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 ariane&levi ϟ outnumbered

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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyLun 30 Sep 2019, 03:52

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Les heures défilent, alimentent impétueusement un compteur aspirant exponentiellement à l’abstrait à tes yeux. Tu sens ces premières se dérober, chaque minute te heurter un peu plus, tandis que Morphée te rejette sans cérémonie même si tu as la fatigue accumulée des dernières semaines en offrande. Tu demeures figé, tendu, sous la couverture beaucoup trop fine recouvrant ton corps courbaturé épris de frissons, ton inertie visant à t’épargner les pincements peu scrupuleux de Parker qui te somme amèrement que tu l’empêches de dormir ou la réveille en gesticulant dans la couchette que vous partagez.

Tu fixes le plafond de la cabine. La pression monte, la tension l’accompagne en honorable solidarité. Tu soupires doucement, une fois, mille fois - la rousse te pince à nouveau. Tu te mets à compter les noeuds marins, tu replonges dans des souvenirs du passé, certains qui ont redéfini ta vie, d’autres sans importance. Tu songes à ta relation avec Ariane, puis celle avec Kane, Asher, tes cousins, Maze, ton frère, tes parents, tes potes musiciens. Tout n’a plus aucun sens, tu as le sentiment de sauter du coq à l’âne, tourbillonnant dans une fièvre frénétique dont l’ultime but compose en une privation continue de sommeil.

Et surtout, ne pas songer à lundi dernier. Ne pas revivre la salle d’attente où tu avais le sentiment qu’Ariane et toi étiez entourés de condamnés. Les mêmes visages fatigués, les mêmes crânes anormaux, parfois coiffés, parfois désinvoltes. Les mêmes mines : soit déconfites, soit fermées, soit amusées - car il est bien mieux d’en rire que d’en pleurer, n’est-ce pas ? Puis la cancérologue qui t’est référée, qui te semble encore trop jeune, trop belle, trop propre, pour être un bon médecin. Tu lui en veux d’être éblouissante dans un monde si terne et si pourri. Tu en veux à son acolyte, l’infirmière aussi trop jeune à ton goût, qui pose un millier de questions et donne tout autant de pamphlets que si vous partiez en croisière. Tu t’es pas privé de signifier au duo soignant que tu connaissais déjà l’aventure, pour en avoir subi une première excursion, et qu’ainsi, les règles du jeu, on peut éviter de te les rabâcher, merci bien.
Puis les vraies interrogations - les tiennes -, celles où tu demandes la suite, les statistiques, les plus sombres scénarios. La cancérologue qui ne rompt aucunement le contact visuel tant que t’as envie de lui crever les yeux, faire jaillir jusqu’à la dernière once cette pitié et empathie à deux balles qui y sont ancrées. Tu sais pas ce que c’est, arrête de faire genre. J’ai pas besoin de ta pitié, j’ai besoin de réponses et de ton expérience pour savoir à quoi je dois m’en tenir. Mais ça, elle t’en prive, si bien que tu te transformes un numéro, un dossier patient qu’on se réjouit d’avoir sur l’étagère parce qu’il permet d’encaisser du fric en plus de constituer un bon petit cobaye.

Tu finis par t’extirper du lit. T’as l’impression d’être un escargot qui se débine de sa coquille tant tu le fais aussi suavement et nonchalamment que possible. Ariane ne bouge pas, tu l’observes dans le noir une bonne minute, jusqu’à mériter toute l’approbation de Michael Myers, avant de t’évader sur le pont.

T’y restes, t’excommunies tes pensées en les chassant ou en y songeant beaucoup trop fort. Ca faisait longtemps que tu ne t’étais pas senti si petit, si vulnérable, si insignifiant - mais pourtant capable d’atteindre violemment quelques personnes. Tu as perdu la majeure partie de ton précieux contrôle sur ton existence. Tu patauges, tu essaies de rééquilibrer la balance, lui prodiguer une nouvelle jauge. Et une heure plus tard, Ariane surgit par SMS, avant de te rejoindre avec de vieilles couvertures et du thé. Le strong British en toi est ravi. « What woke you up? » Could you get any sleep?

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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyLun 30 Sep 2019, 03:56

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Sa bouilloire de merde qu’il aurait dû changer y’a des millénaires. Je me brûle les doigts sur son anse, la laisse retomber avec violence sur les quatre centimètres de comptoir qu’il a dans son bateau. Les tasses cognent l’une sur l’autre, les sachets flippent par terre, je râle et je grogne et je ramasse tout, blasée, finissant par aller le rejoindre sur le pont l’instant d’après.

Il est allongé, il fait son affaire Levi, il a les yeux fixés sur le ciel et son portable qui traîne à côté de lui. Le mien est resté dans la cabine, il chauffait trop entre les textos que je lui envoyais et les 44 onglets ouverts scrutant la moindre information qu’on nous avait déblatérée, répétée, lundi dernier. Lundi quand on lui avait livré l’état de la chose, pas assez pour savoir vers où Cadence allait naviguer, mais suffisamment pour savoir qu’il était dans la merde. In deep, deep trouble my friend. J’ai encore en tête tous leurs mots mémorisés, aux deux connes qui se lançaient la bombe à retardement sans avoir le respect de statuer l’évidence à voix haute. Les adverbes qu’elles utilisaient, les phrases qu’elles empilaient, celles que je devais scavenger mentalement comme une déchaînée pour arriver à en sortir l’essentiel, à en comprendre les vraies bribes utiles à travers leur bullshit diplomatique dont personne, surtout pas nous, a besoin. Qui jonglaient avec les faits et les chiffres et les données tangibles, et leurs conneries de tentatives de fausse psychologie qui ne prennent pas, qui ne prendront jamais.

Ma silhouette qui s’installe à ses côtés, j’ai pas tant envie de parler, j’ai pas tant envie de faire autre chose que de rester là, d’attendre je sais pas quoi, mais d’attendre avec lui. « What woke you up? » mais Levi en décide autrement, parce qu’il fait toujours à sa tête, parce qu’il s’en fout de ce que je veux, qu’il demande et que c’est tout. « What woke you up? » que je singe, que je demande vraiment aussi, évidemment. Insistant sur chaque mot en lui tendant sa tasse avant de boire une longue gorgée dans la mienne ; et de sursauter à cause de l’eau bouillante in the process.

Une minute passe, une autre, quand j’ai fini de m’installer, de diviser entre nous les plaids qui ont probablement le même âge que sa bouilloire, qui sentent tout comme. « Your staring contest did. » and your cough sessions, and your numerous sighs, and your body incapable of staying calm, of laying down.

« It's not that cold. » et je soupire de confort improvisé, la tête calée sur son épaule, les couvertures remontées sur nos jambes. Will you get any sleep now?


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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyLun 30 Sep 2019, 05:24

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La silhouette cadavérique prend place à tes côtés, armée d’offrandes composées de vieilles couvertures et tasses de thé. Tu lui demandes ce qui a pu la réveiller, elle te renvoie la question en guise de réponse, tes yeux se lèvent au Ciel, coutumiers. Tu réchauffes tes mains contre les parois de la tasse et te moques d’Ariane sans scrupule tandis qu’elle sursaute, brûlée par sa boisson. « An oldie but a goodie » Tu commentes chèrement, faisant référence à ta bouilloire.

Elle se déploie contre toi, vous couvre des plaids offerts par Ginny et elle élucide davantage le mystère entourant son réveil. Tu ne réponds rien, émets à peine à grognement pour lui indiquer que tu as entendu ses propos. Tu bois une gorgée salutaire de thé tandis que Parker commente la température extérieure. « It's not that cold. » « Can’t be cold when you’re a bloodless creature. » Sa tête se cale sur ton épaule, tu lui offres un massage des cervicales en étant épris d’une énième quinte de toux. Ton abdomen est douloureux, de ton pied tu réarranges la couverture sur vous, bousculée par tes mouvements. Tu t’inclines de manière à pouvoir respirer plus aisément, n’est pas assez gourmand pour tenter d’inspirer profondément, sachant pertinemment que tu le paieras d’une nouvelle quinte. « Are you gonna move in? » T’interroges, positionnant la tasse contre ton torse après en avoir bu une nouvelle gorgée. Tu préfères discuter du logement d’Ariane plutôt que de la suite des aventures médicales. Tu sais que sa tête bouillonne d’informations et de recherches, quand ton cerveau baigne dans les futurs au conditionnel. Tu rapproches son corps du tien avec ton bras, avide de sa chaleur. Elle a beau avoir l’air d’un vampire, sa présence te réchauffe autant qu’elle te réconforte.

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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyLun 30 Sep 2019, 12:28

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« An oldie but a goodie » « You two deserve each other. » il s’amuse, je rage, same old same old. C’est presque rassurant quand on retombe dans nos mauvais plis, c’est évidemment tout ce qui nous reste quand on est imbuvable l’un avec l’autre, qu’on se réjouit de nos petits malheurs, qu’on s’en sert pour oublier les gros. Mon bras gauche encore et toujours malhabile, c’est une connerie ambulante ce plâtre. Même si Levi l’a barbouillé de tous bords et tous côtés, il m’apparaît encore comme un rappel que Jet existe, que j’ai baissé ma garde contre lui, qu’il méritait pas tant d’honneurs.

Levi grogne, je me replace contre lui un peu plus, et nierai absolument si quelqu’un mentionne le coup de coude que je lui donne sans faire exprès quand il me tire les cheveux par erreur de sa main se faufilant entre mes mèches, m’arrachant un soupir, un râle, et une alternance des deux. « Can’t be cold when you’re a bloodless creature. » le pire, c’est que je le prends comme un compliment. « I don’t recall you being annoyed by that when I used my oh so bloodless creature skills to ask them about the real answers to your questions, not the ones they were bullshiting us with. » mes paupières battent la mesure, mon sourire se complait du souvenir d’un Levi occupé dans sa tête et de qui je surveillais évidemment les arrières en lâchant pas les basques de son dream team de poupées incapables de nous donner l’heure juste sur la suite des examens – et surtout, surtout, de leurs résultats.

On parle pas, il respire peu, je sursaute une fois ou deux à cause de la tasse bouillante et de ma paume sensible de s’y être trop brûlé, à cause de sa toux qui ne le lâche pas, de laquelle il tente de se dégager, peine perdue. « Are you gonna move in? » mon sourcil qui se hausse, et ma tête qui glisse de son torse à son épaule, trouvant son regard qu’il perd momentanément vers l’horizon comme s’il arrivait à discerner quoi que ce soit au-delà du pont. La nuit noire qui n’en a rien à faire qu’il veuille voir au loin. « Are you asking for it or complaining about it? » bien sûr que j’allais répondre à sa question par une autre. Bien sûr que j’allais pas lui demander si c’était ce qu’il voulait aussi, plain and simple. Parce que de le statuer, ce serait de clamer clairement qu’il en a besoin ; et je suis pas assez conne, ni même assez naïve pour croire qu’il l’affirmerait à voix haute. Que c’était nécessaire. Alors je joue, ma tête qui se détourne, mes yeux qui suivent le stupide trajet des siens vers le néant nocturne le plus complet dans lequel est plongé la marina. « Kinda already did. » je finis par pouffer lorsqu’il me rapproche de lui de force, ridiculisant la chose une minute plus tard en voyant des fringues à moi qui traînent près du mât, des baskets aussi. Mon skate plus loin, mon ordinateur et des piles de livres qui noient la cabine en-dessous de nous. « But if you wanna make it official, please, go ahead, do your thing. » y’a à nouveau de la moquerie là, y’a un soupir et un roulement d’yeux aussi. Il a pas à demander, j’ai pas à qualifier. On a juste à accepter.



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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyLun 30 Sep 2019, 23:15

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Elle gigote, se positionne contre ton corps, les deux tasses de thé bouillant corsant la difficulté de chaque mouvement. Son coude se loge brutalement entre tes côtes, tes doigts arrachent ses mèches flamboyantes ; tu commentes son aspect vampirique, elle rétorque avec véhémence : « I don’t recall you being annoyed by that when I used my oh so bloodless creature skills to ask them about the real answers to your questions, not the ones they were bullshiting us with. » T’inspires doucement, aspirant un soupir qui se transforme en quinte de toux. Tu lui lances un regard réprobateur alors que tu peines à reprendre ton souffle et après t’être raclé la gorge, tu t’autorises le dit soupir.

Tu te ravises, depuis quelques heures, à ne pas détenir les réponses que tu veux, à ce que ta maladie ne soit pas claire, que ton combat n’ait pas de contour distinct. Tu commences à accepter le mystère, l’inconnu, les mauvaises surprises, en toute incohérence. Tu ne sais pas si c’est parce que t’es fatigué ou si c’est parce que t’as peur, ou simplement tu as gagné en sagesse ; mais t’as jeté l’éponge - momentanément peut-être - sur ce point-là. T’es dégoûté de ne jamais avoir eu les informations que tu désirais, qu’on ose te les priver, même si elles peut-être d’une boule de cristal à en croire les abominable regard compatissant des blouses blanches. « They’re still bullshiting us. » Tu conclus.

« Are you gonna move in? » Tu lances des bombes, tant qu’à faire. Ta vie est un champ de mines que t’alimentes constamment. Tu observes l’horizon, envieux, tandis qu’elle tâte le terrain, qu’elle fouine dans tes méninges. Tu lèves les yeux au Ciel, laisses le silence vous envelopper, jusqu’à ce qu’elle le rompt sans merci : « Kinda already did. » « Like you kinda felt the moment you married Joel right? » Tu mets en doute. Si les soignants se foutent de ta gueule, tu ne permettras pas à Ariane de faire dans la demi-mesure. « But if you wanna make it official, please, go ahead, do your thing. » Et de toute évidence, Parker partage ton optique. Tu finis ton thé, poses ta tasse plus loin avant de déposer ta tête lourde contre l’épaule d’Ariane, ton front brûlant logé dans son cou, tes cheveux hirsutes voletant dans son visage. Tu passes ton doigt sur l’imposant plâtre reposant contre ton torse, songes à comment Kane l’ambulancier a favorisé rendre justice à son amie en brutalisant Jet plutôt que lui venir en aide lorsqu’elle était blessée. Mais tu n’as pas envie de parler de Kane, ni de Jet, ni de Joel, ni de toi. « There’s not enough place here for all your stuff anyway. » Tu nargues, les paupières lourdes, avant de lui mordre le cou. « Maybe you should buy a mobile home. When we’ll get enough Youtube money. » Tu marques une pause, élabores : « Then vlog the trips, make more Youtube money, go on bigger trips. »

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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyMar 01 Oct 2019, 02:19

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« Like you kinda felt the moment you married Joel right? » « And like I'm kinda feeling annoyed right now. » il fait chier sérieusement, à toujours retourner à ça, à toujours reprendre mes mots, rejouer incessamment le même disque, répéter à toutes les occasions une bribe articulée y'a plusieurs mois et à laquelle il semble accorder bien plus d'importance que moi, et certainement plus que Joel. Mais il s'étouffe dans sa propre voix, il cherche son souffle Levi, il se contracte avant de finir par capter un rythme de respiration normal. Son thé entièrement bu, le mien pour lequel j'ai plus aucun intérêt sauf pour jouer distraitement avec l'anse de ma tasse à moitié vide.

Il se mouvoit McGrath, il vient nicher son front brûlant contre ma nuque dégagée, il est presque poisseux de sueur quand je lorgne, envieuse et gelée, sur le hoodie qui est abandonné avec mes fringues plus loin et qui me donne l'impression d'être autant le sien que le mien. « There’s not enough place here for all your stuff anyway. » son ton est joueur, il a pas envie de se faire chier avec des futilités, il insistera pas pour autre chose que pour se moquer. Sa morsure me fait sursauter, mes doigts rattachés aux siens qui dérivaient une seconde plus tôt sur mon plâtre se plantent dans sa paume, espèrent y laisser une (ou plusieurs) marque. « Maybe you should buy a mobile home. When we’ll get enough Youtube money. Then vlog the trips, make more Youtube money, go on bigger trips. » à nouveau mon sourcil se hausse, à nouveau il pique en usant d'une tactique et d'une autre, parler de fric qui me distrait bien plus que me motive. Parler de la YouTube money comme s'il savait ce que c'était aussi. Et je rigole surtout, sentant son crâne qui bouge au rythme de mes rires. « Will ask your brand reps bestfriends to sponsor most of the trips, keep the Yourtube money to buy more wine. » je soupire, pensive encore une fois sur un de mes sujets préférés à savoir comment user de sa soudaine popularité pour m'en mettre plein les poches. Puis, je replace ma tête sur la sienne à travers sa tignasse hirsute qui pique autant qu'elle sent bon ; le gars m'avait volé mon shampooing apparemment.

« I'd have enough place for all my stuff if you weren't an obsessed hoarder you know. » j'inspire, laisse à mon tour planer quelques secondes de trop, faisant l'inventaire de tous les items de son bordel que je foutrais par-dessus bord si justement, il concédait qu'il n'y a pas assez d’espace pour mes affaires contre les siennes. « Also a mobile home sucks, and it's too expensive. I'm not a retired old cougar trying to look cool in front of her teenage daughter's friends. » l'idée est pas conne en soi, et évidemment que je pense à la place que je pourrais y faire pour sa foutue machine et toutes ses conneries de malade, if it all comes to worst. « I'll buy a Westfalia and call it Cadence's hottest and younger sister. » je finis par concéder, n'omettant pas de glisser ma main libre dans ma nuque tartinée de sa chaleur, réaliser qu'il brûle de plus en plus.

La toux, la fièvre, j'additionne, et je laisse de côté les plans exponentiels de roadtrips pour me redresser, le redresser aussi, et passer par-dessus ses jambes pour poser mes cuisses de chaque côté de ses hanches. « You're boiling up, dumbass. » ma paume qui passe de son front à sous son t-shirt, les endroits où on m'a dit de valider au cas où pareille situation se produisait. « I'm calling Barbie. » le dégoût dans ma voix, quand j'allonge le bras pour attraper le portable de McGrath dans l'angle et valider avec sa doc de boîte de céréales si tout est normal.
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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyMar 01 Oct 2019, 02:42

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Un fier sourire étire tes lèvres, chaque contrariété et frustration que tu invoques à Ariane te réjouissant pernicieusement. Bien sûr que tu retiens tout la concernant, les mots qu’elle prononce impétueusement, les actes qu’elle pose qu’ils causent erreurs comme réussites. Tu n’oublies en aucun cas, calcules incessamment chaque geste de sa part, quitte à te transformer en véritable poison récalcitrant. « Own up to what you’ve done. » Tu articules, intransigeant, orgueilleux de gonfler les rangs de ceux qui s’assument malgré toutes leurs ratures, hontes, peurs, culpabilités. Ton regard brillant l’invite au jeu, avant qu’une quinte de toux te convie à détourner le regard, se recueillir dans l’horizon. Une fois ton souffle repris, quelques secondes de silence vagabondant, tu ne peux t’empêcher de siffloter à leur terme l’air de Look what you’ve done de Jet puis d’interpréter le refrain : « “Oh, look what you've done. You've made a fool of everyone. Oh well, it seems likes such fun until you lose what you had won.” »

L’officialisation d’un déménagement pointe le bout de son nez pour sombrer aussi vite dans les méandres des affirmations non-dites. Te calant contre sa silhouette beaucoup trop osseuse, tu clames que Cadence n’est pas suffisamment large pour abriter toutes les possessions de la rousse. Tu évoques un investissement à roues, discutes Youtube money - générant un rire chez l’Ariane -, te plais à imaginer des projets déjantés, la fièvre laissant tremper ton esprit dans davantage de chimères. « Will ask your brand reps bestfriends to sponsor most of the trips, keep the Yourtube money to buy more wine. » Les doigts de ta main marquée par ses ongles glissent de nouveau sur le plâtre de la jeune femme qui soupire, se mouve de manière à être plus confortable dans votre position, empruntes ta voie une nouvelle fois surtout que la rigueur n’est traditionnellement pas maîtresse de vos plans. « Good idea. »

Tu affiches un air faussement courroucé quand elle te définit de hoarder. « I’m not a hoarder! I’m a minimalist. » Tu rectifies, tes paupières lourdes, retenant péniblement une nouvelle toux. « Also a mobile home sucks, and it's too expensive. I'm not a retired old cougar trying to look cool in front of her teenage daughter's friends. » « Was it what your mum did to ya? » Tu provoques en toute insolence avant de rire à l’écoute des projets d’envergure de Westfalia de Parker. « How will you call it? »

Tu frémis en sentant sa main froide courir dans ta nuque, grognes sans ménagement quand elle se redresse et te force à bouger par la même occasion. Elle s’installe sur tes jambes de manière à te surplomber, sa paume se colle sur ton front avant de passer sous ton t-shirt. « You're boiling up, dumbass. » « And you’re an icicle. » Tu rétorques sur le même ton avant de repousser ses bras. glisser tes mains sous ta nuque pour t’allonger de nouveau. « Will you cook on me? » Tu enchéris, insolent, en position adéquate. « I'm calling Barbie. » « She won’t answer this late. » T’en es persuadé. Tu t’imagines que ces gens-là ne travaillent que pour consulter des patients, ils n’apparaissent pas pour les urgences ou les aléas nocturnes. Tu te redresses légèrement pour libérer une de tes mains de sous ta nuque, ton buste endoloris d’être secoué sans ménagement à intervalle régulier, couvrant une nouvelle quinte de laquelle tu effaces nonchalamment les gouttelettes de sang sur ton hoodie noir Trophy Eyes - gracieuseté de Kane.

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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyMar 01 Oct 2019, 02:48

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« I’m not a hoarder! I’m a minimalist. » et j’y peux rien si j’éclate de rire, si je le prends absolument pas au sérieux, si je suis pas à une fraction de seconde de me lever du pont pour retourner à l’intérieur le temps de lui ramener l’orchestre au grand complet qu’il entrepose dans la cabine où on se contorsionne pour dormir chaque nuit depuis des mois. Mais la combinaison de confort commune enfin acquise et ses bribes de toux qu’il rattrape au dernier moment finissent de me convaincre de rester à défaut de prouver aussi facilement mon point. « Was it what your mum did to ya? » « Did it work on you? » sans le mobile home, maman avait toujours eu une foutue tendance à tenter d’être meilleure amie avec mes meilleurs amis, sans compter la fixation qu’elle avait toujours eue sur Levi et ses aventures. J’étais certaine qu’elle faisait exprès de revenir de chez ses mecs plus tôt quand il était dans le coin, le crush entièrement déplacé et totalement dégoûtant sur lui qu'elle avouera jamais avoir entretenu.

Il rigole, ça fait du bien de l’entendre sans qu’il s’étouffe à la fin. « How will you call it? » je me replace, ses doigts qui s’enroulent dans une de mes mèches alors que je remarque ses paupières de plus en plus lourdes. « It’ll be creamy white with touches of grey, and wood. Something short and simple, like Pearl, I don’t know. Sounds cheesy now that I’m saying it out loud. » et je sais plus trop qui se cale le plus contre l’autre mais ça semble fonctionner facilement autant pour lui que pour moi. « You’re the one giving real human names to your humongous amount of stuff, remember. You’ll name it. »

Et y’a son visage bouillant dans ma nuque, et y’a la piqûre de rappel qui provoque ma paume sur son front, ma silhouette entière qui le surplombe parce que c’est le seul moyen qu’il se tire pas, excédé, refusant que je téléphone à ses connes de service. « And you’re an icicle. » il me repousse, j’y vais plus fort, intransigeante, attrapant son portable dans l’angle. « Will you cook on me? » mon sourcil qui se hausse, le soupir exaspéré que je retiens quand il se cambre le gars, quand il s’installe, et qu’il joue, et qu’il ne prend rien au sérieux, qu’il n’y arrive probablement juste plus. « Yeah, sure. Eggs, bacon, pancakes... » et je roucoule, et je remonte de ma main libre le pan de son t-shirt, trop langoureuse pour l’être vraiment, trop mauvaise au dernier moment. « … with an extra dash of frizzy and black chest hair. » mon index et mon pouce qui tirent sans douceur aucune sur les tentatives de pilosité de son torse, avant de perdre complètement intérêt envers sa peau moite et brûlante pour filer dans son historique d’appels.

« She won’t answer this late. » Levi qui tente de me dissuader, how cute. Sa toux qui ne fait que rendre les choses encore plus faciles pour moi, un doigt que je plaque sur ses lèvres pour prouver mon point. « And now you’re bleeding. How fun. » mes yeux que je rive à nouveau sur l’écran de son téléphone. « Boyfriend’s laying low tonight, that’s a first. » que je réalise, quand son leprechaun de service a étrangement pas spammé McGrath autant qu’à l’habitude à mon sens. J’arrive au numéro de la blondasse principale à la blouse blanche, le signale d’office, la tonalité qui résonne dans mes oreilles trop longtemps pour qu’elle soit disponible, mais j’ose croire qu’elle est pas inutile au point de pas avoir d’assistant ou d’assistante qui gère ses messages. Tu donnes pas ton numéro direct aux gens si t’es pas apte à leur répondre quand ils ont besoin.

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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyMar 01 Oct 2019, 02:54

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Elle te prend nullement au sérieux lorsque tu annonces fièrement que tu es minimaliste, comme si le fait de détenir trente-trois ans de vie sur un navire ne le démontrait pas de manière flagrante. Une quinte de toux t’ôte violemment le désir de riposter, favorisant, à la reprise de ton souffle, provoquer Ariane sur le comportement de cougar qu’elle déplore suite à tes aspirations d’acquisition de mobile home. « Was it what your mum did to ya? » « Did it work on you? » Un léger rire file entre tes lèvres, tandis que tu remontes de multiples années en arrière. « It worked on Kane. » Le pompier n’étant pas forcément une référence à l’adolescence, sauf si l’on cherchait un individu aussi horny que sensible.

Tu sollicites davantage de détails, plus de couleurs à cet avenir. Tu souhaites imposer de nouvelles images dans ton esprit, alors que ton corps se blottit davantage contre celui d’Ariane - bien qu’il soit aucunement confortable. Tu inspires doucement, tâches de ne provoquer aucune toux tandis que Pearl est actée. « You’re the one giving real human names to your humongous amount of stuff, remember. You’ll name it. » « I like Pearl. » Tu consens, ton organisme devenant de plus en plus amorphe, tes paupières gagnant en lourdeur à mesure des minutes. « But since we’re talking about a Westfalia, you should call her Willa. » Question de perpétuer la tradition des objets ayant un prénom et une nomination débutant par la même lettre.

Et tu grognes sans vergogne alors qu’elle passe ses mains glaciales sur toi, qu’elle calcule Dieu sait quoi en annonçant que tu es brûlant. Tu désapprouves : tu es gelé. De plus, tu as envie de dormir, de te reposer enfin sans être réveillé par tes poumons qui galèrent, ceux-ci qui rejoignent lâchement le club pourri auquel est déjà inscrit ton rein. Les courbatures se multiplient, aucune position ne t’est réellement confortable, tu souhaites seulement rejoindre Morphée pour marquer une pause sur cet inconfort et ces douleurs. Tu nargues la rouquine, l’invites à t’utiliser comme plaque de cuisson. Tu te contractes quand elle passe ses doigts frigorifiés sur ton torse, sens à peine lorsqu’elle s’amuse à t’épiler. Tu la repousses, mais ne t’y acharnes pas, n’ayant plus tant de force à gaspiller.

Elle saisit ton téléphone, tu lui indiques qu’elle risque de se heurter à la messagerie vocale au mieux à cette heure avancée. Tu te redresses péniblement pour tousser de plus belles, puis dissimuler des gouttelettes de sang sur la manche de ton hoodie. « And now you’re bleeding. How fun. » Imperturbable œil de lynx, elle passe son index sur tes lèvres. « I know right. Vampire delight. » Tu laisses tomber ton front sur son épaule, ta tête beaucoup trop lourde. Arrogante, elle qualifie encore Asher comme ton copain alors que tu t’évertues à lui répéter qu’il n’en est rien. Cette fois-ci, tes nerfs t’arrachent une brutale quinte qui manque de se transformer en vomissements sur les vêtements de Parker. Ça lui aurait appris, dommage que ça n’ait pas été jusque là. Tu te distances d’Ariane, conservant tout de même un minimum de décence. Tu poursuis ta toux à t’en cracher un poumon et t’exploser le dos. Puis, à son terme, tu réduis les quelques centimètres entre ta position assise à l’appel de la gravité te conviant à t’allonger sur le pont. C’est aucunement confortable mais tu t’en fiches, t’es trop exténué et endoloris pour rester assis. Tu respires doucement, précautionneusement, avant de questionner, sur un ton étonnement insolent : « No luck? How odd. » Tu approches ta main de ton visage, dégage ton front fiévreux de mèches récalcitrantes. « Can we go to sleep now? » Tu interroges, yeux fermés, voix brisée d’avoir tant toussé. T’as plus la motivation de te mouvoir désormais, même si tu trembles encore par la sensation de froid. « Ginette hates the leprechaun. » Tu divagues, respiration sifflante. « She favors you. » Tu glisses ta main dans la manche de ton pull. « She likes your bread. But she’s never tasted your lasagna. » Tu marques une pause, puis réclames : « Don’t kill her with your cast. She’s not a crow. »

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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyMar 01 Oct 2019, 02:58

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Le téléphone ne m’offrant aucune réponse, qui nargue, que je veux lancer à l’autre bout de mes bras, à l’autre bout du monde. Quand Levi retrouve sa place contre mon cou, quand il s’y étouffe, quand son corps est complètement secoué de soubresauts et qu’il cède là, qu’il tremble, qu’il a mal, qu’il souffre tellement que son orgueil de merde arrive même pas à tout camoufler sous les rictus de son visage, sous la tension dont est harcelée sa silhouette.  « No luck? How odd. » il tente de reprendre son souffle, ses cheveux en bataille qu’il empire en y passant une main tremblante, je manque aucun détail même s’ils me brisent tous le cœur. J’ai jamais autant serré les lèvres et mordu l’intérieur de ma joue que lorsque je raccroche la ligne. Que lorsque mes yeux suivent son corps qu’il allonge difficilement et complètement sur le pont.

« Can we go to sleep now? » « Ready whenever you are. » j’approche les couvertures qui se sont dispersées à travers sa toux, m’assure de les poser sur ses jambes, de les empiler à sa taille et jusqu’à son menton, le hoodie sur lequel j’avais égoïstement des vues que j’arrive à prendre au vol, que je roule pour le glisser sous sa tête, un énième aller de ma paume sur son front qui confirme que la fièvre part pas, qu’elle stick to it. Et je m’allonge à côté de lui, pose lourdement mon plâtre sur son ventre, ma main libre sur laquelle ma tête s’appuie sans le lâcher des yeux une seconde. « Ginette hates the leprechaun. She favors you. » je dégage une autre mèche humide plaquée sur son front, fronce des sourcils en le sentant gigoter sous les plaids. « Does she now? » on n’avait pas une relation parfaite elle et moi, mais apparemment, elle était pas autant une pain in the ass qu’il y semblait. « She likes your bread. But she’s never tasted your lasagna. » il réfléchit, fort, il divague, je déteste ça. « Don’t kill her with your cast. She’s not a crow. » et malgré ça, il arrive à rattraper au vol notre nemesis commun, il pique comme il faut. « Keeping the lasagna for a very specific VIP club of only one person these days. » j’inspire, replace le hoodie-oreiller sous sa nuque sans but précis sauf celui d’occuper mes doigts à faire autre chose qu’à crever les yeux de sa doc qui m’a pas répondu tout à l’heure, qui sert à rien, strictement juste à passer toute ma rage accumulée depuis trop longtemps for her own good. « As I’m keeping my cast for a very specific VIP club of only one crow. »

Il dort pas encore, je sais, je sens. Quand ma tête vient à son tour se loger contre sa mâchoire, quand j’en viens à chuchoter à son oreille, quand chaque mot est un murmure qui me fait tant chier d’être articulé, vu la suite qu’ils risquent tous d’apporter. « Man, you’re going to hate me even more than you do normally. But you gotta trust me on this one. Please. » I don’t trust anyone, Ari – qu’il avait dit, qu’il statuait toujours. Then trust the way I’ve been trying to take care of you more than everything else. « We need to go to the hospital. Now. » une seconde qui passe, mon front qui se pose sur sa joue, la prière conne et stupide et tout sauf nécessaire et lame, god this is so lame, à laquelle je m’accroche en silence. But he’s not good. I’m not good either. « You’ll catch up on your beauty sleep in the car. »

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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyMar 01 Oct 2019, 03:03

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Tu capitules en t’allongeant comme tu peux sur le pont. C’est aucunement confortable, le plancher est aussi dur que frais, mais installé de même, tu as l’impression d’avoir mis tes muscles sur pause le temps d’un instant bien qu’ils continuent de te tirailler. Tu inspires faiblement l’air salin, craignant que respirer trop profondément génère en toi une nouvelle toux, gracieuseté éventuelle de tes ennemis numéro 1 du moment : tes poumons.

Tu te décontractes, te soumets totalement à la gravité, invites Ariane à dormir, ce à quoi elle consent tout en s’évertuant à arrimer de nouveau les couvertures sur vos silhouettes - ta silhouette. Elle glisse un vêtement sous ta tête, tu redoutes d’être de nouveau animé de soubresauts en bougeant mais tes poumons te livrent une pause. Sa paume sur ton front te fait du bien, tu fermes les yeux, la sens se lover contre toi.

Les secondes défilent, les minutes, tu perds la notion du temps. Tu songes à Ginette, tu articules des termes fiévreusement que t’oublies à mesure qu’ils franchissent la barrière de tes lèvres. Elle t’écoute, tu continues, répliques aléatoirement, paupières closes et esprit dérangé. « Keeping the lasagna for a very specific VIP club of only one person these days. » « This is my favorite kind of clubs. » Tu annonces fièrement, déglutis douloureusement. Ta respiration est sifflante, ta poitrine te semble totalement engagée. Tu te réfugies longuement dans ton hoodie « As I’m keeping my cast for a very specific VIP club of only one crow. » Un frisson court le long de ton échine. « Are you gonna hit him? » Tu envisages, t’imaginant des scènes beaucoup trop floues.

Le silence vous étreint de nouveau, jusqu’à ce que la rousse se rapproche, colle sa tête contre ta mâchoire, susurre à ton oreille, son salutaire souffle chaud parcourant ton visage livide. « Man, you’re going to hate me even more than you do normally. But you gotta trust me on this one. Please. » « You’re my number four. » Tu lui confies en guise de réponse, aussi hors sujet puisses-tu être. « We need to go to the hospital. Now. » Tu ne réponds pas de suite, optes pour trembloter en silence. « You’ll catch up on your beauty sleep in the car. » « You got your car? » Tu t’étonnes, sous le couperet de l’illogique. « You’ve never named it. » Tu commentes, fronçant doucement les sourcils. « You got to give a name to your car, Ari. » Tu la grondes, ton intonation étant similaire à celle empruntée pour caractériser les pires manquements de l’humanité.

« I don’t wanna cough. » Tu lui expliques, redoutant que te mouvoir vers le véhicule de la jeune femme crée insatiablement de nouvelles quintes. « Do we really have to go? » Tu marchanderais presque, alors que tu te retournes pour faire face à Ariane et que tu ouvres assez les yeux pour analyser son portrait. Tu soupires doucement, tapotes son avant-bras sans raison évidente. « Okay, let’s go. Let’s do a lil’ road trip. » Tu la laisses se redresser en premier lieu parce qu’en toute franchise, tu doutes de tes capacités à te relever facilement. Tu te sens complètement à plat et t’es certain qu’en position verticale, tes poumons s’animeront de nouveau. « You know I’m not beautiful, right? » Tu fais référence au dit beauty sleep.

Tu te redresses laborieusement, prenant appui sur la cabine. Ta tête tourne une fois que tu es assis et tu joues à la diversion : « Don’t you forget something? » Tu lèves les sourcils, défiant sur la même constante d’incohérence. Téméraire, tu inspires profondément avant de te remettre sur pieds. « Earth is low. » Tu commentes avant de couvrir ta bouche de l’encolure de ton haut pour y enfouir une prévisible, odieuse et affligeante quinte de toux qui fait briller davantage ton regard. Tu résistes à la tentation d’hiberner dans ta cabine - où de toute façon t’avais l’impression d’étouffer - pour quitter Cadence et te rendre sur le port. « Are you gonna drive with that? » Tu désignes le plâtre.

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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyMar 01 Oct 2019, 03:08

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J’arrive pas à capter où la fièvre commence et où elle se termine, quand son visage reste si bouillant, et ses mains se contentent de faire compétition à mes propres doigts gelés. Mais j’en laisse pas paraître plus à voir comment il se rebelle à chaque tentative de réchauffer comme de refroidir son corps qu’il me refuse en grognant. Un énième examen de ce dont il a l’air de l’extérieur ne me rassure pas du tout sur ce que l’intérieur a à lui offrir – et l’hôpital vient donc comme seule et unique option. « You’re my number four. »

Stop, wait what? « Surprised I’m your number something at all. » que je dédouane, que je refuserais presque, si y’avaient pas mes yeux qui cherchaient contre ses paupières closes, si y’avait pas l’impression de savoir absolument de quoi il parle sans arriver à mettre le doigt dessus. Et ça m’énerve, mais ce qui m’enrage encore plus, c’est de voir dans quel état je l’ai laissé se mettre avant de réagir, avant de faire quoi que ce soit pour l’aider. Come on Ariane – forget the number four-thing, he’s the number one here. Do something. « You got your car? You’ve never named it. You got to give a name to your car, Ari. » et il ouvre les yeux Levi, il fronce des sourcils, ma main vient trouver la sienne planquée dans la manche de son hoodie au même moment où un soupir faussement excédé franchit mes lèvres à la suite de ses paroles, préparant les miennes. « It’s as yours as it is mine. We share the fault. »

« I don’t wanna cough. » mon regard qui reste stoïque, qui le suit alors que McGrath bouge un peu. « Let’s try not to then. » il aurait presque l’air de supplier si je ne le connaissais pas aussi bien, si je ne savais pas que chaque nerf en lui était en train de combattre le moindre indice qu’il ne lutte pas de toutes ses forces. « Do we really have to go? » il fait l’enfant gâté, il chigne, je me rattache à ça, lui tire la langue, fronce du nez, ne cède pas, surtout pas. « Okay, let’s go. Let’s do a lil’ road trip. » et à contrecœur, j’initie le mouvement. Parce que j’ai peur qu’il ne me suive pas vraiment là, qu’il mente pour que je le laisse tranquille. J’ai peur de devoir le forcer, j’ai peur de devoir insister. J’ai peur d’user de toute l’énergie qui lui reste, de l’épuiser in the process. J’ai peur de bien des choses et j’ai encore plus peur qu’il le voit, quand je mets tout en mon pouvoir pour rester dos à lui alors que je me relève, que je ravale difficilement, que j’inspire presque aussi mal que lui. « You know I’m not beautiful, right? » lentement, je fais volte-face. Ne lui offrant aucune aide, le laissant se remettre lui-même sur ses pieds, autant j’en peux plus de rien faire, autant je sais pertinemment que c’est probablement dans les détails comme ceux-là qu’il trouve sa dignité, qu’il retrouve qui il est, qu’il s’y raccroche. Au moindre tremblement j’interviendrai, mais pour le moment, il s’en sort parfaitement bien. « When you’re exhausted like that, nah you’re not. But you have your moments. »

L’anglais qui s’assoie, qui prend une pause, qui fait diversion. « Earth is low. » « And sky is high. » j’esquisse un pas vers lui, tente d’attraper son poignet mais il me le dérobe pour le blottir dans une toux qui m’arrache ce qu’il me reste de bon vouloir, et ça suffit, fuck it, ça suffit et c’est assez et je déteste ça, je déteste ça plus que jamais. Ma main qui prend la première couverture du bord pour la loger sur ses épaules, mes yeux qui le fuient une seconde le temps de reprendre contenance avant d’attraper les siens au plus vite. « You’ve got this man. Hold on. »

Mon plâtre qui l’inquiète apparemment. « Are you gonna drive with that? » son coup d’oeil de dédain auquel je réponds de manière identique, pas mal au même moment où ma main trouve la sienne pour ne pas la lâcher de tout le trajet du port jusqu’à ma voiture. « Yup. I’m once more proving that even with one arm I can drive better than you. » l’autre paume, celle à demie recouverte d’un plâtre, qui s’y met aussi, venant se plaquer par-dessus la sienne et la mienne dans l’élan. Le siège passager que je recule, que je penche, que je place au mieux de mes compétences alors que Levi s'engouffre dans l’auto après ce qui s'apparente à son propre chemin de croix. « 10 more minutes of you listening to me and not being an asshole, that’s all I’m asking for. » ce n’est qu’une fois qu’il est bien installé et que j’ai passé la ceinture par-dessus sa silhouette recroquevillée que je confirme, que je rassure. Mes lèvres qui viennent se poser sur son front, le check up de température qui s’éternise plus qu’il n’aurait dû, surtout sachant que sa fièvre est probablement pas partie. « What did you mean, with the number four-thing? » je sais même pas s’il entend, et ça m’arrangerait vraiment que ça ne soit pas le cas. D’avoir parlé contre sa peau, d’avoir demandé quand c’est censé être déjà réglé et oublié, de gratter un détail quand y’a absolument rien d’autre qui compte que d’arriver rapidement à l’hôpital. Come on Ariane – forget the number four-thing, he’s the number one here. Do something. Et je ferme sa porte, file vers la mienne, l’ouvre pour m’asseoir et enclencher le moteur, me murant dans mon silence pour la peine.

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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyMar 01 Oct 2019, 03:17

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Bien sûr que tu la détestes. Tu la hais au point de démolir son ex, Jet, à chacune de ses intrusions dans ton champs de vision. Tu la méprises au point de t’évertuer à te répéter qu’elle doit se chérir et aussi prendre soin de ses relations ; qu’elle doit se placer en première position dans toutes ses décisions car ultimement, c’est avec elle et seulement elle qu’elle vit. Tu la détestes au point de t’être installé à Brisbane - même si ta santé a également joué un rôle crucial dans cette prise de décision -. Tu la hais au point de l’ériger au grade d’être la seule à qui tu fais des promesses. Tu la méprises au point de la protéger tant bien que mal, de persévérer même si t’as envie de jeter l’éponge parce que tu sais à quel point elle se sacrifie pour toi, inavouablement. Tu la hais au tambour de cette intensité, sous le couperet de cette immensité. Tu la hais au point qu’elle soit ton numéro 4.

« Surprised I’m your number something at all. » Et sans doute qu’elle ne l’assimile pas ; probablement que ça ne te dérange pas plus que ça, pour l’instant, qu’elle n’élucide pas la portée de tes paroles quand toi-même tu régis péniblement le flux de tes dires. Tu déblatères, sur sa voiture, sur l’absence de prénom de cette dernière. Tu t’accordes quelques secondes supplémentaires écrasé sur le pont, en totale inertie, à gérer tes douleurs, tes inconforts, à lutter contre tes poumons qui peinent stupidement à accumuler l’air qu’ils nécessitent, trop gourmands pour leur infection. Tu te redresses finalement pour lui faire face, ouvres laborieusement tes paupières de manière à analyser son minois et consentir à te mouvoir. Sa main vient rechercher la tienne blottie au fond de ta manche, tes frissons sont devenus une seconde nature. « It’s as yours as it is mine. We share the fault. » Tu fronces les sourcils, encaissant l’information, partant en quête de solutionnement.

Tu marchandes, chignes, le temps de quelques minutes, volée à la dérobée, avant d’annoncer le petit road trip en direction du centre hospitalier. T’es buté et orgueilleux, mais tu restes réaliste : tu sais que rester sur ton bateau dans ces conditions ne vous sera assurément pas bénéfique. Par station, persévérant, tu te mets lentement en mouvement. D’abord assis, ta langue toujours active pour reprendre tes paroles, animer les circonstances de légèreté. « When you’re exhausted like that, nah you’re not. But you have your moments. » Tu plisses les yeux, mènes un combat pour ne pas les refermer, luttes contre le KO total. « Liar. » T’accuses sans scrupule, enfin sur tes jambes fragiles mais déterminées. Ton avant-bras est appuyé sur ta cabine, garant de ton équilibre « Earth is low. » « And sky is high. » Un léger rire file entre tes lèvres, elle tente de saisir ta main mais tu la lui prives pour relever l’encolure de ton hoodie et préserver l’air t’environnant de ta quinte de toux qui te déchire violemment la poitrine comme la trachée. Tu as l’impression que tous tes muscles et organes secoués par ton diaphragme se rebellent sans merci contre toi, quand ta gorge irritée se venge sur ta voix devenue éraillée. « You’ve got this man. Hold on. » « Enough with the simple truths, now. » Tu dédramatises.

Tu attaques son plâtre. Munie d’un regard dédaigneux, elle provoque sur tes qualités d’as du volant. Tu t’installes précautionneusement, docilement, dans la voiture. Tu soupires doucement, Parker te semble pressée, comme si elle jouait contre la montre quand tu n’es certainement pas en quatrième vitesse. « 10 more minutes of you listening to me and not being an asshole, that’s all I’m asking for. » Elle boucle ta propre ceinture avant de poser ses lèvres sont ton front bouillant. « I’m listening, you’re not sayin’ much. » Tu te doutes de ce qu’elle recherche contre ton épiderme, y dénote. « What did you mean, with the number four-thing? » Elle vit toujours à 100 à l’heure, ne te laisse pas le temps de chercher tes mots qu’elle referme la portière du véhicule, le contourne pour prendre la place du conducteur. Tu la scrutes du regard, murée dans son silence, concentrée sur la route, le moteur ronronnant déjà avec engouement. « Does it scare you? » Tu finis par souffler, même si t’es censé être celui qui l’écoute plutôt qu’être une plaie. Are you scared about the number four-thing? Are you scared about me, about us? Do you fear for the future?

Et tu grognes alors qu’elle démarre et que ton dos prend un coup. Tu t’installes plus confortablement contre le siège et observes silencieusement la route qui se dessine. Promptement, Ariane rejoint le cœur de la ville, la circulation, le traffic nocturne. Tes pupilles s’efforcent à conserver une vue nette sur les différentes formes et lueurs, tes paupières venant fréquemment contrecarrer leurs plans. Tu vogues entre le conscient et l’inconscient, étreins davantage ce dernier lorsque Parker se gare dans le parking du centre hospitalier. Le signe des urgences hurle, intransigeant. Quelques soignants fument à une poignée de mètres de l’entrée. « How are you feelin’? » Tu demandes, aussi ironique cela puisse sembler. Tu décroches ta ceinture, ouvres la portière de la voiture. Tu te glisses à l’extérieur du véhicule et ta main sur la carrosserie de la porte arrière, tes poumons et ton diaphragme invitent à une nouvelle danse infecte. Tu t’esquintes à reprendre ton souffle, bouche dans le creux de ton coude, ta toux refusant son terme à t’en donner de nouvelles couleurs au teint. Tu te laisses glisser de manière à t’asseoir sur le rebord de la portière encore ouverte, ayant impérativement besoin d’une pause. Au bout de longues minutes de dur labeur pour éclaircir tes voies respiratoires, tu retiens ta tête lourde et brûlante entre tes mains, coudes sur tes genoux. « What I’m making you live. » Tu statues, sur un ton faussement humoristique. « Again. » Tu en rajoutes une couche, avant de tourner la tête pour cracher dans un semblant d’obscurité le sang dans ta bouche sur l’asphalte.

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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyMar 01 Oct 2019, 03:23

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« I’m listening, you’re not sayin’ much. » fuck you – do you hear that? Captain Obvious ici, ladies and gents. Je calcule même pas le déplacement entre Levi et le volant tellement j’ai l’impression de fuir le monde entier 14 fois en m’élançant vers mon siège, en m’y écrasant lourdement. La douce ironie de toujours lui reprocher de se tirer quand on parle de choses sérieuses, quand là, c’est moi qui évite. Qui l’évite, qui m’évite aussi. How great. Le moteur qui démarre au quart de tour, la voiture sans nom que j’engage hors de la marina plus vite encore qu’après mes départs enragés suite à nos énièmes disputes.

Les feux de circulation sur lesquels je me concentre, les lignes sur le bitume que je compte, la radio qui crache une chanson que j’entends sans vraiment l’écouter, son regard qui brûle ma peau, son silence qui est presque aussi insupportable que ses paroles. « Does it scare you? » pourquoi il parle? Pourquoi il dort pas comme il l’avait annoncé? Pourquoi il use de ses seules et dernières forces pour jouer l’insolent, pour piquer là où il sait clairement qu’on doit pas, qu’on peut pas aller? « Should I be scared? » Ariane, don’t go there. Et mon regard passe de l’autoroute à Levi, revient glisser dans le rétroviseur quand il peut. « Are you? » Ariane, don’t go there. Mais il se tait Levi, il lutte plus, il est en transe presque, et mes prières des 18 dernières années sont enfin exaucées – il dit plus rien. Sucks that it hurts so much now that I’m getting what I’ve always wanted. « Hey, ugly face. You sleepin or you're still with me? »

Par chance, j’ai à supporter à peine un feu rouge sur tout le chemin. Mes nerfs auraient snapped bien plus tôt bien plus vite si j’avais dû rester là, comme une idiote, à attendre, à rien foutre, à faire du surplace. J’ai conduit beaucoup trop prestement, j’aurais pu faire une connerie si mes réflexes avaient pas été là pour palier, si toute mon attention n’avait pas été dédiée à la route que je connais maintenant par cœur, à penser qu’à ça et à ça seulement. Et l’hôpital qu’on voit droit devant, et les urgences vers lesquelles je me dirige trop naturellement pour que ça ne soit pas chiant de le réaliser. « How are you feelin’? » « Dashing. » que j’ironise, roulant des yeux en retirant les clés du contact l’instant d’après. La question aussi stupide que rhétorique que j’ai même pas le temps de lui renvoyer quand déjà il sort du véhicule pour aller s’échouer dehors, à peine une poignée de centimètres hors de l’habitacle.

Sa toux l’immobilise, mes mains se serrent avec violence sur le pauvre volant qui n’a rien demandé et qui ne trip clairement pas sur le choking à ce point-là. Au même moment où McGrath tente de reprendre la parole, je sors de la voiture pour venir me poster au sol face à lui. « What I’m making you live. Again. » « Yo, let me stop you right there, don’t be a self-centered douchebag, man. » ma silhouette évite instinctivement son crachat sanglant, le ew muet que j’exagère sans dédain aucun. « You don't have the power to make me do or live anything. I chose to stick around now and back then. I chose to live it. » je reprends ses mots, rappelle ma promesse, dégage son visage de ses mèches poisseuses pour y poser mon front. « Plus we both know I'm gonna use all of this one day as my own blackmailing "I did this for you, now you do this for me" masterplan. » one day, when you’ll have survived this. When we’ll have survived this.

« Four's a good number. I’m sure mom would have tons of very deep numerology bullshit to add about it. » j’inspire, dénigre, m’amuse, ferme les yeux une seconde « I’m not scared. » j’expire, précise, ouvre les yeux rien que pour les planter dans ceux de Levi. Levi qui est livide, Levi qui est épuisé. Levi que j’aide à se lever en lui faisant croire qu’il fait tout le boulot, mais que je lâche pas d’un millimètre. « But the nurses will be when they’ll see your crooked bloody smile. » il est sur ses pieds, mon bras autour de sa taille, ses pas que je force à s’adapter aux miens quand on approche de la porte des urgences et qu’elle s’ouvre sur notre passage. « Who’s the vampire now? »

À peine entrés qu’ils nous séparent, à peine passés l’accueil qu’ils l’attrapent pour l’entraîner avec eux. « I’m right behind you, loser. » on me poste derrière à remplir les papiers du jour, les formulaires de merde que je connais par cœur. Que je complète d’une main distraite, que je signe d’un Ariane Parker-McGrath définitif alors que mon regard suit toujours la silhouette de Levi qui s’engouffre dans un autre couloir anonyme, puant autant la solution désinfectante que tous les autres.


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Message(#)ariane&levi ϟ outnumbered EmptyMar 01 Oct 2019, 03:38

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Ton corps entier souffre des soubresauts, la force commence à manquer pour soulever tes paupières si lourdes. Tes pupilles s’adaptent péniblement aux lueurs, aux formes, aux silhouettes, tes sens entrent dans un univers de coton, distordent l’environnement. Une de tes mains glisse sur ta cuisse, l’autre demeure contre ta poitrine endolorie, source de tes plus grands tracas du moment. Tu n’oses plus inspirer, expires avec tant de précaution que c’en est devenu risible. Ta tête lourde s’appuie sur le dossier du siège du passager du véhicule d’Ariane qu’elle conduit à vive allure, comme si une vie en dépendait. Tu perçois difficilement la chanson que sa radio crachote, alors qu’à l’accoutumée tu chantes toujours en chœur avec elle.

Elle te réplique, te demande si t’es toujours avec elle. Tu pousses un médiocre « Mh-mh. » pour ne pas l’alerter. Le goût du sang perdure dans ta bouche, ton estomac menace de déverser son contenu dans l’habitacle de la voiture lorsque des vertiges t’éprennent sans merci. Puis le calvaire du transport s’estompe, Parker se gare proche des urgences. L’enseigne lumineuse beugle, t’agresse violemment la vue. Tu dédramatises, joues en lui demandant comment elle se porte, bien que tu t’y intéresses sincèrement. Déterminé, tu ambitionnes la sortie de la voiture mais tes poumons te rattrapent, te mettent au tapis - soit ici celui de la voiture. Tu déplores une nouvelle fois la catastrophe dans laquelle tu embarques la rouquine quand vraiment, elle te rappelle qu’elle est ici par choix et non par obligation. Tes doigts cherchent les siens à mesure de ses termes qui, bien que t’insultent et te grondent, te font aussi irrémédiablement du bien. Elle dégage ton visage de tes mèches poisseuses, y pose son front. Ça tombe bien, tu mourrais d’envie d’avoir un contact de proximité avec elle. T’avais besoin cruellement de ce genre de pause - c’est tout ce dont tu avais besoin pour pouvoir envisager continuer. « Plus we both know I'm gonna use all of this one day as my own blackmailing "I did this for you, now you do this for me" masterplan. » Tu pouffes en guise de réponse. L’ardoise risque d’être franchement déséquilibrée, mais tu cesses les lamentation pour le moment.

Elle poursuit ton recueil d’énergie au sein de votre bulle, évoque ton aveu la rangeant parmi les rares personnes que tu sais aimer sincèrement et foncièrement dans ton existence. Ceux qui ont ton cœur, plus que ta raison jamais ne leur autoriserait. « I’m not scared. » Good. That makes one of us, even though I will never tell you any of that. Et elle t’aide à te lever, t’incite à te mettre en route quand t’aurais pu demeurer des heures sur le parking. Tes jambes sont molles, faiblardes. Ton teint est livide, tes yeux brillants. Elle poursuit les railleries et tu es reconnaissant du fait que tes poumons collaborent pour ce transfert-là jusqu’aux urgences.

« I guess I’m the vampire. »
Tu consens, voix éraillée sous gorge irritée, les regards des patients se rivant sur toi dès votre entrée. Le sang sur tes lèvres et ton menton sont les seules couleurs que tu arbores naturellement et le reste de ton allure doit paraître alarmiste. L’infirmière positionnée à la borne d’accueil vous fait passer en priorité, comme si elle redoutait que tu exploses dans l’entrée, alors que tu t'apprêtais à t’installer sur un siège malgré le regard effaré d’un homme au bras blessé peu enclin à ce que tu t’approches de son espace vital. J’suis pas contagieux, dude. Mais t’es entraîné avec l’équipe de soin, invité rapidement à t’asseoir sur un lit, t’entends aucun malade de la salle d’attente rechigner devant le fait que tu prennes leur tour. Ariane occupe le rôle administratif qu’elle a maîtrisé à d’innombrables reprises, connaissant ton dossier médical sur le bout des doigts ainsi que les autres informations que le centre hospitalier sait réclamer. L’infirmière se renseigne sur les derniers aléas de ta situations que tu renseignes laborieusement, puis les constantes qu’elle inscrit sur une nouvelle page de ton dossier qui l’inquiètent assez pour qu’elle te passe en priorité et résonne derechef l’urgentiste. La blouse qu’elle pose sur ton lit avant de partir te beugle que tu es bon pour rester dans un lit d’hôpital au moins pour cette nuit mais tu ne jouis pas de l’endurance nécessaire à lui poser quelconque question. Tu ne penses plus qu’à dormir - et respirer. T’as beau regarder la blouse, vu qu’elle ne se met pas sur toi toute seule, tu peux rien faire avec elle. Par ailleurs, l’enfiler rimerait à avoir encore plus froid. Alors t’attends, immobile - quand tu ne tangues pas -, assis en travers sur le lit, te concentrant sur ta respiration si sifflante que tu soupçonnes qu’Ariane sera capable de te retrouver seulement par ce bruit.

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