| (ginèle) et le monde est fragile |
| | (#)Jeu 24 Oct 2019 - 12:04 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
Adèle avait eu besoin de prendre un peu l’air aujourd’hui, de ne pas rester cloîtrer chez elle, devant une télévision quasiment éteinte, parce qu’elle n’est pas ce genre de femme à rester des heures devant. Elle a un besoin de s’évader l’esprit, de partir à la conquête d’un monde perdu. C’est la raison pour laquelle, elle est déjà en train de refermer sans une once d’appréhension la porte de son appartement. Aujourd’hui, elle ressent cette envie de reconquérir le monde, et c’est avec un sourire aux lèvres qu’elle remercie le bonhomme qui lui tient la porte d’entrée alors qu’elle active le pas pour pas qu’il reste une plombe ainsi. A peine dans la rue, elle inspire profondément, avançant en sautillant dans sa rue qu’elle connaît désormais si bien. Un an qu’elle habite avec ses colocataires, son cousin Nell et une rencontre par hasard alors que Lily avait répondu à une annonce banale de Nell. Les débuts furent compliqués pour Lily mais Adèle n’habitait pas encore là-bas, elle ne connaissait personne Lily quand elle est arrivée dans cet appartement. Et au fil du temps, elle s’y était faite à cette vie, Adèle aussi. Mais c’était différent parce que la jeune Australienne avait déjà son cousin en place, avec qui elle a toujours été très proche, et puis elle connaissait toute la troupe avant même d’emménager, parce qu’elle faisait souvent des soirées avec eux. Vrai pot de colle quand elle tient à une personne, davantage les membres de sa famille et ses amis proches, Adèle est ce genre de femme qui fera tout pour faire rire la galerie, se donnant bien volontiers en spectacle si cela permet de détendre l’atmosphère. Elle avait échangé quelques messages avec une amie à elle, Ginny McGrath qu’elle avait appris à connaître depuis quelques temps, et dont les liens s’étaient resserrés ses derniers mois. Tout comme elle, Ginny est très protectrice et elle a ce grain de folie qui fait qu’elles ne s’ennuient jamais quand elles sont ensembles. Elles aiment bien se taquiner gentiment et une réelle complicité est née de rien entre elles. Adèle adorait d’ailleurs son fils, Noah. Avec qui elle essayait de passer le maximum de temps quand elle le pouvait – mais bien moins en ce moment il fallait l’avouer. Surtout que depuis trois ans, il était malade, et n’a donc pas vraiment pu profiter de la vie comme il aurait dû. Comme un enfant devrait, et ça la touche Adèle… Bien moins présente pour lui depuis janvier, elle faisait malgré tout son possible pour aller manger une glace dans le parc de Brisbane en compagnie du petit garçon ou pour lui apporter les dernières figurines de tortue ninja. Avec son vélo, elle se dirigeait sans mal dans le quartier de toowong, elle connaissait ses rues par cœur désormais. Arrivant devant les portes closes de l’association beauregard, elle regardait les enfants déjà présents autour d’elle. Elle entendait d’ailleurs les petits chuchotaient entre eux, et un ose venir lui demander ‘t’es une grande enfant ?’. Se demandant bien ce qu’elle fiche ici cette grande enfant. Adèle ne pouvait s’empêcher de sourire devant les regards bienveillants de certains parents, s’abaissant pour avoir la même taille que lui et elle lui répondit, avec douceur et émerveillement pour ce monde qu’elle envie encore, « regarde on a la même taille… » Avant de passer sa main pour ébouriffer ses cheveux tout en étant observé par certains. L’enfant repart non sans avoir vraiment eu la réponse qu’il souhaite, peut-être un peu perplexe malgré tout avec sa moue. Quand la grille s’ouvre sur Ginny, Adèle lui fait un signe de tête, laissant les enfants courir avant elle jusqu’à la grande salle à l’intérieur. Elle n’a jamais été douée en dessin, encore moins en peinture, avec ses frères, elle s’amusait à peindre sur eux, mais cette distraction lui fera le plus grand bien et retrouver son âme d’enfant pour quelques heures, elle n’en demandait jamais tant… Elle était ravie de la proposition de Ginny et avait acceptée sans hésiter. « Salut Ginny, comme prévu je viens t’aider à faire la loi avec ses petits garnements » Qu’elle avoue en s’approchant d’elle une fois que plus personne n’est autour d’eux, d'une voix rieuse et douce, ils sont déjà tous en train de crier, de chahuter dans la salle qu’ils connaissent par cœur désormais. Elle lui fait la bise, et rentre à son tour, en souriant. Elle glisse son regard bien malgré elle dans le hall, saluant alors la secrétaire de l’entrée, qui relève tout juste sa tête.
@ginny mcgrath |
| | | | (#)Ven 1 Nov 2019 - 1:30 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
Le réveil était doux, ils l’étaient tous. Y’avait un rayon de soleil qui me piquait le bout du nez, j’ai retenu mon éternuement dans l’oreiller bleu royal pour pas réveiller Isy. Ma silhouette s’est quand même tendue, je suis sûre qu’il m’a entendue, ou alors il s’est pas rendu compte que son bras m’avait rapprochée de lui dans son sommeil. Et je serais restée là encore, de longues minutes. J’aurais pris le temps de mémoriser chacun de ses traits, de pouffer de rire en silence - le plus possible - quand ses sourcils jouaient seuls, quand il avait l’air d’être pris entre deux rêves. Il était rentré à pas d’heure la veille, un autre quart de boulot qui l’avait drainé, à peine on avait parlé quand il avait fini par venir dormir. J’étais couchée depuis quelques heures déjà, presque pas d’insomnie et trois chapitres de lus plus tard, c’est là où on se retrouvait. Fallait que je quitte le lit, fallait que je quitte l’étreinte, fallait que j’aille à la fondation aujourd’hui, l’atelier du jour que je menais le coeur léger bien sûr. Mais j’éternise encore, une minute, dix. Un baiser, vingt. Les derniers jours n’avaient pas été particulièrement faciles, je me sentais tout sauf en forme, tout sauf moi-même, mais avec lui dans les parages, j’étais un peu plus à ma place.
Le café dans une main, les cahiers de croquis dans l’autre, le trajet était devenu aussi facile qu’habituel. À peine à quelques rues de la maison du Jensen, c’était hyper facile de m’y rendre à temps à pied, me laissant même dériver entre les différents parcs et autres espaces verts, le soleil du jour qui n’en finit plus de briller au passage. C’est le calme avant la tempête, quand même pas 30 minutes après être arrivée sur place, je sens que les enfants sont déjà hyper survoltés. Ils joggent d’un sens et de l’autre, ils crient, ils rigolent, ils sont à un niveau d’excitation que je ne pourrai jamais leur reprocher puisque c’est bon signe, ça veut dire que la maladie ne les brime pas trop dans l’instant, qu’ils sont heureux, qu’ils se sentent bien, qu’ils se sentent eux.
« Salut Ginny, comme prévu je viens t’aider à faire la loi avec ses petits garnements » « Personne ne me prend déjà au sérieux, si en plus t'en rajoute une couche... » je rétorque, hilare, la voix d’Adèle me réchauffe le coeur à la seconde où mes yeux se posent sur elle et ses lèvres sur ma joue. Déjà, les gamins font la course jusqu’à la salle réservée pour l’activité, les parents presque soulagés d’avoir une poignée de minutes de répit alors que je prends humblement le lead. « Je suis contente que tu sois là, l'atelier d'aujourd'hui va finir en véritable bordel c'est sûr. » que je finis par chuchoter à l’oreille de la jeune femme. Une amie, vraiment, un visage familier, une valeur sûre que j’aimais énormément pour sa douceur, pour ce caractère d’enfant qu’elle savait garder malgré les nuages noirs qui flottaient au-dessus de sa tête en permanence. « Comment tu vas? » la question qu’on se refuse à poser, mais qu’on pose tout de même. Elle sait qu’elle peut garder une distance avec moi, elle sait que je ne creuserai jamais si elle ne me l’autorise pas. Mais ce ne serait pas moi de ne pas le lui demander d’emblée. Puis, prévoyant son coup d’oeil hilare sur mes mèches emmêlées et tachées de peinture comme à l’accoutumée, j’anticipe d’un « Je sais, j'en ai plein les cheveux. Mais à force, c'est presque devenu ma marque de commerce. » presque fière, épaules hautes, mains sur les hanches, sourire de championne au programme.
@adèle shephard |
| | | | (#)Mer 6 Nov 2019 - 13:45 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
Adèle n’est probablement pas née pour avoir la vie facile, mais elle sait au fond d’elle ou l’espère du moins, être à la hauteur de tout ce qu’on lui fera vivre. Qu’elle s’en sortira indemne, elle ne veut pas l’admettre, elle ne veut pas voir les choses en face mais elle a dû jolie monde autour d’elle, prête à l’épauler en cas de coup dur. Elle est consciente que les choses sont compliquées et qu’elle allait devoir avoir besoin de temps et de patience pour accepter le tout. Mais si certains jours c’est plus compliquée que d’autres, pour autant elle ne veut pas baisser les bras, continuant sa routine initiale, comme si la changeait perturberait son subconscient. Comme si elle avait peur de voir ses faiblesses si elle acceptait le regard des autres sur elle. Elle n’en parlait pas ou si peu, de sa maladie. Elle avait peur dans le fond, elle était même effrayée par ce qui pourrait lui arriver. Mais elle voulait croire en sa bonne étoile et à ses gens sur qui elle pourrait compter. Quoi qu’il advienne d’elle, et Ginny en faisait inlassablement partie. Adèle aimait sa douceur, cette joie de vivre à toute épreuve. Elles se ressemblaient sans doute beaucoup les deux femmes et c’était une évidence cette amitié, plus encore avec ce qu’avait vécue Ginny avec Noah. « Personne ne me prend déjà au sérieux, si en plus t'en rajoute une couche... » La porte s’était ouverte pour que les enfants rentrent et Ginny s’était dessinée devant la porte, face à un sourire d’Addie, qui regardait avec fierté les enfants la saluait, ou rentrer à l’intérieur. Un retour en enfance ne lui ferait jamais de mal, et elle avait ce côté un peu fofolle qui ressortait, davantage en leur présence. Certains étaient vraiment très jeunes, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir un pincement au cœur quand elle les voyait. Et quand le dernier rentre, elle se retourne vers son amie, « ah mais tu l’savais pas encore ? Que c’est pour cette raison que mes parents m’ont mise au monde ?! » Qu’elle surenchérit sur le même ton, sans une once de gêne, lui présentant son plus jolie sourire en même temps. C’était une évidence pour quiconque qui la connaissait un petit peu, Adèle était une vraie chieuse à temps plein et elle s’en réjouissait d’ailleurs. Toujours dans l’optique d’être celle qu’on chouchoute, elle représentait si bien l’aspect du décor : seule fille dans une famille entièrement d’hommes ! Ses deux frères, et son cousin peuvent en témoigner ! Et elle ne s’en cachait pas, toujours dans la décontraction, dans l’humeur, elle prenait la vie comme elle venait. Bon parfois, elle se la compliquait légèrement mais c’était uniquement pour se prouver qu’elle pourrait en ressortir la tête haute. C’est ce qu’elle prétendra en tout cas. Ginny se penche, lui chuchotant, « je suis contente que tu sois là, l'atelier d'aujourd'hui va finir en véritable bordel c'est sûr, Addie a les yeux qui brillent, trépignant d’impatience, voulant déjà savoir ce qu’elle lui préparait, elle n’avait pas une patience débordante quand il s’agissait de surprise Adèle, et puis avec des gamins c’était encore pire, comment tu vas? » Un sourire un peu gêné sur ses lèvres, alors qu’elle détourne le regard vers quelques enfants qui passent, un peu à la bourre non ? Ils lui disent « bonjour Addie », Nino s’est souvent moquée d’elle, en lui disant qu’ici elle était connue comme le loup blanc, elle finissait toujours par le pousser légèrement en guise de réponse. Mais il n’avait certainement pas tort, en même temps elle fait que parler, danser, sautiller. A chaque fois, difficile de pas la voir la jeune Shephard. « Ca va, mais je ne suis pas là pour parler de ça… » Elle n’allait pas dire le contraire, elle avait pu répondre à l’appel de son amie et en était satisfaite, mais elle n’avait pas spécialement l’envie d’en parler, peut-être ce soir, si elles vont boire un coup, là elle avait envie de redevenir un gosse. En souvenir du bon vieux temps, « c’est quoi cet atelier surprise ? » Une voix de gamine, des battements de cils pour prouver son innocence certaine. Elle fixe les cheveux de son amie, avant de pouffer de rire quand Ginny s’en rend compte, « je sais, j'en ai plein les cheveux. Mais à force, c'est presque devenu ma marque de commerce. » Et elle repart à rire voulant s’en empêcher, mais c’est dans ses moments que ça paraît plus compliqué encore, avant de la taquiner, avec son air innocente, « fallait me dire que vous faîtes atelier coiffure aussi ! » Elle se moque, gentiment, avant de rentrer à l’intérieur en compagnie de Ginny. « Et toi ça va depuis la dernière fois ? » Elle lui sourit avec sincérité avant de glisser ses yeux sur la foule d'enfant qui commence déjà à chahuter au possible ! |
| | | | (#)Ven 8 Nov 2019 - 4:20 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
« Ca va, mais je ne suis pas là pour parler de ça… » j'ai pas besoin de plus, la simple confirmation d'Adèle me va. J'aurais pu scruter ses yeux, probablement que si elle m'avait laissé le faire, j'aurais tenté un regard un peu plus insistant que les autres, un coup d'oeil soutenu, rien que pour m'assurer que tout allait correctement, du mieux possible, pour elle. Mais elle dégage toute conversation sans que je ne lui en tienne rigueur, habituée à garder mes distances le plus possible rien que par pudeur, par respect.
Les gamins survoltés donnent le rythme, ils se dispersent dans une salle déjà bien rempli de matériel qu'ils investiguent entre deux rires, entre deux cris. « c’est quoi cet atelier surprise ? » « Rien de bien différent de d'habitude... » je viens à son oreille, murmure doucement, prenant le temps de sortir le plus lentement du monde de mon grand sac bandoulière les différents éléments d'un futur méfait. « ... sauf si de la colle à paillettes et une armée de pastels sonnent différents pour toi. » maigre dealeuse, ridicule protagoniste de bac à sable, quand je flash la marchandise avant d'éclater de rire, stupidement malicieuse. Bien sûr que je savais dans quoi je m'embarquais en osant apporter de telles munitions aux bambins qui seraient assez en forme pour se joindre à nous aujourd'hui. Bien sûr que j'acceptais le risque, simplement pour leurs beaux yeux, simplement pour m'assurer qu'ils sont heureux, qu'ils sont eux aujourd'hui. C'est tout ce que je leur souhaite, du plus profond de mon coeur.
Mes cheveux qui évidemment viennent sur le sujet par ma faute. J'oublie volontairement de mentionner mes baskets tâchées, mon jeans avec, ma crinière que je tente de ramener en un chignon tout sauf élégant, nonchalamment désabusé sur le dessus de mon crâne. « fallait me dire que vous faîtes atelier coiffure aussi ! » Adèle qui se moque, ses grands yeux qui pétillent et mon rire qui l'accompagne. « J'y peux rien, je suis une improvisatrice-née! » et surtout que mon naturel restera toujours d'arriver à me salir peu importe la distance entre mon matériel et moi. Si j'étais dans la même pièce qu'une teinte de peinture quelconque c'était acté ; j'en ressortais bariolée.
Les enfants se dispersent, les outils et autres accessoires qu'ils se divisent, j'erre autour d'Adèle lorsqu'ils sont en pleine découverte des possibilités artistiques à leur disposition. « Et toi ça va depuis la dernière fois ? » autant j'avais du mal à poser cette question, autant je galèrais à la recevoir. Depuis que Noah s'était sorti d'affaire, je ne me tolérais pas de répondre par la négative, je me refusais de voir le verre à moitié vide, de broyer du noir, quand il avait réussi à survivre à tellement pire, et que maintenant, sa santé était comptée comme ma seule richesse. « On va bien. » que je réponds, brève, simplement. « Noah était trop déçu de ne pas pouvoir être là aujourd'hui. » la conversation que je change sans craindre qu'Adèle suive, surtout lorsque je mentionne son plus grand fan, ma terreur qui était complètement gaga de la brune. « Il t'a fait un truc, mais je te le donnerai que si t'es sage d'ici la fin. »
@adèle shephard |
| | | | (#)Mer 4 Déc 2019 - 0:05 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
Il n’était pas facile pour elle de dire ce qu’elle ressent vraiment. Pas quand ça la touche aussi directement, elle a cette habitude de garder pour elle ses sentiments et ses craintes bien qu’elle apprenait à les exprimer depuis sa maladie un peu plus davantage. Même si elle ne le dira jamais aussi facilement, sa venue ici lui faisait un bien fou. Adèle a toujours été du genre à sourire face aux autres, face aux questions parfois envahissantes ou blessantes. Mais il est vrai que ses derniers temps, elle s’était un peu éloignée de tout ce monde, de l’association pas contre les personnes qui tentaient de l’aider, à leur manière. Mais elle ne voulait pas mettre de côté son travail, c’était donc la seule chose qu’elle entretenait malgré parfois la fatigue ou cette envie de ne rien faire. Elle n’avait pas vraiment le choix mais n’en avait encore rien dis à son école ni à son patron. Elle avait pris quelques jours de vacances et le reste du temps, elle trouvait des excuses dont elle seule croyait, sans doute. Elle avait donc préférée ne pas venir spécialement depuis sa chimio mais elle accueillait la demande de Ginny avec sourire et enthousiasme certain. C’est bien connue que les enfants, Adèle les adore et elle a le sens du contact facile. « Rien de bien différent de d'habitude... » Elle laisse planer le doute alors qu’elle s’approche d’Adèle pour lui souffler ses quelques mots avant de laisser le suspense envahir le lieu et Adèle trépigne d’impatience, probablement pire que ses enfants. Pouvoir oublier un instant, même que quelques heures ce qu’elle endure depuis janvier et plus présentement depuis septembre vis-à-vis de la chimio ne pouvait que lui donner du baume au cœur, comme une seconde chance. De pouvoir le partager avec ceux dans le même besoin qu’elle mais davantage plus jeune. « ... sauf si de la colle à paillettes et une armée de pastels sonnent différents pour toi. » Elle sort des tubes de colle et des crayons pastels et les yeux de Adèle s’illuminent. « Géniiiial je vais pouvoir découper et colorier… » Un rien la contente, elle a toujours été ainsi Adèle, ne se préoccupant guère de ce que l’on peut penser d’elle. Elle sautille sur elle-même tapant dans ses mains, avant de s’arrêter et de regarder les cheveux de la jeune femme. « J'y peux rien, je suis une improvisatrice-née! » Et elle ne doute pas que Ginny a de la motivation dans l’air, elle lui sourit bien volontiers, elles se connaissent suffisamment pour savoir que la jeune femme a deux pieds gauches, et en l’occurrence deux mains gauches. Finalement la conversation se détourne sur son petit prince, Noah. Le fils de Ginny, celui qui est secrètement amoureux d’elle-même si ce n’est plus un secret pour personne parce qu’il lui répète suffisamment dès qu’il la voit. « On va bien. Noah était trop déçu de ne pas pouvoir être là aujourd'hui. » Et elle dont ! Mais elle ira le voir prochainement, lui offrir une glace ou se promener dans le parc comme ils l’ont déjà fait. « Il t'a fait un truc, mais je te le donnerai que si t'es sage d'ici la fin. » Elle sur enchérit, et elle lui tire la langue bien volontiers. « J’irai me plaindre à mon amoureux ! » Qu’elle lui dit, bien sérieuse, elle parlait évidemment de Noah comme il l’appelait, avant de rire de bon cœur. Croisant les bras contre sa poitrine ! « On se fera une soirée à la coloc avec Noah ! » Du beau monde en perspective entre Lily la maman poule, le cousin geek d’Adèle et Sora la fêtarde. Il y avait de quoi rire ! Elle s’approche d’un enfant, laissant son regard se posait discrètement sur l’enfant, un sourire apparaît sur son visage alors que sa main caresse ses cheveux longs avec douceur et tendresse. |
| | | | (#)Mar 17 Déc 2019 - 13:55 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
C'est une gamine Addie, une véritable enfant, elle a de la malice dans les yeux, elle rigole tout le temps. Et je la suis du regard, totalement intrusive, j'enregistre chacun de ses gestes et encore plus de ses sourires, parce que la voir heureuse compte plus que tout pour moi. C'est une battante aussi, elle a la force et le caractère de mille autres, elle me rend fière à un niveau qu'elle captera jamais tant on ne parle pas de ces choses-là, tant je ne les lui impose pas. J'espère juste qu'elle le sait, à quel point je suis derrière elle, à quel point tout le monde ici l'est. C'est notre rayon de soleil Adèle, et ça changera jamais.
« Géniiiial je vais pouvoir découper et colorier… » le matériel qu'elle investit avec encore plus d'engouement, les prunelles qui brillent d'étoiles autant que ses prochains dessins de paillettes, mon « C'est le but, laisse-toi aller! » qui sonne comme un encouragement digne des meilleures cheerleaders collégiales. De toute façon, j'ai depuis longtemps abandonné l'idée de donner une structure à mes ateliers, autant par manque de structure moi-même que par envie de laisser toute la place à la créativité des jeunes - et des moins jeunes - présents.
Le chantage de bac à sable du jour, j'ai la surprise de Noah bien rangée dans un endroit secret et sécuritaire, ma monnaie d'échange que je brandis la voix qui chante, comme s'il y avait la moindre chance qu'elle ne reçoive pas son cadeau en toute cérémonie un peu plus tard aujourd'hui. « J’irai me plaindre à mon amoureux! » j'éclate de rire, son drame surjoué qui a tout d'adorable, rien d'effrayant. « Rafraîchis-moi la mémoire : là, c'est en plein le bon moment pour que je me mette à pleurer c'est ça? » mon sarcasme gentil comme tout qui prend le relais, l'index que je laisse glisser sur ma joue pour mimer une fausse larme de crocodile à travers. Mais elle sait bien que je me moque Addie, elle le sait et elle ignore mes remarques, la tête déjà pleine d'idées pour la suite. « On se fera une soirée à la coloc avec Noah ! » « Vous autorisez les chaperons? » je m'impose là aussi, en sachant que je pourrai facilement négocier mon entrée en apportant des glaçages de toutes les saveurs pour les gâteaux de Lily, et des pyjamas assortis aux membres de la tribu pour qu'on ait l'air d'une secte du confort tous emmitouflés devant la télé.
L'atelier va bon train quand je quitte la table d'enfants où j'étais postée à enjoliver chaque trait y ajoutant toujours un peu plus de paillettes. Addie s'est envolée de son côté, elle s'amuse, elle relâche la pression, je la laisse faire, gardant toujours un oeil sur elle lorsqu'elle sort de mon champ de vision. « Ton regard. » ce n'est que lorsqu'elle revient près de moi que je m'autorise une nouvelle mention. « Il brille aujourd'hui, Addie. » et c'est vrai. Elle rayonne, elle mérite qu'on le lui fasse savoir. « Voleuse! » la douceur du moment s'envole quand je vois qu'elle tient mon pinceau préféré entre ses mains, un pinceau comme les autres, mais sur lequel il y a les traces de la totalité des couleurs que les gamins ont pu utiliser à chaque atelier depuis que je suis bénévole à l'association. « Et dire que de base t'étais censée m'aider ; on est loin de ta définition de tâches. » le roulement d'yeux que j'exagère le sourire en coin qui n'en finit plus de grandir, le pinceau que j'ai envie de lui donner aussi, parce qu'il est noyé de peinture et d'amour, et que c'est sûrement de ça dont elle a le plus besoin.
@adèle shephard |
| | | | (#)Ven 20 Déc 2019 - 13:30 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
Si Adèle Shephard laisse entrevoir ses sourires et sa bonne humeur, elle ne laissera jamais personne rentrer dans son jardin secret, celui qu’elle côtoie quand les jours se font plus durs. Quand il lui arrive encore aujourd’hui, de s’enfermer seule dans sa chambre pour que quelques larmes se déversent lentement, mais lui permettant pourtant d’affronter cette vérité. Si c’est un moulin à parole, et qu’elle pourrait faire parler un mur à elle toute seule, il lui arrive de douter. Si fort, et pour que personne ne puisse le savoir, elle le fait dans un endroit où elle est calme, seule. Où personne ne pourra la juger parce qu’elle a beau dire qu’elle vit pour elle, et qu’elle n’en fait qu’à sa tête, cette petite princesse aux mille rêves, il n’empêche que le regard des autres ça compte à ses yeux. Elle ne veut décevoir personne et a toujours été cet enfant modèle. Si parfois, elle fait quelques conneries, principalement par amour – avouons les choses tel quelles sont ! – Adèle tient à garder cet honneur ! Elle a probablement toujours été la petite préférée de la famille, son père lui cédant toujours ses caprices de petite fille. Ce qui faisait rager le petit dernier, le vilain petit canard de la famille. Et pourtant, ils sont proches tous les deux, qu’un an d’écart ça compte pas pour du beurre ! « C'est le but, laisse-toi aller! » Qu’elle avoue, en jetant un regard amusé à sa jeune amie, avant que cette dernière lui réponde, sur le même ton enthousiaste. « J’ai gardé mon âme d’enfant… » Qu’elle avoue comme si Ginny pouvait en douter. Et franchement, il n’y avait pas besoin de la fréquenter pendant des heures pour savoir qu’elle adore les enfants, qu’elle se sent proche d’eux et qu’elle est du genre à s’amuser avec eux sans même qu’on lui demande. Adèle est ce genre de gamine à vouloir des enfants, qu’importe son âge, elle se sent capable de gérer tout ça, même si sa maladie a tout compromis. Elle se rattrape alors comme elle peut, peut-être quelque part en vivant par procuration en attendant son verdict. Un verdict qu’elle a hâte de savoir, autant que ça l’effraie et dont elle n’est plus vraiment certaine de savoir. Comme si finalement elle ne voudrait savoir que suivant la réponse. Et quand elles parlent de Noah, le sourire de Adèle s’élargit. Son plus grand chéri, à en faire pâlir certains. « Rafraîchis-moi la mémoire : là, c'est en plein le bon moment pour que je me mette à pleurer c'est ça? » Elle rigole en lui tirant la langue, une mine boudeuse sur son visage comme souvent. C’est pas une nana pour rien Adèle, « tu feras moins la maligne quand mon petit prince le saura… » Qu’elle avoue, fière d’elle, et parce qu’elle sait qu’elle parle de son fils, et par conséquent que c’est une bonne raison pour Ginny de ne pas trop embêter la ‘chérie’ de son fils. Mais elle en jouait Adèle, et ça se voyait qu’elle se prenait pas vraiment au sérieux. A en voir ce sourire en coin et ses yeux brillants, presque remplis d’une malice flagrante. « Vous autorisez les chaperons? » Elle fait mine de réfléchir quelques secondes, avant qu’elle relève son regard sur son amie, « Ca peut se négocier avec des petits gâteaux au chocolat… » Elle ne perd rien pour attendre, et parce que Noah est comme Adèle sur ce point, deux vrais gloutons de la gourmandise… « Ton regard. Ginny avoue, alors que Adèle en profite pour se rendre à une autre table, aider un gamin à ne pas dépasser les lignes pour son coloriage. Celui-ci s’applique et elle le regarde, fière et d’un regard brillant. Avant que ce dernier lui tende la feuille pour qu’elle voit ses progrès et qu’il se tape dans la main avant qu’Addie tourne sur elle-même dans une danse dont elle seule à le secret et qui amuse toujours les enfants, qui rigolent avec elle. Adèle s’approche de nouveau de Ginny, pour lui récupérer d’autres feutres de couleurs différentes, il brille aujourd'hui, Addie. » Ca la touche plus qu’elle ne le montrera, elle s’ose s’ouvrir pourtant, un peu plus. Elle qui renferme tout pour elle, habituellement. « Sans toi et sans eux, ce serait pas pareil… » Elle confie, reconnaissante. Parce qu’elle a conscience qu’être ici c’est une chance pour elle. Pour eux aussi. « On a d’la chance de t’avoir maîtresse… » Elle ajoute, avec un clin d’œil avant de la narguer avec son pinceau, tentant d’attraper d’autres feutres, « Voleuse ! » Elle fit une moue outrée, « et dire que de base t'étais censée m'aider ; on est loin de ta définition de tâches. » Ginny joue, Adèle le sait mais c’est quand elle reçoit sur son visage le coup de pinceau de son amie lui laissant une trace rouge, trop flagrante pour qu’on lui demande où elle est allée, que Adèle redevient cette vraie gamine. Qui n’est jamais vraiment partie d’elle, parce que courir se cachant pour jouer à cache-cache ou jouer à un, deux, trois soleils fait partie de ses habitude et ici d’avantage. « Qui m’aide à l’attraper ? » Qu’elle demande, d’une voix plus forte, adressée aux enfants à l’encontre de Ginny. Ce qu’elle aimait Adèle c’est que tout le monde participe, joue, rigole. C’est ça qui l’anime cette jeune femme et elle a déjà quatre enfants qui se joignent à elle. Si ils contournent le bureau, Adèle, se met à plat ventre sur ce dernier pour ne pas perdre une seconde avant elle-même de lui faire quelques traces bleu, bien voyant aussi alors qu’elle entend les rires des enfants et ça lui réchauffe tellement son cœur, à Adèle. |
| | | | (#)Dim 22 Déc 2019 - 3:26 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
« tu feras moins la maligne quand mon petit prince le saura… » les menaces, les menaces. Elle le dit avec un sourire dans la voix, elle le dit comme elle l'a dit des dizaines d'autres fois avant et comme elle le répétera encore et encore parce qu'elle est comme ça Adèle, elle se moque, elle ri tout le temps. Noah et elle ont cette drôle de connexion depuis la toute première fois où ils se sont rencontrés, et ce n'était pas rare qu'on leur demandait tout simplement s'ils n'étaient pas frère et soeur. L'air d'intérêt passait à l'incompréhension quand ils réalisaient tous que c'était moi, la mère du gamin, et non leur aînée d'une même famille tissée. Et j'ai arrêté de les compter les fois où on s'est moqués, où on a joué le jeu d'être un trio infernal de la même famille rien que pour s'amuser. « Oh non, s'il-te-plaît Addie, lui dit rien, promis je- » elle tire la carte du chantage, j'exagère mes supplications, les mains en prière, les sourcils exagérément froncés. La scène est ridicule mais elle distrait quelques uns des gamins qui errent dans notre sillage, et ça me suffit amplement pour continuer encore et encore la comédie. « Ca peut se négocier avec des petits gâteaux au chocolat… » Adèle m'interrompt pour lancer une salve de négociations gourmandes, et c'est là, pile à ce moment, que je bombe le torse et exhibe la mine la plus victorieuse que j'aie en banque. « Ah bah voilà, maintenant tu parles mon langage. » j'évite de dire que les gâteaux seront sûrement cuisinés par Lily avant qu'on les passe sous mon nom, ou que j'irai en acheter au café de mon frère en me rendant chez elles. Ce sont juste des détails.
Elle se perd de son côté et moi du mien. Elle dessine, elle complote, l'atelier n'a pas vraiment de début et encore moins de fin et j'ignore à partir de quand, mais je me retrouve à un moment avec une fillette sur les épaules occupée à tatouer ma peau de ses plus beaux pastels. Ce n'est qu'une bonne poignée de minutes plus tard que je me faufile près de mon amie, complimente son regard qui brille un peu plus aujourd'hui. « Sans toi et sans eux, ce serait pas pareil… » j'aime pas prendre le mérite de quoi que ce soit. J'aime pas, parce que je sais que même si elle nous le donne, ça n'en tient qu'à elle d'être heureuse. C'est elle qui est forte, c'est elle qui est inspirante, c'est elle qui est courageuse. Et si on l'aime autant c'est pour ça, et uniquement pour ça. « On a d’la chance de t’avoir maîtresse… » j'allège l'ambiance en me penchant à la hauteur de son oreille, lui murmure malicieuse pour la peine. « Te gênes pas si tu veux passer le mot à ton fameux petit prince, hen. »
Et évidemment, je m'arrête pas là, mesquine, armée de toutes les mauvaises intentions les plus candides du monde. « Qui m’aide à l’attraper ? » Addie s'en fout, elle rigole à gorge déployée, elle monte sa mini-armée et c'était censé arriver, ça arrivait presque tout le temps. Tout le monde choisit son camp, les gamins qui se divisent en deux équipes presque égale l'une l'autre pendant que je m'insurge, que je ri de plus belle. « Oh, c'est fourbe, même pour toi! » je sais plus à quel moment ça a vraiment dégénéré, à quel moment j'aurais dû être l'adulte responsable du lot. Mais les murs se retrouvent tartinés de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Mes cheveux, mes vêtements pareil - et je pense que je n'ai jamais vécu de guerre de peinture aussi hilarante que celle-là. Mention spéciale aux jumeaux qui se sont eux-mêmes tracé des lignes à la hauteur des pommettes, qui se sont appliqué à faire pareil sur les joues d'Addie au passage.
« Les parents arrivent! » qu'on nous crie, je savais même pas qu'on avait un guet, mais j'adore l'idée d'avoir un peu de temps d'avance pour faire comme si on était pas tous des terreurs, pour faire comme si c'était normal, d'être tous imbibés, peinturés. « Tous à vos places - GO! » Addie est à ma gauche, postée fièrement, quand on a tous fait de notre mieux pour ramasser les pinceaux et les palettes, pour rattraper notre souffle haletant et faire comme si on était sérieusement concentrés à la seconde où les premiers parents viennent récupérer leurs gamins. Ils n'y verront que du feu - non?
@adèle shephard |
| | | | (#)Mer 1 Jan 2020 - 21:17 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
Le temps passe vite, trop vite aux yeux de la benjamine qui est juste venue se divertir pour quelques heures, retrouver sa très chère copine et donner du bon temps à ses enfants. Avant sa maladie, il ne lui était jamais venue l’idée de passer les portes de cet endroit, elle n’en avait d’ailleurs – aussi loin que sa mémoire puisse remonter, jamais entendu parler. Seule dans la salle d’attente d’un spécialiste de cancérologie, elle avait plongé son regard dans la direction du seul garçon présent, silencieux et pensif. Levi McGrath, c’était en février 2019, elle ne savait pas vraiment ce que ça faisait d’être suivie par un cancérologue, c’était bien la première fois qu’elle allait voir un spécialiste. Un spécialiste aussi important, pour une chose aussi grave. Mais elle était souriante, elle souriait à qui voulait recevoir ses sourires perdus, masqués derrière une peur constante. Mais avait-elle le choix Adèle ? Elle devait être forte, parce qu’elle n’avait pas le choix, parce qu’il y a toujours pire, dans la vie. Et puis, moulin à parole, avenante, elle avait commencé à lui parler. Elle avait sympathisé avec ce garçon qu’elle ne connaissait pas. Et les jours qui ont suivie ils se sont retrouvés devant les portes de l’association Beauregard. Sans lui, jamais elle ne serait venue, en tout cas ce jour-là, elle serait repartie, et probablement les jours d’après. Parce que l’inconnu c’est effrayant. Et Adèle n’est pas courageuse concernant cette vérité qui l’effraie. Ce futur incertain, cette manière de voir aujourd’hui la vie, et de devoir vivre au jour le jour. Parfois trop fatiguée, trop épuisée pour affronter la vie, elle se laisse recouvrir par sa couette et reste sagement dans son lit, sans même sortir le doigt de pied. Et puis d’autres jours, elle a cette envie de tout réussir, de décrocher la lune, de soulever des montagnes. Quand elle ressent tout cet amour autour d’elle, quand par un regard innocent, par une parole touchante on lui indique combien elle est précieuse. Importante dans les yeux de certains de son entourage et combien sans eux, elle n’y parviendrait pas. « Oh non, s'il-te-plaît Addie, lui dit rien, promis je- » Sous ce regard fourbe et sournois, cet air désinvolte, Ginny joue son rôle à la perfection et si Adèle ne la connaissait pas tant, elle pourrait aisément se laisser prendre au jeu. Mais elle n’y parvient pas, malgré toute l’envie soudaine de Ginny, tout le paquet qu’elle y met pour qu’on y croie. Cette énergie digne d’une actrice performante dans un trop plein de vivacité, Adèle fait mine de ne pas être convaincue, elle croise les bras, conclut qu’un marché éventuel de troc de gâteau serait possible, et à cette seule condition. Elle se prête à ce jeu qui la rend plus légère, moins sévère comme si un jour elle pourrait l’être. « Ah bah voilà, maintenant tu parles mon langage. » Les deux rigolent, accompagnées par les enfants, qui n’ont pas pu autant se retenir qu’elles, habitués à cette mascarade quand elles sont réunies. « Fallait que je dise le mot magique. » Elle conclut, fière d’elle. Ravie de savoir qu’elle allait manger ce genre d’idiotie, qu’elle raffole pour autant ! Si habituellement elle fait attention à sa ligne et n’est pas du genre à manger tout et n’importe quoi, il n’empêche qu’elle est très gourmande et qu’elle ne refuse jamais du chocolat, pour régaler ses papilles. « Te gênes pas si tu veux passer le mot à ton fameux petit prince, hen. » Qu’elle avoue quand Adèle lui confie sincèrement, ce qu’elle pense d’elle. Elle ne lui dit pas assez et trouve ce moment opportun. Mais pudique, comme toujours Ginny les refuse, à sa manière de détourner, avec cet air coquin sur le visage, les quelques mots de Adèle. Provocant un plissement de yeux chez la plus jeune, elle lui tire bien volontiers la langue quand Ginny se relève après avoir chuchoté à voix plus basse sa phrase. Ca n’a pas d’importance à cet instant, parce que la guerre est enfin déclarée ! « Oh, c'est fourbe, même pour toi! » Les deux groupes s’affrontent du regard, l’un face à l’autre, armée de leur pinceau. « A L’ATTAQUE ! » Adèle qui crie les gamins qui commencent à courir, se dessiner dessus, les vêtements, le visage, les bras, tout y passe. Ginny et Adèle avec, des rires, certains se laissent tomber et quand deux enfants retiennent sa jambe, Adèle fait mine d’être touchée, elle se laisse tomber à même le sol et les jumeaux en profitent pour lui peindre sur son visage, sur ses pommettes. « Les parents arrivent ! » Une voix que Adèle ne saurait vraiment identifier, mais elle trouve ça géniale, et rouvre ses yeux pour explorer la pièce. « Tous à vos places - GO! » Elle a ce visage angélique Adèle, ses yeux tirés dans la fausse surprise de voir les premiers parents débarqués, elle a ce sourire au coin des lèvres comme si elle était enchantée de les voir. Assise à même le sol alors que beaucoup d’enfants sont parvenus à retrouver leur place, que Ginny se tient peinte, droite près de son bureau dans un faux calme apparent, Adèle contraste si merveilleusement avec cette ambiance. « Quelle surprise… » Qu’elle avoue, finalement clignant des yeux, peinte presque de la tête au pied, ses vêtements y sont passés, autant que son jolie minois, et ne parlons même pas de ses bras. Du bleu, du rouge, du orange, du vert pomme ou du jaune canari, de tout. |
| | | | (#)Dim 19 Jan 2020 - 3:40 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
Les dés sont lancés, les rires confirment tout à travers. « A L’ATTAQUE ! » et l'entièreté de la classe se divise. Les équipes se mélangent à un moment, comme les couleurs. C'est impossible de savoir qui est contre qui, c'est impensable de penser que les gamins ne font pas que slalomer entre les différentes tables, grimper sur les chaises, se proclamer rois du monde avant la prochaine attaque de pinceau multicolore, de gouache arc-en-ciel. « Quelle surprise… » Addie qui se la joue adulte une fraction de seconde, suffisamment longtemps pour que je puisse l'attraper du revers, lui peindre une joue pendant qu'elle, elle n'épargne pas mon front.
Ces moments-là sont mes préférés. Ceux où on est nous-même, ceux où on laisse la vie aller comme elle le veut, et qu'on s'y greffe le sourire aux lèvres. On force rien quand on est avec les gamins, et avoir l'impression de retomber directement à l'âge où l'insouciance guidait ma vie me donne l'impression d'être exactement là où je dois l'être, quand je dois l'être.
Mais les parents reviennent. Ils reviennent et même si on s'affaire à ranger le plus vite possible, c'est totalement prévisible qu'ils réalisent à quel point on a échappé le peu d'autorité qui nous restait, pour ce qu'on en avait. La pièce est de tous les camaïeux, nos vêtements aussi, mais je jure que les visages des enfants présents sont si illuminés qu'ils valent pour l'état lamentable dans lequel se trouve désormais le lieu d'enseignement. « Tout va bien ici? » mes lèvres se pincent en un air décidé, j'hoche même de la tête de la positive quand la maman des jumeaux prend la parole la première, fait le tour du local d'un coup d'oeil circulaire auquel je réponds avec ma mine la plus adorable possible. « Tout va parfaitement bien. » personne n'a rien appris d'autre aujourd'hui que d'être heureux. Est-ce que ça vous suffit?
« Le bleu, le vert et l'orange te vont à merveille. » que je finis par chuchoter à l'oreille de mon amie, une bonne poignée de minutes après que les parents aient commencé à ramasser les affaires de leurs gamins, les gamins avec. « Le rose et le rouge par contre, c'est pas top avec ton teint. » et je rigole de plus belle, j'éclate de rire même, moqueuse et incapable de me retenir, parce que j'arrive juste pas à garder mon calme, parce que c'est comme ça et que l'endroit est sans-dessus-dessous et parce que c'est ma faute et parce que ça fait du bien, parfois, surtout, de lâcher la pression le plus naturellement du monde.
On est seules finalement, Addie et moi, quand j'en suis à tenter de refaire mon chignon. Chignon que ne sert à rien juste à voir toutes les mèches qui s'en échappent à la seconde où je serre l'élastique. « T'as le temps pour un café? » et pour des gâteaux, et pour refaire le monde aussi, surtout.
@adèle shephard |
| | | | (#)Dim 26 Jan 2020 - 18:03 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
Tout trahit Adèle et ce sourire sur son visage qui ne parvient pas à s’effacer, cet après-midi auprès de son amie et de ses enfants est une source de bien-être et une bouffée d’oxygène. On le voit ce regard pétillant, ses joues légèrement teintées en roses par cette course folle dans cette salle pourtant pas très grande, et quand elle a voulu suivre Jaime, ce gosse d’à peine quatre ans pour monter avec lui sur cette table, prête à succomber sous son poids pourtant peu épais. Quand elle a sauté à pied joint sur la chaise puis à même sur le sol et que d’autres gamins sont parvenus à lui tenir la jambe pour plus qu’elle bouge. On l’entend ce rire à chaque coups de pinceaux, cet éclat dans ses yeux qui pétille d’une lueur méconnaissable, qu’elle parvient à perdre loin d’eux. Ce cœur qui bat si intensivement devant les demandes insouciantes de ses gosses. Ils sont une raison de se battre, ils sont une aide précieuse dans sa reconstruction. Ils sont d’une aide considérable pour qu’elle s’accepte, malade. Cette sentence sur laquelle elle repose ses espoirs sans toutefois faire les efforts recommandés. Elle ne veut pas arrêter ses études, ni son boulot. Elle ne veut pas arrêter de vivre. De sortir, de sauter dans les flaques d’eau. Adèle aime la vie, elle a ce besoin d’hurler, de crier, de rire, de pleurer. « Tout va bien ici? » Et pourquoi ça n’irait pas ? Est-ce qu’il y a un signe précurseur indiquant le contraire ? Elle cligne des yeux, retrouvant un semblant de calme, en relevant son regard vers eux, encore assise sur le sol. Alors qu’il y a encore quelques secondes, elle sentait le pinceau de Ginny sur ses joues, récupérant un pinceau rouge prit sur le tas, elle entoura d’un rond le nez de cette dernière pour en faire un clown, et ça lui allait pas trop mal. L’observant à moitié alors qu’elle tentait de garder son calme, Adèle pouffa légèrement de rire, presque en silence mais il est évident que plus elle tentait de garder son calme, moins elle y parvenait. Les mamans souriaient légèrement, en se demandant quels sont les enfants à cet instant ? « Tout va parfaitement bien. » Qu’elle dit Ginny et Addie se mord la lèvre pour s’empêcher de rire. Avant que celle-ci se baisse un peu pour lui avouer, dans un rire qui finit par éclater, « le bleu, le vert et l'orange te vont à merveille. Et elle fait la fière Adèle, avant que celle-ci reprenne d’une voix plus grave, le rose et le rouge par contre, c'est pas top avec ton teint. » Adèle lui tire la langue bien volontiers avant de sombrer elle-même dans un rire, et face au nez rouge de Ginny elle avoue, d'une vo’x légère, « il t’manque plus que les habits… » En référence au clown, quand les derniers parents viennent récupérer les enfants, les deux femmes s’activent à ranger les derniers feutres, crayons et pinceaux qui restent, non sans s’en balancer quelques-uns au passage, ou à s’envoyer une pointe d’amusement lorsqu’elles se frôlent. « T'as le temps pour un café? » Que Ginny demande en revenant doucement vers elle. Adèle range la dernière chaise, pour pas que les femmes de ménage est un boulot monstre, déjà elles vont devoir tout nettoyer, et consciencieuse elle a ce besoin de faire les choses correctement, Adèle, elle se retourne vers la professeur du lieu. « Tu m’emmènes où ? » Qu’elle demande, peinte de toutes les couleurs franchement il serait comique qu’elle sorte ainsi, tel un arc-en-ciel. « J’ai une réputation à tenir… » Qu’elle avoue, en plissant des yeux avant que son rire vienne s’emparer du lieu, observant la moue sur le visage de la jeune McGrath. |
| | | | (#)Lun 3 Fév 2020 - 2:15 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
« il t’manque plus que les habits… » « Très, très, très drôle. Le nez rouge, t'aurais dû le garder pour toi du coup. » les vrais gamins dans la salle, ce sont véritablement nous y'a aucun doute. Quand peu importe les coups d'oeil de biais des parents, quand peu importe les questionnements dans leurs murmures, nous deux, on ne fait que s'envoyer des vannes à l'oreille. On ne fait que pouffer de rire, espiègles de toujours. Addie fait cet effet-là aux gens, sans même forcer, sans même qu'on le réalise. Elle leur arrache des sourires naturels, elle leur provoque une innocence qu'ils ignoraient avoir, une candeur qui gratte leurs meilleurs souvenirs d'enfance et qu'elle entretient le rire au bord des lèvres. Elle est d'une douceur infinie mon amie, et même si les piques qu'on se dédie l'une l'autre sont un poil mesquines, et même si on se moque la lueur de malice au creux du regard, jamais je ne douterais une seule seconde qu'elle est la personne la plus pure et la plus douce que je connaisse.
La salle est désormais vide quand on reprend un minimum de contenance, qu'on s'attarde à ranger le bordel comme si ça allait justifier le fait qu'on l'a provoqué une poignée de minutes plus tôt. La vérité c'est qu'on le referait exactement de la même manière si on nous en donnait l'occasion, et que le prochain atelier où elle sera là avec moi risque aussi de se terminer de la sorte sans même qu'on le cherche. « Tu m’emmènes où ? » le moment est terminé que déjà j'en veux un autre avec elle. Ils sont peu nombreux ces derniers temps, ils sont rares les instants où on est en duo et où on peut en profiter, et égoïste que je suis j'en redemande avidement. « J’ai une réputation à tenir… » si elle savait le nombre de fois où je suis allée au supermarché encore recouverte de peinture. Si elle voyait le palmarès de sourcils haussés et de moues dubitatives que j'ai provoqués en oubliant ce dont j'avais l'air pour sortir en public cheveux éméchées, vêtements tachés, visage barbouillé. « Princesse. » à mon tour de lui tirer la langue, de jouer à son propre jeu aussi hilare qu'elle pourrait l'être.
On passe chercher des gobelets de café à notre goût à la station prévue à cet effet. Et je ne lui impose pas quelques lieux publics que ce soit quand on finit par aller s'installer dans le petit jardin en bordure de l'immeuble de la Fondation. C'était ici que James et moi on avait discuté des ateliers pour la première fois, c'était ici qu'on avait également enterré la hache de guerre entre nos deux familles pour enfin avancer à nouveau dans la même et bonne direction. « C'est mon endroit préféré. » que je lui confie, un secret de plus à son oreille, me posant sur l'un des bancs à l'abri du soleil sous un immense arbre centenaire. Et d'une confession de ma part, j'en gratte une de la sienne. « Tu me dirais, si y'avait quelque chose qui devrait m'inquiéter? » j'ai pas besoin de savoir comment elle va, j'ai pas besoin de savoir comment vont ses résultats. Je veux simplement qu'elle sache que je suis là, toujours, pour quoi que ce soit. Et même si je le lui répète constamment, une fois de plus ne fera jamais de tort.
@adèle shephard |
| | | | (#)Jeu 6 Fév 2020 - 19:58 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
Adèle prend soin de profiter de ses derniers instants auprès des enfants, comme si ils devenaient cet oxygène dans lequel elle respirait sans parvenir à cesser. Comme si loin d’eux, elle avait peur de perdre pied, de manquait d’air, de ne plus être réellement la même. Elle est si proche d’eux, ils parviennent à l’adoucir davantage, plus qu’elle ne l’est déjà, ce qui semble être hors du commun. Et elle profite de chaque instants, de ses sourires qui lui offrent, ou de voir leur main se relevait vers elle pour la saluer avant de lui tourner le dos, repartant avec des parents épanouis. Les gosses ça l’a toujours branché Adèle, elle les aime autant qu’elle s’aime elle-même, très certainement. Elle se sent encore enfant dans ce grand corps d’adulte. Elle réagit comme eux, toujours dans l’excès, soit elle adore, soit elle boude. Elle n’connaît pas la demi-mesure la jeune femme, ça ne l’intéresse pas. « Très, très, très drôle. Le nez rouge, t'aurais dû le garder pour toi du coup. » Elle jouait, ne pouvait s’empêcher de la taquiner, Ginny était devenue une amie très proche d’elle, une nana que Adèle aime beaucoup sa présence près d’elle. Elle a toujours un mot apaisant, un geste rassurant et une manière bien à elle de repousser Addie dans ses jeux enfantins. Elle en profite Adèle c’est certain de ses instants qu’elle vole avec douceur à la vie, comme si au fond d’elle, elle avait peur qu’elle soit trop courte, et que demain tout s’arrête. C’était une hypothèse qu’elle ne mettait jamais de côté même si elle ne l’avouait jamais ouvertement. « C’est pas moi le clown » Elle s’offusque presque, en mimant de grands yeux ronds et une profonde inspiration comme si elle venait d’être touchée par la remarque de Ginny. Avant de rire. Une nouvelle fois. Elle ne cessait jamais depuis quelques heures. Un vrai moulin à parole, et en proie à des tas de conneries. Comme si les problèmes sont déjà plus là… « Princesse. » Qu’elle répond en direction d’Adèle quand celle-ci indique qu’elle a une réputation à tenir et qu’elle ne peut pas se rendre dans un lieu public ainsi. Elle lui tire la langue. Mais avait-elle réellement tort ? Adèle entretient cet aspect un peu vulnérable de la jolie petite fille un peu capricieuse ou boudeuse pour obtenir ce qu’elle désire. Peut-être parce qu’elle a toujours été la fille à papa, et qu’il suffisait qu’elle cligne des yeux pour qu’il lui cède tout. Bien qu’elle ne soit pas du genre profiteuse, mais peut-être assez pour être une petite princesse, parfois. C’est une nana passionnée qui fonce et ne supporte pas les échecs ni qu’on s’oppose à ses désirs, elle sait ce qu’elle veut… « Après tout ça me va bien, et c’est pas mon petit prince qui démentira. » Elle est fière Adèle, de lui faire le portrait de Noah. Le fils de Ginny. Les derniers enfants partent et une fois les dernières chaises rangées et les derniers papiers et pinceaux rangés, elles sortent de la salle. Elles s’arrêtent devant la machine à café non sans observer autour d’elle, y déverser son regard pétillant et nourrir sa soif de curiosité au passage. Elle ne sait pas vraiment qui elle pourrait chercher du regard, ou ne veut pas le témoigner, elle reporte alors son regard sur la machine et récupère son gobelet quand cette dernière lui affiche que son cappuccino est prêt. « C'est mon endroit préféré. Avoue Ginny en poussant la porte, alors que le vent pousse une mèche de cheveux d’Addie, venant la chatouiller. Elle s’assoit au côté de son amie, sur le banc en levant sa tête pour suivre le bout de l’arbre gigantesque, qui la recouvre de tout son entier. Le regard brillant, tel un enfant la veille de noël, son amie lui demande avec simplicité, tu me dirais, si y'avait quelque chose qui devrait m'inquiéter? » La question fatidique que beaucoup lui posent, parce qu’on est toujours inquiet pour cette petite nana aux mille rêves, ne voulant pas briser le miroir. Elle finit par souffler sur le cappuccino, comme voulant fuir cette question, comme pour chercher ses mots… « Je n’crois pas… » Elle pose délicatement sa main droite sur celle de son amie. Elle aimerait pouvoir rassurer ses gens qui l’entourent, mais la réalité c’est qu’elle s’inquiète beaucoup elle-même, et quand elle n’y pense pas c’est parce qu’elle plonge corps et âme dans une nouvelle aventure, dans une nouvelle passion. Vivre à cent à l’heure lui permets d’oublier un peu… « Je supporte plus vraiment les chimios… » Comme une confidence, mais son corps a besoin de tout arrêter, elle le sait, elle le sent. Et sans chimio et sans greffe elle n’a aucune chance, mais refuse l’aide de Ash quand celui-ci lui a proposé l’un de ses reins. « Toi qui a l’habitude enfin plus que moi, je crois… Elle grimace elle-même pas très à l’aise, Les chances de survie sont élevés ? » Est-ce que Ginny avait déjà été confronté à la survie ou la mort de ses patients ? Il faut qu’Adèle accepte l’aide des autres, qu’elle s’accepte malade, mais c’est tellement dur, tellement pas évident pour son jeune âge. « Et que s’est-il passé sous cet arbre pour que cela soit ton endroit préféré ? » Qu’elle demande, soudain le ton plus léger comme si Ginny avait réveillée cet enfant curieuse.
Dernière édition par Adèle Shephard le Jeu 12 Mar 2020 - 12:55, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 29 Fév 2020 - 16:35 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
« Je n’crois pas… » et pourtant, il est là le frisson d'appréhension qui se love contre ma nuque, qui s'immisce le long de ma colonne vertébrale. Je ne la brusquerai pas, encore moins lorsque sa paume vient se poser avec une douceur infinie sur mon bras et que je sais, que je sens, qu'elle lutte pour le dire. Elle ne devrait pas, pas avec moi. Je ne suis pas là que pour lui barbouiller le visage, je ne suis pas là que pour la faire rire aux éclats, à en pleurer de bonheur. Je reste pour elle, je reste parce que je l'adore Addie, parce que je l'aime d'un amour maternel qui n'a rien de suffoquant, mais qui sera là envers et contre tout au fil du temps, au fil de ce qu'elle me donnera si elle le veut, si elle se sent à l'aise, si elle a confiance. « Je supporte plus vraiment les chimios… » et j'inspire, doucement.
Mes doigts s'ancrent aux siens comme si chacun d'entre eux allait lui offrir une dose supplémentaire de courage. C'est stupide et c'est naïf et c'est enfantin, mais sur l'instant, c'est tout ce que j'ai pour elle et même si mon cerveau entre en mode solutions à une vitesse effrénée, c'est avec un calme rassurant que je continue de la détailler. « Toi qui a l’habitude enfin plus que moi, je crois… Les chances de survie sont élevés ? » « Addie... » je ne suis pas médecin, je ne peux pas me prononcer sur son dossier. J'aurais tout donné pour qu'Isy apparaisse comme par magie et lui fasse une lecture complète de tout ce qui va bien. J'aurais tout fait, j'aurais tout sacrifié pour qu'il lui dise qu'elle sera bien vite guérie, que tous ses efforts vont enfin porter fruit. J'aurais été prête à tout faire en mon possible pour panser chacune de ses blessures et m'assurer qu'aucune de ses fissures, celles qu'elle montre comme celles qu'elle garde pour elle, n'aient lieu d'être. Mais à la place, mon bras se dégage pour passer autour de ses épaules, et je la rapproche délicatement de moi. Sa tête pourra se blottir au creux de ma nuque, ma joue pourra se poser sur son crâne. La vie pourrait ralentir aussi, nous laisser le temps de reprendre notre souffle.
« Et que s’est-il passé sous cet arbre pour que cela soit ton endroit préféré ? » un fin sourire vient se nicher sur mes lèvres, le rire qui va avec que je garde de dévoiler une seule once de tristesse, de nostalgie. « On venait ici avec Noah. » j'inspire à nouveau. Elle sent les fleurs Addie, ses mèches me chatouillent le nez, et elle est parfumée à la rose et au bonheur, aux jonquilles et à l'espoir. Elle est si jeune et pourtant si forte. « Quand il avait besoin de prendre l'air un peu, ailleurs qu'à l'hôpital, entre les traitements. » c'était ici qu'on venait pour faire le point, pour tout oublier, pour profiter, pour être heureux. C'était ici notre jardin secret, dans tous les sens du terme. Et si je peux lui en faire cadeau aujourd'hui, j'aurai au moins servi à quelque chose, j'aurai au moins pu être utile pour mon amie, pour celle que je considère comme la petite soeur que je n'ai jamais eue.
« Tu as encore des forces pour te battre? » que je finis par demander, dans un murmure, mes doigts jouant une mélodie inventée sur son épaule. « C'est ça qui change tout. » et si elle n'en a plus, et si elle n'est plus capable d'en avoir, je jure que je lui donnerai tout ce que j'ai. Absolument tout ce que j'ai, pour qu'elle se batte, pour que je puisse me battre avec elle.
@adèle shephard |
| | | | (#)Jeu 12 Mar 2020 - 12:56 | |
| « et le monde est fragile » ginny mcgrath & adèle shephard
C’est la première fois. La première fois qu’elle se confie d’elle-même. La première fois qu’elle ose le dire à voix haute. Sans crainte, sans aucun jugement dans le regard d’autrui. Le traitement lui fait l’effet inverse. Ce n’était pas ça qu’elle désirait Adèle. Ne plus pouvoir faire de sport, plus être autant active que ce qu’était cette boule d’énergie il y a encore un an. Un an en chute libre, à faire des allées/retours à l’hôpital, à croire que le meilleur est devant elle, et l’attend sagement. Alors que c’est entièrement faux, elle ne saurait expliquer, mais à chaque séance, ça lui demande plus de sacrifices, ça la fatigue plus. Alors elle demande, l’inévitable question dont elle ne parvient jamais à avoir de réponse définitive. Elle demande à Ginny, ce qu’elle n’oserait demander à personne d’autre. Est-ce que la jeune femme assise à côté d’elle serait en mesure de pouvoir lui répondre sincèrement à cette question, en toute objectivité ? Elle veut y croire Adèle, parce qu’elle est là, sa faiblesse. Mais son silence, son regard qui se perd autour d’elle, et ses doigts qui entrelacent ceux de Adèle la rassure autant que ça l’effraie. « Addie... » Un doux murmure comme en a l’habitude Ginny. Une voix sucré qui inflige à son cœur de pas écouté cette voix au fond d’elle-même. De poursuivre, de continuer que le bout du tunnel n’est plus loin désormais. Mais c’est faux… Entièrement faux et quand Adèle revient à la réalité, elle s’en aperçoit. Et c’est douloureux pour elle. La douleur finit toujours par envahir son corps, que ce soit après le traitement, ou même quand il ne fait plus d’effet et que la maladie prend du terrain. Que ce cancer inonde de nouveau ses veines, et tout le reste. « On venait ici avec Noah. Elle change de sujet, et ça permets à Adèle de souffler, un peu. Assez pour lui redonner ce sourire sur ce visage en imaginant son petit prince dans les environs. Elle est insatiable, curieuse enfant qui a ce besoin de tout apprendre, de croquer la vie sans s’y soucier. Noah, rien que d’entendre son prénom, ça lui réchauffe le cœur. Elle rêve Adèle, elle rêve de s’en sortir comme lui, mais elle le sait que le chemin est parsemé d’embûches. « Quand il avait besoin de prendre l'air un peu, ailleurs qu'à l'hôpital, entre les traitements. » Elle jette son regard autour d’elle, comme si elle tentait de s’imprégner du lieu, tout ce qu’elle pourrait retenir, elle le voulait pour elle. Elle imaginait Noah gambadé dans l’herbe, se cachant derrière l’immense arbre, et Ginny qui le cherche, espiègle maman qui rigole avec une fleur dans les cheveux. Ses yeux pétillants, son rire qui rendrait tout un pays heureux. Et qui laisserait son fils gagné juste pour ce plaisir de le voir triomphé. Elle ferme les yeux, elle peut même les sentir. Elle chuchote, tendre poupée qui refuse encore les mains qui se tendent vers elle… Sauf la sienne. « Merci Ginny… Merci d’être là… » Elle rouvre ses yeux, ils sont humides, brillants. Elle ne saurait jamais remercier autant Ginny qu’elle le devrait. D’être toujours cet ange au-dessus de sa tête, à lui redonner le sourire, à lui redonner tout espoir. Même quand les portes se referment sur elle, les unes après les autres. Ses ateliers de vraies bouffées d’oxygènes. « Pour tes ateliers… » Elle est apaisée, laissant ses doigts entremêlés à ceux de Ginny, elle souffle avec une légèreté, laissant les quelques rayons du soleil illuminé son visage. « Tu as encore des forces pour te battre? » Qu’elle demande à présent, interrompant cette parenthèse, qui semble rendre Adèle plus légère. « Je crois… » Un murmure de plus, une hésitation. Elle ne sait pas vraiment, mais a t’elle réellement le choix ? Partagé entre cette envie de ne pas quitter les siens, et celui de pas trop faire de compromis, Adèle n’a guère le choix que de survivre. « C'est ça qui change tout. » Son amie souffle, d’un ton léger, et si elle n’en était plus capable ? Et si la force ne lui était pour une fois pas une bonne gardienne, qu’est-ce que ça changera pour elle ? « Alors j’ai pas le choix… » Sa voix se perd dans l’immensité du lieu, le cœur battant. De sa main, elle s’abaisse et récupère des pétales roses de l’herbe pour les lancer sur les deux femmes, elle en rigole, mais encore pour combien de temps ? |
| | | | | | | | (ginèle) et le monde est fragile |
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