croisés à au muscle qui tressaute sur sa mâchoire.
Aisling a comme l’impression qu’il ne survivra pas à une citation inspirante de plus et ce serait franchement dommage parce qu’elle était septique elle aussi au début. Alors rassemblant tout son courage elle glisse une jambe sous ses cuisses pour changer de position et lève timidement la main pour détourner l’attention de Larry. Ça ne coupe pas, l’organisateur change de cible avec la même énergie un peu extra d’un présentateur de jeu télévisé. « Oui ! Bravo Aisling ! Exprime-toi ! Ne garde pas tout en toi, nous t’écoutons ! » Les regards se braquent sur elle, et Aisling baisse les yeux vers le petit bout d’ancre tatouée qui dépasse de ses converses pour se donner du courage. « Euh… moi c’est Aisling et j’suis une addict. » Elle commence d’une petite voix et s’arrête bien rapidement, habituée depuis le temps à la chansonnette qui vient juste après : « SALUT ASHLEEN. » Ça la fait sourire comme au fil des réunions, ils maîtrisent de mieux en mieux la prononciation de son prénom. Elle fait un effort pour sourire à la ronde et rebaisse les yeux vers les taches de couleur sur sa peau, incapable de s’exprimer quand elle voit le regard des autres braqués sur elle. « Ça fait six mois que j’viens ici, cinq et demi que j’suis sobre aussi. J’pensais pas qu’ce serait possible, mais bon, j’suis là. » Elle prend une inspiration, jette un coup d’œil à Phoenix, se demande si ce serait plus facile ou plus dur de parler s’ils étaient tout seuls sans le groupe autour, décide d’essayer : « Ça commençait à devenir moins dur, tu vois. Certains moments j’y pensais même pas. Mais là j’me suis rapprochée d’un ami et depuis une semaine ça pulse dans ma tête. » Sans qu’elle s’en rende compte, sa voix se fait graduellement plus faible, de sorte que son camarade de dernier rang est probablement le seul à pouvoir entendre ses derniers mots. C’est du moins ce qu’elle déduit quand la voix de Larry claque dans la pièce, la faisant sursauter : « Plus fort Aisling, on t’entend pas devant ! » Les joues brûlantes elle se redresse nerveusement, racle le fond de sa gorge pour chercher une contenance qui ne revient pas mais parvient quand même à planter son regard dans celui de l’animateur, comme pour y chercher une réponse directe à ses préoccupations. « Bah ça, m’ronge les nerfs quoi, j’y pense cent fois par jour et par moments j’me dis que si j’craque pas c’est seulement parce que j’ai rien chez moi… et ça m’fait peur. » Pendant quelques secondes Larry la regarde un peu statiquement avec ses yeux qui s’ouvrent et se ferment lentement et son sourire bienveillant, puis d’un coup il s’anime et pour sûr il ne va pas tarder à la récupérer au vol avec quelques citations de son cru. « La vie ne devient jamais plus facile, c’est nous qui devenons plus résilients ! Même si la route peut sembler longue, tu vas dans la bonne direction Aisling, continues de marcher ! » A moitié convaincue mais plutôt touchée, la brune hoche la tête avec un sourire réservé tandis qu’il écarte les bras pour lui déverser un peu plus de : « Merci pour ton partage Aisling, et souviens toi… la peur est à l’opposé de la foi. Viens et reviens, le groupe est là pour toi ! » Et sur ces belles paroles, leur énergique organisateur décolle enfin son regard des derniers rangs pour conclure la rencontre avec quelques mots d’espoir diffusés à la ronde. Aisling se sent plus légère, d’avoir partagé d’une part, mais surtout que l’attention soit enfin ailleurs. Avec un sourire de camarade complice, elle jette un coup d’œil à Phoenix. « On s’en est plutôt bien sortis je trouve de cette interro surprise. » Elle en rigolerait encore sous cape si elle n’avait pas peur de s’attirer à nouveau les regards alors que tout le monde se prépare pour la prière de sérénité. Sans trop réfléchir, elle attrape la main de son voisin et celle de Phoenix de l’autre côté pour aider à former le cercle. Les yeux clos, elle murmure en cœur avec les autres : « Mon Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux et la sagesse d’en connaître la différence. »
Applaudissements, raclements de chaises, éclats de voix. Les corps comme les langues se délient lentement et déjà ceux qui se connaissent se retrouvent pour discuter autour de la petite table montée sur tréteaux dans un coin. En général c’est le moment que choisit Aisling pour s’éclipser, sauf quand Larry ou un autre vétéran se met en tête de lui parler. Chaque fois, elle se dit que c’était mieux de pas repartir comme ça, que ça aide à redescendre doucement, à la préparer à retrouver le monde extérieur qui est bien moins compréhensif qu’entre ces murs. Alors aujourd’hui, c’est elle qui prend les devants. « Tu restes ? » Elle demande à Phoenix qui se relève déjà. « Leur thé c’est du Lipton dégueu mais les gâteaux sont super bons… » Et pour souligner sa bonne foi elle sautille jusqu’à la table et revient rapidement avec deux précieux sablés au chocolat : un qu’elle glisse dans la paume du boxeur et l’autre qui finit entre ses dents. « En plus y’a des citations dedans ! » Elle lance en récoltant le petit papier qui s’échappe du sien. « La vie, ce n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre à danser sous la pluie » Elle lit en mâchouillant ardemment son biscuit. « Cool, je l’avais jamais eue celle là ! Moi j’préfère danser sous les étoiles mais en Australie sous la pluie ça doit pas être trop horrible non plus... » Elle commente en fourrant le petit papier dans la poche de son blouson. « Et toi t’as eu quoi ? » Sur la pointe des pieds, elle se penche vers le gâteau de Phœnix avec une certaine avidité, curieuse de voir ce que le destin lui réserve.
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you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
Bambi se présente, encaisse les salutations rébarbatifs trop chaleureuses des barges tout autour avec le p’tit sourire craintif qui la caractérise et puis disparaît à nouveau sous sa frange pour continuer son récit. Elle dit que ça fait six mois qu’elle vient (putain comment), cinq mois et demi qu'elle est sobre. Les bras croisés, je lui jette un coup d'œil sur le côté et avec ses gros yeux céruléens elle accroche mon regard comme une bouée de sauvetage ce qui fait que j'ose plus trop détourner la tête du coup. Elle continue de parler comme si y avait que nous deux mais j'fais difficilement abstraction des connards qui nous entourent surtout quand le buveur d'essence se met à lui brailler de parler plus fort et me fait tressauter de rage au passage. Putain je supporte pas les gens bruyants. « Elle parle putain, laisse la parler ! » j’aboie et j'fais sursauter quelques têtes autour de moi. Putain ‘y sont un poil à cran les gens ici, que je me dis sans réaliser que je fais totalement parti du lot. Aisling reprend plus fort comme une bonne élève, raconte ses galères, que si elle craque pas c’est parce qu'elle a rien chez elle et que ça la fait flipper. Les gens hochent la tête, ont l’air de sympathiser, moi je m’identifie toujours pas vu que j’ai jamais essayé de pas avoir de tise à la maison et les rares fois où c'est arrivé j'allais en racheter aussi sec avec vergogne. Mais je continue de me dire que c'est pas pareil. Parce que moi je peux arrêter quand je veux. C'est juste que j'veux pas. Des mecs accros j'en ai connu, ceux qui sont prêt à n'importe quoi pour avoir leur fixe. Je suis pas comme ça. Je bois de plus en plus, je suis un pochard de première qui descend la bière comme de l’eau, je suis un soiffard suicidaire, mais je suis pas comme eux.
La gamine s'arrête, ce qui veut dire que.... putain non, Fuel Dude va reprendre la révèle. Ni une ni deux il s'affole à nouveau, balance des phrases encourageantes en tous sens comme des confettis et il se met pas à danser des claquettes, sortir un lapin de son chapeau ou disparaître dans un nuage de fumée mais franchement, ça m'aurait pas étonné. Au moins le spectacle est fini, c’est déjà ça. La sensation de communion chaleureuse dans la pièce me fait froid dans le dos. Les visages tout épanouis et captivés, les têtes qui opinent sous l’effet de l’empathie comme les figurines de chiens à l’arrière des voitures… j’en suis presque à me demander si j’ai pas viré sociopathe parce que moi je ressens rien, je ressens rien du tout. Si ce n’est un genre d’angoisse palpable grandissant. Je tente de fermer mes oreilles. Ça parle abstinence. J’hoche la tête. C’est l’heure de boire un coup.
« On s’en est plutôt bien sortis je trouve de cette interro surprise. » « Hm ? Ah ouai, carrément » je tape mes paumes sur les accoudoirs en métal fébrile comme pour me donner l'impulsion de me lever (ou signaler aux autres de ma rangée qu’il est temps de dégager si ils veulent pas se faire marcher dessus à nouveau parce que moi j'attends pas) mais d'un coup le faon me chope par la main et dans une petite incantation chelou à moitié éthérée elle se met à parler à Dieu. Du coup je me rassois poliment comme un con et j'encaisse à mon tour tandis qu'elle murmure une phrase que mon vieux répétait régulièrement après avoir fracassé ma mère histoire de reprendre le contrôle, parce que c'était pas lui le problème, forcément, lui c'était un mec bien, c'était juste Dieu qui lui donnait pas assez de sérénité, l’enfoiré.
C'est bon c'est fini ? Elle me lâche la main, ça applaudi, ça se casse, tant mieux. « Okay bon j'vais- » « Tu restes ? » « Hein ? » Je me fige comme un con avec mon pouce en l’air par dessus mon épaule pour désigner un point vague sur le mur comme s’il s’agissait d’une direction précise. « Leur thé c’est du Lipton dégueu mais les gâteaux sont super bons… » « Nan, pas du Lipton putain... » elle sautille comme un chevreuil fringant vers la table et je la suis les mains dans les poches sans grande conviction. Elle fait volte face et j’ai tout juste le temps de sortir une main qu’elle y écrase adorablement un petit gâteau dégueulasse. « En plus y a des citations dedans ! » « Génial ça manquait » et je tire quand même sur le papier qui dépasse du mien. Elle lit sa citation la bouche pleine - more bullshit, Robin adorerait - raconte qu'elle aime danser sous les étoiles puis fonce sur moi avec une curiosité exacerbée et je me demande si elle est vraiment vachement joyeuse ou si elle essaie juste de me remuer, comme les nanas le font parfois avec les connards trop inanimés. « Et toi t’as eu quoi ? » « J'ai, um… je déroule le papier ’Rappelez vous de regarder les étoiles et non pas vos pieds’, ouai c’est mignon jusqu'à ça que tu te prennes un poteau dans la gueule quoi. Nan c’est trop pourri attend j'en veux un autre » Je le gobe et j’en attrape un nouveau mais le premier reste coincé dans ma gorge et je tousse « Putain ils veulent nous étouffer pour nous forcer à boire leur thé de merde ces enfoirés » Du coup je sers Aisling, je me sers, je me balance les trois quart pas infusé dans le gosier, c’est quand même dégueulasse, je sais pas comment, je préfère pas savoir, j’ouvre un autre gâteau. « 'Que vos choix soient le reflet de vos espoirs et non de vos peurs'. Mouai c'est plus tolérable. Tiens, j'fais en lui donnant le cookie et les mots parce qu'elle a l'air de loucher dessus, j'me fais pas avoir deux fois » Je porte encore la tasse du Lipton à mes lèvres, me dis que c’est une épreuve difficile à passer, un genre de punition nécessaire, qu'à la fin je pourrais m’éclipser gentiment sans être trop rude. « Tiens mon chou, c’est mon numéro, tu m’appelles quand tu veux » Je me retourne, c’est Fuel Dude. Il me tend un papier avec son nom (Larry, donc (même si je persiste à penser que Fuel Dude ça lui va mieux)) et son numéro écris en italique bien soigné « Je suis pas gay mec désolé » « Mais non idiot, c’est pour le soutien ! » Faut qu’il arrête de m’appeler idiot lui « Avec la sobriété il y a des tas de sentiments qui vont remonter à la surface, ne les refoule pas. Exprime toi ! Prend pas un verre, prend ton téléphone. Tu peux m’appeler quand tu veux, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, pour me dire ce que tu veux. Quand on refoule nos sentiments si profondément qu’on ne sait même plus qu’on a mal et qu’on continue d’alimenter la chaudière de notre cervelle en gnôle, on est dans le refus. Pour que la méthode marche il faut que tu admettes que tu ne contrôles pas ta vie, c’est la première étape. Rappelle toi, c’est le premier verre qui saoule. (Le premier verre émousse l’angoisse, le neuvième va peut-être me saouler) Et comme disait Big Joe, ‘le courage ce n’est pas d’avoir la force de continuer, c’est de continuer quand on a plus la force !’ Tu verras mon grand, tu vaincras la P-E-U-R » P-E-U-R, ce p’tit jeu de mot dont il est apparemment vachement fier et qu’il rabâche sans arrêt depuis le début de la réunion, devise de base de l’alcoolique en activité : Picoler Est l’Unique Recours. « J’ai pas peur mec » Il me prend dans ses bras (je crois qu’il me voit comme un cas désespéré et qu’il aime bien les cas désespérés). « Retire le papier toilette que tu as dans les oreilles et écoute. Appelle moi. » Il sert l’épaule d’Aisling et la regarde avec des yeux dégoulinants de bienveillance « Et toi aussi ma colombe, tu as mon numéro, ne sois pas timide ! Et rappelle toi : ‘la sobriété n’a pas ouvert les portes du paradis pour me laisser entrer, la sobriété m’a ouvert les portes de l’enfer pour me laisser sortir !’ Tiens bon, tu es sur la bonne voie ! » Ok mais mon enfer personnel à moi c’est lui. Je me demande combien de citations funambulesques à la con il a emmagasiné dans sa tête et combien je peux en supporter à la minute avant de crever d’une overdose (too soon?). Il sert le faon dans ses bras et part virevolter vers d’autres cassos. Je secoue la tête, quel papier toilette putain ? Sont tous fous ici, il a rien compris, j’appellerai jamais. Je garde son numéro. « Bon bah j’suppose qu’on a not’ parrain hein… au fait c’est cool pour tes cinq mois et demi Bambi, je fais pour passer rapidement à autre chose et revenir sur des propos plus tangibles, et t’sais si y a des pénibles qui essaient de te faire rechuter tu les dégages hein, ou tu me les envoies, je m’en charge »
Starseed
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
Le nez tendu vers les doigts de Phoenix qui déplient le papier, Aisling leur découvre une délicatesse difficilement imaginable quand on a plutôt l’habitude de les voir enroulés dans des bandelettes de boxe et distribuer des coups. « J’ai, um… ’Rappelez-vous de regarder les étoiles et non pas vos pieds’, ouai c’est mignon jusqu'à ça que tu te prennes un poteau dans la gueule quoi. Nan c’est trop pourri attend j'en veux un autre » Surprise, Aisling écarquille les yeux et laisse échapper un petit gloussement ravi qui se transforme en véritable éclat de rire alors qu’il s’étouffe avec le gâteau et se laisse séduire par une théorie du complot forçant de dignes britanniques dans leur genre à boire leur excuse de thé minable. « Et nous on s’laisse faire en plus ! » Elle réplique avec amusement non sans tendre sa petite tasse pour récolter le dit liquide dégueulasse. « Franchement ça donne pas envie d’arrêter de boire, ils pourraient nous filer du coca au moins… » Impossible de savoir si Phoenix la rejoint sur ce point car son attention est déjà toute consacrée à sa nouvelle citation et les pupilles d’Aisling se dilatent d’envie alors qu’il lui en révèle le contenu : « 'Que vos choix soient le reflet de vos espoirs et non de vos peurs'. Mouai c'est plus tolérable. » Sans blague, c’est magnifique et en plus elle est super rare… il me la faut ! Visiblement le boxeur n’a pas la moindre idée de sa chance statistique (ou alors il est vraiment très sympa et elle lui fait un poil pitié) car il lui donne généreusement le petit bout de papier et le gâteau qu’elle s’empresse de récupérer dans la paume de sa main. « T’es sûr ? Elle est vraiment cool celle-là. » Elle demande par acquis de conscience mais n’attend pas vraiment sa réponse pour fourrer le billet dans sa poche en compagnie de son autre trouvaille de la soirée. Ses pensées volent vers cette horrible dispute à la Pride, quand sa peur de perdre Sid est passée à deux doigts de tout foutre en l’air entre eux. Le cœur froissé d’un petit pincement coupable, elle resserre sa main autour du papier. Promis, la prochaine fois j’me récite ça en boucle avant de péter une durite ! Clairement, ce précepte lui est directement destiné, alors elle s’octroie le droit de le garder. De toutes les façons, Phoenix n’aurait pas vraiment eu le temps de protester s’il le voulait car déjà Larry approche et lui glisse affectueusement son numéro de téléphone. Poli mais ferme, le grand blond décline. « Je suis pas gay mec désolé » Ah, thank God!, Aisling ne peut s’empêcher de songer avec une pointe de soulagement fautif. C’est peut-être les retombées du fiasco de l’autre jour à la Pride, mais elle est ravie d’avoir la confirmation que Phoenix - qui représente pour elle une sorte d’idéal masculin de force et de bravoure - ne s’intéresse pas aux hommes. Elle observe la scène avec un pincement aux lèvres amusé en se souvenant qu’elle aussi, le premier soir, avait paniqué en pensant que Larry voulait la draguer. Avec son flegme habituel, elle avait alors cherché à s’échapper en bafouillant une excuse inintelligible et avait fini par trébucher sur une table qui s’était ensuite renversée, la noyant sous un tas de prospectus ventant la sobriété. Tu parles d’une immersion dans le sujet ! La technique de Phoenix étant clairement meilleure, l’irlandaise prend des notes tout en se disant que malheureusement ça ne marchera que si elle se fait aborder par une nana. A moins que… J’suis pas libre mec, désolée. Ouai, ça sonne pas mal. Et puis ça réchauffe son cœur d’une petite étincelle agréable et rassurante à la fois en invoquant l’image de celui à qui elle l’a récemment confié.
Visiblement habitué à ce genre de réaction, Larry ne se laisse pas intimider et Aisling se demande pourquoi depuis le temps il n’a pas mis au point une technique d’approche un peu moins ambiguë. D’une traite, l’organisateur enchaîne sur le petit discours qu’il réserve à tous les nouveaux rescapés et que l’irlandaise commence à connaître par cœur. S’il ne sonne ni faux ni répété, c’est surement parce que Larry croit réellement à ses promesses. Son besoin d’aider semble vibrer dans toute son âme, et la première fois ça l’a autant touchée qu’effrayée. Elle a pris son numéro mais n’a jamais osé l’appeler. Ça lui ferait bizarre, de contacter un mec d’ici pour déverser ses angoisses au téléphone. Le groupe, ça lui donne l’impression de ne pas se noyer toute seule dans cette merde, et elle s’est toujours dit que si un jour elle a besoin de plus, genre de vraiment vider son sac et d’aller creuser tous les petits trucs qui lui font mal et la terrifient, elle irait plutôt voir un prêtre. Histoire de voir si j’peux pas bénéficier d’une petite absolution pour mes péchés au passage… Phoenix la ramène dans le présent en affirmant qu’il n’a pas peur et Aisling le croit sur parole. Ses joues sont creusées et ses gestes nerveux, mais son regard jamais ne flanche et y’a toujours cette aura de guerrier infaillible qui émane de lui et éblouit tout le monde. Ça n’impressionne pas assez Larry pour lui ôter l’envie de lui reprocher d’avoir du papier toilette dans les oreilles avant de reporter son attention sur elle. Aussitôt l’irlandaise transforme son expression quelque peu amusée en un intérêt innocent alors qu’elle relève les yeux vers lui. « Et toi aussi ma colombe, tu as mon numéro, ne sois pas timide ! Et rappelle-toi : ‘la sobriété n’a pas ouvert les portes du paradis pour me laisser entrer, la sobriété m’a ouvert les portes de l’enfer pour me laisser sortir !’ Tiens bon, tu es sur la bonne voie ! » Elle hoche vigoureusement la tête, se demande encore une fois si lui passer un coup de fil peut réellement résoudre tous ses problèmes et réalise que de toutes les façons elle n’en aura pas le courage. Elle voit déjà la crise d’angoisse arriver en se retrouvant face à son écran à l’idée de 1 : le déranger et 2 : faire quelque chose d’inapproprié en appelant un mec en pleine nuit. La citation lui parle bien en revanche, même si elle a plutôt l’impression d’avoir quitté l’enfer pour patauger dans une espèce de purgatoire. Le paradis n’est pas loin, elle l’a même effleuré du bout des doigts il y a quelques jours à peine, en se fondant dans les bras de Sid à la lueur des étoiles. Mais les chiens de l’enfer ne semblent pas pouvoir s’empêcher de lui mordiller les mollets pour la ramener instantanément sur cette terre. Et à la Pride, ils ne sont pas passés loin de la lacérer sur place. « Merci Larry, j'vais essayer. Pis j’reviens c’est promis. » Elle répond en tapotant maladroitement son épaule tandis qu’il la serre dans ses bras. Elle a bien essayé de l’esquiver deux ou trois fois comme les accolades avec des hommes c’est franchement pas son truc, mais quelque part elle se dit que si tous les DDA passent autant de temps à s’étreindre, c’est peut-être que ça aide aussi à guérir, qui sait ? Et puis Larry est cool, ses embrassades sont toujours pleines de bonté. « Bon bah j’suppose qu’on a not’ parrain hein… » Phoenix commente et elle sourit avec un hochement de tête. « Au fait c’est cool pour tes cinq mois et demi Bambi. » Ses joues prennent une teinte rosée et elle baisse la tête, touchée par ses encouragements et puis surtout ce petit surnom qui, elle en est certaine, montre sans aucun doute qu’ils sont bel et bien amis. « Aye, merci. T’sais je crois que ça m’était pas arrivé depuis la fois où on s’est rencontrés. » La fois où on s’est rencontrés…, dit comme ça on pourrait croire à une heureuse coïncidence lors d’une soirée ou d’un voyage, et ça lui convient bien à Aisling. Ça tient l’angoisse et la honte à distance, laisse le voile sur les circonstances glauques qu’elle s’efforce d’oublier. Tout ce qu’elle veut retenir de cette soirée c’est qu’on lui a ouvert la porte, qu’on a pris soin d’elle et qu’on l’a protégée. Et à son plus grand bonheur Phoenix a l’air partant pour continuer : « Et t’sais si y a des pénibles qui essaient de te faire rechuter tu les dégages hein, ou tu me les envoies, je m’en charge. » Les yeux d’Aisling s’arrondissent et elle laisse échapper un petit rire, comprenant confusément la conclusion à laquelle Phoenix est venu en recollant les morceaux de son partage. C’est qu’il ne rigole pas souvent, le boxeur, mais bizarrement il trouve toujours la réflexion pour la faire marrer. Ça doit être son côté pince-sans-rire, elle ne sait jamais quand il est sérieux ou pas. Par défaut, elle prend quand même le soin de protester un peu rapidement : « Ah mais non mais c’est pas ça le truc en fait… » Voir Harvey s’en prendre à Sid l’autre jour était déjà assez pénible, alors autant dire qu’elle n’a aucune envie d’entraîner Phoenix sur ce terrain lui aussi. Surtout qu’elle l’a déjà vu dégommer des professionnels de la boxe en quelques rounds à peine et c’est toujours un peu effrayant d’ailleurs. « J’veux dire mon pote il essaie pas de me faire rechuter, c’est plutôt tout l’contraire en fait. C’est pas mal grâce à lui que j’ai compris que j’avais un problème et qu’il fallait que j’arrête. » Son visage disparaît sous sa frange et dans son gobelet tandis que son cœur se débat dans sa poitrine alors qu’elle rassemble le courage de clarifier la situation. « On a toujours été super proches mais moi j'avais un crush sur lui et là depuis quelques jours on est ensemble et mes émotions c’est une montagne russe alors j'ai peur de replonger, tu vois ? » Elle explique maladroitement. Ce n’est pas la première fois qu’elle raconte leur histoire, mais c’est la première fois qu’elle admet son lien avec sa crainte de retomber dans les drogues pour retrouver un brin de sérénité factice. L’air de rien, Aisling tend ses doigts vers un petit gâteau parce qu’après tout, les gens ont l’air vachement absorbés dans leurs discussions et elle a faim, elle n’a pas mangé depuis le matin. « Genre j’vais j’flipper comme pas possible puis juste après je suis heureuse à en exploser et ensuite j’me prends une tonne de briques sur la tronche mais possible que c’était pas des vraies briques parce que c’était tout dans ma tête mais bon ça fait mal quand même fin bref c’est un peu nouveau pour moi alors j’suis paumée. » Elle soupire et relève les yeux vers Phoenix pour vérifier qu’elle n’est pas en train de l’ennuyer à en crever. Quelque part elle espère que non, parce que ça lui fait étonnamment du bien de parler de ça. A quelqu’un d’autre que Sid du moins, qui ne peut pas faire grand-chose pour l’apaiser comme il est directement concerné. Et puis j’ai pas du tout envie qu’il sache à quel point j’me suis jamais sentie aussi proche de rechuter… La drogue, ça a toujours été un point sensible entre eux, même si paradoxalement ça les a aussi rapprochés. Mais Sid à beau lui dire qu’il en faut beaucoup pour l’effrayer, elle n’est pas certaine qu’il comprendrait ou lui pardonnerait un nouvel écart de ce côté. « Mais c’est pas sa faute. » Elle continue comme dans la continuité de sa pensée. « Donc c’est pas la peine d’aller le démonter. » Un sourire complice étire ses lèvres puis un petit rire ironique s’en échappe tandis qu’elle mord dans son gâteau. « ’Fin j’dis ça mais samedi j’t’aurais peut-être dit exactement l’inverse ! Faut dire j’étais en rogne, on venait de croiser un de ses ‘coups de plusieurs soirs’ et ça a mal tourné. » Elle soupire et fronce les sourcils, étonnée de sentir remonter des bribes de cette jalousie mêlée de panique qui l’a complètement retournée à la Pride. Ses doigts déroulent nerveusement le petit papier et ses yeux se dardent sur l’écriture pour échapper aux tourments qui compriment ses poumons. « Je ne te dis pas que c’est facile, je te dis que ça vaudra le coup. Ben tiens… » Elle commente en fourrant le papier dans sa poche en compagnie des deux autres, un peu perturbée par ces coups successifs du destin. C’est toi qu’a fait les gâteaux Sid ou bien Dieu est d’une humeur particulièrement loquace aujourd’hui ? « Fin bref, c’est cool je crois. » Elle avoue avec un haussement d’épaules en finissant de mâchouiller son biscuit. C’est vrai qu’ils sont secs d’ailleurs ce soir. Pas convaincue par la boisson mais soucieuse de préserver leur gosier à tous les deux, Aisling remet un peu d’eau tiède dans leur verre au sachet déjà trop infusé. « C’est juste moi qui gère pas. » Elle prend quelques gorgées du liquide et plisse le nez, passablement dégoûtée par le goût saumâtre du breuvage puis relève ses grands yeux vers Phoenix pour lui poser une question qui la turlupine depuis qu'il a partagé son histoire. « Dis ça fait combien d'temps qu'ils t'ont pris Leila ? T'as le droit d'la voir au moins ? »
A little girl, cryin' on the frozen night, And he's back on the streets out to fight.
Pando
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
Les mirettes du faon s'arrondissent comme si j'avais insulté ses ancêtres et elle laisse échapper un piaillement cristallin avant d’expliquer avec empressement que je me fourvoies salement et je le regarde avec un sourcil relevé tandis qu’elle se lance à corps perdu dans un récit farfelu sans lésiner sur les détails pour me raconter qu’elle a un pote qui en fait son mec et qui l’aide à rester sobre et je comprends pas le rapport avec le pénible du début ni pourquoi elle me raconte ça comme je suis pas franchement une de ses copines mais je prends mon mal en patience en attendant que tout ça prenne sens et je bois résolument mon « thé » qui est bientôt finit putain merci. En face rien ne l’arrête, elle enchaine, parle des yoyos émotionnels qui rythment sa relation naissante et j'hoche mollement la tête avec le regard vide l'air de dire « ouai… et ? » et… elle flippe de rechuter, parce qu'elle gère pas ses émotions. Merde qu'est ce qu'elle veut que je lui dise ? Eat your vegetables don’t do drugs stay in school? La blague, venant du mec qui s'assomme de gnôle à longueur de journée parce que la réalité est trop à chier. Pourquoi elle va pas dire tout ça à Robin plutôt ? Les citations à la con et les écorchés qui te vomissent leurs émois à la gueule c’est son délire ça. Moi je suis comme un pingouin dans le Sahara, je suis pas à l’aise et j’ai l’air con. Mon regard s’attarde vers les escaliers de sortie et j’ai l’impression qu’ils rétrécissent pour s’éloigner de moi, les enculés. Mais ensuite elle relève ses gros yeux dans ma direction alors je baisse les miens pour les rencontrer. « Donc c'est pas la peine d'aller le défoncer » « Ok » Ça m’aurait suffit comme réponse, j'avais pas besoin de la backstory. Mais elle a toujours pas finit, ça non… Elle laisse échapper un ricanement chafouin, enfourne un nouveau biscuit dans son bec grand ouvert, en a plein sur les doigts, n’a pas l'air de s’en formaliser, reprend à peine son souffle, enchaîne à présent pour expliquer qu'elle était vénère contre son potemec l’autre jour parce qu'ils ont croisé une de ses exs et moi j'ai juste envie de la prendre par les épaules, de la regarder dans les yeux et très gentiment de lui dire : « Aisling, j'en ai rien à foutre ». Mais elle est fragile la gamine, si être en kiffe sur un type qui a l’irrévérence de pas être puceau et s’être tapé des gens avant elle ça la fout à deux doigts de chier sur sa sobriété j'vais pas en rajouter une couche avec mon amabilité légendaire. Du coup, je décide sagement de fermer ma gueule pour une fois et, inspirée, elle déplie une nouvelle citation (kill me now) « Je ne dis pas que c'est facile je dis que ça vaudra le coup, bah tiens ! » Merde maintenant elle va s'imaginer que le destin lui parle directement. Quoi qu'à la réflexion je suis ravi qu'à défaut de servir à quoi que ce soit d'autre Dieu se préoccupe du couple balbutiant d'Aisling. « Fin bref c'est cool je crois » qu'elle conclut comme si y avait quoi que ce soit de cool dans son histoire et je reste toujours de marbre comme une foutue statue. Au moins je suis arrivé à la fin de mon thé dégueulasse ce qui veut dire que je vais bientôt pouvoir filer selon le plan d’évasion bienséante que j'ai moi même échafaudé. Sauf qu’ensuite histoire de m'achever elle rempli à nouveau ma tasse d'eau tiède et je regarde la scène se dérouler avec l'œil qui tressaute pas d'horreur mais presque. Putain. Back to square one. Sans changer le sachet en plus putain ! En même temps je me demande à partir de quel moment je suis devenu aussi avenant qu'une décoction de clous rouillés… parce que j'ai jamais été hyper loquace d’accord mais j'étais pas aussi exécrable avant, je donnais le change, j'étais marrant même, je crois, d'aucun aurait même dit « charming ». Je sais pas quand j'ai arrêté, pourquoi tout me fait chier, pourquoi je fais aucun effort. « C'est juste moi qui gères pas » « Eh, je fais en la poussant doucement du bras pour qu’elle relève les yeux sans retirer ma main de ma poche pour autant, c'est toujours le bordel au début, c'est normal. Et puis comme elle a l’air d’aimer les métaphores comparaisons et tout le tralala j’lui sors la plus poétique que je connaisse qui est carrément pas surfaite ou poussiéreuse non j’ai nommé : c’est comme le vélo t’sais, quand t’apprends au début tu te casses la gueule et puis tu recommences et à chaque fois t’es un peu moins à chier et après ça devient plus fluide. T'prends pas la tête. Vas y tranquille, une gamelle à la fois, ça se calme. » Dr. Ellsworth, Conseiller Conjugal De Mes Deux pour vous servir. Je regarde l'heure sur mon portable. « Fin sauf si c'est lui qui t’prends la tête auquel cas je réitère hein » J’fais un mouvement sec avec ma main devant de ma gorge l’air de dire « ça dégage ». Vite fait bien fait. En relevant la tête je croise le regard de Jésus accroché à sa croix au dessus de la table qui me regarde de travers et j’hausse un sourcil. Tu veux quoi toi ? « Ca fait combien de temps qu'ils ont pris Leila ? T'as le droit d'la voir ? » Ok donc moi je lui donne des conseils relationnels aux p'tits ognons et c’est comme ça qu'elle me remercie, en me demandant de parler de moi, sur un sujet de merde en plus. Cimer le faon, cimer. Je m'en étouffe presque dans mon eau tiédasse, avec classe et dignité cependant. « Elle est euh... je me racle la gorge, ça fait six jours. Et ouai, ouai, j’ai le droit… » avec une assistante sociale toujours présente bordel. La méthode exige une honnêteté rigoureuse, susurre Fuel Dude depuis l’intérieur de ma tête et je soupire de lassitude. Putain ça y est, les fous m’ont contaminé. « Elle préfère pas » et le cœur qui se comprime dans le poitrail je m’aurais pu faire sans. Je prends une gorgée de non-whiskey pour faire passer. Ça fait rien passer du tout. Les joies de la sobriété ma gueule. « Elle a besoin de temps » j'enchaîne avant qu'elle se sente obligée de le dire elle même ou un autre truc sympathique dans le genre, bon sang je déteste ce genre de phrase toute faite. D'un autre côté je déteste tout. Mais là n'est pas la question, là faut que je change le sujet de la conversation dare-dare, et j'ai bien une idée mais... non putain j'vais pas me rabaisser à ça j'vais pas- « Bon c'était quoi l'embrouille à la Pride ? Vous êtes tombé sur une ex jalouse et ça a foutu la merde ? » Welp, on est là…
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ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
Le nez encore plissé de l’excuse de thé qu’elle vient d’ingérer, Aisling relève les yeux vers Phoenix en sentant son bras s’appuyer contre le sien. Il lui dit de ce ton un peu bourru qui le caractérise que c’est toujours compliqué au début mais que c’est normal ; puis avec l’air de celui qui sait exactement de quoi il parle, lui explique que c’est comme le vélo : les gamelles sont d’abord inévitable mais après c’est plus tranquille. L’irlandaise sent le poids sur sa poitrine s’alléger alors qu’elle se remémore ses premiers essais sur le deux-roues de son frère, les petites roulettes qui fonctionnaient à peine, la galère de rester droite, la peur de se lancer et de se faire mal, puis le sentiment de victoire lorsqu’enfin elle a commencé à se sentir à l’aise. C’est vrai que ça a pris du temps, et les cicatrices sur ses genoux témoignent de la rudesse de la tâche, mais dans le fond c’est tout comme il a dit. Et maintenant, le vélo, elle gère. « T’as raison, j’y aurais jamais pensé ! » Rassurée, elle laisse même échapper un petit rire quand Phoenix lui propose encore de régler le problème d’une façon un peu plus drastique. « J’pense pas qu’ce soit nécessaire franchement. J’me sens bien mieux quand il est dans ma vie. » Elle réplique en inclinant la tête, plutôt convaincue grâce à son explication très visuelle qu’elle a juste besoin d’un peu d’entraînement pour apprivoiser toutes les émotions exaltantes et terrifiantes qui accompagnent cette nouvelle étape de leur relation. Rassérénée par les bons conseils de Phoenix, elle décide donc de se comporter à son tour comme une amie dévouée et d’écouter ses déboires, espérant que ça puisse l’aider à se sentir un peu plus léger lui aussi. Mais c’est plus difficile pour le grand blond de se confier. Normal : c’est un mec. C’est ce que lui a appris son éducation et prouvé ses fréquentations. Hésitant, distant, il lui lance avec un détachement à faire frissonner un glacier que les services sociaux ont pris sa gamine depuis six jours… et que même s’il a le droit de la voir, Leila ne préfère pas. Le cœur serré, Aisling se rappelle sa propre enfance, les mois où son père disparaissait à la prison de Long Kesh et comme elle n’avait pas envie de lui rendre visite. Parce que tant qu’elle ne le voyait pas derrière les barreaux, elle pouvait encore se raconter qu’il allait bientôt rentrer, que rien n’avait changé. Ça veut pas forcément dire qu’elle est en colère ou qu’elle t’aime plus, t’sais ? Elle aimerait lui dire pour le rassurer, mais elle ne sait pas comment, et quand elle se décide à ouvrir la bouche, Phoenix est plus rapide et assure qu’elle a simplement besoin de temps. Alors Aisling hoche la tête, à moitié convaincue. En attendant, il faudrait être aveugle pour ne pas voir à quel point ça le ronge, toute cette histoire. Son visage, mi blagueur et mi blasé l’instant d’avant, a complètement changé. D’un coup, l’irlandaise regrette que Larry ne soit plus à leurs côtés. C’est sûr qu’il aurait trouvé un petit mot pour l’encourager ou une citation hyper appropriée à sa situation qui aurait tout changé ! Mais la seule à laquelle Aisling peut penser, c’est une que le prêtre de sa petite église de quartier répétait dès qu’un malheur s’abattait sur sa communauté : rejoice in hope, be patient in tribulation, be constant in prayer. Le problème évidemment, c’est qu’à force d’attendre dans la douleur en priant pour des jours meilleurs, on a plutôt tendance à s’assommer pour supporter la peine tout en voyant l’espoir se carapater bien loin hors de portée. Et Aisling en sait quelque chose, autrement elle ne serait pas ici… et Phoenix non plus d’ailleurs.
Elle hésite à lui partager ses réflexions quand il la relance sur ses déboires. « Bon c'était quoi l'embrouille à la Pride ? Vous êtes tombé sur une ex jalouse et ça a foutu la merde ? » Court-circuitée dans ses pensées, Aisling le regarde quelques instants en clignant des yeux, puis brusquement une ombre passe dans ses iris grises tandis que son esprit se retrouve automatiquement catapulté sur les terres arides de ce samedi après-midi catastrophe. « Nan mais le truc à la base c’est que j’devais voir un pote qu’est en couple depuis pas longtemps aussi. » Elle se lance sans attendre, les doigts tendus pour attraper un nouveau gâteau qu’elle se met à effriter nerveusement dans la paume de sa main. « Alors on se rejoint tranquille sauf que là surprise ! son grand amour connait très bien mon copain et pis apparemment fallait qu’on visualise toooute leur histoire parce que j’te raconte pas les détails ! » Biscuit écrabouillé, elle balance quelques miettes dans son gosier, fait l’erreur de respirer en même temps, s’étouffe et referme son poing vengeur autour du papier contenant sa prochaine citation. « Bref ! Ça compte pas ! J’m’en fou ! » Elle grommelle nerveusement en buvant un coup pour faire passer sa quinte de toux. « C’tait avant moi, tu vois ? J’ai pas d’raison de m’en faire ! » A force de se répéter ça en boucle ça finira bien par rentrer, même si dans le fond Aisling sent qu’elle n’est pas encore tout à fait convaincue par cette histoire. C’était avant la date mais APRES le baiser ! – Oh ta gueule. « Par contre mon pote j’crois c’était pas aussi clair. Il était livide, il est parti en trombes, moi dans le feu de l’action j’sais pas j’ai paniqué bêtement j’ai voulu rompre… Fin j’te passe les détails mais c’est parti beaucoup trop loin quoi. » Elle secoue la tête, incapable d’ignorer la pointe de culpabilité qui l’étreint au souvenir de sa réaction dramatique, engendrée par une énième crise d’angoisse. Avec un soupir, elle relève les yeux vers Phoenix pour lui révéler le clou du spectacle : « Puis comme si ça suffisait pas mon mec et son ex en sont venus aux poings, en pleine Pride, tu t’rends compte ?! » Puis voyant l’expression un poil scandalisée du boxer elle s’empresse de préciser : « Non parce qu’en fait c’est un mec, tu vois ? Mais mon copain est pas gay, hein ! Il est bi, donc c’est pas pareil… enfin j’crois ? Fin forcément j’me suis interposée comme j’étais la seule nana donc la seule qu’ils frapperaient pas et… euh… bah voilà. Au final j’ai même pas compris s’il était jaloux ou pas. » Elle conclut en se souvenant qu’à la base, c’était ça la question de Phoenix. Dire qu’elle a tergiversé est un moindre mot mais bon le contexte c’est important… Pas vrai ? Pour se changer les idées, elle déplie la petite citation pêchée dans sa colère : « We don't heal in isolation, but in community… Tiens, elle est pour toi celle-là. » Elle souffle en glissant le papier dans la paume de Phoenix. « J’serais toi j’réessayerais tous les jours, avec Leila. Parce que tu dis qu’elle a besoin de temps mais moi j’pense surtout qu’elle a besoin de toi. » Elle prend délicatement leurs tasses, balance leurs sachets à la poubelle et prépare deux nouvelles coupes, avec un assortiment tout frais d’herbe et d’eau tiède. Parce que le thé, même le Lipton dégueu, c’est censé aider un peu. Du moins c’est ce qui se dit par chez eux. « Dis Phoenix, ça t’est déjà arrivé de coucher avec quelqu’un alors que t’avais des sentiments pour quelqu’un d’autre ? » Les joues d’Aisling prennent une teinte rosée alors qu’elle prend conscience de la teneur de ses paroles. Il faut dire que la question tourne en boucle dans sa tête depuis les grandes révélations d’Harvey, et la réponse élusive de Sid qui n’a pas vraiment posé de baume sur ses craintes. Mais Phoenix est un mec, et direct avec ça, puis il s’y connait visiblement bien en amour alors pas de doutes, ce soir elle en aura le cœur net !
A little girl, cryin' on the frozen night, And he's back on the streets out to fight.
Pando
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
À peine j'ai posé ma question de merde que t'as le faon qui devient sombre, son regard guilleret se voilant comme si elle était plus vraiment là mais entrain de se balader dans les déboires d’un souvenir pas bien grisant. Y a un bref instant de silence et puis la machine enclenchée repart de plus belle et elle reprend la parole d'un air passablement courroucé, chope un biscuit, l'effrite, l'engouffre, s'étouffe, poursuit sans plus s'arrêter : c’est bon je suis sauvé. L'histoire, en gros (comme je l'avais perspicacement deviné) c'est que Bambi et son mec ont croisé l'ex dudit mec pendant la gay pride. Le plot twist c'est que l’ex se tape maintenant un pote du faon et que les quatre se sont retrouvés les yeux dans les yeux ce fameux jour béni. Dynamique chelou ok mais pas de quoi en faire un drame. Aisling est apparement pas de cet avis, buvant rageusement son thé et grommelant que c'était ‘avant elle’ alors ‘ça compte pas’. Ouai. En effet. Je commence à décrocher quand elle parle du pote qui (et putain elle pourrait pas utiliser des noms en plus ? Paige aussi avait cette tendance incompréhensible a vouloir épiloguer sur la vie ennuyante à crever de ses potes dont j’avais rien à foutre mais au moins elle leur donnait des noms ! T’sais histoire que je puisse faire semblant de suivre quand ça me chantait) Bref, je décroche quand elle parle du pote, donc, qui est parti on sait pas pourquoi et d'elle qui a voulu casser on sait pas pourquoi non plus et je laisse mon regard parcourir le sous-sol miteux poussiéreux de l’église et c’est d’un glauque ma parole la prochaine fois qu’ils tiennent leur réunion dans un cimetière ce sera plus gai, comme décor de l’espoir. En bas elle relève la tête et reprend à nouveau mes yeux en otage pour s'exclamer avec outrage que son mec et son ex en sont venus aux poings et là je fronce les sourcils. Attends quoi ? « Il a frappé son ex ? » je répète avec les mâchoires toutes serrés. C’est quoi cette baltringue ? Dans quelle merde tu t’es foutu Aisling ? Pour le coup je suis foutument attentif à sa prochaine réponse qui tarde pas à fuser d’ailleurs et merde alors je me serais pas attendu à ça : l'ex en question… c’est un mec. Là je bug une seconde comme un con avant de lâcher un « … aaaah » de réalisation et de soulagement. Ça change un peu l'histoire que je visualisais malgré moi au fur et à mesure qu'elle la racontait mais ok ok : l'ex jalouse qui a foutu l'embrouille était donc un mec. Bien bien. Elle enchaîne pour assurer que son copain est « pas gay mais bi » et j'ai envie de dire no shit vu qu'il est avec toi mais je me souviens que l’irlandaise est piquée au catholicisme alors pour elle la nuance a peut-être son intérêt comme la doctrine est pas franchement branchée sur l’acceptation de tout ce qui diffère de la petite norme bien conforme bien rangée de leur petit monde étriqué. Pour avoir baigné dedans quelques années après le berceau je sais d’expérience qu’ils sont plutôt du genre fermés d’esprit fermés du cul bon sang si seulement ils pouvaient aussi fermer leurs gueules. Je me souviens encore de ce détraqué de directeur à la p’tite école et de ses trois grands cercles qu’il dessinait à la craie blanche sur le tableau vert avec un crissement dégueulasse et « Dieu » « Famille » « École » écrit dedans et qui étaient, dans cet ordre là, les trois grandes valeurs qui devaient guider nos vies, et tout ce qui était en dehors de ça c’était l’œuvre du démon. Puis cette bonne sœur acariâtre et ses discours sur l’homosexualité qui était alternativement un péché ou une maladie mais toujours très grave et à combattre au plus vite. Et ce vieux prêtre de merde qui radotait que la masturbation c'était contre nature tout juste acceptable pour les primates et que jouer au flipper chez les garçons et mâcher un chewing-gum chez les filles c’était un signe de déviance sexuelle et que c’est pour ça que c’était puni. Pas franchement le genre de propos qui facilite le développement personnel des bons petits croyants en somme. Alors je sais pas si j’ai juste raflé le gros lot en me coltinant le gratin des plus gros tarés frustrés de l’entrejambe de l’espèce (avec moi poisse légendaire, c’est pas impossible) mais si Aisling a croisé le même genre d’énergumènes dans son parcours ça m’étonne pas que ça lui grille deux ou trois circuits dans le cerveau d’apprendre que son mec joue sur les deux tableaux. « We don't heal in isolation, but in community… » Hein ? Perdu dans mes souvenirs j’ai pas vu l’attaque perfide d’une nouvelle citation de merde arriver avant qu’elle me frappe en plein gueule, anéantissant le peu de tolérance qui me reste sur le sujet et me mettant K.O. illico. Si des années de baston et d’alcool ont pas réussi à me faire bouffer les pissenlits par la racines, ces réunions de la sobriété y parviendront c’est sûr. Ouai c’est ça, j’vais crever parmi les cul-bénis. Oublieuse à mon désarroi, Aisling décrète joyeusement que ces paroles abjectes me sont destinées et je me fais violence pour pas grimacer, haussant les sourcils du genre faussement surpris limite faux cul quand elle écrase le papier dans ma paume et je me dépêche de le ranger aux oubliettes dans ma poche. J’ai envie de sortir, j’ai envie de fumer, j’ai envie d’un verre. Je me contente des histoires d’Aisling cela dit. Comme la plupart des gens peu loquaces, parfois je me surprends à apprécier les bavards (pourvu qu’ils soient en capacité d’assumer toute la conversation sans attendre de réplique en retour). Mais visiblement j’ai parlé trop vite, parce que d’un coup elle contrattaque, p’tit conseil non sollicité pour p’tit conseil non sollicité, la faon décide de me rendre la monnaie de ma pièce. « J’serais toi j’réessayerais tous les jours, avec Leila. Parce que tu dis qu’elle a besoin de temps mais moi j’pense surtout qu’elle a besoin de toi. » Je peux pas réprimer un rire amer. « Nan, elle est pas... comme ça » Et en ce moment elle a besoin de tout sauf de moi. Le plus loin je me tiens, le mieux elle se porte. Elle a besoin de son ancienne vie, ok, elle a besoin de sa mère, elle a pas besoin d'un vieux fou poissard qui la fout régulièrement dans la merde. ‘Ça aurait dû être toi’ elle avait dit, et elle avait raison, ouai. « Mais ouai j'y vais, t’inquiètes, quand elle sera prête j’serai là » Elle me sert un autre thé bordel de merde cet enfer n'a donc pas de fin. Et puis là, à la cool, sans crier gare, elle demande si j'ai déjà couché avec quelqu'un en ayant des sentiments pour une autre. Merde. Pourquoi elle me demande ça ? Je me retrouve bien con pris au dépourvu. Alors je remonte le temps dans ma p’tite tête et je me souviens de son potemec et du mecex et de la colère du faon en y repensant et je comprends que c’est peut-être pas qu’une question de religion et que là, elle essaie probablement juste de se rassurer. C’est pas à propos de moi bordel merci. Du coup j’ai pas besoin de répondre, bordel tant mieux « Ouai… nan… j’sais pas… c'est compliqué les sentiments Ash, lui prends pas la tête » Je bois une gorgée du « thé », soupire sèchement, de plus en plus nerveux dans ce trou à rat, et puis je me penche vers elle pour lui signaler que j’vais tailler la route quand d’un coup « La vie t’as fait sucer une chaussette pleine de merde, hein Aisling ? » Putain, c’est quoi ce nouveau bordel ? Je me retourne, vois un mec que je connais ni d’Eve ni d’Adam ni de sa mère mais qui nous regarde mielleusement tour à tour et j’échange un regard avec Aisling comme pour jauger de sa réaction - je sais pas si elle connaît le gus, mais là comme ça, il me plait pas des masses. « De quoi tu parles ? » et je ravales le « connard » qui allait sortir avec. « C’est ce que disait Billy D. (génial un nouveau guignol encore plus con que le précédent), j’ai pas pu m’empêcher d’écouter ce que vous disiez et... je compatis Aisling pour de vrai mais tu sais c’est pas pour rien que La Méthode déconseille les relations pendant la première année de sobriété… » Ok donc c’est un fayot doublé d’un fouille merde, cette fois c’est décidé j’vais pas faire de vieux os chez les cinglés. « Ok super mec, on y pensera » et je me retourne vers le faon : « On s’arrache ? » « On va boire un verre, intervient le gars à la chaussette de merde comme s’il était pas de trop, de café bien sûr, il ajoute en gloussant et se frottant le nez avec le revers de sa main comme un morveux. Vous voulez venir ? C’est au café d’en face. Un vrai chouette café, que c’est ! »
Starseed
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
Ses longs doigts enroulés autour du gobelet jetable, Aisling n’essaie même pas de cacher son intérêt alors qu’elle dévisage Phoenix patiemment, avide de découvrir sa réponse qui lèvera, elle en est certaine, le brouillard qui pèse encore sur le timing douteux de Sid. Hélas, pas d’histoire de vélo ni de gamelle pour éclairer la situation cette fois, et les paroles du grand blond ne font que l’embrouiller davantage. « Ouai… nan… j’sais pas… » Comment ça tu sais pas ? Tu t’souviens pas ? Ou tu veux pas m’dire pour pas m’blesser ? Sourcils froncés, elle s’apprête à demander plus de précisions quand il ajoute : « C'est compliqué les sentiments Ash, lui prends pas la tête. » Oh. Un peu honteuse, elle opine et se réfugie dans son thé pour cacher le rouge qui s’étale sur ses pommettes. Le pire c’est qu’elle le sait bien que Sid n’a pas que ça à foutre de la rassurer. C’est même rare, un homme prêt à écouter toutes ces jérémiades. Et il a beau lui assurer le contraire, elle reste persuadée qu’il finira par s’en lasser. « Mais ouai, t’as raison. » Elle souffle dans un soupir un brin fataliste. Tout ce qu’elle voulait, c’était se rassurer pour ignorer la théorie qui prend racine dans son esprit : Sid est un mec après tout, il a des besoins. Et comme elle trop prude pour les combler, forcément il va voir ailleurs, même s’il a des sentiments pour elle. Harvey, lui, il était là. L’idée est loin de la séduire et amène son propre lot d’inquiétudes. Et juste m’embrasser, ça lui suffira combien de temps ? L’expression qu’elle affiche doit être franchement pas affriolante car c’est le moment que choisit Steve pour les rejoindre avec une image de son cru : « La vie t’a fait sucer une chaussette pleine de merde, hein Aisling ? » L’irlandaise plisse le nez en imaginant le goût ignoble de la dite chaussette, et puis finalement la comparaison lui paraît tristement raccord avec son existence, alors après y avoir réfléchit deux secondes elle finit par hausser les épaules avec un hochement de tête et une petite moue dépitée. Encouragé par cette réaction et apparemment peu intimidé par l’attitude relativement sèche de Phoenix, il s’explique : « J’ai pas pu m’empêcher d’écouter ce que vous disiez et... je compatis Aisling pour de vrai mais tu sais c’est pas pour rien que La Méthode déconseille les relations pendant la première année de sobriété… » La gorge serrée, la brune détourne les yeux. Elle le sait, oui. Elle le savait déjà le soir où Sid lui a avoué ses sentiments, mais la pensée ne s’était jamais formulée consciemment dans son esprit, engluée dans le magma incohérent de ses craintes en fusion. Ce n’est que quelques jours plus tard, alors qu’elle s’était rendue malade d’inquiétude en constatant qu’il n’avait pas répondu à son dernier commentaire sur Instagram, que ce précepte était revenu la hanter. C’est pas nouveau, et elle a l’habitude de ces instants où ses angoisses déforment la réalité. Seulement la distorsion était sacrément moins intense et douloureuse à l’époque où ils ne partageaient qu’une solide amitié. En ce sens, elle comprend aisément pourquoi La Méthode déconseille les relations de ce genre au début, et pourquoi l’envie de consommer lui vrille les nerfs depuis quelques jours. « Nan mais t’sais c’est pas n’importe quel mec. J’serais certainement pas là sans lui et il me soutient à fond dans tout ça. » Elle explique sans trop savoir qui elle cherche vraiment à convaincre. Ça marche un peu sur elle, moins sur Steve, qui accueille ses confessions avec une moue dubitative. Il lève d’ailleurs le doigt pour protester mais Phoenix est plus rapide et s’empresse de le remercier pour son intervention avant de se tourner vers elle. « On s’arrache ? » Elle hoche la tête pour répondre mais leur compagnon au jus de chaussette s’interpose joyeusement. « On va boire un verre ! De café bien sûr. Vous voulez venir ? C’est au café d’en face. Un vrai chouette café, que c’est ! » D’ordinaire, Aisling ne s’attarde jamais trop longtemps avec le groupe après les réunions. C’est qu’elle craint de rentrer seule après. Mais Phoenix n’habite pas très loin de chez elle à présent et elle n’a aucune envie de se retrouver seule avec ses pensées, alors elle se dit que le boxeur aura peut-être davantage envie de rester si la présence d’autres personnes lui évite de se retrouver en tête à tête avec elle. La peur de le déranger, toujours. « Ah ouai carrément. » Elle répond donc avec un enthousiasme sincère. Puis, se tournant vers Phoenix. « Paraît que les thés sont meilleurs là-bas. Puis ils ont des super glaces, j’ai toujours eu envie d’y goûter. »
Nouveaux raclements de chaises, éclats de voix, crissements de papiers. D’un mouvement commun, le petit groupe repousse rapidement les tables contre les murs, ramassent les gobelets, débarrassent les poubelles. En quelques minutes à peine, la salle est de nouveau vide, sombre et triste. Nerveuse, Aisling enfile sa grosse veste en fausse fourrure et se rapproche de Phoenix en triturant ses manches. Sa présence la rassure, alors elle respire un peu plus librement quand ils quittent l’église côte à côte pour traverser la rue. Larry ferme derrière eux, les rejoint et pose un bras sur chacune de leurs épaules « Content de voir que vous vous joignez à nous mes agneaux ! Vous verrez ça va être F.U.N. ! » Puis, devant leur expression un peu interloquée, il précise : « Pour Friends United Now! Tu l’as ? » Aisling laisse échapper un petit rire et hoche la tête. Larry leur file une nouvelle tape sur l’épaule et s’éloigne vers d’autres ouailles pour les étreindre de la même façon et leur glisser une parole encourageante. « Il est vraiment cool Larry. » Elle souffle en le regardant ouvrir la marche et insuffler l’espoir à la ronde. « Un peu extra et puis gênant parfois aussi mais il veut vraiment aider. » Et comme ça, elle repense à ce que Phoenix lui a confié au sujet de Leila. Son absence depuis une semaine, son refus de le voir. Et avec un gros pincement au cœur elle imagine sa solitude, sa tristesse et sa peur. Il a beau dire que sa fille n’est pas comme ça, Aisling ne démord pas : elle est jeune, elle a besoin de son papa. C’est l’ordre des choses. Et peut-être bien que c’est cette situation de merde qu’elle rejette, pas lui. Comment la blâmer ? C’est nul de perdre sa mère, nul de perdre tous ses repères et de se retrouver loin de son père. Surtout un aussi génial que Phoenix. « P’t-être bien qu’il pourra d’ailleurs, avec Leila, t’sais ? Il s’est déjà porté garant pour des gars qu’avaient des problèmes avec les flics tout ça. Pour leur éviter la taule ou je sais pas. » Elle s’interrompt pour passer sous le bras de Steve – qui tient apparemment à lui tenir la porte même si elle fait une tête de plus que lui – et pénètre dans le café. Une brochette de leur groupe s’est déjà installée autour d’une longue table. Aisling les rejoint en se glissant sur la banquette, gardant la place à côté d’elle avec son sac jusqu’à ce que Phoenix la rejoigne. Un grand sourire étalé sur son visage, Steve s’installe en face d’eux et comme il la regarde avec insistance elle sent son cerveau tourner ses paroles en boucle pour créer des problèmes qui n’existent pas. Elle se mordille la lèvre inférieure, puis, n’y tenant plus, demande timidement : « Dis Steve, pourquoi on est pas censés sortir avec quelqu’un la première année ? » Visiblement ravi qu’on lui demande son avis, leur compagnon se redresse en triturant son verre du bout de ses doigts. « Et bien ça complique ton rétablissement, pardi ! Le premier risque c’est que tu déplaces ton addiction sur une personne, mais bien sûr une personne c’est pas comme la drogue et ça répond pas toujours présent au moment où t’en as besoin. Alors quand ça arrive… BOOM ! Rechute ! » Concentrée sur ses paroles, Aisling sursaute lorsqu’il hausse brusquement le ton en tapant du poing sur la table pour souligner son propos. Nerveuse, elle se rapproche instinctivement de Phoenix tandis que Steve continue, visiblement passionné par ce sujet dont il semble être un fin connoisseur. « Ou bien t’es avec quelqu’un qui aime boire et un soir tu goûtes l’alcool en l’embrassant. Tu te rends brusquement compte comme ça te manque et il se passe quoi alors ? BOOM ! Rechute ! » Elle avait beau s’y attendre, ses épaules se crispent à nouveau. Voyant qu’il s’apprête à reprendre de plus belle, elle s’éclaircit la gorge pour tenter de l’interrompre. « Ça pas de risque, il boit jamais quand il est avec moi. Il a arrêté je crois. La clope aussi. » Cette révélation prend Steve de court, et il affiche même une petite moue, comme vexé que tout ne se passe pas selon ses prévisions. « Tant mieux… tant mieux... Mais bon ! La pire merde ça reste encore qu’une relation au début c’est pas stable, et encore moins quand toi t’es à fleur de peau, alors ça finit toujours pas se casser la gueule. On essaie tous de se dire que pour nous ce sera pas pareil, mais crois en mon expérience, Aisling : quand la flamme t’emporte au début c'est pour te réduire en tas de cendres à la fin ! Et alors là il se passe quoi ? » Il lève le poing, mais cette fois Aisling ne se fait pas avoir : elle se redresse et s’empresse de répondre avant qu’il n’ait eu le temps de l’abattre sur la table. « Boom, rechute ? » « EXACTEMENT ! » Son bras s’abaisse, le bois vibre et l’irlandaise cligne des yeux. Raté. Steve se racle la gorge et semble un peu absent, quand soudain un nouvel intérêt s’allume dans son regard qu’il braque sur ses voisins. « Ça ! Les mômes c’est pas toujours un cadeau, hein ? Pardon, c’est que j’ai pas pu m’empêcher de vous écouter et figurez-vous que… » Soulagée que son attention se soit déportée ailleurs, Aisling n’écoute pas la suite de son discours. Songeuse, elle joue avec les recoins de son menu en essayant d’ignorer l’inquiétude qui lui grignote les tripes. Est-ce que j’suis en train de reporter mon addiction ? Est-ce que c’est normal que j’pense qu’à lui tout le temps ? Est-ce qu’il restera si je rechute ? Est-ce qu’on est déjà en train de se brûler et que je vais finir en tas de cendres ? Si ce n’était pas sa première relation, Aisling pourrait comparer avec les autres, voir si l'intensité des peurs et sentiments qui l’agitent est normale ou non. Mais elle a zéro expérience, et aucune idée de comment faire le tri dans tout ça. A moins que… Relevant légèrement la tête pour faire apparaître ses yeux sous sa frange, ses prunelles comme des harpons se braquent sur le visage de Phoenix. Il doit bien savoir, lui ! Il était marié super longtemps avec une femme géniale et même avant j’suis sûre qu’il a eu plein de copines ! « Euh, Phoenix ? » Elle se lance alors et se tourne légèrement pour faire face à son mentor auto-assigné pour la soirée. « Comment tu sais quand une relation elle va marcher ? Si t’as trouvé la bonne personne ? »
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you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
Putain voilà, déjà qu’Aisling est bien brinquebalante dans la genre fallait qu'un nouveau cinglé se ramène avec sa chaussette pleine de merde pour lui retourner encore plus la cervelle. Je pensais pas que ces histoires vaseuses pourraient prendre un quelconque sens dans la tête de la brune (dans la tête de qui que ce soit en fait) mais la voilà qui pique un phare, a le regard plus fuyant que jamais, acquiesce d’une mine déconfite pour valider les dires bouffonesques de l’arsouille. Je jette un regard las à Socketman l'air de dire bien joué ducon mais Aisling en reste pas là heureusement et décide finalement de défendre la légitimité de sa relation et de son potemec d'une voix relativement pas chevrotante. J'opine, whatever you say le faon. Je sens que l'autre est pas convaincu et veut rajouter son grain de sel (tout le monde fout son pif dans les affaires de tout le monde ici bon sang c'est un délire) alors je le congédie fissa et je me retourne vers l’irlandaise. On s'arrache ? Mais l’autre avait pas dit son dernier mot faut croire et le voilà qui nous invite à boire un verre ‘de café bien sûr ha ha’ (connard). Je me fais pas de bile cela dit : Aisling aura sûrement aucune envie de traîner avec ce fondu plombant et sa chaussette de merde : « Ah ouai carrément ! » Comment ça ? Je tourne la tête vers elle avec un froncement de sourcil, elle est formelle : y a du bon thé et des bonnes glaces, ça suffit à la convaincre. Fuck. J'ai quand même envie de me casser. Elle va survivre avec les autres pèlerins c'est bon elle a pas besoin de moi. En plus je commence le taf bientôt genre dans... je regarde l'heure : dans trois heures. Merde c'est pas bientôt du tout. Je me pince les lèvres. Ils s'agitent pour tout ranger, y a des raclements de chaises, un amas de poussières bien trop visible à l’œil nu qui se soulève, une odeur de vieux pareil, je bouge pas d'un pouce, les mains dans les poches. Et puis Aisling me rejoint avec son gros manteau en moumoute et son grand sourire radieux et j'hoche la tête, résigné. « Aight, let’s go » Et comme ça on s'arrache, comme prévu, avec tous les fondus sur les talons, pas comme prévu. Mais au moins je pourrais raconter ça à l'assistante sociale la prochaine fois qu’elle me passera au scanner, ça me donnera bien des points de bonne volonté ça non ? Le fait que ma volonté justement soit totalement absente est un détail bien négligeable. Fuel Dude mène la troupe, éternellement motivé, éternellement fatiguant, balance que ça va être « FUN » qui est aussi un acronyme pour un truc bidon sinon ce serait pas drôle et voilà on traverse la route. A coté le faon me glisse que Larry est « un peu extra » (extra casse couille ouai on est d’accord) mais qu'il pourrait m'aider avec Leila et j'hoche la tête pour lui faire plaisir. « Ah ouai ? » je minaude et je crois que même le clochard qui roupille devant le café il a capté que je faisais genre. J'ai aucune envie de recevoir l'aide de Larry ou de qui que ce soit et je comprend pas pourquoi l'idée même leur fout pas la gerbe à tous. Ils sont plusieurs à donner une p’tite pièce, en bons samaritains en devenir, et puis Socketman s’auto-investi de la mission de nous tenir la porte ouverte. Sauf que contre toute logique il est dans l’encadrement de la porte avec le bras tendu pour la tenir de l’autre côté et il prend toute la place et bloque littéralement le passage. Aisling contourne le problème (et le connard) en passant sous son bras, moi je m'arrête à sa hauteur. Y a une seconde qui s'écoule, je me dis qu'il va bien comprendre, sauf que non, il me dévisage béatement. « Tu vas bouger ? » je lâche, les sourcils redressés, le mépris estampé partout sur la gueule sûrement et alors d’un coup je crois qu'il se réveille en un bref sursaut et s'empresse de lâcher la porte pour me laisser passer. Je reçois des regards en biais des autres pénitenciers. Aucun doute je suis bien à ma place. Aisling fait volte face et je fais un petit sourire faux cul genre tout va bien ici passez vot’ chemin m'sieurs dames. Je sais pas pourquoi je fais ça. Je me laisse tomber sur la banquette à côté du faon contre la fenêtre et je soupire, affalé en arrière, mon regard divaguant des repentants aux ruines beyrouthaines de Toowong. Dealers hagards aux carrefours, clochards qui fouillent les ordures, camés qui tirent sur leur tube en verre dans les entrées d’immeubles, hurlements de sirènes des camions de pompiers et des voitures de flics tous en chœurs… je sais pas qui a décidé de planter la réunion DDA à cet endroit précisément mais il devait pas être totalement net le gaillard ça c’est clair. Quand la voix désagréable de Socketman aka Steve me tire de mon observation je réalise que non seulement il s’est assit juste en face de nous mais qu’en plus il a sauté sur l’occasion pour étaler son grand savoir et continuer de mitrailler Aisling avec ses leçons de vie merdiques. « BOUM rechute » qu'il gueule passionnément en tapant son petit poing boudiné sur la table à chaque point évoqué en guise de conclusion et je grince. Le faon se rapproche de moi, pas rassurée – évidemment - et instinctivement je pose mon bras le long de la banquette derrière elle. Steve je crois qu'il a vraiment un truc contre l'amour. Le genre de gars qui trouve un problème pour toutes les solutions, sa mission de vie c'est de dissuader quiconque de se mettre en couple et si ça a foiré pour lui alors personne a le droit d’être heureux et c’est comme ça. Je peux pas m’empêcher de ricaner quand Aisling tente de le devancer pour éviter sa chute fâcheusement attendue mais qu’il réussit quand même à la faire sursauter en beugler un « EXACTEMENT » foutrement hors de propos et rebelote, ses doigts claquent sur le bois de la table. Quelle baltringue ma parole, je me passe la main sur les sinus en riant toujours par le nez. Aisling pourquoi tu traines avec ces ploucs ? Et puis subitement il trouve d'autres personnes à emmerder et mon soulagement est de courte de durée parce que ça veut dire qu'Aisling se retourne vers moi pour répondre à toutes les questions qui tourbillonnent dans sa tête et pourquoi elle a autant de questions bon sang ? « Euh, Phoenix ? » « Hm ? » Ses gros yeux bordel, ses gros yeux presque flippants toujours braqués sur leur cible et la cible c’est moi. « Comment tu sais quand une relation elle va marcher ? Si t’as trouvé la bonne personne ? » Je me gonfle les joues, le regard fixé sur le pot de cure dents qui décore la table et que je fais tourner du bout des doigts. The fuck do I know… je laisse l’air s’échapper lentement tandis que je réfléchis vaguement à une réponse et puis je secoue la tête : « Tu sais pas Aisling, parfois faut juste tenter le coup sans savoir ce que ça va donner, c'est un risque à prendre. » Je lui jette un coup d’œil et comme elle a l’air bien paumée quand même je prends sur moi pour tenter de lui fournir une réponse un peu plus concrète : « R’garde, j’fais en me tournant vers elle, faut juste être malin ok ? t’poser les bonnes questions. Genre… il te traite bien ? tu le kiffe ? vous voulez la même chose ? C’genre de trucs. Ensuite faut être honnête avec le gars, parce que c'est sa décision aussi, faut qu’il sache dans quoi il s’embarque, s’il a les couil- fin s'il peut gérer quoi. Et puis au pire si tu te ramasses - » je lève le bras vers les fondus qui nous entourent avec un sourire de sale gosse « T'as tes F.U.N. pour te rattraper » Je me compte pas dans le lot hein ça va de soi mais y a les autres quoi. Ce qui fait déjà un bon paquet de tarés, elle a l’embarras du choix. Là j'ai mon regard qui se fait happer par l'œil chatoyant de Larry et il chatoie tellement qu’on dirait qu’il va chialer ma parole sauf que non il sourit juste tout grand « OUI ! il s'affole, oui c'est ça ! On sera toujours là pour toi Aisling ! Tiens toi à l’écart des gens, des endroits et des objets qui pourraient réveiller tes envies (autrement dit va vivre à pétaouchnoc) et continue de venir. On est une grande famille maintenant, tu ne seras plus jamais seule ma colombe ! » Il a l'air bien intentionné, je lui donnerai ça. Mais leur délire communauté hippie peace and love drogués sobres les uns sur les autres ça me fout toujours salement mal à l'aise on va pas se mentir. T'es sûr que t'es sobre Larry ma gueule ? Parce que moi j'suis pas sûr. Une grande famille bon sang j'espère que parmi les toxicos d'en face y a pas des vieux potes qui traînent, si ils me voient avec ces pèquenauds ce serait bien la honte. « Mouai, moi j’dis, ça n’sert à rien de foncer toute pompe dans un mur de briques, s’obstine Steve avec sa tête de gamin ronchon qui démord pas de sa version des faits et semble dégouliner d’un optimisme redoutable, ça fait juste mal alors qu’on est déjà abimé, et après, pourras-tu même te relever ? » Je me masse les sinus et je fais un signe à un serveur qui passe dans le coin « File un café s'te plait » il hoche la tête, prend la commande des autres, taille la route. Du coin de l’œil je vois Steve tourner à nouveau son regard oblique vers Aisling en slo-mo prêt à lui fondre dessus comme la misère sur le monde alors je lui colle un coup de pompe sous la table en lui faisant les gros yeux l’air de dire « mais tu vas la fermer ta gueule » et il s’agite un instant décontenancé alors j’en profite pour faire un signe de tête au faon : « Eh, ça va ? »
Starseed
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
Ses grands yeux fixés sur leur cible, Aisling attend sa réponse presque sans ciller. Y’a pas à dire, Phoenix a la tête d’un type à qui on vient de poser une sacré colle. Elle garde confiance cela dit.Si y’a bien une personne qui pourra m’éclairer, c’est lui. Parce que c’est un mec déjà, alors forcément il peut apporter une perspective importante, mais aussi parce qu’il a déjà vécu tout ce à quoi elle aspire timidement. Elle vibre presque d’excitation quand il soupire pour se lancer. « Tu sais pas Aisling, parfois faut juste tenter le coup sans savoir ce que ça va donner, c'est un risque à prendre. » Comment ça tu sais pas ? Genre même pas un tout petit peu ? Légèrement déçue, elle fronce les sourcils et sent déjà une question poindre sur le bout de sa langue, mais heureusement Phoenix la devance. Elle referme alors immédiatement son clapet et se concentre intensément sur ses prochaines paroles. « R’garde, faut juste être malin ok ? » Ok « T’poser les bonnes questions. Genre… il te traite bien ? » Un peu déstabilisée, elle réalise qu’elle ne sait pas trop sur quoi se baser pour évaluer ça. Il la traite avec respect déjà, c’est certain. Plus qu’aucun autre mec dans sa vie avant. Et puis elle se sent toujours bien avec lui, enveloppée d’une présence protectrice et rassurante. Alors elle hoche la tête à l’affirmative. « Tu le kiffe ? » Plutôt ouai, et j’pensais pas qu’un jour ça lui ferait pareil. A cette pensée, ses joues prennent une teinte rosée et elle opine en baissant pudiquement les yeux. « Vous voulez la même chose ? » Genre quoi ? J’sais pas, on a jamais d’problèmes pour commander nos pizzas ou choisir quel film mater sur Netflix… Mais non, Phoenix ne lui aurait pas posé la question si c’était si simple. Forcément, il doit parler de leur relation. Perplexe, elle étire ses lèvres en une petite grimace peu convaincue et hausse les épaules pour oublier le nœud qui s’est formé dans sa gorge. C’est que dans le fond, elle n’est pas certaine de savoir ce qu’elle veut, elle. Même qu’elle préfère tout bonnement ne pas y penser. Un jour à la fois, comme dirait Larry. « Ensuite faut être honnête avec le gars, parce que c'est sa décision aussi, faut qu’il sache dans quoi il s’embarque, s’il a les couil- fin s'il peut gérer quoi. » Là, pour le coup, Aisling sait qu’il parle des drogues. Ses ongles rongés trouvent le chemin jusqu’à son avant-bras où ils se plantent dans la chair pâle et griffent nerveusement sa peau. « Ouai, ça il sait. » Les drogues, tout ça, il connait. Même que c’est pas la première fois qu’il doit gérer. Le cœur serré, elle lutte contre la sensation acide qui lui brûle les tripes. Rechuter ne lui a jamais fait aussi peur que depuis qu’elle a pris conscience d’à quel point ça pourrait impacter sa vie à lui aussi. « Et puis au pire si tu te ramasses - T'as tes F.U.N. pour te rattraper. » Aisling lui adresse un sourire reconnaissant tandis qu’il désigne d’un geste le chaleureux petit groupe rassemblé autour de la table. Comme attiré, Larry relève aussitôt la tête, ses yeux tout brillants de joie et d’émotion. « OUI ! Oui c'est ça ! On sera toujours là pour toi Aisling ! Tiens-toi à l’écart des gens, des endroits et des objets qui pourraient réveiller tes envies et continue de venir. » Aisling ne sait pas trop si c’est grâce au sourire léger qu’affiche Phoenix ou bien à l’intervention surmotivée de Larry, mais elle se sent plus sereine, et même sacrément touchée par cette promesse de soutien. « On est une grande famille maintenant, tu ne seras plus jamais seule ma colombe ! » Hélas, ces mots innocents broient son cœur d’une vive émotion. T’es plus toute seule. C’est ce que lui a soufflé Sid après avoir découvert ses problèmes de drogues et promis qu’il ferait tout pour l’aider à s’en sortir. Il n’a jamais manqué à sa parole, même alors qu’elle s’enfonçait plus loin dans ce gouffre abyssal. Si elle a trouvé le courage de suivre une détox et de rejoindre le groupe qui l’entoure, c’est en grande partie grâce à lui. Alors non, peu importe le nombre de personnes qui forment cette famille de soutien, si elle se ramasse elle sera seule. Désespérément seule. Mais ça elle ne peut pas le dire, parce que Larry la regarde toujours avec son sourire bienveillant et qu’elle refuse de le vexer. « C’est gentil, ça m’rassure un peu t’sais. » Elle finit par bredouiller en tirant nerveusement sur ses manches élastiques pour recouvrir ses mains, essayant de renouer avec le sentiment apaisant que lui avait inspiré sa première vague de soutien. Sur ce, Steve s’en mêle, toujours aussi peu convaincu par le bien-fondé de son idylle, et friand de partager ses doutes douteux. « Mouai, moi j’dis, ça n’sert à rien de foncer toute pompe dans un mur de briques ça fait juste mal alors qu’on est déjà abimé, et après, pourras-tu même te relever ? » Bah non Steve, pourquoi tu crois que j’me prends la tête comme ça ? La question c’est pas est-ce que j’pourrai me relever mais est-ce que c’est obligé que j’me prenne ce putain de mur ! L’intervention du serveur coupe le fil acariâtre de ses pensées. Une vodka vanille cranberry et pamplemousse, elle crève d’envie de commander. « J’voudrais bien un thé au caramel siouplaît. Oh puis une glace deux boules : framboise et menthe chocolat. Cheers! » Elle s’entend répondre. Mince, même un foutu dessert ça lui fait penser à Sid maintenant. La faute à son délire de parfums qu'on devrait avoir aucun mal à départager sans le moindre état d’âme et même qu’il se plante sur toute la ligne. « Eh, ça va ? » La voix de Phoenix la ramène à la réalité et elle papillonne pour se reconnecter. « Euh… oui ? » Il y a un truc dans sa voix apaisante et dans son regard franc qui la perturbe. Sans crier gare son semblant de façade s’effrite et sa tête s’affaisse dans ses épaules. « ‘Fin non pas trop. » Elle avoue d’une petite voix. « C’est juste qu’en t’écoutant j’réalise que j’sais rien du tout. J’veux dire… C’est pas juste ma première relation depuis que j’suis sobre, c’est ma première relation tout court. » Les mots s’échappent de ses lèvres avec une sincérité et une précision qui ne manquent pas de l’étonner. C’est qu’elle n’aborde jamais son manque d’expérience avec les autres, persuadée qu’elle ne pourrait se heurter qu’à de l’incompréhension ou du mépris. Même avec Sid, elle n’a évoqué le sujet qu’à demi-mots, terrifiée à l’idée que ça puisse le rebuter. Alors elle ignore pourquoi ça lui semble si naturel de se confier à Phoenix. C’est peut-être le contexte rassurant de la réunion DDA, qui l’encourage à appliquer le principe de la rigoureuse honnêteté. Ou encore parce que le grand blond a gagné sa confiance dès le soir de leur rencontre, quand il l’a arrachée aux filets du réseau qui la retenait prisonnière et l’a aidée à s’installer en lui offrant son premier job sur le territoire australien. Toujours est-il qu’elle ressent un certain soulagement, comme si elle s’était soudain délestée d’un poids. Encouragée, elle reprend aussitôt : « Alors tu vois j’sais pas comment un mec est censé traiter sa nana. Ni c’que j’devrais ressentir. Ou si on veut la même chose. J’sais rien du tout et Steve, là, il m’fait flipper ! Parce que moi j’suis pas du genre à m’relever quand j’me prends un mur ! Limite j’attrape les briques et j’m’achève avec pour être sûre de bien marquer le coup ! » Elle feule, une lueur paniquée dans ses iris grisâtres. « Mais toi… » Son regard, qui s’était égaré à la ronde pendant sa tirade, remonte lentement vers le visage de Phoenix pour accrocher encore ses yeux. « Toi, tu sais tous ces trucs. » Elle affirme d’une voix plus posée, persuadée de détenir la vérité. « J’veux dire, avec Paige… Comment t’as su que c'était elle que tu voulais épouser ? »
A little girl, cryin' on the frozen night, And he's back on the streets out to fight.
Pando
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
À regarder Aisling fixer le sol comme ça, on jurerait qu'elle a les espoirs aussi raplapla que son minois. Elle fait mine que ça va et après elle avoue que ça va pas et je me tourne vers Socketman pour lui jeter un regard las. Bien joué trouffion. « C’est juste qu’en t’écoutant j’réalise que j’sais rien du tout. » Attends comment ça en m'écoutant ? Comment ça c'est mes explications hyper limpides et sagaces qui lui foutent le moral à plat et c’est pas les jérémiades claquées de Steve et son mur aussi merdique que sa chaussette ? Je suis limite offensé là. Elle déballe que c’est sa première relation, qu'elle sait pas comment elle est sensée être traitée ou ce qu'elle est sensée ressentir et j’en suis encore à me demander ce que je fous là. Elle a le cœur sur la main, la petite, c’est tout à son honneur, pour autant qu’on se le dise j’ai pas franchement envie de l’écouter me raconter sa vie, encore moins de lui raconter la mienne. Et les blabla sur les émois ça me prend la tête, je sais pas faire, j'ai jamais su faire. J'essayais de m'y coller avec Paige parce que c’était elle, mais on va pas se mentir, je suis très loin de ma zone de confort là. Alors Naïa dirait que ce serait un bon entrainement pour Leila mais… « J’suis pas du genre à m’relever quand j’me prends un mur ! Limite j’attrape les briques et j’m’achève avec pour être sûre de bien marquer le coup ! » ok là pour le coup elle me fait bien marrer, la gamine. « Mais toi… » Oh-oh... sa tête se tourne lentement dans ma direction, ses mirettes suivent le même mouvement, je me raidis de l’intérieur et alors ça y coupe pas, elle se glue à nouveau à mon regard comme une satanée sangsue en me fixant avec ses gros yeux larmoyants comme si j'étais le foutu Messie ou je sais pas quelle connerie. « Toi, tu sais tous ces trucs. J’veux dire, avec Paige… comment t’as su que c'était elle que tu voulais épouser ? » Je me pince les lèvres, sourcils redressés, regard fixé sur les cure-dents comme s’ils allaient pouvoir me sortir de ce calvaire. Je marque une pause, attends que les mots justes me viennent. Ils me viennent pas. « J'sais que dalle, Aisling. Paige je l'ai épousé parce qu'elle était enceinte et je voulais pas qu'elle soit dans la merde » je mets de la distance dans mes mots et dans mon ton parce que j'ai pas envie d’en parler. Parce que j’ai pas envie d’y penser. Je lui jette un coup d’œil et sa pauvre bouille désemparée elle me fait lâcher un profond soupir de lassitude, ou de résignation, je sais pas. Y a un moment où les mots s'usent et le silence commence à raconter, mais mon silence à moi je crois que le faon elle a du mal à le capter. « C'est pas la bonne question. Même sans ça je serais resté. Tu veux savoir comment je savais que je l’aimais, pourquoi c’était elle et pas une autre » Je prends une grande inspiration et je tourne le dos aux marioles qui nous entourent, histoire de faire face à Aisling seulement, parce qu’il y a qu’elle que ça regarde ce qui va suivre. En fait non, ça la regarde pas, ça regarde personne, mais je crois qu’elle a besoin d’une certaine forme d’orientation et foutre Dieu elle est tombée bien bas si cette orientation doit venir de moi mais on est là les gars. Je sais même pas comment elle veut que j’explique un truc aussi inexplicable, mais je suis pas plus con qu’un autre, et si y a autant de poèmes et de chansons à la con qui existent sur le thème, je dois bien pouvoir trouver deux trois trucs à dire quand même. Moi qui ai l’habitude d’exercer un contrôle assez balaise sur mes pensées pour résister à la tentation masochiste de l’auto-apitoiement voilà qu'elle me propulse dans les limbes de ma cervelle déglinguée, cimer le faon. Je frotte ma barbe, l’air songeur, et puis je reprends avec une voix plus basse : « C’est parce qu'elle me rendait heureux comme pas permis et que j'avais envie d'être quelqu'un de meilleur pour elle, de la mériter. Tu vois ? Parce qu'elle s'est pas barré quand c'est parti en couilles. Elle est restée... et je crois que c'est ça en fait, le truc. Tu te réveilles prêt de quelqu’un et t'es vraiment heureux. En un regard elle t'étale comme une merde et c'est flippant parce que t'es vulnérable mais en même temps tu t’es jamais senti aussi fort. T’acceptes tout son bordel et son passé et sa famille et les moments difficiles ils font que vous rapprocher. Et tu te pars pas quand ça devient compliqué. Et t'es prêt à tous les sacrifices parce que tu sais ce qui est important et ce qui l’est pas » parce que tu l'aimes plus que ta propre vie et quand tu la tiens contre toi alors qu'elle halète jusqu'à son dernier souffle avec un regard implorant tu sais que tu pars avec elle et qu’il y a plus rien ici pour toi. Mes yeux fixent un point droit devant moi pendant quelques secondes et se baissent à nouveau vers le faon. « Mais c'est différent pour tout le monde. Si tu demandes à Robin, sûr qu'elle va te sortir un truc totalement différent, peut-être même le strict opposé. Faut trouver ce qui marche pour toi, Ash. Si c'est juste un gars avec qui tu t'éclates et qui est réglo, ça le fait. T'as pas besoin de tout savoir tout de suite. Repense au vélo. Un pied devant l'autre. Essaie-erreur. » Le café arrive, je le descend d'une traite, ça a un goût d'huile de vidange, limite encore plus dégueulasse que le thé des enfoirés, filez-moi un whisky putain de bordel de m- « J’vais reprendre un café, cimer. Eh en fait t’sais quoi ramène carrément la cafetière. »
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Aisling Hayes
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ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
L’air hanté, Phoenix fixe un point sur la table et Aisling sent un malaise poindre dans son cœur serré. J’suis trop conne, j’aurais pas dû lui parler de Paige. Ses dents rongent nerveusement l’intérieur de ses joues tandis qu’elle s’agite maladroitement sur son siège. Elle est à deux doigts de lancer une connerie, n’importe quoi, pour changer le sujet et les idées du grand blond quand finalement il se lance : « J'sais que dalle, Aisling. Paige je l'ai épousé parce qu'elle était enceinte et je voulais pas qu'elle soit dans la merde. » Quoi ? Pour le coup, Aisling ne s’attendait certainement pas à ça. Les yeux ronds, elle a l’impression de découvrir que sa chanson préférée a été écrite à propos d’un sandwich. Paige et Phoenix ont toujours formé le couple parfait à ses yeux et ils ont quasiment posé les bases de tout ce à quoi elle aspire. Alors la logique froide de sa remarque la froisse plus qu’elle ne le voudrait. Elle baisse les yeux à son tour, n’ose plus croiser le regard du boxeur qui soupire à ses côtés. Faut que tu grandisses Ash, la vie c’est pas un film à l’eau de rose, qu’elle s’attend presque à l’entendre soupirer. Sauf qu’en fait c’est tout l’inverse qui se produit. « C'est pas la bonne question. Même sans ça je serais resté. Tu veux savoir comment je savais que je l’aimais, pourquoi c’était elle et pas une autre. » Oui ! Oui c’est exactement ça ! Le cœur animé d’un nouvel espoir, Aisling relève les yeux vers Phoenix, hoche frénétiquement la tête et scrute ses traits avec une curiosité qu’elle n’essaie même pas de dissimuler. Elle le savait bien que c’était vers lui qu’elle devait se tourner pour avoir toutes ses réponses. Il s’avère ironiquement qu’il détient aussi la vérité concernant ses questions. Il inspire un grand coup et se penche vers elle. Les sourcils froncés par la concentration, l’irlandaise en fait de même. Elle a l’impression qu’une petite bulle se créé autour d’eux et compte bien faire sa part pour éviter que Steve saute dedans à pieds joints pour y rincer ses chaussettes pleines de merde. « C’est parce qu'elle me rendait heureux comme pas permis et que j'avais envie d'être quelqu'un de meilleur pour elle, de la mériter. Tu vois ? » Elle hoche la tête, un peu émue par cette confession. Parce que ouai, elle voit totalement. C’est l’envie de mériter sa place dans la vie de Sid qui l’a poussée à regarder sa consommation de drogues en face et lui a donné la force d’essayer de décrocher. Sans ça, elle ne serait jamais assise ici à cette table, en compagnie de Phoenix et des autres rescapés de ce fléau. En revanche, elle n’aurait jamais pensé que le grand blond ait eu les mêmes doutes qu’elle dans sa relation. Mais il est parfait, d’où il la méritait pas ?! Ils étaient parfait ensemble, point final. Pourtant quelque part elle trouve ça beau, sa tirade. Ça sacralise encore un peu plus l’image qu’elle se fait de l’amour qu’ils partageaient. D’une voix basse et posée, Phoenix lui explique que Paige est restée à ses côtés même quand les choses devenaient difficiles, et là encore, ça vient confirmer que Steve la fait paniquer pour rien. Sid aussi il reste, il est toujours resté. Même quand mes problèmes sont trop lourds à porter. « Tu te réveilles près de quelqu’un et t'es vraiment heureux. En un regard elle t'étale comme une merde - » Il continue et Aisling ne peut retenir un petit rire amusé en imaginant la scène, puis ses yeux miroitent un peu lorsqu’il ajoute : « et c'est flippant parce que t'es vulnérable mais en même temps tu t’es jamais senti aussi fort. T’acceptes tout son bordel et son passé et sa famille et les moments difficiles ils font que vous rapprocher. Et tu te barres pas quand ça devient compliqué. Et t'es prêt à tous les sacrifices parce que tu sais ce qui est important et ce qui l’est pas. » La gorge nouée par l’émotion, elle détourne pudiquement les yeux. Elle se demande si ça sera la même chose avec Sid, s’il pourra vraiment tout accepter ; les éléments de son passé qu’il ignore encore et les conneries qu’elle ne manquera pas de faire à l’avenir. Elle a l’impression étrange d’avoir entendu quelque chose de profondément personnel, des principes que le boxeur ne partage habituellement pas. Et en même temps, découvrir sa vision lui donne une sorte de modèle, un idéal aussi terrifiant que rassurant auquel se raccrocher. Des repères pour contrebalancer les représentations bordéliques héritées de son enfance. Mais alors qu’elle note à toute vitesse ce qu’elle considère déjà comme une vérité absolue, voilà qu’il vient l’embrouiller en précisant que c’est différent pour tout le monde ! Attends comment ça ? « Si tu demandes à Robin, sûr qu'elle va te sortir un truc totalement différent, peut-être même le strict opposé. » Ah ouai non mais Robin en même temps le jour où elle a le même avis que tout le monde c’est que la terre tourne pas rond… Sauf que Phoenix a quand même l’air franchement convaincu qu’il n’existe pas de one size fits all et l'irlandaise trouve ça franchement dommage. « Faut trouver ce qui marche pour toi, Ash. Si c'est juste un gars avec qui tu t'éclates et qui est réglo, ça le fait. T'as pas besoin de tout savoir tout de suite. Repense au vélo. Un pied devant l'autre. Essai-erreur. » L’image lui arrache un petit sourire complice et elle hoche la tête. « C’est pas juste pour l’éclate, non. C’est - » Elle est sur le point d’ajouter quelque chose mais le serveur dépose sa glace devant elle et Aisling n’a pas le temps de se demander par quel parfum commencer qu’un mélange de framboise et de menthe chocolat glisse aussitôt sur sa langue. Phoenix descend son café avec la même vitesse et elle éclate de rire lorsqu’il demande au serveur de lui ramener la cafetière, avec le même entrain qu’un alcoolique réclamerait la bouteille de son poison préféré. La comparaison n’échappe pas à Larry qui lève immédiatement sa tasse de café en direction de Phoenix comme pour trinquer. « Oui !! » Il s’exclame avec son enthousiasme habituel. « C’est l’esprit Phoenix ! Remplace une habitude par une autre ! La plupart du temps ce sont les petits rituels qui sont les plus difficiles à lâcher ! » Hochements de tête et signes d’assentiment autour de la table. Cathy raconte comme elle a remplacé ses cigarettes par des chewing-gums et d’autres surenchérisse avec leurs propres expériences. Steve hausse les sourcils d’un air peu convaincu, s’appuie contre le dossier de son siège et prend une inspiration comme pour gonfler ses paroles d’importance. Il est vaguement question de certaines personnes qui déplacent leur addiction sur leur coup de cœur, mais heureusement sa longue tirade se perd dans le retour du serveur et de la cafetière alors Aisling en profite pour glisser à Phoenix : « C’est vrai ça, alors moi chaque fois que j’ai envie de consommer j’prends un bonbon. J’en ai toujours dans mon sac depuis que j’ai arrêté. Tiens. » Sur ce, elle fouille dans son petit sac à dos et dépose une mini bouteille de coca sucrée dans la grande paume du boxeur. « Elle avait d’la chance, t’sais ? Paige. C’est beau comme tu parles d’elle, de vous. J’ai toujours rêvé d’rencontrer quelqu’un qui pourrait m’aimer comme ça. » Mais j’ai aussi toujours su que j’le méritais pas. La pensée lui pince vicieusement le cœur, aussi Aisling reprend rapidement la parole pour empêcher ses doutes de s'installer. Qu'est-ce qu'il me trouve putain ? « Enfin bref ! Merci d’m’avoir raconté tout ça. Ça m’fait flipper mais ça m’rassure en même temps. Ça m’donne un genre de guide. » Du bout de la cuillère, elle écrabouille ses glaces et s’amuse de voir les filets verts et roses se mêler en une bouillie informe. « Ce gars-là… j’crois bien qu’c’est la personne qui compte le plus pour moi. Sûr qu’c’est pour ça que j’flippe autant. De l’perdre, de tout gâcher. J’fais souvent ça t’sais ? C’est comme si j’pouvais pas m’en empêcher. Alors ton vélo là, j’espère juste que j’vais pas l’conduire tout droit dans l’mur de Steve. » Elle avoue du bout des lèvres. « C’est qu’ici, c’est cool parce qu’ils font comme un filet de sauvetage quand j’suis sur le point de craquer et de merder avec la drogue… Mais ça a jamais été mon seul problème en vrai, et ils ont pas d’méthode pour ça j’crois. Pour pas s’autodétruire j’veux dire. Quand ça va mal… ou pire, quand ça va trop bien. »
A little girl, cryin' on the frozen night, And he's back on the streets out to fight.
Pando
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
« Oui ! » mon pote Fuel Dude qui s'enflamme devant mon café. Je tourne la tête vers lui et je me cale en arrière sur le canapé avec un sourire vaguement amusé. Et il continue, forcément qu'il continue. « C'est l'esprit Phoenix ! » « Remplace une habitude par une autre ! », il me parle pas de Big Bouffon et de son intraveineuse à la verveine, je suis presque déçu. Mais ça inspire les autres apparemment qui ont l'impression qu'on est en thérapie de groupe et chacun y va d’son p’tit commentaire pour déballer sa vie à nouveau parce que ça regarde tout le monde. J'essaie de fermer mes oreilles, ça marche. Leurs confabulations se perdent dans le brouillard, comme si j'avais la tête sous l'eau, et pendant un moment j’échappe à cette tablée de maniaques en flottant là-dessous, au calme. Sauf qu'ensuite c'est l'image de Paige couverte de sang et ses yeux grands ouverts qui explose dans ma cervelle comme un coup de feu et je me reconnecte illico à la réalité, mon regard cherchant rapidement quelque chose sur lequel se raccrocher. Pas de chance, c'était à Socketman de se la raconter. Ou plutôt de sous entendre passive agressivement que « certains » déplacent leur addiction sur leur coup de cœur. Il prend la tête lui. Qu'est ce que ça peut foutre baltringue ? Si elle trouve quelqu'un qui rend sa vie limite supportable pourquoi tu viens étaler ta merde partout ? Fais pas chier ferme ta gueule. Mon huile de vidange café revient, je le balance dans mon gosier avec les mots qui auraient peut être fait chialer le type à la chaussette et Aisling se rapproche de moi comme un animal curieux en m'intimant que chaque fois qu'elle veut consommer elle se bouffe un bonbon. Je lui jette un coup d'œil. Tu vas devenir une p'tite boule Bambi, que j'ai envie de dire et que je me retiens aussi. Les mots dépassent pas mes lèvres et restent enfouis dans ma gueule de con tant mieux. Elle fouille dans son sac et dépose gentiment une petite bouteille de coca collante dégueulasse dans la paume de ma main. J'hausse un sourcil et je peux pas réprimer un sourire en soufflant par le nez. « Cheers » j'fais en la soulevant comme si c'était une petite bouteille de bière et puis j'essaie de pas penser aux germes de ses doigts qui l'ont touché et au fait que j'ai absolument pas envie de bouffer encore moins son truc mâchouillé parce que je veux encore moins la vexer et comme un héro fier et valeureux, je gobe sa sucrerie damnée. « Elle avait d’la chance t’sais ? » et là j’essaie de pas me crisper. Merde, le faon, je bouffe ton p’tit bonbon dégueu et toi tu me traînes dans la boue, pourquoi tu m’fais ça ? Elle avait tellement de chance d’être avec moi qu'elle en est morte ouai bordel de Dieu on fait difficilement mieux. Et les mots sortent pas. Ma parole je pourrais écrire un foutu bouquin avec tous les trucs que je dis pas aujourd’hui. Je reste sans broncher pendant qu'elle continue sur sa lancée en disant qu'elle rêve de rencontrer quelqu'un qui pourra l'aimer « comme ça ». « Faut juste qu’il prenne soin de toi dans tous les domaines ouai ». Juste. Dans ma tête, c’est un point de repère raisonnable et atteignable, là. Elle babille que mes explications la font flipper mais lui donne un genre de guide (tant mieux c'était l'effet escompté), que son potemec c'est la personne qui compte le plus pour elle et qu'elle flippe de le perdre et de tout gâcher. « J'le fais souvent t'sais ? » Bah ouai j'sais Aisling, vu que je fais exactement la même chose. Du coup j'ai limite envie de retourner ma veste comme un connard là et de me ranger dans le camp merdique de Steve en mode « Bon ouai en fait t'sais quoi tu vas le buter le pauvre gars alors le mieux c'est que tu te jettes devant un bus et ça évitera à tout le monde de souffrir ok ? Ok. » mais ensuite je me souviens que c'est Aisling et pas moi alors tout va bien et je me détends un brin. Elle veut pas que son vélo s'écrase dans le mur de Steve, normal, ajoute qu'elle peut pas s'empêcher de s'autodétruire et qu'il y a rien pour l'aider. « T'as pensé à essayer un sport de combat, Bambi ? » ces mots là, ils sont sortis sans que je réfléchisse, parce que ça me paraît le truc le plus naturel du monde. « Quand j'étais gamin ça m'avait pas mal aidé à me canaliser. Tu pourrais passer à la salle s'tu veux. » J'en profiterais pour lui apprendre un truc ou deux de self-défense, aussi, on est jamais trop prudent. Ensuite l'image du faon en gants de boxe hurlant à la mort roulée en boule pour éviter de se prendre des coups se faufile dans mon esprit et je réalise que si déglinguer des gueules avec des règles et des limites et en prendre pour mon grade ça a marché pour moi parce que mon délire c'est la violence, c'est peut être pas pareil pour elle. J'ouvre la bouche pour diversifier mon offre mais Larry – qui a probablement eu la même vision d'Aisling que moi – s’empresse de s’en charger et rapidement il ajoute : « Oui ou un petit footing ! C'est très bon pour réveiller les endorphines et garder la forme ça, un petit footing ! Et avec un peu de chance, au bout d'un moment, tu galoperas tellement vite que tu dépasseras tes démons et les laisseras derrière toi, ma gazelle ! » Il éclate d’un petit rire délicat. Il est limite touchant, limite. « Sauf ton respect Larry je crois que certaines personnes peuvent pas être sauvée par le pouvoir du footing et nos démons on s'les coltine à vie » Concerts de hoquets horrifiés autour de la table. On peut compter sur moi pour rehausser le moral d'ancien-camés en mal d'espoir, pas de problème. Mais je suis pas aussi nihiliste rabat-joie quand il s'agit des autres alors je reprend, sympa : « Faut juste trouver un truc qui les garde sous contrôle, t'sais ? (et comme elle aime bien les petits trucs imagés) Genre euh… une laisse et… un joujou, pour qu’ils se défoulent (ouai bon, j’ai essayé) sans que ça déglingue ta vie et celles des gens que t'aimes au passage. » Les regards sont à nouveaux fixés sur nous et ça me fait chier, comme si on était pas venu en groupe justement. J'essaie de faire abstraction de Larry qui opine frénétiquement et de Steve qui fait sa moue dubitative à la con et je me concentre sur Aisling qui écrase méticuleusement sa glace dans le fond de son bol et je repasse au concret qui me réussit quand même mieux on va pas se mentir : « Genre tu vois Robin, son truc, c'est l'art, c'est là qu'elle balance tout ce qui la bouffe et qu'elle se créée ses mondes qui la comprennent. Leila, c'est le théâtre. Elle dit qu'elle canalise les émotions des personnages qu'elle joue et ça fait le vide dans les siennes… ou… un truc comme ça. » Je reste vague parce que j'y comprends rien, mais je les reconnais, les écorchés, faire un petit footing quand tu disjonctes c'est comme mettre un pansement sur une jambe arrachée. « Faut trouver ton truc à toi. Ça marchera pas à tous les coups, c'est pas de la magie, mais ouai, ça aide. Y a pas un truc qui t'fait vraiment kiffer, dans lequel tu peux t'oublier ? » P’tain je me surpasse aujourd’hui. Dr. Ellsworth psychiatre de mes deux au rapport ça fera 100 balles la séance au revoir merci.