“You get ready, you get all dressed up, to go nowhere in particular. Back to work or the coffee shop. Doesn't matter 'cause it's enough to be young and in love. To be young and in love”
Ce rendez-vous n'a absolument rien de classique, du moins je crois, j'ai pas énormément d'expérience dans ce genre de chose et je crois que la seule expérience que j'ai dans ce domaine, c'est les films à l'eau de rose que je regarde avec les filles les lendemains de cuites. Je ne vais pas tenter de comparer notre rendez-vous avec celui d'un film, mais je sais qu'il n'a rien d'un scénario classique. Jamais je n'aurais du me retrouver dans ce bar avec lui. Il a embouti ma voiture et il a profité de cet accrochage pour prendre mon numéro et pour m'appeler. Le jour même. Alors que ma voiture n'est pas encore réparée, et moi j'ai accepté parce qu'il a quelque chose de différent, quelque chose qui m'a donné envie d'en découvrir davantage et ça c'est rare. Très rare. Et comme si notre rencontre n'était pas assez spéciale, notre rendez-vous est définitivement incompréhensible. Mais, le plus dingue finalement, c'est peut-être que je me sente aussi à l'aise avec lui. Que je m'amuse, que je rigole, et que je ne suis pas gênée de me montrer telle que je suis. Je rougie beaucoup trop mais ça ne m'inquiète même pas finalement. Je me permets même à plusieurs reprises de passer ma main dans ses cheveux, sans même savoir la raison de mon geste. Juste une envie, à laquelle je cède sans réfléchir, sans penser aux messages que je peux envoyer aux travers de mes gestes. Il m'amuse, me fait rire, me fait rougir, mais je passe un bon moment avec lui et il suffit de regarder mon visage pour le comprendre. Un sourire presque constant à chaque fois qu'il parle, un sourire aussi quand il accepte de m'apprendre à faire un risotto. Un sourire et même un rire, en sachant très bien qu'il ne peut même pas penser qu'il existe des gens aussi nuls en cuisine que moi. Qu'il ne sait pas dans quoi il vient de s'embarquer avec moi, parce que je suis un vrai boulet en cuisine et s'il croit vraiment qu'un cour sera suffisant pour faire de moi une pro du risotto, il est très loin du compte. Mais, je ne vais pas lui casser ses croyances, et je me réserve pour le jour ou il devra m'apprendre, parce que ce jour va arriver, je le sais, je le sens et surtout je le veux. Et lorsque ce jour arrivera, il va regretter d'avoir accepté ma proposition. Mais d'ici là, avant de découvrir mon coté ultra nulle en cuisine, on continue de faire connaissance lui et moi, à travers une conversation à la fois très banale et ultra étrange pour deux inconnus. Une conversation sur ses cheveux qui part un peu dans tout les sens, mais qui a pour mérite de nous faire rire, même quand je sous-entends que j'ai une collection de mèches de cheveux sous mon lit, il rigole et moi aussi. Ça n'a aucun sens et je ne trouverai jamais ce genre de discussion dans une quelconque comédie romantique niaise, mais c'est comme ça qu'on a décidé de faire tomber la glace entre nous. Tout deux finalement inexpérimentés dans ce jeu de séduction, on fait avec et surtout on se passe des classiques. Je vis l'instant sans trop réfléchir, pour ne pas risquer de tout gâcher. Et ça fonctionne donc il n'y a pas de raison de changer de méthode. La discussion est presque facile avec lui. Et alors que l'on avance vers le traiteur, il reparle de cuisine, me demandant quel est mon dessert préféré. Je le regarde quelques secondes tout en réfléchissant. « La crème brûlée, tu veux m'apprendre à cuisiner ça aussi ? » Il y a comme un petit air de défi dans ma façon de lui proposer ça. Et n'importe qui m'ayant déjà vu cuisiner serait affolé à l'idée de me voir préparer une telle chose, bien que brûler les aliments soit comme une spécialité chez moi. « Bon par contre je te préviens, je suis très perfectionniste et très exigeant. » Ah ba là, on est un peu dans la merde pour parler de manière crue. Moi la catastrophe dans une cuisine avec des objets dangereux et lui le perfectionniste pour essayer de me faire cuisiner un truc parfait, on est pas dans une impasse mais pas loin. « Perfectionniste et exigeant tu ferai presque peur, mais il y a moyen que tu sois patient et compréhensif aussi ? » Je crois que pour la première fois, je lui fais presque les yeux doux, histoire de l'attendrir. Je ne sais même pas pourquoi je fais ça, peut-être que je prépare mes atouts pour l'attendrir quand nous serons dans sa cuisine, et que je serais en train de tout gâcher. Oui, c'est ça je test mes pouvoirs sur lui, parce que c'est clairement pas avec une poêle ou un couteau que je vais pouvoir lui faire effet. Au mieux je risque de le faire rire, et au pire je risque de le désespérer, c'est finalement à quitte ou double. Mais je ne le séduirai pas avec des petits plats. Mais pourquoi je pense à un moyen de le séduire ? Je le veux vraiment ? Il me plaît, enfin je crois mais est-ce que je suis vraiment en train de tester mes atouts sur lui pour flirter et voir si ça fonctionne sur lui ? Est-ce que j'ai vraiment envie de quelque chose avec lui ? Je crois que j'ai arrêté de réfléchir au moment ou nous avons commencé à parler de ses cheveux, ou peut-être avant, mais là je commence à me demander ce que je veux autre que des cours de cuisine. Puisqu'au fond, je sais qu'aussi bon soit-il, je réussirai à tout gâcher, en cuisine du moins. Alors si j'accepte de tout gâcher en cuisine, est-ce que j'ai envie de tenter quelque chose avec lui au risque de tout gâcher aussi ? Je ne m'attache pas aux gens, du moins pas sur le plan sentimental, et pourtant j'y pense là avec lui au premier rendez-vous ? Rachel, ne me croira pas, ce n'est pas moi mais c'est de sa faute à lui aussi. Enfin je crois. Il me fait perdre mes moyens et me rends moins froide. Et il me reparle de ma collection de cheveux, la fameuse dans laquelle je lui dis qu'il n'a pas encore mérité sa place. « Dis-moi ce que je dois faire pour mériter d’avoir une place dans ta collection ? Je suis prêt à tout. » Prêt à tout ? Je souris, et j'en oublie mes questionnements, j'en oublie que je suis en train de vivre quelque chose de nouveau avec lui, qui risque potentiellement de me bouleverser, et je le regarde avec un petit air de défi. Alors comme ça, il veut absolument rejoindre ma collection inexistante de cheveux ? « Prêt à tout ? » Je répète avec un air presque trop satisfait. « Enfin presque tout. » Ah il se dégonfle déjà. Je lève les épaules, tout en cherchant quoi lui répondre. Parce qu'il m'a quand même prit de court. Prêt à tout -ou presque- je dois trouver la chose parfaite pour le tester. « Je te le dirais le moment venu. » Est-ce que j'ai déjà quelque chose en tête ? Sûrement, prétendre le contraire serait faux, mais j'ai envie d'attendre encore un peu. J'ai envie de prolonger ce premier rendez-vous, parce que contre toutes attentes, je suis réellement bien avec cet inconnu, que j'espère plus habile avec un couteau qu'avec un volant, sinon je crains le pire pour les futurs cours de cuisine. Enfin pour le moment la question ne se pose pas, puisqu'il me paye des sushis, et ce qui se pose comme question en revanche, c'est le programme pour la suite de la soirée. Parce que, ni lui, ni moi, ne semblons vouloir mettre un terme à cette soirée. Et elle risque de durer encore puisqu'il semble vouloir m'accompagner jusqu'à au moins minuit pour mon anniversaire, me demandant ce que je désire faire. Et c'est à ce moment que je me lance, lui proposant une virée en tête à tête à Bayside, sur la plage sans forcément penser au caractère romantique de la chose. Je ne le suis pas, romantique, donc c'est pas une chose à laquelle je pense. Mais réalisant quand même la chose, après coup, je lui propose un tout autre programme, pour lui laisser le choix. Un programme que je pense inintéressant pour lui, je suis vraiment en train de fausser les options juste pour l'obliger à me tenir compagnie sur une plage à quelques heures de mon anniversaire ? Visiblement oui, c'est ce que je fais. Consciemment ou non, enfin un peu quand même. « Hé ! Qu’est-ce qui te fait dire que je ne suis pas super fort au billard ? » Je lève les épaules à nouveau ne voulant pas me risquer à une réponse vexante. « Non mais t’as raison, je suis pas franchement très doué. » Je le savais, et je sens même que dans sa réponse, il y a un certain euphémisme. « Je le savais et je suis sûre que tu ne saurais pas mettre une seule boule dans le trou. » Je me moque, un peu. Sans doute trop, si on ajoute à cette remarque mon sourire. Mais si je souriais déjà en me moquant de lui, je souris encore plus quand il me réponds à ma proposition initiale. « Mais non, on peut aller faire un tour à Bayside moi ça me va. Et puis c’est ton anniversaire après tout, c’est à toi de décider. Ça sera plus simple, plus rapide et moins fatiguant d’y aller en voiture, si tu veux ma voiture n’est pas très loin. » Il accepte réellement de passer encore du temps avec moi et moi je veux vraiment le suivre dans sa voiture. Lui, l'inconnu du matin. Lui qui a abîmé ma voiture la veille de mon anniversaire. Joyeux anniversaire Alex ! Je vais le suivre et monter dans sa voiture. Oui je vais le faire. « Je te suis, 'vamos a la playa' » Mon ton est enjoué, et je fredonne cette chanson dont je ne sais même plus réellement les vrais paroles, transformant ce refrain simple en un mélange de mot dont les sons semblent proches des originaux. Mais mon espagnol est très approximatif, autant que mes souvenirs. « Promis cette fois j’essaie d’abîmer la voiture de personne. » J'entends son rire léger, et je dois avouer que j'aime son rire. Encore une chose que j'apprécie chez lui avec ses cheveux, entre autre. « Ma voiture est en sécurité, le reste c'est pas grave. » Je lui fais un clin d’œil, et tout naturellement je le suis en direction de sa voiture. Parce que même s'il est mauvais conducteur, c'est acté, on finira la soirée à la plage. Enfin, on va aller à la plage déjà. J'en ai envie et lui aussi. Et pour des gens qui ne se connaissent pas, on arrive assez facilement à se mettre d'accord. Ou peut-être qu'il accepte parce que j'en ai envie et que lui ne veut pas me contredire ? Est-ce qu'il a vraiment envie d'être là ? Il me semble mais je doute quand même pendant quelques secondes. Pourquoi ? Sans doute parce que je pense bêtement qu'en dehors de mon physique, je ne sois pas très intéressante ? Je sais pas, tout ce que je sais c'est qu'il y a un léger blanc entre nous. Dû sans doute à mes questionnements passagers. Mais il finit par rompre ce moment de silence. Et tout en arrivant à sa voiture, nous reprenons une discussion, plus normale au regard de nos derniers échanges. « Non, j’ai jamais été en Angleterre. Mais j’aimerais beaucoup. Je rêve d’aller en France. J’adore la culture française, j’aime beaucoup la langue et la cuisine française est…magnifique. » A Londres, il y a plusieurs restaurants gastronomiques Français, alors je connais la cuisine Française et je comprends un peu ce qu'il dit. Mais, je ne dis rien, je l'écoute parler et on sent toute sa passion pour la France, et la cuisine. « Tu sais que je serai presque jalouse de la manière dont tu parles de la cuisine. Je n'ai jamais eu la chance de voir quelqu'un parler de moi avec autant d'étoiles dans les yeux que tu le fais en parlant de cuisine Française. C'est dur. » Je plaisante et le ton que j'emploie ne devrait pas lui donner à hésiter, mais dans l'idée, c'est un peu vrai. On sent rien qu'avec quelques mots qu'il est passionné et s'il ne parlait pas de cuisine, ça pourrait être touchant. Et il me demande, si j'ai déjà été en France. Est-ce possible que moi l'Anglaise, pleine d'argent n'ait jamais été en France alors que Londres et Paris sont si proches, au regard des distances qui séparent les villes Australiennes ? Eh bien oui ! « J'ai fais plusieurs villes d'Europe mais jamais été en France. Par contre la cuisine Française à Londres, j'ai plusieurs adresses. » J'ai hésité à rajouter, si un jour ça te dit on pourra y aller. Mais je ne suis vraiment pas certaine de rentrer un jour à Londres, alors je ne dis rien. Je ne dis rien et je le laisse se concentrer sur sa route, alors que nous approchons des côtes Australiennes. J'aime la mer et pourtant j'en ai un peu peur, cette étendue d'eau infinie me fascine autant qu'elle m'inquiète. Mais depuis que je suis arrivée à Brisbane, j'ai réellement découvert le plaisir de la plage, du sable, du soleil, et je me demande comment les gens peuvent vivre à Londres, sous la pluie et la gris maussade du ciel. Et quand il se gare enfin, alors que le bruit de l'eau se fait entendre, je me sens bien. Je ne saurais pas réellement expliqué tout ce que je ressens, parce que c'est même impossible pour moi de le comprendre alors essayer de mettre un sens dans ce bazar, ça semble compromit, mais je me sens en confiance et c'est tellement illogique, que je ne cherche pas plus loin. Je sors de sa voiture et je la contourne pour le rejoindre de l'autre côté, prête à me diriger en courant vers la plage. Je suis face à lui et sans réfléchir je lui attrape la main et comme une gamine qui découvre la mer pour la première fois de sa vie, je me met à courir en direction de la plage en l’entraînant avec moi. « J'aime tellement marcher dans le sable. » Information primordiale, alors que j'enlève mes chaussures pour sentir le sable sous mes pieds. Mon premier anniversaire, au bord de plage. Le passage à la vingtaine que je m'apprête à vivre en compagnie d'un semi-inconnu. Il a gagné le droit de passer d'inconnu, à semi-inconnu. « Le dernier à l'eau, aura un gage ? » Il semble avoir envie de défi un peu et la je le défie, sans même savoir s'il est partant ou pas. Je suis mon instinct, mes envies aussi et je cour en direction de l'eau alors que le soleil s'est couché depuis longtemps. Laissant tomber mes chaussures sur le sable, remontant ma robe un peu pour éviter de la mouiller, je ne sais pas s'il va se prendre au jeu ou me regarder courir comme une enfant toute seule et rire de moi mais je m'en moque au fond. Je n'ai plus que quelques minutes dans la dizaine et j'ai envie d'en profiter ! Et j'espère juste pouvoir en profiter avec lui.
“You get ready, you get all dressed up, to go nowhere in particular. Back to work or the coffee shop. Doesn't matter 'cause it's enough to be young and in love. To be young and in love”
Je crois que si un jour on m’avait dit que je passerais la soirée avec une fille aussi jolie qu’Alex je ne l’aurais jamais cru. Parce que c’est le cas. Elle est tellement belle et je n’arrive vraiment pas à comprendre pourquoi elle a accepté ce rendez-vous avec moi. Je suis loin d’être un beau mec du moins, pas le genre qu’elle mérite et à côté d’elle je ne me sens pas du tout à la hauteur. Ses yeux verts dans lesquels je suis sûr je pourrais me perdre pendant des heures sans jamais m’en lasser. Son sourire qui me fait complètement craquer et je ne vous parle pas de son rire qui la rend encore plus adorable. Je suis sûr que dans ce bar les gens ont tous dû se dire que pour passer du temps avec moi elle a dû perdre un pari avec ses copines. J’ai dû passer pour le pauvre mec dans la friendzone avec une jolie fille. Après tout peut-être que c’est le cas, peut-être qu’elle a perdu un pari avec une de ses amies et que c’est la raison pour laquelle elle est ici avec moi. J’ai du mal à voir pourquoi elle aurait accepté de toute façon. Parce qu’elle peut mieux faire, et ce qui est sûr c’est que les mecs doivent la regarder et lui tourner autour. Mais j’ai envie de profiter de ce moment avec elle parce que j’ai peur que ça ne dura pas. Que demain en me réveillant je me rende compte que tout ça n’était qu’un rêve ou bien qu’elle refuse de me voir après. Sauf qu’elle m’a bien fait comprendre qu’elle accepterait un second rendez-vous si je lui demandais alors ça veut bien dire qu’elle se plait bien avec moi, non ? Du moins qu’elle s’amuse bien. « La crème brûlée, tu veux m'apprendre à cuisiner ça aussi ? » Je pourrais lui apprendre à cuisiner une crème brûlée, en plus j’ai ma petite recette spéciale pour ce dessert qui est l’un des préférés de ma mère. Un petit sourire aux lèvres j’hausse les épaules. « Comme tu veux. Je peux t’apprendre à faire une crème brûlée parfaite, ou bien je peux juste t’en faire une. » Cuisiner pour elle, je veux bien faire moi ça. Quand elle veut. Je lui cuisine absolument tout ce qu’elle veut. Je peux essayer de draguer ou séduire une fille avec très peu de choses, tout simplement parce que je suis nul et pas très doué en beaucoup de choses. Mais je sais que je me débrouille pas trop mal en cuisine. Je suis loin d’être très bon – vraiment vraiment très loin – mais je pense que je suis plutôt acceptable dans ce domaine alors j’essaie de mettre toutes les chances de mon côté. « Perfectionniste et exigeant tu ferai presque peur, mais il y a moyen que tu sois patient et compréhensif aussi ? » Avant de ne lui répondre quoique ce soit je la regarde et j’ai presque l’impression qu’elle me fait les yeux doux. Et immédiatement je me dis qu’elle est tellement, tellement adorable… Tellement belle. Je souris certainement comme un imbécile. Je suis une cause perdue c’est officiel. « Pour toi je peux être patient et compréhensif. » Oh, oh. Est-ce que je viens de lui lancer la pire phrase du dragueur à deux balles ? J’en ai bien peur. Je suis vraiment beaucoup trop nul pour draguer. Pourtant j’essaie, mais j’ai juste l’impression d’être un mec hyper lourd et je déteste ça. Alors je ne m’étale pas et je n’insiste pas. Quand elle me dit qu’elle me dira le moment venu ce que je peux faire pour avoir ma place dans sa collection imaginaire – enfin j’espère qu’elle n’est pas vraiment réelle – de cheveux j’acquiesce simplement.
Aussi incroyable que cela puisse paraître c’est elle qui me demande si je suis d’accord pour prolonger encore la soirée et bien évidemment que j’accepte. Elle me parle d’aller à la plage et l’idée m’emballe tout de suite, mais elle me fait une deuxième proposition : retourner dans un bar et jouer au billard. « Je le savais et je suis sûre que tu ne saurais pas mettre une seule boule dans le trou. » Je pense que si, je pourrais quand même mettre une boule de billard dans un trou, je ne pense pas être nul à ce point-là. On dirait qu’elle prend beaucoup trop de plaisir à se moquer de moi. « De toute façon à l’instant même où t’as prononcé le mot « bar » tu m’as perdu. » Je ne suis pas dans mon élément dans ces endroits-là. Vraiment pas. Je déteste ça. Trop de monde. Trop de musique. Et puis boire, ce n’est vraiment pas mon truc. Je ne tiens pas du tout l’alcool, j’ai déjà bu un verre et je n’ai que moyennement envie de me retrouver bourré si je venais à boire plus. J’accepte l’option plage. Qui me plait et me correspond plus. Donc comme elle le dit si bien ; vamos a la playa. Je ris doucement, encore une fois je la trouve tellement adorable. Mon dieu mais qu’est ce qui m’arrive ? Je ne me suis jamais senti comme ça avant en présence de qui que ce soit, je me sens con. Mais en même temps avec elle je me sens parfaitement bien. Ce que je dis n’a aucun sens. Vraiment aucun. Nous ne tardons pas à arriver vers ma voiture et je prends la direction de la plage la plus proche. Un silence s’installe entre nous. En règle générale je suis ce genre de personne à aimer les silences, mais avec elle ça me gêne. Certainement parce qu’on ne se connait pas ? « Tu sais que je serai presque jalouse de la manière dont tu parles de la cuisine. Je n'ai jamais eu la chance de voir quelqu'un parler de moi avec autant d'étoiles dans les yeux que tu le fais en parlant de cuisine Française. C'est dur. » Si elle savait à quel point j’aurais l’air d’un idiot en parlant d’elle. Le sourire de con qui serait collé à mon visage, et les yeux certainement encore plus brillants que quand je ne parle de la cuisine. Mais intérieurement je panique parce que je ne sais absolument pas quoi lui répondre. Je panique encore pendant de longues secondes. Grouille toi, Caleb. Va falloir que tu lui répondes. Tu peux pas rester silencieux après ce qu’elle vient de te dire. Après avoir pris une grande inspiration je lui réponds. « T’as vraiment rien à envier à la cuisine je t’assure. T’es… » Je commence une phrase sans même savoir ce que je vais lui dire. Je suis nul putain. «...parfaite. » Parfaite ?! Je viens de lui dire qu’elle est parfaite ? « Enfin, pas que je te compare à la cuisine. Ou à n’importe quoi d’autre d’ailleurs. »Tuez-moi s’il vous plaît. « Désolé. Je crois que je dois vraiment arrêter de parler. » Je lâche un petit rire mais pour le coup je suis gêné et un peu mal à l’aise. Je me déteste je vous assure. « J'ai fais plusieurs villes d'Europe mais jamais été en France. Par contre la cuisine Française à Londres, j'ai plusieurs adresses. » Elle n’a jamais été en France. J’ai presque envie de lui dire qu’on ira ensemble pour la première fois mais je décide de me taire. Si c’est pour dire des conneries comme tout à l’heure, il est vraiment plus sage que je me taise. Je me contente d’hocher la tête alors que nous arrivons vers une petite plage et vu l’heure tardive, elle est vide et je n’ai pas beaucoup de mal à trouver une place pour me garer. Elle s’avance vers moi, faisant le tour de la voiture et attrape ma main. Elle me prend la main. Ça, je ne m’y attendais vraiment pas. Ça veut dire qu’elle m’aime vraiment bien, non ? Bien sûr que non je suis ridicule. Surtout qu’elle se met à courir, m’entraînant dans sa course avec elle. « J'aime tellement marcher dans le sable. » Elle enlève ses chaussures. J’ai envie de lui répondre mais elle est plus rapide que moi. « Le dernier à l'eau, aura un gage ? » À peine cette phrase terminée qu’elle se met déjà à courir. Hein ? Quoi ? Je suis beaucoup trop long à réagir et quand je me mets à courir elle est déjà presque arrivée dans l’eau et c’est donc sans surprise qu’elle arrive avant moi à destination. J’arrive vers elle en riant. « Ok alors déjà c’est de la triche. » Pas vraiment. Pas du tout, même. « Je m’y attendais pas du tout, j’étais pas préparé. » Ça c’est vrai pas contre. On est donc seuls, tous les deux, l’eau m’arrive un peu en dessous des genoux et j’attends qu’elle détourne une seconde du regard pour l'éclabousser tout en rigolant un peu. Je me venge, parce que je n’aime pas vraiment perdre. Et aussi parce qu’elle semble beaucoup trop aimer me taquiner alors je vais faire de même. « Mais bon, je t’écoute pour mon gage. » Je n’aime pas perdre certes, mais ça ne veut pas dire que je n’accepte pas le défaite. Par contre je risque de lui demander une revanche.
“You get ready, you get all dressed up, to go nowhere in particular. Back to work or the coffee shop. Doesn't matter 'cause it's enough to be young and in love. To be young and in love”
« Comme tu veux. Je peux t’apprendre à faire une crème brûlée parfaite, ou bien je peux juste t’en faire une. » Et je crois que pour la sécurité des habitants de mon immeuble et pour notre propre survie, c'est clairement une meilleure option qu'il m'en fasse une. Elle sera sans doute bien meilleure, en même temps peut-on faire pire qu'immangeable ? Parce que si je dois cuisiner, je sais déjà que le rendu sera raté. « Puisque tu le proposes, je vais choisir l'option la plus sûre. Et te laisser faire. » Et maintenant qu'il m'a promit une crème brûlée, et un cour de cuisine pour faire un risotto, je sais que je vais être amenée à le revoir à l'avenir et cette pensée me fait sourire, sans même que je sache réellement pourquoi. Mais j'ai accepté depuis déjà plusieurs minutes que rien n'était normal, ou du moins habituel. A partir du moment ou j'ai accepté l'idée que j'appréciais sa compagnie, j'ai accepté aussi d'arrêter de chercher des explications à tout ce que je pouvais ressentir, me contentant de profiter de la soirée. « Pour toi je peux être patient et compréhensif. » Un nouveau sourire se dessine sur mes lèvres, encore un et Rachel avait raison, je souris beaucoup trop. « Mais c'est trop d'honneur que tu me fais. Je vais devoir être à la hauteur pour mériter tout ça. » A la hauteur de quoi ? Je n'en sais absolument rien. A sa hauteur ? Je sais que niveau cuisine, je suis déjà fichue, mais j'ai pas envie de tout gâcher. Je ne sais pas ce que je pourrais bien gâcher, je ne sais pas ce que je n'ai pas envie de gâcher, mais je sais juste que je me sens réellement bien à parler avec lui. De ses cheveux, de cuisine, de l'Australie, de sushis, peu importe le sujet, il réussi à me faire sourire, à me faire rire et pourtant, j'ai même pas l'impression qu'il essaye toujours mais il y arrive. J'aime ce moment que je passe avec lui, alors je veux juste le prolonger un peu et puis maintenant qu'il a fait remarquer que c'était ma dernière soirée avant mon anniversaire, je ne veux plus la passer seule. Et puisqu'il me laisse le choix du programme, je me contente pas d'une petite balade dans les rues de Brisbane, non j'en veux plus. Parce que c'est ma dernière journée avant d'avoir vingt ans, et il m'a proposé de la passer avec lui. Après l'avoir taquiné sur son niveau au billard, un niveau de jeu que j'ai quand même envie de découvrir, mais je garde en tête cette idée pour une autre soirée. Parce que je le sais désormais, il y en aura d'autres. Je ne sais pas comment, ni quand, mais si je m'aventure dans une virée avec cet homme, c'est que je l'apprécie déjà beaucoup. Nous prenons la direction de la plage, et je réalise que je n'ai même pas mon maillot de bain, pas une serviette, rien mais nous allons quand même à la plage, dans sa voiture et je viens donc de me retrouver potentiellement piégée à la plage sans moyen de locomotion. Je devrais avoir peur ? Pourquoi je n'ai absolument pas peur, pas une once de doute, même pas l'envie d'envoyer un message pour assurer mes arrières et savoir ou me retrouver en cas de soucis. Je le regarde conduire, sans vraiment le regarder du moins pas directement, je l'observe espérant être discrète, je regarde ses mains qui tiennent le volant, ses avants-bras qui se contractent quand il doit manœuvrer et je l'écoute parler de cuisine avec passion. Et j'en profite pour lui faire remarquer que je suis presque jalouse de la façon dont il évoque la cuisine, parce qu'il semble réellement vanter les mérites de la cuisine Française avec beaucoup d'admiration. « T’as vraiment rien à envier à la cuisine je t’assure. T’es… » Il vient vraiment de me comparer à la cuisine et me souffler que je n'ai rien à envier à la cuisine ? On ne m'avait jamais fait de tels compliments. Je souris et il termine sa phrase, sans que je m'y attende finalement. «...parfaite. » Ce compliment là non plus ou ne me l'avait jamais fait. Et je rougis, heureusement il conduit et je peux dissimuler cette nouvelle marque de gêne que je ressens. « Enfin, pas que je te compare à la cuisine. Ou à n’importe quoi d’autre d’ailleurs. Désolé. Je crois que je dois vraiment arrêter de parler. » Je l'entends rire un peu, et je le regarde toujours. C'est finalement le plaisir d'être passager, moi je peux l'observer et voir à quel point il est gêné. « Ça ne me déplaît pas quand tu parles, tu sais. » Il me fait rire, il me fait des compliments, non clairement moi j'aime quand il parle, même quand il s'exprime avec maladresse. Surtout enfaîte quand il s'exprime ainsi. « Et puis vu comme tu sembles admirer la cuisine, j'aime bien l'idée que tu penses que je n'ai rien à envier à la cuisine. » Est-ce que je viens de lui dire que l'idée qu'il puisse m'admirer me plaisait ? Je crois oui, du moins je sais pas trop, j'ai pas forcément réfléchis au moment de parler. Parce que réfléchir m'obliger à chercher un sens dans tout ça, et je n'ai pas envie. Alors je me concentre sur notre discussion, sur l'Europe, sur l'Australie, sur Londres, continuant à en apprendre davantage sur lui, tout en lui livrant des choses sur moi. Et finalement, nous arrivons assez vite à la plage, et je me laisse porter par l'état d'esprit joyeux dans lequel je suis, grâce à lui. Je lui attrape la main, dans un geste qui semble tellement naturel que je ne me questionne même pas sur la portée du message que je peux envoyer. Et je l’entraîne avec moi vers l'eau, décidant assez vite de faire de cette course vers l'eau, un jeu, un défi. Je suis la première à atteindre l'étendu d'eau. « J'ai gagné. » Trop fière de moi, j'ai la victoire modeste, ou pas. « Ok alors déjà c’est de la triche. » Bon lui a la défaite mauvaise en tout cas. « Genre en quoi j'ai triché ? » Je fais une moue boudeuse, alors que je fais semblant d'être vexée par ses propos. « Je m’y attendais pas du tout, j’étais pas préparé. » Ah ba s'il doit être préparé à tout, il va souvent être prit au dépourvu avec moi. Peut-être que c'est pas un truc à lui dire maintenant ? « La prochaine fois, je t'envoie un fax alors pour que tu te prépares ? » Je me moque de lui, légèrement et je regarde la plage, il n'y a personne, du moins personne que je ne puisse voir mais faut dire qu'il ne fait quand même plus très jour alors que la nuit est tombée depuis longtemps maintenant. Et c'est à ce moment que je reçois de l'eau. Genre il m'a vraiment éclaboussé ? Il a osé ? Et il a attendu que j'ai le regard ailleurs. Je n'ai aucun vêtements de rechange, pas même une serviette pour m'essuyer, et lui me mouille. D'accord. Je m'avance un peu et à mon tour je lui envoie de l'eau. « Mais bon, je t’écoute pour mon gage. » A oui son gage ! Il est de mauvaise foi mais il est beau joueur quand même. Son gage ? Je n'ai aucune idée mais c'est certainement pas de me mouiller en tout cas et dire que j'avais fais attention à ne pas mouiller ma robe en entrant dans l'eau. Lui il ne s'est pas gêné, après quelques secondes dans l'eau et si pour l'instant ce n'est que des éclaboussures, j'ai comme la sensation que les choses en vont pas en rester là. Alors, tout en réfléchissant à son gage, je m'éloigne un peu de l'eau et je retire ma robe et je la dépose avec mes chaussures, loin de l'eau, à l’abri des éclaboussures, me laissant en sous-vêtements sur la plage peu éclairée. « Va s'y tu peux me mouiller maintenant. » C'est en tout cas ce que je ne vais pas me gêner de faire, le mouiller et pas qu'un peu. J'ai envie de l’entraîner avec moi dans l'eau, de le mouiller de la tête au pied. Je m'éloigne de lui, j'avance un peu plus profondément dans l'eau et alors que je me retrouve avec de l'eau au niveau du thorax, je le regarde sourire aux lèvres, même si je ne suis pas sur qu'il puisse vraiment voir mon sourire. « Ton gage c'est de m'attraper, si tu y arrives tu pourras éventuellement me donner un gage à ton tour. » Il va devoir se mouiller, et je veux juste voir s'il est prêt à ça pour moi. Et j'espère vraiment qu'il va venir, j'espère vraiment qu'il va me prouver qu'il est joueur, parce que maintenant que je me suis mouillée pour lui, il a pas intérêt de se dégonfler.
“You get ready, you get all dressed up, to go nowhere in particular. Back to work or the coffee shop. Doesn't matter 'cause it's enough to be young and in love. To be young and in love”
Elle me demande une crème brûlée alors je me promets de lui en faire une le jour où je lui donnerai un cours de cuisine pour lui apprendre à faire du risotto mais avant toute chose je la préviens je lui dis que je n’ai peut-être pas le meilleur des caractères surtout quand on parle de la cuisine. Je suis perfectionniste et très exigeant mais même si je la préviens avec elle je ne compte pas lui montrer cette partie-là de ma personnalité. Pas maintenant du moins je ne veux pas lui montrer mes plus gros défauts alors qu’on ne se connait pas encore si bien, ça gâcherait toutes les chances que j’ai avec elle. Bien que je ne sois pas sûr d’avoir vraiment aucune chance avec elle peut-être qu’elle ne me voit que comme un potentiel ami et que je me ridiculise avec les compliments que je lui fais depuis tout à l’heure. « Mais c'est trop d'honneur que tu me fais. Je vais devoir être à la hauteur pour mériter tout ça. » Être à la hauteur pour elle ça ne doit pas être bien compliqué elle est tellement incroyable. C’est plutôt à moi d’être à sa hauteur et je sais que je ne le suis pas du tout. En même temps quand on nous regarde on pourrait presque voir Ross et Rachel, la fille beaucoup trop belle pour s’intéresser ou sortir avec ce mec. De toute façon je n’ai aucune garantie qu’elle ne s’intéresse vraiment à moi et encore moins qu’elle ne veuille sortir avec moi dans un futur plus ou moins proche. Je préfère ne pas m’emballer. « Tu seras à la hauteur j’en doute pas. » Je lui dis un peu comme pour la rassurer et nous voilà en train de partir en direction de la plage sans trop que je ne sache pourquoi. Enfin si, c’est elle qui me l’a demandée elle veut passer son passage à la vingtaine sur la plage avec moi. Oui, oui avec moi aussi dingue que cela puisse paraître. Il y a vingt-quatre heures on ne se connaissait pas mais pourtant là me voilà en voiture en direction de la plage la plus proche avec une fille pour qui j’ai complètement craqué. Ce matin j’ai posé mes yeux sur elle et pendant quelques secondes j’étais incapable de dire la moindre chose, elle m’avait complètement fait perdre mes moyens et c’est la première fois que ça m’arrive. C’est la première fois que je pense toujours à une fille, que je souris à chaque fois que mon regard croise le sien et que j’éprouve une énorme difficulté à regarder ailleurs quand elle est avec moi. Elle est belle. Vraiment très, très belle et c’est avec moi qu’elle veut passer les premières minutes de son passage à la vingtaine. « Ça ne me déplaît pas quand tu parles, tu sais. » Je souris sans trop vraiment savoir pourquoi, mais sa remarque me fait sourire. Pourtant à chaque fois que je parle je suis maladroit, je ne sais pas trop comment lui répondre sûrement parce que je veux vraiment lui plaire mais je ne sais pas comment faire parce que je ne suis pas un pro de la drague et je pense que ça se voit. « Et puis vu comme tu sembles admirer la cuisine, j'aime bien l'idée que tu penses que je n'ai rien à envier à la cuisine. » Oui mais c’est vraiment bizarre à dire aussi, non ? Oui. Je réponds à ma propre question. C’est bizarre mais je suis tellement maladroit avec elle et je me sens vraiment nul. Très très nul. Je ne dis rien, je la regarde une poignée de secondes avant de reporter mon attention sur la route et de toute façon nous venons d’arriver et elle m’annonce très vite la couleur en enlevant ses chaussures pour aller courir vers l’eau en prenant même l’initiative de dire que le dernier à arriver dans l’eau aura un gage. Je la suis mais j’ai été beaucoup trop longtemps à réagir et elle arrive avant moi. « J'ai gagné. » Je la trouve tellement adorable, et elle semble vraiment fière de sa victoire. Je la regarde en souriant – comme c’est étonnant – et je lâche même un petit rire amusé sans jamais la quitter des yeux. De toute façon j’en suis tout bonnement incapable. Ses yeux me captivent tellement. « Tu pourrais avoir la victoire plus modeste quand même. » Je lui dis d’un air amusé juste après lui dire qu’elle a triché bien que ce ne soit pas réellement vrai mais j’essaie de trouver une bonne excuse qui explique ma défaite. Elle me fait une petite moue boudeuse comme si elle était vexée et encore une fois je me surprends à la trouver beaucoup trop adorable et je souris sûrement de façon démesurée toujours en la regardant. Je risque d’avoir mal aux zygomatiques à la fin de cette soirée. « La prochaine fois, je t'envoie un fax alors pour que tu te prépares ? » Je ris et je profite qu’elle tourne du regard pour l’éclabousser. Déjà pour me venger de sa petite moquerie et aussi juste par simple envie de la taquiner un peu. « Je te rappel que je suis pas sportif, je cours jamais moi. J’avais aucune chance alors si en plus tu ne me préviens pas avant je vais jamais m’en sortir… » J’hausse les épaules. Rien de ce que je ne dis n’est sérieux enfin même si en soit je ne mens pas, je ne suis vraiment pas sportif. Elle s’éloigne de moi pour se rapprocher du sable, je la regarde faire les sourcils légèrement froncés et elle enlève sa robe se retrouvant en sous-vêtements. Oh mon dieu. Elle est dos à moi j’en profite pour la regarder de haut en bas m’attardant un peu sur ses jambes. Elle se retourne, je remonte immédiatement les yeux vers son visage. « Va s'y tu peux me mouiller maintenant. » Un petit rire se fait entendre, je pense que je suis un peu gêné je ne m’attendais pas à la voir en sous-vêtements comme ça devant moi. Je passe une main sur ma nuque, et la regarde s’éloigner dans l’eau luttant pour ne regarder que son visage. Mes yeux glissent sur le haut de sa poitrine un quart de seconde mais je les remonte très vite et l’entendant parler. « Ton gage c'est de m'attraper, si tu y arrives tu pourras éventuellement me donner un gage à ton tour. » Je souris à ses mots. « T’as rien de mieux ? C’est beaucoup trop facile comme gage. » J’essaie de faire bonne figure sauf que son gage signifie que je veux devoir moi aussi vraiment me mouiller et je n’ai pas apporté mon maillot de bain et l’idée de mouiller mon jeans me tente moyennement alors je vais devoir me résigner à faire comme elle, même si cette idée m’enchante moyennement. De nature assez pudique j’aurais largement préféré rester entièrement habillé ce soir mais je prends sur moi et j’enlève à mon tour mon pantalon et mon t-shirt que je jette à côté de sa robe et nos chaussures et je m’éloigne de nos vêtements pour arriver à son niveau. Quand j’arrive vers elle je plonge entièrement dans l’eau pour qu’elle ne puisse pas bien me voir, je sors la tête de l’eau tout en l’attrapant par les jambes et je la jette entièrement dans l’eau tout en rigolant. « Voilà tu voulais que je te t’attrape. » Je lui dis toujours en riant un peu. Comme ça on est tous les deux mouillés autant l’un que l’autre. « Et d’ailleurs je pense qu’il doit être minuit passé maintenant alors on peut dire que c’était mon cadeau d’anniversaire. » Je souris doucement en la regardant et sans que je ne réfléchisse vraiment à la portée de ce geste je dégage quelques mèches de ses cheveux mouillés derrières son oreille. « Bon anniversaire. » Je lui dis alors que mon sourire s’agrandi un peu plus. Même si j’ai eu des doutes sur sa soudaine envie de bain de minuit, je ne pense pas que ce rendez-vous aurait pu continuer d’une manière encore plus parfaite.
“You get ready, you get all dressed up, to go nowhere in particular. Back to work or the coffee shop. Doesn't matter 'cause it's enough to be young and in love. To be young and in love”
Je crois que c'est la première fois que je rencontre un homme qui me fait autant de compliments et je crois que ça me plaît. Peut-être un peu trop puisque je rougis beaucoup et je souris tout le temps. Je découvre que je suis capable de sourire autant et je ne sais même pas toujours pourquoi je souris. C'est sans doute parce que lui sourit que je souris, parce que son sourire est doux, son sourire est apaisant, son sourire est rassurant. Je crois que je fais une fixation sur son sourire non ? Peut-être, ou pas, après tout je n'ai même pas envie de chercher à comprendre tout ce qu'il se passe entre lui et moi. Il se passe quelque chose, je le sens mais je ne peux pas interpréter les signes, j'en suis incapable parce que je suis pas douée avec les relations humaines, alors je ne cherche pas à me focaliser la dessus, je me focalise sur ce que je veux faire et je veux passer du temps avec lui. Encore. Après avoir implicitement convenu d'un futur rendez-vous autour d'un plat de risotto et d'une crème brûlée, nous avons réglé la question de la suite, maintenant je peux me focaliser sur le présent et le présent c'est lui et moi en direction de la plage pour passer la dernière soirée avant mes vingt ans. Je ne sais pas comment faire pour draguer, je crois n'avoir jamais vraiment eu besoin de draguer un homme, j'ai plutôt été du genre à repousser les mecs, mais pourtant avec lui, je le repousse pas et je prends plaisir à le taquiner et à réagir à ses maladresses qui me font rires. Est-ce que c'est ma façon de draguer ça ? Me moquer de lui ? Je suis clairement pas douée et je me dépite mais je le fais sourire aussi, enfin je crois. Alors c'est pas trop mal, ça pourrait clairement être pire. Et si Rachel me voyait ainsi, elle serait sans doute incapable de comprendre ce qui se passe pour que je me montre si ouverte et à l'aise avec cet homme. Un inconnu, croisé par hasard quelques heures plutôt. Un inconnu, à qui depuis j'ai touché les cheveux deux fois, et avec lequel je me dirige vers la plage à une heure avancée de la soirée. Un inconnu qui vient de me faire l'un des compliments les plus étranges que j'ai eu à entendre dans ma vie, mais qui dans sa bouche avait vraiment quelque chose de mignon. Je n'ai rien à envier à la cuisine, c'est bon à savoir ! Et forcément, je me moque de lui encore. Parce qu'il est tellement pas doué que ça en est vraiment touchant, et parce qu'il cache son incertitude derrière des sourires. S'il savait que je suis moi aussi incertaine habituellement, que je ne fais pas ça normalement. Suivre un inconnu comme ça, rire avec lui et de lui avec autant de facilité, lui laisser voir que je suis touchée par ses compliments, tout ça c'est des choses que je ne fais pas, et pourtant malgré la nouveauté je me sens presque à l'aise avec lui, presque comme si tout ça était naturel. Et c'est tout naturellement que je lui prends la main quand on arrive à la plage. Tout naturellement que je l’entraîne avec moi direction l'eau, tout naturellement que je lui lance un défi, que je suis certaine de gagner tant je ne lui laisse aucun temps de réaction avant de me jeter à toute vitesse dans l'eau. J'ai dix-neufs ans et je crois que je me sens libre pour l'une des premières fois de ma vie. Libre avec ce demi-inconnu du nom de Caleb. Et je jubile quand je constate que j'ai gagné un défi que je ne pouvais pas perdre. Je jubile sous ses yeux qui me fixe, et je constate que j'apprécie quand il me regarde, j'apprécie d'avoir son intention, j'apprécie que cet homme pose ses yeux sur moi et ça aussi c'est nouveau. « Rabat joie, tu me laisses même pas profiter, j'ai gagné tu as perdu, c'est le jeu. » J'en rajoute une couche, tout en ayant un sourire victorieux sur le visage. Mais il ose prétendre que j'ai triché et là, je lui offre ma meilleure tête de boudeuse, faussement vexée par tant de tentatives pour me priver de la joie d'un succès mérité et lui il sourit et c'est pas facile pour moi de rester sérieuse. Et après une nouvelle remarque à unique but de me moquer de lui, il me mouille alors que j'avais détourné mon regard quelques secondes.« Je te rappel que je suis pas sportif, je cours jamais moi. J’avais aucune chance alors si en plus tu ne me préviens pas avant je vais jamais m’en sortir… » Il ne court jamais, il n'est pas sportif, c'est ce qu'il a dit ? Ok, l'idée fait son chemin dans mon cerveau et je vais voir si monsieur n'est vraiment pas sportif comme il le prétends. Je m'éloigne de lui et je sors de l'eau quelques secondes pour me débarrasser de ma robe et surtout pour la protéger des éventuelles éclaboussures qu'il aurait envie de m'envoyer. Je suis en sous-vêtements, devant un homme qui me plaît, enfin je crois. Je suis pas trop douée pour déterminer tout ça, mais je crois en tout cas que le temps que je passe avec lui me plaît. J'ai fais tomber la robe, et je me retourne pour le regarder quelques secondes, restant un peu plus longtemps que nécessaire sur le sable avant d'avancer vers l'eau. J'ai un sourire aux lèvres en marchant, je sens qu'il me regarde et ça me fait sourire. Je ne suis pas gênée ou mal à l'aise, ce qui est réellement étonnant finalement. Mais je ne pense pas à ça, je suis amusée de le sentir hésitant. Je le regarde du coin de l’œil et je vois qu'il lutte pour garder son regard à hauteur de mon visage. « Bientôt l'eau va tout cacher tu ne pourras plus mater c'est dommage de te priver. » Sans le regarder, je prends beaucoup trop de plaisir à le taquiner, beaucoup trop de plaisir à le mettre mal à l'aise aussi. Mais c'est pas moi ça ? Je ne donne pas l'autorisation aux mecs de me mater normalement. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je souris avant de lui donner son gage, qu'il trouve trop facile. Bon au moins ça veut dire qu'il accepte. « Tu sais que tu vas devoir nager, je croyais que tu n'étais pas sportif ? » Je le regarde et alors que je m'attends à le voir s'approcher, il recule et se dirige vers le sable à son tour. Il se défile ? Ah non, mieux ! Il se déshabille. Bon au moins on est à égalité maintenant, et je peux le regarder à mon tour. Son dos, ses épaules, ses omoplates, je l’observe alors qu'il enlève son tee-shirt, je l'observe sans me priver m'approchant même un peu pour avoir une meilleure vue et quand il se retourne, je me mords la lèvre prise en plein moment de matage. « Oups. » Sans doute totalement rouge, je rigole mais je ne détourne pas le regard, j'assume d'être gênée et d'apprécier de le regarder. Il avance dans l'eau à son tour, s'approchant de moi et je ne bouge pas, j'attends qu'il vienne. Je lui facilite grandement la tâche en ne bougeant pas, attraper quelqu'un immobile c'est pas le défi du siècle, mais je n'ai pas envie de lui rendre la tâche compliquée. Il est très proche maintenant et alors que je le regarde, sans comprendre, il disparaît sous l'eau. Quelques secondes seulement et c'est quand je sens son emprise sur mes jambes et le corps entier qui bascule que je comprends qu'il vient de me jeter dans l'eau, m'obligeant à renoncer à l'idée de garder les cheveux secs. « Voilà tu voulais que je te t’attrape. » Je me repositionne sur mes deux jambes face à lui et je lui donne un léger coup de poing sur l'épaule en guise de vengeance pour ce coup bas. « J'espère que tu faisais pas tomber les filles quand tu devais les attraper à l'école. » Je remets mes cheveux en place, du moins j'essaye mais je pense que c'est peine perdue, je suis désormais totalement mouillée de la tête au pied, c'est de sa faute et ça semble l'amuser. Il est face à moi, ses cheveux à lui aussi sont mouillés et ils semblent différents. Voilà que je fais de nouveau une fixation sur ses cheveux. Merde. « Et d’ailleurs je pense qu’il doit être minuit passé maintenant alors on peut dire que c’était mon cadeau d’anniversaire. » Eh bien super cadeau d'anniversaire, je n'ai pas le loisir de lui répondre avec une phrase ironique, que je vois sa main s'approcher de mon visage pour replacer quelques mèches de mes cheveux derrière mon oreille. Je sens sa main qui frôle mon visage et je le regarde. Je ne regarde plus ses cheveux mais ses yeux. Il est à quelques centimètres de moi et je ne sais plus quoi dire. Je n'ai plus aucune répartie, il me fait perdre mes moyens là tout de suite et je reste plantée debout face à lui, à le fixer, perdue dans son regard.« Bon anniversaire. » Je souris à ses mots, je souris en voyant que lui aussi il est en train de sourire. Mes yeux sont attirés par sa bouche et je me mords la lèvre. Je ne sais plus quoi dire, je n'ai plus rien à dire et c'est assez rare finalement, c'est même très rare. Je n'ai plus rien à dire, puisque je ne peux penser qu'à une chose. A ses lèvres. J'en ai envie, là maintenant et il est là face à moi, à quelques centimètres de moi. J'ai l'impression qu'il se passe une éternité entre le moment ou sa main est venue frôler ma joue et le moment ou je me positionne sur la pointe des pieds. Une éternité ou juste quelques secondes, j'en sais plus rien. Je sais juste que mes lèvres viennent se poser sur les siennes d'abord hésitantes, un très léger baiser que je lui vole sans réellement savoir si je le peux. Si j'en ai le droit. Un baiser volé, quelques secondes, un frôlement de lèvres incertain, plus qu'un réel baiser d'ailleurs. Et je le regarde, je fixe mes yeux dans les siens, silencieuse et tant pis. Je passe mes mains derrière sa nuque et cette fois je l'embrasse réellement parce que j'en ai envie. Juste envie. Un baiser le premier soir, je ne sais pas si ça se fait, et j'en ai absolument rien à faire. Je l'embrasse alors qu'une de mes mains remontent dans sa nuque jusqu'à ses cheveux. Je finis par me détacher de lui. Je libère ses lèvres, je retire mes mains de son corps et de ses cheveux, à contre cœur, je recule et avant de dire quoique ce soit, je le pousse dans l'eau. « Chacun son tour. » Et je fais comme si tout ce que nous venons de vivre est normal, peut-être que ça l'est ? En tout cas ça me semble normal, tellement normal que peut-être que ça ne l'est pas du tout ? Je ne veux pas réfléchir, je ne veux pas parce que je suis bien ici dans l'eau, alors que je viens de quitter la dizaine pour officiellement entrer dans le clan des vingt, et tout ça avec lui. Je viens de célébrer mes vingt ans en embrassant un mec, dans l'eau, en sous-vêtements. Tout est totalement normal, oui normal. Je dois rester sur cette pensée pour ne pas rendre la situation gênante, parce que s'il ne voulait pas ? Parce que s'il n'en avait pas envie ? Ce serait gênant, beaucoup trop et je ne veux pas penser à ça. Je veux juste continuer de sourire, de lui sourire.
“You get ready, you get all dressed up, to go nowhere in particular. Back to work or the coffee shop. Doesn't matter 'cause it's enough to be young and in love. To be young and in love”
Elle a choisi de passer ses dernières heures avant ses vingt ans avec moi. C’est incroyable et j’ai un peu de mal à y croire. Ce matin en me levant j’étais loin d’imaginer la journée que j’allais passer. Loin d’imaginer que j’allais me retrouver complètement désarmé face à cette fille que je ne connais même pas au fond. Je ne savais pas non plus qu’on pouvait vraiment avoir un coup de foudre. Parce que c’est ce qui est en train de m’arriver, non ? Je connais Alex depuis quelques heures et je suis déjà incapable de me l’enlever de la tête. Elle me fait rire, elle me fait sourire, je pense à elle tout le temps et je la vois comme étant la plus belle fille que je n’ai jamais vue de toute ma vie. Elle me procure des sensations incroyables dont j’ignorais encore l’existence il y a une semaine. Je ne savais pas que quelqu’un pouvait nous faire autant perdre contrôle. Il y a plein de choses que je ne savais pas et j’ai l’impression qu’elle m’apprend beaucoup. Sa présence, son sourire, ses yeux. Ses yeux…je pourrais la regarder comme ça encore pendant des heures et des heures. Et si seulement il n’y avait que son physique qui me faisait perdre pied. Mais non. Il y a aussi sa personnalité, juste elle sa manière d’être. Son grain de foie. Parce que oui, elle a l’air d’en avoir un. Elle m’a demandé de l’emmener sur la plage sur un coup de tête, et j’ai maintenant perdu cette soi-disant course du premier à arriver dans l’eau. « Rabat joie, tu me laisses même pas profiter, j'ai gagné tu as perdu, c'est le jeu. » Oui bon, certes. Je n’aime pas perdre. C’est quelque chose qu’elle ne sait pas et si on a vraiment l’occasion de se revoir elle finira sûrement par le comprendre. J’aime gagner et être le meilleur dans tout ce que j’entreprends. Mais oui elle a raison. Elle a gagné et j’ai perdu sauf que je ne compte pas lui dire ça. Parce que je suis mauvais joueur et pour le coup je pense qu’elle l’a compris. En revanche j’ai du mal à comprendre pourquoi elle s’éloigne de moi pour retourner sur le sable. Elle me force à aller dans l’eau pour en ressortir aussi rapidement ? Pas cool de sa part. Et…elle se déshabille. Quoi ? Non en fait je retire ce que j’ai dit, c’est cool. Je profite qu’elle soit dos à moi pour la regarder. Ses jambes, ses fesses, et je vous jure que je regrette sincèrement qu’il fasse nuit. Ou qu’elle soit si loin. Elle se retourne et je remonte immédiatement le regard vers son visage. En plus d’être magnifique elle a un corps qui me rend la tâche difficile parce que je ne peux pas me permettre de trop me rincer l’œil ne voulant pas passer pour un pervers ou un mec en manque alors j’essaie de faire bonne figure, je m’efforce de ne regarder seulement son visage. Pas que ce soit non plus une torture parce que je la trouve tellement belle. « Bientôt l'eau va tout cacher tu ne pourras plus mater c'est dommage de te priver. » Merde. Pourquoi est-ce que je me mets à paniquer là, maintenant, tout de suite ? Je ne sais pas quoi dire et voilà ça y est, je suis gêné et mal à l’aise. « Non je-je…j’étais pas en train de… » Je grimace et lâche un léger soupir tout en passant une main dans mes cheveux. «…désolé. » C’est le moins que je puisse faire. Parce que si, j’étais en train de la mater, de lutter pour ne pas avoir un regard trop insistant et j’ai peur qu’elle ait une mauvaise image de moi maintenant. Je m’en veux. « Tu sais que tu vas devoir nager, je croyais que tu n'étais pas sportif ? » Sa réflexion a le mérite de me faire lâcher un petit rire. Effectivement je ne suis pas sportif. « Non mais ça va je sais nager quand même. Et puis c’est pas comme si tu étais super loin. » Et même si je devais nager loin, très loin pour la rattraper je le ferai. Parce que cette fille qui m’était encore inconnue hier est en train de me faire faire des choses incroyables. Sans que je ne comprenne comment ni pourquoi je suis à mon tour sur le sable en train de me déshabiller. Moi qui suis extrêmement pudique je me retrouve en caleçon en face de la fille qui est en train de me faire complètement craquer. Je n’aime pas mon corps, je suis de nature très pudique alors le fait qu’elle ait réussi à me faire me déshabiller si vite c’est un exploit, croyez-moi. Quand je vais à nouveau dans l’eau je crois qu’elle me regarde mais je n’en suis clairement pas sûr. Mais si, je sens son regard sur moi et ça me gêne. Beaucoup. Bien que j’essaie de ne pas le montrer je compte réussir ce gage qu’elle m’a lancé, je veux l’attraper et je fais même encore mieux en la faisant basculer entièrement dans l’eau. Comme ça nous sommes tous les deux entièrement mouillés, on est à égalité. Elle répond à mes mots et certainement au petit coup bas que je viens de lui faire par un léger coup de poing sur l’épaule. Je souris, comme toujours et sa réponse me fait cette fois rire. « J'espère que tu faisais pas tomber les filles quand tu devais les attraper à l'école. » Je secoue la tête de droite à gauche sans la quitter des yeux, toujours en souriant un peu. « Non je fais juste ça quand la fille me plaît vraiment. » Quoi ? Est-ce que ça a réellement un sens ce que je viens de lui dire ? C’est la deuxième fois de la soirée que je lui dis qu’elle me plaît, je fais n’importe quoi, qu’est-ce qu’elle doit bien penser de moi ? Je profite d’un petit instant de silence pour lui souhaiter un bon anniversaire parce que maintenant elle a vingt ans et je suis le premier à le lui souhaiter. Cette pensée me fait sourire alors que ma main accompagne quelques mèches de ses cheveux derrière son oreille. Ma main frôle sa joue et je suis définitivement complètement perdu sans son regard. Je n’arrive plus à décrocher de ses yeux, elle est belle. Je la trouve tellement belle. On reste là, comme ça, dans l’eau immobiles à se fixer l’un et l’autre. Je ne sais pas quoi faire mais je sais que quelque chose de spécial est en train de se passer en ce moment-même. Mes yeux quittent enfin les siens pour glisser sur ses lèvres – qu’elle est en train de mordre – et je me surprends à trouver ce geste terriblement sexy. Je regarde à nouveau ses yeux, incapable de dire quoique ce soit. J’ai envie de l’embrasser. Vraiment. Mais les filles n’ont pas une règle du genre pas de baiser avant le troisième rendez-vous ? Sauf que je vais être incapable d’attendre si longtemps mais fort heureusement Alex règle le problème elle-même puisque ses lèvres viennent se poser sur les miennes. C’est à cet instant précis que mon cœur commence à s’emballer. Il bat trop vite. Beaucoup trop vite. Tout comme ce baiser fut bien trop rapide. À peine quelques secondes, c’était bref, timide et même si je meurs d’envie de l’embrasser de nouveau ou plutôt de vraiment l’embrasser je reste planté là, à ne rien faire. Je la regarde dans les yeux et ses lèvres viennent se poser sur les miennes. Pour un vrai baiser cette fois, mon cœur tachycarde de nouveau et je me laisse porter par cet instant si agréable. Je sens ses mains remonter dans mes cheveux quand je lui rends son baiser entourant sa taille de mes bras. Je ne veux pas que ce moment s’arrête, j’ai envie de continuer à l’embrasser sauf qu’elle y met fin s’éloignant un peu et elle me pousse dans l’eau. Je n’ai même pas le temps de me remettre de ce qu’il vient de se passer qu’elle me pousse dans l’eau. « Chacun son tour. » Je ressors la tête de l’eau tout en passant mes mains dans mes cheveux qui sont maintenant définitivement trempés. Je ris doucement alors que je suis encore en train de réaliser ce qu’il vient de se passer. Elle m’a embrassée. Donc je pense que ça veut dire que je lui plais, vraiment ? À l’instant même où elle a posé ses lèvres sur les miennes j’ai compris que j’étais réellement en train de tomber amoureux de cette fille que je ne connais pourtant pas. Jamais un baiser ne m’a procuré autant de sensation. C’est certainement pour ça que j’ai encore envie de recommencer. Je brise cette petite distance entre nous et je passe ma main sur sa nuque pour l’attirer contre moi et c’est à mon tour de poser mes lèvres contre les siennes. Toujours un peu hésitant au début je l’embrasse de manière un peu plus directe laissant même ma langue partir à la rencontre de la sienne. Peut-être que c’est un baiser légèrement inapproprié pour un premier rendez-vous avec une fille que je ne connais pas plus que ça mais ça me semble tellement naturel. Je me détache d’elle à contre cœur, simplement parce qu’il est grand temps qu’on reprenne notre respiration. Je la regarde, un petit sourire aux lèvres certainement un sourire mi-gêné ni-niais je ne sais pas trop. Il faut que je dise quelque chose là non ? « T’embrasse plutôt bien . » Bon…je ne sais pas si c’est la meilleure des choses à dire mais c’est fait. Et puis c’est un compliment très sincère. Sûrement un peu trop ? Je ne sais pas. Mais elle me fait perdre mes moyens et maintenant qu’elle m’a embrassé une fois j’ai envie de le faire encore, et encore, et encore comme si ses lèvres sont devenues une addiction pour moi.
“You get ready, you get all dressed up, to go nowhere in particular. Back to work or the coffee shop. Doesn't matter 'cause it's enough to be young and in love. To be young and in love”
Je suis désormais en sous-vêtements sous le regard d'un homme que je ne connais pas, et je prends plaisir à le taquiner, lui offrant l'accord pour dévisager les parties de mon corps désormais visibles sans tissus pour entraver le regard. Je lui dis clairement qu'il serait dommage qu'il se prive de regarder mon corps, mais qui dis ça ? Personne mais je ne suis pas gênée par ma phrase, lui par contre l'est et j'ai obtenu l'effet que je recherchais. J'aime le voir perdre un peu ses moyens, je sais pas trop pourquoi, ça lui donne un côté différent, quelque chose de mignon qui me plaît vraiment. J'ai presque envie de lui dire que j'aurais été vexée qu'il n'essaye pas de regarder, mais je crois que je l'ai assez taquiné, du moins sur ce sujet. Parce qu'il est hors de question que j'arrête ce petit jeu, et je continue en faisant référence à son niveau sportif inexistant. Et cette fois, il rit à me remarque. Puis il sort de l'eau et me rejoins à nouveau après avoir enlevé à son tour toutes les couches de vêtements inutiles. Je suis en sous-vêtements, il est en caleçon et cette soirée prends une tournure des plus inattendues mais c'est loin d'être désagréable. Enfin jusqu'au moment ou il me fait basculer dans l'eau, et je dois renoncer à ma coupe de cheveux parfaite au profil d'un style mouillé, effet décoiffé total. Mais je la taquine, et j'apprécie de voir qu'il en fait de même et qu'il ose. Je lui demande s'il faisait pareil à l'école, avec les filles et ça le fait rire. Je le fais rire, c'est plutôt bon signe non ? Mais bon signe pourquoi ? Je le regarde sans détourner les yeux, je reste là à le fixer et il fait de même tout en me répondant. « Non je fais juste ça quand la fille me plaît vraiment. » Hein ? Je n’ai pas rêvé, il a bien dit que je lui plaisais vraiment. C’est bien ce qu’il a dit ? Ou c’est de l’ironie pour répondre à ma moquerie ? Je rougis encore. Je souris aussi. Ses paroles m’atteignent sans que je ne sache vraiment pourquoi. Je ne suis pas indifférente à ce qu’il dit et quand il me dit que je lui plaît, je me mets à espérer qu’il n’est pas en train de jouer avec moi. Parce que si j’ai fais tomber la robe, j’ai aussi, depuis longtemps, fais tomber mes protections habituelles. Et je ne sais même pas pourquoi j’ai fais ça. Parce qu’il me plaît sans doute ? Peut-être, je suis pas vraiment douée pour tout ça, alors je ne cherche pas à définir ce que je ressens, pas encore. « Et ça marche comme technique de drague ? » Parce qu’il me drague on est d’accord ? J’ai besoin d’en être certaine quand même. Parce que je commence à me demander ce qui se passe ce soir. Ce qui se passe pour que je me laisse charmer par cet homme. Pourquoi sa présence si proche ne me rends pas mal à l'aise, pourquoi j'ai l'impression de vivre une situation totalement normale alors que rien de tout cela ne l'est réellement. Il me souhaite mon anniversaire, il est le premier à le faire, il est celui avec qui j'ai décidé de faire mon entrée à la vingtaine. Est-ce anodin ? Peut-être, peut-être pas. Ce qui ne l'est pas en revanche, c'est cette envie que j'ai de l'embrasser quand il me frôle le visage en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. C'est ce désir que je ressens en le fixant, mon regard oscillant entre ses yeux et ses lèvres. Et sans réfléchir, je l'embrasse. D'abord un baiser rapide, léger, comme un test avant d'aller plus loin. Et finalement, j'y retourne, sans rien dire. Je laisse mes lèvres goûter aux siennes tout en glissant mes mains dans ses cheveux. Et il me rends mon baiser, il me repousse pas, et au contraire je sens ses mains qui se posent sur ma taille, et je frisonne à ce contact avec sa peau. Et je découvre qu'un baiser, qu'un simple baiser peut donner autant d'émotions et je ne sais pas quoi faire de cette information. Je m'éloigne un peu pour reprendre mes esprits, et plutôt que d'avoir à assumer les émotions et le moment si spécial que je viens de vivre, je le pousse à l'eau comme lui l'a fait quelques minutes plutôt. Je détourne l'attention de ce que je viens de faire, de ce que nous venons de faire, parce qu'on était deux à s'embrasser. Parce que je n'ai pas envie d'en parler, pas alors que je me sens complètement chamboulée par tout ça. Il ressort de l'eau et je me surprends à le trouver tellement désirable alors qu'il se passe une main dans les cheveux pour se recoiffer. Bon je crois que j'ai définitivement fais une fixation sur ses cheveux. J'entends son rire, léger qui accompagne son geste. Juste un rire, pas un mot, pas une phrase, je ne sais pas quoi dire et visiblement lui non plus. Je le regarde, un sourire en coin alors qu'il m'attire vers lui en posant sa main sur ma nuque, je le laisse faire, je le laisse s'approcher et m'embrasser. Je le laisse prendre les choses en main et j’accompagne sa prise d'initiative qui donne à ce baiser un caractère un peu plus intense encore. Je crois que c'est officiel, je n'ai jamais été embrassé avec autant de passion, ou en tout cas je n'ai jamais ressenti autant d'intensité avec un seul baiser. Je ne veux plus me décoller de lui, mais pourtant il met fin à ce moment, et moi je le regarde un sourire immense sur le visage et les joues sans doute totalement rouge, résultat d'un sacré mélange désir et gêne. Parce que c'est notre premier rendez-vous, je l'ai embrassé, il m'a embrassé et mon dieu j'ai aimé ça. Mais c'est le premier rendez-vous, enfin sauf si on prends en compte que le premier c'était hier et qu'on a changé de jour, ce serait donc notre deuxième ? Et au deuxième ça se fait tout ça non ? Il finit par briser le silence qui s'était installé entre nous. « T’embrasse plutôt bien . » Je rigole à sa remarque, et je ne sais même pas s'il le fait exprès ou s'il est juste maladroit mais il me fait rire et j'aime ça. Comme j'aime jouer avec lui quand je le sens gêné ou mal à l'aise. J'aime le taquiner, et je sais même pas pourquoi j'aime ça. Parce que j'aime son petit sourire gêné, parce que j'aime le voir hésiter. « Seulement plutôt bien ? » Je le regarde un sourcil levé, l’air faussement dubitatif. Je le regarde et je me sens tout de suite moins stressée alors que je sais exactement ce que je m'apprête à faire. « C’est pas assez ‘plutôt bien’. Je veux au moins un génial. » Je lui fais face, son corps à porté de mains, je me rapproche encore de lui pour réduire la distance entre nous et me coller à lui. Je pose une main sur son sternum m’autorisant à toucher son torse. Ce bain de minuit en sous-vêtements est une idée de génie ! Il a dit ‘plutôt bien’, et moi je ne veux pas qu’il pense à ce baiser comme étant plutôt bien. Je remonte ma main de son torse jusqu’à ses épaules pour aller glisser mes deux mains derrière sa nuque. Je le regarde toujours, mes yeux fixés dans ses pupilles, je le regarde et je joue avec lui. Déposant d’abord un baiser sur sa joue, puis sur le coin de ses lèvres, léger, effleurant à peine sa bouche. « Seulement plutôt bien ? » Je murmure à nouveau ces mots à son oreille me collant à lui. J’aime la proximité avec lui. J’aime son regard alors que je suis en train de l’allumer clairement. Je ne drague pas la, je le provoque et le pire c’est que j’en ai pleinement conscience. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Toujours les mains sur sa nuque et le corps collé au sein, je meurs d’envie de l’embrasser mais je veux qu’il désire ce baiser avant de l’embrasser à nouveau. Je veux qu’il ne se rappelle pas de ce moment comme étant plutôt bien mais comme étant parfait. Une de mes mains s’est logée dans ses cheveux mouillés, alors que mon autre main lui caresse la nuque. Je ne sais pas comment il ressent ce moment mais je me sens si bien que ça en est presque perturbant. Enfin ça le serait si je n’étais pas totalement concentré sur ses lèvres et sur lui. Et finalement après quelques minutes à le regarder et à m’approcher de lui sans l’embrasser, je finis par m’emparer de ses lèvres. Si mon premier baiser avait été timide, celui la ne l’est pas du tout. Nos lèvres collées l’une à l’autre, je viens m’agripper à lui façon koala, passant mes jambes autour de lui. Mes mains sont partout, elles se baladent librement passant de ses cheveux à sa nuque pour revenir sur son visage. Je m’imprègne de lui, de son corps, tout en laissant nos langues s’entremêler. Je l’embrasse comme je n’ai jamais embrassé un homme, avec une passion que je ne me connaissais pas. Je suis incapable de savoir si tout ceci a un sens, mais c'est si plaisant que je ne cherche pas à voir plus loin que le moment présent. Je ne pense plus à ce risotto qu'il a promit de m'aider à faire. Je ne pense plus à ma voiture qu'il a légèrement rayé hier. Je ne pense même plus à mon anniversaire. Je ne pense qu'à ses lèvres, qu'à ce moment, qu'aux émotions que je ressens et à ce sentiment indescriptible que je ressens alors que je suis contre lui. A contre cœur je libère ses lèvres, mais je reste contre lui, à le regarder sans bouger. « J'attends, dis moi que c'était parfait, tu n'as pas le choix c'est mon anniversaire. » Je suis accrochée à lui et je lui fais les yeux doux pour l'obliger à me dire que tout ceci était parfait, mais au fond, j'espère réellement qu'il me le dise, qu'il me confirme que ce que je ressens est pas fou, qu'il le ressent aussi. Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je me laisse basculer dans l'eau, espérant peut-être que l'eau réussira à me calmer, mon cœur bat si vite, c'est déroutant mais absolument pas désagréable. Je ressors la tête de l'eau et je le regarde. Et c'est un échec, l'eau n'a rien atténué du tout. « Je crois que c'est à ton tour de me donner un gage non ? » Oh oui un gage, fais moi faire n'importe quoi, mais occupe mon esprit ! J'ai besoin de m'éloigner un peu de lui pour retrouver un peu de contrôle.
“You get ready, you get all dressed up, to go nowhere in particular. Back to work or the coffee shop. Doesn't matter 'cause it's enough to be young and in love. To be young and in love”
Je ne comprends pas vraiment ce qui est en train de se passer mais cette fille que je ne connaissais pourtant pas il y a vingt-quatre heures est complètement en train de me faire perdre mes moyens et le fait que j’ai accepté de l’accompagner à la plage, et que je me sois moi aussi débarrassé de mes vêtements ne fait qu’appuyer mes propos. Elle me plait. Vraiment, vraiment beaucoup et cette soirée que nous sommes en train de passer est tout simplement magnifique. Quand elle sourit je souris, quand elle rit je ris. C’est la première fois de ma vie que je ressens quelque chose comme ça. Je suis déjà sorti avec des filles – peu, et vraiment pas longtemps – mais aucune d’entre elles ne m’a fait autant d’effet. Avec Alex c’est différent, je le sens. Je sens qu’avec elles les choses seront différentes dans le sens positif du terme. « Et ça marche comme technique de drague ? » Est-ce que jeter les filles dans l’eau c’est une bonne technique de drague ? Aucune idée. Honnêtement ça m’étonnerait bien fort quand même. « Je ne sais pas à toi de me dire. Mais ça m’étonnerait…enfin… » Quelque chose me dit que j’aurais dû arrêter de parler à la fin de ma première phrase. « …en même temps je suis vraiment pas doué pour draguer alors bon… » Je me pince les lèvres réalisant que cette information n’était pas utile, elle a dû le voir par elle-même de toute façon. La drague c’est pas mon truc. Oser approcher une aussi jolie fille c’est pas quelque chose que je fais souvent parce que les chances que je me prenne un râteau sont très très fortes, je ne me fais pas d’illusion. Même Alex est beaucoup trop belle pour être avec un garçon comme moi, c’est en partie pour ça que je préfère ne pas trop me faire d’illusion. Contre toute attente elle finit par m’embrasser. Elle m’embrasse. Mes lèvres sont collées aux siennes et je n’ai plus envie de la quitter à présent, prenant même l’initiative de laisser mes mains descendre sur sa taille. Jamais un baiser ne m’a procuré autant de sensations, mais je n’ai même pas le temps de reprendre mes esprits qu’elle me pousse dans l’eau. Elle m’a embrassée. Cette pensée me fait sourire et je suis déjà en train de me remémorer ce baiser. J’en veux plus. Je veux recommencer, j’ai envie de l’embrasser à nouveau et j’essaie de ne pas trop y réfléchir sinon je n’aurais certainement jamais le courage de prendre cette initiative alors je l’attire vers moi pour l’embrasser à mon tour. Un baiser plein de passion, plus long que le premier et tellement agréable. Elle embrasse bien elle qui me disait tout à l’heure qu’elle n’avait pas non plus l’habitude des rendez-vous avec des garçons j’aurais presque du mal à la croire. C’est à contrecœur que je me détache d’elle et je me sens obligé de parler, je lui dis qu’elle embrasse plutôt bien et…elle rigole. Je ne sais pas comment je suis censé prendre son rire, mais elle rit à ma remarque. « Seulement plutôt bien ? » Oh que non. Elle embrasse tellement plus que « plutôt bien. » Je la regarde et je n’ai pas le temps de lui répondre qu’elle reprend très vite la parole. « C’est pas assez ‘plutôt bien’. Je veux au moins un génial. » Je lui souris sans jamais la quitter du regard alors qu’elle s’approche de moi. Non en fait elle se colle carrément à moi, posant même une main sur mon torse. Mes yeux passent des siens à ses lèvres sans cesse alors que ses mains remontent jusqu’à mes épaules, puis ma nuque. Maintenant je la regarde dans les yeux, elle m’embrasse sur la joue et puis sur le coin des lèvres. Elle me fait complètement perdre pied, j’en ai presque le souffle coupé. « Seulement plutôt bien ? » Je sens des frissons parcourir tout mon corps alors qu’elle me murmure ces mots à l’oreille. Non. Non pas seulement plutôt bien. Mais pourquoi je ne lui dis pas ? Pourquoi je suis sérieusement incapable de lui parler ? Cette fille me fait beaucoup trop d’effet. Beaucoup trop. Son corps est toujours collé au mien et mes yeux descendent à nouveau sur ses lèvres. J’en meurs d’envie. Cette fille est incroyable. Elle est incroyable. Mon dieu mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? J’ai l’impression qu’elle est en train de complètement me retourner le cerveau. Elle est très douée et je suis sûr qu’elle le sait. Mon cœur est sur le point d’exploser et j’en viens presque à oublier que nous sommes à la plage, j’ai l’impression que nous sommes les seuls sur terre. Je ne pense qu’à elle. Juste elle et moi et ce moment incroyable qui est en train de se passer entre nous. Je ne sais pas pendant combien de temps nous sommes restés collés l’un à l’autre mais elle finit enfin par m’embrasser. Elle s’agrippe à moi passant ses jambes autour de moi, je me laisse porter au jeu. Mes mains se posent sur ses jambes, caressant du bout des doigts ses cuisses, passant quelques secondes sur ses fesses remontant vers sa colonne vertébrale et je laisse mes mains remonter jusqu’à ses cheveux. Ce nouveau baiser me fait complètement perdre pied et pour le coup c’est sûr et certain. Je suis hypnotisé par cette fille, par ses lèvres, ses mains qui me font frissonner, sa langue qui entre en parfaite harmonie avec la mienne. Je lui rends son baiser avec passion mais aussi avec tendresse et je découvre des sensations que je ne connaissais pas avant, je découvre qu’au travers d’un simple baiser des milliers de sensations différentes peuvent faire leur apparition. On est tous les deux en sous-vêtements, dans l’eau à s’embrasser comme je n’ai jamais embrassé une autre femme avant. Je profite du moment, de profite d’elle de cette proximité si agréable entre nous, de ses lèvres que je n’ai plus envie de lâcher mais elle en décide autrement en libérant mes lèvres. « J'attends, dis moi que c'était parfait, tu n'as pas le choix c'est mon anniversaire. » Je la fixe, je la regarde et mon sourire s’agrandit quand je la vois me faire les yeux doux. Je pense que je suis en train de tomber amoureux pour la toute première fois de ma vie. « T’es incroyable. » Je commence par lui dire sans que je ne m’éloigne d’elle, elle reste contre moi et je lui dis ça sûrement avec un énorme sourire niais collé au visage. « Et le baiser était même plus que parfait. » Je le pense sincèrement, elle est douée elle sait y faire. « Je pourrais y prendre goût. » C’est déjà fait d’ailleurs. J’y ai pris goût et j’ai déjà hâte de l’embrasser encore une fois. Mais ce n’est pas pour maintenant puisqu’elle se laisse tomber sous l’eau. Je souffle en passant mes mains dans mes cheveux, j’essaie de reprendre mes esprits après ce qu’il vient de se passer. Je repense au goût de ses lèvres, à son corps complètement collé au mien, à ses mains se baladant sur mon corps. Je pense à tout ça, ce qui ne m’aide pas à reprendre le contrôle. « Je crois que c'est à ton tour de me donner un gage non ? » Merde. J’avais complètement oublié que j’étais censé lui donner un gage et j’ai la tête complètement ailleurs. Je m’accorde quelques secondes de réflexion et une idée me vient en tête. « Je veux que tu me cuisines quelque chose. » Je reviens sur ce sujet-là parce que l’imaginer aux fourneaux m’amuse déjà. « Bon pas maintenant bien sûr parce que ça serait un peu compliqué, mais…je t’apprendrai à faire un risotto et je te laisserai t’occuper du dessert. Tu pourras faire ce que tu veux. Et la fois d’après je te ferai une crème brûlée. » Je lui souris. Je viens de prévoir notre deuxième et puis notre troisième rendez-vous d’un coup, brisant certainement une bonne dizaine d’étapes. Mais cette fille me plaît. Elle le sait parce que je lui ai déjà dit deux fois et je suis persuadé qu’elle peut le voir dans ma manière de la regarder. Je sens que je souris tout le temps et je dois la regarder les yeux brillants. D’un geste un peu hésitant je lui attrape la main pour la faire sortir de l’eau avec moi et une fois sur le sable je me baisse pour attraper sa robe et la lui rends. Vu la chaleur qu’il fait encore on ne devrait pas être très longs à sécher mais en attendant je m’assois sur ma veste, lui laissant un peu de place à mes côtés. Je la regarde un instant sans rien dire avant de détourner le regard, passant une main dans mes cheveux. Cette fille me plaît tellement que je ne sais absolument pas comment me comporter avec elle, elle me déstabilise. « C’est quoi ta couleur préférée ? Ta nourriture préférée ? Ton plus grand rêve ? » En lui posant ces questions j’essaie simplement de la connaître un peu plus, connaître les petites subtilités qui font d’elle cette fille si incroyable.
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Est-ce qu'en choisissant mes vêtements plus tôt dans la soirée, j'avais pensé un moment que j'allais les enlever et me retrouver en sous-vêtements dans l'eau à minuit ? Absolument pas et pourtant je lui fais face complètement trempée après qu'il m'ait jeté dans l'eau. Je suis en sous-vêtements à quelques mètres (centimètres) de lui et je ne me sens même pas mal à l'aise. Il me drague du moins je l'espère qu'il est en train de me draguer, parce que j'ai envie que ce moment entre nous dure encore, j'ai envie de le draguer, j'ai envie qu'il me drague. J'ai envie, pour l'une des premières fois, de jouer le jeu de la séduction avec lui. Et pourtant, je ne pense pas savoir faire. Et il m'annonce que lui non plus n'est pas doué pour draguer. Et ça me fait sourire qu'il ose me l'avouer. Il me fait sourire, il est simple, il est sincère, il est authentique et il ne triche pas. Et ça me plaît. Vraiment. Je regarde ses lèvres qu'il se pince par gêne sans doute, et ce petit geste simple devient d'un coup si attirant. Et je serais tentée de lui dire que sa technique est nulle, me jeter dans l'eau, mais je mentirais parce qu'à ce moment précis, sa technique de drague a raison de moi et je le regarde, avec l'envie folle de l'embrasser. Je veux ce baiser et après une légère hésitation et un très léger baiser, je succombe à mes envies et je l'embrasse. Debout dans l'eau, en sous-vêtements, quelques minutes après être entrée dans la vingtaine, j'embrasse cet homme rencontré la veille. Et après avoir hésité à m'emparer de ses lèvres, je dois lutter pour me détacher de lui. Un premier baiser qui me donne envie de sourire, mais ce n'est rien comparé au second. Enfin troisième si on compte ce tout premier contact, léger mais réel. Il m'attire contre lui, s'empare de mes lèvres, franchit la barrière de ma bouche et c'est passionné, intense. Un baiser qui me donne des frissons, qui me fait vibrer comme jamais un baiser ne m'avait fait ressentir de telles choses. Je ne sais pas ce qu'il se passe, je suis incapable de décrire les sensations que je ressens au creux de mes reins, je ne peux pas non plus expliquer que mes yeux ne se détache plus des siens alors que le baiser finit par se terminer. C'était inévitable que nos lèvres allaient finir par se séparer, ne serait-ce que pour que nous puissions respirer, mais je regrette cette séparation. Je regrette de ne plus sentir ses lèvres contre les miennes et de ne plus avoir ses mains sur ma nuque. J'ai chaud, et je suis légèrement essoufflée mais je souris comme rarement je n'ai souris dans ma vie. Un sourire sincère et énorme. Parce que j'ai aimé ça, j'ai tellement aimé ce moment. Et je ne veux pas oublier cette sensation, jamais. Je le regarde toujours alors qu'il me complimente sur mes capacités à embrasser. Et au lieu de prendre ses compliments et de lui retourner le compliment, je joue avec lui. Je joue avec lui parce que c'est tellement plaisant et que ça me permet aussi de satisfaire ce désir au fond de moi. Celui de me rapprocher encore de lui, de découvrir jusqu'à quel point il peut me faire ressentir autant d'émotions. Je découvre des choses en moi, je découvre des sensations et je le test tout en me testant aussi finalement. Je me découvre presque sexy alors que je le sens frisonner aussi quand je m'approche de lui, lui murmurant quelques mots à l'oreille. Je le regarde, et je découvre l'effet que j'ai sur lui et je dois avouer que ça me plaît de le voir qu'il est réceptif à mes gestes, à mon corps. Ça me plaît d'être si proche de lui, ça me plaît de sentir son cœur battre si vite alors que je sens le mien qui s'accélère aussi. Je ne sais plus vraiment ce que je fais, mais je finis par l'embrasser après être restée collée à lui de longues minutes juste à rendre ce moment encore plus chaud. Je l'embrasse et je m’agrippe à lui. Je sens ses mains qui viennent se poser sur mes cuisses, je sens ce contact à même ma peau. Je le sens qui s'aventure sur mon corps et si c'est moi qui ait commencé le jeu, je sens que je suis en train d'être prise à mon propre jeu. Je réagis alors que ses mains frôlent mes fesses et je frisonne en sentant ses doigts remonter le long de ma colonne. J'ai tellement chaud, s'il savait comme j'ai chaud. Et je ne veux plus me détacher de lui, je ne veux pas rompre ce contact, je veux que ses mains restent contre moi, continuent à parcourir mon corps et mon dos tout en me faisant frisonner. Je veux tout ça, mais les émotions sont si fortes, si intenses, que je ressens le besoin de respirer. Et je détache mes lèvres des siennes, poussant un petit soupir. Je reste collée à lui, je laisse mon corps contre le sien et mes yeux dans les siens. Je veux gravés ce moment dans mon esprit, je veux ressentir l'émotion, je veux me souvenir de son regard, de son sourire et de tout ce que j'ai ressenti à ce moment précis. Je finis par reprendre la parole, lui demandant, avec ironie, de dire que c'était parfait. Mais je le pense moi, très sincèrement, je le pense que tout ça c'est parfait. Ce moment est parfait. « T’es incroyable. » Je ne sais pas ce qui est le plus incroyable, qu'il le dise ou que j'ai l'impression qu'il le pense vraiment. Qu'il pense que moi, Alexandra Clarke, je puisse être incroyable. Je souris, touchée par ses mots, parce que c'est peut-être la première fois que l'on me dit une telle chose avec autant d'authenticité, sans rien attendre de moi. Il n'attends rien lui non ? C'est moi qui entreprends les choses, il ne peut rien attendre. « Et le baiser était même plus que parfait. » Oh oui ! « C'était incroyable, tu es incroyable. » Je reprends ses mots, je ne suis pas douée pour les compliments, mais pour le coup celui là me semble adapté. Oui c'était incroyable, c'est le mot. Tout est incroyable. Que les choses me semblent si normales, que je ressente autant d'émotions, que je découvre de nouvelles sensations avec juste un baiser. Incroyable c'est le mot de notre rencontre. « Je pourrais y prendre goût. » Oh oui deuxième fois ! J'ai réussi ! Il est sous le charme ! « J'espère bien. » Et pourquoi je me sens si heureuse de dire ça ? Pourquoi je le regarde et je me sens si excitée ? Oui, c'est le mot, je suis excitée par cet homme. Par ses lèvres, par ses mains, par ses mots, par son regard qu'il me lance. Je me laisse tomber dans l'eau, espérant qu'en rompant le contact avec lui je vais me calmer, parce que je dois me calmer. Je ne peux pas avoir le cœur qui bat si vite encore longtemps, ce n'est pas normal. Je dois me contrôler, il me fait perdre mes moyens, il me fait perdre mon contrôle, il me donne envie de me laisser guider par mes émotions, mais je ne peux pas. Alors puisque l'eau ne m'a pas calmé, j'essaye de relancer le jeu, les gages, c'est bien non ? Mettant une distance entre nos deux corps, entre nos lèvres, tout en maintenant le regard sur lui. « Je veux que tu me cuisines quelque chose. » La cuisine ! Oui c'est une bonne idée, parle moi de cuisine, ça devrait me calmer. « Bon pas maintenant bien sûr parce que ça serait un peu compliqué, mais…je t’apprendrai à faire un risotto et je te laisserai t’occuper du dessert. Tu pourras faire ce que tu veux. Et la fois d’après je te ferai une crème brûlée. » Deux rendez-vous ? Deux moments lui et moi ? C'est tout ce que je retiens de son gage. Je n'ai même pas réellement de crainte quand à l'idée de devoir lui préparer un dessert. Parce que je ne pense qu'à lui et moi dans une cuisine, tout les deux. Non, non Alex ! Je me concentre sur le risotto dont il parle, je me concentre sur les dernières tentatives de plat que j'ai pu faire. Parce que je dois vraiment penser à autre chose qu'à lui et moi, ensemble. « Qui te dit que j'ai pas déjà des plans autre que la cuisine pour nous ? » Mais ferme-là Alex ! « Mais puisque c'est mon gage, je te ferais de la jelly. » Personne ne peut être excitée par de la jelly sérieux ça devrait me calmer quelque seconde d'imaginer ce truc. Oui voilà, je me calme, regardant l'eau quelque seconde. Sa main attrape la mienne avec hésitation, et je le suis, serrant ma main sur la sienne. Il sort de l'eau et je l'accompagne, sans rien dire. Fixant ma pensée sur la jelly et uniquement sur ça, fixant un point devant moi en évitant de le regarder lui ou de penser à ce baiser torride que l'on a échangé. Il me tente ma robe mais je ne la remets pas de suite, je suis encore mouillée alors je reste en sous-vêtements et je m'installe à ses côtés, sur sa veste. La veste n'est pas grande alors nos épaules se touchent, alors que ma main ne lâche pas la sienne, prolongeant ce contact. Si dans l'eau, j'étais à l'aise, je le suis beaucoup moins d'un coup, parce que j'ai beau essayer de ne pas penser à tout ça, je n'arrive pas à faire abstraction de tout ce que j'ai ressenti alors que j'étais accroché à son cou en train de l'embrasser. Je n'arrive pas à me sortir de la tête les émotions que j'ai ressenti, ni même les pensées qui me sont venues à l'esprit. Pour la première fois, je suis totalement déstabilisée par l'intensité de mes émotions et de mes sentiments pour un homme. Je ne comprends pas et à trop réfléchir je commence à me donner si c'est pas trop. Trop intense. Trop vite. Trop fort. Parce que je ne connais pas tout ça, parce que c'est nouveau et que ça me fait presque peur. « C’est quoi ta couleur préférée ? Ta nourriture préférée ? Ton plus grand rêve ? » Il finit par briser le silence qui s'est peu à peu installé entre nous et je le remercie de couper court à mes questionnements. Je repose mes yeux sur lui, oubliant tout mes doutes à l'instant même ou je croise son regard. « Oula doucement Caleb. » Je lui souris. « Dans l'ordre, alors couleur je serais tentée de dire noir mais les adeptes de la science disent que c'est pas une couleur, alors le gris ou le bleu. Ou le bleu-gris tiens c'est bien. Ma nourriture préférée ? Les plats à emporter. Désolé je dois te choquer là. Mais tant que c'est tout prêt, ça entre dans la catégorie des choses que j'aime. Après j'aime bien la cuisine Italienne, risotto, pizza, pâtes, tiramisu. Et pour mon plus grand rêve, je dois dire que j'y ai jamais songé. Je crois que je veux juste vivre le moment sans trop réfléchir. Profiter de la vie. » Je parle et ça m'aide à arrêter de réfléchir justement. Je parle pour éviter d'être mal à l'aise, je parle pour éviter de laisser un nouveau silence s'installer. Je parle sans réfléchir. Je dépose ma tête sur son épaule. Profiter de la vie, profiter de ces moments comme celui ci. Hors du temps, inattendu mais si plaisant. Profiter tout simplement. Parler sans réfléchir, parce que je sais le faire ça. « Tu viens de placer ce souvenir d'anniversaire tout en haut de la liste. » Je regarde l'eau, j'écoute le bruit des vagues et je repense à toute cette journée du 14 Janvier. Cette journée ou je l'ai rencontré, et rien ne semblait prédire cette rencontre. Un malencontreux accrochage et même pas 24h plus tard, me voilà sur la plage avec lui, à découvrir le pouvoir d'un baiser échangé avec passion. « Ça te dit de venir ce soir à ma fête pour prolonger le souvenir de cette journée ? » Prolonger le souvenir et aussi parce que j'en ai envie, je veux qu'il soit là, je pense déjà au moment ou on va mettre fin à cette parenthèse et je crois que je n'en ai pas envie. J'ai peur de me réveiller et de voir que tout ceci n'était pas réel. Parce que si finalement je ne me laisse pas le temps de réfléchir, si je m'interdis de penser à tout ça, c'est peut-être parce que j'ai peur de réaliser que si je ressens autant de chose, c'est peut-être parce que je suis en train de tomber amoureuse de ce type. Mais je ne connais rien à l'amour, je ne crois même pas en l'amour, alors ça ne peut pas être vrai ? Je me retourne vers lui et calmement, avec maîtrise, sans fougue, je m'approche de lui pour l'embrasser à nouveau. Délicatement, avec tendresse, juste pour m'assurer que tout ceci est réel. Pour m'assurer que ce que je ressens est réel, parce que je n'arrive pas à y croire.
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À l’instant même où mes lèvres sont entrées en contact avec les siennes j’ai tout de suite compris que j’étais foutu. En un seul baiser j’ai fait la découverte de tout un tas d’émotions que je ne connaissais même pas. Cette fille me fait perdre la tête, elle est tellement belle, tellement attachante, tellement naturelle que je n’attends pas le moment où elle me demandera de la raccompagner chez elle avec impatience. J’ai envie de prolonger ce moment encore et encore, profiter d’elle et de sa présence à mes côtés. Maintenant je le sais, je peux le dire : je suis en train de tomber amoureux d’elle c’est une évidence. Le premier baiser est doux hésitant et timide, le deuxième l’est un peu moins, le troisième est incroyable – pas seulement pas mal comme j’ai pu lui dire – et le quatrième…aucun mot ne me vient pour vous le décrire. Je crois que je n’ai jamais été embrassé comme ça, et je pense que je n’ai jamais embrassé quelqu’un de cette manière. Le baiser est torride, passionné et je meurs d’envie d’aller plus loin. Ses mains me font frissonner et j’ai tellement chaud. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point. Elle est incroyable. Elle est douée. Elle est tellement belle – oh que oui – et j’ai beaucoup de mal à réaliser ce qui est en train de se passer. Est-ce que tout à l’heure quand elle s’est assise avec moi dans ce bar j’ai imaginé ne serait-ce qu’une seconde qu’à minuit passé nous serions tous les deux sur cette plage, à moitié nus en train de s’embrasser avec fougue ? Non, je n’imaginais absolument pas ça. Bien que j’aurais trouvé l’idée plaisante, je ne pensais pas avoir la moindre chance avec une fille aussi jolie qu’elle. Mais pourtant c’est elle qui m’a embrassé. C’est elle qui a fait le premier pas parce que moi je n’aurais jamais osé le faire, je n’aurais jamais eu ce courage. Elle finit par rompre ce contact pourtant si agréable en me demandant si je trouvais toujours que ce baiser est juste « pas mal. » Elle me fait sourire, mais je lui réponds tout de même. « C'était incroyable, tu es incroyable. » Je souris. Moi, incroyable ? Non je ne le suis pas. Pas du tout. C’est elle qui est incroyable, c’est elle qui a pris son courage à deux mains pour m’embrasser. Mais ce moment était magique, parfait et j’espère que je ne l’oublierai jamais. Parce que j’espère que des baisers comme ça, il y en aura encore beaucoup j’y ai déjà pris goût personnellement et c'est que je lui dis. Mais je n’ai pas le temps de dire beaucoup plus parce qu’elle se détache de moi pour plonger dans l’eau ce qui me permet de reprendre un peu plus mes esprits ou du moins, essayer. Ça ne fonctionne pas vraiment parce que quand elle ressort la tête de l’eau pour me rappeler que c’est à mon tour de lui trouver un gage je suis encore complètement déboussolé. Je lui demande alors de me cuisiner quelque chose, un dessert. La prochaine fois que l’on se verra je lui apprendrai à faire un risotto et elle devra s’occuper du dessert toute seule ce qui pourra être amusant à voir pour moi si elle est aussi nulle qu’elle le prétend. « Qui te dit que j'ai pas déjà des plans autre que la cuisine pour nous ? Mais puisque c'est mon gage, je te ferais de la jelly. » Un énorme sourire prend place sur mon visage alors qu’elle vient tout juste de finir sa première phrase. J’en oublie presque le fait qu’elle me promette de la jelly, soit un dessert étrange typiquement anglais. Dessert que je ne connais absolument pas au passage, enfin je le connais de réputation mais je n’y ai jamais goûté. « Ah oui ? T’avais quoi en tête ? » Elle a apparemment d’autres plans en tête pour nous, est-ce qu’elle pensait vraiment ce à quoi je pense ? Non certainement pas, on ne se connait pas encore assez pour qu’elle ait envie d’aller plus loin avec moi, et puis de toute façon pourquoi est-ce qu’elle aurait envie de coucher avec moi ? Elle peut avoir tous les mecs qu’elle veut je n’ai aucun doute là-dessus. Mais pour l’instant et pour tout un tas de raisons que j’ignore c’est avec moi qu’elle est ce soir alors j’en profite pour attraper sa main et sortir de l’eau avec elle, m’installant sur ma veste je lui laisse de la place, nos épaules se touchent et par ce simple contact pourtant si léger, je frissonne légèrement. Un petit silence s’installe entre nous et nous pouvons maintenant seulement entendre le bruit des vagues, ma main toujours dans la sienne les yeux rivés sur l’eau après avoir regardé Alex pendant de longues secondes je cherche un moyen de relancer la conversation, le silence avec elle me met mal-à-l’aise. Je lui pose tout un tas de petites questions comme par exemple sa couleur préférée. Le genre d’information qui me semble quand même avoir son importance. « Oula doucement Caleb. Dans l'ordre, alors couleur je serais tentée de dire noir mais les adeptes de la science disent que c'est pas une couleur, alors le gris ou le bleu. Ou le bleu-gris tiens c'est bien. Ma nourriture préférée ? Les plats à emporter. Désolé je dois te choquer là. Mais tant que c'est tout prêt, ça entre dans la catégorie des choses que j'aime. Après j'aime bien la cuisine Italienne, risotto, pizza, pâtes, tiramisu. Et pour mon plus grand rêve, je dois dire que j'y ai jamais songé. Je crois que je veux juste vivre le moment sans trop réfléchir. Profiter de la vie. » Je l’écoute avec attention j’enregistre chacune de ses paroles dans un coin de ma tête et je réagis en souriant ou quelque fois en riant un peu. Je hoche la tête avant de lui répondre. « J’aime bien le bleu-gris. Et je pourrai te faire un tiramisu si tu veux. » Ce n’est pas très compliqué à faire alors si elle aime ce dessert c’est même avec plaisir que je veux bien lui faire. La liste des plats que je vais devoir lui faire commence à se rallonger, nous allons devoir nous voir plusieurs fois si je veux pouvoir lui faire goûter tout ça. Elle pose sa tête sur mon épaule alors que mon pouce caresse doucement le dos de sa main, mon regard est de nouveau perdu dans le vide mais elle me fait très vite redescendre sur terre. « Tu viens de placer ce souvenir d'anniversaire tout en haut de la liste. » Je lâche un petit rire un peu gêné, passant ma main libre dans mes cheveux encore bien mouillés. « J’ai rien fait tu sais, c’est grâce à toi tout ça. Si tu m’avais pas embrassé j’aurais jamais eu le courage de le faire, j’aurais eu beaucoup trop peur que tu me repousses. » Je me demande d’ailleurs pourquoi c’est avec moi qu’elle a choisi de passer le cap de la vingtaine. Elle aurait très bien pu rejoindre des copines après notre moment dans ce bar et c’est d’ailleurs ce que je pensais qu’elle allait faire. Mais non elle est avec moi, sa main est dans la mienne et je baisse les yeux pour les regarder, entrelacées. « Ça te dit de venir ce soir à ma fête pour prolonger le souvenir de cette journée ? » Aller à sa soirée d’anniversaire ? C’est-à-dire rencontrer ses amis ? Me retrouver au milieu de toutes ces personnes que je ne connais pas. J’angoisse déjà rien qu’en y pensant. « Ça serait avec plaisir. » Pourtant j’accepte, un grand sourire aux lèvres. Je ne réalise pas ce qui est en train de se passer. Elle m’embrasse à nouveau. Mais cette fois c’est doux et très tendre. J’ai l’impression que mon cœur vient de louper un battement et je suis à peu près sûr que ce n’est pas qu’une impression. Ma main remonte sur son visage, je lui rends son baiser de la même manière, délicatement, tendrement tout en caressant sa joue pour y apporter encore plus de tendresse. J’ai définitivement perdu pied je suis foutu face à elle. J’aime déjà beaucoup trop ses lèvres et son parfum. Je prolonge ce baiser aussi longtemps que possible jusqu’à ce que je ressente le besoin de m’éloigner un peu pour respirer. Je souffle doucement et j’ouvre les yeux pour la regarder. Pourquoi est-ce que je suis gêné face à elle ? Face à tout ce qu’elle me fait ressentir ? Parce que je me sens submergé par mes émotions et que je ne sais pas comment gérer tout ça, mais cette fille a un pouvoir assez impressionnant sur moi. « T’as de très beaux yeux. Enfin je suis sûr qu’on te l’a déjà dit plusieurs fois. » Je lui souris, presque timidement et je baisse les yeux après avoir repris sa main dans la mienne je l’embrasse une nouvelle fois. Avec la même tendresse, tout simplement parce que je ne peux plus me passer de ses lèvres.
“You get ready, you get all dressed up, to go nowhere in particular. Back to work or the coffee shop. Doesn't matter 'cause it's enough to be young and in love. To be young and in love”
Je connais cet homme que depuis quelques heures. Et il n'a fallu que quelques heures passées en sa compagnie pour que j'oublie mes principes, pour que je laisse le contrôle à mes émotions et à mes envies, oubliant de réfléchir. Oubliant de penser à ce que je devrais faire ou ne pas faire. Oubliant de me questionner avant d'agir, oubliant même qu'embrasser au premier rendez-vous ça n'est pas digne des Clarke. Du moins ce n'est pas l'image que je dois montrer de moi, et pourtant avec lui, je me moque de l'image que je peux renvoyer. Je me moque des conventions, et j'oublie tout après un baiser. J'oublie que je ne le connais finalement pas. J'oublie que je ne sais presque rien de lui. J'oublie que c'était encore un inconnu quand j'ai quitté mon lit en cette journée du 14 Janvier. J'oublie tout ça parce que tout est beaucoup trop plaisant. Je l'embrasse avec une passion que je me découvre. Je ne me suis jamais sentie à la fois aussi fébrile et aussi excitée, et je ne comprends rien de ce que je suis en train de vivre. Je ne comprends rien mais je ne cherche pas de réponse, je ne cherche pas d'explication à cette sensation qui me parcoure le corps quand je l'embrasse, quand ses mains parcourent mon corps. Je ne cherche pas à expliquer pourquoi ce moment est si intense, je vis l'instant avec peut-être un peu trop de passion mais j'ai perdu le contrôle et le pire c'est que pour une fois, perdre le contrôle ne me fait pas peur, j'aime ça même. Et pourtant, si tout ce moment est agréable, (et encore agréable est un euphémisme!) je me détache de lui, me laissant un peu de répit alors que mon cœur (et mon corps) semble s'emballer un peu trop à son contact. Ce baiser me reste en mémoire et me donne envie d'y retourner encore et encore mais je ne fais rien, pas cette fois, je nous laisse un peu de répit et je tente de concentrer mes pensées sur autre chose que sur son corps en sous-vêtements à quelques centimètres de moi. Sur autre chose que sur ses lèvres qui m'attirent encore. Et ça marche, du moins je crois que ça marche, quand je lui parle des défis et que je lui rappel que c'est à son tour. Je crois vraiment réussir mais si je contrôle mon corps, mes paroles trahissent finalement le fond de ma pensée. Ce que je veux, mais que je n'ose même pas songer. « Ah oui ? T’avais quoi en tête ? » Il sourit beaucoup trop, 'non remballe ton sourire Caleb c'est beaucoup trop cute' et moi je baisse les yeux pour ne pas risquer de me laisser atteindre par son sourire, soufflant légèrement en regardant l'eau comme si je cherchais un moyen de calmer mes pensées déplacées qu'il sait que j'ai désormais. Mais c'est peine perdue, alors je le regarde, à mon tour de sourire. Beaucoup trop. Je sais que je suis gênée, et que mes joues doivent me trahir, mais j'assume mes mots, j'assume et je lui glisse dans l'oreille en murmurant avec une voix beaucoup trop sensuelle, qui m'étonne même moi. « Tu n'es pas prêt à entendre ce que j'ai en tête pour nous. » Et quitte à être excitée, autant qu'il le soit aussi. Je regarde autour de nous et la plage est déserte ou presque, personne pour venir me sauver de mes pensées, personne pour me calmer. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je repense à la Jelly, je repense à ce truc et je m'imprime une image de ce dessert dans mon esprit pour tenter d'oublier que je suis clairement en train de désirer ce mec. Je sens sa main qui attrape la mienne et je le suis hors de l'eau. Je le suis sur le sable et je m'installe à ses côtés sur sa veste, ne lâchant pas sa main. J'aime cette proximité, j'aime ce léger frissonnement que je ressens quand nos épaules se touchent et j'aime sentir qu'il ressent la même chose. Mais je n'aime pas ce silence entre nous. Un silence qui m'oblige à me centrer sur mes pensées, qui m'oblige à réfléchir à tout ça. Et je ne veux pas réfléchir, pas avec lui. Je ne veux pas prévoir, pas anticiper, pas calculer, je ne veux pas être cette fille qui ne montre qu'une partie d'elle aux autres. Mais je ne sais pas si je peux faire face à ce que je ressens, c'est nouveau, c'est plaisant ça oui, mais c'est incompréhensible aussi. Alors je ne sais pas comment le gérer et si je continue à réfléchir, je vais sans doute tout gâcher et paniquer. Heureusement il parle, il me questionne et me ramène à ce moment entre nous. A l'instant présent que je veux vivre sans réfléchir comme je viens de lui dire. Oui c'est ça la solution. Vivre sans réfléchir et avec lui j'ai envie de le faire. Je pose ma tête sur son épaule et je sens son pouce qui caresse ma main. Profiter du moment présent, profiter de ces petites choses que je ressens inexplicables, mais qui font un bien fou. Oublier que je vais trop vite avec lui. Oublier de se taire aussi. Et je lui dis qu'il en d'autres termes qu'il vient de rendre ce moment mémorable. « J’ai rien fait tu sais, c’est grâce à toi tout ça. Si tu m’avais pas embrassé j’aurais jamais eu le courage de le faire, j’aurais eu beaucoup trop peur que tu me repousses. » Alors comme ça, il avait peur que je le repousse et je le comprends, j'ai eu cette peur moi aussi au moment de l'embrasser, au moment de m'autoriser à déposer un très léger baiser sur ses lèvres avant de prendre le risque de l'embrasser. « Tu sais que j'ai eu peur que tu me repousses aussi ? Mais je ne regrette pas d'avoir trouvé le courage de t'embrasser. » Je regarde en direction de l'eau, évitant son regard alors que je réalise que peut-être que lui regrette ? Peut-être qu'il ne voulait pas que ça aille si vite ? « Tu regrettes pas au moins ? » Il n'a pas l'air de regretter mais je lui pose la question incertaine craignant quand même sa réponse. Parce que je m'emballe, parce que j'ai trop apprécié le moment pour risquer de découvrir qu'il ne partage pas mon enthousiasme. C'est totalement débile, mais je ne sais pas pourquoi j'en viens à craindre qu'il ne soit pas sur la même longueur d'onde. Je crois que je commence à avoir peur de ce que je ressens finalement. Et pourtant je lutte pour ne pas laisser mes réflexions prendre le contrôle de ce moment. Je lutte, mais si ce n'est pas réciproque ? Si je suis la seule à vraiment me sentir aussi fébrile et aussi bien en sa présence ? Si je suis la seule qui soit en train d'avoir les émotions et les sentiments complètement retournés ? Si je suis en train de tomber amoureuse de cet homme et qu'il finisse par se rendre compte que je ne suis pas comme il voudrait ? Et c'est sans doute pour éviter d'avoir à subir le moment ou nos chemins se sépareront que je l'invite à ma fête d'anniversaire. Je ne veux pas être séparée de lui, sans savoir si c'est pour quelques jours, quelques semaines et ou pour toujours ? Et il accepte. Il accepte de m'accompagner à ma propre soirée, à mes vingt ans. Et je suis soulagée de savoir qu'il sera encore là ce soir, mais j'ai aussi un peu peur qu'il rencontre mes amies, et qu'il me voit autrement. Pourquoi je lui ai demandé ça moi ? Il va avoir peur. Mais il accepte, il accepte d'être cet inconnu, mon inconnu à ma soirée. Et je me contente de cette pensée, celle qui me fait dire que s'il accepte c'est peut-être qu'il a vraiment envie de passer du temps avec moi. Et sur cette pensée, je l'embrasse. Si dans l'eau, nos baisers étaient fougueux, intenses, cette fois je l'embrasse avec tendresse. Tout est délicat, ses gestes, les miens, je prends mon temps, je découvre cette nouvelle sensation. Je m’imprègne de ses lèvres et je me laisse surprendre par ses mains qui caressent mon visage et qui me font perdre littéralement tout contrôle. Je ne pense plus à rien, mes lèvres sur les siennes, j'ai l'impression que tout est bien trop naturels pour que ça en soit autrement. Lui et moi, c'est impossible que nos chemins se séparent, je le veux cet homme. Il se détache de mes lèvres, et je le regarde en me mordant la lèvre, un large sourire qui trahit tout le plaisir que je prends en l'embrassant. « T’as de très beaux yeux. Enfin je suis sûr qu’on te l’a déjà dit plusieurs fois. » Et comme si ses gestes ne suffisaient pas à me faire me sentir bien, il me complimente. Et je sens que je rougie à nouveau, encore une fois. Et si j'ai déjà entendu ce compliment à plusieurs reprises, jamais je n'y avais réellement trouvé un intérêt. Jamais ça m'avait semblé réellement sincère. « Merci. » Merci vraiment ? Je ne trouve rien de mieux à dire alors que je me rends compte que je suis gênée de recevoir des compliments, mais aussi que ça me plaît. Double sentiment étrange sur lequel je n'ai pas le temps de réfléchir, puisqu'il m'embrasse. Et je me lasse pas de ce moment, je ne me lasse pas de ses lèvres et je ne m'habitue pas encore à cette décharge d'émotion que je ressens à chaque fois. Mon cœur s'emballe encore, et je frisonne alors que je lutte contre moi même, contre mes envies pour ne pas prolonger ce moment avec une autre dose d'intimité. Mon corps est bouillant et ses baisers échangeaient à intervalles bien trop courts ne me laisse pas vraiment le temps de reprendre mes esprits. Je serre ma main dans la sienne alors que nos visages s'éloignent l'un de l'autre. Mon autre main remonte sur son torse alors que je le regarde sans détourner les yeux. Mes doigts parcourent et découvrent le haut de son corps. Ma main remontant dans son cou, pour arriver sur son visage. Et je continue de fixer son regard, tout en continuant mon exploration silencieusement. Mes doigts remontent jusqu'à ses cheveux et je laisse mes doigts s'enrouler autour de ses bouclettes. « Tu comprends quelque chose à tout ça ? » Je lui demande sans même réellement savoir à quoi je fais allusion. Si c'est à ces émotions intenses qui m'envahissent, si c'est à cette proximité entre nous qui me semble naturelle, si c'est à ce désir que je ressens pour lui ? Je ne sais pas, mais je souffle un coup et je me laisse tomber sur le sable, ma main toujours dans la sienne. Allongée, je regarde le ciel étoilé. « Tout est parfait ce soir. » Même le ciel semble vouloir s'accorder à ce moment. Je respire un peu plus vite qu'habituellement, mon cœur bat toujours un peu plus fort dans ma poitrine mais je me sens bien. Mes doutes se sont éteins, mes questionnements n'ont pas eu raison de moi et je me sens légère. Je me sens réellement bien à ses côtés et si je suis réellement incapable de comprendre pourquoi il me fait ressentir tout ça, je veux juste apprécier les choses. Apprécier ce moment, apprécier sa présence, apprécier tout simplement. Je tourne mon visage vers lui après avoir regardé le ciel pendant plusieurs secondes ou minutes. « J'aime ton sourire. » Oh oui que j'aime son sourire. Et je crains que ça ne soit pas la seule chose que j'aime chez lui, mais je reste sur son sourire. Sur ses lèvres. Sur lui.
“You get ready, you get all dressed up, to go nowhere in particular. Back to work or the coffee shop. Doesn't matter 'cause it's enough to be young and in love. To be young and in love”
J’ai un peu de mal à comprendre ce qui est en train de se passer. Alex m’a embrassée et depuis j’ai complètement perdu contact avec la réalité. Je ne pense plus qu’à ça, ses lèvres contre les mienne, ma langue partant à la recherche de la sienne, ses mains dans mes cheveux, ses jambes autour de ma taille. Elle me rend fou. C’est officiel. Elle est incroyable et encore c’est un euphémisme. Maintenant je n’ai plus envie de la quitter, raison pour laquelle sans réfléchir je propose déjà un second et un troisième rendez-vous durant lequel elle va devoir cuisiner pour moi. Et le meilleur dans tout ça c’est qu’elle ne refuse pas, mais elle me dit qu’elle avait d’autres plans pour nous pour nos prochaines rencontres. « Tu n'es pas prêt à entendre ce que j'ai en tête pour nous. » Elle me murmure cette phrase à l’oreille d’une voix sensuelle extrêmement sexy et je vous assure qu’à l’instant je lutte contre mon envie de lui sauter dessus et passer – déjà – à l’étape supérieure. Le regard que je lui porte est cette fois rempli de désir. J’ai envie et besoin de tellement plus avec elle, elle me fait un effet que jamais aucune femme ne m’a fait un jour. Je me mords la lèvre en la regardant un petit sourire aux lèvres. J’ai envie de l’embrasser, encore. De sentir sa peau contre la mienne. Mais il faut absolument que je chasse toutes ces pensées de mon esprit parce que je commence à être beaucoup trop excité et je n’ai pas franchement envie que ça se voit. Je l’entraîne avec moi hors du sable et nous nous retrouvons tous les deux assis sur ma veste, nos épaules se touchent un ce contact pourtant si simple et banal me fait frissonner et je sens qu’elle ressent la même chose que moi. « Tu sais que j'ai eu peur que tu me repousses aussi ? Mais je ne regrette pas d'avoir trouvé le courage de t'embrasser. » Alors que son regard semble perdu fixant l’eau, moi je la regarde et je souris comme un idiot. Elle me fait sourire avec une telle facilité que ça en est déconcertant. Nos mains ne se quittent pas et c’est également un contact que je trouve extrêmement plaisant. « Tu regrettes pas au moins ? » Comment est-ce que je pourrais regretter ce qui est certainement le meilleur baiser de ma vie. Je lâche un petit rire un peu nerveux, passant ma main libre dans mes cheveux et quand je sens sa tête tourner pour me regarder, je détourne du regard. « Pas du tout. » Une preuve que cette fille me plait énormément : j’ai accepté de me rendre à sa soirée d’anniversaire demain. Je vais me retrouver dans un environnement que je n’apprécie pas (les soirées) entouré d’inconnus qui vont me regarder et se demander qui je suis et pourquoi je suis là. Je risque de me faire un peu chier, je le sais j’en suis conscient mais j’accepte son invitation parce que j’ai terriblement envie de la revoir demain soir. Enfin, ce soir plutôt. Parce qu’à chaque fois que l’on s’embrasse tout semble si simple si naturel et si normal. Alors que ça ne l’est pas. Embrasser avec tant de tendresse une fille qu’on ne connaissait même pas en se levant ce matin, ce n’est ni normal, ni naturel. Et pourtant c’est comme ça que je le ressens. Comme si nos lèvres étaient faites l’une pour l’autre. Quand j’éloigne doucement mon visage du sien – mais le maintenant tout de même à quelques centimètres – elle se mord la lèvre et je trouve ce simple geste tellement sexy. Je la complimente sur ses yeux parce que mon dieu qu’est-ce qu’ils sont beaux. Qu’est-ce qu’elle est belle. J’en perds mes moyens et mes mots et après ce compliment je l’embrasse à nouveau, réellement devenu accro au goût de ses lèvres et des émotions incroyables que chacun de ses baisers me procurent. Je meurs de chaud, mon cœur va exploser, mon souffle est court, il faut que je me calme. Alors j’arrête ce baiser pourtant si agréable – trop agréable ? – tout en soufflant doucement. Je sens sa main serrer la mienne et alors que nos yeux sont accrochés l’un à l’autre et son autre main caresse mon torse. Geste qui, me fait bien évidemment frissonner. Je ne la quitte pas de yeux alors que ma main se pose sur ses hanches que je caresse du bout des doigts. Sa main remonte dans mes cheveux alors que la mienne se décale vers le bas de son dos, frôlant le bas de ses reins. « Tu comprends quelque chose à tout ça ? » Si elle savait… Mon regard toujours accroché au sien je secoue doucement la tête. « Non. » Ça ne m’est jamais arrivé et je ne savais même pas qu’on pouvait ressentir des émotions aussi fortes. Sans relâcher ma main elle s’allonge sur le sable et je la regarde faire, ne la suivant pas tout de suite. Je reste assis, essayant tant bien que mal de penser à autre chose, me vider la tête, faire le vide. Avec simplement quelques baisers elle a réussi à me faire complètement craquer et perdre pied. Je veux être avec elle, je veux plus. Tellement plus. Mais je ne peux pas penser comme ça. Pas pendant un premier rendez-vous. « Tout est parfait ce soir. » Je ne pouvais pas être plus d’accord avec elle et cette fois je m’allonge à côté d’elle, tournant le visage pour la regarder un sourire toujours collé aux lèvres et ma main encore et toujours dans la sienne. « J'aime ton sourire. » C’est drôle parce qu’il s’agit sûrement de l’une des choses que j’aime le moins chez moi. Mon sourire. Je déteste mes dents alors forcément. « Je déteste mon sourire. » Sauf qu’avec elle je suis incapable de ne pas sourire. Elle me fait un tel effet, c’est assez dingue. Je la regarde, je ne la quitte pas des yeux et je l’attire contre moi pour encore une fois l’embrasser, mes mains sont dans ses cheveux au début du baiser mais elles finissent par descendre tout le long de sa colonne vertébrale pour se poser sur ses fesses. Et on reste comme ça à s’embrasser pendant encore un bon moment et si rien de plus ne s’est passé ce soir c’est un miracle parce que vous ne pouvez même pas imaginer à quel point j’en ai envie. Premier baiser pendant le premier rendez-vous oui, mais hors de question d’aller plus loin et pourtant ce n’est pas l’envie qui m’en manque, croyez-moi. Nous sommes tous les deux, à moitié nus, allongés sur le sable à s’embrasser, sourire, et rire comme des adolescents de seize ans découvrant l’amour. Mais en même temps je pense que je suis vraiment en train de découvrir l’amour les effets que ça procure. Et ce n’est qu’à presque trois heures du matin que je me retrouve sur le palier de sa porte pour la raccompagner. Vous dire que je n’ai pas songé à entrer serait un mensonge mais non, pas maintenant, pas ce soir. « J’ai passé une super soirée. » Et encore le mot est faible. Un dernier baiser échangé et je fais quelques pas en arrière pour la laisser refermer la porte. De toute façon je sais que je vais la revoir ce soir pour sa soirée d’anniversaire et c’est avec cette pensée en tête et un énorme sourire niais que je rentre chez moi. Je suis en train de tomber amoureux.