« I’m gonna die waiting for that person. »

Son coeur qui fait trois tour. Qui s’arrête. Qui bat la chamade. ”No, no no.” Elle murmure à la hâte alors qu’il semble perdu, dépose un baiser dans son cou avant de relever la tête, de la prendre entre ses mains et de la forcer à la regarder. Ses pouces glissent sur ses joues qu’elle caresse doucement et elle fait de son possible pour ne pas enfoncer ses ongles derrières ses oreilles. ”You’re not gonna die for anybody.” C’est pas de sa faute à lui si personne est capable de voir à quel point il est parfait, c’est pas de sa faute à lui si elle a un coeur qui tient pas la route et une âme en compote. C’est pas de sa faute à lui si elle sait pas utiliser des capotes comme tout le monde. Il n’a aucune faute, il n’a pas le droit de parler de mourir comme ça, après un rire qui faisait aussi froid dans le dos. C’est pas drôle du tout. Ca la fait pas rire, ni aujourd’hui ni demain ni jamais. On rigole pas avec ça. ”I’m still with you. Live your life and you’ll be happy. Don’t wait. Live.” C’est paradoxal, avec Levi et son cander, Ariane et son bras cassé, Levi et Ariane ensemble qui vivent (paradoxe numéro deux) mais qui ne veulent pas l’impliquer. Elle les comprend. Elle aurait fait la même chose. Elle le protège de tout, l’entoure de papier bulle comme si c’était lui le gamin dans leur relation. Y’a un vrai gamin maintenant, au moins. Plus d’excuses.
Ses jambes engourdies finissent par se retrouver sur lui et elle se pose sur ses genoux, beaucoup trop inquiète qu’il ait prononcé ces quelques mots. Fuck you Kane. Elle dépose un baiser sur sa bouche et vient entourer ses épaules. Et là, plus que jamais, elle le sert vraiment beaucoup trop fort. Il a pas intérêt à partir pour attendre on ne sait qui et se laisser crever. ”Don’t dare you dying." Sa petite voix émue qu’elle tente de garder neutre et calme, mais bien sûr que cela ne fonctionne pas.

« No, no, no. » Elle chante Complicated ? « You’re not gonna die for anybody. » Ah nan elle a vraiment pris mes mots au premier degré. Je suis assez surpris. Je parle, je pense, à la mort, tous les jours. J’aurai pas cru qu’elle en ferait autant cas comme ça. Mais elle a vraiment l’air secoué par mes mots et ça me fait bizarre. Je la regarde parce qu’elle me tient le visage. Ca me touche de la voir comme ça. Elle a vraiment cru que j’allais mourir ? « I’m still with you. Live your life and you’ll be happy. Don’t wait. Live. »

« I’m not gonna die. »

Or so I say. Parce que la vérité c’est que je peux mourir tous les jours, comme tout le monde. Sauf que moi mon boulot c’est de foncer dans le danger. Pas le cas de tout le monde. Je suis toujours en vie après trois ans. J’ai une bonne étoile. Parce que bien sûr ça peut pas être que je fais du bon boulot. I do a fucking good job. Oui c’est vrai. J’ai réellement confiance en moi dans mon boulot et c’est rare alors je m’autorise à le penser. « Don’t you dare dying. » Elle est complètement sur moi maintenant. Je la serre contre moi.

« I’m not gonna die… »

Elle est vraiment flippée ça me fait trop bizarre de la voir comme ça. Elle va pleurer dans deux trois secondes. C’est sûr. Je vais poser ma main sur sa joue.

« I didn’t want to scare you. I’m sorry. I’m not gonna let myself die. I promise. »

Et je vais déposer un baiser sur ses lèvres. Doux. I’m sorry. Je voulais vraiment pas la mettre dans un état pareil. Je la garde tout contre moi, la berçant doucement. Je suis en train de me dire qu’on a de la chance que la journée soit calme parce que là je me vois pas aller en intervention et la laisser toute seule.

Elle le sert fort, fort, fort et peu importe s’il ne peut pas respirer parce qu’il le fera plus tard. C’est nul, de respirer, c’est une perte de temps et ça l’oblige à se détache un minimum de lui. C’est pas ce qu’elle veut. Il lui fait peur, il est con, il dit n’importe quoi et là elle a pas la force ni le courage de filtrer le première degré du second et du quarantième. C’est pas drôle. On joue pas sur ça. On joue pas sur ça alors que y’a la vie qui naît en elle - une connerie comme ça. Il répète qu’il ne va pas mourir mais maintenant elle a du mal à le croire. Il a déjà dit le contraire. C’est quels mots, qu’il faut croire ? Ceux avant ou après qu’elle panique ? Ceux qu’il pensait réellement ou ceux qu’il s’est senti obliger d’ajouter ensuite ? Seule sa main lui fait penser à autre chose, la laisse relâcher quelque peu la pression autour de son cou. La blonde se recule doucement, se laisse embrasser ensuite. Ses mains ne quittent pas sa nuque, juste au cas où. On sait jamais. Heureusement qu’il sait comment réagir et que l’étreinte qu’il lui rend est le meilleur de tous les pansements.
Même si ce n’est pas elle qui est la plus blessée des deux. ”Sorry for overreacting.” Elle reste face à lui, pose se front sur le sien, se laisse bercer par ses gestes parce qu’ils ont au moins besoin d’un peu de douceur, parfois. Entre tous ces moments difficiles, ils ont besoin de tenir le cap, de rester hors de l’eau, de se préparer à la prochaine tempête qui sera encore pire. ”It’s just … I don’t want to live without you. Now I know you exist, I don’t want to leave.” Et elle est à ça de pleurer, à ça de se laisser encore submerger par les émotions, pour la millième fois de la semaine, du mois, de l’année. C’est bizarre, ça n’a aucun sens, mais sa première réaction est ensuite de lui rendre son baiser, encore. Faire comme si rien n’avait changé, comme s’il n’était pas passé de boyfriend à lover.
It’s cuter, in one way.
She loves him, in one way.
Everything is cool, in one way.

Mon dieu comme elle s’accroche. J’en reviens pas. Elle a vraiment cru ? Comment elle a pu croire ? Je m’accroche à elle en retour. I’m here. I’m not dead. I’m not dying. Can you feel me? Can you feel my heart? Obligé. Elle m’embrasse. Je l’embrasse. On s’embrasse. She’s with me. Not with him. He should be dead. I’m a bitch. Je le déteste trop de me faire passer deuxième. Je le pardonne pas. Pour une fois que je suis bien avec quelqu’un et qu’elle a l’air aussi fucked up que moi, faut quand même que je sois second.

« Sorry for overreacting. »

« It might come as a shock, but I know what it’s like. »

Un sourire amusé se forme sur mes lèvres mais elle ne le voit pas parce que son front est contre le mien. Mes mains qui vont et viennent dans son dos. Qui la caressent.

« It’s just… I don’t want to live without you. Now I know you exist, I don’t want to leave. »

J’hausse les sourcils en l’entendant prononcé ce dernier mot. Trop étrange de l’entendre dire live. Je suis pas tout à fait sûr qu’elle ait dit leave. Mais si, elle aurait pas fait ça autrement. Pas après tout ce qu’elle vient de me dire. Elle va pleurer c’est sûr. C’est sûr parce que moi même je suis pas loin. C’est beaucoup trop beau ce qu’elle m’a dit là. Et j’ajoute doucement le nom de Charlie sur la liste. Cette liste macabre que je tiens dans ma tête. Cette liste qui évolue en fonction des situations. Des émotions. Des conditions. Je la mets à la suite de moi. Peu importe mon classement. Je n’ai pas envie de le voir là.

« I’m not leaving. »

Je serre mes bras autour d’elle un peu plus. Bon sang j’en reviens toujours pas comme elle a été touché de mes mots. She’s pregnant. Fuck. J’avais presque oublié.