« J’en ai rien à foutre, laisse-moi sortir. » la chambre où je suis postée avec maman m'étouffe, ça m'étouffe à un niveau où j'ai presque envie d'ouvrir la fenêtre pour me tirer tout en bas. J'ai pas envie de rester là pendant des heures à me faire coiffer et maquiller, je me fais chier à pas comprendre la fermeture de ma robe, à avoir des jupons qui partent dans tous les sens, à devoir en plus de ça enfiler des escarpins qui sont tout sauf confortables. J'ai pas la patience d'être une mariée, et j'ai pas particulièrement envie de tuer quelqu'un et de finir en prison le plus beau jour de ma vie.

Ce dont j'ai envie, c'est de me tirer d'ici pour rejoindre Jet. Rien à battre du photographe qui s'amuse à prendre des clichés des demoiselles d'honneur qui rient entre elles, de maman qui essuie une larme de savoir que je marie l'homme de ma vie aujourd'hui. Ce dont j'ai envie, c'est que Jet et moi on passe vite fait à la mairie pour se dire Oui, avant de ramasser des burgers sur la route et de faire un roadtrip le long de la côte. Jusqu'à ce que notre voiture ait plus une goutte d'essence, qu'on sache plus du tout où on se trouve, et qu'on campe là jusqu'à ne plus avoir de réserve de bouffe et de patience. Ça, c'est ce que je veux. Lui et juste lui. Le reste est superflu.

Lui et juste lui, il est là finalement. Quand le cortège deux fois trop couvert de rubans arrive à l'église, qu'on me place devant la porte, que le voile me pique le nez et que j'éternue 4 fois avant que la marche nuptiale s'annonce. Jill part devant la première, Charlie est seconde, je tire la langue à Levi & j'envoie un baiser volé à Kane quand je finis par arriver à la hauteur d'un Jet si propret que je peux pas retenir un sourire en coin d'orner mes lèvres.  « T’es à mi-chemin entre le riche bourge trop coincé et le tueur en série qu'on soupçonnera jamais. » je me penche à la hauteur de son oreille pour y chuchoter ce que son look du jour m'inspire, look que j'admire une seconde de plus quand le prêtre commence sa tirade, que je l'écoute même pas une seconde.

Et mes lèvres que je perds sur celles de Jet bien trop tôt, j'ai pas encore dire Je le veux que je l'embrasse quand même. Pas désolée du tout. « Ouais, ouais, je sais, pas le bon timing. Demandez-moi si ça me dérange. » le prêtre qui roule des yeux, la suite des voeux qu'il reprend comme si de rien n'était.

Je l'aime tellement que c'en est ridicule. Je connais chacune de ses mimiques, j'ai maîtrisé tous ses rictus, je le lis comme un livre ouvert, et là, à la seconde où mes yeux croisent les siens dans l'église, je n'ai qu'une énième confirmation que lui, c'est l'homme de ma vie. Qu'on a pas vécu tout ça, qu'on a pas survécu à tout ça pour rien. Et il est beau Jet, il est tellement beau quand il sourit comme ça, il est tellement beau quand il m'aime comme ça.

« D'ailleurs, faudra que tu m'aides à cacher le corps qui est dans mon coffre après la cérémonie. » « On est juste à-côté du cimetière, c'est pratique. » ses rires se mélangent aux miens, je pointe du menton les cryptes qu'on voit se profiler dans l'ombrage des vitraux. « Sinon on peut toujours passer directement au oui je le veux pour qu'on puisse passer à la nuit de noces plus rapidement ? » si le prêtre semble pas attendri le moins du monde par nos conneries, c'est strictement au fantôme des lèvres de Jet sur les miennes et à l'étreinte de mes doigts contre les siens que je m'intéresse. Le reste me sert absolument à rien. « On a payé assez cher la cérémonie, il va dire tout ce qu'il a à dire et il va prendre son temps. Chaque dollar compte. » cynique, bien loin de la mariée romantique, j'ai à coeur nos finances non sans voler un baiser et un autre à Jet au fil des pages que l'homme de foi lit d'une voix aussi ennuyeuse que possible.

J'ai l'attention perdue entre rêvasser à la lune de miel qu'on a prévue lancer dès la seconde où minuit arrive et l'observation affûtée de la définition de la mâchoire de Jet que j'ai toujours trouvée bien trop carrée, bien plus sexy qu'autre chose quand enfin, on entend le traditionnel « Si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais. » mes iris se plantent dans ceux de Levi le plus naturellement du monde, son sourire doublé d'un coup d'oeil chaleureux me rassure automatiquement sur ma future union.

On n'était pas riches. Pas à plaindre, mais on roulait pas sur l'or non plus. Il s'était lancé dans son rêve de musique y'avait des années de ça, je l'avais supporté comme j'avais pu en cumulant les boulots de traductions, en rédigeant et corrigeant les bouquins des autres. J'avais été barmaid dans un bar pas trop loin de notre appartement, le même appart dans lequel on vivait toujours, modeste mais empli de souvenirs, les nôtres. Ses chansons n'avaient réussi à percer qu'il y avait à peine un an, et depuis, on arrivait à payer un peu plus facilement nos dettes communes. Jet qui m'avait donné le feu vert pour réduire mes heures au disquaire où je bossais les week-ends question de passer un peu plus de temps sur la rédaction de mon premier vrai bouquin.

Chaque dollar compte donc, et là encore plus, quand on a investi tout ce qu'on avait ou presque pour faire de cette journée, de ce mariage, la plus belle preuve d'amour qu'on pouvait l'un l'autre se donner. Levi cède le feu vert, Kane opine de la tête en confirmation, je croise même le regard humide d'émotion d'Auden dans la salle, attendri de voir ses deux terreurs préférées arrêter leurs conneries pour de bon et se dire qu'ils s'aiment, enfin, pour la vie. « Je crois que tout le monde est d'accord pour qu'on finisse notre vie ensemble Ari ! On passe au je le veux ? »

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Jet et moi, c'est officiel, pour toujours. J'ai la bague qu'il a choisie pour moi avec McGrath à l'annulaire, il a celle que Jill m'a aidée à dénicher contre vents et marrées après avoir sillonné presque toutes les boutiques de bijoux de la ville. La salle de réception est pleine, remplie de nos amis et de notre famille, ceux qui ne pouvaient pas venir à la cérémonie se sont joints à la fête. Et quand les premières notes de notre chanson sont lancées, je lâche sans la moindre honte la conversation que j'étais en train d'avoir avec le père de Jet qui est revenu dans nos vies depuis un peu plus de deux ans, pour rejoindre son fils le coeur battant.

Mes bras se passent naturellement autour de sa nuque, mon corps se colle au sien. Je l'aime, je l'aime tellement que c'en est ridicule. « T'as décidé ce serait quoi, notre première connerie en tant que couple marié? »

Okay, j'avoue, c'est con, mais j'ai complètement rien écouté des discours. Y'a une fois ou deux où j'ai réagi pour faire comme tout le monde, quand mon père et celui de Jet se sont entendus pour dire qu'ils sont revenus dans nos vies à temps pour assister à ce que l'amour devrait vraiment avoir l'air. Quand Levi et Kane nous ont joué en duo une chanson qu'ils ont composée que pour nous. Quand Tim s'est moqué de lui-même de pleurer, si attendri le coco, que son fils à Charlie et lui puisse avoir un parrain et une marraine comme Jet et moi pour l'aimer et le chérir toute sa vie.

Autrement, j'ai rien écouté du tout. J'étais occupée à jouer avec la main de Jet, à pincer la peau, à griffer les paumes, à embrasser les jointures. La danse qui est la seule chose qui me garde de rester assise à la table d'honneur, quand Etish a passé des semaines à me cacher sans que je crois le savoir (lol dude, comment tu peux penser me cacher quoi que ce soit), les cours qu'il a pris. Et il s'amuse Jet, il me fait tourner pour mieux me ramener contre lui. Mes doigts remontant le long de ses bras pour finir par enlacer sa nuque.  « On pourrait abandonner tout le monde ici pour aller fêter notre mariage dans la voiture, ou les toilettes de la salle ? »  « Si distingué. » je raille, moqueuse, quand il sait que je me dérange pas des détails comme ça. Le nombre de toilettes de pub qu'on a pu investir, de ruelles où on a fait fuir les passants entre un gémissement et un autre. « On peut aller fumer un joint dehors, je suis sûr que Levi a ce qu'il faut sur lui » un fin sourire se dessine sur mes lèvres, quand je dégage momentanément une main de son cou pour aller la fourrer dans le décolleté de ma robe ; et en exhiber en effet, un des cadeaux de mariage de mon meilleur ami, sous forme de quelques grammes vert forêt.

« Tant que je fais mes conneries avec toi, tout me va ma belle » mes lèvres viennent trouver les siennes, trouver leur place. « Y'a personne qui est un aussi bon Clyde que toi. » on a fini par piquer une bouteille de champagne chacun, et un plateau de petits fours. Par se faufiler hors de la salle et trouver notre voiture que les gars ont décorée, le just married en rouge à lèvres sur la fenêtre arrière qui sera si chiant à nettoyer demain matin. Installés sur le capot, le bras de Jet autour de moi, la tête qui tourne à cause des bulles, le joint au bord des lèvres. « On pourrait faire les poches des gens qu'on connaît pas vraiment. » je commence, calant ma tête contre son épaule, ma main qui se faufile sous sa chemise blanche qu'il a fini par sortir de son pantalon noir bien trop propre pour le gars dedans. « Y'en a pleins qu'on a jamais vus, qui sont juste venus pour le gâteau et l'open bar. » je râle, je rigole aussi, le méfait qui se dessine. « Ce sera leur façon détournée de nous donner un cadeau de mariage & d'améliorer un peu leur karma de profiteurs. » toutes les raisons sont bonnes pour piquer du fric, on s'entend.

J'inspire longuement sur le joint, ma tête qui n'en finit plus d'être confortable contre l'épaule de celui que j'aime. Son parfum qui se mêle à celui de l'herbe, c'est un peu ma définition de paradis qui se joue là, et il le sait autant que moi. « On va cambrioler notre propre mariage, je suis carrément d'accord ! » on est cons, on est prévisibles, on adore ça. C'est toujours à celui qui a l'idée la plus merdique - et l'autre finit toujours par tout lâcher pour suivre. On est une équipe de malfrats lui et moi, deux racailles qui se sont dit oui pour la vie, pour notre meilleur et pour leur pire. « T'as pas besoin d'essayer de justifier nos actes ! Tu m'as convaincu au moment même où t'as commencé à parler de voler des gens ! » et c'est pourquoi je l'aime à ce point.

Mon corps que je finis de peine et de misère par redresser de sur le capot, le placard à manteaux que je vise désormais, ma main bien enlacée dans celle de Jet et mes idées de grandeur accentuées d'un rire et d'un autre. « Qui fait diversion? » le type à l'accueil risque de passer voir ce qu'on fiche si on est les deux là trop longtemps là, et ça c'est sans compter les fameux invités pas nécessaires du tout qui pourraient finir par apparaître entre deux portefeuilles vidés. Les rôles distribués, chacun part de son côté avant que ma paume ne se resserre dans celle d'Etish pour l'attirer à moi, avertissant de la suite. « Hey loser, viens ici deux secondes. » un énième baiser, une énième déclaration d'amour, et on se sépare pour finaliser le méfait du jour.

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De la salle, on finit à l'hôtel. Les gens dans l'ascenseur en pouvaient plus de nous, à un moment on a eu droit à tous les niveaux de toux déplacées, eux espérant qu'on allait arrêter de célébrer notre nuit de noces à même la cage d'acier en surpopulation. Ça m'a juste donné envie de faire plus de bruit en l'embrassant, d'ajouter des gémissements à en faire rougir qui que ce soit à travers. Les pires terreurs du coin, encore et toujours.

« J'vais les tuer, j'avais dit rien de cliché! » et j'éclate de rire une fois dans notre chambre, postée devant le lit. Y'a des pétales de rose partout, une playlist de Marvin Gaye qui joue à plein volume dédiée par Kane et Levi, of course. Et le pire, le plat de résistance, c'est ce que je pointe du doigt à l'intention de mon époux, mi-dégoûtée mi-hilare. « Auden nous a fait une toile. L'idiot. » il s'est inspiré d'une photo que Jet et moi on a mise de nous ensembles sur Instagram, un truc qui date d'un millénaire au moins, qu'il a repris pour en faire une jolie peinture émouvante qui me donne les larmes aux yeux tellement je m'esclaffe du ridicule.

Un coup d'oeil circulaire plus tard, j'investigue la salle de bain. La lumière que j'ouvre, et mon regard qui se vrille sur LA chose qui vaut toutes les célébrations aujourd'hui, mis à part notre couple qui a survécu contre vents et marées et qui restera plus fort encore au fil des jours. « JET Y'A UN JACUZZI! DÉPÊCHE, ARRIVE, ET VIDE LE MINI-BAR! » en l'attendant prestement, j'ai déjà fini de retirer mes fringues d'un geste rapide et calculé, enclenchant maintenant les robinets d'eau chaude, et usant de toutes les bouteilles de savon et de bulles à proximité.

On a l'air de deux idiots qui sont jamais sortis de leur appartement, on a l'air de deux cons qui sont habitués à compter nos précieux dollars, à les mettre de côté pour les voyages, pour les roadtrips qu'on improvise plusieurs fois par année, quand il se fait chier dans sa vie, quand je me fais chier dans la mienne, et quand être ensemble est tout ce qui nous suffit.

« Tu t'attendais à quoi, t'as prononcé les mots mariage et nuit de noce, tu les as fait rêver ! » « Ouais, en vrai je pense qu'on est que le coup d'essai en attendant que Kane épouse enfin Elora. » ils se tournent autour depuis des années ceux-là, ils se font les yeux doux, ils sont doux, tout court, et c'est acté. Kane étant la boule de romantisme qu'on lui connaît bien, y'a pas une seule chance qu'ils terminent l'année sans succomber eux aussi. Une petite (grande) part d'orgueil chez moi est tout de même plus que satisfaite d'être celle de mes potes à m'être mariée la première. Pas parce que je crois au mariage en soit, juste parce que j'ai l'impression d'avoir gagné quelque chose. D'avoir gagné l'amour de ma vie, ouais. « Ooooh regarde Ari, ils ont même plié les serviettes en forme de cygnes qui s'embrassent ! Qu'est ce que tu dis de ça ? Assez cliché ? » l'amour de ma vie qui est aussi idiot que moi dans un hôtel, apparemment.

La toile d'Auden qui trône, et j'éclate de rire quand Jet constate.
« Mais c'est qu'il a quand même du talent le con ! »
« Le dis pas trop fort, c'est sûr que son ego va entendre d'ici. »
« J'aurais préféré de la thune en cadeau de mariage ! Tu crois que ça se revend ce truc ? »
« 'ttends, je check sur eBay. »
Ça avait du bon d'être la femme d'une racaille quand t'y pense.

J'appelle Jet à la barre, il apparaît comme un héros dans la salle de bain, file dans le jacuzzi à peine l'eau enclenchée. Et j'éclate de rire, ses plans clairs et précis. « Allez viens ! On va profiter de cette chambre toute la nuit ! Je compte pas te laisser dormir une seule seconde ! » j'ai vidé toutes les bouteilles de savon que j'ai pu trouver, y'a des bulles jusqu'au plafond, ma silhouette est enroulée autour de la sienne, j'avais oublié à quel point ses lèvres goûtaient bon à travers.

« Le prend pas mal, mais t'étais vraiment plus musclé avant. » je pouffe à son oreille, le joint que j'inspire avec de le lui glisser entre les lèvres, avant d'embrasser sa mâchoire, de filer à sa nuque, de grogner contre la mousse que je dégage au passage. « Vraiment. » et un baiser qui se perd sur sa clavicule. « Plus. » un autre sur son torse. « Musclé. » un autre sur son épaule. « Vieux croulant. » mes conneries, mes insultes que je ramène à son oreille, hilare.

« Si t'arrives à vendre ça on va pouvoir s'acheter des trucs de folie pendant le road trip ! »  la peinture d'Auden nous nargue, le gars qui a juste trouvé une autre façon de montrer à quel point il a du talent, à quel point il est meilleur que nous tous, à quel point son art vaut cher blablabla don't care. Ça s'en direct sur eBay au moment où je dégaine mon portable pour en prendre quelques photos et inventer une histoire tragique ayant inspiré la toile, toile qui est probablement juste le résultat d'une autre de ses séances de création post-bagarre dans un bar. À d'autres.

Le bain déborde, y'a des torrents d'eau bouillante qui noient le plancher, la mousse grimpe dans les cheveux de Jet et je me moque de son physique qui a pas changé d'un centimètre ; toutefois, je m'assure qu'il tombe pas déjà dans la catégorie des époux qui se laissent aller une fois mariés. Il est beau, bien sûr qu'il est beau - vaut mieux qu'il le reste. « Je suis toujours hyper bien foutu ! » mais j'étire la moquerie, plisse des yeux pour fixer son torse, fronce des sourcils avec un dégoût exagéré quand l'examen est approximativement terminé. « L'espoir fait vivre papi. » j'éclate de rire une seconde après avoir remarqué un voile de panique dans son regard, bien trop hilare de voir que même s'il est persuadé d'un truc, j'arriverai encore et toujours à le mettre dans le doute tant il me fait confiance, tant il m'aime. « C'est un motif de divorce ? Parce que je peux aussi dire que t'as pris du cul chérie ! » il me rattrape au détour l'idiot, il est pareil, aussi vil et con que moi, c'était évident que j'allais pas jouer toute seule. Il connaît les règles et il triche tout le temps, mais je serais pas dans ses bras à lui si c'en était autrement.

« T'es pris avec moi et mes kilos en trop pour cette vie et pour les suivantes. » je statue l'évidence, mes lèvres qui trouvent les siennes après avoir perdu des baisers ça et là sans me noyer au passage. C'est chiant, se chopper dans un bain, qu'on se le dise. « Vieux croulant ? Vraiment ? C'était ton plan depuis le début c'est ça ? Epouser un vieux bourré de talent à l'article de la mort qui ne peut plus se défendre pour lui piquer tous son fric ? » « Râle pas connard et embrasse-moi maintenant. » ma tête que j'ai dégagé de sa nuque, impatiente, amoureuse, quand j'attends pas nécessairement qu'il arrête d'être le pire lambin de l'univers pour initier le mouvement, pour enlacer ma silhouette à la sienne jusqu'au moindre petit millimètre restant.

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Bon, ok. Je sais que c'est pas la façon la plus douce de le réveiller. De lui tirer un oreiller - et trois coussins, et la télécommande de la télévision - à la tête, mais je suis debout depuis une bonne heure maintenant. J'ai eu le temps de prendre une douche et de constater le bordel qu'on a foutu hier en sortant du bain, en vidant le mini-bar, en se rappelant que la chambre était réservée sous les noms de Kane et de Levi, et que ça nous permettait de jamais être pris en faute si on louait des merdes à la télé, si on brisait des trucs aussi à travers nos ébats. Oupsie. « Tu ronfles, tu baves et je t'aime. » mes paupières battent la mesure, j'ai attendu qu'il daigne ouvrir les yeux pour lui souhaiter un bon matin approximatif. « Allez bouge on part dans 15 minutes c'est pas vrai qu'on va commencer ce roadtrip bloqués dans des foutus embouteillages. » parce qu'on a un planning à suivre, et parce que cette lune de miel sera parfaite, je me le suis juré.