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 Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie

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Message(#)Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie - Page 2 EmptySam 26 Oct 2019 - 22:17


« Non. Non. Non. » Wren tourne le bouton, il a changé de direction, il est complètement recroquevillé sur lui-même. Lizzie doit supporter la vision de cet homme qui a l’air d’être réduit à l’état d’enfant, avec ses bras autour de lui, en répétant de façon presque démentielle non. N o n. Non. Il torture son pull, il s’accroche un peu plus à lui-même et Elizabeth a l’impression d’être la pire des personnes d’avoir osé suggérer l’idée d’appeler quelqu’un d’autre. Non, il ne se sent pas mieux. Evidemment qu’il ne se sent pas mieux. C’est écrit sur son visage, il le crie au plus profond de lui-même sans même pouvoir le dire. Et ça la fout en l’air de le voir comme ça, de l’avoir fait basculer dans un autre état juste par quelques mots. Elle doit faire attention, elle marche sur des œufs parce qu’il serait capable de faire des conneries ou de dire des choses qu’elle n’est pas prête à entendre. Il faut garder cette barrière entre eux, elle ne doit pas la lâcher, elle ne doit pas se laisser influencer par le regard vert rempli de tristesse, de douleur, de fatigue devant elle. « C'est toi et moi. Ou moi et personne. Je veux personne d'autre. » Lizzie pose le verre dans la main, elle risquerait d’en renverser tellement qu’elle tremble. Son stress n’est jamais très loin, sa panique est toujours facilement arrivée, la peur l’engloutit toujours beaucoup trop vite. Elle aurait envie de le supplier de ne pas prononcer ces phrases-là, de ne pas dire ça. Pourquoi est-ce que tout est en train de se compliquer ? Pourquoi est-ce qu’ils n’arrivent pas à tirer un trait sur le passé ? Ils sont restés au stade qu’ils connaissent le mieux, le leur, le plus beau, le plus joyeux. Mais là, la scène qui se déroule dans cette chambre de Fortitude Valley n’a rien de joyeuse. Elle est même carrément déprimante, entre le jeune homme qui s’acharne un peu plus contre lui-même, contre son vêtement, ses grands bras et ses grandes jambes réunis dans un cocon de folie et de démence douce, et la jeune femme qui ne sait pas quoi faire, qui sent son cœur basculer, qui veut faire bonne figure face à lui parce que si elle, elle craque, comment il réagirait, surtout dans un état pareil ? Pour leurs biens à tous les deux, Lizzie doit garder la tête froide, les idées claires – ou au moins s’en donner la sensation et l’illusion. Se mentir à soi-même, c’est la meilleure chose qu’elle arrive à faire. Et maîtriser son visage, c’est un talent (presque) inné. Même si c’est dur, même si ça fait mal.

« Je sais que tu me pardonneras jamais pour tout ça et t'as tout à fait le droit de partir, Lizzie. Comme je l'ai fait avec toi il y a quelques années. Cruellement. Quand t'avais besoin de moi. Tu peux te venger, fais le, je t'en voudrais pas. » Comment il peut penser à ça maintenant ? Penser qu’elle veuille se venger alors qu’il est dans cet état, chancelant et inoffensif. Non, Wren n’a jamais inoffensif. Il a toujours été dangereux, même dans sa tête, même en souvenirs, simplement à se rappeler de lui. Même durant ces années d’absence, son ombre avait plané sur sa vie, sur son cœur qui ne l’a jamais oublié, fermé à vie à cause de (pour ?) lui. Il pense vraiment qu’elle serait capable de faire ça ? De le laisser crever comme le monstre qu’il pense être pour une vengeance qui date d’il y a douze ans ? Lizzie en serait presque blessée si elle n’était pas déjà assez envahie par le désarroi et la détresse de le voir comme ça. « Je changerai pas d'avis pour autant sur toi parce que t'es la seule et l'unique, Lizzie et que si le destin t'a remis sur mon chemin, c'est pour une raison. Pour que j'ouvre les yeux sur qui je suis et ce que j'ai été pour toi. Ne plus jamais refaire cette erreur. Ne plus jamais laisser partir un ange. »

Un ange, l’amour de sa vie, son regard porté sur elle, voilé par la douleur qu’il doit ressentir, une douleur qu’elle ne peut pas comprendre mais qu’elle peut essayer d’imaginer. Fichue empathie, à toujours vouloir se mettre à la place des autres, à tenter de partager leurs fardeaux. Les épargner, les soulager, prendre soin d’eux. C’est quelque chose qu’elle fait naturellement. Alors c’est naturellement que Lizzie retourne sur le lit à genoux et qu’elle passe ses bras autour des siens, une main finissant dans ses cheveux. La jeune femme veut bien croire qu’il y a une raison, une excuse de la part de l’univers pour avoir fait rencontrée leurs planètes respectives de nouveau. Pour l’instant, Lizzie ne voit là qu’une grosse farce, une énorme ironie et ça la tue. La dernière fois, ç’avait été lui qu’il l’avait détruite. Et ce soir, elle a l’impression qu’il se détruit à cause d’elle. Peut-être pas entièrement mais un peu quand même. « Ca va aller, Wren, ça va aller. Tu n’es pas seul. Je pars pas, je compte pas me venger, je te laisserai pas tomber. Pas ce soir en tout cas. » Parce qu’elle ne peut pas promettre la même chose pour plus tard. Ce soir est une parenthèse inédite et c’est bien parce qu’il est dans un état pareil qu’elle ne veut pas faillir. Parce qu’il a besoin d’elle, cruellement. Et qu’elle sait qu’elle crèvera d’inquiétude si jamais elle part en le laissant dans cet état. Lizzie essaie de le contenir dans ses bras, elle essaie de l’apaiser du mieux qu’elle peut par sa présence et son réconfort. Elle essaie, putain, Wren, tu peux le réaliser, ça ? « On fait un deal : si je reste, tu restes aussi, ok ? » Elizabeth sait qu’elle vient de se condamner pour plusieurs heures à rester à son chevet. Mais tant pis, elle s’en fiche. Comment un être humain peut être rationnel quand il agit sous le coup de l’angoisse de toute façon ? « Et qui t’es, alors, Wren Doherty ? Explique-moi, dis-moi. » Le distraire, le faire parler encore et toujours, dévier la conversation sur autre chose. Continuer à le bercer malgré tout, son nez contre ses cheveux, le ramenant instinctivement contre elle. Douce torture, écœurante agonie... Mais pour qui ?
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Message(#)Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie - Page 2 EmptySam 26 Oct 2019 - 23:53

Les tremblements ne s'arrêtaient plus. On arrivait au moment où Wren ne pouvait que regretter son impétuosité parce qu'il allait la payer, c'était évident. Son corps ne répondait plus de rien et son esprit ne pouvait qu'abandonner la lutte face à quelque chose de bien plus puissant que son pauvre petit être. Voilà l'état auquel il était réduit en tout cas, là, à chercher à se réchauffer sans y arriver parce qu'il n'était qu'un petit garçon fragile, quelqu'un qui avait toujours souhaité se montrer sous son meilleur jour mais sans jamais vraiment vaincre. Wren n'était rien d'autre qu'un môme à nouveau, et un môme en proie à la plus grande des souffrances qui plus était. Ce n'était plus tellement son corps qui criait à l'aide, il y avait aussi son coeur, avec tous ses souvenirs qui bataillaient à l'intérieur, ne demandant qu'à faire exploser l'organe vital. Doherty avait voulu jouer à la loterie de la vie mais il était clair qu'il avait perdu. Il n'avait pas attrapé le bon ticket, s'était trompé de formule au cours du chemin et il ne pouvait plus rien y faire, à part s'enfoncer un peu plus dans sa propre décadence, avec cet espoir futile que tout finirait par s'arranger au petit matin. Ce ne serait point le cas puisqu'il se battrait avec sa mémoire, qu'il regretterait tout et surtout de ne pas avoir été à la hauteur de ces secondes retrouvailles avec la belle Potter. Il avait besoin d'elle, bon dieu ce qu'il avait besoin d'elle et pourtant, Wren s'évertuait à la rejeter dès qu'il le pouvait. A vrai dire, il avait tellement eu peur de la blesser dans le temps qu'il avait fini par le faire de la plus horrible des manières, convaincu qu'il n'était pas suffisamment important pour que la jeune femme en souffre réellement. Avec les réactions qu'elle avait eues face à lui, le pompier savait désormais la vérité, il savait à quel point il avait pu compter et cette réalité lui faisait d'autant plus mal au coeur. Il avait besoin qu'on le serre fort, qu'on l'étouffe même pour faire disparaître la moindre sensation, qu'enfin il ne soit plus rien. Lizzie ne pouvait pas le laisser agir, bien évidemment puisqu'elle accourut de nouveau dans le lit pour le prendre dans ses bras autrefois si frêles. A ce moment là, elle semblait si forte pour lui qui tremblait de tout son saoul, le mal occupant toute la place dans ses artères. Wren Doherty était totalement à sa merci et si cela n'avait pas été évident lorsqu'ils étaient plus jeunes, la réalité n'en était que plus funeste désormais puisque Lizzie ne lui ferait plus jamais confiance. Heureusement, en un sens, que l'héroïne était encore en train de circuler doucement dans son sang ou Wren en aurait souffert mais peu important. Non, au bout du compte, son existence ne comptait pas vraiment, pas à côté du bonheur de la jolie brune. Alors, il n'arrêta aucune émotion, laissant ses larmes s'exprimer, son corps se tendre de douleur et sa peau brûler sous toutes les sensations qui se cumulaient. Il fallait que le temps s'arrête, qu'il se libère de sa prion, qu'il arrête de se faire autant de mal. Le pouvait-il cependant? Rien n'était moins sûr mais tant que Lizzie était à ses côtés, le suédois pouvait avoir un brin d'espoir. "Tu resteras pas toujours, alors moi non plus, sûrement." C'était tout ce qu'il pouvait encore répondre, ses yeux se fermant de tous les efforts qu'il faisait pour rester en un seul morceau. Pour quoi faire, en réalité? Pour être qui, exactement? Justement, la question de Potter le désarçonna car il ne connaissait aucune réponse, rien qui en valait la peine en tout cas. Néanmoins, sa voix, dans un murmure, s'éleva pour laisser quelques mots s'échapper, ou tout du moins bégayer dans la noirceur générale. "J'ai cru que je pourrais être un type normal, vraiment. Je suis devenu pompier et puis, je me suis mis à tout cramer. Je suis tout seul maintenant, je suis un crevard, je fais mal à tout ce que je touche. Je vais tout détruire." Pas elle, non, il ne le devait plus. Jamais. "Je t'aimerai toujours malgré tout." Sa voix n'était plus qu'un filet mais Wren n'était plus là de toute manière, sa tête tombant contre le buste de Lizzie, les tremblements cessant soudainement. Il n'était plus là, non, assoupi, en espérant qu'il ne quitterait pas ce monde dans cette descente aux enfers infâme et pourtant, une partie de lui l'avait souhaité, vaillamment.
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Message(#)Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie - Page 2 EmptyDim 27 Oct 2019 - 0:46


« Tu resteras pas toujours, alors moi non plus, sûrement. » Lizzie a les épaules qui s’affaissent et les lèvres qui restent closes. Elle ne peut pas protester ni le contredire. Elle ne compte pas rester toujours. Même si Wren a l’air de parler d’autre chose que juste ce qui est en train de se passer. Il n’est pas très cohérent, ce n’est pas très surprenant. Mais ça lui fait quand même peur, à Lizzie. Est-ce qu’il va tenter quelque chose dans le futur ? Plus tard, demain ? Une dose plus forte, juste de quoi l’endormir définitivement ? Cette pensée lui donne le vertige. Impossible, Wren n’est pas suicidaire. Il n’est pas comme ça. Enfin, c’est ce qu’elle pensait de lui. Maintenant, ils ne sont que deux personnes qui se sont perdues de vue pendant douze ans. Ils ne se connaissent plus vraiment. « J'ai cru que je pourrais être un type normal, vraiment. Je suis devenu pompier et puis, je me suis mis à tout cramer. Je suis tout seul maintenant, je suis un crevard, je fais mal à tout ce que je touche. Je vais tout détruire. » Pompier, il est devenu pompier. Lizzie pourrait être gonflée de fierté si les circonstances avaient été différentes. Mais il parle encore une fois de cramer, d’être seul, de mal et de destruction. Pour seule réponse, Elizabeth tente de le serrer un peu plus contre elle, lui prouver qu’il n’est pas tout seul. Mais ça fait mal car il l’a détruite et il lui a fait du mal. Elle ne peut pas ignorer ça. Mais juste pour ce soir, Elizabeth fera l’impasse sur tout ça.
« Je t'aimerai toujours malgré tout. » Lizzie reste complètement inerte. La paralysie la fouette brutalement, et c’est ironiquement l’enveloppe corporelle qui la maintient sur place. Sa tête contre elle, la respiration plus lente, dans un rythme de sommeil profond mais normal. Enfin, Lizzie n’en sait rien, elle n’est pas médecin. Mais elle pense que c’est normal. Il s’est simplement endormi et cette fois, elle n’a pas à le réveiller. Ses tremblements entre ses bras ont cessé, tout comme les tourments de son esprit. Wren est enfin en paix, quelque part dans l’inconscience, la laissant seule face à ses propres démons. Et mon dieu qu’ils sont gros et attrayants. Ils se baladent devant son nez, ils la narguent, ils se moquent d’elle. Regarde-toi, te raccrocher à lui alors que tu n’as d’envie que d’une chose : t’enfuir. Il a prononcé encore ces mots qui la font fuir, qui la font débarrasser le plancher plus vite que son ombre. Lizzie ne veut pas s’encombrer de sentiments, c’est beaucoup trop compliqué et ça demande trop d’effort. Mais sa propre pression finit par redescendre entièrement. Elle aurait envie de le réveiller, de le secouer, de le détester encore plus fort pour lui avoir dit toutes ces choses-là. Elle devrait lui hurler qu’il ne mérite pas son soutien, qu’il l’a trop bousillé pour avoir le droit de lui parler comme ça. Que c’est lui qui a foutu en l’air son cœur, qui la fait le clôturer à tous les autres qui sont venus après. Qu’elle n’a jamais eu confiance aux autres avec, qu’elle n’a jamais réussi à se poser avec d’autres. Elle veut croire que c’est parce que l’ennui ne l’intéresse pas, le quotidien non plus, la routine d’un couple n’étant pas aussi distrayante qu’une passion passagère et éphémère. Mais peut-être c’était aussi parce que les autres n’ont jamais été Wren. Le premier et le dernier à avoir bercé ce membre si délicat et si précieux.

Une pause dans le temps. Juste une pause dans le temps.
Comme une respiration tendue.
Donnez-moi au moins ça.

Mais Lizzie ne fera pas tous ce qu’elle caresse pourtant depuis des années. Non, tout ce qu’elle trouve à faire, c’est de plonger un peu plus sa main dans les cheveux de Wren, de le bercer un peu plus contre elle et surtout, d’enfouir sa tête dans sa chevelure pour mieux se mettre à pleurer. Les nerfs qui craquent, la pression des dernières minutes qui s’envole. Son autre bras reste autour de lui, l’agrippant aussi fort qu’elle peut. Parce que même si elle veut l’éloigner de son cœur et de saccager chaque sentiment qu’elle peut ressentir, Elizabeth a besoin de le sentir vivant contre elle. De s’assurer que sa respiration est toujours là, que tout fonctionne parfaitement. « Désolé, Wren, c’est le mieux que je puisse proposer. Juste ce soir. » murmure-t-elle dans ses cheveux. Elle a la certitude qui ne l’entend pas d’où il est mais elle, ça lui permet de s’en assurer. Comme si le dire à haute voix lui permet de s’assurer que oui, une fois qu’il ira mieux, elle pourra partir. S’enfuir est une spécialité qu’elle a peaufiné avec les années. Ses doigts caressent ses mèches avant de se diriger vers les traits de son visage. Même s’il a évolué, mûri, grandi, Lizzie le reconnaitrait entre mille.

La jeune femme décide de s’allonger sans lâcher Wren. Elle restera quand même ce soir. Autant essayée d’être honnête avec elle-même ; elle ne veut pas partir de toute façon. Lizzie le garde près d’elle, la tête du jeune homme dans le creux de son cou, son léger souffle rassurant lui chatouillant la peau. Ses paupières comment à s’alourdir aussi, piquantes des larmes qu’elle a pu verser, son visage venant s’enfouir de nouveau sur les mèches délicates de Wren. « Je t’aimerai toujours aussi, Wren. »

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Message(#)Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie - Page 2 EmptyDim 27 Oct 2019 - 9:57

Le réveil ne fut pas aussi simple que les autres matins, certainement parce qu'il se sentit nauséeux dès les premières secondes où il avait ouvert les yeux. Le monde ne tanguait plus mais ses membres restaient endoloris, certainement à cause des contractures durant sa prise d'héroïne. Wren tenta de reprendre contact avec son environnement, aidé très certainement par l'odeur qui l'entourait... Il se recula délicatement et put observer Lizzie qui dormait à poings fermés, un bras toujours autour de lui. Elle semblait beaucoup plus délicate et paisible que la veille, même si Doherty n'avait pas eu tellement le loisir de s'en rendre compte, happé par son propre désespoir. A ce moment précis, il chercha à tout remettre en place, se refaire le récit de la veille pour comprendre ce qui avait bien pu se passer mais des souvenirs floues revinrent tout juste. Il sentait les maux physiques, la douleur ancrée dans ses synapses mais Wren n'avait pas moyen de savoir ce qu'il avait bien pu partager avec la belle Potter avant de s'endormir, collé entre ses bras. Il n'était pas comme cela, pas ce type là, celui qui se raccrochait à autrui, encore moins à la belle brune parce qu'il savait à quel point elle pouvait être dangereuse pour son état mental. Ce qui était fait était fait cela dit et Wren ne put que se relever délicatement du lit pour ne pas la réveiller avant de retrouver la salle de bain. Quelle vison d'horreur de voir cette fichue seringue par terre, le miroir brisé de l'autre côté et le fameux briquet un peu plus loin. Doherty ramassa ce qu'il put, histoire de ne pas se blesser avant de se déshabiller pour mourir sous le jet d'eau chaude de la douche. Si seulement il pouvait revenir à lui, retrouver son flegme habituel, se montrer de nouveau totalement impassible mais la vérité était cruelle... Quelque chose s'était brisé en lui cette fois-ci. On ne pouvait pas revenir de ces choix hasardeux, de ce besoin périlleux de tout contrôler sans réaliser qu'on n'était pas grand chose à côté de ce monde de fous. Il en faisait partie plus que jamais désormais car on viendrait le trouver à un moment donné et il rejoindrait son père. Il ne put que taper du poing contre le carrelage froid de la douche en laissant échapper un nouvel accès de colère et de larmes mélangées. Pourquoi était-il tombé aussi bas? Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'il perde autant le contrôle après plus de quinze ans à tenir fièrement la barre? Doherty n'aurait pas cette réponse tout de suite et il ne put que sortir de la douche, à demi conscient seulement de tout ce qui le blessait à partir de maintenant. Il s'essuya à la va-vite avant de courir jusqu'à la chambre en serviette pour prendre des vêtements propres. Il commença à se vêtir prestement et le plus silencieusement possible, s'apprêtant à terminer par son tee shirt au moment où il entendit Lizzie qui se réveillait clairement derrière lui. Le pompier se retourna vers elle, avec cette envie de sourire qu'il avait tant eu par le passé lorsqu'il la retrouvait grognon au petit matin mais ils n'en étaient définitivement plus là. Non, la veille, Potter lui avait sauvé la vie et Wren n'avait pas le droit de sourire après avoir mis en péril tout ce en quoi il croyait et tout ce que sa jolie brune avait pu faire pour lui, sans qu'il n'en comprenne les raisons. "Désolé si je t'ai réveillé et... Désolé pour hier soir." Wren de retour dans son état normal, évidemment, il allait droit au but sans rajouter des milliards de mots. Il s'empara d'un tee shirt propre en haut de son armoire et l'enfila, évitant ainsi le regard pénétrant de la jolie brune au fond de son lit. "Qu'est-ce que tu sais à propos de tout ça? Qu'est-ce que je t'ai dit, Lizzie?" Elle savait certainement ce qu'il était, comment aurait-il pu en être autrement? Cette fois, Wren avait peur pourtant parce qu'elle allait certainement le mépriser encore plus d'avoir sombré. Pyromanie. Quel nom de merde pour un trouble incontrôlable. "Je comprendrais si... T'appelles les flics." Finir dans la même cellule que son père, cela le faisait trembler mais il fallait qu'il le cache alors, Wren s'empara de son paquet de clopes sur la table de chevet, passant juste à côté de Lizzie, allumant bien vite le fagot pour se sentir apaisé. D'habitude, c'était efficace mais là, plus rien ne pourrait jamais l'être. Pas maintenant qu'il en était là et que son coeur criait à l'aide. Lizzie partirait et à nouveau, il errerait jusqu'à commettre l'irréparable, cette fois.
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Message(#)Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie - Page 2 EmptyDim 27 Oct 2019 - 10:48


Elizabeth n’aurait pas pensé être aussi groggy en se réveillant. Elle n’avait pas passé la nuit la plus paisible de son existence. Sommeil léger oblige, elle s’était réveillée presque toutes les heures pour vérifier qu’il allait bien. Inconsciemment, sans vraiment réfléchir, un réflexe pour la jeune femme qui s’inquiète toujours beaucoup trop. Quand elle a fini par sentir la chaleur lui revenir sous la peau, Lizzie aurait dû prendre ça pour le feu vert de son départ. Elle aurait dû prendre la poudre d’escampette, elle aurait dû se barrer avant qu’il ne soit trop tard. Mais groggy et endormie, fatiguée et épuisée, elle n’avait eu aucune volonté ni envie de sortir du lit. Et profiter aussi un peu de pouvoir l’envelopper de sa propre chaleur, de le maintenir dans un cocon protecteur, lui assurer au-delà des songes qu’il n’est pas aussi seul qu’il le pense. Alors quand elle ouvre les yeux (pour la dernière fois) et qu’elle constate que c’est elle qui est seule dans le lit et qu’elle n’a plus la présence de Wren contre elle, Lizzie fourre sa tête dans l’oreille tout en passant une main sur ses yeux. « Désolé si je t'ai réveillé et... Désolé pour hier soir. » Elizabeth tourne la tête en l’émergeant de l’oreiller pour diriger ses yeux vers le jeune homme qu’elle n’avait pas remarqué dans la pièce en premier lieu. Par contre, elle remarque tout de suite qu’il est torse nu, qu’il a sûrement eu le temps de prendre une douche et qu’il semble être revenu à lui. Lizzie se redresse sur ses coudes avant de s’asseoir en tailleur, le regardant sans broncher enfiler un haut – thank lord, parce qu’il n’y a pas que son visage qui a mûri visiblement. Pompier, il lui a dit. Clairement, ça lui a réussi. Lizzie est surtout désolée de ne pas s’être réveillée avant lui. Elle aurait préféré éviter tout ça, le lendemain, le retour à la réalité. C’est un bien trop grand fardeau pour elle et Wren, est-ce qu’il s’en rappelle ? Et de quoi il se rappelle au juste ? La jeune femme coince ses mains entre elle, ses ongles torturant machinalement la peau de sa paume sans qu’elle ne fasse attention. « Qu'est-ce que tu sais à propos de tout ça? Qu'est-ce que je t'ai dit, Lizzie? » Cette dernière tourne la tête pour enfiler l’eau qui traine sur la table de chevet parce que non, elle aurait préféré s’épargner ça. Leur épargner ça. Elle est censée dire quoi ? Qu’elle a capté qu’il a un problème avec le feu, qu’il se sent misérable, qu’elle le déteste de l’aimer autant, d’avoir rompu pour les mauvaises raisons, qu’il est dangereux pour lui-même ? « Je comprendrais si... T'appelles les flics. » Elizabeth dévie son regard et elle ne prend pas attention quand il allume sa cigarette, vice qu’il a gardé. Elle se mord la lèvre, elle gratte son front nerveusement de ses ongles, elle aurait envie de s’enterrer six pieds sous terre parce que les mots se bousculent dans sa tête sans qu’elle puisse les sortir.

« Effectivement, ça serait sûrement la décision la plus raisonnable et la plus sage à faire. » C’est pour cela qu’elle ne bouge pas, qu’elle n’attrape pas son téléphone, qu’elle ne compose pas le numéro. Quand ça concerne Wren, elle n’a jamais été raisonnable et sage. Mais plutôt crever que d’alerter les autorités sur ce qu’il se passe dans la tête de Wren. Qu’il est sûrement l’auteur des derniers incendies déclarés à la télévision. Parce qu’il s’est piqué hier pour échapper à ça, pour avoir une parenthèse et une pause. Il a conscience du mal qu’il fait mais c’est plus fort que lui visiblement. Lizzie ignore comment on gère ce genre de problème. Elizabeth soupire légèrement avant d’attraper le briquet qu’il a dans sa main et le faire sauter mollement dans la sienne avant de l’allumer tout en le regardant, assise en tailleur sur le rebord du lit, les yeux levés vers lui. « Tu m’en as dit assez pour savoir que tu as un problème avec ça. » Entre-autre. Lizzie n’évoquera pas le côté sentimental, elle ne dira pas qu’il a provoqué chez elle une spirale d’émotions bien trop forte pour elle à maitriser. Qu’il lui a dit qu’il l’aimera toujours, qu’il a été dingue d’elle, qu’elle avait été l’amour de sa vie. Tout ça, ça restera tapie dans l’ombre parce qu’il n’était pas dans son état normal. Tout est à prendre avec des pincettes. De toute façon, leur passé, leurs sentiments, ce n’est pas l’urgence la plus importante dans l’immédiat. Ni même plus tard. Le moment est passé, le temps reprend ses droits et le monde réel aussi. « Tu ne peux pas régler ce problème avec de la drogue, Wren, ce n’est pas possible, ce n'est pas viable. T’es pompier, Wren, tu dois bien savoir qu’il y a des aides pour ce genre de choses. » ‘‘Ce genre de choses’’, une façon polie d’évoquer un cerveau qui ne tourne pas forcément rond, qui a un problème et qui mériterait qu’on s'occupe de lui, et non qu’on l’endorme à coup de drogue. Lizzie referme la flamme du briquet d’un coup sec. « Tu n’en as jamais parlé à personne ? »
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Message(#)Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie - Page 2 EmptyDim 27 Oct 2019 - 11:14

Il en serait malade durant des jours, assurément. Dire que Lizzie avait été témoin de sa descente aux enfers, elle savait tout désormais et elle était la seule dans ce monde à être dans la confidence. Wren ne l'avait pas spécialement voulu, bien sûr, mais clairement, il n'avait pas contrôlé quand toute sa vie avait commencé à partir en fumée.Quel doux paradoxe à nouveau de mentionner les flammes dans un moment pareil, si seulement le brasier au fond de son coeur s'était éteint de lui même douze années auparavant, Wren n'en serait sûrement pas là désormais. Il lui faisait confiance néanmoins, cela avait toujours été le cas, c'était même tellement prenant lorsqu'ils étaient ensemble que Doherty ne pouvait que la fuir quand il se sentait d'humeur à lui confesser le moindre de ses crimes. Il n'avait jamais désiré que Lizzie devienne son complice, elle n'avait pas la moindre once de méchanceté au fond d'elle, parfaite en tous points et surtout très loin de faire partie du monde de la délinquance. Ce milieu avait été le sien et il avait fini par s'y habituer, même si le pompier passait à l'étape supérieure désormais... Le crime. A tous moments, on pouvait le mettre derrière les barreaux puisqu'il avait dépassé les bornes, qu'il avait perdu toute maîtrise de son corps et son esprit, il allait falloir qu'il paie. En réalité, cela faisait déjà bien longtemps qu'il se punissait pour ses pêchés mais ce n'était pas certain qu'un juge le voie ainsi. Wren ne pouvait plus faire semblant désormais, il ne pouvait plus être cet adolescent à qui on pardonnait tout parce qu'il avait une belle gueule et un charisme légendaire. Il était adulte, responsable de ses moindres faits et gestes et il attendait la sentence, là, assis au bord du lit. Lizzie appuyait ses propos, c'était la meilleure chose à faire, non? Appeler les autorités, les laisser l'emmener derrière les barreaux. Ainsi, elle n'aurait plus jamais à le revoir et elle pourrait reprendre sa vie comme elle était avant qu'ils ne se retrouvent au bord de cette route. Potter devait en rêver, le suédois, lui, en avait peur. Il se contenta de hocher la tête en l'entendant prononcer de tels propos: elle ne bougea pas d'un cil, néanmoins. Elle n'allait pas faire cela, bien sûr que non, ils avaient bien trop partagé pour qu'elle le renie de la sorte. Lizzie avait beau lui en vouloir pour tout ce qui s'était déroulé bon nombre d'années auparavant, elle n'était pas encore assez amère pour le condamner. Wren la regarda une bonne minute, la voyant attraper son briquet et il n'opposa aucune résistance à cela. Son regard suivit le trajet de la flamme qu'elle alluma et il se sentit mal à nouveau. La culpabilité rongeait la moindre cellule qui composait son être. Elle ne se rendait sûrement pas compte de ce que tout cela pouvait provoquer et Doherty ne put que baisser le regard, sentant sa main trembler autour de sa cigarette. "Et ça se répare pas, ce problème." Pas la peine qu'il lui mentionne à nouveau son père, derrière les barreaux depuis plusieurs années. Il n'avait jamais eu aucun remords concernant les incendies qu'il avait provoquées, son fils n'en était pas encore là. Lui ressentait le fardeau de ses actes à chaque fois et il en souffrait intensément, sans le montrer à autrui, bien entendu. Du moins, jusqu'à ce que Lizzie revienne vers lui et déterre tous ses secrets. Son regard se tourna de nouveau vers elle alors que la jeune femme lui parlait de trouver de l'aide, pour qu'il règle le fameux souci, qu'il ne se laisse pas ronger par cette colère factice. "Des aides? Ils vont me foutre à l'asile ou en taule, Lizzie, tu le sais aussi bien que moi. Il y a aucune compassion pour les gens comme moi et ils ont raison, putain, on est des dangers publics." Il avait beau être pompier, il savait mieux que quiconque, oui, que personne ne pensait à ce que pouvait ressentir un amoureux du brasier. On avait juste envie de les jeter dans les flammes pour qu'ils payent ce qu'ils faisaient. Wren finirait là dedans si ses collègues l'apprenaient. "T'es la seule qui sait. T'es celle qui a mon destin entre tes mains. Je voulais pas te mêler à ça, je le voulais pas il y a douze ans, pas plus que maintenant mais c'est trop tard là..." Il ne pourrait pas effacer tout ce qu'elle savait. Lizzie était complice, à moins qu'elle ne le vende aux flics et là, Wren se buterait avant de débarquer aux côtés de son paternel. "Qu'est-ce que tu vas faire, Lizzie?" Son regard vert d'eau était planté dans le sien et Wren terminait sa clope avant de serrer ses mains, d'angoisse, une première pour lui qui était si impassible habituellement. Le mur était fissuré et sa vulnérabilité appartenait à Lizzie Potter, encore et toujours.
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Message(#)Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie - Page 2 EmptyDim 27 Oct 2019 - 12:48


Les doigts de Lizzie tentent de lâcher du zèle en même temps qu’elle essaie de maitriser tout ce qu’elle peut contenir comme émotions qui la tenaillent. Elizabeth est face à un problème soudain et inattendu, le genre de soucis qui ne se règle pas avec un sourire et des mots apaisants. A en juger par ce que Wren lui a dit, ça ne date pas d’aujourd’hui. C’est un mal être qu’il se trimbale depuis des années, sûrement même quand ils se fréquentaient. Et elle, pauvre imbécile, elle n’avait rien de tout ça. L’adolescente qu’elle avait été pensait qu’elle le connaissait bien, qu’elle pouvait le lire aussi limpide qu’un livre, qu’il n’avait aucun secret pour elle. Chacun de ses traits, chacune de ses expressions, Elizabeth a cru qu’elle les avait appris et qu’elle pouvait les comprendre. L’impénétrable Wren Doherty, percé à jour par la petite Lizzie Potter. Quelque chose qui l’avait faite sourire alors qu’elle l’observait en souriant, alors qu’elle passait des minutes à papillonner son visage de baisers. Mais forcer de constater qu’elle n’avait jamais vu plus que ce qu’il lui avait laissé voir. Wren avait caché une partie de lui-même, comme il a préféré mentir pour l’éloigner d’elle. Au final, le sac de nœuds est bien plus conséquent et tordu et bordélique qu’elle aurait imaginé. Elle ignore si ce matin, elle a la capacité et l’envie de vouloir en tirer au moins un fil. Parce qu’elle est lasse, elle est fatiguée, son cerveau se pose mille et une questions et tout s’embrouille un peu plus alors qu’elle est encore dans le voile nuageux du sommeil. « Et ça se répare pas, ce problème. » Lizzie secoue la tête. Ses yeux bruns dévient vers la main qui tient la cigarette et elle se retient de passer la sienne autour pour l’empêcher de trembler de nouveau. Elizabeth lui fait honneur de sa présence mais la ligne est là, de nouveau entre eux, et il est hors de question de la franchir. L’escapade est finie, le rêve aussi – ou alors est-ce que ça avait été un cauchemar ? Rien n’est très sûr à présent. « Des aides? Ils vont me foutre à l'asile ou en taule, Lizzie, tu le sais aussi bien que moi. Il y a aucune compassion pour les gens comme moi et ils ont raison, putain, on est des dangers publics. »

Ses doigts se transforment en poings serrés alors qu’il lève les yeux vers elle. Evidemment qu’il est un danger public s’il s’amuse à brûler. Lizzie pourrait essayer de le réconforter, elle pourrait l’assurer que ça serait pour son bien qu’il soit enfermé, ne serait-ce que pour un temps. Mais elle ne fait rien de tout ça. Parce qu’elle commence à se réveiller pleinement, que la soirée passée avait été éprouvante, qu’elle a toujours autant envie de le secouer. « Rien n’est irréparable. Sauf si tu ne veux pas le faire et que tu préfères rester comme ça, à te torturer l’esprit et à te piquer jusqu’à en crever. C’est vraiment ce que tu veux ? » Son ton est plus sec parce qu’elle n’a aucune capacité à pouvoir retenir la colère qui commence doucement à l’envahir. Son état est neutre et c’est à son tour d’être en manque et d’avoir besoin de se détendre. Elle sent son palpitant qui s’affole, mais pas forcément pour les bonnes raisons. L’odeur de la nicotine envahit doucement son nez et ça pourrait être presque apaisant si ça ne la torturait pas un peu (beaucoup). « T'es la seule qui sait. T'es celle qui a mon destin entre tes mains. Je voulais pas te mêler à ça, je le voulais pas il y a douze ans, pas plus que maintenant mais c'est trop tard là... » Non. La ferme, Wren. Ne dis pas ça. « Qu'est-ce que tu vas faire, Lizzie? » Elle garde la tête haute, Lizzie. Elle laisse ses yeux plonger dans les siens, elle ne remarque pas les mains angoissées de Wren se frictionner entre elles. Elle n’entend pas son air inquiet, elle n’entend que les paroles prononcées.

Sur la longueur, Lizzie ne sait pas ce qu’elle va faire. Mais sur le court terme, elle finit par se lever. Se dégourdir les jambes, faire les pas, passer la main dans ses cheveux comme la fichue lionne en cage qu’elle est. Toujours trop oppressée, toujours trop enfermée, toujours trop à l’étroit. « Arrête de dire ça, Wren, arrête de me foutre la pression comme ça, putain ! Tu crois pas que c’est pas déjà assez, ce que tu m’as fait subir ? Tu m’as mêlé à tout ton bordel alors que je n’ai rien demandé et maintenant, tu me dis que j’ai ton destin entre mes mains ? » Les mêmes mains qui sont moites, dont les doigts s’emmêlent entre eux, avec insistance. Il y a tout qui redescend. Wren ne se rend pas compte. Il ne prend pas conscience de ce qu’il lui fout dans la tête. De la portée de son action, de ce que ça lui a fait ressentir. Lizzie rejette tout ça, elle n’en veut pas de tout ça, ni la responsabilité, ni l’affection, ni l’attachement. Elle n’a rien demandé de tout ça, elle ne veut pas en être mêlée, elle veut juste s’éloigner de lui. Est-ce qu’il n’y a pas un bouton pour lui permettre de couper le contact entre eux ? L’australienne n’aurait qu’à partir et franchir le seuil de la porte d’entrée, bloquer de nouveau son numéro, effacer son adresse et Wren serait remis à de l’histoire ancienne. « Va te faire foutre, Wren Doherty. » finit-elle par balancer en pointant un doigt accusateur vers lui avant de tourner les talons. Son sac, elle a besoin de son sac. Ou plutôt de son contenu. Gisant dans la salle de bain parce qu’elle l’a retiré précipitamment, parce que son attention était centrée sur le jeune homme agonisant sur le sol et que plus rien d’autre n’avait compté. Ses doigts fébriles ouvrent le sac alors que ses pas l’amènent sans qu’elle ne regarde vraiment vers la cuisine. Comme si les lieux lui appartiennent. La main sur un autre verre, de l’eau, un cachet ingurgité. Petit comprimé, elle regarde la plaquette ; il ne lui en reste que deux. Merde. Tant pis, c’est facile à obtenir de toute façon. Alors elle en prend un deuxième parce que le premier n’a pas l’air d’agir – impatience quand tu nous tiens. Calme et délicate de pacotille. Depuis un an, Lizzie n’y arrive plus et bordel, la situation actuelle ne l’arrange pas. Elle remballe sa boite dans son sac et finit son verre, l’autre main agrippée au rebord du lavabo.

Qu’est-ce que tu vas faire, Lizzie ?
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Message(#)Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie - Page 2 EmptyDim 27 Oct 2019 - 13:11

Il n'avait jamais été un héros et cet espoir de le devenir un jour s'était désormais évanoui. Wren ne pourrait plus rivaliser avec les films qu'il aimait regarder quand il était môme, ces histoires où tout terminait toujours bien, même quand les personnages se retrouvaient enlisés dans leur petit enfer personnel. Celui de Doherty ne lui permettait pas une réelle rédemption, juste une chute libre interminable et il n'y avait personne pour le récupérer en bas, pas même un vulgaire matelas pour sa survie. Qu'importe ce qu'il décidait, le pompier était obligé de souffrir et ce n'était pas quelque chose qu'il arrivait à gérer correctement. Toute sa vie, le brun avait essayé de l'éviter à tout prix, s'enfermant dans son cocon de froideur pour que personne ne vienne titiller sa vulnérabilité. Celle-ci existait encore malgré tout ce qu'il avait fait récemment et cette réunion avec Lizzie le prouvait plus que n'importe quoi d'autre. Cette femme avait changé sa vie, elle lui avait offert le plus beau des rêves et il l'avait transformé en cauchemar. Il n'y avait que lui pour agir de manière aussi imprudente, sans faire attention aux sentiments des gens autour de lui. Pourtant, c'était la femme qu'il aimait, celle pour qui il aurait sauté d'une falaise mais il y avait un naturel contre lequel on ne pouvait pas toujours lutter et le mal être de Wren était bien trop profond. Il le traînait avec lui depuis plus d'une décennie, même avant que son père se tire parce qu'il avait dû subir cette violence constante de sa part et il avait fini par l'intérioriser. Doherty n'avait toujours vécu que là dedans, on devait rendre coup pour coup, ne jamais se montrer faillible parce que c'était la porte ouverte aux issues les plus terribles. Comme un idiot, il avait intégré ces principes jusque là, faisant du mal au plus beau cadeau que le ciel lui avait fait en la personne de Lizzie et voilà qu'il continuait à la torturer. Il se sentait mal pour cette raison, parce que, cette fois, il savait ce qu'il lui demandait. Il savait que la pression était énorme, elle n'avait rien demandé, sa jolie brune, elle avait juste voulu qu'il lui fiche la paix pour le restant de ses jours. Maintenant, elle était mêlée à l'affaire et elle ne pouvait plus retourner sur le bord d'une route de campagne avec son véhicule en panne puisque trop d'eau avait coulé sous les ponts depuis ce soir-là. Non, Lizzie ne pouvait plus faire demi tour, pas plus que Wren en tout cas et il en résultait que deux personnes allaient avoir mal plutôt qu'une. Il sentait sa nervosité monter en grade, il savait qu'elle allait exploser. Avec le temps, il avait appris à repérer les signes, peut être parce qu'il était lui même ce genre de cocotte-minute, comme tous les Doherty de ce monde. Potter était différente bien sûr mais elle n'en était pas moins vulnérable. Après tout, elle était restée avec lui toute une nuit pour l'empêcher de faire une overdose d'opioïdes, Wren aurait simplement dû la remercier et arrêter de lui parler des conséquences de ses actes passés. La jeune femme savait bien où il finirait si elle parlait à qui que ce fut de cette histoire et c'était une pression gigantesque pour quelqu'un d'aussi doux et tendre qu'elle. Alors, le pompier ne dit rien, il hocha simplement la tête face à ses mots, jouant avec ses doigts pour faire évacuer sa propre nervosité d'une manière ou d'une autre. Soudainement, Lizzie se releva et commença à faire les cent pas: évidemment qu'elle était en train de réfléchir à toute cette situation et le suédois n'allait pas la couper pendant cette activité cérébrale de haut vol. Il resta néanmoins interloque quand elle se tourna vers lui pour lui demander d'aller se faire voir. Il la regarda quitter les lieux, furibonde, et se retrouva tout seul une bonne minute à déjà regretter ce qu'il avait osé lui demander. Pourtant, il finit par se relever à son tour pour sortir de sa chambre et il trouva Lizzie dans la cuisine en train d'avaler des petites pilules. Avait-il le droit de commenter avec la seringue qu'il avait mis à la poubelle un quart d'heure auparavant? Pas vraiment, alors, il ne dit rien. Wren s'adossa au mur et il reprit son souffle, plus serein que la veille. "T'as aucune pression, Lizzie. Je vais aller me dénoncer tout seul et on verra bien ce qui m'arrivera. Je suis vraiment désolé de t'avoir mêlée à tout ça comme tu dis et... Merci pour cette nuit, je sais que je méritais pas ta gentillesse et tes attentions mais c'est la personne que tu es, je crois. Vraiment merci. Je veux pas créer de problèmes dans ta vie, j'espère juste que tu vas bien..." Il lui indiquait les pilules d'un geste de la main mais sans la juger. Wren lui devait bien cela, s'approchant un peu d'elle sans en faire trop parce qu'elle devait avoir besoin de son espace, désormais. "Si je peux faire quoique ce soit pour toi en retour, tu sais que je répondrai présent et... J'espère juste qu'on pourra mettre le passé derrière nous à un moment donné. Juste avancer parce que j'aimerai bien te revoir bientôt. Sans arrière pensée. Si je dois finir enfermé quelque part, je veux juste pouvoir te remercier encore et te dire au revoir correctement cette fois." Un léger sourire fit vibrer ses lèvres alors qu'il relevait des yeux verts déterminés vers elle. Au final, Wren ne voulait que son bonheur, même si Lizzie ne pouvait pas vraiment s'en rendre compte. Rien n'avait changé à ce sujet et il penserait toujours à elle avant lui, quoiqu'il arrive. La constante suprême de son existence.
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Message(#)Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie - Page 2 EmptyDim 27 Oct 2019 - 16:02


Les yeux fermés, Lizzie caresse son sourcil tout en comptant dans sa tête les premières sensations agréables du médicament. Elle n’aurait pas pensé que Wren aurait été là, elle a les oreilles qui lui ont fait défaut. Elle ne veut pas qu’il lui pose de questions ni qu’il s’immisce dans le gouffre. C’est entre elle et elle-même. A chacun ses problèmes. La jeune femme maitrise, elle contrôle et elle sent déjà que ça lui engourdit tranquillement les muscles tout en apaisant ses nerfs. Elle relâche peu à peu la pression de ses doigts sur le rebord du lavabo et elle l’écoute. « T'as aucune pression, Lizzie. » Elle a toujours été douée pour se la mettre à elle-même toute seule. La pression de l’échec, la pression de ne pas être à la hauteur, la pression de finir mal au point. « Je vais aller me dénoncer tout seul et on verra bien ce qui m'arrivera. » Elizabeth lève la tête vers lui, presque surprise. Est-ce qu’il ferait vraiment ça ? Même si c’est la décision sûrement la plus mature qu’il puisse prendre, elle aurait presque envie de lui de ne pas faire ça. Comment il peut être aussi détaché ? Sûrement parce qu’il pense qu’il le mérite. Il a conscience d’un problème qui dure depuis des années alors qu’elle, elle l’a appris il y a seulement quelques heures. Lizzie a plus de mal à l’admettre mais il est clair que Wren a besoin de faire quelque chose. Il ne peut pas rester comme ça, pour son bien et celui des autres. « Est-ce que tu veux que je vienne ? Je peux t’accompagner. » Elle peut au moins faire ça. Elle ne risque pas grand-chose à montrer une forme de support. N’est-ce pas ?
« Je suis vraiment désolé de t'avoir mêlée à tout ça comme tu dis et... Merci pour cette nuit, je sais que je méritais pas ta gentillesse et tes attentions mais c'est la personne que tu es, je crois. Vraiment merci. » Elizabeth finit par passer ses bras autour d’elle-même et baisser la tête. Sa gentillesse lui a coûté tellement et c’est frustrant de voir qu’il ne s’en rappelle pas. Enfin, frustrant… Dans un sens, la jeune femme reste soulagée que cette nuit n’est qu’une vague et lointain souvenir dans sa tête. Oublier et enfouir les mots échangés, voilà ce qu’elle va tenter de faire. « Je veux pas créer de problèmes dans ta vie, j'espère juste que tu vas bien... » Lizzie suit le geste de la main de Wren faire la boite médicamenteuse qui déborde légèrement de son sac. Elle passe une main dans sa nuque et elle pourrait presque honteuse de laisser voir ses propres failles. Parce qu’elle préfère les enfouir, ça aussi. Elle écoute, elle porte les autres, elle partage leurs fardeaux. Mais les siens restent sur ses épaules, ils restent des petits boulets dans sa tête qu’elle ne partage avec personne. Parce qu’il y a pire, il y a toujours pire ailleurs.

« Si je peux faire quoique ce soit pour toi en retour, tu sais que je répondrai présent et... J'espère juste qu'on pourra mettre le passé derrière nous à un moment donné. » Elizabeth finit par reposer ses yeux sur lui, pleinement et complètement, pour voir les siens qui ne cessent jamais de couler sur elle. Elle s’y perd un moment, bien trop longtemps, alors que Wren continue à parler. « Juste avancer parce que j'aimerai bien te revoir bientôt. Sans arrière pensée. Si je dois finir enfermé quelque part, je veux juste pouvoir te remercier encore et te dire au revoir correctement cette fois. » Lui dire au revoir correctement… Lizzie a le ventre qui se serre à cette idée. Elle débat l’idée avec elle-même d’une telle force et énergie. Non, ne m’abandonne pas de nouveau, mais en même temps, reste loin de moi. Un paradoxe, une contrariété, des contraires qui s’attirent irrémédiablement. Cependant, la jolie Potter eut une respiration qui lui permet de retrouver un peu de contenance. Ses traits semblent se détendre et le sourire de Wren, aussi léger qu’improbable, lui caresse doucement le cœur. « Ce que je veux que tu fasses pour moi, c’est de prendre soin de toi, Wren. Peut-être que si je m’en étais rendue compte, tu n’aurais pas fait tout ça. » A savoir la seringue, les feux, la rupture. Comme si c’est de sa faute à elle de ne pas avoir les yeux au bon moment au bon endroit. Non, Lizzie avait été aveuglée par sa jeunesse, par son innocence, par son envie de ne voir que le bon fond de Wren. Le laisser lui montrer que cette façade et ne jamais être allée chercher plus loin. Une erreur de débutante, ce qu’elle avait été. « T’auras tout mon soutien, Wren. Quitte à être la seule à savoir, tu as mon support le plus total. » Même si elle sait que ça peut être déstabilisant, même si ça peut être dur à supporter. Mais Lizzie ne veut pas rester dans son coin à se ronger les ongles pour savoir comment il s’en sort – parce que c’est exactement ce qu’il se passera si elle n’est pas là pour lui. Bienveillance à toute épreuve, elle gardera un œil sur lui, même s’il est enfermé quelque part. Sans réfléchir, Lizzie lui prend la main, constatant distraitement qu’elle est chaude. Réconfortante de nouveau. « Le passé ne change pas le fait que je tiens quand même à toi. Ton bien être m’importe, ton bonheur aussi. T’as besoin d’avancer et il faut que tu règles ce qui se passe dans ta tête, avec ce qui te tourmente depuis si longtemps. Je regrette que tu ne m’en aies pas parlé à l’époque. Que tu aies préféré me mentir plutôt que d’affronter la vérité. » Parce que cette histoire, c’est la raison réelle de leur rupture. C’est clair et limpide. Même si l’adolescente ignore comment elle aurait pu l’aider, Lizzie aurait aimé qu’il fasse preuve plus de confiance à son égard. « Tu peux compter sur moi. Et je ne dirai rien à personne. »
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Message(#)Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie - Page 2 EmptyDim 27 Oct 2019 - 16:25

Il ne savait pas tellement où il allait désormais, certainement vers la lumière, même si elle était effrayante au possible. Wren n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie mais il savait que c'était nécessaire qu'il se prenne en main, qu'il accepte le trouble au fond de son esprit et l'évoque au monde entier pour pouvoir avancer. Non, mieux encore, pour pouvoir guérir. Le jeune Doherty espérait que c'était possible mais au fond, il n'en savait rien. Il n'avait jamais connu un seul homme qui était passé par là puisque son père n'avait jamais nourri le moindre remords face à ses actes. Peut être qu'il aurait dû se renseigner de manière plus approfondie, peut être qu'il aurait dû faire plus attention surtout mais le pompier était bien trop jeune pour s'imaginer partir vers un monde aussi cruel que le sien. Il en était là, pourtant, à sentir le noeud se former au creux de sa gorge au moment où Lizzie lui demandait s'il souhaitait qu'elle l'accompagne vers son funeste destin, quelle tragédie qu'ils se retrouvent à ce moment-là. Wren ne voulait pas qu'elle change sa vision de lui mais c'était sûrement inévitable après tout ce qu'il lui avait fait vivre. Il aurait beau être l'homme idéal pour les décennies à venir: son passé reviendrait toujours le hanter puisqu'il faisait partie de lui, irrémédiablement, définitivement. Le suédois n'effacerait rien dans ce cas, il tenterait de vivre avec, comme d'autres l'avaient sûrement fait avant lui. "Je pense que c'est mieux si je le fais seul, je crois." Qu'en savait-il? En tout cas, il ne voulait pas la mêler à sa misérable vie plus avant. Lizzie avait l'air de se battre suffisamment contre elle-même parce qu'il l'avait vue consommer ces quelques cachets, certainement pour s'apaiser. Elle n'allait pas aussi bien qu'elle voulait le faire croire, ils fonctionnaient peut être de la même manière tous les deux et ni ni l'autre n'en avaient jamais rien su. Wren, en tout cas, ne voulait pas la forcer à lui parler: il avait perdu ce droit il y avait déjà bien longtemps de cela et ce n'était pas maintenant qu'il viendrait lui réclamer une attention qu'il avait jeté aux lions sans montrer la moindre culpabilité.... Devant elle, bien sûr. De toute façon, ce n'était pas la question, pas tout de suite, en tout cas. Là, il était question de cet avenir instable, de Lizzie qui osa s'approcher de lui et lui attraper la main, plus chaude que la veille alors que Doherty tentait de lui sourire malgré les circonstances. Ils n'étaient pas des étrangers, c'était une évidence et même si le temps avait passé, il y avait toujours ce petit quelque chose entre qui ne s'expliquait pas et qui poussait Wren à devenir une meilleure version de lui-même, honnête et dans le partage, toujours avec la belle Potter. "T'aurais pas pu savoir, je le cachais très bien, j'étais pas prêt à accepter tout ça donc, t'as pas à t'en vouloir. Et t'en fais pas, je vais gérer, je te donnerai plein de nouvelles si tu veux vraiment être là, évidemment." Hors de question qu'il la force à quoique ce fut. Pas elle. Pas Lizzie. Plus jamais. Il ne voulait plus qu'elle souffre, plus qu'elle le méprise et tout cela prendrait sûrement un temps fou mais Doherty savait qu'il en était capable, elle lui pardonnerait ce malheur et ils pourraient vivre leur vie respective plus décemment. "Je me mentais à moi-même autant qu'à toi, tu sais. Mais t'as raison, il faut que j'arrange ça et merci... T'es toujours aussi précieuse, Lizzie Potter." Il lui fit un clin d'oeil amusé, comme il pouvait le faire dans le temps, quand ils n'étaient pas encore ensemble et racontaient n'importe quoi dans des soirées ennuyantes à mourir. "Je t'enverrai un message, si tu veux, bien sûr." Dès le lendemain, il se rendrait. Dès le lendemain, il ne saurait plus ce qu'il deviendrait et même s'il avait peur, Wren soutint le regard de la brune en souriant. Affectueux, un peu comme un adieu.
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Message(#)Heaven or hell. Guilt or forgiveness. Left or right. ¤ Lizzie - Page 2 EmptyDim 27 Oct 2019 - 17:16


« Je pense que c'est mieux si je le fais seul, je crois. » Lizzie hoche la tête, respectant son choix. Wren n’est pas assuré mais elle non plus. La pyromanie n’est pas un sujet qu’on apprend à l’école et encore moins comment réagir pour aller se rendre aux autorités. Il n’y a pas de manuel, pas d’explications, pas de guide précis. C’est l’inconnu le plus total, le flou complet et franchement, c’est presque ironique qu’une fois leurs trajets qui se recroisent, le destin trouve un moyen de vouloir les séparer. Comme une mauvaise farce, un nouveau leurre d’une force supérieure. Mais au moins, cette fois, Lizzie sait pourquoi. Elle peut enfin lire tout ce qui se trame chez Wren, il l’a laissé entrer par cette porte qui est restée close pendant des années. La vérité s’ouvre sous ses pieds, et tant pis si elle ne lui plait pas plus. Elle a gagné en maturité, en âge, en expérience, elle est capable d’encaisser ce nouveau choc. Si ce n’est pas maintenant, demain elle le pourra. « T'aurais pas pu savoir, je le cachais très bien, j'étais pas prêt à accepter tout ça donc, t'as pas à t'en vouloir. Et t'en fais pas, je vais gérer, je te donnerai plein de nouvelles si tu veux vraiment être là, évidemment. » Lizzie s’applique à accentuer sa pression autour de sa main pour prouver que oui, elle veut être là dans le processus. Ne pas le laisser tout seul se jeter dans la gueule du loup. Même si c’est elle au final qui fait le grand saut en trouvant un moyen de réintégrer sa vie sans vraiment qu’ils sachent pourquoi.

« Je me mentais à moi-même autant qu'à toi, tu sais. Mais t'as raison, il faut que j'arrange ça et merci... T'es toujours aussi précieuse, Lizzie Potter. » Cette dernière secoue la tête tout en lâchant sa main, non sans un brin de nostalgie derrière ce geste anodin. Wren l’étonne et il l’impressionne peut-être un peu. Au moins, il prend conscience de ses actes et il va finir par agir en conséquence. Il va faire preuve d’une certaine sagesse en plus de maturité. C’est vraiment tout le mal qu’elle lui souhaite. « Je t'enverrai un message, si tu veux, bien sûr. » Evidemment qu’elle le veut. C’est ce qu’elle essaie de lui dire depuis dix minutes. Lizzie attrape son sac pour le passer par-dessus sa tête, son pouce accroché à la lanière. « J’espère bien. Je suis déjà entrée une fois en infraction chez toi, je peux le refaire une deuxième fois si tu me laisses sans nouvelle. » Il y a du progrès, elle ferait presque de l’humour, si son léger sourire n’indique pas autre chose. Mais la réalité des choses est tellement moins drôle qu’il n’y parait. Cette nervosité qui la prend aux tripes surtout depuis son retour à Brisbane il y a un an ne lui laisse pas le répit qu’elle pourrait penser avoir. Ou alors, l’effet décontractant des médicaments du docteur qu’elle prend la berce tant et si bien que sans, Lizzie se retrouve incapable de distinguer ce qui est beau et bon.
Ce qu’elle distingue parfaitement par contre, c’est qu’elle peut partir. Il va mieux, il a l’air en tout cas, sincèrement et honnêtement. Elle ne restera pas toujours, elle le sait, il le sait, tout le monde sait que Lizzie Potter ne reste plus toujours à la même place. Alors elle le contourne et se dirige vers la porte d’entrée. Elle emporte avec elle le souvenir entier des minutes les plus longues de sa vie. Des minutes que Wren a zappé, effacé de sa mémoire mais qu’elle, elle ne pourra jamais oublier. Elle inspire profondément tout en ouvrant la porte avant de jeter un dernier coup d’œil au jeune homme. « T’es finalement plus courageux que je l’avais pensé. » Elle sourit presque tristement avant de s’envoler sans lui laisser le loisir d’exprimer un peu plus le fond de sa pensée.

Wren, courageux et Lizzie, devenue lâche.
Quelle délicieuse ironie.
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