Jill essaie de le raisonner, va falloir que je lui fasse un atelier pratique plus tard au sujet de Jeremiah Etish : la plus grande raclure de Brisbane. J’avais été stupide sur le coup d’oublier qu’elle était pas dans le coin quand lui était toute ma vie. La majorité des gens qui gravitent autour de moi étant des valeurs sûres, là depuis des millénaires, et qui avaient assisté à la phase Ariane et Jet contre le monde et contre eux-même. Depuis lui, on s'étonne que j'avais toujours été très réticente à ajouter quelqu’un de nouveau à mon quotidien. Elle a fait l’exception, elle méritera de savoir ce qui se trame avec lui en temps et en heures.

Et le voilà le con qui s’amuse, qui se croit un pas d’avance sur moi. Mon sourcil se hausse de voir la part probablement plus petite que le total de ce qu’il a volé s’échouer à nos pieds, avant de croiser les bras pas impressionnée du tout de son manège. Il file dans ma voiture Jet, ferme la porte en vitesse, baisse à peine la fenêtre. Oh le trouillard. « Donc maintenant que t'as défoncé ma voiture, tu me donnes 535$, histoire de payer les réparations. Sinon j'appelle les flics, je dis que vous avez voulu m'agresser, que vous avez de la drogue et que vous avez défoncé ma voiture ! T'as 5 minutes ! Ah et bien évidemment tu m'appelles la dépanneuse pour que je puisse retourner en ville. » s’il craint mes poings, il devrait encore plus craindre mes mots.

« Appelle-les tes flics. » mon visage est aussi impassible que ma voix. « Deux filles, charmées, invitées par un beau parleur à l'endroit le plus romantique de la ville pour apprécier la vue. » que je commence à inventer, forçant un ton mélodieux, laissant un sourire qui n’augure rien de bon se dessiner sur mes lèvres. « Deux pauvres filles, totalement traumatisées par ce même connard, qui voulait les droguer et les laisser pour mortes à l'endroit le plus effrayant de la ville. » il peut bien me menacer à nouveau, je sais qu’on se trouve encore dans un monde injuste où les voix de deux demoiselles en détresse auront bien plus de poids que la sienne, surtout vu le dossier judiciaire qu’il doit lui-même se coltiner. Ah ouais c’est vrai, mis à pas cette inégalité-là, reste aussi qu’on est deux contre un aussi. Bientôt quatre. Oups.

Et comme il traîne à leur téléphoner à ses flics, et que tout comme lui j’ai pas de temps à prendre à hypothéquer ma soirée pour sa tête, je dégaine mon propre portable, m’apprêtant à signaler à sa place. « Tu préfères que je te présente d’abord comme un batteur de femmes, un dealer de la pire espèce ou un violeur violent? » douce ingénue, l’Ariane qui voit son plan machiavélique se dessiner exactement comme elle l’avait espéré. « J’improvise ce que tu veux, je suis généreuse comme ça. » un baiser soufflé dans sa direction, avant de tourner la tête vers Jill qui veut continuer à s’amuser pendant que le scénario torture avant de le tirer en bas de la montagne est toujours en cours. « T’inquiètes, il brise ma voiture, je lui brise le cou et il le sait. Il frime. » puis du menton je pointe les réserves qu’on a pu récupérer. « Est-ce qu’il a été assez con pour laisser tomber les cachets en même temps que ta drogue? » d’un coup d’œil, je croirais voir les 4 pilules de MDMA par terre avec le reste.

« Kangaroo point. Ramènes toi ici le plus vite possible j'ai de quoi planer »

Allie laisse tomber son sandwich mollement sur la table du Death before Decaf quand elle voit la notification apparaître sur son Iphone. Dès que Jillian la contacte, c'est indéniable, elle réagit derechef. Elle fait partie de ces rares personnes qui peuvent obtenir son attention en quelques secondes, puisque vraiment, le répertoire et les applications sociales de la Oakheart sont criblés d'individus qu'elle a ventés éhontément. Le pire, c'est qu'il y en a qu'elle apprécie dans le lot, toutefois, il n'en demeure que souvent, elle nécessite cette pause, elle se distance de la planète tout en gardant ce lien toutefois actif. Elle est régit de comportements singuliers qu'elle même peine à expliquer. Autant elle impose une distance avec la majorité de la population, autant elle ressent le fort besoin de toujours avoir Autrui à proximité.

Kangaroo Point. Son regard bleuté s'oriente spontanément vers Matt qui s'affaire derrière son bar. Le roi et son domaine. Un sourire tendre étire inavouablement les lippes de la star du porn qui attrape sa veste de cuir et l'enfile sans tarder. Ses mains fines se referment sur le sandwich et la sonnette de la porte du café/bar retentit au-dessus de sa silhouette. Elle ne salue pas McGrath, comme d'habitude.

Elle est dans son quartier résidentiel, s'approche du lieu de rendez-vous. Ses souliers noirs glissent promptement sur l'asphalte puis empruntent la caillasse plus ou moins naturelle. Au pied de Kangaroo Point, elle décide de s'allumer une clope même si Jill lui a promis monts et merveilles dans les quelques mots transférés par texto. Un sursaut l'anime et elle manque de faire tomber sa nicotine au sol quand Levi l'appréhende : « Hey Hearty. » « Creep. » Elle gronde, main sur le cœur. Un rictus amusé souligne néanmoins son approbation de croiser le cousin McGrath. « Jill t'a invité aussi ? » « Ari. » Elle hausse les épaules, indifférente. Elle a beaucoup d'estime pour Levi et surtout le regard qu'il pose sur le monde. Elle lui propose une inspiration de sa clope qu'elle récupère après deux taffes.

Ils parviennent aux véhicules, guidés par la musique. Un mec s'est enfermé dans la bagnole la plus classe et de toute évidence, Jill n'est pas sobre du tout. « Darl' Allie ! Comment ça va les chéris ? » Elle glisse un cadeau de bienvenue sous la langue de la vingtenaire.  « Prête pour une autre soirée légendaire ! » Elles ne savaient faire autrement. Elle jette sa propre marchandise parmi le stock de Jill, esprit de partage. Elle ne fait pas de cas ni à Ari, ni au brun enfermé, non pas par prétention mais parce que c'est dans sa nature : elle constitue une sauvage qui laisse les autres s'approcher et déplore serrer des mains platement.

Elle prend la main d'une Jill qui tangue dangereusement et l'entraîne au-dessus de la caisse la plus dégradée. Levi a augmenté le volume de la musique et Allie est bien décidée à danser tous ses sentiments sur cette nouvelle piste automobile. Elle ne lâche cependant pas la McGrath, s'inquiétant à mesure des secondes de son état.

mdma's not the same without you.

come over.

bring wine.

Tes mains manquent d'échapper le téléphone, les SMS d'Ariane apparaissant agressivement sur l'écran tandis que tu recherchais allègrement des éléments d'informations pour organiser comme il se doit ton prochain road trip avec la rousse. Tu grognes, impatient, craignant d'avoir perdu les pages sur lesquelles tu surfais, cliques aléatoirement pour atterrir - bienheureusement - dans tes textos.

macandcheese
where at?

La seule chose qui pourrait t'empêcher de retrouver Jill et Parker, munies de MDMA, à Kangaroo Point, serait un épouvantable malaise comme celui qui t'avait conduit puis cloué dans un lit d'hôpital une semaine plus tôt en toute intransigeance. Cette mésaventure est désormais derrière toi, bien qu'elle eût laissé des séquelles sur ton comportement. A chaque réveil, tu es terrifié de constater l'état dans lequel tu te trouves. Si bien que lorsque tu es seul sur le bateau, tu t'interdis de faire un somme.

all(ways)-dressed macaroni
k point with Jill.

all(ways)-dressed macaroni
hurry up, prick.

Ariane a pris son véhicule, ce qui t'encourage à te rendre à pied au point de rendez-vous. Les mains dans les poches, tu parcoures la ville que tu n'as toujours pas su apprivoiser. Il n'y a rien à faire, jamais ne voudras-tu habiter dans une maison ou un appartement au milieu de Brisbane, où frénésie humaine ne cesse d'évoluer. La populace, les nouvelles technologies agressant la majorité de tes sens, l'air urbain, tous ces éléments te sont rédhibitoires.

Tu croises Allie sur ta route, que tu appréhendes naturellement. Oakheart est une sauvage, elle frise l'anti-sociale, elle est complexe et déroutante. Pourtant, tu l'as toujours aperçue comme une constante : elle n'est pas une girouette, elle tient son bout coûte que coûte, quitte parfois à rayer des gens de son répertoire. Elle est butée, bornée, mais aucunement hypocrite. Quand elle était plus jeune et qu'elle sortait avec Matt, tu avais remarqué qu'elle flirtait parfois avec la mythomanie, mais ce trouble semble s'être estompée avec sa confiance en elle. Allie n'a besoin de plaire à personne manifestement, juste de s'assumer.

« Darl' Allie ! Comment ça va les chéris ? » Tu étreins ta cousine affectueusement dans les bras et déposes un baiser sur sa joue. Elle est fébrile, électrique. C'est certain qu'elle a déjà consommé - et fumé au parfum de ses cheveux. Ariane est penchée sur la vitre d'une voiture où un homme que tu ne parviens à reconnaître s'est enfermé selon les dires de la McGrath. « Ça va et toi darl' ? » Tu laisses ta cousine dans les mains d'Allie qui compte bien dance it out. Tu attrapes le vecteur de musique et monte le son. « C'est qui ta proie ? » Tu demandes en réduisant la distance entre ta personne et celle de Parker, agrémentant la playlist de tes propres additions puis gratifiant un baiser-morsure sur sa mâchoire fine, sans prêter la moindre attention au trouillard séquestré.  

« C'est là ! Mais je les connais pas ceux-là... » oh l’idiot qui a tout laissé tomber. Et j’éclate de rire, je le vois pas qui commence à tout arracher dans ma voiture, l’herbe qui flirte doucement avec mes neurones et Jill qui se jette sur la commande spéciale qui a leurrée Jet dans mon piège du jour. « C’est bien la seule bonne chose qu’il sait faire ; ça se retrouve presque plus en ville ces cachets-là. » elle en prend un, titube un peu pas mal, se raccroche à moi aussi. « T’es okay? » que je lui demande, quand mes yeux se plantent dans les siens pour y chercher une réponse, pas du tout certaine que Jill le dirait à voix haute de toute façon. Mais c’est bien elle qui parlait tout à l’heure d’à quel point on avait eu peur pour Levi y’a pas plus longtemps qu’il y a quelques jours ; je peux foncièrement pas croire qu’elle fasse exprès pour se mettre dans un état dangereux si elle se remet à peine de celui de son cousin. Et la facilité avec laquelle elle consomme doublée de la quantité de drogue qu’elle a sur elle me confirment qu’elle est pas à son premier trip ; elle doit connaître ses limites. I wish.

Mon rire se stop net quand je vois la merde qu'est Jet qui agite les câbles coupés sous mes yeux. Il fabule le gars, il a pris mes paroles pour rien, quand je sais clairement qui arrive ici, à qui j’ai dit de se dépêcher de venir, et ce qui en retournera. « Ouais, vas-y, prépare-moi de quoi t’étrangler facilement à la seconde où t’ouvres la porte. » je gagne du temps (aka je me force à inspirer calmement pour pas juste éclater la fenêtre de ma voiture d’un coup de pied et prier pour que des éclats lui crèvent les yeux au même moment) quand Allie attrape Jill de son côté et que Levi vient errer du mien.

« C'est qui ta proie ? » la musique a changé et augmenté en volume, il vient mordre ma mâchoire quand ma paume se pose sur son front pour valider si y’a pas de fièvre chiante qui est de retour, quand mes doigts remontent son menton, pincent ses lèvres et dégagent ses dents pour voir s’il a pas des traces de sang séché d’une toux prolongée non plus. C’est quand j’ai la confirmation qu’il est all good que je réponds, chantante, à son interrogation. « Ton cadeau de mariage. » il a pas vu que c’était Etish dans la voiture, sinon le véhicule et l’otage seraient explosés déjà. My man.

Ma main a sournoisement fait son chemin jusqu’à la poche de son jeans, là où il a le double de mes clés de bagnole, y’a une légère frousse qu’il les ait pas amenées parce qu’il traîne presque jamais rien d’autre que des restes de monnaie avec lui, mais non, elles sont bien là tout au fond. « Ça a fait un an le mois dernier. » mes yeux sont remontés dans les siens, le pari qu’on a pris à Londres une vie avant, l’année qu’il devait passer à Brisbane en échange de ma promesse de chasser une bonne fois pour toute Jet de mon existence. Le brainstorm est lancé, je lui mets le trousseau dans la main, me dégage un brin pour qu’il puisse voir par-dessus mon épaule la tête de rat qui rigolera bien moins dans quelques minutes. « Je suis ouverte à toutes tes suggestions pour le jeter hors de ma vie once and for all. » au loin, y'a Jill qui titube encore une fois, je la remarque que sur la fin, mes sourcils se froncent de voir qu'elle a pas l'air de rire, je m'assure de garder un oeil sur elle le temps qu'elle se redresse à nouveau au cas où Allie ait besoin d'un coup de main pour gérer la situation.

Des soirées légendaires, des instants mémorables, des scènes qui gravent l'esprit comme le cœur ; Jillian sait indéniablement marquer les esprits et Allie se plaît à l'accompagner dans ses folies délurées qui lui procure la sensation d'être en vie comme jamais. La McGrath fait tourner la vingtenaire sur elle-même, un rire glisse entre ses lippes d'apercevoir son amie si hilare. Allie se doute que beaucoup de ces instants risquent d'être effacés de la mémoire de Jillian vu son état actuel, mais l'amusement risque de laisser de bonnes ondes jusque dans ses os.

La musique bat son plein, anime le corps de la star du porn. « Y'a des lignes tracées sur le capot de la voiture si ça te dit ! » Allie hoche la tête, ne quitte cependant pas la main de Jillian. « T'en prends pas ? » Elle interroge et se distance avant de se servir et éventuellement apporter la drogue à Jillian. A distance, au fil des secondes, alors qu'Allie fait de nouveau face à son amie, elle réalise que McGrath s'apparente désormais à tous ces junkies avec lesquels elle squattait et flirtait avec la Faucheuse. Jill disparaît, elle s'enfonce, elle perd tout contrôle - elle s'envole. Promptement, la brune réduit la distance entre elle et la souffrante. Elle l'attrape par le bras pour lui éviter de trop se faire mal quand elle se laisse tomber dans l'herbe en position assise, les pupilles dilatées à en menacer le non-retour, le corps épris de tremblements alarmants. « Levi ! » Allie interpelle, sans quitter néanmoins du regard Jillian. Sa voix a rarement été aussi forte, aussi puissante. Généralement, la Oakheart ne pousse jamais sur ses cordes vocales et en aucun cas n'emploi-t-elle ce ton autoritaire, catégorique ; cette tonalité qui hurle la gravité à vous en glacer le sang.

Jillian a tangué jusqu'à s'allonger, Allie a amorti ses cervicales avant qu'elles ne prennent un angle douloureux et a posé précautionneusement sa tête sur ses genoux pliés. Bien vite, ce n'est pas Levi qui arrive, mais bien l'individu qui faisait sa vie dans l'habitacle du véhicule de la rousse. Allie en a toutefois rien à cirer de qui il est et connait assez bien ses ambitions pour l'aider à maintenir une Jillian convulsant en position latérale de sécurité les premières secondes. Promptement, le brun prend tout contrôle de la prise en charge. Allie lève les yeux vers Ariane et Levi qui sont en communication avec les secours. Les minutes paraissent des heures et ce n'est que lorsque l'équipe paramédicale arrive que la Oakheart respire de nouveau convenablement. Elle se lève et fait quelques pas en arrière, ne pensant qu'à leur laisser tout l'espace qu'ils requièrent pour sauver son amie.

Tu te désignes spontanément responsable de la bande musicale de votre soirée comble d'artifices, tes mains récupérant l'engin abandonné battant une playlist Spotify. Tu augmentes sans scrupule aucun le volume tandis que Jillian et Allie discutent puis se mouvent sur la voiture improvisée piste de danse.

Pour ta part, c'est vers Ariane que tu t'orientes instinctivement, tes lèvres comme tes dents dévorant affectueusement sa chaire laiteuse. « C'est qui ta proie ? » Tu questionnes, intéressé, pendant que la main rêche de Parker vient se plaquer son ton front, que ses doigts s'affairent à dégoter toute preuve de mal-être que tu lui voilerais éhontément. « Ton cadeau de mariage. » Elle annonce et tes pupilles passent de l'embrasée à sa victime.

Tu plisses les yeux, cherches à identifier l'individu qui se tapit dans l'ombre de l'habitacle et est dissimulé par la roadie qui paraît désirer conserver le suspens. Ariane investigue la poche de ton pantalon, en extirpe la clef de son moyen de locomotion. « Ça a fait un an le mois dernier. » Vos regards se croisent de nouveau, reflètent les étincelles d'émotions animant ce feu ardent qui crépite constamment au fond de tes entrailles en son nom ; tantôt d'ennui, tantôt de rage, toujours de dilection. « Je suis ouverte à toutes tes suggestions pour le jeter hors de ma vie once and for all. » Ton expression change radicalement. Tes épaules tombent, décontractées, ton souffle se perd, soulagé. L'éradication totale du scélérat que compose Jet composait l'un de tes désirs latents depuis qu'il était entré dans la vie d'Ariane et avait démontré à quel point il ne la méritait aucunement. Il avait toujours semblé y avoir de bons motifs pour que Jet jouisse d'une place dans l'histoire de la rouquine, toutefois ; il avait même su alimenter des ultimatum et paris au sein de votre duo.

« C'est toi qui me contacte et c'est toi qui dois me virer de ta vie ! » Tu résistes difficilement contre l'envie d'ouvrir à la volée la portière de la voiture et de te ruer sur l'Etish pour lui réarranger une ultime fois le portrait. Mais la bête est résistante, tes poings ne sont jamais parvenus à le mettre totalement KO, à lui laisser des séquelles. Tes ongles s'enfoncent rageusement dans tes paumes à ces souvenirs intenses, teintés du besoin viscéral de venger Ariane. « T'as du feu ? » Puisqu'il te semble opportun de t'allumer ce joint et débuter un feu de joie avec la dépouille de Jet en fuel.

« Levi ! » Le sombre dessein que tu envisages de façonner vole en éclat sous le glas grave, horrifiant, alarmant, d'Allie. Tu te tournes instantanément vers la Oakheart et constate ta cousine à terre. Il ne te faut pas longtemps pour élucider la nouveauté de la situation et promptement, Jet passe devant tes yeux pour secourir Jillian. Ariane dégaine son téléphone et les professionnels sont contactés.

« Putain, darl'... » Tu murmures alors qu'il ne reste plus qu'à attendre l'arrivée de l'ambulance sur la scène. Tu n'oses pas t'approcher, ta cousine a besoin d'air, d'espace. Tu n'oses pas ciller, comme si la perdre de vue un millième de seconde rimait à la perdre à tout jamais.
Putain, darl'..., t'es pas censé perdre le contrôle comme ça. Vous aviez pris plus d'une cuite ensemble et il t'était arrivé de mettre un stop sur la consommation de ta cousine, - et vice versa - mais jamais cette dernière n'avait - à ta connaissance - enlacé l'overdose avec de tels soubresauts. Les Pourquoi ? comme les Comment ? martèlent violemment, douloureusement, ton esprit tandis que ton cœur, lui, prie de tout ce dont il est constitué pour que Jillian s'en sorte puis qu'elle n'ait pas ressenti la terreur qui t'a étripé sans merci lors de ton précédent malaise.