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 WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky

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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyMar 15 Oct 2019 - 23:38


Le constat est irrévocable. Elizabeth est perdue au milieu de nulle part. Une voiture en panne, un téléphone presque à plat et le jour qui commence lentement à décliner. Est-ce que c’est le moment de se mettre à paniquer sur de potentielles créatures de l’ombre qui vont venir la dévorer ? Ou pire, d’un serial killer qui compte débarquer et l’embarquer, pauvre petite chose sans défense qui se trimbale sur le bas-côté ? Lizzie l’ignore. Elle veut croire qu’elle n’a pas cette peur parce qu’elle a déjà connu ce genre de situation. Faire de l’auto stop, ça lui est bien arrivé plusieurs fois lors de ses voyages. Mais il y a toujours cette appréhension face à l’inconnu, face à un danger hypothétique que l’on peut rencontrer. La jeune femme se mord la lèvre en observant la route des deux sens et qui restent, sans aucun équivoque, déserte.
Il faut dire qu’elle est partie à l’aventure sur un coup de tête, ce midi. La journée avait commencé plutôt mal, avec une séance de chimiothérapie de sa mère à l'hôpital. Séances qui sont rythmées de critiques faciles, cachées, blessantes. Quoique Lizzie fasse, quoique Lizzie dit, ça ne sera jamais assez pour sa mère. Elle qui a toujours pensé que sa fille l'avait purement et salement abandonné. Trahie, même. Les séances aussi éprouvantes pour la mère que la fille, une épreuve dont Lizzie se passerait volontiers. Dans le fond, elle est faible. Elle a beau sourire, elle encaisse toujours aussi difficilement. Alors après avoir déposé sa mère chez elle, dans cette maison qui l'a vu grandi mais dont elle essaie de ne pas remettre les pieds dedans, ses mains ont cherché de quoi l’apaiser. Se poser, respirer, essayer de reprendre le contrôle. C'est fou et ça la rend dingue de voir que sa mère arrive à lui provoquer ce genre de réaction. Une façon morbide de marquer sa fille et de s'assurer de son empreinte. De réveiller une emprise lointaine. Bordel, elle a les mains qui tremblent de nouveau. Lizzie soupire et se tâte les poches pour constater que son précieux relaxant est bien là, prêt à l’apaiser un moment de ses tremblements et de son stress. Cette fichue boule au ventre. Jolie boite ronde avec un titillement familier dont elle ne fait même plus attention. Elle enchaîne les petits comprimés, alliant le sourire et la délicatesse quand elle se rend en pharmacie – parfois légal, parfois non. Mais elle en a besoin. Sinon les tremblements reprennent de plus belle, l’oppression aussi et jamais, Ô grand jamais elle ne finira au sol à faire une crise de panique. Elle se l’interdit parce qu’elle a autre chose à faire, d’autres endroits à découvrir et que s’apitoyer sur son sort n’est pas le genre de la maison. Alors Lizzie a trouvé une ou deux solutions, pas franchement qu’elle irait le crier sur tous les toits mais qui ont le mérite de fonctionner.

La deuxième solution, elle la sort de son autre poche. Au moins, ça, elle en a en réserve. Le briquet s’illumine et le joint est coincé entre ses lèvres en moins de temps qu’il ne faut dire ouf. Instinctivement, Lizzie regarde son téléphone juste pour y voir le voyant rouge de sa batterie, annonçant l’extinction imminente de son téléphone. Great. Elle passe sa main sur son front. Elle était simplement partie prendre quelques photos et elle n’a tout bêtement pas vu le temps passer. Au pire, elle peut toujours compter sur Remi pour venir la chercher car elle a sûrement dû foutre une puce sur le cul de sa voiture ou une connerie comme ça.
La jeune Potter songe deux minutes à s’allonger dans sa voiture, histoire de détendre un peu ses jambes qui ont fait leur sport pour quelques jours à venir dans les collines verdoyantes avoisinantes. Mais putain que ça en valait la peine parce que les photos vont être magnifiques. Enfin, c’est toujours ce que se dit une amatrice. Ce qu’elle est, indéniablement, malgré les professeurs improvisés qu’elle aura eu.

Mais Lizzie ne peut pas rester ici à attendre que la nuit tombe complètement. Alors elle se met en route après avoir pris son appareil photo autour du coup – on ne sait jamais – et fermer sa voiture – précaution inutile. Avec un peu de chance, il y aura une station-service ou un bar voire les deux, bref n’importe quoi pour la rattacher à la civilisation.


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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyMer 16 Oct 2019 - 21:55

Les envies ne pouvaient plus être refrénées, la boîte de Pandore avait été ouverte. Wren ne pouvait que laisser libre cours à ses plus terribles frustrations et en conséquence, la terre entière menaçait de partir en fumée. Il n'avait pas l'air de s'en inquiéter outre mesure depuis la soirée qu'il avait passé en compagnie de Jillian. l avait suffi d'actionner son briquet une seule fois et le monde pouvait partir en fumée sous ses yeux enivrés par le spectacle. Le jeune suédois avait adoré la sensation, l'odeur des flammes qui venait lui titiller les narines, le bruit du brasier qui grimpait toujours plus haut vers le ciel avant qu'il ne se retrouve obligé de fuir parce que la police allait vite quadriller le quartier. Il avait eu envie d'y revenir des dizaines de fois depuis mais sa raison était encore suffisamment forte pour qu'il se sente contraint de se rendre à la caserne sans rien enflammer sur son chemin. Le besoin était intense pourtant, presque incommensurable mais cela faisait des semaines qu'il y résistait, l'étau se resserrant irrémédiablement autour de lui car il n'était qu'un homme, un pyromane de surcroît. Il avait beau jouer aux anges gardiens dès qu'il se parait de son uniforme de pompier, il ne pouvait pas tellement faire durer le mensonge quand il sentait ses mains trembler et son cerveau se parer de milliers d'images qui l'empêchaient de se concentrer sur les tâches du quotidien. Alors, Wren avait craqué. Il était monté dans sa voiture et avait conduit durant des heures, sans savoir où il allait en réalité, du moment que c'était loin de Brisbane et qu'il pouvait se libérer du poids de cette culpabilité qui le tuait à petits feux. Il avait fini par se garer sur le bord d'une route, l'odeur des arbres et de la nature le rendant fiévreux. Instinctivement, son briquet s'était actionné sans qu'il n'ait véritablement contrôlé ses phalanges et le brasier avait débuté. Il était resté regarder un bon nombre de minutes, le sourire narquois bien ancré sur ses lèvres avant que l'appel de la raison ne le ramène à lui. Il s'échappa bien vite, entendant au loin les sirènes mais Doherty n'avait plus l'air de s'en faire alors qu'il était lancé sur la route déserte... Ou presque. Trente minutes après son départ, il constata qu'un autre véhicule était arrêté sur le bord de la chaussée et à ses côtés, une jeune femme semblait désespérée. Une panne? C'était ce qui était le plus probable et en d'autres circonstances, Wren ne se serait probablement pas arrêté mais il venait de sombrer dans la folie alors, il fallait équilibrer la balance. Quel erreur, oui, quelle douleur ravivée au maximum. Lorsqu'il s'arrêta et s'extirpa de sa voiture, Wren s'arrêta net en croisant le regard de la belle brune face à lui. Lizzie Potter. Le suédois était propulsé plus de dix années en arrière et il se sentit mal, plus nauséeux que jamais mais en bon Doherty qu'il était, il terra ses sentiments. A nouveau. Toujours, avec elle. "Lizzie? A moins que je rêve... T'es en panne?" Des banalités, c'était ce qu'ily avait de mieux à faire alors qu'il se dirigeait sans réfléchir vers l'avant de la voiture pour en soulever le capot. Ne pas penser à leur passé commun, aux conneries qu'il avait faites pour la sauver. Il espérait qu'elle s'en était sortie, loin de lui. Vraiment. "T'as appelé une dépanneuse? Je crois que tu vas être coincée là... A moins que tu acceptes que je te ramène en ville." Il ne devrait pas lui proposer ce genre d'idées parce qu'il venait de cramer un hectare de forêt, qu'il était pire que ce qu'il avait pu être lorsqu'il l'avait connue. Wren sombrait et une partie de lui avait envie de se raccrocher aux ailes de sa belle actrice, un sourire énigmatique aux lèvres. Comme dans le temps. Leur temps, à eux.
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyJeu 17 Oct 2019 - 12:20


Lizzie n'avait fait que trois pas qu'une voiture s'arrête à sa hauteur. Finalement, elle a peut-être une chance de rentrer chez elle dormir ce soir. Elle se demande si son paquet de bonbons se trouve toujours au même endroit qu’elle l’avait laissé, n’ignorant pas que des mains baladeuses parfois cherchent et fouillent. La jeune femme plisse les yeux face aux phares qui lui agressent les rétines tout en se rapprochant un peu plus de sa propre voiture - instinct de protection.
« Lizzie? A moins que je rêve... T'es en panne? » Elle pourrait dire qu’elle s’est juste arrêtée pour le paysage mais Lizzie reste muette comme une carpe. Un rêve, clairement, c’est ce que ça doit être. Ou un espèce de petit cauchemar sans issue joyeuse. Ou alors un mirage. Alors qu'il ne fait pas si chaud que ça. Ce n'est pas le Sahara. Et elle n'est pas assez déshydratée pour ce genre de vision. Non, il est bien là, devant elle… À lui demander si elle est en panne ? Lizzie n'a même pas le réflexe de répondre, tellement que le choc est grand. Wren est encore à Brisbane. Mieux, il n'a pas encore fini entre quatre planches au fin fond de la terre. Penser qu'il puisse déjà être enterré lui a frôlé l'esprit. Douze ans, c'est long. C'est très long même. Le train de vie qu'il menait n'aurait pu que conclure vers cette fin. Ou peut être que c'est juste l'adolescente blessée qui avait espéré ça. Qu'il en souffre, qu'il en crève. Elle l’avait maudit, elle l’avait détesté, elle l’avait haï. Est-ce que le sentiment est toujours le même? Lizzie veut croire que non. Elle veut se laisser bercer qu’elle a pris du recul, qu’elle n’est plus aussi intrépide et spontanée qu’à l’époque. Elle a gagné en maturité, en expérience. Une réaction qu’elle se veut tranquille mais dans le fond, elle sent ses ongles se planter furieusement dans sa paume, marquant légèrement la chair de sa main en quatre petites demi-lunes. Lizzie garde les lèvres closes, ses yeux suivants le jeune homme qui se dirige le plus normalement du monde vers sa voiture. “Pas touche, vires de là, non” qu’elle aurait voulu crier mais rien ne sort. Elle est juste trop ébranlée pour prononcer quoique ce soit.

« T'as appelé une dépanneuse? Je crois que tu vas être coincée là... A moins que tu acceptes que je te ramène en ville. » « Non, ça va aller. » Ses premières paroles sont des réflexes dont elle a peaufiné l’art depuis les années. Notamment celui de vouloir prouver qu’elle peut se débrouiller seule, qu’elle n’a besoin de personne et encore moins de lui. Lizzie a connu pire comme situation qu’une panne de voiture en plein milieu du trajet. Elle est allée dans des territoires bien plus dangereux, elle a connu des situations extrêmes. Ce n’est rien, tout ça, ce n’est qu’une petite bavure, qu’un petit tracas. Mais la présence de Wren fait passer son escapade dans la forêt Amazonienne pour un fait divers sans importance. Juste Wren se suffit à lui-même pour lui faire vivre la pire (autrefois la meilleure) expérience de sa vie. Jamais elle n’aurait osé le recroiser un jour. Dire qu’elle n’y avait pas pensé serait mentir. Mais est-ce là une des raisons qui l’ont justement poussé à partir, encore et encore? Cette boule au ventre, différente, s’impliquant toujours dans ses décisions. Lizzie n’a jamais réussi à réagir de façon raisonnée et raisonnable face à la pression de toute façon.
Et là, elle aurait juste envie de prendre ses jambes à son cou. Elle n’est pas faite pour les confrontations de ce genre. Elle a besoin d’être prévenue quand ces situations arrivent, elle a besoin de se préparer. Et là, clairement, la jeune femme est prise par surprise. Déboussolée, les puces secouées d’une façon qu’elle n’a pas envisagé. Les imprévus, ça peut arriver. Mais les chocs thermiques, les pieds de nez de l’univers, elle ne s’y fait pas. Alors Lizzie se dirige vers sa voiture et referme le capot, sans aucun ménagement. Comme pour lui faire comprendre que ça ne sert à rien de chercher à réparer, il n’y a rien. « C’est juste l’essence qui manque. Il y a une station service à trois pas, je vais m’en sortir. » A vrai dire, l’australienne n’en a aucune idée. Trois pas et quelques kilomètres, peut-être. Une station, un bar, une maison, rien du tout, qui sait? Mais elle veut être un minimum assurée. L’assurance qu’elle a gagné au fil des ans et qu’elle est presque fière de lui foutre à la tronche. Lui montrer qu’il n’a plus d’impact sur elle, qu’elle a fait ce qu’il lui a dit malgré tout, à savoir vivre sa vie. Sans sa présence. Et lui faire gentiment comprendre qu’il peut reprendre sa route.

Que malgré les années qui se sont tassées, qu’elle préfère encore rester coincée là où elle est plutôt qu’il l’amène où que ce soit.
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyJeu 17 Oct 2019 - 20:52

Faire comme si rien ne s'était passé: sur le papier, l'idée est excellente. Dans la réalité, les événements ne pouvaient pas se dérouler ainsi, pas quand il avait été aussi cruel avec Lizzie. Wren n'avait voulu que son bien en l'abandonnant lâchement le soir de ses dix huit ans mais est-ce que tout cela avait été suffisant? Il n'en avait aucune idée, même s'il essayait de trouver la réponse sur les traits de son visage. Rien. Le vide. Ou le mépris. Oui, un peu de haine certainement. Potter n'était pas du tout ravie de se retrouver en sa compagnie et ce n'était pas le pompier qui pouvait lui en vouloir, pas après tout ce qu'il avait dit, tous les mensonges qu'il avait dû débiter pour l'éloigner de lui. Il l'avait soi disant trompée, soi disant jamais aimée, mais la vérité était très loin du discours qu'il avait pu tenir ce soir-là. Wren avait été dur, considérant que c'était la seule manière de faire fuir cette adolescente qu'il avait passé près d'un an à aimer et qu'il n'avait pas pu réellement oublier, pas même en douze ans. Il le vivait bien certes, parce qu'il était un Doherty et que chaque membre de cette famille avait une capacité incroyable à compartimenter ce qui était douloureux au sein de leur existence. Alors, après avoir largué Lizzie aussi abruptement, il s'était mis la tête à l'envers avec la première drogue qu'il avait trouvée et son quotidien avait ressemblé à un carnage à peu près tous les jours durant des années. Jusqu'à ce qu'il s'engage chez les pompiers. Maintenant, il voulait jouer aux types rangés, ceux qui savaient où ils allaient et surtout pour quelles raisons ils y allaient mais même cela, c'était un mensonge. Il venait de mettre le feu à une forêt qui n'avait rien demandé, cédant à ses pulsions les plus primaires, lui qui avait passé plus de quinze ans à les restreindre. Il en était là dans sa folie, là à supporter le regard assombri de la brune, lui refermant le capot de la voiture sous le nez parce qu'elle n'avait pas besoin de son aide. Pire encore, elle n'avait pas besoin de lui. Wren n'en doutait pas une seule seconde de toute manière:: Lizzie avait toujours été une femme indépendante et elle avait eu un succès certain dans le temps, lorsque Wren la ramenait dans ces soirées définitivement trop alcoolisées et que tous les regards se tournaient vers ce petit bout de femme qui réussissait à captiver l'attention du grand dadais. C'était toujours le cas, bien sûr et l'expression sur le visage du suédois ne le taisait pas outre mesure, même si Lizzie l'invitait gentiment à retourner dans sa voiture pour la laisser tranquille et ne plus jamais faire demi tour. Ne plus jamais revenir vers elle. Pour cela, c'était trop tard, bien trop tard. "Dis pas de conneries, il y a pas l'ombre d'une station service dans les trente kilomètres alors je veux bien croire que t'es une championne du marathon mais à cette heure là, ça me semble un poil ambitieux de vouloir s'y rendre à pied. Tu seras pas obligée de me parler, promis." Il savait bien qu'elle l'avait toujours en travers de la gorge, ce fameux soir où tout avait basculé mais Wren l'avait voulu, sans qu'il ne puisse lui exprimer pourquoi, évidemment. "Ni de me regarder, ni rien du tout. Je te file juste ce coup de main et tu peux me mépriser autant que tu veux, Lizzie." Elle le faisait déjà assurément et ce n'était pas Wren qui en était gêné alors qu'il usait de ses yeux verts si électriques pour la convaincre. Pour raviver cette flamme du passé, la seule qui aurait pu le sauver du diable qui avait gagné au fond de lui. La seule qui pouvait encore espérer le faire.
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyVen 18 Oct 2019 - 18:52


Wren fait une entrée en matière des plus nonchalantes. Des dizaines d'années plus tard, ses traits ont évolué mais son expression reste aussi détachée que la dernière image qu'elle a de lui. Quand il l'a ébranlé dans son amour bien trop fort pour la gamine qu'elle était, un amour trop aveugle pour se rendre compte des choses. Elle l'avait tellement idéalisé. Même après la rupture, Lizzie s'était tout foutue sur le dos, pensant que le problème venait d'elle, qu'elle n'avait pas eu les épaules assez larges pour le garder, qu'elle aurait dû faire mieux. Elle s’était sûrement plus détestée sur le moment, rejetant toutes les fautes sur sa propre per-sonne, pauvre ignorante et innocente chose qu’elle était. Qui avait cru que ses beaux yeux et ses doux sou-rires suffiraient à le combler. Quelle conne elle avait pu être. Il lui a fallu du temps, de la patience pour guérir de tout ça. Se réfugier dans les bras d’autrui, n’importe qui, pourvu qu’elle puisse se rendre compte qu’elle est importante, qu’elle n’est pas qu’un déchet qu’on fout de côté à chaque fois, sur lequel on essuie ses pieds. Des séquelles qu’elle considère maintenant réparées mais dans le fond, est-ce vraiment le cas quand on juge son incapacité à avoir réussi à se foutre de nouveau dans une relation ? Lizzie dira qu’elle n’a pas le temps pour ça – ce qui n’est pas forcément vrai – que les relations n’ont pas d’intérêt pour elle – ce qui est à moitié vrai – et qu’elle n’arrivera de toute façon jamais à mettre son cœur en champ de mire une nouvelle fois – ce qui est totalement vrai. Sans y penser, Elizabeth a fermé le coffre à double tour et la clé est perdue quelque part, lors de ces nombreux voyages. Elle l’ouvre pour ses amis, parce qu’elle les aime sans modé-ration mais la ligne n’est jamais franchie, elle y prend bien soin d’être claire dès le début.
Et tout ça à cause de l’homme qui se tient devant elle, qui veut ironiquement l’aider. Il y a comme un coup du sort que Lizzie n’apprécie guère. Pourquoi il faut qu’il revienne maintenant, au moment précis où elle ne se sent pas dans son meilleur état ? Non, il ne revient pas. Il est juste de passage. Il va repartir, il reprendra son chemin et ils resteront ce qu’ils ont été ces dernières années ; des étrangers. Voilà un plan qui lui con-vient très bien et auquel elle s’est très bien accommodée depuis le temps.

« Laisse-moi dormir deux heures et tu verras si ce n'est qu'un 'poil' ambitieux. » Ce n'est rien comparé à ce qu'elle a pu faire durant toutes ces années. Marcher pendant des heures, explorant le moindre recoin de terre qu'elle pouvait trouver. Les défis de ce genre, Lizzie en est parfaitement capable. Encore plus si ça lui permet de se passer de son aide. Une aide dont elle se passerait volontiers parce que c'est Wren et qu'elle ne veut rien de lui. « Je ne te méprise plus depuis longtemps, Wren. Je suis passée à autre chose. » De l'eau à couler sous les ponts. Être détachée pour lui montrer qu'il n'a plus d'importance pour elle. C’est ce qu’il avait voulu, non ? Et bien voilà le résultat. Absence totale d’émotions, alors qu’à l’intérieur, c’est l’effervescence.
Lizzie avait réussi à tasser tout ça parce qu'il n'était plus qu'un souvenir, qu'un visage qu'elle avait lentement essayé de faire disparaître de son esprit. Des photos qu'elle a tapis dans le coin de sa chambre, là où elle sait qu'elle ne tombera pas dessus à part si elle le voulait. Mais Wren est là, il est devant elle et ça la chamboule bien plus qu'elle ne le laisse paraître. Les traits légèrement crispés, des doigts légèrement tendus, mais elle ravale tout ça. Non, Lizzie ne veut pas se laisser envahir par la honte et la douleur qu'il avait provoquées en elle. C'était il y a si longtemps, elle ne peut pas de nouveau ressentir tout ça… Si ? A en juger par ses mains moites et son cœur qui ne peut s'empêcher de s'emballer alors que Wren impose son regard sur elle, visiblement si. Le seul type qu'elle n'ait jamais aimé. De cette façon en tout cas.

Lizzie détache son regard de celui de Wren, distraite par tout sauf lui. Ses yeux se plissent en voyant de la fumée au loin ; dans son désarroi, elle ne s’est même pas rendue compte qu’un incendie s’était déclarée. Elle secoue automatiquement la tête ; encore un mégot jeté par la fenêtre, à coup sûr. La demoiselle garde sa main sur le capot, caressant doucement l’engin sous ses doigts tout en finissant par regarder l’autre côté de la route. Il faut bien avouer que ça la contrarie énormément et c’est un soupir qui sort de ses lèvres parce que ça lui arrache littéralement la figure de devoir lui donner raison. « Okay. » Lizzie reporte son attention sur Wren et elle maudit son engin interne de s’emballer furieusement. « Mais au moindre signe de vie humaine sur la route, tu t’arrêtes. » Parce que tout valait mieux que de se retrouver enfermé avec lui. Finalement, peut-être qu’elle ne le méprisait plus mais la rancœur est peut-être encore belle et bien présente, à ne pas en douter. « Et je rigole pas. Je peux aussi bien faire le marathon que sauter d’une voiture en marche. » Et puis, au pire, ça ne sera que la deuxième fois que tu me rouleras dessus, n’est-ce pas, Wren ?
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptySam 19 Oct 2019 - 23:22

Il revenait douze années en arrière, lors de ce fameux soir où il avait fichu toute sa vie en l'air. Sur le moment, il était sûr et certain de faire le meilleur choix, pas pour lui bien sûr mais pour elle. Lizzie avait encore tant d'instants à vivre, plutôt que se laisser entraîner dans la sphère de la drogue et des multiples gâchis liés à sa condition de Doherty. Il était con, il avait voulu la sauver, pensant que l'éloigner allait tout arranger. Est-ce que cela avait été le cas? Est-ce qu'elle avait eu une belle vie loin de lui au cours de cette décennie? Wren tentait de déchiffrer le mystère en cherchant ses yeux mais elle ne désirait rien lui montrer. Comme si elle avait tout oublié, après ce qu'ils avaient partagé. Le pompier, de son côté, avait essayé de mettre leur histoire de côté et il y était arrivé plutôt bien jusque là parce qu'il avait cette capacité extraordinaire à arrêter le flux de pensées qui pouvaient le hanter. Dès le lendemain de leur rupture, Wren avait repris le cours de son ancienne existence, bannissant le joli minois de la belle brune de son cerveau. Pour y arriver, il avait dû agir comme un salaud, se perdre dans le lit de n'importe quelle femme qu'il croisait parce qu'il avait beau jouer au malin, on n'oubliait pas aisément la femme qu'on avait aimé. La seule qui plus était. Il aurait pu essayer de le nier, et quelque part, c'était ce qu'il avait tâché de faire par tous les moyens, il ne pouvait pas oublier tout cela. Lorsqu'il la regardait, il y avait le monde entier qui s'arrêtait de virevolter car elle devenait l'unique spectacle pour ses yeux verts d'eau. Sa beauté n'était plus à prouver mais au bout de douze ans, Wren avait eu le temps d'oublier les petits détails de ce minois qu'il avait passé tant de temps à chérir. Désormais, il n'en avait plus le droit et c'était ce que l'expression faciale de Potter laissait entendre mais Doherty ne montra rien de la déception qui l'habitait de le constater. A la place, il se dirigea vers son véhicule, non sans hausser les épaules après les mots de la jeune femme. Elle pouvait dormir autant qu'elle le voulait, ce ne serait pas lui qui viendrait remettre en question ses choix de vie. Surtout pas lui. "J'ai envie de te croire, Lizzie mais t'as jamais été froide, avant... Alors..." Elle mentait. Il ne voyait que cela. Il ne l'avait peut être pas vue depuis un bon moment, Wren n'oubliait pas qu'il la connaissait par coeur, sûrement mieux que la plupart des gens parce qu'elle n'avait pas dû tant changer que cela. Certes, elle avait mûri, il le sentait en ouvrant la portière de son véhicule pour la laisser passer sans dire un mot. Elle avait bien plus de prestance et d'assurance que par le passé, ce qui ne pouvait pas déplaire au suédois bien entendu. Le mépris restait palpable lorsqu'il passa derrière le volant à son tour, n'osant la regarder que lorsqu'elle détournait les yeux elle aussi. "Pas de problème. Je te séquestre pas, de toute façon. T'es une femme libre." Il n'allait pas lui retirer cela, pas après toutes les conneries qu'il avait faites pour la garder en vie. En fin de compte, Wren ne se rendait pas réellement compte de l'impact qu'il avait eu sur le futur de Lizzie, sur toutes les choses qu'elle aurait pu faire différemment s'il ne lui avait pas menti pour la préserver. Il était trop jeune et trop idiot à ce moment là, c'était le plus regrettable dans cette histoire. "Qu'est-ce que tu faisais si loin de Brisbane? Enfin, je dis ça mais j'étais persuadé que tu serais partie pour Hollywood ou quelque chose du genre jusqu'à ce que je tombe sur toi. A ce que je vois, t'es pas retourné vers ça..." Lui était revenu vers le début. Vers le feu et il sentait ses mains blanchir contre le volant, soudainement. Putain, il la mettait en danger là, encore une fois parce qu'il venait de cramer une forêt et jouait au type qui rattrapait le temps perdu comme si de rien n'était. Il était l'enfer, il n'avait même pas réussi cela, même pas à la sauver de lui totalement. Il n'y arriverait jamais, pas tant qu'il resterait accroché à elle, inconsciemment.
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyDim 20 Oct 2019 - 0:54


« J'ai envie de te croire, Lizzie mais t'as jamais été froide, avant... Alors... » Lizzie arque un sourcil. Elle pourrait presque rire si elle en avait le cœur – mais elle ne l’avait pas. C’est même un organe qui est en train de se terrer, ou plutôt qu’elle est en train de forcer à se taire à ce moment précis parce que non, inutile de t’emballer, il n’y a strictement rien pour toi. Elle a déjà donné, elle a déjà souffert, inutile d’en remettre une couche. Alors que Wren lui balance cette phrase, Lizzie pourrait presque lui balancer son téléphone à la figure. Si seulement elle avait une once de violence en elle. Mais ce n’est pas le cas. Alors elle garde ses mains crispées pour elle mais son regard, cinglant au possible, ne le quitte pas. Comme pour veiller à ce qu’il fait. Mais aussi parce qu’il capte toujours son attention et que ça ne lui plait pas. « Je m’en fiche que tu me crois ou non, Wren. L’eau a coulé sous les ponts, certes, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas devenue gelé. » Une véritable patinoire et là, c’est clairement sur un terrain glissant qu’ils se trouvent tous les deux. Wren veut l’aider, il fait même le tour de sa voiture pour lui ouvrir la portière. Lizzie contemple encore pendant une fraction et demi de seconde l’idée de rejeter de nouveau son aide mais c’est une peine perdue. A part les gyrophares lointains des pompiers, il n’y a rien ni personne dans les environs. Alors elle ravale sa putain de fierté, elle met son égo de côté, elle fait taire sa contradiction interne et elle grimpe dans le véhicule de celui qu’elle n’avait jamais osé espérer revoir un jour.
Quand il prend place à ses côtés, Lizzie a l’impression de se sentir compressée. Que l’habitacle n’est pas assez grand, parce que Wren l’est toujours autant et qu’il envahit tout son territoire. Alors Lizzie descend la vitre de sa portière, laissant entrer l’air. « Pas de problème. Je te séquestre pas, de toute façon. T'es une femme libre. » Encore heureux. Il ne manquerait plus que le contraire. Elle n’a pas besoin qu’il le lui dise pour qu’elle le sache. Elizabeth n’est qu’indépendance et liberté. Ne pas s’attacher, ne pas se laisser le temps de se lier. Que ce soit un endroit ou une personne. Elle a toujours besoin de bouger, de voir autre chose, d’aller ailleurs. Mais là, entre sa mère malade et l’argent qui finit par s’épuiser, elle se retrouve prisonnière de sa ville natale. Et d’une voiture qui respire l’odeur singulière du jeune homme. Elle porte son joint à ses lèvres avant de râler doucement et de tâter ses poches.

« Qu'est-ce que tu faisais si loin de Brisbane? Enfin, je dis ça mais j'étais persuadé que tu serais partie pour Hollywood ou quelque chose du genre jusqu'à ce que je tombe sur toi. A ce que je vois, t'es pas retourné vers ça... » Lizzie a les yeux rivés sur la boite à gants, une main tenant son téléphone de toute façon décédé et l’autre coinçant son fichu joint, décédé aussi. « En douze ans, j’aurai eu le temps d’y retourner et d’en revenir. » Hollywood, elle ne veut pas en parler. Ni à Wren, ni à personne. Ce n’est pas un sujet anodin pour elle ni un sujet qui l’apaise, bien au contraire. Mais ça, forcément, Doherty ne peut pas le savoir. Quand il l’a connu, elle s’en fichait de sa carrière. Elle pensait qu’elle pourra rebondir rapidement, qu’elle retrouvera vite quelque chose. Le temps de son adolescence avait été le temps de l’insouciance, celui où elle avait eu envie de vivre une vraie vie et de profiter. De longues années les séparent de leur histoire et pourtant, c’est comme si c’était hier. Lizzie n’aime pas cette sensation, elle pensait qu’elle avait réussi à foutre tous ça derrière elle. Elle qui a trouvé d’autres personnes pour tenter de la guérir, pour la distraire, pour lui faire aimer les êtres humains d’une façon différente. Elle a passé tellement de temps à se retrousser les manches, à reprendre du poil de la bête, à rebâtir cette confiance qu’il a détruit d’un coup de savate contre un briquet. En parlant de ça… « T’as un briquet ? J’ai oublié le mien dans la voiture. » demande-t-elle d’une voix distraite et toujours sans le regarder. Sans véritablement répondre à sa question non plus. S’il avait voulu savoir ce qu’elle avait fait de sa vie, il n’aurait pas dû décider d’en partir. Lizzie finit par laisser ses jambes se détendre un peu plus devant elle et sa tête se laisser aller contre le dossier. « Je pourrai te retourner la question. Qu’est-ce que tu fiches par ici ? »
Elizabeth tourne ses yeux pour les poser sur le profil de Wren. Elle le scrute, elle l’observe, elle le redécouvre. Et elle constate aussi presque malgré elle qu’il est toujours aussi magnifique. La forme a peut-être changé mais le fond reste le même. Des années après, Lizzie n’arrive pas à croire que sur toute la population de Brisbane, il a fallu qu’elle tombe sur lui. Un lui tout sauf anodin. Wren n’a jamais été anodin à ses yeux et il ne le sera sûrement jamais, si elle prend compte de la tempête interne qu’il provoque.
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyDim 20 Oct 2019 - 15:46

Les années passaient mais les événements ne se tassaient pas pour autant, pas ceux qui avaient été importants en tout cas. Sa relation avec Lizzie avait définitivement fait partie de cette catégorie, même si Wren avait toujours tout fait pour le cacher. C'était une manie chez lui de ne rien montrer, de jouer au garçon désintéressé, capable de se remettre de tout puisqu'il n'aimait rien ni personne. Pourtant, ceux qui le connaissaient réellement pourraient dire que tout cela, ce n'était que du flan. S'il y avait bien un individu sensible sur cette planète, c'était Doherty. Comment expliquer autrement qu'il ait passé plus de quinze ans de sa vie à s'occuper d'une mère qui ne voulait plus vivre, d'un frère qui perdait pied et d'une soeur en lutte constante avec elle même? S'il était si égoïste qu'on pouvait la prétendre, il aurait tout laissé tomber dès les premiers signes, il aurait déménagé dans un autre pays, le plus loin possible du karma pourri de la famille. Ce n'était pas ce qu'il avait fait, pas même après a rupture avec Potter. A la place, il avait mis de l'argent de côté, argent qu'il avait eu en faisant partie d'une économie souterraine mais qui avait permis d'asseoir un petit pécule pour sa famille. Une fois que les ombres des finances se fussent tassées au dessus de leurs têtes, Wren avait pu se concentrer sur sa carrière et c'était le plus naturellement du monde qu'il s'était engagé chez les pompiers. Depuis ce moment là, il avait réussi à tenir le cap, être un homme bien, même s'il dérapait de temps en temps en mettant son nez dans la poudre pour lutter contre ses démons mais rien de dramatique. Au bout du compte, il s'était amélioré, répondant silencieusement à l'appel de Lizzie de devenir une personne meilleure pour enfin pouvoir la mériter un jour. Quelle ironie du sort pourtant qu'elle réapparaisse devant lui le jour même où il montrait qu'il avait craqué. Après une décennie à ne dépasser la moindre limite, il avait franchi la pire au cours des dernières semaines et voilà qu'il se sentait comme maudit, à nouveau. Ce serait encore la belle Potter qui le paierait car c'était elle qui était à ses côtés, qui lui répétait que ce qu'il y avait entre n'était plus qu'un gros vide intersidéral. Elle était gelée. Oui, gelée comme tous les moments heureux qu'ils avaient partagé, tous ces sourires dont Wren gardait un précieux souvenir car c'était ceux-là qui l'avaient aidé à tenir lors des moments plus difficiles. Lizzie l'avait tenu debout, à bout de bras et elle ne devait certainement pas savoir la moitié de ce qu'il pouvait penser d'elle, parce qu'il avait menti, parce qu'il lui avait dit qu'elle n'était pas importante. "Heureusement que je suis suédois et que le gel, j'adore ça." Une petite pointe d'humour n'avait jamais fait de mal à personne, même si ce n'était pas totalement la vérité. Wren était un homme de feu, irrémédiablement attiré par la braise, surtout lorsque c'était lui qui la faisait naître et justement, c'était le moment parfaitement choisi pour Lizzie de sortir un fagot pour le poser entre ses lèvres. Il savait parfaitement ce qu'elle allait lui demander et les mains de Wren assurèrent plus encore leur tenue du volant parce que le mépris était ingérable au fond de son être. "Dans la boîte à gants." Il y en avait toujours un, quelque part. Celui qui était sur lui restait terré pourtant puisque c'était celui qui avait fait naître tant de flammes ces derniers jours, dont seules qu'on voyait encore à l'horizon, derrière eux. Doherty tâchait de ne pas regarder dans le rétroviseur, se concentrant sur la route devant lui, un léger sourire aux lèvres en entendant la réplique de Potter. Bien sûr, il fallait qu'elle lui prouve qu'il ne savait rien de sa vie et quelque part, cela le blessait plus que tout le reste. "J'ai pas entendu parler de toi dans les médias. Si ça avait été le cas, j'aurais su." Une manière subtile de lui dire qu'il l'aurait suivie dans ses aventures, peu importe lesquelles. Il l'aurait regardée dans les programmes où elle apparaissait mais ce n'était pas arrivé, rien de ce qui aurait dû se passer n'était arrivé. "J'avais envie de me promener dans la nature. J'aurais bien choisi la plage mais ça me rappelle trop de souvenirs donc." Il fallait qu'il lui rappelle tout cela, il fallait qu'il la ramène à lui en tournant ses yeux verts d'eau vers les sens. Et bordel, il savait que c'était encore là, il avait beau lutter de tout son être, rien ne s'effacerait avec Lizzie Potter, c'était impossible. "Ces yeux-là... Je les ai pas oubliés." Il ne se rendait même pas compte qu'il avait parlé, qu'il avait tout haut ce qu'il pensait tout bas, son regard accroché à celui de sa partenaire, silencieux pendant dix bonnes secondes, totalement subjugué par elle. "Je te dépose où, au fait?" Retourner aux banalités, ne pas courir après le diable parce qu'avec les Doherty, celui-ci se ramenait toujours.
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyDim 20 Oct 2019 - 17:39


« Heureusement que je suis suédois et que le gel, j'adore ça. » S’il pense être drôle, Lizzie ne le voit pas pareil. Elle a la sensation qu’il est en train de foutre de sa tronche, exactement comme il a pu le faire il y a quelques années. Et la jeune femme n’aime pas cette sensation. Il la fait revenir cette adolescente idiote et naïve qu’elle avait été en se permettant de balayer une nouvelle fois ce qu’elle pouvait ressentir. Contrer son état d’esprit par une plaisanterie de mauvais goût, ça lui semble tellement déplacé. Mais Lizzie garde les lèvres closes, elle ne préfère ne pas relever. Si elle veut garder un minimum de cohérence dans ses propos, autant laisser couler. Ne pas lui montrer que ça la vexe qu’il le prenne comme ça. Même si dans le fond, elle ne devrait même pas être surprise. Il avait tellement bien caché son jeu à l’époque, pourquoi il aurait changé ? Les années n’apaisent rien, ils ne résolvent rien du tout. Chassez le naturel et il revient au galop, c’est bien connu. La demoiselle reste donc les yeux rivés devant elle et silencieuse parce que ça lui parait l’idée la plus judicieuse et mature à faire.
Elizabeth se penche pour fouiller la boite à gants. C’est presque perturbant comme ça a l’air naturel. La main glisse, pousse, fait tomber deux bricoles avant de se poser sur l’objet en question. Le seul bruit venant de la voiture étant le raffut qu’elle est en train de faire. Il y a des gestes qui ne se perdent pas et Wren pourra le constater alors qu’elle allume son précieux joint qu’elle refuse de laisser se perdre. Pas cette fois, non, elle en a besoin. Elle a des nerfs à engloutir, à gérer et à apaiser. Alors qu’elle tire sur le mégot, un léger soupir d’aise s’échappe de ses lèvres sans qu’elle puisse vraiment le contrôler. Lizzie essaie, elle tente de ne pas se laisser submerger. Parce qu’il y a déjà eu sa mère ce matin et il y a Wren ce soir. Pourquoi est-ce qu’il y a Wren maintenant alors que ça fait un an qu’elle est revenue ? Au moment où elle se sent de plus en plus oppressée et enfermée dans cette ville qui l’a pourtant vu grandir et évoluer. C’est injuste et c’est cruel. Elle ne pense pas mériter une telle punition.

« J'ai pas entendu parler de toi dans les médias. Si ça avait été le cas, j'aurais su. » Lizzie a ses doigts se crispant un peu plus sur son joint, sa mâchoire s’enclenchant pareillement alors qu’elle réalise la portée des mots du jeune homme. Est-ce qu’elle est censée comprendre qu’il aurait – avait ? – gardé un œil sur elle durant toutes ces années ? C’est le comble de l’ironie. A vrai dire, Elizabeth n’avait pas vraiment envie de s’étendre sur le sujet. Elle ignore ce qui la percute le plus fort, si c’est le toupet qu’il a de lui balancer ça ou l’ouverture d’une plaie qu’elle passe son temps à colmater du mieux qu’elle peut. « Il n’y a pas que par les médias que t’aurai pu prendre des nouvelles. » S’il n’avait pas rompu sauvagement, s’il n’avait pas brisé tous les liens entre eux, s’il n’avait pas été le salopard qu’il avait été, il aurait été au courant de tout ce qui a bien pu se passer pour elle. Mais Wren avait foutu des coups de massue sur un potentiel avenir commun et de la façon la plus brutale qui soit.

« J'avais envie de me promener dans la nature. J'aurais bien choisi la plage mais ça me rappelle trop de souvenirs donc. » Il en fait exprès. Lizzie pourrait presque avoir un haut de cœur. Ne pas réagir, surtout ne pas réagir avec impulsivité. Elle n’est pas une adolescente, elle n’est plus en pleine découverte de nouvelles sensations, c’est fini, elle a pris de l’expérience, de l’âge, de la maturité. Elizabeth se félicite d’être à peu près assez raisonnable et posée à l’aube de ses trente ans, elle ne veut pas que Wren vienne tout gâcher. Cette fichue plage, elle n’y est pas retournée, ni avant ni après. Rien que d’y repenser, son moral se mine et sa gamine intérieure pleure. Wren coupe le contact de la route pour la regarder en retour. « Ces yeux-là... Je les ai pas oubliés. » Il y a une ou dix secondes qui s’échappent où Lizzie est presque certaine qu’elle a arrêté de respirer. Peut-être qu’elle a oublié de le faire parce que Wren vient littéralement de lui couper le souffle. Il va lui faire croire qu’il ne s’est pas amusé avec d’autres ? Qu’il n’y en a pas eu qui ont réussi à l’effacer de sa mémoire ? Il l’a trompé, plusieurs fois, et il revient avec ce genre de phrases ? « A quoi tu joues, Doherty ? » Sa voix est mordante, elle est cassante et elle est remplie de reproches malgré elle. Lizzie s’est toujours vantée à l’époque de pouvoir le connaitre mieux que personne. De pouvoir lire ce que cachent ses yeux clairs, de pouvoir décrypter chaque trait de ce visage toujours aussi attrayant. Quelle conne elle avait pu être. La question est innocente, elle est spontanée et elle vient du fond du cœur. Il est qui pour lui balancer ce genre de conneries ? Elle non plus, elle n’a pas oublié qu’elle n’était pas très importante, qu’elle avait été manipulée, qu’elle n’avait été qu’un jeu.

« Je te dépose où, au fait? » « Je te l’ai dit. Dans le premier endroit avec un être humain et un téléphone. » Pourvu que ça arrive plus vite qu’elle le pense et qu’elle ne soit pas obligée d’attendre Brisbane – dont on peut déjà voir les buildings et les lumières au loin se dessiner – parce que ça lui semble horriblement loin. Lizzie tire une nouvelle fois sur son mégot avant de souffler sa fumée à travers la fenêtre ouverte. Respirer, inspirer, ne pas s'emballer. Il la déposera quelque part, elle s'en fout où, et il repartira et ça sera comme si rien ne c'était passé. C'est ça. Voilà qui lui semble être un bon plan.
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyDim 20 Oct 2019 - 18:20

Il avait tout de même réussi à accomplir la mission de toute une vie: faire en sorte que Lizzie Potter le méprise suffisamment pour ne plus avoir la moindre envie de croiser son regard. Comme quoi Doherty était capable de beaucoup s'il s'en donnait la peine. C'était juste dommage qu'il était un expert dans les mauvais choix parce qu'il n'avait rien gagné en laissant Potter quitter sa vie. Il pensait la sauver mais en vue du joint qui traînait entre ses lèvres désormais, il s'avérait que Wren n'avait pas changé grand chose en la rejetant. Elle avait sûrement dû s'en remettre, oui, depuis le temps mais peut être que ce n'était pas l'électrochoc qu'il avait désiré pour elle. Au contraire, le suédois aurait aimé apprendre qu'elle était de nouveau connue, heureuse quelque part, certainement loin de cette ville qu'elle avait toujours semblé haïr. En tout cas, le Wren adolescent savait tout cela sur Lizzie parce qu'ils avaient eu le temps d'échanger énormément sur la famille de Lizzie, sur ses problèmes avec sa mère et ses envies d'un avenir libre et indépendant vis-à-vis de sa génitrice. De son côté, Doherty n'avait pas souhaité s'étendre très longtemps sur son ascendance, sujet encore bien trop épineux à cette époque là, même si Lizzie connaissait une bonne partie de l'histoire. Il ne parlait juste pas de ses sentiments vis à vis des tragédies qui avaient peuplé sa vie, il avait toujours eu cette attitude, le pompier, à ne jamais accepter d'avoir quelque chose au fond du coeur. Le jeune homme préférait largement apparaître comme un intransigeant, un sale con parfait à détester. Ce que faisait Lizzie Potter à merveille à ce moment là. Il sentit son regard glacial se poser une demi seconde sur lui parce qu'il avait osé faire cette plaisanterie des plus légères mais Wren savait que rien ne se déroulerait avec cordialité, c'était impossible après tout ce qu'il lui avait fait subir. Pourtant, ce grand idiot avait encore envie d'espérer parce qu'il s'agissait de Lizzie et que leur aventure avait été suffisamment intense pour qu'il tente par dessus tout de rallumer la mèche. Qu'il était égoïste d'agir de la sorte d'ailleurs, puisqu'il était en proie à d'autres flammes d'un autre côté. La souffrance était au bout du chemin, c'était sa seule alliée désormais mais il tenait encore à faire plonger la belle brune à ses côtés, bon sang. "Si je t'avais contacté, tu m'aurais pas répondu, si?" Il n'aurait pas eu l'effronterie de le faire, pas après tous les mensonges qu'il avait débitées pour la faire fuir. Alors, Wren l'avait suivie de loin, ou tout du moins, il avait gardé ses oreilles aux aguets parce qu'il avait eu envie de savoir ce qu'elle devenait, si elle s'était construite sa vie idéale... Loin de lui. Sans lui. Son coeur en miettes lui criait de tout arrêter, de ne pas surenchérir mais en tant que bon Doherty qui se respectait, il était incapable de se restreindre alors il la regarda avec ses fichues yeux verts d'eau et Lizzie vit clair dans son jeu. Bien sûr qu'elle connaissait ce regard, bien sûr qu'elle y avait succombé des centaines de fois mais cette fois, le jeu ne pouvait pas se passer ainsi. "Je joue pas, Lizzie. Je suis juste naturel et j'ose espérer qu'un jour, tu accepteras de ne plus me haïr... Mais en un sens, ça veut dire que t'arrives pas à être indifférente tout ça." Et il était honnête à ce sujet, plus qu'il ne l'avait été en lui annonçant qu'il l'avait trompée des centaines de fois. N'importe quoi, Doherty. Aucune crédibilité mais Lizzie l'avait cru parce qu'elle était naïve à cette époque là, plus que les autres en tout cas. "J'ai un téléphone si tu veux." Elle voulait fuir. Il le voyait bien mais Wren allait s'accrocher parce que tout cela en valait la peine, évidemment. "Je m'étais pas imaginé que tu te droguerais encore. Je pensais que c'était moi qui t’entraînais dans ce genre de délires." A demi mot, il lui passait le message mais elle ne le comprendrait pas, bien sûr. "On est presque arrivés, ton calvaire va se terminer." C'était tout ce qu'il pouvait dire alors que la civilisation reprenait place peu à peu autour d'eux et Doherty, pourtant, ne voulait pas que le tout s'arrête parce qu'il réalisait qu'elle lui avait manqué et c'était exactement ce que ses yeux voulurent lui dire en soutenant son regard ébène.
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyDim 20 Oct 2019 - 19:59


L’atmosphère est pesante et il y a comme deux mondes différents cohabitant sous un même toit. Wren n’a pas l’air de se rendre compte de l’impact qu’il a pu avoir sur elle, aussi bien leur relation que leur rupture. Elizabeth juge qu’elle a le droit d’être froide, qu’elle a toutes les raisons d’être raide et de ne pas être particulièrement accueillante face à ce retour inopiné et inattendu dans sa vie de celui qui l’avait brisé plus qu’elle aurait pensé. Il avait été le seul, parce que la douleur avait été vive, qu’elle avait brutale et que plus jamais elle n’a voulu connaitre tout ça. Le mensonge, la trahison, des sentiments repoussés d’un geste vif de la main, d’un coup de savate sur un fichu briquet, des paroles acerbes. Wren ne doit pas se rendre compte non plus de la dernière image qu’elle a de lui, l’abandonnant purement et simplement dans cette chambre inconnue, proie d’une douleur qu’elle n’avait jamais connue auparavant. Elizabeth avait essayé de s’en guérir, elle avait ramassé son cœur et son égo éparpillés au sol et elle avait tenté de se remettre en place. Toute seule en premier lieu parce que sa confiance avait été ébranlée et qui lui a fallu un petit moment pour la redonner. Même Cora a été victime de ce manque de confiance alors qu’elle avait toujours été là pour elle.
Le revoir chamboule quasiment tout. Elle ne s’y était pas attendue et encore moins préparée. Il y a toujours cette amertume en arrière-plan, présent comme un rappel sordide. Comme si elle peut oublier. Au premier plan, Lizzie veut juste se montrer détachée de tout ça. Mais à l’intérieur, ça crépite, ça bouillonne, ça pleure, ça trépigne. Parce que c’est Wren, le seul type qu’elle a aimé dans sa courte existence. Et que le revoir, ça ne la laisse évidemment pas indifférente. Mais elle fera tout pour montrer le contraire. Même s’il semble vouloir insister sur l’importance qu’il a, de pointer du doigt que non, le masque ne fonctionne pas avec lui. Elle n’a pas envie qu’il ébranle ça, cette carapace, parce que c’est la seule chose qu’elle a sur lui. Un réflexe automatique de protection pour ne pas lui donner une quelconque entrée vers là où elle ne veut pas. Même si elle ignore pourquoi Wren ferait ou voudrait ça.

« Evidemment que non. T'aurais eu du mal, de toute façon. J'ai bloqué ton numéro. » Bien sûr qu’elle l’avait bloqué. Bien sûr qu’elle aurait joué silence radio. Elle avait une fierté, quand même. Il l’avait peut-être amoché mais elle avait réussi à s’en relever. Alors si Wren était revenu plus tôt, sans que le destin humoristique s’en mêle, de sa propre volonté, évidemment que Lizzie aurait joué la morte. Mais ça serait mentir que de penser qu’elle n’a pas caressée l’idée à ce qu’il revienne vers elle, à un moment ou un autre. D’avoir un signe de vie, une petite lumière au loin qui pourrait lui montrer qu’il ne l’a pas oublié. Elizabeth s’était demandée plusieurs fois comment leurs retrouvailles pourraient se passer mais à chaque fois, elle finissait par chasser l’idée parce qu’elle ne voulait pas y penser. Garder l’image de Wren le plus loin de sa tête, oublier qu’il a laissé une trace indélébile sur sa vie et fermer le casier à double tour. C’est la meilleure chose qu’elle puisse faire. « N'étant pas sortie indemne de la dernière fois où j'ai cru que t'étais naturel et sincère, permets moi d'avoir des réserves. » Et elle fourre son mégot entre ses lèvres. Flegmatique, le regard ailleurs, partout sauf sur lui. Deal with that. Être indifférente, elle veut l’être. C’est là l’étendue de son prétendu talent. Mais ce n’est pas un jeu, ce n’est pas une pièce de théâtre ni une scène que l’on peut répéter jusqu’à avoir le ton et l’expression parfaits. Non, c’est la réalité et cette réalité veut que Potter décroche chaque syllabe pour être sûre qu’il l’entende.

« Je m'étais pas imaginé que tu te droguerais encore. Je pensais que c'était moi qui t’entraînais dans ce genre de délires. » Lizzie dérive son attention sur ce qu’elle tient entre les doigts avant de soupirer et de hausser les épaules. « Je ne me drogue pas. C'est qu'un joint. Le cannabis, c'est thérapeutique. J'en ai besoin. » C’est ça et la marmotte met le chocolat dans le papier d’aluminium, tout le monde le sait. « J’en consommais avant toi et j’ai continué après. Ça et rien d’autre. » Elle finit par le regarder brièvement. « Tu ne m’as jamais forcé à rien. » ne peut-elle s’empêcher de dire d’une voix un peu plus douce. Elle cherche à faire quoi, exactement ? Le rassurer ? Peut-être. Il faut dire qu’elle avait connu une période décadente avec Wren mais ça, elle ne l’a jamais regretté. Elle voulait expérimenter, elle voulait tester et elle peut se vanter de l’avoir fait. Quand il lui fait réaliser qu’ils sont presque arrivés, Lizzie pense instinctivement un simple ‘déjà’ en voyant la ville se détacher de plus près. « Mon calvaire ne s’est jamais vraiment terminé. » Une voix presque absente, qui (pour une fois) ne sonne pas comme un reproche mais un simple constat. Parce qu’elle n’a jamais pu aimer après lui, jamais pu s’ouvrir à quelqu’un d’autre à cause de lui. « Que tu sois détaché de tout ça ne me surprend pas, Wren. Mais tu ne peux pas m’en vouloir d’être comme ça. T’es le dernier à pouvoir me le reprocher. »
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyDim 20 Oct 2019 - 20:48

Sa nonchalance était normale et ce ne serait pas Wren qui viendrait la blâmer pour son attitude. C'était lui qui l'avait cherché, lui qui l'avait laissé sur le carreau alors qu'elle avait encore tant à lui donner et à recevoir en retour. Doherty avait conscience qu'il avait tout saboté alors que leur relation était loin d'être terminé: non, à cette époque, ils n'avaient pas fait le tour de ce qu'ils avaient partagé mais le jeune homme avait voulu faire croire que c'était le cas. Il avait réussi à faire tenir le subterfuge pendant douze longues années, allait-il transformer l'issue désormais? Il n'y avait que Wren qui avait toutes les réponses, c'était lui qui avait les cartes en main mais il restait le même homme réservé qu'une bonne décennie auparavant. Il tâchait de mettre en avant sa carapace, comme si aucun mot prononcé par Lizzie ne pouvait le blesser alors que c'était tout l'inverse. S'il y avait bien eu une personne en dehors de sa famille qui avait été en mesure de l'atteindre, c'était bien elle. Personne n'avait réussi le miracle de faire chavirer son coeur, personne n'avait réussi à lui faire échapper une seule larme mais Potter, elle, avait été la cause de tout cela chez le jeune suédois. Il ne lui avait rien dit et rien montré de tout cela pourtant, et ce n'était même pas une question de fierté ou d'ego, mais simplement de survie. Les Doherty n'étaient jamais bien doués dans les relations amoureuses, en témoignait sa dernière en date où il avait caché son histoire familiale pour ne pas tout gâcher dès les prémisses. Au bout du compte, sa petite amie avait appris de la bouche de quelqu'un d'autre d'où il venait et elle n'avait plus voulu lui faire confiance, le mettant gaiement à la porte pour ne plus le revoir. Ce simple fait avait déclenché chez lui une véritable tornade et il n'avait pas réussi à la calmer depuis, pas parce qu'il était amoureux, il n'arrivait plus à l'être depuis Lizzie mais parce qu'encore une fois, on lui prouvait qu'il était un indésirable et qu'il était juste bon à mettre le feu aux poudres. Tant mieux, c'était ce qu'il savait faire de mieux et il s'en donnait à coeur joie ces derniers temps, encore un fait que Lizzie ne savait pas. Tout la blesserait, la vérité si elle l'apprenait, le passé qu'ils auraient pu avoir s'il avait juste exposé ses incertitudes envers lui-même. Wren n'avait pas réussi et voilà le résultat, il se retrouvait à côté de la brune glaciale qui lui narrait fièrement qu'elle avait bloqué son numéro et en vue de l'air qu'elle laissa paraître sur son visage, elle n'était pas prête de changer d'avis. Doherty ne put que hocher la tête, le visage inexpressif, ne pas montrer sa déception, ne pas montrer qu'elle le touchait. Pourtant, les mots de Potter le happèrent de plein fouet parce qu'elle le mentionnait enfin: à quel point il avait pu lui faire du mal, à quel point cet instant avait marqué son existence pour ne plus la quitter depuis. "C'est justement ça, t'aurais peut être pas dû me croire." Il ne lui en disait pas plus, hors de question qu'il li balance l'affaire au beau milieu des champs,aux abords de Brisbane, douze ans après les faits. Non, Wren préféra se terrer dans le silence en apercevant les lumières de la ville s'approcher à grand pas, essayant de ne pas garder ses yeux rivés sur la brune trop longtemps mais c'était peine perdue. Voilà qu'elle lui exposait un fait encore plus cruel: il n'y était pour rien si elle était comme cela, si la drogue l'appelait, il avait agi pour rien au final. "On peut pas dire que j'ai eu une bonne influence, cela dit. Paye l'exemple que t'as eu." L'adolescente savait certainement qu'il dealait pour arrondir les fins de mois de la famille, même si elle n'avait jamais commenté sa deuxième casquette. Lizzie était trop gentille pour le juger alors qu'elle aurait dû lui en coller une pour le remettre sur le droit chemin. Si elle l'avait fait, pour sûr qu'ils ne se seraient pas retrouvés dans cette position parce que Wren aurait arrêté de jouer à l'invincible, elle aurait certainement réussi à lui arracher les bonnes paroles et cet idiot n'aurait jamais pu la quitter. Que d'occasions manquées, que de merdiers à régler désormais. "Je te le reproche pas. C'est moi qui t'ait fait fuir après tout donc je mérite que tu sois comme ça avec moi." La faire fuir. Les mots étaient choisis avec prudence ou justement pas choisis du tout par sa conscience puisque Wren la regarda avec une expression émotive au fond des yeux. Le tout dura une seconde tout au plus avant qu'il ne se reprenne mais il avait tout de même flanché. "Je suis pas détaché. J'ai jamais été détaché. Je te l'ai fait croire, juste." Et ce fut à son tour d'avoir un air absent, son regard rivé sur la route alors que les immeubles se multipliaient dans un décor qu'il ne voyait plus que par habitude. La civilisation était arrivée et pourtant, Wren n'était pas tout à fait prêt à la laisser partir, pas après avoir laissé échapper ces mots-là.
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyDim 20 Oct 2019 - 23:14


De la poudre aux yeux, voilà ce qu’elle avait eu pendant ces mois avec Wren. Elle s’était laissée bercer de douces illusions, elle s’est laissée croire qu’elle était importante, qu’elle était précieuse, qu’elle peut compter pour quelqu’un. Lizzie était complètement naïve, elle avait été éjectée dans le véritable monde et elle avait croisé la route d’un des types les plus charmeurs de son école. Il avait réussi à l’enrouler, à l’embobiner, à lui parler comme il fallait. Alors évidemment que l’adolescente s’était jetée corps, âme et cœur dans cette relation. Son organe palpitant reconnait les signes, il n’a finalement pas oublié tout ce que l’homme assis à ses côtés lui a fait subir comme émotions. Lizzie passe sa main sur son front tout en sentant que ses membres se détendent doucement. « C'est justement ça, t'aurais peut être pas dû me croire. » Lizzie secoue la tête tout en ayant un hoquet de rire sans chaleur. « J’étais stupide et naïve. Je ne referai pas la même erreur. » Une promesse qu’elle s’est faite envers elle-même. Pour se protéger, pour ne pas revivre la même chose, pour ne pas être blessée et vulnérable de nouveau. Lizzie ouvre facilement ses bras et donne rapidement ses sourires apaisants pour ceux qui le veulent. Elle essaie toujours d’être le baume et le remède aux problèmes ou aux souffrances de ses amis. Parce qu’elle les porte en affection, elle en prend soin et elle fait attention à eux. C’est souvent plus fort qu’elle et elle finit par avoir le poids de leurs soucis sur ses épaules. Mais Elizabeth a toujours pris soin d’établir un lien distinct. Il n’y a jamais eu de confusion, jamais de sentiments perdus. Parce qu’elle a appris à maîtriser tout ça, à s’enfermer dans un bloc inatteignable. Quitte à passer pour une lâche, pour une fuyarde, elle s’en fichait. La demoiselle ne voulait pas s’y faire reprendre à une deuxième fois et elle a réussi à sillonner entre les routes avec succès.
Et il y a Wren. Wren face au reste du monde. Il a été le premier et le dernier. Ses traits ont peut-être mûri, sa carrure aussi mais ses yeux, ses fichus yeux restent d’un vert brillant éclatant qui ont encore la capacité de l’émouvoir plus qu’elle ne laisse paraitre. C’est un combat soudain en elle-même qui est en train de s’opérer ; celui de lui déverser très clairement toute sa rage cumulée versus celui de vouloir garder sa prestance pour ne pas lui donner cette satisfaction que oui, il a visiblement toujours une importance dans l’histoire de sa vie. Lizzie avait pensé qu’une fois la page finale tournée, le livre avait été brûlé ou noyé, perdu à jamais. Et elle aurait très bien pu s’en contenter. Mais l’univers en a décidé autrement et là voilà dans sa bagnole, ayant besoin d’une aide extérieure à la sienne.

« On peut pas dire que j'ai eu une bonne influence, cela dit. Paye l'exemple que t'as eu. » Elizabeth claque sa langue contre son palais, signe désapprobateur face à ce qu’il lui raconte. « Je ne suis pas devenue une junkie, Wren. J’ai fait ce que j’ai fait parce que je le voulais. » Et parce que j’étais amoureuse donc prête à tout pour faire partie de ton univers. Aveuglée par des sentiments bien plus forts qu’elle avait connu, Lizzie n’a cependant jamais regretté cette partie-là. Un moment de sa vie où elle s’est sentie libérée de toute contrainte, où elle avait la sensation d’être acceptée et aimée de tous et surtout, où elle avait l’attention de l’être le plus important centralisée sur elle. Une petite reine des abeilles sans vraiment l’être, discrète et drôle, délicate et curieuse. Son association avec Wren n’avait pas été étrangère à tout ça et elle s’en est fortement rendue compte après leur rupture. Son cercle s’était complètement effondré et le peu de connaissances qu’elle avait eu, c’était naturellement vers Wren qu’ils sont retournés. « Et c’est pas ton influence qui m’a le plus blessée. » Son influence, elle était juste là parce qu'elle voulait faire comme lui. Mais ce n'est pas ça le plus important. C’était plutôt son comportement, son rejet, l’humiliation qu’il lui a foutu au visage.
« Je te le reproche pas. C'est moi qui t'ait fait fuir après tout donc je mérite que tu sois comme ça avec moi. » Lizzie secoue la tête tout en tirant une nouvelle vague de fumée. « Au moins, on est d’accord sur un point. » Evidemment qu'elle a le droit de réagir comme ça. Elle laisse sa tête se prélasser contre le dossier, ce qu’elle a pris finissant enfin par faire effet. Excellent parce qu’Elizabeth ne savait pas combien de temps elle allait pouvoir continuer à être sur le qui-vive comme ça. « Par contre, c’est toi qui m’as repoussé. C’est toi qui es parti et qui a pris la fuite. » Sa tête tourne pour l’observer. « Jamais je l’aurai fait. » Lizzie était trop attachée, trop éprise de lui pour avoir eu l’idée de se séparer de lui. Comme quoi, les happy endings n’existent que dans les contes de fées. Maman lui avait menti du début jusqu’à la fin. « Tu m’as fait croire à tellement de choses, Wren, que ça devient difficile de démêler le vrai du faux. Je… » Première hésitation, première faille, première erreur. « T’as toujours su cacher ton jeu. Et je constate que ça n’a pas vraiment changé. » Si elle regarde de plus près, Lizzie pourrait voir les mains crispées de Wren ou le tourment intérieur qui le ronge. Mais dans son état, dans sa situation, elle ne voit pas tout ça. Elle a l’impression d’avoir un étranger à ses côtés et c’est la seule chose qu’elle voit. Elle ne le connait pas, elle ne l’a jamais connu, il n’a été qu’une image, qu’une apparence qu’il s’était donné, une image idéalisée.
Elizabeth finit par prendre la dernière bouffée de son joint, laissant la fumée envahir un peu plus l’habitacle, avant de l’écraser dans le cendrier de la voiture. « L’univers a un putain de sens de l’humour. »
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyDim 20 Oct 2019 - 23:38

Elle était si belle, si attendrissante et tellement généreuse. Wren avait brisé tout cela chez elle et comme l'idiot qu'il avait toujours été, il n'y avait pas réfléchi à deux fois avant d'agir. Il avait essayé de se dire que c'était pour le mieux, qu'un jour ou l'autre, elle le remercierait de l'avoir empêchée de faire la pire erreur de sa vie en restant avec lui mais il fallait se rendre à l'évidence: cet instant ne viendrait jamais. Lizzie n'avait rien à lui dire de cet acabit parce que cette rupture n'avait jamais eu de sens, Doherty ne lui avait jamais donné la moindre logique. Il s'était juste éloigné d'elle abruptement pour ne pas avoir à la faire souffrir plus encore dans un futur incertain, persuadé qu'il était d'être la pire abomination que cette planète avait connu. Il n'avait pas franchement changé d'avis sur le sujet, malgré les années qui s'était écoulées, malgré la distance qu'il y avait eu avec la belle Potter: le suédois en était au même point. Il se méprisait d'autant plus pour cette raison car il n'avait pas tant changé que cela en douze ans et elle, oh oui elle, c'était différent. Lizzie avait l'air de porter le fardeau de la planète sur ses épaules, d'être plus malheureuse qu'elle ne l'aurait mérité. Elle semblait si seule, si détachée du reste du monde et pas par manque d'intérêt pour lui mais par peur. Wren en était le principal fautif et il n'avait pas vu toutes ces conséquences là en la libérant de son emprise. Il n'avait pensé qu'à lui, qu'à son petit confort, qu'au fait qu'il n'aurait pas à vivre avec la culpabilité de l'avoir entraînée dans son petit enfer personnel. Au final, il lui avait offert le sien. Lizzie avait souffert par sa faute et elle avait perdu ce petit grain de bienveillance qu'il adorait tant chez elle lorsqu'il l'avait rencontrée. Elle l'avait ému, oui, avec son joli minois et son optimisme à toute épreuve, toujours prête à lui parler et le regarder avec ses jolis yeux noirs. Tout cela semblait radicalement différent aujourd'hui, comme si sa belle Potter avait perdu sa petite flamme, Wren ne se doutant pas que celle-ci avait été lui pendant bien des mois. Il se contant de hocher la tête face à cette réalité, à la cruauté de cette disparition: il n'y avait plus de naïveté chez Lizzie et elle n'y retournerait plus, un mal pour un bien assurément. Doherty ne pouvait pas s'empêcher de penser pourtant qu'il aurait dû penser à elle plus, à tout ce qu'il aurait pu gérer d'une meilleure façon parce qu'elle méritait que le monde se retrouve à ses pieds. Le pompier le pensait encore et c'était dans la force d'un regard qu'il tâchait de lui prouver, même s'il n'aurait pas dû agir ainsi. C'était si dangereux de se laisser happer à nouveau dans ce cercle vicieux de la tendresse et de l'affection, Doherty ne l'avait jamais apprécié. Il préférait être seul et indépendant, rechercher le confort de bras pour une nuit simplement, faire dans la simplicité plutôt que dans les sentiments. Avec Lizzie, il y aurait toujours ce feu qui le consumerait en entier et pas comme il venait de le faire avec cette fichue forêt, c'était plus profond encore, bien plus intense et donc clairement risqué pour sa survie. "Non, c'est mes actes mais je suis un monstre, tu te rappelles?" Il fallait qu'il lui rappelle à ce souvenir parce qu'elle l'avait choisi malgré cela, malgré ce vice terrible qui vivait au fond de son âme. Lizzie avait balayé les doutes pour être avec lui, refusant de le laisser parler de lui en ces termes, elle ne lui avait pas laissé le choix. Il était donc normal qu'elle termine blessée par ce monstre terré quelque part à l'intérieur. Wren ne cherchait pas à se justifier cela dit: ce qu'il avait fait, il l'avait fait en toute connaissance de cause parce qu'il fallait agir dans l'urgence, faire ce qui était nécessaire pour que la belle brune puisse avoir une vie décente plutôt que de se laisser choir dans son mode de vie des plus instables. "Tu réfléchiras à tout ça, Lizzie et tu finiras par comprendre pourquoi je devais le faire. T'es pas prête pour ça maintenant." Il était prêt à s'excuser mais ce n'était pas vraiment ce qu'elle voulait entendre venant de lui, si? Au fond, la jeune femme devait savoir qu'il avait laissé échapper des larmes lorsqu'il avait passé le seuil de la porte. Elle aurait dû le savoir et ne pas se contenter des mots infâmes qui avaient volé d'entre ses lèvres. C'était si aisé de mentir à quelqu'un qu'on aimait, si facile également de lui faire croire au paradis quand on représentait uniquement l'enfer et c'était Lizzie qui avait dû en payer le prix. "Moi, je pense surtout que tu sais le faire. Tu sais démêler tout ça, tu as lu entre les lignes tellement de fois avec moi, je doute pas une seule seconde que tu sois encore capable de le faire maintenant." Elle avait su quand il était au bord de l'implosion, elle n'avait juste pas su pour quelles raisons. Un jour ou l'autre, elle l'apprendrait. Un jour ou l'autre, Lizzie comprendrait tout et à ce moment là, Wren était convaincu qu'il la perdrait pour toujours car il aurait dévoilé le monstre en lui. "L'univers sait ce qu'il veut, surtout. C'est juste à nous d'agir ensuite." Il finit par arrêter la voiture au bord d'une station service, coupant le contact avant de se tourner totalement vers la belle Potter. "Tu es libre, Lizzie. Tu peux partir et je viendrai plus t'emmerder, promis. Sache juste que..." Il s'arrêta, il n'aimait pas cela, parler de lui, de ce qu'il avait dans le ventre ou dans le coeur, en l'occurrence. "J'avais mes raisons et c'était pas celles que tu penses sûrement. Tu étais importante." Elle ne le croirait pas, pas après tout cela mais Wren l'acceptait sans rechigner parce qu'il avait choisi cette issue. Il la regarda tout de même avec ses grands yeux verts d'eau, espérant qu'un jour, elle pourrait enterrer la hache de guerre et assumer qu'elle avait aimé Wren Doherty comme lui aimait Lizzie Potter.
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Message(#)WRIZZIE • you got the moon dust i got the sky EmptyLun 21 Oct 2019 - 9:49


Elle se rappelle la force qu’il avait essayé de mettre pour ne pas qu’elle s’évapore pour lui. Mais Lizzie était déjà mordue, elle était déjà perdue et avec le recul, elle peut affirmer sans ciller qu’il aurait pu dire et faire n’importe quoi qu’elle ne l’aurait pas repoussé. Bien au contraire, ses bras n’ont fait que l’attendre et même son cœur semble s’être mis en pause durant toutes ces années, en veille et silencieux jusqu’à ce qu’on vienne le décoincer de son coffre, qu’on le dépoussière un peu de toutes ces toiles d’araignées cumulées avec le temps. Elizabeth a beau avoir été blessée, elle a beau avoir ce goût de trahison toujours raccroché au palais comme une puce qui ne veut pas partir, elle n’a jamais souhaité le voir comme lui veut qu’il le fasse. Comme un monstre, comme une personne ne méritant pas ce qu’ils ont vécu, indigne de tout ce que le monde a de plus beau à offrir. Et la jeune femme en soupire, sans aucun détour, sans le cacher, démontrant son désaccord aussi bien que son agacement. « C’est grâce à ça que t’arrives à dormir sur tes deux oreilles ? Parce que c’est une justification un peu trop surfaite, à mon sens. » C’est bien trop facile de clamer que l’on est monstre et que par conséquence, on est autorisé et balayé de toute faute sur une erreur commise. Comme si Wren veut lui montrer en pleine figure qu’il avait eu raison en premier, qu’elle aurait dû l’écouter, qu’elle n’aurait pas s’éprendre comme elle l’a fait. Mais c’était arrivé, Lizzie avait été ivre de passion pour lui et son aveuglement n’avait pas eu de limite. Ni pour voir ses mensonges, ni pour voir à travers ces derniers. Elle lui avait mis sa confiance entre ses mains et Wren l’a manipulé comme si c’était du bétail, une vulgaire matière qu’on peut foutre dans un coin et foutre un coup de pied dedans quand ça devient un peu trop envahissant. Alors cette phrase surfaite, cette excuse bidon, Lizzie s’en bouche toujours les oreilles. C’est l’attitude presque d’un lâche qui n’assume pas ses actes, qui se cache derrière ce qu’il veut qu’on voie de lui, sans prendre en considération l’être humain avec ses putain de failles qu’il est. C’est presque désolant de voir que son discours n’a pas vraiment changé de ce côté-là. Wren se démonte tout seul, il continue à se terrer plus bas que terre et Lizzie ne peut pas s’empêcher de vouloir lui hurler que non, c’est faux. Dans une bonté qui la dépasse, dans une affection qu’elle nourrit toujours pour lui, elle souhaiterait presque le secouer pour qu’il se réveille et qu’il sache qu’il reste un être humain comme les autres, capable d’aimer et d’être aimé. Même si ça lui semble improbable pour l’instant. Si elle avait réussi à le faire, d’autres auraient dû le faire. Est-ce que d’autres l’ont fait, d’ailleurs ? Est-ce qu’il en a aimé d’autres ? Est-ce qu’il s’est perdu avec d’autres filles, dans leurs draps et sur leurs lèvres, est-ce qu’il a foutu son charisme enchanteur pour en séduire d’autres ? Pour en détruire d’autres ? Lizzie ne préfère ne pas savoir pour l’instant. La jolie brune ne veut pas affronter cette réalité qu’il aurait pu tourner la page, pas quand elle ne l’avait visiblement pas si tourné que ça, à en juger par son palpitant qui s’emballe toutes les deux secondes dès qu’il la regarde.

Les yeux de Wren qui se prélassent sur elle de temps à autre, aussi foudroyants et électriques qu’à l’époque. Sûrement encore pire maintenant parce qu’ils ont grandi, ils ont évolué, ils ont expérimenté chacun de leur côté. Elizabeth en vient à se demander une nouvelle fois ce qu’il a bien pu faire toutes ces années. Wren n’a pas l’air plus heureux, il a l’air presque abattu, las mais aussi en alerte. Elle ignore si c’est elle qui lui provoque tout ça mais elle veut penser que c’est le cas. Elle le fait toujours réagir, elle ne le laisse pas indifférente, autant qu’il ne la laisse (malheureusement) pas de marbre non plus. Quand il lui balance qu’elle réfléchira, qu’elle comprendra, qu’elle n’est pas prête, tout de suite, sa curiosité se réveille en même temps que son agacement posé. Qu’est-ce qu’elle est censée comprendre de telles paroles énigmatiques ? « Qu’est-ce que tu me racontes ? Douze putain d’années se sont écroulées, Wren, je pense que tu as passé le droit de savoir ce que je peux comprendre ou non. Ne me traite pas comme la gamine que t’as connue. » Pas qu’elle n’existe plus, cette gamine, bien au contraire. Elle est tapie dans l’ombre, dans son coin, un exil forcé et contraint quand tu l’as abandonné, quand tu l’as lâché salement et aucun préavis. Obligée de disparaître de la surface de son être pour ne pas se laisser avoir une nouvelle fois, pour ne plus laisser la main à quiconque d’avoir ce pouvoir sur elle. Une maîtrise que Lizzie juge dangereuse. Elle aurait pu tomber entre les mains de types louches, comme Jet ou Lawrence, mais cette protection autour d’elle auto-infligée a toujours empêché ça. Dans un sens, Elizabeth pourrait être reconnaissante pour lui avoir permis d’éviter de se noyer dans des relations qui auraient été vouées à l’échec de toute façon. « Encore faudrait-il que j’aie envie de démêler le sac de nœuds. » Un sac de nœuds des plus attirants, des plus frustrants aussi. Lizzie n’arrive pas à capter pourquoi il lui balance ça. Elle qui s’était plantée sur toute la ligne, il lui avoue à demi-mots qu’au contraire, elle le connaissait mieux qu’elle ne le pensait ? C’est totalement absurde. Si ça avait été le cas, elle ne se serait pas prise la plus grosse planche de sa vie dans la figure. Oui, ça n’a tout bonnement aucun sens ce qu’il raconte.
La voiture s’arrête, le moteur fait silence et il n’y a que la voix de Wren qui brise le calme de l’habitacle. Elle le voit au coin de l’œil qu’il s’est tourné vers elle et elle, pauvre téméraire intrépide qu’elle peut être, évidemment qu’elle tourne ses yeux pour l’observer en retour. Les choses ne peuvent pas se passer différemment. « Tu es libre, Lizzie. Tu peux partir et je viendrai plus t'emmerder, promis. Sache juste que... » Mais maintenant qu’elle sait qu’il est encore dans les environs, qu’il est toujours en vie (oui, aussi absurde que cela soit, c’est presque une surprise à ce stade), qu’elle a de nouveau ses pupilles coincés dans les siens, est-ce qu’elle veut vraiment partir ? « J'avais mes raisons et c'était pas celles que tu penses sûrement. Tu étais importante. » Okay, clairement, Wren n’a pas dit ce qu’il faut pour la faire décoincer. Lizzie a son visage qui perd un peu de sa constance et elle détourne rapidement le regard même si c’est inutile. Il la dévisage, il la suit du sien et même si elle passe sa main sur ses yeux fatigués, ça ne change rien au fait qu'il peut lire et voir à travers l'épais brouillard de fumée. La jeune femme ne peut s'empêcher de ricaner froidement. Elle était importante. Il avait ses raisons. Mais qu'elle était encore trop conne, trop imbécile pour comprendre. Tout ça avec le goût d’une mauvaise farce. « Tu n’as pas le droit de dire ça. Portes ta putain de responsabilité et assume tes mots, bordel. Tu l’as dit, Wren alors ne me fais pas croire le contraire. Tu m’as brisé, tu m’as humilié et maintenant, tu veux me faire croire que tout ça est basé sur de mauvaises raisons ? Que tu m’aurais encore menti ? Clairement, tu te fous de ma gueule. » Aussi clairement qu’elle n’est pas encore prête à bouger ses fesses de la voiture. Lizzie qui n’avait pensé qu’à vouloir le planter derrière elle le plus rapidement possible, elle se trouve à être vissée au siège. « Mais éclaires moi alors. Mieux vaut tard que jamais. Laisse moi juger si je suis apte à comprendre ou non. Je ne suis pas aussi conne que j’en ai l’air. » Lizzie l’a été mais elle ose espérer ne plus l’être. D’être plus réfléchie, plus posée, plus rationnelle. Mais il s’agit de Wren. Evidemment qu’elle ne le sera pas.
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