| TIMYA ● woke me up one touch and i felt alive |
| | (#)Ven 18 Oct 2019 - 8:12 | |
| Ce n'était pas aisé ce qu'elle lui demandait, comment répondre, comment savoir? Tim n'avait pas vécu ce genre de choses jusque là. Il ne prenait aucune décision parce qu'il n'avait jamais connu de véritables relations amoureuses et avec du recul, il constatait qu'il était angoissé au possible. Et s'il répondait mal? S'il lui faisait plus de mal encore? Freya n'avait pas besoin d'entendre un discours négatif, elle devait être rassurée au contraire et Decastel se devait d'être là pour apaiser ce coeur qui battait à un rythme des plus irréguliers. Le soldat le sentait palpiter non loin de ses doigts et il l'entendait respirer avec plus de difficulté que lors d'un contexte normal. A nouveau, il était inquiet, il avait envie de tout absorber, que ce chagrin et toutes ces incertitudes disparaissent parce que leur relation méritait bien plus que ces montagnes russes émotionnelles. Tim en avait trop vu récemment et il avait failli perdre sa jolie suédoise lors d'un moment d'égarement. A partir de là, comment gérer le fait qu'elle lui demande de comparer le le lien qui les unissait à ce qu'il partageait avec Charlie? Rien n'était semblable: ils ne s'étaient pas rencontrés dans les mêmes circonstances, n'avaient pas développé le même attachement pour des raison évidentes... Tout était différent, rien ne pouvait être décidé sur de jolis mots. Decastel ne pouvait pas la satisfaire, pas à ce moment là puisqu'il savait très bien qu'oublier Villanelle n'était pas une image qu'il pouvait envisager, surtout pas alors qu'il attendait un enfant en sa compagnie. Freya avait raison sur ce point, elle serait toujours là, comme une ombre entre eux parce qu'il voulait être le père du bébé.C'était Tim tout craché, de vouloir tout mener de front alors qu'il était déjà bien incapable de gérer le flot de ses émotions. A ce moment là, justement, il y avait un volcan intérieur qui menaçait d'entrer en éruption parce que c'était trop tout cela, trop d'émotions, trop vite. Freya avait failli mourir et deux secondes plus tard, elle mettait en doute leur cople tout entier sur un simple questionnement et comme à son habitude, le soldat n'était pas en mesure de l'embobiner. Comme pas mal de garçons, il aurait pu lui dire qu'il s'en fichait bien de Charlie et de cette histoire de bébé, qu'il était avec Freya et qu'elle était la prunelle de ses yeux mais Timothy n'avait jamais été un menteur. Il n'avait même pas essayé de l'être, trop intègre et trop conscient que des mensonges pouvaient blesser bien plus que des mots bien choisis pour préserver la santé mentale de son prochain. Ce n'était pas ce qu'il ferait avec Freya parce qu'il lui avait promis de la sincérité, en plus d'un partage sans équivoque, de la protection constante...De l'affection, avant tout et il n'avait pas envie d'arrêter de lui en donner. Clairement pas maintenant, alors qu'elle souffrait le martyr entre ses bras. Avait-elle envie de s'y échapper? Timothy le crut quelques instants alors que la suédoise se tourna plus nettement vers lui, amenant de nouveaux doutes dans leur conversation, de nouveaux mots que Tim ne pouvait pas contredire. Il ne pouvait rien dire, à part ouvrir la bouche et attendre que Doherty se refrène d'elle même, préférant ne pas entendre ce qu'il avait à susurrer concernant ses sentiments réels pour Villanelle. "Parfois, si. Parfois, c'est de ma faute." Trop souvent à son goût ces derniers temps et cela le blessait car il ne s'était jamais considéré comme ce genre de personnes, celles en mesure de faire du mal à leur entourage à cause de décisions qui paraissaient irrationnelles. Il n'était pas irraisonné pourtant, pas alors qu'il écoutait doucement Freya, qu'il essayait d'enregistrer ce qu'elle lui narrait et il espérait qu'elle allait rester. Bordel, qu'il le voulait. "Elle est déjà revenue. Le jour de l'échographie. J'aurais pu me jeter dans ses bras, peut être que j'en avais envie mais ça aurait pas été pour les bonnes raisons alors c'est pas ce que j'ai fait. Je lui ai dit que j'étais avec toi et que c'était ce que je voulais vraiment à l'heure actuelle. Faire ça, nous deux. Je peux pas te dire où en sont mes sentiments parce que c'est pas facile tout ça, c'est pas..." Gérable, c'était peut être cela qu'il voulait dire au moment où il dût s'arrêter puisque sa voix se mit à trembler. Il ne voulait pas paniquer, pas maintenant, dieu, s'il te plaît. "Je crois en nous, tu sais. Sinon, je serais pas là, à te tenir dans mes bras. Je serais ailleurs, avec elle peut être, mais je veux être ici. Je veux qu'on se laisse une chance parce que tout est possible et... Je crois que j'ai besoin que tu me prouves que je suis important. J'ai juste envie que tu m'aimes pour ce que je suis, parce que je te mens pas. Je le ferai jamais. Je peux te promettre au moins ça parce que le reste, personne peut prédire mais je m'en fous, je veux pas voir l'avenir là. Je veux juste vivre le présent, notre présent. Toi et moi." Est-ce que tu veux le faire avec moi? Voilà ce qui le travaillait parce qu'il avait peur de la perdre, une nouvelle fois, à peine dix minutes après la première et c'était clairement trop douloureux pour son coeur d'hypersensible. Freya le lirait certainement dans ses pupilles si expressives alors qu'il attrapait une de ses mains et qu'il laçait ses doigts entre les siens. Ne pas quitte pas, ma galaxie suédoise.
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| | | | (#)Sam 19 Oct 2019 - 20:25 | |
| Freya ne peut pas s’en empêcher. Et elle sait que certains croient que c’est de leur faute. Evidemment que Tim va penser que c’est de sa faute, qu’il est la cause principale de ses larmes qui n’en finissent jamais de revenir à la charge. Qu’il est le porteur de maux plus fort qu’elle, qu’il est la source de cette tristesse qui n’a l’air d’avoir aucune issue, aucune finalité, aucun but. Il a cru qu’elle avait tenté de mettre fin à ses jours et cruellement, la suédoise le laisse croire cette idée. Parce qu’il va s’inquiéter et donc se soucier plus d’elle et être là pour elle plus qu’il ne faut. Putain que c’est égoïste mais c’est comme ça que fonctionne le cerveau de Freya à ce moment-là. Elle a besoin d’être réconfortée, d’être rassurée, que ses inquiétudes soient bouclées. Même si elle continuera à souligner là où il fait bon de faire mal, de se torturer un peu parce que sinon, ça serait bien trop facile. C’est pour ça qu’elle aurait préféré garder la tête sous l’eau. Même si elle n’avait pas tenté quoique ce soit, même si ce n’est pas aujourd’hui qu’elle a essayé de mettre fin à ses jours. Mais au moins, elle était dans une dimension où les voix n’étaient plus, où le silence régnait et elle avait apprécié. Maintenant, Freya doit faire face à Timothy qui s’inquiète, qui hésite, qui ne sait pas vraiment comment faire pour l’aider. Elle veut le repousser mais sur la longueur, elle n’y arrive pas. Pas quand il la supplie du regard, pas quand sa voix montre une force qu’il développe pour elle, pas quand il lui murmure qu’il l’aime. La suédoise en a encore des fourmillements quand elle y repense. Il m’aime, putain, il est vraiment tombé au bord du gouffre pour aimer une personne pareille. Elle a raison, Tim, tu aurais mieux fait de ne pas t’attacher aussi fort et aussi vite. « Parfois, si. Parfois, c'est de ma faute. » Il veut porter la culpabilité du monde sur ses épaules, Tim. Mais là, la jeune femme secoue la tête avec énergie. « C’est pas toi, Tim. C’est ma tête, c’est ma putain de génétique qui provoque ça. Des putains de gènes pourris. Arrête de croire que c’est d’ta faute, bordel. » Elle finirait presque par s’énerver tellement que cette idée la révolte. Les femmes de cette famille sont juste naturellement condamnées à avoir le cerveau qui débloque, un point c’est tout. Il n’y a pas de coupable, pas de juge, juste une condamnation à vie qu’elle doit traîner parce qu’une force supérieure l’a décrété dès sa naissance. Une raison de plus de maudire son patronyme. De maudire jusqu’à son existence toute entière.
Freya se maudit aussi d’avoir embarqué sur ce sujet. Et elle maudit Tim d’être aussi transparent, non, d’être carrément translucide sur le sujet. Il enchaine les mots, les justifications, les arrondis d’angle et ça lui fout des piques dans le corps, bien plus qu’elle ne l’aurait pensé. Bordel, elle est déjà en train de s’accrocher à lui. Parce que ça fait déjà mal, que ça la rend amère et qu’elle déteste cette fichue autre qui est en train de lui pourrir le moral. Pourquoi elle s’est mise à penser à elle, aussi ? Pourquoi elle n’aurait juste pas pu se la fermer et se laisser bercer par les bras de Tim autour d’elle ? Le réconfort de sa voix apaisante agissant comme un pouvoir magique, sa présence la rassurant enfin parce qu’il est avec elle et pas avec l’autre. Mais peut-être que c’est pour ça qu’elle cherche à s’échapper, comme si elle veut absolument foutre une barrière de sécurité entre eux. Pourquoi, elle n’en sait rien. Parce que chaque fibre le réclame, lui, sa douceur, sa protection, même son affection – non, il a dit autre chose mais elle ne veut pas le croire que ce soit réel pour l’instant. Il a bien dû dire ça juste pour lui faire plaisir, parce qu’il a cru que c’est ce qu’elle voulait entendre. Tim la rend faible, il la rend vulnérable, il la traite comme si elle est faite de porcelaine et ça, ce n’est pas quelque chose qu’elle peut s’accorder d’être. Freya n’aime pas être comme ça. « Elle t’a demandé de revenir vers elle ? » Parce que ça aussi, c’est important. Même si Tim n’a pas répondu franchement à sa première question, Doherty préfère savoir si l’éventualité de devoir se farcir une ex collante et insistante est à envisager dans l’immédiat. Freya s’agrippa un peu plus au rebord, ses phalanges blanchissantes un peu plus, et bordel, elle commence à suffoquer. Cette conversation ne mène à rien, Tim voudra essayer de la rassurer mais il lui fout ses propres inquiétudes à la figure. Elle ne sait pas s’il sent rend compte mais elle, c’est tout ce qu’elle voit. Son échec, écrit en néon cliquant dans tout son discours. Bien sûr qu’elle veut le reste, bien sûr qu’elle veut le présent mais le passé, le si précieux et fragile passé, il a déjà été foutu en l’air parce qu’elle n’a pas su lui faire ressentir qu’il est important, bordel. Le verre à moitié vide de toute façon, qu’importe la pommade qu’il passera, elle ne fera que souligner la blessure béante qui ne veut pas partir. Là où ça coince, là où ça blesse. Pour elle surtout parce qu’elle est juste aveuglée. Et qu’importe si ses doigts sont entre les siens, qu’il tente de la garder auprès de lui, de lui communiquer une espèce de force quelconque. Freya ne va pas mieux. « C’est c’que j’essaie de faire et je- La preuve que j’y arrive pas. De te faire croire que t’es suffisant. Tu vois pas que… Putain, Tim, j’essaie mais tu me balances ça, c’est que j’y arrive pas ! » Si elle y avait déjà commencé à y arriver, il ne dirait pas tout ça. Freya revoit les derniers jours – leurs premiers ensemble – comme une vidéo qu’on fout en mode rapide devant les yeux. Et le constat est terrible, il est blessant ; il est clair qu’elle n’a pas été à la hauteur, pas encore. La suédoise sait que demain peut être meilleur, elle caresse cette idée que demain, elle trouvera un moyen d’enfin le sentir important. Mais à cette seconde près, elle se sent trop misérable pour répondre favorablement à son appel. Freya regarde leurs mains liées alors que son cœur s’emballe, furieusement, un goût âcre sur le palais. La jeune femme se pince la lèvre et tourne ses yeux vers Tim. « Est-ce que tu t’es stoppé parce que ce n’était pas le bon moment… Ou parce que c’était à cause de moi ? Si ça avait été avant nous, tu te serais refréné, Tim ? » Il n’avait peut-être pas la réponse lui-même parce qu’il ne veut pas voir hier, il ne veut pas refaire le monde avec des ‘si’ hypothétiques. Il ne veut non plus voir demain. Non, Tim veut se concentrer sur le présent, sur eux, sur maintenant.
La suédoise déglutit de nouveau mais la bile a du mal à passer. D’ailleurs, elle se sent physiquement très mal. Tout ça, cette conversation, l’eau qui se refroidit, ce qui se passe dans sa tête, ça la rend malade. Et elle sent que son estomac ne va pas tarder à lâcher. « J’peux pas te- » Mais le reste n’arrivera jamais parce que Freya sent son visage blêmir. Elle se lève brutalement de la baignoire, en sort tout aussi précipitamment et finit deux minutes après dans la pièce étroite des toilettes, la tête dans la cuvette. Elle a froid, elle se sent faible, elle a eu peur aussi. Peur de crever malgré ce qu’elle a pu laisser paraitre à Tim. La suédoise lève une main tremblante sur le bouton de la chasse d’eau avant de s’asseoir cul nu contre le mur, tremblotante, des larmes commençant de nouveau à s’éjecter de ses yeux. Son ventre se contracte à chaque sanglot et Freya croise ses bras autour d’elle tout en ramenant ses genoux près de sa poitrine, comme pour se chercher une source de chaleur. Regarde-moi ça, tu as l’air pitoyable, là. Tu cherches juste à attirer l’attention sur toi, comme d’habitude. Pauvre petite chose, regardez-là comment elle se sent mal, comment elle souffre. Parce qu’il n’y a que son malheur qui compte, que sa douleur qui est importante. Réveille-toi, ma fille, il y a bien pire dans ce monde qu’une gamine qui n’arrive pas à prendre un putain de bain sans risquer d’y laisser sa peau.
Freya se tape la tête contre le mur derrière elle tout en grinçant des dents, en pestant contre elle-même. Quand tout ça va s’arrêter, quand elle va finir par reprendre du poil de la bête et être celle que Tim attend qu’elle soit ?
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| | | | (#)Dim 20 Oct 2019 - 9:11 | |
| Déglutir pour ne pas flancher. Ne surtout pas pleurer. Pourtant, il n'y avait rien d'agréable dans l'instant qu'il partageait avec Freya parce qu'elle était froide, presque en colère contre lui. Tim n'arrivait pas à saisir toutes les raisons qui avaient amené ce genre d'états d'âme mais dans tous les cas, il ressentait la culpabilité se promener dans ses veines. Il n'avait pas su trouver les bons mots pour apaiser le coeur meurtri de la jolie Doherty et apparemment, ses bras ne suffisaient pas plus à faire taire ses doutes persistants. Au bout du compte, Decastel n'était qu'un poids supplémentaire dans l'existence de la jeune femme alors qu'il n'avait désiré qu'être l'inverse, être celui qui l'aiderait à retrouver la joie de vivre et de se battre contre ses démons. Il n'y avait pas de remède miracle néanmoins et on ne guérissait pas des années de bipolarité à coup de bonnes intentions et jolis compliments. Timothy était décidément bien trop naïf pour son propre bien et c'était à cet instant là qu'il réalisait à quel point il avait été dupe de croire qu'il aurait pu être quelqu'un d'important aux yeux de la suédoise. Il n'était qu'un fardeau supplémentaire, qu'un garçon qui l'avait forcée à se tourner vers lui, à lui donner son âme alors qu'elle avait persisté à ne pas vouloir être avec quelqu'un. Tim se sentait mal lui aussi et ce n'était plus à cause des mots de Freya qui lui répétaient pour la centième fois que ce n'était pas sa faute toute cette mascarade, c'était bel et bien parce qu'il réalisait qu'il avait été cet homme là. Ce connard là. Celui qui lui avait couru après pour lui narrer de belles paroles alors que la jeune femme lui avait asséné des vérités: elle ne voulait pas de lui. Elle ne voulait de personnes, pour être honnête, pas d'elle même non plus mais Tim n'avait pas écouté parce qu'il s'était senti pousser des ailes à ce moment là. Persuadé qu'il pouvait être son chevalier servant, cet espèce d'ange qui viendrait la mettre dans un cocon protecteur. L'illusion avait tenu quelques temps mais le présent les rattrapait désormais et le mépris de Freya était aux premières loges. Tim avait beau chercher les meilleurs discours parce qu'il avait encore des intentions si pures, rien n'y faisait. Elle était perdue. Elle se refusait à accepter ce qu'il pouvait dire. Quelque part, elle refusait son amour et c'était ce qui faisait le plus mal dans tout cela puisqu'il avait tout donné pour elle, tout sacrifier également. Il l'avait mise sur un piédestal avant tout et voilà qu'il était temps de chuter. Le soldat fronça les sourcils, sans comprendre la portée de la réplique de sa belle galaxie mais il ne dit rien. Il n'avait plus de mots, il n'avait pas à en avoir d'ailleurs, jusqu'à ce qu'elle lui pose la fameuse question. Charlie. On en revenait toujours à Charlie et si Freya agissait ainsi, c'était parce qu'elle était un danger réel pour le lien qu'ils étaient en train de tisser, doucement mais sûrement. Elle était la mère de son enfant, sa première fois, son premier baiser, tout à la fois. Doherty ne pouvait pas rivaliser avec cela et elle devait forcément le savoir, trouvant une parade pour rejeter les sentiments de Tim plus loin. Pour qu'il la quitte, là, maintenant, mais il ne le ferait pas. "Je peux pas savoir ça. Je sais juste que je voulais te retrouver, Freya. Je savais juste ça..." De toute manière, il n'avait pas spécialement le temps d'en dire plus que Freya s'extirpa de l'eau froide pour courir vers les toilettes, laissant un Decastel pantois, tout habillé au fond du bain. Il reprit sa respiration, sentant les larmes monter jusqu'à ses yeux bleutés. Elles s'y échappèrent, au moins quelques unes car ce n'était un secret pour personne, Tim était ultra sensible. Il finit par sortir de l'eau à son tour, se délestant de ses vêtements mouillés pour se mettre à son aise dans une tenue sèche. Puis, il courut bien vite vers les toilettes, entrouvrant la porte pour retrouver sa suédoise prostrée contre le mur. Decastel n'essaya même pas de parler, pas même de la raisonner. A la place, il s'agenouilla, passer ses bras sous elle et il la souleva de terre pour la sortir de là. Il l'amena jusqu'à la chambre et prit le temps de la déposer sous la couverture, s'asseyant à ses côtés et déposant un baiser sur sa tempe, une larme roulant jusqu'à elle dans le même temps. Tim était triste, Tim était dépassé mais ce n'était pas ce qui comptait vraiment... Elle était en vie, elle était là et même si elle n'était pas la Freya qu'il préférait, elle restait celle qu'il avait accepté d'aimer. Celle qu'il ne lâcherait pas au premier orage, ce n'était pas Timothy Decastel.
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| | | | (#)Dim 20 Oct 2019 - 20:04 | |
| Dans un monde parfait, Freya lui aurait balayé ses incertitudes. Elle lui aurait embrassé le visage de mille baisers jusqu’à ce qu’il soit rassuré. Qu’elle restera, qu’elle ne bougera pas, qu’elle l’aimera, qu’elle le soutiendra quoiqu’il arrive. Dans ce monde parfait, elle n’aurait sûrement pas une maladie embarrassante, handicapante, qui peut tuer n’importe qui et n’importe quoi sans qu’elle puisse vraiment y faire quelque chose. Parce qu’elle ne le voit pas forcément venir. Sans ça dans sa tête, Doherty serait sûrement assez forte pour eux deux, pour ne pas laisser Tim seul, pour le laisser la prendre dans ses bras. Il aurait déjà compris qu’il était suffisant, qu’il était déjà parfait comme il est et que ça la comble très bien comme ça. Elle serait là pour lui, elle aurait les épaules assez larges pour le porter, partager son amour, l’embrasser jusqu’à ce qu’il soit convaincu que jamais, jamais elle ne partira ni l’abandonnera. Qu’il vaut tous les sacrifices du monde et bien plus encore. Dans un monde parfait, il n’y aurait peut-être aussi pas d’ombres au-dessus de leurs têtes. Il y aurait juste eux et ça aussi, ça serait suffisant.
Mais le monde n’est pas parfait. Freya est dans une phase où un rien la fait chavirer. Et Tim essaie, il tente de la raisonner, il tente de la porter et il n’y arrive pas. La suédoise le tient à bout de bras, elle veut prouver par a plus b quitte à passer par n et m qu’elle n’en vaut pas la peine. C’est le discours qu’elle lui tient depuis le début de leur relation, qu’il aurait dû jeter son dévolu sur quelque d’autre. Mais pourtant, l’alchimie est là. Leur première nuit ensemble avait eu un goût magique et intemporel, fragile et délicat. Peut-être que c’est ce que Freya recherchait dans le fond. Ces derniers mois étant remplis de tourments, de difficultés, d’épreuves à franchir, d’émotions à gérer. Elle avait besoin d’un répit et Tim lui a offert ça. Il lui a offert une parenthèse de douceur, un moment à eux où il l’a prise entre ses mains et l’a traité comme le plus précieux des objets. Elle avait beau avoir protesté, elle avait apprécié. Et ça l’a marqué, ça l’a touché encore plus de savoir que ce n’était pas sans conséquence puisqu’il est venu la voir quelques jours après. Une escapade nocturne qui se transforme en quelque chose d’autre. En promesse de dessins, de fleurs et surtout d’amour. Decastel est juste arrivé au mauvais moment. Il est témoin d’une descente qu’elle confine en général pour elle, en se terrant chez elle, en ne déversant sa déprime que sur son je m’en foutiste de jumeau. Tobias n’est pas Tim, il s’en fout, ça lui passe au-dessus de la tête, il s’en moque même. Il a l’habitude. Mais Tim, Tim n’est pas comme ça. Doherty aurait dû le tenir à distance, au moins pour quelques jours. Au moins le temps de se recomposer, de se refaire, de remettre de l’ordre dans sa tête. Peut-être que ça leur aurait épargné toute cette scène, tragique et larmoyante à souhait.
Et larmoyante, c’est exactement comme ça que Tim la retrouve dans les toilettes. Freya n’en peut plus, elle est à bout, elle a poussé le vice trop loin, elle a trop demandé et Tim, son précieux et adorable Tim lui a tout fourni, il lui a répondu, il n’a pas pris d’itinéraire bis. L’encaissement de ce trop plein d’émotions la fouette, ça la prend à la gorge et aux tripes. Elle n’a plus aucune force, ni de parler, ni de chercher d’autres explications là où il n’y en a pas ou de pousser le bouchon trop loin. Les yeux clos, Freya laisse Tim la prendre dans ses bras et l’emmener dans sa chambre – il aurait pu l’amener au bout du monde qu’elle n’aurait pas bronché. Un léger grognement insatisfait s’échappe de ses lèvres alors que sa chaleur la quitte au profit de cette de ses draps. Elle finit par ouvrir les yeux et elle se prend en plein fouet ceux que Tim, porteurs d’une tristesse qui lui brise les os. Doherty lève la main et passe son pouce sur une de ses joues. « Pas des larmes de joie, ça. » Ce n’est pas une question mais une constatation. C’est à cause d’elle. C’est à cause d’elle qu’il a ce voile qui assombrit ce visage si beau. « Prends-moi dans tes bras, crie-moi dessus, secoue-moi mais ne pleure pas, Tim. » Sa voix est faible, presque éteinte mais éternellement suppliante. Ce n’est pas une image qu’elle veut en tête, ce n’est pas ce qu’elle veut provoquer chez lui. « J’suis pas à la hauteur de ton amour. J’te rends triste et c’est pas ce qui est censé se passer quand t’aimes quelqu’un. Tu mérites tout le bonheur du monde, Tim, ne laisse jamais personne te faire croire du contraire. Pas même moi. Surtout venant d’moi. » La tête coincée sur l’oreiller, ses cheveux humides faisant un halo autour de sa tête, Freya ne le quitte pas de son champ de vision, même si ça lui fait mal de le savoir mal. A cause d’elle, bordel. Elle n’est vraiment qu’un déchet de la société pour pouvoir attrister Tim Decastel comme ça. Sa main glisse dans ses cheveux, caressant doucement ses mèches dans un but quelconque d’apaisement. Faites-moi souffrir autant que vous voulez mais pas lui.
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| | | | (#)Lun 21 Oct 2019 - 1:02 | |
| Bien évidemment qu'elle avait vu la larme couler jusqu'à son visage. Evidemment qu'elle l'avait sentie faire son chemin jusqu'à ses jolies yeux marrons. Tim n'était pas dupe, il n'essayait de toute manière de pas de terrer sa sensibilité, c'eut été une lutte impossible. On ne pouvait pas changer un fait aussi profondément ancré dans l'âme de quelqu'un et tout cela, c'était une part importante de lui-même. De ce fait, il ne pouvait pas dissimuler à sa petite amie que la situation le blessait plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. Pourtant, il s'était montré prêt et déterminé à gérer tout cela au moment où la suédoise lui avait asséné qu'elle ne serait pas un cadeau au quotidien. Il n'avait pas vu le tout comme cela, pas comme sa jolie Freya en train de se noyer dans la baignoire, se refusant à son contact, pas comme sa belle Doherty en train de vomir dans les toilettes avant de pleurer tout son saoul jusqu'à ce qu'il n'arrive pour la délivrer de cette solitude des plus douloureuses. Tim n'avait pas eu l'envie de parler, encore moins de commenter tout ce qui venait de se passer car il n'avait pas trouvé les mots pour la rassurer, que l'ombre de Charlie était encore présente au dessus de leur couple, non, rien de tout cela n'avait été suffisant. Peu importe ce que Freya lui dirait en retour, Decastel était convaincu qu'il n'avait pas été à la hauteur de la situation et c'était sûrement pour cette raison qu'il avait laissé cette goutte d'eau s'échapper de son oeil bleuté. Il était resté là ensuite, assis à côté d'elle, silencieux, à attendre que le ciel lui tombe sur la tête parce que c'était la prochaine étape, pas vrai? Après qu'on lui eut retiré son bonheur, son espoir et sa naïveté, il ne lui restait plus que son enveloppe corporelle à maudire. Timothy respirait encore néanmoins et il sentit la main de Freya se poser sur sa joue, le forçant à rencontrer son regard. Elle devait s'en vouloir elle aussi d'avoir provoqué un tel cataclysme et parce qu'il ne souhaitait pas qu'elle se flagelle pour tous ces événements, il réussit à avoir un faible sourire pour elle. "C'est rien, Freya. Je suis juste fatigué. Je pensais être meilleur que ça, meilleur pour toi." Il était triste aussi mais cela, il ne pouvait pas vraiment lui dire et contrairement à ce qu'elle proposait, Timothy ne lui hurlerait pas dessus pour quelque chose qu'elle ne contrôlait pas plus que lui. Au final, sa douce main passa dans ses boucles et Tim sentit sa respiration se ralentir, certainement apaisé de constater que sa Freya était encore quelque part là dessous, si on grattait un peu cette phase dépressive qui la rendait si morne et prête à en finir avec ce monde. "Si. Quand on aime quelqu'un, on est triste quand il est triste. On est heureux quand il est heureux. Mais ça veut pas dire que t'es pas à la hauteur, au contraire, ça veut dire que t'es dans mon coeur sinon je ressentirais pas ce que tu ressens, là, maintenant." Il avait bien trop d'empathie, c'était vrai et s'il se sentait aussi mal, c'était parce que sa galaxie suédoise avait mal. La logique était bancale, certes, mais c'était celle de Tim. Il finit par se frayer un chemin sous les couvertures à son tour, le corps tourné vers sa suédoise, sa main venant se balader sur son visage rougi par les sanglots. "Ne pars pas, Freya. Repose toi et quand tu auras envie de te lever, je serai là." C'était une promesse qu'il lui faisait, de l'attendre. Oui, attendre qu'elle allait mieux pour se relancer dans l'univers parce que cela viendrait, ce n'était qu'une phrase ce qu'elle était en train de vivre. Instinctivement, son bras finit par passer autour de la belle Doherty et il espérait qu'en la serrant contre lui, là, tout irait mieux. Qu'ils pourraient tout oublier le temps d'une nuit et repartir du bon pied quand le jour se lèverait. Ensemble.
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| | | | (#)Mar 22 Oct 2019 - 23:11 | |
| "C'est rien, Freya. Je suis juste fatigué. Je pensais être meilleur que ça, meilleur pour toi." Doherty se pince les lèvres, elle tord la bouche et elle cligne les yeux plusieurs fois pour essayer de ne pas encore perdre la face. C'est dur, c'est compliqué et il reste quand même que quelques larmes perlent sur le côté de ses yeux. Mais Freya ne rompt pas le contact visuel, elle tient bon parce qu'elle ne veut pas le lâcher. Sa main caresse machinalement ses boucles, les doigts se mêlant avec délicatesse entre ses cheveux, espérant apporter un quelconque réconfort pour apaiser le voile qu'il y a dans ses yeux. A cause d'elle. "Si. Quand on aime quelqu'un, on est triste quand il est triste. On est heureux quand il est heureux. Mais ça veut pas dire que t'es pas à la hauteur, au contraire, ça veut dire que t'es dans mon coeur sinon je ressentirais pas ce que tu ressens, là, maintenant." Les yeux de Freya sont humides, débordant d'une émotion qu'elle n'arrive pas à contenir. Elle n'essaie pas, de toute façon, pas face à Tim. Elle peut n'être que vraie avec lui, même si elle tente de le cacher. Il a une sensibilité et une empathie tellement rare que égoïstement, elle veut qu'il partage un peu de son mal être. Elle l'avait prévenu et il avait signé pour ça. Maintenant il est aux premières loges pour observer l'étendu des dégâts, pour être le témoin privilégié de cette soumission psychologique qui l'épuise et qui la frustre. Avec les années, Freya ne s'y fait pas et voir le visage brisé de Timothy malgré son faible sourire la désole encore plus.
Un bref instant passe et le jeune homme finit par la rejoindre sous les draps avant de parcourir son visage de ses doigts. "Ne pars pas, Freya. Repose toi et quand tu auras envie de te lever, je serai là." Son bras glisse autour d'elle et Freya n'a plus aucune envie ni de volonté de le repousser. "J'ai besoin d'toi, Tim." Maintenant plus que jamais. Pour apaiser la douleur, faire taire les voix, veiller à ce que je ne me perdes pas. La suédoise se laisse envelopper, elle balance les armes et les protections par dessus la fenêtre et ça lui ferait presque du bien quand elle fourre son visage dans le creux de son cou. Freya hume doucement son odeur tout en fermant les yeux. La respiration de Tim, le battement de son cœur, son corps chaud contre le sien glacé font office d'apaisement. Plus tard, ça ira mieux. Plus tard, elle trouvera un moyen de le faire sourire comme il le mérite. Mais pour l'instant, il n'y a que la sécurité des bras de Tim qui compte. Elle l'embrasse sur le cou, furtivement, doucement. Freya passe un bras autour de lui à son tour, se rapprochant un peu plus, happée par un sommeil qui ne tarde pas à venir. Il est tout ce dont elle a besoin à ce moment.
Elle aura les yeux qui piquent et rouge brûlants mais ça ne sera rien face à la culpabilité qui la rongera. Mais Freya s'accrochera. Parce que cette relation est le seul rayon de soleil de sa vie en ce moment. Plus tard sera meilleur. Elle fera tout pour.
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| | | | | | | | TIMYA ● woke me up one touch and i felt alive |
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