| mind doodles ▲ lily & matt |
| | (#)Ven 29 Nov 2019 - 13:52 | |
| La discussion est devenue plus sérieuse sans que Lily n’ait pris le temps de prévenir de la tournure qu’allaient prendre les choses, sans doute parce qu’elle n’aurait jamais cru qu’il arriverait à lui répondre avec les bons mots. Il est assez proche pour la rassurer et lui faire oublier cette terrasse affreusement grande pour deux ; il ne l’est pas trop pour ne pas l’étouffer et lui faire peur. « T'as rien dit à propos d'être un idiot. Ou un gros lourd. Ou un mec avec le pire sens de l'humour du monde. Sur 10, à quel point un ego de merde, ça t'énerve? » Elle a un sourire en coin. Ca l’énerve au niveau 11, son propre ego de merde est situé niveau 12. Il sera peut être briefé à ce sujet un jour, qui sait. “Tout ça je le sais déjà.” Et toi tu dis rien de ton sourire, tu dis rien des mots que tu choisis avec délicatesse même si t’en as pas l’air, tu dis rien de l’exploit que tu viens de réaliser en me faisant sortir de ma zone de confort, tu dis rien d’à quel point t’es la seule raison pour laquelle mon coeur s’emballe, la seule aussi pour laquelle il n’a pas encore foutu le camp de ma poitrine aussi. Tu dis rien du fait que passer pour l’idiot de service te réussit bien. Lily aperçoit son frère en Matt, elle qui a toujours admiré sa capacité à faire comme si tout allait bien alors que son monde à lui avait cessé de tourner il y a bien longtemps déjà. “C’était tout écrit en taille 8 sur ton profil.” C’était écrit sur sa photo plus floue qu’une oeuvre abstraite, c’était écrit sur la conjugaison hasardeuse et le choix qu’il laissait au lecteur “il faut que tu goutes (goute ?) la spécialité de mon bar” pour contenter tout le monde. C’est encore plus écrit ici, sur cette terrasse qui permet de respirer autre chose que les vapeurs d’alcool, qui permet de profiter un peu de la vue sur la ville qui l’a vu changer ; cette même terrasse qui devrait se composer de monsteras et de passiflores. Tout était écrit, il fallait seulement prendre le temps de lire.
« Comment les gens demandent le numéro de téléphone de quelqu'un, maintenant? » “Tu demandes à la mauvaise personne, Matthusan.” La part d’elle coincée quinze ans en arrière attend encore qu’il l’embrasse et qu’il fasse une des nombreuses choses qu’elle n’oserait toujours pas faire mais encore une fois sa remarque la fait sourire. Depuis le début, elle ne fait qu’alterner les différents sourires sans jamais laisser se reposer ses zygomatiques. Sans raison valable, Lily ne bouge pas pour autant et reste cette jeune femme a l’air hébété, la tête toujours penchée en arrière pour pouvoir se concentrer sur les traits de son visage et ne jamais les oublier. Mais il enchaîne, Matt, il ne lui laisse pas le temps de dire autre chose que des conneries, qu’une phrase qui pourrait être interprétée mille fois de la mauvaise manière. « Je sais pas comment faire pour pas avoir l'air d'un creep qui va téléphoner 44 fois à ta boîte vocale en lui laissant jamais de message, et 50 autres fois rien que pour t'entendre dire "Je sais qu'c'est toi Matthusan, ça suffit là, va embêter le petit à la place". » A son tour de placer trop de mots pour que cela ne cache pas un mal être, de dire n’importe quoi pour déjà se justifier d’un refus de la part de la brune. Il s’invente des excuses pour un scénario qui n’existe pas, qui n’existera jamais. “Merde, 44 fois, vraiment ? Tu pourrais essayer juste une fois de plus, histoire que ça tombe sur un nombre rond ?” Tu pourras appeler autant de fois que tu veux, Matthusan, mais tu n’auras pas l’occasion de tomber sur la boîte vocale même une seule fois. Elle laissera sonner deux fois pour ne pas passer pour une creep qui attend devant son téléphone, mais elle répondra. A ses mots se mêlent les gestes, se mêlent ses mains qu’elle décolle enfin des barreaux de la chaise pour venir entourer une des siennes. Lily cherche tant à le rassurer qu’à se rassurer elle même ; elle cherche à lui montrer qu’elle est bien là et que son plan consiste à enfoncer la mine du stylo dans la paume de sa main pour empoisonne son sang d’une encre noire ; elle cherche à se rassurer en se disant que les phalanges qu’elle caresse doucement sont les siennes et que rien de mal ne pourra se passer. Sa main droite tient la sienne en place, son pouce exerce une simple pression sur le bout de ses doigts pour qu’il garde la paume ouverte et le reste de ses doigts à elle effleurent l’arrière de sa main à lui. Elle bénit son organisation à toute épreuve, sort de son sac à main le stylo qu’elle trimballe partout sans d’usuelle ne jamais s’en servir. Les chiffres s’inscrivent peu à peu sur l’épiderme du brun, elle s’applique sur la courbe de ses trois, sur la régularité de ses quatre écrits en police d’ordinateur. “Du temps où on demandait encore mon numéro, on faisait comme ça. Sauf qu’au siècle dernier on donnait le numéro de la maison. Cette fois ci promis, tu ne risques pas de tomber sur ma mère.” L’excuse est merdique alors que Lily ne souhaitait tout simplement pas risquer de déverrouiller son téléphone et découvrir un fond d’écran avec sa femme, leurs deux enfants et le chien Patapouffe. Elle ne voulait pas rentrer dans sa vie privée, pas risquer quoi que ce soit, quitte à continuer à se voiler la face.
“Si je ne réponds pas c'est que j'ai mis la musique au maximum et oublié mon téléphone quelque part. Ou qu'il est encore dans le frigo.” Le numéro est écrit, ancré, mais elle n’a pas le goût à déjà laisser sa main s’en aller.
Dernière édition par Lily Keegan le Ven 29 Nov 2019 - 17:48, édité 1 fois |
| | | | (#)Ven 29 Nov 2019 - 15:30 | |
| “Tu demandes à la mauvaise personne, Matthusan.” ça grince comme prénom, j'exagère mes traits, rentre le cou, j'ai l'air de celui qui n'en a pas là, quand mes yeux louchent et que mes lèvres forment un genre de zig zag qui met en valeur que mes gencives et encore, c'est peu dire. Pourtant j'enregistre sa voix quand elle le dit, m'assurant que toutes les fois où Deklan va le dire pour elle (parce que je sais que ça va arriver, le traître il jubile du nouveau surnom c'est sûr), ce sera pas dans son intonation grave et rauque de mec qui se force à être mystérieusement charmeur que je l'entendrai, mais selon son intonation à elle.
Je la mets en garde, je fais que ça des avertissements. Pour la prévenir que je risque de l'embrasser, pour la prévenir que je sais pas comment gérer la fibre téléphonique de la chose. Pour lui dire que s'il elle a de l'intérêt, elle deviendra assurément, par défaut et par obligation, le public test de mes conneries, de mes blagues à peaufiner, des insides avec moi-même que je répéterai par dizaine rien que parce que si moi je me trouve drôle, elle devrait aussi. C'est tout un personnage de merde que je suis, je le lui dépeins, mais elle prend pas peur. Elle sourit et y'a une fossette de plus qui apparaît sur sa joue gauche, je cherche sa jumelle à droite, la trouve pas, attends qu'elle vienne comme un gamin attendrait à Noël sous le sapin de pouvoir ouvrir ses cadeaux, fronce des sourcils un peu parce que c'est ça, être impatient à mes yeux pour l'instant. “Merde, 44 fois, vraiment ? Tu pourrais essayer juste une fois de plus, histoire que ça tombe sur un nombre rond ?” son absence de fossette que j'oublie pour retrouver ses yeux dans la seconde. « J'préfère les nombres pairs. » comme si c'était une variable qu'elle devait retenir, information cruciale, détail que je lui ai sûrement déjà dit, détail anodin comme tout ce qu'elle m'a raconté que j'ai retenu sans y penser.
Et elle prend ma main et y'a un truc bizarre qui se passe avec ma respiration, mon coeur et mon visage. C'est comme si aucun des trois s'étaient parlé avant de réagir, chacun de façon indépendante, elle parle et j'écoute, je sais pas comment je fais quand chaque réaction est plus forte que la précédente. “Du temps où on demandait encore mon numéro, on faisait comme ça. Sauf qu’au siècle dernier on donnait le numéro de la maison. Cette fois ci promis, tu ne risques pas de tomber sur ma mère.” je fais passer ça sur mon épiderme de jeune premier un « Ça chatouille, ah, hey, oh, la tortt-ture. » expié à voix haute entre deux soubresauts, et encore plus de soupirs. Ma main bouge pas de la sienne quand le stylo a fini d'y gratter son calvaire, je me retiens de pas jeter un coup d'oeil au numéro pour le mémoriser lui aussi, elle parle alors je suis poli voyez-vous, je la regarde qu'elle. “Si je ne réponds pas c'est que j'ai mis la musique au maximum et oublié mon téléphone quelque part. Ou qu'il est encore dans le frigo.”
« Dans le frigo? » ma voix est enrouée de l'avoir trop fixée, du coup faut que je tousse un peu, faut que je continue de jacasser pour faire genre tout est sous contrôle, on est pas en train d'être étranges, on est pas en train de faire ce qu'on s'était juré de jamais faire, quand on s'était dit l'un et l'autre qu'on cherchait rien de sérieux, qu'on voulait juste parler, s'envoyer des memes, et parler encore. « Genre parce que tu l'as pris pour un bout de fromage? » je pouffe de rire, distraction comme une autre, ma main libre remonte sur le banc, elle effleure son jeans sans que je m'y attarde, son t-shirt du bout des doigts sans que le tissu ne bouge d'un millimètre. « Ou qu'il est tombé dans un de tes gâteaux? » et j'arrive à son bras, son épaule, sa nuque. C'est con comment tout à l'heure je me plaignais comme un enfant d'à quel point elle me chatouillait quand maintenant que je suis sûr que comme un malhabile, je la chatouille à aller au ralenti, à poser chacun de mes doigts avec retenue derrière son cou, à m'assurer à chaque nouveau contact d'une terminaison nerveuse à une autre qu'elle veut pas que j'arrête, qu'elle est pas inconfortable, qu'elle me donne la permission, que je suis pas un connard ou du moins que si je suis un connard c'est parce que je continue de parler et de brouiller les pistes, parce que je parle et que je sais faire que ça. « Ou que t'as décidé de pas lui faire vivre la canicule et de le traiter comme s'il était un être vivant à part entièr- »
J'ai mis fin au calvaire, et là je parle pour moi. Parce qu'évidemment que je termine pas ma phrase, personne en a quelque chose à battre du pourquoi elle met son portable au frigo autre que parce qu'elle est tête en l'air et qu'elle est adorable et qu'elle me fait rire et que ses lèvres, là, elles goûtent le parfait mélange entre l'emmental et le jus d'orange, l'équilibre rarement atteint et encore moins perfectionné du vin blanc et du brie. J'ai pas compté les secondes parce que c'était pas un concours de celui qui retient le plus longtemps son souffle même si ça en a tout l'air, quand je finis par me détacher d'elle pour reprendre un rythme de respiration normal. Et souffler à travers, le sourire en coin d'office revenu. « J'avais averti avant, fais pas genre je te l'ai pas dit. » |
| | | | (#)Ven 29 Nov 2019 - 20:42 | |
| Il la rend aveugle, elle commet les mêmes erreurs que dix ans plus tôt avec le seul espoir de croire que cette fois-ci le dénouement sera différent. Mais Matt sera différent. Il l’est déjà. Il continuera à l’être, quand il l’aura appelé 94 fois et qu’elle aura perdu son téléphone quelque part pour les 44 premières fois. Il voulait un chiffre pair, elle le lui accorde. Quarante quatre ratés, c’est déjà bien suffisant. Cinquante appels attrapés, par contre, ce n’est pas assez. Alors elle le laisse se plaindre du stylo qui glisse sur sa paume, elle se perd à tenter de mémoriser les lignes de sa main et à se souvenir de tout ce qu’avait pu dire sa mère à propos de ces dernières. Le stylo repasse là où les chiffres sont déjà bien tracés, juste pour être certaine, juste pour avoir une raison valable de le tenir près d’elle quelques secondes de plus, juste pour continuer à raconter des anecdotes sur sa vie pour qu’il pense à autre chose. Juste pour faire ce que lui fera à son tour, Matt qui répondra à chacune de ses remarques comme si elles avaient toutes une quelconque sorte d’importance. Mais elle était déjà aveugle à ce moment là, elle se laissait bercer par ses mots et son sourire, elle avait relevé la tête en sa direction et était absorbée par son rire au point où elle n’a rien senti de sa main. Jusqu’à ce que ses doigts se regroupent dans sa nuque et qu’ils la titillent tous, la chatouillent. Elle est faible, se mord la lèvre inférieure, rentre son cou dans ses épaules en même temps qu’elle tente de gérer cette attaque de chatouilles non voulues.
Enfin, il se lance. Il arrête de parler, il fait s’arrêter la respiration de Lily un instant. Il lui vole son souffle, ses lèvres, ses rêves et ses peurs. Les yeux bleus de la trentenaire se ferment naturellement, instinctivement, et même là elle ne peut s’empêcher de continuer à sourire en se disant qu’il avait raison. Parce qu’il ne sent pas le fromage tant que ça, même s’il a eu le dernier morceau. Elle l’a bien vu lui laisser tous ceux d’avant. Elle l’a bien vu tout faire pour la mettre à l’aise, tout faire pour tenter de s’en tenir au “rien de sérieux, juste du funnn” qu’ils avaient prévu. Officiellement, c’était ça. Officieusement, il y a ce baiser qui n’en finit pas. Elle ne l’a pas entamé, elle ne veut pas le terminer. Sa main libre se lève vers sa mâchoire qu’elle remonte en faisant glissant doucement (sans enfoncer aucun ongle dans sa chaire, cette fois-ci). « J'avais averti avant, fais pas genre je te l'ai pas dit. » A son souffle se mêle le sien, à son sourire en coin s’ajoute celui de Lily. Ses lèvres ne sont déjà plus siennes mais elle se réconforte en osant réellement jouer de ses doigts, maintenant, entremêlant les siens à celui du brun. “Tu m’as averti il y a longtemps, ça a dû expirer entre temps.” C’était y’a au moins cinq minutes. C’était même y’a au moins une éternité, parce que c’est le temps qu’a duré leur baiser. Et l’éternité c’était pas assez, alors elle s’occupe en continuant à jouer de ses doigts, ceux de la main qu’elle n’a toujours pas laissé partir et qu’elle ne compte pas abandonner pour le moment. Le bleu de ses yeux a retrouvé le noisette des siens, la main qu’elle avait ancré sur sa nuque glisse à nouveau pour se dérober de sa peau et retrouver cette même et unique main qu’elle est incapable de laisser s’en aller. Finalement elle laisse leur paume se coller et ses doigts se coller aux siens sans n’avoir aucune intention de relâcher la pression. “On a menti. On avait dit qu’on allait juste manger et raconter des conneries. J’avais dit que j’embrasserai personne et que toi tu préfères les nombres pairs.” Et pourtant il ne l’a embrassé qu’une seule fois. Et un, c’est pas pair. C’est pas rond non plus. Ca plaît à personne, un. C’est pour ça qu’elle se relève pour enfin être à sa hauteur, reposant seulement une partie du poids de son corps sur la table - juste au cas où ses jambes flancheraient. ”Je peux rien aider pour les deux premiers, mais pour le problème de nombre pair je peux faire ça.” C’est son tour à elle de s’approcher de ses lèvres encore un instant, de les lui voler et de ne même pas s’en vouloir. C'est déjà devenu une drogue, et Lily sait que les drogues font mal. Alors elle le fait durer juste un instant. Seulement un. Ou deux, peut être. Mais pas trois, promis pas trois. Elle le laisse s’en aller, elle le laisse vivre, elle resserre ses doigts. ”Moi aussi, j’avais prévenu.” Sa raison lui dit que c’est le moment où elle devrait s’en aller mais Lily n’arrive pas à déjà s’y résoudre, son sourire enfantin bien trop immense sur son visage.
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| | | | (#)Sam 30 Nov 2019 - 2:30 | |
| C'est bizarre parce que je me souviens pas à quand remonte le dernier baiser que j'ai donné. C'était ça, l'envers de la médaille d'être le type qui parle beaucoup, qui drague à foison, mais qui fout jamais rien. Je fais pas de premier pas parce que je lis toujours trop tard les signaux, j'ose presque jamais parce que vient toujours avec le move le stress constant et encore bien vivant de tomber sur une nana au caractère nocif, de me reprendre direct les pieds dans des filets qui ressembleraient trop à ceux dans lesquels je me suis pris feu-ma relation précédente. Pourtant, y'a des alertes rouges qui flash de tous sens tous côtés quand je me détache d'elle, mais pas parce que je flippe, non, parce que mes lèvres me font nettement chier de plus être collées aux siennes, parce que c'est franchement ridicule d'avoir besoin d'oxygène parfois et qu'un humain normal doive planifier des moments-clé pour respirer. “Tu m’as averti il y a longtemps, ça a dû expirer entre temps.” « Mauvaise joueuse. » que je râle, un tsss qui glisse sur ma langue mais son sourire qui est bien trop beau pour que je fasse le con encore longtemps. Quoi que.
“On a menti. On avait dit qu’on allait juste manger et raconter des conneries. J’avais dit que j’embrasserai personne et que toi tu préfères les nombres pairs.” c'est la vie. Mes épaules que je hausse, prêt à ce que la défaite soit hantée par le baiser qu'on a partagé, prêt à prendre le blâme d'avoir été celui qui l'a entraînée dans le vice, prêt à être le connard de service quand elle cumulera les Appletinis avec ses potes jeudi soir prochain en parlant du gros lourd à qui elle a donné son numéro mais de qui elle ne retournera pas les appels parce qu'entre temps elle a réalisé que j'étais une cause perdue - et que le mystère de la date pas vraiment date mais finalement date de ce soir devrait rester dans une boîte de Pandore qu'elle ouvrira jamais. Je pense trop? Je pense trop. ”Je peux rien aider pour les deux premiers, mais pour le problème de nombre pair je peux faire ça.” oh my. Et c'est parti pour un round two que j'ai même pas vu venir, parce que j'ai passé les dernières secondes à regarder ses doigts emmêlés aux miens, à noter la courbe de ses ongles, à me dire qu'elle a les mains les plus douces de la Terre et que sûrement ça doit être dû à toutes les crèmes hydratantes à rabais qu'elle peut se choper à la pharmacie où elle travaille. ”Moi aussi, j’avais prévenu.” elle sourit, elle arrête par de sourire, elle recule un peu mais moi je bouge pas, pas une chance, pas un geste. « Et évidemment, toi, t'étais dans les temps. C'est ridicule, je demande un recomptage. » mes mots qui augmentent de volume sur la fin, comme si je voulais un témoin, comme si je tenais pas mordicus à ce que la terrasse reste à nous encore une minute, une heure, 40 000 autres tiens, juste comme ça, calcul approximatif.
La terrasse qui finit par se remplir, petit à petit. Parce que ce soir c'est game night, parce que tout le monde a sous le bras des jeux de société qu'ils ont amenés, qui sont censés être l'attraction des prochaines heures. Quand j'en ai franchement rien à foutre qu'ils évoluent tous autour de nous alors que j'ai fini par me poser à côté de Lily, mon bras lâchement derrière ses épaules avec le ratio parfait du centimètre entre elle et moi, où tu sens quand même l'autre mais où t'abuses pas d'entrer dans sa bulle. Je lui ai demandé de rester, aussi. Pas pour aller à l'étage, parce que non, c'est pas vrai que c'est comme ça que ça va se passer. Mais parce que je meurs d'envie de lui prouver que je suis mille fois meilleur qu'elle à Pictionary. Et à Jenga. Et à Clue. Et à n'importe quel foutu jeu qui passera sous ma main le temps qu'elle m'accordera, le temps qui durera jusqu'à ce que je l'ennuie, le temps qui durera toute la nuit. |
| | | | | | | | mind doodles ▲ lily & matt |
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