| mind doodles ▲ lily & matt |
| | (#)Mar 15 Oct 2019 - 0:31 | |
| C'est con parce que de base, je suis pas quelqu'un de stressé. Je peux être stressant, ça ouais, clairement. Je peux être le dude qui respire dans ta nuque et qui te fait rouler des yeux, je peux être l'idiot qui pose 40 fois la même question rien que pour attirer ton attention. Je peux être le type lourd qui raconte des blagues toutes aussi lourdes rien que parce que je sens que l'ambiance est lourde elle aussi et qu'autant de lourds additionnés ensemble ça peut faire que du léger. Non? Non.
Alors de base, je stresse pas. Mais là, pour une raison que j'ignore, c'est pas mal moite au niveau de mes paumes, c'est pas mal sec au niveau de ma salive. Et c'est ma faute, tout ça c'est clairement ma faute. Parce que de base, elle avait été très claire à pas vouloir de rencard jamais. J'avais été bien ok avec ça, lui envoyer des memes quotidiennement était chose commune maintenant, lui écrire une connerie au matin et/ou au lever pris comme habitude, un peu comme se brosser les dents ou laver ses chaussettes après 2-3 jours d'utilisation, sauf en été parce que clairement c'était dég.
Mais ouais, là, je stresse. Je stresse et je fais des allers et des retours derrière le bar, je lève la tête avec une telle violence quand la sonnette d'entrée retenti que je serais pas étonné de terminer la soirée avec des cervicales bousillées. Je sais même pas pourquoi je stresse de base, parce qu'elle est chill, parce qu'elle a même pas dit si elle pensait venir, parce que comme d'hab j'ai juste mentionné que ce serait cool si elle venait au DBD me prouver comment elle est meilleure que moi pour gober le plus de grilled cheese possible sur le moins de temps alloué. Rien d'autre, juste un score à clarifier entre nous deux, et c'est tout ce qui compte. Right?
Alors je gobe un shooter de Jager avec Scarlett, et un autre avec Deklan. Je me verse une pinte, avale 2-3 cacahuètes, et augmente le volume de la musique. Le bar est bondé, elle viendra pas, je stresse pour rien, be a man Matt, be a strong guy. Et faut clairement que j'arrête de giggle comme un idiot à chaque fois qu'une nouvelle tête brune passe la porte, ça sera jamais elle.
Oh fuck. There she is.
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| | | | (#)Mar 15 Oct 2019 - 20:22 | |
| Elle a fait trois gâteaux ce matin. Trois à midi. Trois en début d’après midi. L’immeuble va encore prendre dix kilos et à force le tout va finir par s’effondrer ; c’est certain. Le problème c’est que Lily devait s’occuper, elle devait faire quelque chose et à défaut d’avoir assez d’espace dans son ventre pour se faire une raclette pendant neuf heures d’affilées alors elle a fait de la pâtisserie. Beaucoup trop de pâtisserie. Tout est de la faute d’Adèle, de toute façon, parce que c’est elle qui a répondu à Matt sur le téléphone et qui lui a dit “ok”. Bon d’accord, c’est Lily qui lui avait donné son code de téléphone à la grande surprise de tous ; mais c’est quand même Adèle qui l’a amené à sortir au bar en ce début de soirée alors que c’était pas du tout prévu. De toute façon après qu’elle ait dit oui y’avait plus moyen de revenir en arrière, hein ? Il avait sorti l’argument du fromage de toute façon, elle n’avait pas le droit d’y résister plus longtemps.
De toute façon c’est pas un date ; même pas en rêve. Ça n’a rien à voir. C’est un concours du plus gros mangeur de fromage entre deux adultes responsables. Basique, tout le monde fait ça assez régulièrement, non ? Non ? Vraiment ? Parce que c’est un plan que Lily aime plutôt bien, quand même. Surtout quand c’est entre amis il ne peut pas y avoir de problèmes et ça va forcément bien se passer ; même qu’elle a mis les mêmes chaussettes sans le faire exprès aujourd’hui parce qu’elle ne trouvait plus les dépareillées. Elle tire la porte au lieu de tirer, on lui renverse du café sur ses chaussures blanches, son épaule tape fortement celle d’un inconnu et en plus Joseph vient enfin de répondre à son sms mais c’est clairement pas le meilleur moment pour lui parler. Tout le monde la pousse dans le bar bondé et elle mémorise la tête de tous ceux qu’elle va ajouter sur son death note inexistant. Finalement arrivée au bar elle commande un Black Russian à un dude qui a la même attitude qu’un tueur en série en pleine cavale - et là elle essaye de se souvenir la tête de tous ces gens là. Puis elle se souvient qu’elle n’arrive jamais à retenir la tête de personne, en fait. Même pas le dude à qui elle parle tous les jours depuis plusieurs mois. Tous. les. jours. Même qu’elle a rêvé de lui, une fois. C’est complètement débile.
”Hey, tu sais si y’a un Matt là dans le coin ? Avec deux “T” et il fait des blagues beauf … et il a des goûts bizarres pour l’alcool.” Ils ont déjà débattu une centaine de fois ou deux à ce propos et y’a jamais eu de conclusion tranchée. Lily finit par se rendre compte qu’elle pose vraiment des questions de merde et pose ses lunettes de soleil sur la table pour laisser ses yeux bleus balayer la table du regard - il est même pas là, le dude. Elle souffle longuement, étale ses coudes sur la table, empiète sur l’espace de vie de ses inconnus et finit par poser sa tête entre ses mains. ”C’était nuuul comme idée.” En plus elle a bien précisé “deux T” alors que ça fait aucun sens. Pourquoi est ce qu’elle précise des trucs inutiles à chaque fois ? ”J’suis sûre qu’il existe même pas.” Parce que le gars est beaucoup trop cool pour exister réellement. C'est certain qu'il trouvait ses blagues sur internet. Et il a trouvé un mannequin sur instagram pour ses photos. C'est certain.
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| | | | (#)Mer 16 Oct 2019 - 3:42 | |
| ”Hey, tu sais si y’a un Matt là dans le coin ? Avec deux “T” et il fait des blagues beauf … et il a des goûts bizarres pour l’alcool.” ok good, elle m'a pas vu. Elle m'a pas vu faire volte-face, ni filer à l'autre bout du bar pour servir des dudes qui avaient déjà des verres bien pleins. Parce que je me rappelle qu'elle et les visages, ça fait deux. Elle m'avait raconté la fois où elle était tombée nez à nez avec une collègue dans un supermarché, et que l'autre lui avait raconté sa vie et fait état de son 404 de relations amoureuses pendant presque 30 minutes, alors que Lily elle faisait qu'hocher de la tête avec le regard vide de celle qui pense à pas oublier d'acheter un nouveau sac de farine pour ses dix gâteaux de la journée tout en sachant pas du tout d'où elle connaissait son interlocutrice.
Et pourquoi je me souviens de ça moi? Et pourquoi je pense à lui demander à quel point sur une échelle de 1 à 1000 le malaise était palpable la fois d'après où elles se sont revues? ”C’était nuuul comme idée.” mais non, tous les deux on a pensé que ce serait drôle, qu'après presque un an à s'envoyer des messages quotidiennement c'était plus creep de continuer à le faire sans se voir que de prendre un verre en parlant gouda et cheddar une bonne fois pour toute. Mais dans l'histoire, le creep c'est moi, parce que j'erre autour d'elle en faisant bien gaffe de lui tourner le dos dès qu'elle bouge, à jouer à la danse de celui qui s'esquive de son champ de vision comme une mouche paniquée de se faire claquer sur le mur d'à-côté au moindre soubresaut de sa part ou de la mienne. Le mur d'à-côté où Deklan me plaque sans faire exprès, probablement juste énervé de me voir rôder sans but aucun autre que la fuite dans le café. ”J’suis sûre qu’il existe même pas.”
Dek roule des yeux, il a suivi la scène, il s'amuse plus du tout là, quand je lui ai volé 4 tables sur ses 7 de ce soir, et que je me retrouve avec leurs pourboires plutôt que lui. À la guerre comme à la guerre. « Il existe, il a deux T dans son nom et t'aleur il a fait un concours de blagues de beauf douteuses avec lui-même et ça, c'était nul. T'as tout manqué. » le traître qui pointe son index dans ma direction, et le sourire d'idiot que je lui rends quand je vois la tête de Lily se tourner vers moi, se regard trouver le mien.
« Vin rouge et coca c'est pas si douteux que ça ok. En Espagne, ils en sont fous. » mettons une chose au clair, et dans l'instant, c'est ce qui me semble le plus logique à lui dire comme première vraie interaction.
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| | | | (#)Ven 18 Oct 2019 - 22:18 | |
| Ses ongles tapent (sans rythme aucun) sur le comptoir en bois du bar et elle a tout l’air de quelqu’un qui a volé une paire de boucles d’oreilles dans une grande surface. Sereine. Totalement sereine. Parfaitement. Pourquoi elle ne le serait pas, hein ? “J’voulais même pas le voir, de toute façon” Elle marmonne, articule à peine, mange trois mèches de cheveux en même temps qu’elle parle et que six autres se collent à ses lèvres. La vérité ce n’est pas qu’elle ne voulait pas le voir, mais qu’elle ne s’en pensait pas digne ; parce qu’il parle sûrement à deux cent trois filles en même temps et qu’il a une feuille bristol avec toutes les infos sur chacune d’elles. Y’a que ça. Parce que Lily le sujet qu’elle maîtrise le mieux c’est quel fromage manger avec quel vin, ou quel horrible alcool boire quand elle en a déjà bu beaucoup trop d’autres avant, ou comment réaliser un parfait rainbow cake. Elle n’a pas de trucs intéressants à raconter et lui il en avait des millions, alors là, tout ça, toute cette histoire … c’est vraiment louche. Parce que le seul truc qu’elle gère entièrement dans sa vie, ce sont les danse de Just Dance 2015. Parce qu’elle a jamais essayé les autres années, en fait.
Pourtant le serveur la ramène sur Terre, lui dit que y’a bien deux T dans son prénom et qu’il est livré avec des blagues nulles aussi. Ne manque plus que le rose rouge dans la bouche, mais même ça elle le regarde avec les mêmes yeux qu’un chiot. Elle boit chacun de ses mots comme si le tout était réellement incroyable. C’est une stupide idée et une stupide histoire, et Lily déglutit comme une enfant alors que son regard suit la direction pointée par son index. Dans un film, la scène aurait été filmée en mode ralenti du ralenti avec une musique de suspens incroyable. Keegan a même les yeux qui s’écarquillent un petit peu. N’empêche qu’il sourit et qu’elle sourit aussi. Sa main passe dans ses cheveux sans aucune raison et elle les repousse d’un seul côté de son crâne alors que son regard en profite pour divaguer à nouveau sur le comptoir. C’est con, comme situation. C’est con qu’elle ait pas été capable de le reconnaître alors qu’il était littéralement sous ses yeux. Mais de toute façon c’est juste un quiproquo, ou un truc comme ça, ou n’importe quoi mais pas ce qu’elle aurait pu croire à un moment donné en tout cas.
“T’as check combien de personnes s’étouffaient chaque année en mangeant leurs douze raisins pour la nouvelle année ? Parce que je suis heureuse d’être très loin de l’Espagne moi.” Qu’on se le dise, si Lily devait manger douze raisins en douze secondes alors elle irait passer chaque nouvelle année aux urgences. Ils sont vraiment bizarres, de l’autre côté du monde. Elle ne remet même pas en doute le fait qu’ils puissent boire du coca et du vin, ou n’importe quelle autre bizarrerie. Elle relève les yeux vers lui et est ce qu’il faut préciser qu’il est comme sur les photos ? Parce que ça semble important à préciser, là, alors que tout le poids de sa tête repose sur la paume de sa main s’enfonçant peu à peu dans sa joue - hyper sexy. “T’as … t’as déjà essayé toi ? Ou avec des cacahuètes ça marche aussi je pense. Ou avec des boissons bizarres. Enfin je suis désolée tu travailles et je dis n’importe quoi. Je veux bien un truc fort mais qui me fasse pas passer pour une désespérée parce que c’est pas encore l’heure des trucs forts.” C’est clair. Tout est clair. Limpide. On comprend tout ce que tu veux dire Lily, absolument non, même quand tu as ce rire gêné discernable entre mille. D’où le besoin d’un truc un peu fort mais pas trop.
"Moi c'est Lily, au fait." Est ce qu'elle est vraiment en train de lui tendre la main, là ? Est ce qu'elle veut vraiment qu'ils fassent une poignée de main ? Est ce qu'elle est vraiment awkward à ce point ? Oui.
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| | | | (#)Dim 20 Oct 2019 - 3:40 | |
| Y'a au moins 1 minute de flottement, de silence gênant. Et je sais pas si vous savez, mais 1 minute, c'est long. C'est long et ça passe pas vite, et c'est au ralenti le truc, c'est lourd, j'aime pas, et j'imagine qu'elle non plus, à voir nos sourires scotchés, nos regards rivés, à sentir le malaise qui pourrait être coupé au couteau tellement il est dense et épais. “T’as check combien de personnes s’étouffaient chaque année en mangeant leurs douze raisins pour la nouvelle année ? Parce que je suis heureuse d’être très loin de l’Espagne moi.” god bless her de dire de la merde après que j'ai déjà moi-même expulsé de mes lèvres figées en un rictus frôlant la folie la première idiotie qui m'est venue en tête. « Douze? C'est tous en même temps, ou un après l'autre? Et ils s'étouffent comment? Genre legit juste en les mangeant, ou en riant parce que c'est à mi-chemin qu'ils réalisent la connerie que faire ça représente? » c'est pas parce que je parle que je bouge par contre, et ça doit être weird à voir - pas juste maintenant, depuis le début Matt - quand je suis trop proche pour parler à quelqu'un d'autre, mais trop loin pour ne pas avoir besoin de hausser le ton pour m'assurer qu'elle entende.
Vient le raz-de-marée de paroles de sa part, et tout ce dont j'ai envie là, c'est idiot, mais c'est de la prendre dans mes bras pour la rassurer. “T’as … t’as déjà essayé toi ? Ou avec des cacahuètes ça marche aussi je pense. Ou avec des boissons bizarres. Enfin je suis désolée tu travailles et je dis n’importe quoi. Je veux bien un truc fort mais qui me fasse pas passer pour une désespérée parce que c’est pas encore l’heure des trucs forts.” t'as pas besoin de parler autant, t'as pas besoin de flipper autant girl. Je suis pas un violeur de fond de sous-sol, regarde, j'ai des vêtements propres et je peux même te montrer mon permis de conduire pour te prouver que je suis pas un creep qui attend la meilleure occasion pour mettre du GHB dans ton verre.
« J'ai jamais essayé : pourquoi, tu veux que je m'étouffe? » mais à la place, je décortique ses paroles, sourire en coin qui tente de revenir au poste, en faisant un pas et un autre vers le bar, en me rapprochant d'elle oui, mais pour passer sous le comptoir et me retrouver côté bouteilles question de lui laisser assez d'air pour respirer - et moi aussi, faut pas déconner. « Je travaille mais parfois je joue au patron aussi, ça aide à pas prendre le truc trop au sérieux. » si Charlie avait été là, si Scarlett avait entendu, toutes les deux auraient ri si fort que j'aurais perdu toute crédibilité en un demi claquement de doigt.
La priorité reste que si on boit pas un truc et vite, on risque de rester deux corps gelés, gênants, et que je nous l'autorise pas vu le niveau de memes too cool for life qu'on s'envoie quotidiennement. « J'ai toujours dit que tout ce qui se boit et a une couleur pâle compte pas pour un truc trop fort. » à mes paroles j'ajoute le geste, sortant deux bouteilles que je mets sous ses yeux, des trucs assez bons pour qu'on m'en veuille de les ouvrir que pour deux verres ; mais je me souligne à nouveau mentalement que je suis le patron, je me le répète comme si je le croyais plus tant parfois. « Mimosa sans jus d'orange? » mon regard pointe la bouteille de bulles dans ma paume gauche. « Ou sangria blanche sans seltzer? » avant de laisser mes iris dériver vers la bouteille de vin blanc à droite.
"Moi c'est Lily, au fait." oh my, c'est sa main qui se tend vers moi? Et c'est la mienne qui fait pareil, qui serre la sienne beaucoup trop fort et beaucoup trop intensément pour que ce soit pas level-100000-d'awkwardness-c'est-sûr-qu'on-vient-de-remporter-un-record? « Lily avec deux L. Je sais. » marche arrière, mes vêtements propres et mon permis de conduire sauveront pas l'air de creep que j'ai, là, de suite. Et sa main est toujours dans la mienne, faut préciser question que vous viviez le cringe en direct avec nous. « Et moi c'est Deklan avec juste un K. Elle mange ou elle mange pas? » retour brutal à la vie normale quand Dek se poste dans notre diagonale, lui proposant le menu pour commander à bouffer si son estomac est pas aussi retourné que le mien.
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| | | | (#)Mar 22 Oct 2019 - 18:20 | |
| Il pose des questions cons et il ne le sait sûrement pas mais là maintenant c’est tout ce dont Lily a besoin, d’entendre le plus de conneries à la secondes que personne n’en dira en une seule journée dans la collocation. Il a déjà gagné. Il se cache, parle de mélanges d’alcool et de raisins en Espagne : il est parfait dans son rôle. Tout aussi gênant qu’elle, à voir les mêmes sourires et regards en coin juste pour check les relations de l’autre et jauger le niveau de connerie à garder pour le reste de la discussion. Parce que y’aura une discussion. ”Y’a des raisins ici ? Faut vraiment qu’on en ait le cœur net, pour la science.” Son regard qui pétille suite à son idée toute pourrie, mais maintenant elle est bien décidée à connaître les tenants et aboutissants de cette histoire parce que bien trop peu de personnes se posent les mêmes questions que lui. Ils doivent essayer, et le but sera en premier lieu de ne pas s’étouffer et en deuxième lieu de paraître un peu moins con que l’autre. ”T’es pas tombé dans le piège, on a pas les chiffres sur internet de toute façon.” Lily et ses recherches bizarres, partie 4296. La brune se met même à rire doucement, parce que c’est drôle ou parce qu’elle est gênée cependant on ne le sait pas vraiment. La frontière est fine et elle bien trop maladroite. Heureusement qu’il semble occupé à faire à peu près toutes les tâches du monde de l’autre côté du comptoir pour ne pas la voir se liquéfier sur place.
Ses yeux parcourent toute la pièce en même temps et ils sont tellement réactifs au moindre changement que n’importe qui pourrait penser qu’elle est totalement high - mais non, ça va, elle a juste un date. Nan, nan. Ils n’ont jamais dit que c’était un date. Ça n’a absolument rien à voir avec ça. Rien du tout. Rien de rien. Oh il se rapproche, panique à bord, les yeux se verrouillent sur la cible et ils sont tellement clairs qu’elle ne passe pas inaperçu. Houston, send help. Et ok il cherche quelque chose sous le comptoir et Lily trouve que c’est une excellente idée, elle reprend toutes les bouffées d’air dont elle a besoin pour tenir jusqu’à ce qu’il retourner chercher quelque chose ailleurs. ”Généralement je les préfère vivant.” Elle répond, chuchote presque alors qu’il demande si son but est de l’étouffer. La brune s’en veut de ne pas avoir chuchoté encore plus doucement vu l’immense bêtises qu’elle vient de sortir, celle là même qui ne veut pas dire grand chose ou en tout cas ce n’est pas ce qu’elle sous entendait. ”Je voulais dire frais. Les raisins. Raisins frais.” Elle se rattrape aux branches mais aucune n’assume de la retenir elle et ses mots qui sortent sans qu’elle n’y réfléchisse. Au moins ils ont l’air de tomber à deux et ça, bizarrement, c’est la meilleure nouvelle de la journée.
Pâle compte pas pour trop fort, elle s’attend presque à ce qu’il entame la première bouteille de vodka de la soirée mais ç’aurait été beaucoup trop facile. Il l’a habitué à un humour plus subtile, beaucoup moins compréhensible si on a pas trois grammes dans le sang ou pas dormir depuis vingt quatre heures. Elle lui a rendu la pareille, faut dire. Le choix cornélien se règle rapidement dans son esprit après qu’elle ait passé plusieurs secondes à contempler les bouteilles, juste pour checker que ce n’était toujours pas un rêve et qu’elle ne pouvait pas inventer les mots écrits sur le verre dans son esprit. ”Les deux, quelle question. Supplément champagne et supplément vin blanc ? C’est toujours pour la science.” Science, conscience ; personne ne verra la différence. En plus elle ose même lever les yeux des bouteilles pour lui faire sa commande avec un eye contact, une première. ”Tu m’aideras à en tirer des conclusions ?” Lily qui sait déjà qu’elle aurait été saoule avec un seul Mimosa sans supplément aucun, alors si on y ajoute un autre verre on l’a perdu pour la soirée et elle se doit d’assurer un minimum ses arrières.
Sa main qu’il sert encore plus fort que son patron quand il vient vérifier que personne a brûlé la pharmacie ou qu’aucun junkee ne s’y est installé (elle balaye Joseph devant la porte tous les matins, c’est promis boss) et elle qui le remarque même pas. Sa main est en état d’alerte générale et le contour des doigts de Matt se dessine sur sa chair et même pas elle le sent, même pas elle ne s’en préoccupe. Peut être parce qu’elle a vécu bien pire, que ça c’était la plus belle preuve d’amour que son ex lui donnait. Peut être aussi parce que c’est pas ce qui compte là maintenant, mais seulement le fait qu’elle le touche pour la première fois et que donc tout est vraiment vrai. Elle vient vraiment de faire toutes ces stupides choses et lui aussi. Parfait. ”Deux L et trois O, c’est bien moi.” C’est sa technique, ça. Faire comme si toute son attitude awkward était prévue, en rajouter une couche encore quand il joue le jeu. Ca a l’air d’être sa technique à lui aussi et ils peuvent encore rajouter bien trop de couches, ces deux imbéciles.
Quand l’employé vient briser leur moment elle relâche sa main aussitôt, comme si elle venait de se rappeler qu’il n’était pas tous les deux. Les bruits du bar reviennent à ses oreilles et toutes les discussions de parfaits inconnus avec - oui Alex tu devrais vraiment lâcher ce Paul, il a l’air d’un con. ”Elle mange du fromage. Tu m’avais bien vendu un super fromage, non ?” La première phrase lancée à Deklan, l’autre qu’elle réserve à Matt dans un air de défi. Parce qu’il doit pas se vanter d’avoir le meilleur fromage de l’état à toutes les filles qu’il drague sur l’application et c’est son moyen à elle de vérifier qu’elle est pas la n°3 du jour, la n°17 de la semaine et n°33 du mois. ”Celui qui pue le plus. De toute façon j’ai juste prévu d’embrasser mon chat et il me déteste déjà. Ça se mange avec les raisins en plus, apparemment. Ou aussi bien je l’ai inventé mais j’ai oublié.” Ses mains moites viennent s’essuyer sur son pantalon et là, à ce moment précis, elle pense à respirer toute seule et ô miracle, elle y arrive. ”Je parlais du fromage hein, pas du chat.” Oh merde Lily, t’étais presque bien partie pour arrêter d’être awkward.
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| | | | (#)Dim 3 Nov 2019 - 23:34 | |
| ”Généralement je les préfère vivant. Je voulais dire frais. Les raisins. Raisins frais.” mon sourcil qui se hausse une fois, deux fois, trois fois pour la chance. Elle se rattrape, je pouffe de rire, c’est pathétique, j’en redemande. « Ouais, ouais. Creep. » presque comme une confession, quand au final le sourire qui prend place sur mon visage a rien d’un sourire gêné, mal à l’aise. Ç’aurait dû, ç’aurait pu. Mais c’est qu’elle lance le bal du verre qui aide à couper la gêne, et c’est tout ce dont j’ai besoin pour lui dégainer deux bouteilles et les poser bruyamment sur le bar avec entrain.
Oh, l’horreur de la laisser choisir, j’ai aucune classe, je suis le pire gentleman en carton de l’univers. ”Les deux, quelle question. Supplément champagne et supplément vin blanc ? C’est toujours pour la science.” et par chance, elle se dévoue. « T’es tellement dédiée, c’est impressionnant. » que je renchéris, l’air faussement dépité, comme si elle allait seule et courageusement au combat, quand soyons honnêtes, si y’avait pas Dek pour jouer aux adultes autour de nous, on en serait tous les deux à boire directement au goulot question de montrer notre règne commun de dominance. Je m’égare. ”Tu m’aideras à en tirer des conclusions ?” « J’vais essayer d’avoir une aussi grande et belle âme que la tienne, mais tu fais fort déjà. » ma main que je pose avec lourdeur sur mon torse, le hochement de tête de la positive, vite, sec, net, qui complète. On fait pitié et c’est probablement le meilleur argument ever pour remplir nos 4 verres (deux chacun, faites le calcul) jusqu’au rebord. No shame in my game.
Et les présentations continuent, même si ça fait presque 30 minutes qu’on se parle comme si on faisait que ça à tous les jours depuis trop longtemps. Ce qui est pas mal le cas. ”Deux L et trois O, c’est bien moi.” « Sérieux guys, c’est lourd. » la poignée de main en plus, Deklan toujours là pour flotter par-dessus nos épaules, Deklan qui clairement a beaucoup trop de temps libre quand il est supposé bosser. J’devrais jouer au patron plus souvent - j’imagine. Demain. « Love you too, boo. » en attendant, c’est un baiser soufflé qui part vers sa tête de linottes, et le cheers qu’il me coupe en demandant de but en blanc si elle mange. ”Elle mange du fromage. Tu m’avais bien vendu un super fromage, non ?” ma bouche qui forme un immense O outré, mes paumes qui viennent se plaquer bruyamment sur mes joues dans l’élan. C’est sûr que j’ai un bleu demain. « Pas juste UN, je suis pas un animal, j'ai toute une variété Lily avec deux L et trois O. » « J’en peux plus. J’prends ma pause. » ouais, demain je suis autoritaire avec lui, pas le choix.
”Celui qui pue le plus. De toute façon j’ai juste prévu d’embrasser mon chat et il me déteste déjà. Ça se mange avec les raisins en plus, apparemment. Ou aussi bien je l’ai inventé mais j’ai oublié.” la plaque de bois que je sors, les fromages que je déballe, le pain déjà coupé comme si j’étais un adulte et que y’avait pas eu Scarlett l’ange gardien qui s’en était chargé ce matin comme une championne - ouais je pique son crédit, sue me. ”Je parlais du fromage hein, pas du chat.” « Et le chat, tu le préfères vivant ou frais? » je bas des paupières, connard au possible, le plateau de fromages aussi puants que savoureux qui glisse sous ses beaux yeux. « Après, tu diras que j’ai pas raison. » je prends une grosse bouchée pour initier le mouvement, pour l’encourager à faire pareil, avant de me stopper dans le mouvement, parler la bouche pleine. « Ok non dis rien. » au cas où ce serait pas clair, je précise. « Mon orgueil survivrait pas. » quel orgeuil Matt? T'as du camembert jusque sur les gencives. |
| | | | (#)Sam 9 Nov 2019 - 18:13 | |
| « Ouais, ouais. Creep. » C’est carrément creep, oui, elle lui consent sans aucun problème. Au rire du propriétaire s’ajoute celui de la jeune femme, à son expression de gêne laisse place un rire doux et un nez plissé ; réaction typique chez elle. Quand elle ne ment pas sur son rire, elle a toujours eu cette habitude de plisser son nez, depuis gamine. Joseph lui a toujours dit qu’elle avait l’air stupide comme ça, et c’est sûrement la chose la plus mignonne qu’il ne lui ait jamais dit. La vérité c’est qu’il ne se prend pas la tête et qu’il joue d’un rien, ce qui fait encore un peu plus rire Lily à chaque seconde. Il faut aussi ajouter qu’elle n’a jamais perdu son âme d’enfant et que si vous ne savez pas quoi lui offrir alors la plus grosse et la plus douce peluche du magasin fera l’affaire. Alors elle le regarde avec ses grands yeux bleus, elle le regarde bomber le torse, imiter King Kong, se vanter de tout et de rien, faire tout sauf se concentrer sur ses gestes. Elle s’attend à ce qu’il renverse de l’alcool partout à n’importe quel moment mais étrangement, il gère cette partie là du spectacle. Lily ne se concentre absolument pas sur ses gestes, ceci dit. « J’vais essayer d’avoir une aussi grande et belle âme que la tienne, mais tu fais fort déjà. » Cette fausse modestie qu’elle déteste généralement, mais pas ce soir. La brune n’a pas le temps de le détester, la vie est bien trop courte pour ça et ils ont déjà quatre verres rien que pour eux.
« Sérieux guys, c’est lourd. » Deklan qui ose dire à voix haute ce que tout le monde pense tout bas, mais les clients ont tous préféré se décaler pour éviter d’entendre leur conversation sans queue ni tête ou même se prendre un coup de coude involontaire de Lily au moment où elle rigole à nouveau. Elle prend tout l’espace sans généralement prendre le temps d’en avertir ceux qui l’entourent. Au moins, elle n’a pas encore frappé Matt sans le faire exprès et c’est déjà un exploit. « Pas juste UN, je suis pas un animal, j'ai toute une variété Lily avec deux L et trois O. » « J’en peux plus. J’prends ma pause. » L’enchaînement entre les deux hommes est parfait, comme si tout avait déjà été millimétré. ’Bye, boo.” Qu’elle reprend à son tour, lui faisant un signe de la main chaleureux en guise d’au revoir. Lui aussi elle l’aime bien. Il la déteste sûrement mais ce n’est pas grave. Le fait est qu’elle n’a pas le temps de faire des adieux en bonne et due forme que Matt l’agresse déjà à nouveau, faussement outré qu’elle ne veuille manger qu’une seule sorte de fromage. C’est un sujet sacré entre eux since day one, since le day où ils en parlaient tous les deux dans leur bio sur l’application de rencontre. C’est encore plus gênant maintenant que c’est écrit noir sur blanc. « Et le chat, tu le préfères vivant ou frais? » ”Tout dépend de ce qu’on veut en faire.” (on) Si c’est pour prendre une photo instagram ou faire une potion magique pour tuer quelqu’un ; vous comprenez bien que les besoins seront différents. Elle agrémente même sa réponse d’un clin d’oeil pas si raté qu’on pourrait le croire (si on omet le fait que ses deux yeux se soient fermés en même temps et qu’elle ait gardé la bouche grande ouverte).
Le plateau de fromage apparaît sur la table, amené telle la Huitième Merveille du monde qu'il est à nos yeux. Un client demande s'il peut goûter à son tour, Lily lui fait bien rapidement comprendre que la réponse est un non catégorique en venant taper le dos de sa main avec la sienne. Pas touche. Elle en prend un au hasard, tartine religieusement la première tranche de pain qui lui tombe sous la main et profite avec amour de chaque seconde de dégustation. « Après, tu diras que j’ai pas raison ... Ok non dis rien. Mon orgueil survivrait pas. » Et il est un gros dégueulasse à parler le bouche pleine, du fromage plein ses lèvres et ses gencives. Et bien sûr que ça fait rire Lily au lieu de la faire fuir, qu'elle est même incapable de répondre quoi que ce soit à propos de son orgueil tellement elle est trop occupée à se moquer de lui et de son air de bêta - comme si elle était mieux, elle, avec ses clins d’œil ratés et sa bulle de gênance dans laquelle elle a entraîné le patron malgré elle. Elle lui fait signe de s'approcher d'un geste de la main, se penche à son tour sur le comptoir pour pouvoir se rapprocher un maximum de son visage et ainsi mieux arriver à lui ôter ce bout de fromage bleu qu'il gardait bien sagement coincé à la commissure des lèvres. Son pouce le lui retire en même temps qu'il enfonce son ongle dans la lèvre du McGrath sans que ce ne soit réellement (absolument pas) voulu. "J'dis rien et on fait semblant d'avoir préservé ton orgueil comme ça." Comme si il ne se faisait pas marcher dessus par son employé et comme si il avait encore une quelconque crédibilité aux yeux de la brune. C'est mieux ainsi. "J'espère que vous avez une réserve illimitée de fromage parce que je ne pars pas d'ici sans avoir goûté à toutes les variétés. Et je te vois venir : je sais très bien m'accrocher aux chaises des bars si jamais on tente de me déloger !" Les soirées étudiantes étaient loin d'être fêtées avec de l'eau, si vous voyez où je veux en venir. Lily a réellement fait ça - et s'est lamentablement faite virée du bar, trois heures une du matin. Cette fois ci au moins elle est en âge légal de boire et elle n'a pas à attendre ses amies déjà bourrées pour faire baisser le niveau dans chacun de ses verres - ou ce sont les siens à lui, peut être, elle ne sait déjà plus trop. "Si je te prouve que je tiens mieux l'alcool que toi j'aurai le droit de revenir pour faire fuir le petit ?" Deklan, réduit au rang de "le petit" parce qu'elle n'a pas connaissance de son prénom. Désolée. De toute façon tout le monde sait qu'elle va perdre ce pari qu'elle vient elle même de lancer.
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| | | | (#)Ven 15 Nov 2019 - 21:26 | |
| "Bye, boo.” et j’éclate de rire, vraiment fort, bien trop fort pour que Deklan ne rage pas encore plus qu’il ne rageait déjà. Le gars qui est exaspéré de la tournure des choses, le gars qui malgré tout reste quand même dans les parages parce qu’il sait que ma dernière relation s’est mal terminée, que ça m’a miné à un point où je n’en parlerai jamais et qu’il veut s’assurer que je ne refasse pas le con, à retomber encore trop fort et trop vite. Il me le dira jamais Dek, il fera genre que je suis un idiot, mais il va rester ambiant toute la soirée à juger tous mes mots bien trop forts pour que ce soit qu’une énième pique. He’s one of the good ones. ”Tout dépend de ce qu’on veut en faire.” « On va devoir organiser une réunion au sommet dans ce cas, j’suis pas encore sûr vu toutes les options qui s’offrent à nous. » les plans qu’on échafaude donc, plans qui ne verront jamais le jour on le sait très bien, mais c’est pas pour ça qu’on va pas extrapoler la chose, la rendre la plus construite et viable possible. C’est le pire et le meilleur moment, celui où on dit de la merde jusqu’à s’en convaincre. Et si je pensais pas que ça pouvait être mieux, y’a tout un plateau de fromages que j’improvise – pas du tout Matt, t’avais déjà prévu le coup en ramenant tous tes préférés ici avec Scar comme alliée fais pas genre – et qui fait beau, qui donne faim sous nos yeux.
Je me gave, elle fait pas mieux, y’a des morceaux qui s’étalent sur mon visage mais je serais pas un vrai McGrath si je me foutais pas de la bouffe partout au passage. Son pouce bien gentil qui tente de limiter les dégâts et de cacher les preuves, qui m’arrache la chair et me viderait presque de mon sang si elle voulait tellement le geste est brusque. Je me déchire l’intérieur de la joue de sursaut, ça goûte le fer sur ma langue, je pense que je la mords à un moment aussi, c’est ridicule et pourtant elle reste là, moi pareil. "J'dis rien et on fait semblant d'avoir préservé ton orgueil comme ça." mon hochement de tête est pensif, comme si je me laissais vraiment le temps de réfléchir à la négociation, comme si je lui donnerais pas le monde entier sur un plateau (de fromages) rien que pour un de ses sourires. « Et tu ressortiras pas ça au pire moment pour te venger quand je t’aurai battu au concours de fun facts les plus inutiles mais aussi les plus intéressants qu’on connaît tous les deux? Permets-moi de douter. » j’ose, je chante, tentative que sa moue amusée me jure de rétracter la seconde d’après. « J’te crois pas. » et d’office je m’active derrière le bar, attrape la première serviette de papier à disposition, un stylo dans la poche d’un Deklan ambiant qui replace les bouteilles d’alcool par ordre alphabétique maintenant. « Mets-le sur papier. » le crayon que je glisse entre ses doigts, sa signature que j’exige, m’attardant une seconde de plus contre sa main sans que ça fasse louche parce que je fais que lui donner un stylo guys, on se calme c’est pas genre j’entre dans sa bulle non mais vous me prenez pour qui.
Mon expression passe d’un bonheur aussi niais que partagé à un air froid et glacial lorsqu’elle se la joue parasite en chantonnant doucement. "J'espère que vous avez une réserve illimitée de fromage parce que je ne pars pas d'ici sans avoir goûté à toutes les variétés. Et je te vois venir : je sais très bien m'accrocher aux chaises des bars si jamais on tente de me déloger !" « Ingrate! Profiteuse! » outré, oh qu’il n’est pas outré Matt, quand je soulève les bras au-dessus de ma tête, exagère mes insultes, comme si ça me dérange qu’elle soit ingrate, comme si ça me blessait qu’elle en profite. J’ai ajouté un autre round de fromages au board entre temps, coupé plus de pain et dégainé les confitures tant qu’à m’agiter effrontément derrière le comptoir, tant qu’à lui dédier toute mon attention à elle et rien qu’à elle. Les coupes à demi que je remplis, son "Si je te prouve que je tiens mieux l'alcool que toi j'aurai le droit de revenir pour faire fuir le petit ?" qui m’entraîne un haussement de sourcil, un coup d’œil vers le petit qui mesure facilement un bon mètre de plus que moi. Le gars avait la même gueule virile que Chris Pratt et la même stature, il avait rien de petit ni debout ni assis. « Même après trois ans il s’accroche, pire que toi à déloger. » je soupire, planque le revers de ma main sur mon front, fais mine d’être découragé quand je le considérais comme mon meilleur ami et lui probablement de même.
Mais elle est loin l’éloge du petit (ce surnom me fera mourir et de rire et du courroux de Dek quand j’en aurai abusé) alors que je vois Lily qui s’aligne pour goûter un fromage en particulier sans que je lui ai dit que celui-là, il a toute une cérémonie qui lui est rattachée. J’attrape sa main au vol, scande un « Oh, oh, non, attends! » paniqué, avant de m’appliquer à passer la prochaine minute à lui monter la bouchée parfaite, celle qui requiert tous les ingrédients, celle qui est de toutes les couleurs et de toutes la saveurs, guidant ses doigts jusqu’à ses lèvres pour qu’elle n’échappe rien une fois le truc gargantuesque bien assemblé. « Mieux. » elle gobe le tout, je surveille chacune de ses réactions, perdant mon attention un peu trop longtemps pour que ça ne se remarque pas dans son regard concentré. « T’as des yeux incroyables mais tout le monde doit te le dire alors je le dirai pas. Voilà. » je me dégage de toutes responsabilités, le compliment copié à d’autres que j’aurais pas pu retenir de siffler de toute façon. « Et sérieux ça fait 4 fois que tu me piques le morceau de fromage que je veux, à un moment faut arrêter là. » du menton, je pointe sa main fautive, celle qui se dirige pour la cinquième fois vers mon précieux dû.
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| | | | (#)Sam 16 Nov 2019 - 1:06 | |
| Il rigole alors elle rigole à son tour. Et si elle rigole il en fait de même. Ils sont dans un cercle infernal que Lily n’a certainement pas envie de briser - ils sont bien, comme ça, à parler trop fort pour tout le bar, à ignorer tout les autres clients parce que le petit va bien finir par revenir pour s’occuper d’eux. Juste Lily et Matt, beaucoup de gêne et beaucoup de fromage : c’est la programmation parfaite pour la soirée. « On va devoir organiser une réunion au sommet dans ce cas, j’suis pas encore sûr vu toutes les options qui s’offrent à nous. » Le sujet du chat prend une importance absurde mais Lily n’en démord pas, regard le plus sérieux possible comme si elle récitait la liste des contre indications pour un médicament. ”On a à manger.” Du fromage pour un régiment entier, parfaitement aligné parce que Lily n’a pas encore eu le temps de tous les étudier sous toutes leurs coutures. ”On a à boire.” Les quatre verres tous plus ou moins entamés, sur lesquels elle a plus ou moins laissé de traces de son rouge à lèvre. ”On a une table pour faire sérieux.” Même si elle est remplie de fromage, même si elle colle à cause de l’alcool tombé dessus, même si y’a quelqu’un qui joue de son coude pour empiéter sur l’espace vital de Lily - et elle de le remettre rapidement à sa place. ”Y’a toi et moi.” Elle plante ses coudes sur la table (manque d’écraser des fromages au passage) et ses yeux dans les siens. ”La réunion au sommet est prête à commencer.” Elle a déjà oublié le sujet de base, mais cela n’a pas aucune sorte d’importance puisqu’ils sont désormais occupés à manger les fromages et à parler de tout et de rien en même temps.
Le geste attentionné de la brune se transforme en une attaque digne d’un combat de boxe mais il ne s’enfuit toujours pas et c’est certainement un très bon signe. Elle est à son niveau de gêne habituel, a mêlé les gestes aux mots ; ça veut dire que tout ira bien pour le reste de la soirée et que plus rien ne pourra l’étonner. Lui, ou elle. Ils peuvent rester eux mêmes et faire fuir tous les autres barmaids de la ville que cela n’aura aucune importance. « Et tu ressortiras pas ça au pire moment pour te venger quand je t’aurai battu au concours de fun facts les plus inutiles mais aussi les plus intéressants qu’on connaît tous les deux? Permets-moi de douter. » Ca c’est au moins un concours auquel Lily aimerait participer, il détrône de bien loin tous ces ennuyants jeux d’échec ou n’importe quoi d’autre. Un concours de fun facts. Il l’a dit. Elle le fait. ”Ok. Primo, je vais gagner. Secundo, Newton a inventé la chatière. Tertio, doute autant que tu veux pendant que je te montre le chat frais et vivant que je compte voler à son propriétaire sous peu.” En parallèle débute un concours de regard et un autre concours consistant à éviter d’éclater de rire. La brune perd le dernier. Elle le perd en une seule seconde, son sourire se muant rapidement en un rire. Elle fait défiler son instagram, trouve la parfaite photo du parfait chat gris - le plus fluffy de tous les chats du monde entier. Il n’en a sûrement rien à faire du chat, mais allez savoir. Elle ressent vraiment le besoin de le lui montrer, ça semblait important. « J’te crois pas. » Argh. Sa bouche forme un O de désespoir, outré. « Mets-le sur papier. » Il se fait pressant, ne lui laisse d’autre choix que de prendre le crayon entre ses doigts et de laisser glisser la serviette sous sa main. Le crayon de bois glisse de sa main droite vers sa main gauche, la réunion improvisée devient un peu plus sérieuse maintenant qu’ils peuvent à jamais écrire sur papier leurs bêtises les plus sérieuses. Alors elle décale le plateau de fromage, rapproche sa tête du comptoir pour voir à peu près ce qu’elle écrit, tire la langue pour s’assurer de la stabilité de son écriture … et commence à écrire son roman. Ce sera notre secret. Croix de bois, croix de fer. C’est promis.” Son écriture passe d’une police taille 17 à taille 9, la fin se transforme en un “signé Lily 2 L/3 O” à peine lisible, sa signature devient une sorte de gribouillis. Au moins s’est-elle prêtée au jeu autant que possible. Ses doigts font glisser la serviette sur la table avant qu’elle ne la rattrape un instant, la retourne pour y inscrire “pour Matt” de l’autre côté. Juste au cas où. Et comme s’ils avaient dix ans à nouveau. A la suite de son prénom s’inscrivent une suite de -eo, -hew, -ias, -aï, -husan, -y ; parce que maintenant qu’elle a écrit son prénom il est décidément trop court pour que ce ne soit autre chose qu’un raccourci. Et c’est bien Lily en quatre lettres qui pense ça. (je me suis rendue compte que plus j'avançais dans mes explications et moi c'était clair alors j'ai fait un schéma (oui j'ai du temps à perdre))
« Ingrate! Profiteuse! » Matt le dramaqueen est en marche, le bar entier se retourne vers lui comme s’il y avait réellement une raison pour qu’il soit outré. Ce bon comédien, ce traître ! Cet homme tellement faussement outré qu’il trouve quand même le temps de remplir le plateau à nouveau, d’y ajouter de la garniture, de serrer les fromages entre eux pour que tout puisse rentrer dedans - alors tant pis, si ce n’est que ça Lily mangera tout et ils pourront ensuite en rajouter autant que nécessaire. « Même après trois ans il s’accroche, pire que toi à déloger. » Le petit qui s’avère être un meuble. La phrase de Matt qui sonne comme un défi pour une compétitrice dans l’âme (faux, seulement quand cela a rapport à la cuisine et au vin). "Trois ans. C'est donc le record à battre. Défi accepté.” La pharmacienne qui analyse son expression, qui reste réellement sérieuse cette fois ci parce qu’une partie d’elle, une immense partie, croit réellement ce qu’elle dit. Ca ne fait aucun sens, même pour elle, mais c’est assez fou pour que ce soit possible et plausible. Elle dit seulement qu’elle compte traîner dans les parages trois années, ça n’est pas plus creep que quoi qu’elle ait pu dire jusque là, hein ? Ca n’engage à rien non plus. Hein, que ça n’engage à rien ?
Seulement la voilà, Lily qui commet le pas de trop, Lily qui débute un outrage incommensurable, Lily qui prend le fromage qu’il ne fallait pas prendre de cette manière ci. Heureusement qu’il est là, Matt, son sauveur de cérémonie de fromage. Sa main encercle le poignet de la jeune femme, son geste qui devient le leur est désormais figé dans l’espace et le temps. « Oh, oh, non, attends! » Sa simple tartine arbore peu à peu une myriade de couleurs et de goûts en tout genre, les yeux de la jeune femme pétillent un peu plus à chaque seconde face à la vue de ce spectacle. Il lui accorde finalement le droit de déguster ce fromage si particulier, l’aide même à amener la tartine jusqu’à sa bouche juste au cas où et elle de jouer le jeu aussitôt, ses yeux se fermant, ses cils battant la mesure. Et son sourire, son grand sourire toujours plus immense à chaque seconde, tellement qu’elle en a mal aux zygomatiques. « Mieux. » "Ca vaut même un 10/10.” Sa performance de dégustation comme le mélange du gérant, elle parle à la fois de tout et de rien. De toute façon ses paroles se retrouvent perdues entre deux mastications, il serait difficile de croire qu’il ait pu tout comprendre. « T’as des yeux incroyables mais tout le monde doit te le dire alors je le dirai pas. Voilà. » Elle avale de travers et tente de ne pas mourir étouffée alors qu’elle termine n’importe quel verre d’alcool choisi au hasard - c’était le Mimosa. Elle a toujours réponse à tout, une connerie encore plus monumentale à ajouter à peu importe ce qu’on peut lui dire. Des compliments sur ses yeux, elle en a eu des milliers, oui, mais aucun d’un joli garçon avec qui elle partageait une planche de fromages avec passion. Et ça, là, croyez le ou non, mais ça change tout. Ca la fait détourner le regard, ça la fait chercher des yeux n’importe quoi qui ne soit pas ses yeux à lui. "Tu dis des trucs que tu devrais pas dire. Ca prouve que je suis en train de gagner le concours de celui qui tient le mieux l'alcool." L’esquive est difficile, Lily perd des plumes dans la bataille mais au moins son sourire enfantin rattrape aisément le tout. « Et sérieux ça fait 4 fois que tu me piques le morceau de fromage que je veux, à un moment faut arrêter là. » Merci de changer de sujet, merci de parler à nouveau d’un truc sûrement faux mais qui sauve tout le monde. "Attends, tu parles de celui là ?" Son fromage préféré qu’elle pointe du doigt, son geste qu’elle termine en venant prendre l’objet du bout des mains pour le manger pour la cinquième fois d’affilée, un sourire sur le bout des lèvres, bien trop fière d’elle. "Juste pour en être certaine, tu parles bien de celui là ?" Le manège recommence une sixième fois avec l’avant dernier morceau encore présent sur le plateau. "Du genre, celui là ici présent ? Le dernier dernier morceau avant la fin du monde ?" Le dernier morceau se retrouve entre ses doigts, elle mime de le manger mais referme rapidement sa bouche. Le bout de fromage devient le gros lot à gagner, ses jolis yeux dont il ne faut pas parler cherchent le brun des siens. "Dis moi un truc que personne ne m’a déjà dit. Une blague. Ta meilleure blague. Ta meilleure blague contre le dernier bout de fromage." L’enjeu est immense, la nourriture commence déjà à fondre entre ses doigts et une partie d’elle espère simplement qu’il trichera à ce jeu débile et lui volera le fromage avant même de s’être soumis au jugement de Lily sur sa possible blague.
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| | | | (#)Mer 20 Nov 2019 - 5:10 | |
| J’hurle à la traîtrise, je me moque de sa pseudo-franchise. Et elle se prête au jeu Lily, j’en profite pour détailler chacun de ses gestes, voir que j’ai choisi la mauvaise main, enregistré sa calligraphie, rigoler de ses i qui pointent, de ses e qui coulent. Elle glisse le contrat censé la dédouaner des risques potentiels sous mes yeux, et je prends tout le temps du monde pour lire mentalement ce qu’il y a d’écrit d’un côté comme de l’autre en imitant sa voix dans ma tête. Ça sonne pas aussi bien que l’original, mais j’arrive à avoir un son qui y ressemble, et c’est pas plus mal. « Matthusan, vraiment? J’ai une tête de Matthusan? » pourtant, c’est que sur ce point que mon attention se fixe, mémoire de poisson rouge qui oublie la seconde suivante pourquoi on a fait un truc par écrit déjà. Bien trop concentré à crier au petit voguant à l’autre bout du bar s’il peut confirmer la rumeur nominative que Lily vient de lancer à mon sujet. « Deklan! J’ai une tête de- ? » « T’as une tête d’idiot, ouais. » faussement choqué, encore moins outré, ma bouche se dessine en un O dramatique duquel s’échappe mon indignation. « Rude. » il éclate de rire, tout le monde éclate de rire, personne prend rien au sérieux, et je vois qu’elle.
"Trois ans. C'est donc le record à battre. Défi accepté.” le plateau a enfin un minimum d’allure lorsque mes mains arrêtent de s’affairer à le remplir à outrance, l’histoire de Dek et moi que j’ai racontée le plus naturellement du monde, la précision que je dois apporter tout de même. « Mais je le connais d’au moins 5 ans avant. Peut-être même 10, je sais pas, je sais plus. » presque comme une donnée qu'elle devrait enregistrer, mettre à jour son tableau de bord. C’était le genre de pote qui arrive dans ta vie un peu au hasard, qui aboutit pendant une soirée arrosée, qui ne part jamais vraiment de ton quotidien ensuite. Il s’était incrusté au point d’avoir été mon tout premier employé, ma confiance sans borne pour le gars qui n’a d’égal que l’éternel énervement qu’on nourrit l’un envers l’autre. Mais le moment émotion & bromance est de loin avorté quand la brune se laisse amadouer pendant que je lui compose la bouchée, et que devant tant de saveurs et de perfection elle s’étouffe à m’en faire écarquiller les yeux. Le mimosa y passe, sa dignité un peu aussi vu l’amalgame d’expressions variées et pas des plus flatteuses que sa toux lui a provoqué, et c’est pas dit que ma respiration remonte vite et facilement tant que je ne l’entends pas inspirer normalement.
Ses yeux, guys, ses yeux. Ils sont bleus comme t’en a jamais vus, ils sont perçants et elle en a pas la moindre idée. C’est clair qu’elle fait partie de celles qui ne captent pas à quel point elles sont belles, c’est assuré qu’elle est toujours la première à pas voir les dizaines de regards qu’elle attire à la seconde où elle sourit, où elle bat naturellement des paupières, où elle entre dans une pièce. Ça me sidère d’être assez con pour le lui dire d’emblée, et ça me sauve qu’elle ratrape la mise dans toute sa naïveté. "Tu dis des trucs que tu devrais pas dire. Ca prouve que je suis en train de gagner le concours de celui qui tient le mieux l'alcool." « C’était ça le concours en cours? » et avec l’air de défi du gars qui risque d’être malade avant même que l’heure de l’apéro ne soit officiellement arrivée, je cale ce qui reste de mes verres en lâchant pas ses yeux des miens.
Oh, la cruelle. Oh l’égoïste. Oh la parfaite ; qui pique non pas un, mais deux, et trois, et quatre, et bientôt l’entièreté des morceaux mon fromage pref sans broncher. Malgré mon expression qui devient de plus en plus désespérée, mes brefs espoirs qui s’envolent fil des millimètres que gagne une moue piteuse sur mon visage. « T’es horrible. » mais elle le sait, elle le sait et elle s’en amuse, elle ferait pas durer la torture à ce point si elle s’en réjouissait pas aussi cruellement. "Dis moi un truc que personne ne m’a déjà dit. Une blague. Ta meilleure blague. Ta meilleure blague contre le dernier bout de fromage." « J’ai aucune meilleure blague qui me vient à l’esprit là, parce que tu m’as brisé le cœur 5 fois maintenant, et que quand je suis déprimé, même mes meilleures blagues sont nullismes. » ma paume que je plaque violement sur mon torse au niveau dudit cœur en miettes, la scène dramatique qui ne prend absolument pas quand Deklan fidèle au poste, comic relief de service, passe à notre hauteur pour remplir avec précision nos verres vides pour certain et à demi, pour certaine. « Pas juste quand t’es déprimé, Matthusan. » « On va dehors. » je lui prends la main à Lily, j’aurais presque l’air de la forcer à me suivre, si j’avais pas joué de l’effet de surprise pour lui piquer le fromage qui est tout ramolli sous ses doigts voleurs au passage.
La terrasse est belle, on y a mis des tas de plantes et de fleurs, ça sent bon et bizarrement personne n’a tué quoi que ce soit ; c’est qu’on a presque le pouce vert quand t’y penses. Ma main qui lâche la sienne pour aller fouiller dans la poche arrière de mon jeans, et mon portable que je sors de là peu de temps après pour ouvrir sous ses yeux l’app de Tinder en ignorant les notifications qui m’importent peu de toute façon. Y’avait pas son nom qui y était attaché. « Ok donc voici ce que je vais faire. Mais t’es pas obligée de faire pareil, mais je te dis quand même que je vais le faire parce qu’apparemment je tiens moins bien l’alcool que toi donc je dis tout ce que je fais et probablement que la prochaine chose que je vais faire c’est t’embrasser mais ça serait trop vite et tu goûterais les fromages que tu m’as volés et ça me rappellerait à quel point t’en a mangé plus que moi, sale fourbe, alors je vais continuer de parler à la place. » et ils font parler les cocktails, et ils me rendent bien plus loquace qu’à mon habitude ce qui est ma foi aussi surprenant qu’inquiétant. Mon compte que je désactive, et le retour au menu général du téléphone où j’appuie sur le X bien évident. J’ai pas son numéro parce qu’on se parlait que par là, mais j’ai confiance qu’elle me le donne d’ici la fin de la soirée. Satané mimosa bourré d’espoir. « Je l’aurais supprimée de toute façon – je parle qu’à toi depuis des semaines. Je l’ouvre même plus. » Matt McGrath ou l'art de tout diminuer à la perfection - à ses yeux.
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| | | | (#)Mer 20 Nov 2019 - 16:50 | |
| Le prénom de Matthusan dont il rigole à gorge déployée, voilà donc le même prénom que Lily vient mentalement de lui coller sur le front. Elle le ressortira quand elle voudra attirer son attention ou au moment de lancer sa pire blague de la journée, parce que le reste du temps nul doute que ce sera Matt tout court qui gagnera cette guerre silencieuse. Ce surnom a un aspect enfantin qu’elle sait toujours apprécier, sûrement bien plus qu’à sa réelle valeur. Il cherche de l’aide en la personne de Deklan mais ce dernier ne fait que creuser sa tombe encore un peu plus, provoquant par la même occasion le rire de Lily. Ce dernier ne cesse que lorsque les confidences du brun se mêlent rapidement à la conversation et qu’elle se promet mentalement de ne plus battre seulement le record des trois ans mais celui des cinq puis des dix années. Peut être même quinze années, pour être certains du compte peu importe les piètres talents de l’homme à se rappeler ce genre de détails. Si entre temps Deklan est resté son ami dix nouvelles années de plus alors ce seront autant de temps qu’elle ajoutera dans son propre défi. Lily enregistre les informations et prend mentalement note de cette manie qu’il a de frapper son poing sur son torse pour toujours tout exagérer. Il rigole de tout de surtout de lui même, joue ce rôle du parfait imbécile comme un maître - aussi bien par messages qu’en face à face ; et tant mieux. C’est ce qui lui a plu chez lui en premier lieu, en second lieu, en troisième lieu, en dernier lieu et tous les lieux au milieu de ce bazar. Sa bio n’avait rien de sérieux, sa photo encore moins, il y avait plus d’ironie que de mots dans son paragraphe. Il est tout simplement différent, attachant. Il ne ressemble à aucun autre qu’elle ait pu connaître dans sa vie et oui, oui bien sûr que ses joues la brûlent à chaque fois qu’il sourit et Dieu sait que cela arrive souvent ce soir. Par dessus tout elle se sent naturellement confiante envers lui ou avec lui, assez pour se laisser emporter à l’extérieur du bar alors qu’elle avait juré de rester coller à sa chaise à peine quelques minutes plus tôt.
Il avait caché l’existence de cette partie là du bar, cet endroit dans lequel Lily peut enfin respirer et ne pas attaquer de ses coudes tous les autres clients sans même le vouloir. Ses yeux se posent sur la lune, sur les étoiles, sur les plantes, sur la porte par laquelle ils sont sortis pour vérifier qu’ils ne sont bien que tous les deux. Elle n’a plus rien à dire, là, la brune. Elle n’a partagé sa vie avec personne depuis huit ans et était encore bien trop effrayée de le faire pour tenter quoi que ce soit - mais lui, c’est différent. Encore une fois, il est différent. Différent dans le bon sens du terme. Dans le très très bon sens du terme ; il est celui qui pousserait peut être la trentenaire à abaisser ses barrières. Il a déjà eu ce pouvoir puisqu’elle est ici face à lui, ses yeux rivés sur le moindre de ses gestes. Son discours est aussi long et décousu que ce qu’elle avait pu lui servir avant même d’avoir bu ses cocktails, l’incertitude semble autant parler que l’alcool et c’est une bonne nouvelle autant que c’en est une mauvaise. Parce qu’il va jusqu’au fond de se pensée, qu’il dit encore une fois des choses que, selon Lily, il ne devrait pas dire. Le fait qu’elle sente le fromage, ça il peut, ça c’est bien réel et ça ça ne changera sûrement jamais. Le fait qu’il veuille l’embrasser, le fait qu’il évoque même la possibilité de vouloir le faire sous peu … ça il ne devrait pas. Ca fait s’emballer son coeur, ça fait s’emmêler ses sentiments et ça la fait l’admirer encore un peu plus alors que rien de tout cela ne fait sens dans son esprit. Et alors qu’il continue de parler, alors qu’il désactive son compte et supprime l’application, elle ne cesser de reposer ses yeux sur son visage et non sur ses gestes. Elle ressent simplement l’envie de le prendre dans ses bras, de lui dire qu’elle aussi est totalement perdue mais ils semblent l’être tous les deux alors ils ne devraient pas avoir besoin de paniquer. ”C’est toi le fourbe. T’as déjà dit toutes les choses cheesy auxquelles je pensais et j’ai pas prévu d’anti sèche.” Ca sonne comme des reproches et c’en est peut être, mais si c’était à refaire elle ne changerait absolument rien à cette soirée pour le moment. ”Et si ça avait été une comédie romantique je t’aurais fait taire en t’embrassant la première, parce qu’à l’écran personne aurait senti le fromage qu’on sent tous les deux. C’est aussi le moment où tu vois que je tiens très mal l’alcool même si je clame le contraire, parce que je ne dis jamais ce genre de choses.” Lily qui avoue ses mensonges, cela n’arrive jamais. Lily qui se rend à un rendez-vous, cela n’arrive jamais. Lily qui se lie d’amitié/peut être quelque chose de plus avec des hommes, cela n’arrive jamais non plus. Des personnes comme Matt n’arrivent jamais dans sa vie non plus, ni lui ni le plateau de fromage ou toutes ses petites attentions sur lesquelles il n’a posé aucun mot mais qu’elle a quand même vu et su apprécier. Elle sort son téléphone à son tour et répète les mêmes gestes que lui sans une seule fois penser que ce soit une mauvaise idée, parce que cette application n’a jamais au aucune sorte d’importance à ses yeux et qu’elle voulait simplement lui montrer que lui, au contraire, en a. Elle ne sait pas trop comment exactement, n’a pas de mot pour définir quoi que ce soit ; mais les faits sont là. ”Tu peux me promettre que t’es pas un connard ?” Différent. Elle veut seulement qu’il soit différent. ”J’te laisserai la première vague sur laquelle surfer, j’te laisserai le dernier bout de fromage à manger. Je te ramènerai autant de médoc contre la gueule de bois dont t’auras besoin. Et tu sais que je ne demande rien, que je n’ai jamais rien demandé. Juste ça. S’il te plait.” Ils ont arrêté leurs blagues pas drôles, ils ont arrêté de mettre la honte à Deklan comme s’il était leur enfant pour son premier jour d’école. Ils ressemblent presque à des adultes, c’en est presque effrayant. Sa tête tourne et elle finit par s’asseoir sur une des rares chaises de la terrasse, son téléphone lesté d’une application qu’elle ne fait que faire tourner entre ses doigts. La question semble simple mais elle est d’une importance capitale pour Lily et la raison pour laquelle ses yeux restent bloqués dans les siens. Pour la première fois depuis longtemps, elle serait prête à accorder sa confiance à un homme. ”Sans mentir.” Sans faire ce qu’elle lui fait subir, parce qu’il n’y a pas de place pour deux menteurs ici.
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| | | | (#)Jeu 21 Nov 2019 - 5:34 | |
| ”C’est toi le fourbe. T’as déjà dit toutes les choses cheesy auxquelles je pensais et j’ai pas prévu d’anti sèche.” « Même pas déso. » et le con que je suis qui fait un genre de salutation royale en plus, le truc entre l'étirement des cervicales et l'arabesque, ça a l'air de rien, ça sert à rien, sauf à ce que mes iris lâchent les siens deux secondes le temps qu'elle cesse d'avoir les joues aussi roses, le temps que sa respiration retrouve un rythme normal que j'ai pas bousillé avec mes répliques abusées.
C'est une des seules soirées où la terrasse a l'air de ce à quoi je veux qu'elle ressemble : un petit oasis de calme. 95% du temps, c'était inondé de gens, ça puait la clope et la bière renversée, y'avaient des conversations qui se gueulaient les unes sur les autres, c'était suffoquant. Mais là, on est à l'heure où les clients ont pas encore transitionné ici, on est au parfait moment pour prendre l'air tranquille, et pour apparemment en venir aux confessions qui résonnent comme des secrets, comme des murmures qu'on dit avec des mots de grandes personnes, avec des intentions d'adultes. ”Et si ça avait été une comédie romantique je t’aurais fait taire en t’embrassant la première, parce qu’à l’écran personne aurait senti le fromage qu’on sent tous les deux. C’est aussi le moment où tu vois que je tiens très mal l’alcool même si je clame le contraire, parce que je ne dis jamais ce genre de choses.” je me retiens de dire qu'elle sent le fromage bien plus que moi, que son haleine vient tout juste de le prouver, j'ai de la gomme le pire dans la poche de mon hoodie, j'en suis à me dire qu'on pourrait en partager une pour faire comme si on était de jeunes gens responsables de notre hygiène buccale. Mais en vrai si je pars à la recherche du paquet mes yeux risquent de lâcher Lily une fraction de seconde. Et si je fais ça, je la verrai pas supprimer à son tour l'app, comme si c'était un pacte de plus, un qu'on a pas eu besoin de mettre par écrit, un qui lui changera peut-être les idées au point qu'elle oublie de m'appeler Mathusan pour les prochaines années - j'en doute. ”Tu peux me promettre que t’es pas un connard ?”
Elle s'est assise la brune, et elle a levé la tête vers moi. Et tout ça, c'est sérieux. Ça l'est tellement que j'ai aucune blague merdique à ajouter, que j'ai même pas pensé deux secondes que Dek aurait pu entendre, notre chaperon officiel, et venir lui faire la liste alphabétique de toutes les fois où j'avais joué le rôle du connard, quand au final, j'étais pas méchant, juste stupidement naïf. ”J’te laisserai la première vague sur laquelle surfer, j’te laisserai le dernier bout de fromage à manger. Je te ramènerai autant de médoc contre la gueule de bois dont t’auras besoin. Et tu sais que je ne demande rien, que je n’ai jamais rien demandé. Juste ça. S’il te plait.” un pas vers elle, juste un.
C'est suffisant pour que je me baisse à sa hauteur, que mes yeux se plantent dans les siens. Pas le moindre contact de mes paumes sur ses cuisses - exemple, j'y ai pas vraiment pensé, et si j'y avais pensé ça serait genre juste une question de garder mon équilibre là guys, on se calme. ”Sans mentir.” « Je suis un connard parce que je ferais mine de rater la première vague pour te la laisser. » je reprends ses mots, mots que j'ai savamment mémorisés, parce qu'elle a parlé de comédie romantique et que pendant deux secondes je me suis dit que ça serait ça que le dude dirait pour garder l'attention de la fille, pour la préparer à un autre de ses monologues de merde à la clé. « Je suis un connard parce que je te ferais culpabiliser assez pour que tu me donnes pas juste le dernier morceau de fromage, mais l'autre d'avant celui que je voulais. » je bats des cils, pas le moins du monde à ridiculiser ses paroles, juste à y apporter des précisions qui ne surprendront personne. « Je suis un connard parce que je ferais des mélanges dangereux avec tes médocs juste parce que les couleurs des cachets iraient bien ensemble. » et ça, le pire, c'est que c'est la vérité. Con comme ça. « Je mens pas. » ma main gauche que je lève à son intention, « Croix de bois, croix de fer. C'est promis. » Lily que je paraphrase à nouveau, j'en peux plus d'être plus cheesy que les restes de plateau qui nous attendent à l'intérieur.
« Je sais pas c'est quoi être un connard pour toi. Mais je sais que si tu me fais une checklist exhaustive de tout ce qui caractérise un connard à tes yeux, je tâcherai chaque jour de faire mon possible pour que t'aies aucune case fautive à cocher à mon sujet. » j'ai inspiré avant, je jure, c'est pas sorti tout d'un coup contrairement à mon speech précédent. À force, je prends de bonnes habitudes pour mes pauvres poumons surmenés. « Oh, et fuck, j'ai menti. » mes lèvres que je pince, empêchant en vain un sourire en coin de venir s'y loger à nouveau. « Ce sera pas juste le bout de fromage avant celui que je veux que je te ferai culpabiliser de me donner. Mais tous les autres - j'ai un problème, juge pas. »
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| | | | (#)Dim 24 Nov 2019 - 2:53 | |
| Si son coeur bat rapidement c’est parce qu’elle a oublié comment jouer à ce jeu là et non plus parce qu’il a fait un pas vers elle et que sa safe zone est compromise. Il n’a jamais compromis quoi que ce soit, il n’a jamais été surprenant d’une quelconque manière négative. Fidèle à lui même, fidèle à ses blagues, fidèle à cette gueule d’ange qui lui colle à la peau et qu’il sait habilement étendre jusqu’au bout de sa langue - de ses mots. Alors elle le laisse s’avancer sans crainte, se baisser à sa hauteur sans peur. Il énumère toutes les fois où il pourrait être un connard mais Lily garde une mine sérieuse tout le long. Elle ne s’attendait certainement pas à une réponse de la sorte mais ce sujet là est bien trop important pour elle pour qu’elle puisse déjà en rigoler. Il prouve qu’il en est de même pour lui, à sa manière, et elle apprécie et remercie de la sienne. ”Je mettrai la boîte à pharmacie assez haute pour que t’aies pas l’idée d’assembler les medoc par couleur.” Sa manière à elle. Là, elle dit merci, elle dit enfin, elle dit t’es vraiment trop con Matt McGrath, elle dit je préfère encore qu’on se dispute pour le dernier bout de fromage alors qu’il y aura le même, entier, dans un placard à quelques mètres.
Il a tout paraphrasé et elle ne l’a pas quitté des yeux. Ses grandes iris bleues ne l’ont pas lâché, ne lui ont pas donné une seule minute de répit alors qu’il paraphrasait chacun des mots qu’il avait pris la peine et le temps d’enregistrer. Elle a écouté avec attention parce que simplement personne n’avait jamais pris la peine d’en faire de même, absolument personne. « Je tâcherai chaque jour de faire mon possible pour que t'aies aucune case fautive à cocher à mon sujet. » Ça fait beaucoup de mots, ça fait beaucoup de promesse, c’est aussi un ‘chaque jour’ qui résonne dans l’esprit de la brune ; c’est beaucoup, chaque jour. Il ne la paraphrase pas, là. Il sort ça de son propre esprit, de ses propres espoirs et idées d’un demain qui semble flou.
Ses derniers mots sont à propos de fromage qui puent et elle le reconnaît bien là. Elles les reconnaît eux, dans leur monde bizarre qui fait lever les yeux du petit au ciel à chaque fois qu’ils prononcent un nouveau mot. ”Pour quelqu’un qui ne tient pas l’alcool, tu t’en sors plutôt pas mal. T’étais à ça de me faire jurer de toujours te donner toute la bouffe que tu veux.” C’est bon, elle le croit. Il a juré. C’est stupide, de le croire après un si petit discours qu’il aurait pu sortir à tout le monde en reprenant leurs paroles - mais elle le croit. Parce qu’il a juré, et que personne ne devrait jamais avoir à revenir sur ses promesses. Parce que Joseph n’a jamais juré qu’il ne partirait pas, qu’Alfie ne l’a jamais fait non plus et que son ex petit ami n’a jamais rien juré du tout. Il est le premier. Il ne le sait pas, mais il est le pionner dans ce domaine là aussi et ça commence à faire beaucoup de pression sur les épaules de quelqu’un qui sent le bleu à pleine bouche. ”Si pour toi c’est ça être un connard alors ça me va. Tu n’auras pas besoin de liste.” Ce n’est pas pour autant qu’elle va pouvoir totalement abaisser chacune de ses barrières, mais c’est un début. ”Et … je suis désolée mais … je te juge carrément pour ton addiction au fromage.” Tais toi Lily, t’es addict au sucre et au gras. Un sourire en coin étire ses lèvres à son tour, esprit de mimétisme qu’on dira. N’empêche qu’elle n’a plus lâché ses yeux, qu’elle a arrêté de jouer avec la coque de son téléphone et qu’elle a enfin décroché ses ongles des barreaux de la chaise.
”Ton tour de poser des questions très sérieuses et de plomber l’ambiance. Et après on changera de sujet comme si de rien n'était et je causerai Passiflore, ce qui me fera passer pour une mamie de quatre vingt ans. Mais je te jure que ça irait bien au fond de la clôture, là bas.”
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| | | | (#)Jeu 28 Nov 2019 - 3:46 | |
| Je sais plus trop à partir de quand on est devenus sérieux, mais c'était tout juste avant que je me pose devant elle, que j'arrive à attraper ses yeux au vol. Le ton de la conversation a baissé d'un cran, c'est bien l'un des seuls moments où je suis heureux que la terrasse soit vide pour pas sentir de regards inquiets des clients qui ne m'ont jamais vu avoir un débit de parole normal, un ton qui frôle pas l'excitation survoltée en bonne et dûe forme. ”Pour quelqu’un qui ne tient pas l’alcool, tu t’en sors plutôt pas mal. T’étais à ça de me faire jurer de toujours te donner toute la bouffe que tu veux.” elle revient aux priorités parce que c'est ça qu'on veut tous les deux ; s'assurer que la soirée flirte avec les choses importantes, suffisamment pour qu'on ait envie de se revoir après, des dizaines de fois après. « C'est pas vrai, tu bluffes. » mon visage se plisse, mes yeux pareil, je scrute « C'est vrai et tu bluffes pas? » pour finir par le savoir de suite. Elle ment pas, eh merde.
”Si pour toi c’est ça être un connard alors ça me va. Tu n’auras pas besoin de liste.” elle a pas idée à quel point ces quelques petits mots-là suffisent à relaxer mes épaules, à alléger ma respiration. Alors bien sûr que je camoufle le tout d'un bombardement d'interrogations « T'as rien dit à propos d'être un idiot. Ou un gros lourd. Ou un mec avec le pire sens de l'humour du monde. Sur 10, à quel point un égo de merde, ça t'énerve? » des défauts j'en ai pleins. Des erreurs, j'en ai fait à la tonne. Il est drôle le parallèle ici. À savoir à quel point je suis pas stressé qu'elle sache tout parce que je suis persuadé qu'elle arriverait à comprendre et à accepter, autant je flippe de la voir prendre ses jambes à son coup si elle réalise quel genre de boulot à temps plein je peux être quand y'a pas d'écran de téléphone entre nous deux, ni quelques kilomètres supplémentaires, de sécurité. ”Et … je suis désolée mais … je te juge carrément pour ton addiction au fromage.” « Le contraire m'aurait presque déçu. » elle s'excuse pas vraiment et je suis pas froissé, elle est belle à sourire comme une gamine effrontée, comme une fillette qui prépare son prochain mauvais coup.
L'app qui part de chez elle comme elle est partie de chez moi. Ses yeux que je lâche pas. ”Ton tour de poser des questions très sérieuses et de plomber l’ambiance. Et après on changera de sujet comme si de rien n'était et je causerai Passiflore, ce qui me fera passer pour une mamie de quatre vingt ans. Mais je te jure que ça irait bien au fond de la clôture, là bas.” hum. Des questions, je devrais en avoir, fût un temps j'avais la tête qui en débordait. Pourtant, là, de suite, elle a piqué un truc important que je dois rectifier aussi rapidement que possible. « Pas besoin, parce que déjà tu l'as plombée pour deux - et j'ai TOUJOURS dit que c'était des monsteras que ça nous prenait sur la terrasse. Me force pas à sortir mes graphiques et mes chartes pour te prouver à quel point ça rendrait l'endroit Instafamous. »
Mon jeu de sourcils suffit pas, mes envies de grandeur Instagram style non plus. Reste une précision à aller gratter, la seule et l'unique qui donnerait une suite - ou pas - à cette soirée. « Okay c'est bon, j'ai une question sérieuse. » j'appuie sur mes mots, sur le silence aussi, ça a l'air grave, j'imagine que ça l'est un peu quand t'y pense. « Et ça me fera presque passer pour un adulte, c'est weird. » pour un vieux qui sait plus du tout quoi faire pour draguer, pour un charmeur de fond de boîte de céréales après avoir été volontairement out of the game depuis un bon moment déjà. « Comment les gens demandent le numéro de téléphone de quelqu'un, maintenant? » l'air perdu, la voix qui l'est toute autant. « Je sais pas comment faire pour pas avoir l'air d'un creep qui va téléphoner 44 fois à ta boîte vocale en lui laissant jamais de message, et 50 autres fois rien que pour t'entendre dire "Je sais qu'c'est toi Matthusan, ça suffit là, va embêter le petit à la place". »
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| | | | | | | | mind doodles ▲ lily & matt |
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